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 La rencontre | Laëth

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

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Kaahl Paiberym
Ven 30 Sep 2022, 21:45



La rencontre



« Tu ne peux pas emmener tes chiens en Enfer. » soufflai-je à Cyrius. Il me fixa, une expression outrée sur le visage. « Et pourquoi ? » « Parce que Philidor et Berlioz sont courts sur pattes et se feraient manger par des créatures plus voraces qu’eux. » « Hum… D’accord. Ils resteront là, dans ce cas. » Le blond s’accroupit et caressa le dessus de la tête des canidés. « Vous allez rester là, d’accord ? » Berlioz se mit à battre de la patte arrière sous la magie des doigts de l’Empereur Noir. Je fixai le tableau. Nul doute que cette histoire de chien enflammerait bientôt la Vorace. Les Rois Sombres n’étaient pas connus pour avoir eu des animaux de compagnie. Tout le monde savait, depuis le siège d’Arcadia, que Val’Aimé tenait à son cheval, mais il semblait que le cœur des Grand Chaos n'était pas assez gros pour aimer les bêtes au-delà des avantages que celles-ci pouvaient procurer d’un point de vue stratégique. Néanmoins, je ne pus m’empêcher de penser que Berlioz et Philidor pourraient servir la diplomatie tant que Cyrius serait au pouvoir. « Quand tu dis que Val’Aimé ne les aime pas… Comment le sais-tu ? » « Val’Aimé n’aime rien hormis Lhéasse et son cheval. » répondit-il, tranquillement. « En plus, il cherche à m’évincer. » Il n’avait pas l’air inquiet. « Mais s’il approche de mon trône, je serai obligé de le tuer. » Je restai silencieux. C’était une possibilité que j’avais envisagée, le fait que le Chef des Armées, non content de la situation, désirât la changer. Il avait la carrure d’un Roi mais il ne devait pas le devenir. Il était trop cruel et, bien que nous possédassions de nombreux atouts, je n’étais pas certain qu’il saurait faire œuvre d’une tactique pertinente pour éviter que tous les peuples s’unissent contre nous afin d’éviter de se faire anéantir les uns à la suite des autres. Surtout, ce n’était pas mon but. La guerre perpétuelle et sans projet n’apportait rien de bon. « Le problème c’est que si je le tue, je devrais trouver un nouveau Chef des Armées… » Il sembla réfléchir et sourit. « Je pourrais nommer ton autre toi. » « Ârès ? » « Oui. Même si ses réflexes laissent à désirer. » « Ah ? » « Je l’ai vu il y a quelques temps, avant qu'il ne soit enfermé… il tournait autour de ton trône. Je l’ai chassé. » Ses doigts quittèrent le ventre de Philidor qu’il s’était mis à caresser entre temps. J’inspirai. Ârès m’en avait parlé, lorsqu’il contrôlait encore mes rêves. Je n’avais jamais interrogé Cyrius à ce sujet. Alors que j’allais le faire, maintenant, je sentis quelque chose en moi se déclencher. La sensation ressemblait à celle éprouvée lors d’un évanouissement. Mes sens s’alertèrent néanmoins. Je connaissais cette impression. « Kaahl ? » demanda l’Empereur Noir, visiblement inquiet. Je ne répondis pas, occupé à tenter de lutter contre le phénomène.

Le vent s’engouffra entre les blés. L’odeur n’était pas celle d’Amestris. C’était une senteur différente, plus pure et naturelle. La nature était parfois sale, boueuse mais ce n’était pas le cas ici. Il y avait juste un zeste de poussières, sans doute due à une récolte récente. La zone dans laquelle je me trouvais n’avait pas été taillée. Elle était même étonnement haute. Il faisait nuit mais la Lune Blanche éclairait fortement le ciel. Elle se reflétait sur la terre avec une intensité rare, même lorsqu’elle était pleine. Je ne sentis la présence de personne aux alentours. Au loin, il était possible d’entendre des rires et des tintements étouffés par la distance. J’ignorais où j’étais, mais je savais dans le corps de qui j’étais. Je soupirai, sachant que je ne pouvais rien y changer. Ce corps là avait touché celui de Laëth. Ce corps là l’avait entouré de bras aimants. Ce corps là, même si je le haïssais à présent, devait parfois devenir mien. Il n’y avait rien à faire contre ça. Surtout, je n’étais pas certain qu’il eût déjà commis le forfait de l’étreindre. Je n’avais aucun moyen de le savoir, pensai-je, sans me rendre compte de l’évidence.

Je me mis en route, peu désireux d’utiliser la téléportation à l’aveugle. Je ne savais pas où j’étais, ni quand j’étais. Dans un champ aux tiges énormes, certes, mais ça ne m’indiquait rien de plus. Une fois il m’avait fallu affronter des reptiles sur Tælora, une époque tellement reculée qu’elle n’existait probablement dans aucun livre d’Histoire accessible au commun des mortels. Je ne savais pas ce qu’il me faudrait endurer cette fois. Je restai donc sur mes gardes, tout en écartant les tiges silencieusement, une partie de ma pensée demeurant proche de Cyrius. Il allait remarquer que celui qui était actuellement dans mon corps n’était pas moi. L’inconnue restait sa réaction. Je n’aimais pas savoir mon père proche de lui.

Alors que je sortais enfin du champ, mes yeux s’arrêtèrent sur une silhouette. C’était un enfant… une enfant, de dos. Je me figeai, comprenant soudainement que cette enfant faisait ma taille et que ce n'était donc pas les tiges qui étaient hautes mais le corps dans lequel je me trouvais qui était petit.

841 mots

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Jeu 08 Déc 2022, 22:38



Unknown

La rencontre

En duo | Kaahl & Freyja



À l’aide d’un bâton, Laëth, assise en tailleur, raclait le sol sec de la campagne d’or. Sous son pinceau de fortune se peignaient des arabesques tourbillonnantes ; dans leurs courbes imaginées se fondaient ses pensées peuplées de paysages inconnus, d’animaux fantastiques et de nouvelles rencontres. Depuis quelques semaines, son monde ne se limitait plus à Lumnaar’Yuvon. Depuis quelques semaines, il s’étendait par-delà ses frontières, auréolé d’un insoluble mystère. Parfois, elle courait jusqu’aux limites du territoire réprouvé et elle scrutait l’horizon, avide de tout connaître de cet ailleurs et de ces autres qu’ici chacun s’efforçait d’ignorer ou de détester. C’était un rêve qui ne l’habitait que lorsque la réalité mutait en cauchemar. Elle portait son regard au loin et se demandait si l’univers était si terrible, s’il pouvait être plus affreux que la vie ici. Quand tout allait bien, elle n’y pensait plus. De toute façon, que ferait-elle, ailleurs ? Sa mère le lui répétait souvent : là-bas, il n’y avait pas de vie pour eux. Ils appartenaient au monde des Zaahin et devaient leur rendre grâce et hommage jusqu’à leur mort au combat. Quand elle entendait les récits des Grands Héros, elle désirait ardemment rester, bâtir son existence aux côtés de sa communauté et la protéger de cet extérieur si haïssable. Si elle devait fouler les terres des étrangers, ce ne serait que pour les conquérir. Toutes ces grandes victoires que leur promettaient leurs Dieux ! Elle voulait y participer. Elle s’y voyait déjà, fendant l’air de sa hache, hurlant sa force à pleins poumons, abattant son marteau sur les crânes profanes de tous ces péteux de métèques.

L’enfant, comme si elle visait un ennemi, jeta son bâton dans la prairie qui lui faisait face. Puis, elle se releva et épousseta rapidement son pantalon. Alors qu’elle s’apprêtait à partir, elle crut entendre quelque chose derrière elle, comme un animal se frayant un passage dans le champ. Elle se retourna tranquillement, peu inquiète. Elle n’était pas très loin des habitations : il était rare que les bêtes qui vinssent jusqu’ici fussent dangereuses. Et si celle-ci l’était, elle se battrait. Pourtant, quand ses yeux se posèrent sur la source du bruit, ils ne purent que s’écarquiller. Il ne s’agissait pas d’une créature, mais d’un enfant d’à peine plus d’une dizaine d’années, comme elle. Elle le scruta, bouche-bée. Elle n’aurait jamais pu le manquer ; il se dégageait de lui une aura magnétique – peut-être uniquement dû à son caractère exotique, mais elle était là. La lune, qui jetait sur sa chevelure blonde des éclats d’argent et la faisait ainsi paraître plus pâle encore, éclairait froidement les traits de son visage. Jamais elle ne l’avait vu ici, elle en était certaine. Sourcils froncés, elle lança : « T’es qui ? » Son attitude, percluse de méfiance, ne s’altéra guère lorsqu’elle s’approcha d’un pas. Ce pouvait-il qu’elle fût véritablement face à un étranger ? Comment avait-il pu pénétrer si profondément dans les terres réprouvées ? D’où venait-il ? Qui était-il ? Que voulait-il ? Elle avança encore, plus mue par une curiosité dévorante que par l’appréhension de sa découverte. À moins d’un mètre, elle le toisa de haut en bas. Son palpitant tambourinait, entre l’excitation de la peur et celle de la nouveauté.

À cette distance, il était évident qu’il n’avait rien d’un Manichéen. Pour autant, elle n’aurait pas pu le qualifier de laid, au contraire. Ce qu’il voulait dire qu’il ne ressemblait pas à un Sorcier. Quels peuples vivaient aux alentours ? Elle n’avait qu’une seule certitude, qu’elle formula à voix haute, tranchante : « T’as rien à faire là. » Elle plissa les yeux, avant de les planter dans les siens. Là, il y avait autre chose, quelque chose. Une lueur bizarre, une étincelle pas nette, un bris de lumière qui n’aurait pas dû être là. Son cœur battit plus fort. Il trouvait des réponses là où sa raison n’allait pas ; porté par son âme, il transgressait les lois du temps. Des échos de celui-ci se répercutaient dans sa poitrine. Rien n’entrait en elle ; c’était tout son être qui s’extirpait de son enveloppe et se projetait autour d’eux. Elle fronça le nez, incertaine. « Tu viens d’où ? » Sans peur, elle exécuta un nouveau pas vers lui et attrapa une mèche de cheveux. Elle fit mine de l’inspecter, avant de lui décocher un énième regard, à cheval entre une timide suspicion et une envie brûlante de savoir. « T’es quoi ? Un Ange ? » Alors qu’elle finissait de formuler sa question, elle entendit des éclats de voix et de rire mêlés se rapprocher. Sans réfléchir, elle repoussa le garçon dans les hautes tiges du champ. Avec brusquerie, elle l’incita à s’accroupir et fit de même, un doigt sur la bouche pour lui intimer le silence. Des pas frappèrent le chemin de terre battue au rythme d’une conversation animée, puis le tout s’estompa dans le silence de la nuit. Vivement, Laëth pivota vers l’étranger. Il n’était plus là. L’enfant cligna des yeux, stupéfaite. Elle regarda tout autour d’elle, se releva, écarta les épis de blé. Rien. Toutes les réponses à ses questions s’étaient dissolues dans l’air nocturne ; elle ne le savait pas encore, mais ils en feraient une habitude.

Fin La rencontre | Laëth 3298876942



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La rencontre | Laëth 1628 :


La rencontre | Laëth 2289842337 :
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