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 [A] - La nouvelle cavalerie de la Nith-Haiah | Solo

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Lun 30 Aoû 2021, 19:46



~ Le RP fait suite à Vaès ~

Partenaire : Me, myself and I ♪
Intrigue/Objectif : Le projet de la cavalerie est officiellement accepté par les officiers supérieurs de l’Armée angélique.


Imperio Vaughan? En même temps de transmettre la communication mentale à l’officier, les ailes dans mon dos me propulsèrent au cœur du firmament, me rapprochant à une vitesse ahurissante des hautes structures de Prætoria. En quelques battements seulement, je traversais la longueur qui séparait le Quartier des Soldats du quartier général de la Nith-Haiah, distinguant l’ombre de ma silhouette se dessiner à travers les entrelacs du relief et des infrastructures que j’esquivais avec vélocité. Très peu de toits s’étiraient jusqu’à ma hauteur de vol, mais après avoir dépassé la grande allée commerciale de l’Avenue des Marchands, je dû reprendre de l’altitude afin de rejoindre le haut plateau qui accueillait la bastille, sa forteresse et ses innombrables pierres blanchâtres, scintillantes, qui avaient permis leur élévation. Cela étant dit, le silence entre mes deux oreilles persista un certain temps avant que je ne me décide à réitérer ma question. Cette fois, quelques secondes à peine suffirent avant que je ne perçoive son timbre. Vous entendre ne signifie qu’une chose. Il se tut un instant, reprenant comme si de rien n’était : Comment s’est passé votre voyage à Aïkisu? L’inflexion était comme à son habitude : affable et posée, les différentes subtilités dans sa voix n’en étant que plus diffuses au sein de mon esprit. Très bien. Nous avons également croisé une jeune Orine là-bas, qui souhaitait nous accompagner jusqu’ici. Il eut un flottement, durant lequel le silence au creux de nos esprits devint invasif. Et? Il semblait curieux. Et nous l’hébergeons actuellement dans mon appartement. Mon ton restait parfaitement monocorde. Vous savez, ce n’était pas vraiment à ce genre de souvenir que je faisais référence en vous demandant de nous en rapporter… Je dû réfléchir à ses mots, me souvenant alors vaguement du discours qu’il m’avait offert avant mon départ. À ce rappel, je laissais aller un soupir discret. Est-ce une bonne heure pour me présenter à votre bureau? M’enquérais-je plutôt, sans chercher à alimenter plus longtemps le présent sujet. Mes ailes, dans le même temps, se replièrent le long de mes flancs pour préparer ma descente jusqu’aux portes de la forteresse. Non loin, patrouillant sur la muraille du fort, des silhouettes s’étaient brièvement arrêtées afin de poser leurs mires sur mes épaules. Presque immédiatement, je sentis un poids m'écraser par leur présence, me comprimer par leur intensité. Pourtant, les sentinelles reprirent naturellement leur ronde et leur conversation en haut de la muraille, tandis que je dépassais leur altitude, planant jusqu’au sol. Si je n’avais pas été un membre de l’Armée ou un allié, il était certain qu’ils l’auraient pressenti et qu’ils m’auraient descendu avec les arcs, les flèches et la Magie qu’ils tenaient en main. Ils étaient alertes, perceptifs et adroits : presque rien n’échappait au perçant de leurs regards et à l’acuité de leur instinct.

Je ne vous savais pas intéressé au point de vouloir vous présenter si tôt en cette matinée. Là, en pleine perte d’altitude, j’étendis brusquement l’envergure de mes appendices plumeuses à leur maximum, initiant un atterrissage calme et lent vers le sol. Votre message a éveillé ma curiosité, mais ce n’est pas pour cette raison que je suis venu jusqu’ici initialement. La brise qui m’enveloppait courrait sous la surface de mes rémiges dans un galop silencieux. Vous devez être au courant de ce qui s’est produit au cours de la nuit derrière. Bien sûr qu’il l’était. Le mentaliste avait des oreilles partout, ou presque. Une Recrue est venue chez moi, ce matin, pour me communiquer la nouvelle et je l’ai accompagné dans l’entrepôt afin de prendre connaissance des détails de l’affaire. Il eut un silence durant lequel je m’avançais avec assurance vers les gardes qui surveillaient l’entrée de Prætoria. Vous êtes ici pour rencontrer les témoins de l'enquête. J’acquiesçais dans mon esprit, lui précisant néanmoins que je comptais y aller après notre rencontre. En même temps, mes pas me guidaient dans l’enceinte de la forteresse, laquelle accueillait les structures du quartier général. Les portes de ce dernier n’étaient, par ailleurs, plus qu’à quelques mètres seulement. Ce ne sera pas nécessaire. Allez directement à la salle d’interrogatoire si c’est ce que vous souhaitez. Comme je vous l’ai dit, je ne pensais pas que vous vous présenteriez aussi tôt. Il me faut réunir quelques personnes au préalable. Je me stoppais brusquement au milieu du corridor que je longeais. Alors c’était bien cela. L’Imperio voulait certainement que je présente mon rapport aux officiers de la Nith-Haiah. Très bien. Comme il vous plaira, me résignais-je en reprenant ma marche. Retrouvez-moi à mon bureau dans une heure. Cela vous convient-il? C’était parfait.


764 mots | Post I



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Isiode et Isley
Mar 31 Aoû 2021, 14:25



Le claquement de mes bottes sur le parquet se joignait à la rumeur des discussions qui m’entourait. Aux militaires qui croisèrent mon chemin, je leur accordais mon salut le plus respectueux : tête légèrement penchée vers l’avant, yeux dans les yeux, et poing sur le cœur. C’était un moyen comme un autre d’identifier nos frères et sœurs d’armes, l’intérieur de la bastille de Prætoria n’étant pas entièrement investi par les militaires. Bien au contraire, plusieurs civils donnaient un rythme tout aussi puissant au battement du quartier général de la Nith-Haiah. Finalement, après m’être engagé dans un nouveau tournant, je m’arrêtais non loin de l’entrée de la salle d’interrogatoire, ouvrant le battant pour m’apercevoir qu’il y avait trois soldats à l’intérieur de la pièce. Ils observaient, depuis une baie vitrée, leurs collègues interrogés les deux surveillants de l’entrepôt. Cependant, l’attention du trio se détacha brièvement de l’interrogatoire en cours lorsqu’ils prirent connaissance de ma présence.

« Soldat Yüerell?

- Vous êtes venu? Renchérit l’aîné des trois soldats en dardant ses prunelles sur mon visage.

- Quelqu'un s'est introduit par effraction dans l'entrepôt où repose Ōlseaga. J'aimerais savoir comment cela a pu arriver.

- Nous travaillons là-dessus, poursuivit le militaire aux longs cheveux clairs, d’un ton bas, avant que je leur présente ma requête :

- Pensez-vous que je pourrais questionner ces patrouilleurs? »

Les trois soldats se consultèrent du regard avant que le premier, une droitière au vue de la position de son fourreau, daigne me répondre :

« Le Kērosa doit d’abord terminer de poser ses questions. Après quoi, vous pourrez poser les vôtres. »

Son regard, à son tour, dériva un instant en direction de l’entretien en cours. Les interpellés ne paraissaient éprouver aucune nervosité à conter ce qu’ils avaient vécu durant cette nuit insolite. Malgré l’incongruité de la situation, leurs propos étaient clairs et le dialogue, entre eux et ceux qui menaient l’entrevue, restait fluide.

« À votre bon vouloir, vous pouvez rester ici pour écouter la suite de l’interrogatoire », me concéda-t-elle après un échange de regards, auquel je répondis par un signe du menton.

Je n’y voyais aucun inconvénient. Peut-être même parviendrais-je à entendre les réponses à mes questions. Ainsi, j’écoutais l’échange dans un silence insondable, laissant la police militaire discuter entre elle lorsqu’elle semblait relever certains détails. Bien sûr, les noms Katzuta et Leenhardt revinrent bien souvent au sein de leur conversation. Pourtant, je ne bougeais pas, continuant d’écouter avec attention. Toutes les personnes qui avaient été mises au courant de l’enquête n’avaient même pas réfléchi à deux fois concernant l’identité de la mystérieuse intruse. Il ne pouvait pas s’agir de la Marquise humaine. Ce qui avait surpris et cloué au sol les deux gardes étaient de la Magie pure, et ce qui lui avait permis de s’échapper résidait également dans la Magie. Comment une Humaine, aussi puissante soit-elle, pouvait manipuler l’art des sorts et des enchantements? Après tout, c’était impossible. Les Enfants de Sympan ne pouvaient compter que sur leur Ma'Ahid à ce niveau – et sur eux-mêmes. Cela étant dit, le mystère restait absolu : pourquoi cette autoproclamée messagère divine, cette Reine, avait-elle emprunté les traits de la Matasif? Et que pouvait être leurs véritables desseins, à elle et à cette énigmatique Izanami? Ce n’est pas comme si ce nom n’avait jamais été prononcé auparavant, les Anges ayant eu vent du phénomène qui était survenu chez les Humains, de ces Ira. Mais comment s’assurer de la véracité des propos de cet imposteur? Après un temps, qui me parut extrêmement long, les membres du Kērosa, qui s’étaient chargés de l’interrogatoire, en ressortirent avec plusieurs informations en poche. Cependant, si les principales réponses se dissimulaient toujours dans l’ombre, les renseignements fournis par les deux militaires étaient, malgré tout, salutaires pour la suite de l’enquête.

« Cela étant dit, sans nous être assurés de l’identité et des intentions de cette Reine, nous ne pouvons baisser notre garde. »

Tout le monde lui accordait ce point, l’un des Immaculés s’approchant de la porte d’entrée.

« Je vais communiquer avec le Capitaine Arnvior.

- Très bien. Elle observa ses autres collègues. J’aimerais discuter avec le Soldat Yüerell un instant. Pourriez-vous escorter les patrouilleurs? Nous avons terminé avec eux pour aujourd’hui.

- Entendu. »

Son œillade revint dans ma direction. Je me doutais un peu de la raison.

« Vous voulez que je surveille « le cadeau », présumais-je, ce à quoi elle me répondit par un hochement de la tête.

- Tant que nous n'avons aucune confirmation, j’espérerais que cette créature, aussi petite soit-elle actuellement, ne se transforme pas en une monstruosité incontrôlable et détruise l’Avant-Garde en raison de notre négligence.

- C’est compréhensible. »

Elle laissa entendre un soupir.

« Le plus tôt nous pourrons envoyer une équipe chez la Matasif, mieux ce sera… Elle perçut mon regard. Nous devons bien commencer quelque part et le seul indice que nous avons actuellement est le visage de l’intruse.

- Et son audace à s’être présentée au cœur d’une base militaire. »

La soldate esquissa un sourire, plus terrible qu’amusé.

« Une telle personnalité, avec une telle puissance, qui se promène avec ses traits… Il est impossible que la Marquise Leenhardt n’en sache rien. À moins qu’il ne s’agisse d’une première? »

Elle n’y croyait qu’à moitié.

« Et le Capitaine Katzuta? »

Je me souvenais des regards que cette Reine avait adressé au couple dans ce rêve tout aussi étrange, marmonnant certains propos comme s’il ne s’agissait pas de la première fois qu’ils se croisaient. Puis, il y avait eu ses interactions avec cet homme, qu’elle avait surnommé Filou, et elle semblait également connaître Jun Taiji…

« Je doute qu’il ait été complètement mis à l’écart, partagea-t-elle en toute subjectivité. Toutefois, il est encore absent des Jardins de Jhēn.

- Où est-il?

- Il accompagne la Matasif dans l’ouest du continent pour des réunions et autres entrevues politiques. »

Nous nous regardâmes un instant, laissant mûrir les réflexions et le silence entre nous, jusqu’à ce qu’elle choisisse de parler à nouveau :

« Les patrouilles se renforceront durant un temps, j’imagine.

- Comme vous, je n’ai pas le choix. Il me faut encore en discuter avec le Capitaine Arnvior, toutefois, maintenant qu’il a été promu au poste. »

Maintenant qu’il y avait officiellement un chef pour s’occuper de l’Escadron Kērosa et des patrouilles urbaines au sein d’Orhmior, mes responsabilités en tant que gestionnaire de l’île s’allégeaient; la présence nouvelle de l’Imperator et de ses Imperio sur le territoire ne marquant que mon retour progressif à la simple vie de soldat confirmé. Si j’avais encore un bureau au sein de Prætoria, je savais que, bientôt, il me faudrait reprendre mes affaires et laisser la place à un véritable officier. Je n’étais encore là que pour faciliter la transition et la transmission des savoirs sur les différents projets et missions actuels de l’île.


1 142 mots | Post II



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Isiode et Isley
Mer 01 Sep 2021, 16:55



« Vous pouvez entrer. »

Étrangement, à l’entente de sa voix, j’étais nerveux. Je comptais cinq présences à l’intérieur du bureau, toutes aussi imposantes les unes que les autres. Je me doutais que l’Imperator Tarveras et l’Imperio du Premier Bataillon seraient sur place, le premier en tant qu’administrateur des activités de la Région militaire que représentait l’Île d’Orhmior, et le second en tant que Maître du Bataillon dans lequel serait certainement affiliée la cavalerie dès sa mise en place officielle dans les Escadrons de l’Armée Céleste. Mais à qui appartenait les deux autres battements de cœur que je percevais de l’autre côté de cette porte? En tournant la poignée, glissant mon visage dans l’entrebâillement créé, la réalisation me figea un bref instant.

« Bonjour Soldat Yüerell, venez prendre place. Nous vous attendions. »

L’Imperio Vaughan me désigna un siège à ses côtés, mais avant que je daigne y poser mon séant, j’offris une révérence, basse et solennelle, à l’égard des officiers qui se tenaient autour de la table, le Dide ke! (repos!) formulé par Ramiel Vaughan initiant le redressement de ma colonne. Tour à tour, mes yeux se posèrent sur les visages des invités, les détaillant rapidement. L’Imperator Séraquiel Tarveras était présent, comme escompté, encadré par son Préfet, l’officière Gae Galadhras, et l’Imperio du Premier Bataillon. Toutefois, assise à la droite de l’Imperio, se tenait Dame Missendei Kyuma, la célèbre Orine de l’Olori Galathiel lui-même.

Muse du Consul de la Nith-Haiah, ce dernier partageant son siège avec les Généraux Amaël Nortamion et Michkaël Luthosia, l’Orine n’œuvrait pourtant pas au sein de l’Armée Céleste en tant qu’officier supérieur, et ce, malgré les tentatives du Général Galathiel à en faire son bras droit au sein du commandement. De fait, les rumeurs racontaient qu’à chacune de ses tentatives, l’Olori les avait vu être repoussées du revers de la main par Dame Kyuma, qui n’ambitionnait guère un tel poste. Au contraire, elle répétait bien souvent qu’elle se plaisait en tant que simple instructrice pour les bleus de l’Armée, et c’était dire que d’arracher sa présence au sein des formateurs serait un véritable gâchis de compétences et de talents. La jeune femme était un véritable puits de savoirs martiaux, savoirs dont bénéficiaient non pas seulement les futures Recrues, mais également les autres Soldats qui admiraient la grâce et la légèreté de son style si inaccoutumé pour les Immaculés. Malgré tout, il n’était pas rare qu’elle fasse ce genre d’apparitions au sein d’une réunion en tant que représentante officielle de l’Olori lorsque ce dernier ne pouvait se présenter en personne.

« Maintenant que nous sommes tous présents… »

Ramiel Vaughan prit aussitôt la parole, m’introduisant officiellement auprès de ses collègues et supérieurs tout en leur expliquant brièvement les tenants et aboutissants du projet. En considérant leur réaction, je compris rapidement qu’ils avaient déjà été mis au courant des grandes lignes de mon rapport. Je pouvais sentir leurs regards sur mes épaules, me jauger et m’évaluer, tout en portant attention sur les propos du mentaliste. Après quoi, celui-ci me légua la parole pour que j’élabore, plus en détails, les objectifs de cette cavalerie. Je dû répondre à plusieurs questions des officiers, notamment de nature économique et territoriale, car ils s’inquiétaient des impacts financiers que cela engendrerait une fois la machine lancée. Pourtant, je les rassurais presque immédiatement en leur dévoilant les fonds que j’étais parvenu à prélever en vendant les gains du dernier Lux In Caelum.

« Et où comptez-vous loger ces créatures? »

C’était Dame Kyuma qui venait de prendre la parole. Son regard me transperçait l’âme.

« Le plus logique serait de concentrer toutes les activités militaires au même endroit, mais l’Avant-Garde possède déjà une empreinte extrêmement grande sur l’est de l’île. Si nous désirons préserver l’environnement de notre milieu avoisinant en plus, je crains que nous ne puissions bâtir plus encore sur les Plateaux de Jade, aussi vastes soient-ils, surtout pour ces infrastructures, qui risquent d’être énormes. »

En scrutant l’intérieur du bureau de l’Imperio Vaughan, je braquais presque immédiatement mes pupilles sur la carte dont était couvert l’un des murs, m’avançant jusqu’à elle pour leur localiser les différents emplacements que je leur formulais oralement.

« C’est pour cette raison que j’ai pensé que nous puissions bâtir au nord du Val du Mistral les principales infrastructures de la cavalerie. »

Après leur avoir localisé la zone potentielle du bout des doigts, je me retournais dans leur direction, leur listant les nombreux avantages du territoire, laissé vierge de toutes constructions humaines depuis l’installation angélique sur l’île. À proximité d’une importante source en eau, les espaces y étaient également extrêmement vastes, parfaits pour laisser les Thekēra courir et voler à leur guise pour dépenser leur énergie. De plus, en raison du relief et des particularités du terrain, la potentielle aire d’exploitation pourrait accueillir d’intéressants parcours d’entraînement pour les jeunes Recrues. Les officiers s’élancèrent alors dans une énième valse de questions et de conseils, m’aidant afin que nous puissions mieux visualiser la finalité d’un tel projet. Et plus nous en discutions, plus la tension à mes épaules s’allégeait. De mes idées, rassemblées sur des bouts de papier, je considérais la concrétisation de mon projet d’un œil vif et allumé. La cavalerie n’était pas encore née et pourtant, j’avais l’agréable impression qu’elle prenait vie entre nos mains.


884 mots | Post III



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Isiode et Isley
Jeu 02 Sep 2021, 04:25



Un à un, les officiers quittèrent l’enceinte du bureau, visiblement ravis de la discussion qui s’était échangée aujourd’hui. Même quand ils traversèrent l’encadrement de porte, nous pouvions encore entendre leur voix converser à ce propos. Constater cela fit naitre une chaleur bienfaisante au sein de ma poitrine. Quand bien même je n’arrivais pas à définir avec exactitude de quoi il s’agissait, je me laissais pourtant, volontiers, bercer un instant par ce réconfortant sentiment. Je n’osais bouger pendant cette poignée de secondes, alors que les deux Imperio, restés derrière, poursuivaient leur conversation. Au lieu de me joindre à eux, je considérais plutôt cette soudaine impulsion avec prudence. Était-ce cela que les gens expérimentaient lorsqu’ils accomplissaient un devoir de longue haleine et voyaient enfin les fruits de leur labeur mûrir entre leurs mains? Je laissais la réflexion envahir mon esprit, closant mes paupières, prenant une inspiration discrète avant d’ouvrir à nouveau les yeux sur le plafond au-dessus de ma tête. J’y étais parvenu… La récompense de ces longues semaines de travail payait finalement.

« Soldat Yüerell? »

Je me retournais tranquillement en direction du porteur de la voix, les Imperio du Premier et du Deuxième Bataillon se tenant dans mon dos, scrutateurs, un sourire fendant leur faciès.

« Beau travail. Vous vous êtes brillamment débrouillé devant le commandement. »

En toute humilité, je basculais mon buste vers l’avant.

« Merci à vous de m’avoir offert cette opportunité, Imperio Vaughan. Je vous en serais éternellement reconnaissant. »

Malgré le peu de variations et de paillettes à l’intérieur de ma voix, je pensais profondément et sérieusement ces mots. Je savais que mon manque de réactions pouvait en méprendre plus d’un, mais en relevant les yeux dans leur direction, j’étais confiant sur le fait que les deux officiers aient correctement perçu mes intentions.

« Cette cavalerie, vous y avez réfléchi et vous êtes celui qui a agi pour qu’elle soit ce qu’elle est aujourd’hui. Il allait donc de soi que vous seriez également celui qui le présenterait devant le commandement. Simple logique. »

Je me redressais, penchant néanmoins une dernière fois la tête en signe de respect.

« Maintenant que le commandement a donné son aval et son soutien pour la mise en place de la cavalerie, quelle sera la prochaine étape, selon vous? »

L’azur de mes iris se braqua intensément sur son visage, retenant l’argenté de ses propres pupilles dans ce contact visuel.

« … Est-ce que cela a à voir avec cette proposition dont votre lettre faisait mention? »

Le Vaughan acquiesça, se tournant alors vers son collègue. Ce dernier se permit un pas dans ma direction, un sourire accroché à son faciès, comme ineffaçable, avant de me tendre l’une de ses mains.

« Bonjour Soldat Yüerell. Nous pouvons enfin parler en face à face, vous et moi. »

Poliment, j’acceptais sa poignée, enserrant sa main dans la paume de la mienne. L’Imperio du Premier Bataillon paraissait extrêmement jeune comparativement à son homologue du Deuxième Bataillon. Cheveux bruns bouclés qui lui arrivaient un peu plus bas que la nuque, quelques mèches étaient pourtant maintenues ensemble, à ses tempes, par des tresses, rappelant vaguement la mode des Orishas. Son teint chocolaté et ses yeux verts iridescents ne faisaient que renforcer cette impression. Maître de l’arc, il pouvait armer ses flèches pour les tirer à des distances qui n’avait pas à le faire rougir devant le peuple des Libérés et leur regard perçant. Voici qui était le Maître du Premier Bataillon : un homme du nom de Riegan McNuvelle.

« En réalité, Ramiel m’avait déjà tout raconté sur votre projet, et ce, bien avant cette réunion. Mais, durant sa visite, il m’a fait une requête assez surprenante. Son regard était, ma foi, comme les rumeurs le racontaient : ardent, accueillant et inflexible. Après avoir entendu ce qu’il avait à me partager, je n’ai pas trouvé d’arguments pour le contredire, vraiment. Je l’écoutais sans présomptions, restant de marbre, et droit comme un jalon. Malgré tout, que j’accepte sa requête ou non, la décision finale vous revient, non le moins.

- Vous voulez dire que…

- Soldat Yüerell, est-ce que le poste de Capitaine de cavalerie vous intéresserait? »

Je ne réagis pas sur le moment, portant une œillade en direction de l’Imperio Vaughan, comme pour solliciter son soutien – ou une confirmation des propos de l’officier McNuvelle. Le mentaliste ne se justifia que par ce discours :

« J’ai eu la visite de l’un des confrères de la guilde après votre altercation avec les Thekēra de la dernière fois. Vous les avez véritablement impressionnés lorsque vous avez géré la situation. Vous semblez lire les Thekēra comme des livres ouverts et il s’agit, en mon sens, d’une importante qualité pour la personne qui aspirerait à prendre ce poste. Celle-ci doit connaître et être familier avec ces animaux sauvages, et vous correspondez à cette description. Il marqua une courte pause, à l’attente d’une réaction de ma part, mais je conservais une expression stoïque. Il n’y a pas besoin de développer plus que cela. Pendant des mois, vous m’avez aidé à la gestion de l’Île d’Orhmior, pour les patrouilles, pour les travaux, pour gérer les situations de crise, comme il en a eu suffisamment au cours de l’année. Puis, vous êtes venu me voir avec ce projet en tête, vous l’avez élaboré et travaillé de vos mains. Enfin, de tous nos hommes-ci présents, vous êtes celui ayant le plus d’affinité avec les Thekēra.

- Le choix parait… évident listé ainsi, pas vrai? »

Je restais muet, incapable de prononcer ou de réagir sur quoi que ce soit, comme devenu hermétique à leurs paroles.

« Alors, qu’en dîtes-vous? Accepterez-vous ces nouvelles fonctions?

- Si vous avez besoin d’un peu de temps pour réfléchir, nous comprendrons. »

Cette fois, j’eus suffisamment de force pour initier un mouvement de la tête, un signe de négation.

« Ce ne sera pas nécessaire, Imperio Vaughan, McNuvelle. Je levais les yeux dans leur direction. J’accepte. Par réflexe, je me mis au garde-à-vous. C’est un honneur. Merci beaucoup. »

Hors de tout contrôle, un maigre sourire vint à trouver son chemin jusqu’à la commissure de mes lèvres. À ce constat, les deux officiers parurent ravis, m’annonçant qu’ils – et plus particulièrement l’Imperio McNuvelle – s’occuperont des différentes exigences et formalités qui nous incomberont de réaliser à la suite de ma promotion. Avant que nous nous séparâmes, l’archer avait posé l’une de ses mains sur mon épaule, la maintenant sous une pression revigorante.

« Nous comptons sur vous. Que votre dévouement permette à cette future cavalerie de grandir et de prospérer, Capitaine Yüerell. »

De cela, il n’avait pas besoin de me le dire une seconde fois. Je ne comptais pas les décevoir.

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Jeu 02 Sep 2021, 15:01



~ Le RP fait suite à Kase ~

Quelques heures plus tard…

En arrivant aux pieds de l’établissement, les Orines détournèrent les yeux de la brochure qu’elles tenaient en main, remarquant bien rapidement qu’elles n’avaient ni besoin de pousser un quelconque battant, ni besoin de tourner un quelconque verrou pour entrer. En réalité, là, à quelques centimètres à peine de leur position, ne tenait qu’un épais rideau qui les séparait de l’intérieur du restaurant. Était-ce un concept pour éveiller la curiosité des gourmets les plus indécis, avec l’étalement et l’éclatement des couleurs, avec le fumet épicé des mets exotiques, ou était-ce de coutume, chez les Humains, de faire ainsi? Les deux jeunes filles n’en savaient rien, très peu familières des habitudes typiquement humaines, et y songèrent encore moins lorsque Ren s’approcha la première pour ouvrir le chemin. Le voile repoussé, et elles purent profiter des premières impressions qui fourmillèrent et éveillèrent leurs sens. D’abord l’odorat, qui se gava des différents parfums et peina à démêler la toile olfactive dans laquelle elles étaient désormais prisonnières; ensuite la vue, qui s’émerveilla sur l’agencement des couleurs et des formes dont étaient composées la dizaine d’œuvres d’art dans lesquelles jouaient l’étonnante expertise humaine; et finalement l’ouïe, qui trembla à la sonorité complexe de l’Alikir et dont les Orines étaient encore moins accoutumées. Pourtant, au milieu des collines et des plaines verdoyantes, infinies et tempérées de l’Île d’Orhmior, elles avaient la nette impression d’avoir déposé un pied au sein du Désert.

« Bon après-midi, mesdemoiselles. Avez-vous une réservation? »

Muramasa prit les devants, offrant au serveur une réponse négative d’un signe de tête. Elles n’avaient pas considéré que cela leur serait nécessaire. Après tout, elle et Wakiya s’étaient assurées de se présenter à ce nouveau restaurant à l’heure où la clientèle se faisait rare et où elles pourraient profiter de ce début d’après-midi en toute quiétude et intimité. En désignant leur table pour les prochaines heures, le serveur leur offrit également la carte des repas, se penchant auprès d’elles pour connaître leur familiarité avec les plats du menu.

« C’est notre toute première fois dans ce restaurant », avoua la femme à la chevelure de cuivre, la brunette à ses côtés confirmant à la suite.

Avec un plaisir évident et un professionnalisme exemplaire, le serveur leur présenta les différents repas que proposaient la maison, leur glissant également en tête l’idée d’essayer quelques boissons pressées et mélangées ici même, au sein du restaurant. L’indécision retrancha les jeunes femmes dans un mutisme soudain pendant un temps, quoi qu’à certains instants, elles brisaient le silence pour se consulter et savoir ce qui les intéresserait le plus. Peut-être pourraient-elles partager leur plat, se disaient-elles, de sorte à pouvoir goûter à un maximum de saveurs. Wakiya se lança la première à l’eau en commandant une entrée froide ainsi que des feuilletés au fromage et à la viande hachée et farcie. Suivant son amie, Ren commanda plutôt un potage épicé et la spécialité de la maison, un plat de raviolis reposant sur une sauce au yaourt et au tomate. Cette combinaison les avait intriguées, l’employé quittant alors leurs côtés pour avertir le chef en cuisine.

En attendant leur déjeuner, les Muses reprirent leur conversation. Un peu plus tôt, Wakiya s’était confiée à propos de sa fascination concernant les navires et leur somptueux ballet de voiles. Elle, qui n’avait jamais eu la chance de voir de vaisseaux marins d’aussi près, semblait s’être émerveillée à la première vision des navires de la modeste flotte angélique. Emportée sur cette lancée, Muramasa lui conta son tout premier voyage en bateau, lorsqu’elle avait accompagné Isley durant les explorations angéliques vers les Gorges Dorh. La lueur dans les yeux de son amie n’en était que plus éclatante, notamment parce que Muramasa tut plusieurs informations à propos de ce voyage, comme la visite incongrue de… – son originale? – de sa Majesté, l’Ultimage Nilsson, ou bien encore de la finalité de ces explorations. Même à présent, il semblerait que personne n’eût compris ce qui s’était produit là-bas, lorsqu’une multitude de morceaux humains avaient été retrouvés, éparpillés, un peu partout à l’orée des Gorges Dorh. Secouant la tête pour ne plus y songer, la rouquine s’obligea à sourire face à sa camarade, lui offrant une proposition que Wakiya ne manquerait certainement pas d’accepter.

« Les vaisseaux d’Omidọti ne servent pas seulement de flotte pour les interventions militaires et la surveillance des frontières maritimes. Certains navires offrent leur soutien à la marine marchande et aux voyageurs. Adressant un clin d’œil à sa cadette, Ren clarifia son idée : La prochaine fois que nous partirons pour les continents, nous pourrions demander à joindre un équipage et voyager avec eux. Qu’est-ce que tu en dis? Tu voudrais essayer? Te faire quelques muscles en hissant les voiles vers de nouvelles contrées? »

Elle parlait presque comme un véritable petit moussaillon en flexant ses biceps, et après un certain temps, la Liée se mit à sourire. L’enthousiasme de son amie était si palpable qu’il était difficile de croire qu’à Aïkisu, elle s’était montrée si faible et vulnérable; si meurtrie et esseulée entre ses bras, alors que les larmes de la confusion et de la solitude barbouillaient ses joues de ruisseaux salés. Pourtant, ici et maintenant, la Sunano semblait épanouie. C’était suffisant pour Muramasa.

« Oh! S’exclama soudain la rouquine en penchant sa tête sur le côté, observant les environs de sa camarade, mais n’apercevant pas ce qu’elle recherchait, elle scruta son propre voisinage. Egan! Jura-t-elle dans un murmure. Nous avons oublié les besaces pour les courses… »


RP suivant : Ko si lọ pada


915 mots | Post V



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Isiode et Isley
Ven 03 Sep 2021, 16:57



Je repoussais les portes de l’entrepôt d’un mouvement de la main, remarquant les silhouettes d’Ōlseaga et de Vaès dans la pénombre de l’édifice. En voyant les battants être dégagés de l’entrée, les animaux se redressèrent d’un bond. Si le premier individu se contenta d’une démarche assurée, au trot, la petite boule de poils, qui cheminait à ses côtés, couru à toute vitesse jusqu’à l’extérieur qui lui était désormais ouvert. Un vent frais et silencieux accompagna leur marche et sous l’intensité du Soleil, les deux créatures s’obligèrent à plisser des yeux un court instant, le temps que leurs pupilles s’adaptent à la soudaine luminosité. M’étant tassé de leur chemin pour les laisser passer, je caressais gentiment le flanc de la plus grosse bête lorsqu’elle arriva à ma hauteur, Ōlseaga soufflant une étrange exclamation qui ressemblait à un grognement. Il ne semblait pas mécontent, simplement distrait. Peut-être même était-il excité à l’idée de retrouver notre firmament bleuté. Depuis que la présence du physicien n’était plus nécessaire auprès du Thekēra et qu’il nous avait assuré de la guérison complète de ses blessures, nous avions aussitôt pris l’initiative de sortir la créature ailée au moins une fois par jour afin qu’il puisse se dégourdir les jambes et les ailes. Les premières tentatives furent plutôt difficiles, l’animal craignant de reprendre son envol après tout ce temps à avoir été cloué au sol. Pourtant, petit à petit, il avait fini par reprendre le battement de ses ailes, par reprendre de l’altitude, plus haut, toujours plus haut, à chaque nouvelle sortie. Il reconnectait ainsi avec le ciel et ce sentiment de liberté. À travers les cieux, c’était là qu’il semblait être le plus heureux. Après tout, ce genre d’animaux n’étaient pas fait pour les petits espaces comme l’entrepôt. Ils avaient besoin d’étendues et de grandeur pour s’épanouir en toute plénitude. Malgré cela, à chaque fois, Ōlseaga revenait auprès de nous. Les occasions n’avaient pas manqué pour lui de recouvrir sa liberté afin de rejoindre sa bande, ses semblables, et pourtant, il restait encore ici, dans ce vieil entrepôt qui était devenu une sorte de logis.

« Aller, tu peux prendre ton envol, tu sais. »

Au lieu de quoi, le Thekēra me fixa et se rapprocha, envoyant son museau contre mon visage. Vaès, au contraire, se plaisait d’un rien, courant un instant derrière un insecte pour, l’instant d’après, s’arrêter non loin de la façade de l’entrepôt pour renifler les herbes basses qui encadraient le bâtiment.

« Ils sont impressionnants de près. »

Mon regard se porta instinctivement jusqu’au porteur de la voix, la Recrue Doroth souriant de plus bel lorsqu’il rapprocha sa main du plumage d’Ōlseaga. Malgré le contact, l’animal ne sembla percevoir sa présence, continuant plutôt de frotter son museau sur ma joue. À un certain point, je le repoussais tranquillement du revers de la main, relâchant un soupir.

« Ne devriez-vous pas retourner auprès de votre mentor, Recrue Doroth? »

L’Immaculé et moi, nous nous dévisageâmes intensément. Nous nous étions croisés, peu de temps après ma sortie de Prætoria, dans le second entrepôt où nous gardions deux autres Thekēra. Ces derniers avaient été secourus un peu avant mon départ pour les Terres d’Émeraude, en présence des Corvus Æris, il y a plusieurs jours de cela. Et c’est durant ma visite dans ce second entrepôt que le jeune Doroth était apparu de nulle part, à travers les ombres, sans que je ne l’entende au préalable, malgré mon ouïe extrêmement fine. Même le garde qui s’assurait de la surveillance de l’entrepôt n’avait pas le moins du monde réagi à son apparition, le laissant entrer dans l’enceinte du bâtiment sans même lui adresser la parole.

« Je préfère rester avec vous, Soldat Yüerell! Ou devrais-je plutôt vous appeler Capitaine maintenant? »

Il se mit à rire, satisfait, sourire que je ne lui rendis pas. Il continuait de caresser Ōlseaga.

« Puis, tu sais pertinemment que je ne suis pas la Recrue Doroth. »

Je ne lui donnais ni tort, ni raison, mais j’avais pressenti, depuis un moment, que quelque chose n’allait pas avec cette Recrue. La façon dont il m’avait approché plus tôt, comme s’il ne possédait aucune présence; la façon dont le reste du monde semblait l’ignorer, et ce, peu importe le nombre de personnes que nous avions croisé pour nous rendre jusqu’à l’entrepôt de Vaès et d’Ōlseaga; et là, quand il caressait et s’approchait des Thekēra, comment se faisait-il qu’ils ne réagissaient pas à sa présence? Comment se faisait-il que je sois le seul à interagir avec lui? Comment se faisait-il qu’il était au courant de mon nouveau rang? Je plissais des yeux. Pourtant, ce n’est pas comme si la Recrue Tim Doroth n’existait pas… Les surveillants de ce matin le connaissait, avaient brièvement parlé de lui comme d’une véritable personne, du peu que j’avais entendu, et l’un d’eux était même le mentor du bleu. Pourtant, en y repensant, jamais les deux soldats n’avaient daigné se retourner dans sa direction pour le regarder, encore moins pour lui adresser la parole…

« Alors qui êtes-vous? Mon ton restait bas, mais une note dans ma voix s’inspirait d’une vibration menaçante et dangereuse. Pourquoi suis-je le seul qui semble être conscient de votre existence? »

Étais-je vraiment en train de devenir fou? Que se passait-il avec toutes ces manifestations récemment? Le jeune homme devant moi cessa enfin d’offrir toute son attention au gros Thekēra, se retournant tranquillement dans ma direction. En même temps, pris d’une volonté spontanée, Ōlseaga déploya ses ailes et prit rapidement son envol vers le firmament, son sillage nous renvoyant des particules de poussières et de sable à la figure. Je plissais des yeux par réflexe, soulevant un bras à hauteur du visage. Et dans ce mini-tourbillon engendré, je vis la Recrue Doroth se mettre doucement à briller.

« Tu n’es pas fou. Enfin, pas encore je suppose? Hum… Ce serait un véritable problème, pour moi, si tu l’es déjà, en fait, sourit-il, esquissant un premier pas vers moi. Mais pour en revenir à ta question. Tu peux me voir parce que je t’ai choisi. »


1 011 mots | Post VI



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Isiode et Isley
Ven 03 Sep 2021, 21:42



Un pas. Il lui avait suffi d’un pas pour se glisser jusqu’à mon espace personnel et amorcer sa métamorphose. D’un claquement de doigts, le grouillement nerveux qui agitait naturellement les traits jouvenceaux de l’Aile Blanche s’était altéré en un excès de confiance qui l’avait poussé à se rapprocher subitement de ma personne, sans affolement ni émoi, comme je m’étais habitué de le voir en sa compagnie. Sa morphologie également n’était plus la même, la forme de son corps ainsi que sa posture empruntant des tracés similaires à ceux qui n’étaient plus à leur premier combat. En un coup, il semblait avoir grandi, mûri. À quelques centimètres à peine de mon visage désormais, je pouvais distinguer la décoloration progressive du bleu de son regard, la pâleur qui assujettissait ses mires chavirant le coloris de ses iris vers un turquoise – non, un cyan – iridescent, enflammé, bien trop éclatant pour qu’il puisse s’agir d’yeux normaux. De fait, une Magie pure, une Magie brute, coulait dans ses veines oculaires, donnant à ses prunelles cette couleur toute particulière, irréelle. Ses cheveux, d’un brun plutôt clair, s’allongèrent jusqu’à la base de sa nuque, leur coloration se renforçant sur un coloris tout aussi éclaté que celui de son regard, le céruléen si pâle de ses mèches hésitant entre le bleu nuit et le bleu-vert du turquoise en fonction des reflets. Face à face, il m’adressa un sourire en coin, et si je voulus me dérober un instant de son emprise, je me rendis rapidement compte qu’il obstruait l’intégralité de mes mouvements. J’étais comme paralysé, incapable d’esquisser le moindre geste à son endroit, ne serait-ce que pour me défendre ou reculer. Même ma Magie ne semblait vouloir me répondre convenablement, mes jambes et mes bras tremblant sous l’effort déployé afin de me libérer.

« Je te conseille de ne pas trop t’agiter. Tu es vraiment le seul qui puisse me voir et il y a déjà suffisamment de rumeurs sur toi. »

La ligne de mon sourcil se fronça et la pupille de mon œil initia un premier tour d’horizon. Il n’y avait personne dans le voisinage immédiat. Les témoins potentiels – les surveillants de l’entrepôt – n’étaient déjà plus dans les parages, les ayant renvoyés quelques minutes plus tôt à leur pause afin que je puisse sortir les deux hybrides en toute tranquillité.

« Qui… êtes-vous? Réitérais-je de peine et de misère, ma mâchoire semblant vouloir se décrocher à la moindre syllabe qui se dessinait sur mes lèvres. Que… vou-voulez-vous? »

L’homme – l’entité? La créature? Le monstre imaginaire? – me scruta calmement avant de soulever un doigt. Immédiatement, je sentis un relâchement dans mes entraves, profitant de la faille ainsi créée pour briser l’emprise magique. D’une démarche incertaine, je me reculais aussitôt, ne le lâchant pas des yeux. Quant à lui, il finit par soupirer, haussant des épaules.

« Je m’appelle Till. Till, le Dévoué. Il marqua une courte pause, conscient que cette simple introduction ne me suffirait pas. Je suis un Archonte.

- … Partez.

- Je suis ici pour t’ai–

- Partez immédiatement de cette île. »

La voix était sans appel, le coloris de mes prunelles s’illuminant par la même énergie que la sienne. Le bleu de mes yeux, à contrario, devenait sinistre et orageux.

« Aucun moyen pour que nous puissions discuter de cela de manière courtoise et amicale, on dirait. J’ai pris l’apparence de ce jeune Tim en croyant qu’il me serait plus facile de me rapprocher de toi, mais force est de constater que j’ai perdu mon temps. »

L’homme – l’être céleste? Un second envoyé divin? – perdit patience. Dans un élan, il se propulsa jusqu’à ma position, empoigna entre ses doigts les mèches de mes cheveux. Il les tira vers l’arrière, de sorte qu’il puisse me regarder de haut.

« Tu as conscience que tu ne pourras rien y faire, j’espère. Si je choisi de rester sur cette île, je suis également celui qui décidera du moment où je la quitterai. Alors tais-toi et écoute-moi bien. Je déteste me répéter. »



« Je reviendrai te voir dans quelques jours, le temps que tu avales la nouvelle et que tu t’y fasses. »

Je l’avais fixé, incrédule, jusqu’à ce qu’il disparaisse brusquement sous mes yeux. Je n’y croyais pas. Était-il vraiment là pour m’aider, moi, à gagner plus de force et d’influence afin d’aider mon peuple à revenir sur le devant de la scène? C’étaient ses propos, mais étaient-ils bon de croire cet Archonte? Mon instinct me soufflait que non. Ma mâchoire se contracta de frustration.

« Hey! Isiode! »

Mes traits se détendirent soudainement. Perdu dans mes pensées, ressassant les derniers événements au sein de mon esprit, la voix de Muramasa m’extirpa pourtant violemment de cette envolée de réflexions. Je me retournais lentement dans sa direction, croisant immédiatement l’œillade que m’adressa l’Orine à la chevelure enflammée. Elle avait accéléré son pas. À ses côtés, je remarquais également la timide présence de Dame Sunano. Toutes deux transportaient des besaces pleines de denrées. Elles venaient certainement de faire les courses. Après tout, nous n’avions pas eu le temps de le faire convenablement depuis notre retour, hier soir, à Orhmior. Pourtant, en penchant la tête sur le côté pour étudier les achats qu’elles avaient rassemblé, je m’étonnais d’y voir quelques aliments, plutôt inhabituels, se mêler au reste de la nourriture.

« Qu’allez-vous nous préparer ce soir? »

Si les Muses pouvaient répondre à mon interrogation, elles n’en firent pourtant rien, s’adressant un sourire complice l’une à l’autre, empreint d’une malice à peine voilée.

« C’est un secret… Me partagea simplement la rousse en posant l’un de ses index sur ses lèvres. Tu le découvriras ce soir. »

Je relevais l’un de mes sourcils, Muramasa captant sans difficulté ce qui me traversa l’esprit.

« Oui, ce sera comestible! Crois-moi, ce sera la meilleure chose que vous aurez goûté de toute votre vie, Isley et toi! »

À ce constat, je ne pus qu’hausser des épaules. Elles désiraient certainement nous faire goûter à une recette typiquement orine. Il est vrai que Muramasa nous en avait rarement préparé depuis son intégration dans la société angélique.

« Que fais-tu ici? Désormais, elles marchaient à mes côtés, mes mains allant chercher quelques besaces pour les aider à les transporter. Tu n’es pas censé être à Prætoria? »

En matinée, elle se rappelait le message transmis par Isley, qui leur avait signalé que j’étais parti très tôt en raison d’une urgence qui était survenue à l’entrepôt. Je confirmais la véracité de ces propos, leur expliquant brièvement la situation.

« Par la suite, j’ai rencontré l’Imperio Vaughan… »

Je me tus. C’est vrai. La cavalerie… Avec tout ce qui s’était produit avec ce Dévoué, j’en avais complètement oublié ma discussion avec les Imperio, un peu plus tôt, cet avant-midi.

« Et j’ai été promu Capitaine pour la nouvelle cavalerie de la Nith-Haiah. »


1 145 mots | Post VII



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Isiode et Isley
Sam 04 Sep 2021, 15:14



~ Le RP fait suite à Par ces mots, je vous envoie mes sentiments ~

Quelques jours plus tard…

Je m’abaissais jusqu’à la hauteur du plancher, déposant la gamelle de Pepito à proximité de son museau. Comme d’habitude, il y avait peu de nourriture à l’intérieur de son bol, à peine quelques bouchées. De fait, le chat mangeait à peine et malgré tout ça, il restait en pleine forme et ne maigrissait jamais. Peut-être n’avait-il qu’un petit appétit… Non. À qui ferais-je croire cela? Pas à moi, pas après les événements qui étaient survenus au cours de cette nuit avec Ōlseaga. Consciencieusement, je l’observais renifler sa nourriture, puis prendre un morceau prudent, parcimonieux, du bout des canines. Relâchant une respiration devant les maigres efforts du félidé, je préférais me retourner vers Raclette. Contrairement au matou, cette dernière piétinait follement du sabot, impatiente de plonger son museau dans le festin promis. Non loin, passant brièvement dans la cuisine pour se chercher un verre d’eau, Wakiya fût témoin de la scène, souriant franchement devant l’excitation difficilement contenue du caprin.

« C’est une chèvre qui mange pour deux éléphants », fis-je savoir à la jeune femme tout en déposant la nourriture de Raclette non loin d’elle, la Sunano hochant de la tête avec un sourire indélébile.

Elle devait sans doute se remémorer cette soirée, quand elle et Ren avaient cuisiné ces délicieux gamja, des saucisses frit et farcies au fromage sur bâtonnet. Muramasa avait été aux anges cette soirée-là, voulant absolument fêter ma montée en grade. Cependant, elle n'avait pas été la seule à être particulièrement excitée. De fait, Raclette avait déployé milles ruses au cours du repas pour voler ne serait-ce qu’un morceau des fameux gamja. Elle était devenue incontrôlable. Toutefois, comme si elle avait saisi mes derniers propos, l’animal ne profita pas immédiatement de son repas, me gratifiant plutôt d’un regard sincèrement vexé et outré. En remarquant une telle expression s’étamper sur son visage, je penchais ma tête sur le côté, feignant un semblant d’innocence, comme si ces mots n’avaient jamais traversé mes lèvres. Puis, je finis par lui tapoter gentiment le sommet du crâne avant de me relever et de me réinstaller à la table de cuisine. Quelques fois, ces animaux se comportaient comme s’ils étaient véritablement humains.

Crayon en main, je repris l’écriture de ma missive. Après de nombreuses discussions et sorties terrain avec nos spécialistes, afin d’étudier plus en détails la zone susceptible d’accueillir les fondations de nos écuries et du reste de nos installations, nous nous étions finalement décidés à construire les infrastructures à l’extrême nord du Val du Mistral, à une distance raisonnable des promontoires qui surplombaient la mer en deçà. Les établissements se trouveraient ainsi à proximité du lac local, où l’eau avait été analysée par les experts, lesquels avaient décrété qu’elle pouvait être consommée sans crainte. Nous avions le terrain, les rapports des professionnels, l’argent pour l’achat des matériaux et pour la paye des employés : il nous restait plus qu’à modeler le sol à notre convenance et à construire les structures qui nous seront nécessaires dans le futur. Travaillant désormais sous la supervision complète de l’Imperio McNuvelle, ce dernier m’avait suggéré quelques noms d’architectes pour m’aider à la réalisation des travaux, mais j’avais poliment refusé son assistance sur la matière. Au cours de la précédente session de constructions, j’avais eu la chance de collaborer avec une équipe qui nous avait fourni, à l’Imperio Vaughan et moi, des résultats au-delà de nos espérances. Ils travaillaient bien et c’est pourquoi, aujourd’hui, je m’étais posé quelques minutes pour leur adresser une nouvelle requête.



À l’attention de Nejaka Vaughan du Bureau des Architectes des Jardins de Jhēn.

Bonjour Monsieur Vaughan,

J’espère que vous allez bien depuis votre retour sur le continent. J’imagine également que le travail ne manque pas, surtout depuis votre collaboration avec les Humains sur l’élaboration des dortoirs pour les réfugiés.
Le ton était familier et courtois, mais en même temps, il était aisé de noter la distance et la modération dans mon approche, ne serait-ce qu’en raison de la manière dont j’employais les mots pour m’adresser à lui.
Quoi qu’il en soit, je vous fait parvenir ce message pour solliciter votre aide dans un nouveau projet de constructions. La rumeur n’a peut-être pas encore fait tout son trajet jusqu’à vous, mais récemment, il a été convenu avec le commandement de la Nith-Haiah que nous mettrons en place un nouvel escadron militaire, une cavalerie ailée pour être plus exact.
Sans m’étendre plus que nécessaire sur les détails, je lui expliquais les raisons d’un tel projet, comme quoi nous le faisions principalement pour les Ko iyẹ (Sans ailes) sauvés durant la prise de la Terre Blanche, ainsi que pour les militaires d’autres races non ailées. De plus, je lui transmettais une description détaillée des fameuses montures qui seraient utilisées pour cette cavalerie.
Comme vous pouvez vous l’imaginer – avez-vous déjà aperçu ses créatures lors de votre séjour? – les Thekēra sont de gros bestiaux et c’est pourquoi il nous faudrait de grandes installations pour les héberger ainsi que des espaces relativement vastes pour en prendre soin, les nourrir, etc. J’ai bien conscience que ma demande vous paraitra quelque peu extraordinaire à la lecture de ma lettre, mais je sais également que vous êtes remplis de ressources : vous l’avez démontré durant les travaux des Quartiers militaires et des Tours de guet après tout.
C’est pourquoi, sans plus attendre, je rassemblais les différents résumés de rapports que les professionnels m’avaient recopié et les joignis à l’épître. Couchées sur les papiers, il y avait des informations sur l’immense terrain que nous songions exploiter, sur le réseau hydrologique qui irriguait le secteur, sur les Thekēra et leurs besoins, mais également sur les différentes installations qui seraient susceptibles d’être retrouvées dans les établissements, comme un portail de téléportation magique qui ferait directement le lien entre les écuries et le reste de l’Avant-Garde d’Orhmior.
Si le contrat vous intéresse, n’hésitez pas à communiquer avec moi depuis l’adresse inscrite sur l’enveloppe. Il me fera un grand plaisir de répondre à toutes vos questions.

Au plaisir de recevoir, bientôt, de vos nouvelles. Également, mes plus sincères salutations à Monsieur Heimdir et à Dame Taiji. Comme vous, je souhaite qu’ils se portent au mieux.

Ije mẹje Ọrun ifa setọju.

Isiode Yüerell, Capitaine de la cavalerie de la Nith-Haiah.


J’étais en train d’insérer la lettre et le reste des papiers dans une enveloppe quand je vis apparaître Muramasa dans mon champ de vision.

« J’ai reçu un message…

- De la part de Dame Azumono? »

Pourtant, à l’expression qu’elle arborait, je doutais très fort qu’il s’agisse d’une lettre de son amie. À moins que quelque chose lui soit arrivé? Je mis une pause à ce que j’étais en train de faire, observant la jeune femme.

« Non, non, Kagami va bien. En fait, il s’agit d’une invitation de la part de la Marquise Leenhardt et du Capitaine Katzuta pour un thé, m’apprit-elle avant de se râcler la gorge et de réciter la missive à haute voix : En l’honneur des récents accords et alliances entretenus entre les Humains et les autres peuples des Terres de Sympan, ma fiancée et moi-même vous invitons à une séance de thé qui aura lieu au Domaine Qisar, sur le Duché de Nylmord, en Caelum. Muramasa précisa la date ainsi que l’heure à laquelle l’Ange et sa Protégée attendaient leurs invités. Il nous fera plaisir de vous y rencontrer et de pouvoir profiter, en votre compagnie, d’un moment de tranquillité pour discuter, échanger et en apprendre davantage les uns des autres. Encore une fois, nous avons hâte de vous accueillir chez nous pour cet événement. Ije mẹje Ọrun ifa setọju. Signé : Neah Katzuta, Capitaine de l’Escadron Boadicēa de la Nith-Haiah. »

Une fois de plus, l’opale de ses yeux vint se poser sur mon visage, patiemment, comme dans l’attente de quelque chose. Cependant, notant rapidement que je ne réagissais pas à son appel silencieux, Ren prit les devants :

« En temps normal, tu n’aurais pas accepté une telle invitation. En effet, seulement en temps normal. Mais quelque chose me dit que tu vas réagir différemment cette fois-ci. »

J’hochais lentement de la tête, posant finalement mon regard sur son faciès. J’étais au courant de la visite du Kērosa chez la Marquise et malgré ce que la police militaire m’avait confié, je ne pouvais m’empêcher d’être suspicieux. Le couple avait été extrêmement généreux dans les réponses qu’il avait fourmi à l’Armée, ne niant pas non plus leur familiarité avec cette messagère. Mais est-ce qu’ils cachaient autres choses sur cette Reine? Qui était-elle vraiment? Pourquoi connaissait-elle l’hôte du Dîner, le surnommé « Filou », ainsi que Jun Taiji, comme s’ils étaient de vieux amis?

« Je sais bien que le Kērosa me tient au courant seulement parce que je garde ce petit Thekēra à l’œil, mais j’aimerais m’assurer de quelque chose auprès de la Marquise et du Capitaine.

- Pourquoi? Comme tu l’as dit, le Kērosa est déjà sur le coup, fit remarquer Muramasa en penchant la tête sur le côté, tentant de percevoir mes pensées.

- Je veux seulement être sûr. »

Elle devrait se contenter de cela, la rouquine poussant un soupir avant d’étirer, spontanément, un sourire sur la commissure de ses lèvres.

« Wakiya! S’exclama-t-elle, la brune quittant le salon pour nous rejoindre dans la cuisine. Es-tu déjà allée à Caelum?

- Murama–! »

Mais la Liée m’adressa un sourire en coin, espiègle et borné. Je considérais son visage un instant avant de rouler des yeux.

« Fais comme tu veux. »

Vivement, elle reporta son attention sur sa cadette.

« Est-ce que tu voudrais nous accompagner à Caelum pour participer à un thé? Nous avons été invités. »

Et comme pour justifier son point, l’Orine à la chevelure cuivrée suspendit la lettre concernée sous le nez de sa consœur.


1 638 mots | Post VIII | FIN



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