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 De la musique avant toute chose [PV - Susannah]

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Dim 31 Oct 2021, 20:46


Image par @Aldo Katayanagi
De la musique avant toute chose
Susannah



"Hazok, tu devrais te mettre à la musique ou à la peinture, on dirait que tu ne connais rien de la patience. Comment t'as pu te retrouver chez l'Obsidienne sérieusement..."

Ton aîné t'avait jeté un regard méprisant, te toisant de haut en bas avant de poursuivre sa route. Cette phrase occupait encore ton esprit. On te trouvait impatient, colérique et peu réfléchi. Ton intelligence avait été remise en cause plusieurs fois et toi-même tu te demandais parfois ce que tu faisais ici, dans ce département. La nouvelle avait été fort mal digérée par ta famille qui ne jurait que par le Charbon, département des Lyrienns du Feu en général. Département dans lequel se trouvent d'ailleurs actuellement tes deux jeunes sœurs. Mais pas toi Hazok, toi tu es dans l'Obsidienne. Et tu ne comprends toujours pas pourquoi. Tu as l'impression, à quelques rares moments de t'y sentir à ta place. D'appréhender le monde avec plus de distance, d'un œil calculateur. Mais tes vieilles habitudes reprennent vite le dessus et tu réagis à nouveau au quart de tour, comme le ferait n'importe quel Lyrienn du Feu, comme on t'a toujours appris à le faire depuis ta naissance. Il y a une sorte de décalage, de fissure qui commence à diviser ton être. Tu te sens perdu, déchiré entre ce que tu es et ce que l'on a fait de toi sans pour autant réussir à identifier de quel côté chaque élément se trouve...

Mais la musique t'intrigue. On te l'a conseillée pour apprendre la patience, et tu as envie d'essayer. Après tout tu n'as pas grand chose à perdre. La seule musique n'a jamais produite est celle de tête frappant le sol à intervalle plus ou moins réguliers pendant tes séances de combat sur Yangin. Pas sûre que ça puisse convaincre le professeur s'occupant du club de musique ceci dit. Tu décides donc de prendre de l'avance pour rejoindre la salle des instruments, avançant d'un pas rapide dans les dédales de couloir de Basphel. Os'Akull te suit en gazouillant dans les airs, espèce de petit crocodile à nageoires qui a décidé de prendre la taille d'un gros chat pour ne pas prendre toute la place avec son envergure habituelle.

Tu arrives devant la porte de l'atelier de musique avec beaucoup plus d'avance que prévu. Les autres membres arriveront certainement dans un moment... et si... Tu pousses la porte timidement et observe avec surprise qu'elle n'est pas verrouillée. Les instrument sont là, majestueux et inquiétants. Tu n'as aucune idée de comment les utiliser pour la plupart. Les seuls qui te sont familiers sont les percussions très largement utilisées pendant les cultes et cérémonies sur Yangin avec les danses du feu. Tu connais de nom les instruments à corde et à vent mais n'en a jamais vu un seul. Et voilà qu'il y en a des dizaines devant toi, attendant un virtuose ou un néophyte pour esquisser une quelconque mélodie. Tu hésites quelques secondes sur le pas de la porte puis après un coup d'oeil de chaque côté du couloir, tu entres. Tu ne comptes rien abîmer, seulement observer ces outils musicaux de plus près. Os'Akull est aussi intimidé que toi et la créature marine se pose lourdement sur tes épaules en observant votre nouvel environnement avec attention. Il y a quelque chose qui attire ta curiosité au centre de la pièce mal éclairée. Une sorte d'immense table à touches blanches. Il te semble connaître son nom mais tu n'es pas sûr. Un piano ? Ta main rendue calleuse par le maniement du sabre s'approche de la surface blanche et lisse d'une touche avant de la presser doucement. Une note s'en échappe et te fait sursauter. Tu as l'impression que tu n'es plus seul.




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Susannah
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Susannah
Sam 06 Nov 2021, 11:27

De la musique avant toute chose [PV - Susannah] G7gm
De la musique avant tout






Susannah tira sur son col plus vivement que nécessaire. Un coup d'oeil dans la glace lui confirma que son uniforme n'était pas ajusté et que sa sensation d'étouffement avait une raison bien visible. Lentement, ses doigts palpèrent ses hanches qui n'étaient plus si osseuses qu'à son arrivée, avant de poursuivre leur chemin jusqu'à la courbe de son ventre. La mauvaise foi succéda à l'évidence et la Lyrium songea férocement que ces imbéciles de Basphel n'avaient pas su prendre ses mesures comme il fallait. Au moins espérait-elle que la qualité de leurs instruments serait supérieure. Déjà sensibilisée à la musique dans son enfance, il lui était impensable de se contenter de l'enseignement commun délivré par l'école en la matière et rejoindre le club de musique pour développer ses talents endormis lui était apparu comme nécessaire. Toutes les Ondines de sa famille savaient jouer d'au moins un instrument, elle ne pouvait et ne devait pas prendre du retard sur ses cousines. Être à Basphel ne serait pas une excuse acceptable. De plus, ce serait une échappatoire agréable à la routine écolière si pesante et à ses autres tracas, non moins anxiogènes. Il y avait longtemps qu'elle n'avait pas reparlé avec Félix et leurs cessions ne lui manquaient pas. Ses plaies commençaient enfin à se cicatriser proprement et des écailles fines et azurées repoussaient doucement là où l'étudiant les avaient arrachées. Elle savait qu'il n'en avait pas fini avec elle mais l'éloignement la confortait et renforçait sa volonté de lui tenir tête à leur prochaine rencontre. Il lui avait assuré qu'elle ne serait pas la victime dans la finalité de leur projet mais faire confiance à un Sorcier lui paraissait aussi impossible qu'avaler une couleuvre de bon cœur. Il fallait qu'elle prenne le contrôle, et rapidement. Il avait déjà trop d'emprise sur elle et plus elle y pensait, plus c'était intolérable. Il lui fallait renverser la tendance, de quelque manière que ce soit.
Avant de pousser la porte qui menait à la salle de musique, Susannah entendit des notes jouées au piano. Le teint basané, un étudiant s'essayait à des touches au hasard. «Bonjour.» À la façon dont il se tenait, elle devina que ce devait être la première fois. Evidemment. Ces Gaelyans étaient presque tous des brutes incultes, elle n'était pas étonnée. En contradiction avec ses pensées, un sourire timide s'étira sur ses lèvres. «Je m'appelle Susannah et toi ?» Il lui semblait l'avoir déjà croisé, peut-être avaient-ils des cours en commun où faisaient-ils partie du même département. Elle désigna l'animal lové sur l'épaule du garçon. «Comment s'appelle-t-il ?» Peu lui importait le nom de la bestiole, la Sirène souhaitait simplement mesurer son degré d'attachement pour elle. S'il l'ennuyait, elle pouvait aisément l'empoisonner en guise de revanche. «C'est donc le piano que tu voudras essayer ? Tu sais lire une partition au moins ?» Une note de dédain avait réussi à percer au travers de ses questions et elle secoua la tête, comme si elle était désolée pour lui. Loin d'avoir déversé tout son fiel, elle susurra en articulant lentement. «Tu penses réussir à rattraper ton retard ? Peut-être que tu devrais renoncer ? Ça a beau être un club, je suis certaine que les exigences sont aussi élevées que dans nos cours.» Penchée sur le piano, le menton coincé entre ses deux paumes, elle évaluait l'étudiant du regard. Il était laid, comme tous les bipèdes, mais cette cicatrice qu'il arborait soulevait son cœur de dégoût.
À nouveau, la porte s'ouvrit dans son dos et d'autres Basphéliens pénétrèrent dans la salle, suivis du professeur Cosmo. Susannah afficha aussitôt une mine renfrognée. Elle avait espéré qu'un autre se chargerait de leur groupe mais ce Magicien excentrique était tout simplement partout, comme s'il avait pour mission de mettre chaque jour sous son nez les couleurs vives de ses costumes et son sourire étincelant. Sa bonne humeur contagieuse envahissait la salle, lui donnant envie d'aller ouvrir les fenêtres pour refroidir ses ardeurs solaires. Inconscient de l'hostilité palpable de l'Ondine, il s'installa en saluant gaiement les étudiants et en les invitant à prendre place après avoir choisi un instrument de leur choix. Elle leva les yeux au ciel et s'installa sur le banc à côté d'Hazok en le poussant brusquement. «On n'aura qu'à apprendre ensemble. Si tu veux, je peux t'aider pour les bases. Qu'est-ce que tu me donnes en échange ?» Le professeur Cosmo frappa dans ses mains pour attirer leur attention. «Je ne vais pas vous demander d'en jouer aujourd'hui, sauf pour le plaisir d'essayer. Si vous savez déjà jouer, vous pouvez commencer. Je vais passer parmi vous pour évaluer le niveau de chacun et voir comment nous allons nous amuser.» Aussi vif qu'un feu follet, le professeur s'approcha d'un des élèves qui était le plus proche et Susannah en profita pour se pencher vers son voisin. «Tu as de la chance que nous ayons le professeur Cosmo, il est plus tolérant que d'autres.» Elle-même était relativement soulagée. Elle avait craint qu'il introduise leur club en leur demandant directement de jouer. Etaient-ils les seuls à ne pas en être capable ? La peur de se ridiculiser déroulait ses anneaux glacés dans ses entrailles. Sa supériorité sur son voisin était certaine à ses yeux, mais ne suffisait pas. Se comparer aux Gaelyan n'était jamais une bonne idée car la tendance était toujours la même et à trop côtoyer la médiocrité, elle en serait salie aussi sûrement qu'en allant visiter la fange dans laquelle se vautraient les cochons. Le professeur arriva à leur niveau, un sourire bienveillant éclairant son visage. Mielleuse, Susannah prit la parole avant que son compagnon en ait eu le temps. «Je suis déjà familière avec les rudiments de la musique, professeur. Il ne me reste qu'à apprendre à jouer du piano. Je progresserai rapidement.» Elle se tourna alors vers son voisin. «Et toi, Hazok ? Que sais-tu faire ?» Sous ses paupières lourdes, ses prunelles incolores étaient aussi glaciales que sa voix était aimable lorsqu'elle reprit à l'attention du professeur. «J'ai préféré m'asseoir à côté de lui, ce sera plus facile pour lui si quelqu'un qui a le minimum de connaissances l'accompagne pour le début.»

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De la musique avant toute chose [PV - Susannah] 7qoc
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Lun 22 Nov 2021, 14:37


Image par @Aldo Katayanagi
De la musique avant toute chose
Susannah



Tu sursautes. Une voix féminine s'adresse à toi et tu te retournes pour lui faire face. Tu connais cette fille, tu l'as déjà croisée dans les bâtiments de l'Obsidienne, tu en es sûr. Instinctivement, tu retires ta main des touches du piano comme un enfant surpris la main dans le sac. Pourtant tu n'as rien fait de mal. Du moins tu le penses. Elle te salue avec un petit sourire timide qui réussirait presque à te mettre à l'aise, en confiance. Mais tu es de nature méfiante Hazok, alors tu te contentes d'un signe de tête tandis qu'elle poursuit. Susannah donc. Le nom ne t'évoque rien si ce n'est une douceur dans sa prononciation qui te rappelle la déesse suprême Shaana. Elle est bavarde, curieuse peut-être. Tu n'es pas du genre à aller spontanément vers un inconnu mais ça n'a pas l'air de déranger la jeune fille. Tu réponds donc avec sympathie, essayant de ne pas laisser transparaître la méfiance qui t'habite. "Hazok. Et lui c'est Os'Akull." Tu te sens obligé d'ajouter, comme pour excuser la taille ridicule de la pauvre créature juchée sur ton épaule. "C'est un Mosasaure, il est beaucoup plus grand que ça quand il est dans l'eau." Un air de défi hérité de la nation du Feu passe dans tes yeux bleus. Tu es fier d'avoir croisé la route du petit crocodile à nageoires même si sa gigantesque mère te fait toujours aussi peur.

La transformation de la Basphélienne à la chevelure bleue s'opère doucement et tu regrettes bien vite de t'être montré avenant, du moins en apparence. Tu te mords la lèvre intérieurement en regardant les feuillets aux caractères étranges posés sur la table à cordes. Non tu ne sais pas lire de partitions. A vrai dire tu ignorais même jusqu'à l'existence de ce mot avant qu'elle le prononce. Et tu te sens ridicule. Franchement qu'est-ce que tu fous ici Hazok ? Ta place n'est clairement pas dans une salle de musique mais plutôt dans une arène à t'entraîner à combattre. Tu entends déjà ton père éclater de rire quand tu oseras lui dire que tu t'inities à l'art raffiné de la musique et encore plus du piano. Tu le vois te reprocher d'avoir porté ton choix sur une table à touches plutôt que sur une percussion. Et de perdre ton temps à maîtriser un instrument plutôt que d'apprendre le maniement d'une nouvelle arme. Susannah enchaîne et tu lui jettes un regard hésitant. Elle est sûre d'elle, tu lui envies au moins ça. Elle sait où est sa place dans l'Obsidienne, là où toi tu te retrouves dans les valeurs du Charbon. C'est forcément une erreur mais tu n'as pas le choix. C'est ton département que cela te plaise ou non. Un soupir. Tu pinces les lèvres et laisses traîner tes yeux jusqu'à la porte. Ton "agréable" camarade a peut-être raison après tout. Si en club les exigences sont aussi hautes que les cours, il vaut peut-être mieux que tu choisisses des activités physiques. Tu peux apprendre la patience autrement non ?

Et en même temps, tu n'as aucune envie de céder devant cette peste. La fierté qui t'anime refuse de rester là à ne rien dire tandis qu'elle s'en donne à cœur joie pour te rabaisser. Son visage rond de petite poupée parfaite qui te juge sans sourciller t'énerve au plus haut point. Tu n'as pas envie d'écraser ton poing sur sa figure à la peau douce et pâle tu aimerais la briser sur le long terme. Lui ôter ce petit sourire satisfait qui flotte sur son visage insolent. Tu laisses donc un silence pesant s'installer avant de lui répondre droit dans les yeux, détachant bien chaque mot les uns des autres. "Non je ne sais pas lire les partitions. C'est pour ça que je suis là. Merci de t'inquiéter pour moi Susannah mais je vais m'en sortir. " Ta réponse est froide mais tu t'appliques à l'achever avec un petit sourire forcé. Os'Akull émet une sorte de gazouillement et fait claquer ses mâchoires en direction de la jeune fille. Il profite de ta position assise pour se glisser maladroitement sur tes genoux. S'il est puissant, rapide voire même gracieux dans l'eau c'est tout l'inverse quand il t'accompagne en dehors. Tu poses une main sur sa peau de reptile irrégulière pour contenir tes émotions. Au moins ici n'a-t-il pas besoin de se cacher comme sur Yongin.

La porte que tu fixais encore quelques secondes auparavant s'ouvre sur une quinzaine d'élèves de Basphel accompagnés du professeur Cosmo. D'un œil tu vois le visage de Susannah se fermer. On peut dire que ça vous fait un point commun. Les Mages t'horripilent autant que les Sorciers et le professeur Cosmo n'en fait pas exception. Sa bonne humeur qui pourrait être contagieuse a pour effet inverse de jeter un voile de mauvaise humeur sur votre duo atypique et mal assorti. Ta camarade s'installe sans gêne près de toi, te poussant avec une force que tu n'aurais pas soupçonnée chez elle. La phrase qu'elle te souffle au passage t'oblige à réfléchir. Tu ne refuses pas son aide même si une partie de toi le souhaiterait, ça peut te permettre de gagner du temps après tout.

Mais que pourrais-tu bien lui offrir ? Qu'as-tu comme compétences, objets ou connaissances qui pourraient intéresser la machiavélique jeune Obsidienne ? Pas grand chose en fin de compte. Tu es faible, débutant en presque tout, le feu ne t'a pas encore embrasé, ta magie est donc inexistante. Il y aurait peut-être le maniement du sabre, mais pas sûre que ça intéresse Susannah ceci dit. Encore une fois ton complexe d'infériorité t'oblige à te mordre la lèvre. Alors que tu réfléchis encore à ce que tu pourrais proposer, l'enseignant prend la parole. Sa bonne humeur et son ton enjoué te hérisse les poils. Et la remarque de Susannah d'autant plus. Tu réponds dans l'immédiat, avec un air dédaigneux. "Ne me parle pas de chance. Je me moque de la tolérance que peut avoir ce insupportable Magicien. Les meilleurs professeurs sont les plus rigoureux et implacables de toutes façons." Tu laisses glisser un regard mauvais vers ledit Magicien occupé avec un autre élève avant de te revenir à Susannah. "Je n'ai rien à te proposer pour le moment mais disons que je t'en dois une si tu m'aides. Et que je te le rendrai d'une façon que tu choisiras... plus tard." Tu la jauges du regard avant de passer une main distraite sur la cicatrice qui habille ton cou. Si elle refuse ce n'est pas grave, bon débarras.

Le professeur arrive vers vous beaucoup trop tôt à ton goût, tu sens tes mains se crisper. Il t'est insupportable d'être aussi proche d'un Magicien et pourtant tu n'as pas le choix Hazok. "Alors alors, qu'avons-nous là ?" Il arbore un grand sourire qui apparaît sincère. Tu regardes avec une certaine lassitude Susannah se transformer en petit ange pour roucouler devant Cosmo. Tu commences à cerner la demoiselle et tu te dis que tu as vraiment beaucoup à apprendre d'elle. Elle n'hésite pas à t'appuyer la tête sous l'eau pour elle-même s'élever mais ça fait partie du jeu après tout, tu ne peux pas vraiment lui en vouloir. Tu réponds avant que l'enseignant ne puisse intervenir. "Oui, Susannah a eu la gentillesse de me proposer son aide étant donné que je n'ai jamais touché un instrument de ma vie." Tu jettes un regard en biais à ta camarade. "Ce qui ne m'empêchera pas de progresser rapidement bien au contraire." Tu te trompes peut-être mais il te semble voir le professeur Cosmo vous dévisager tous les deux d'un œil rieur et laisser glisser son regard sur les insignes de l'Obsidienne présents sur vos uniforme. Sa réponse d'une voix claire se fait entendre. "Bien bien, voilà qui est parfait. Faire équipe est une merveilleuse façon de progresser chers enfants. Susannah je vous laisse expliquer les premières notions de solfège à Hazok dans ce cas. Je repasserai pour que l'on puisse s'attaquer à cette merveille." Ses doigts fins se posent alors sur le clavier bicolore devant vous et esquissent une rapide et harmonieuse mélodie. Fascinant. Tes yeux s'emplissent d'envie : tu veux réussir à maîtriser cet art ! Peu importe si pour ça tu dois apprendre à traiter avec l'insupportable Mademoiselle Parfaite.  Tu te tournes vers elle "Je suis toute ouïe ô maître !" dis-tu avec un sourire ironique.


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Susannah
Ven 10 Déc 2021, 23:55

De la musique avant toute chose [PV - Susannah] G7gm
De la musique avant tout




Susannah jetait des coups d'oeil à la dérobée vers son partenaire. Sa façon hésitante de se familiariser avec le piano était presque attendrissante, à la façon d'un petit animal. C'était flagrant, il n'était pas à sa place mais elle le devinait assez têtu pour s'acharner, pareil à un chien avec son os. Elle sourit. Ne serait-il pas encore plus adorable avec une laisse autour de son mignon petit cou, à genoux devant elle ? La vision provoqua en elle un délicieux frisson qui remonta le long de son échine et fit étinceler ses prunelles d'une lueur perfide. Était-elle capable d'en faire une réalité, d'avoir un tel pouvoir sur une autre personne ? Susannah ne nourrissait pas le moindre doute à ce sujet, sa vanité était aussi vaste que son ignorance. À ses yeux, c'était un savoir qui courait dans ses veines, un instinct plus ancien qu'elle, plus naturel que respirer et plus obsédant que toutes les richesses qu'elle pouvait imaginer. Elle voulait voir la vie mourir dans ses yeux et ne se ranimer qu'à l'injonction la plus infime de sa part, elle le voulait pantelant devant elle, désespérant du moindre signe d'attention. Alors qu'elle le considérait pensivement, les idées s'imbriquaient une à une dans sa tête, son plan prenait forme sans qu'il en ait conscience. Elle avait déjà un atout, il avait une dette envers elle. Il n'aurait jamais dû accepter, songeait-elle férocement. Elle lui ferait miroiter qu'il pouvait l'avoir. Une petite marque d'attention par ci, quelques sourires par là, un brin de gentillesse dans des moments stratégiques et il lui mangerait dans la main. Il n'avait pas l'air très malin, il ne coûtait rien d'essayer d'en faire son jouet pour un temps, jusqu'à ce qu'elle s'en lasse et passe à une conquête plus valorisante. L'enchaînement de ces perspectives faisaient battre son coeur plus vite. Ces jeux étaient nouveaux pour elle, et comme toute nouveauté, c'était grisant et lui donnait envie de plus, beaucoup plus. Elle voulait tout de ce qu'elle pouvait arracher des autres. Une voix perfide en elle lui soulignait son inexpérience dans ce domaine. Depuis son arrivée à Basphel, elle ne pouvait se vanter d'entretenir des relations palpitantes avec les autres élèves et son inconscient se plaisait à compenser ce manquement en parsemant ses nuits de rêves où une version plus âgée d'elle-même s'abandonnait à des plaisirs qu'elle gardait sous silence, soit par incompréhension, soit qu'elle préférait ne pas s'attarder dessus. Mais une fois de retour dans la réalité, les Gaelyan n'éveillaient en elle qu'un frisson de dégoût et un mépris si fort qu'elle en avait un goût amer sur la langue. Bien entendu, certains valaient mieux que d'autres comme les élèves les plus âgés, même elle pouvait l'admettre, mais elle demeurait invisible à leurs yeux. Seuls les tordus comme Félix s'apercevaient de son existence.
«Je vais te guider, tu comprendras mieux.» Et juste comme ça, Susannah glissa sournoisement son bras sous celui d'Hazok. Leurs joues se touchaient presque et elle recouvrit légèrement sa main, guidant ses doigts sur les touches. «Comme ça, tu vois ? C'est le début de la mélodie que le professeur Cosmo jouait.» Consciente de leur soudaine proximité, la bleue ne fit rien pour y mettre au terme. Bien au contraire, chaque mouvement était, selon elle, soigneusement calculé pour tisser une toile toute personnalisée pour le Basphélien. Elle se lança un pari avec elle-même en s'interrogeant sur le temps qu'il mettrait à céder pour venir glisser sur la pente qu'elle préparait à son intention. Contre son oreille, la bleue murmura. «Tu as une petite copine ?» Sans attendre sa réponse, la Sirène effleura doucement de l'index la peau basanée du dessus de sa main et ses yeux gris sondèrent avec une expression affamée ses réactions. «Caresse les touches du piano comme tu la caresserais ; avec délicatesse mais aussi avec fermeté.» Avec une moue malicieuse, Susannah accentua la caresse jusqu'à ce que son ongle entre en contact avec la peau et y trace un sillon pâle. Au même moment, un sourire découvrit ses dents, un sourire qui n'atteignit pas ses yeux et elle se rapprocha un peu plus de lui sur le banc. «Si tu es un bon garçon, je peux te donner des leçons particulières en dehors du club.» Susurra-t-elle sans préciser si elle parlait ou non du piano.


Message II | 770 mots


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