Younha - I Believe

Objectif : Kaahl, Lily-Rose et les enfants cherchent le colis d'Aariel.

« Tu es sûre de tes informations ? » « Certaine. » J’avais oublié toutes les choses plus invraisemblables les unes des autres que j’avais fait réaliser à mon Orine. « Alors pourquoi est-ce que je ne le trouve pas ? » demandai-je, en fouillant à l’intérieur d’un buisson. « Peut-être parce que tu n’es pas doué ? » « Si tu sais où il est, dis-le-moi ! » dis-je, en me relevant. Elle me fixa. « Tu as une chenille dans les cheveux… » Un sourire amusé éclaira son visage. « Quoi ? Où ça ? La pauvre ! Il faut la remettre dans son buisson ! » « … » Ce n’était certainement pas la réaction logique que j’aurais eu en temps normal, de m’étendre sur le sort d’une petite chenille. « Où est-elle ? » Les doigts dans les cheveux, j’étais en train d’inspecter consciencieusement ma tête. « Je vais t’aider. » Parce que j’étais ridicule, avec mon visage d’ahuri. « Ârès ? » « Mais arrête de m’appeler comme ça à la fin ! » dis-je, comme si ce prénom ne me plaisait pas du tout. « Pardon. Qu’est-ce que tu voudrais comme prénom ? » « Euh… » Je réfléchis à voix haute. « Elphédias ? » « Non… Certainement pas. » « Evangéliste ? » Je vis à son regard qu’elle préférerait se raser les cheveux plutôt que de me prénommer comme ça. « Lange ? » « Bien sûr, oui. Très intéressant. » « T’es vraiment jamais contente. » « Tes idées de prénom sont toutes perchées. Pourquoi pas Kamui, Yota ou Kiro ? » « Je ne suis pas une Orine. Romarin ? » « … Tu le fais exprès, avoue ? » « Non. Syrius ? Albus ? Uriel ? Wilmond ? Ysabeau ? » « Bon, d’abord je vais te poser deux questions, et en fonction on verra pour te trouver un prénom, sinon on n’avancera pas. » « Vas-y. » « Déjà, quel âge pense-tu avoir ? » « Vingt-quatre ans ? » « D’accord. Ça explique beaucoup de choses. » « Quoi ? Je n’ai pas vingt-quatre ans ? » Elle sourit. Peut-être y avait-il un deux et un quatre quelque part mais c’était plus un âge à trois chiffres qu’à deux. Physiquement, je paraissais un peu plus âgé que ce que j'annonçais. « Ne t’inquiète pas, vingt-quatre ans c’est très bien. Ensuite… Qui sont tes parents selon toi ? » « Jun Taiji et Cendre Nilsson. J’ai hérité des cheveux et des yeux de ma mère. » J’avais étonnement bon sur l’un des deux protagonistes, ce qui étonna Lily-Rose, étant donné que j’étais à côté de la plaque sur toutes mes relations. « Tu as des frères et sœurs ? » « Oui. Edwina Nilsson et Aliénor Vaughan. » « Et tu ne trouves pas ça étrange qu’elle ne porte pas le nom de tes parents la dernière ? » « Non parce qu’elle est mariée. » Mon esprit détraqué avait tout prévu. « À qui donc ? » « Alistair Vaughan. » « Et que ton autre sœur soit la Reine des Magiciens, ça ne te fait rien ? » « Tu racontes vraiment n’importe quoi. Elle est couturière au domaine Qisor. Et ma chenille ? » « Elle est en train de faire un cocon dans tes cheveux. Si tu ne bouges pas, elle pourrait se transformer en papillon d’ici quelques jours. » Elle sourit et approcha sa main pour l’extraire. Elle me la montra une fois que ce fut fait. Je la fixai avec un grand sourire. « Bonjour petite chenille ! » Lily-Rose allait de surprise en surprise. Elle m’imagina un instant faire la même chose sous la forme d’Elias et grimaça. Ce serait horrifique. « Tu aimes les animaux ? » « Bien sûr ! » Notre conversation sur les prénoms n’avançait plus. « Alors on va la remettre dans son buisson. » « Oui ! » Je me penchai sur le buisson pendant qu'elle était en train de remettre sa locataire parmi les branchages. « Pourquoi tu ne veux pas un prénom orine ? » « Parce que je suis un Magicien ? Mais j’aime bien Kami ! » « … Non. Kame pour toi ce serait mieux. » « Quoi ? Pourquoi ? » « Parce que tu es lent à la détente. Et pourquoi tu ne demandes pas à tes parents comment tu t’appelles ? » « Je ne vais pas faire ça, ils vont me prendre pour un fou… » « Natsu ? » « Zénophas ? »

« Bonjour ! Vous faites quoiiiii ? » Nos deux visages se baissèrent vers un enfant aux cheveux presque blancs. « On cherche un prénom pour mon Aisuru. » « Il n’a pas eu de prénom à la naissance ? Trop nul ! » « Ah oui c’est nul ça ! Moi je m’appelle Asîlah. Et lui c’est Justinien. » Elle venait de sortir de derrière un buisson. « Justinien c’est bien. » murmurai-je. « C’est déjà pris : par moi ! Pas le droit de copier ! » Il me fixa, revoyant sa position, légèrement impressionné. « Mais si vous voulez, on peut partager. » « Monsieur ? Pourquoi vous êtes tout bleu ? » Je réfléchis. Ce n’était pas à sa question que je songeais mais il me semblait avoir déjà vu ces enfants quelque part. « Mais vous n’êtes pas les petits de… » « Notre papa c’est le Baron Kaahl Paiberym. » Je ne connaissais pas. « Il nous a envoyé une lettre il n’y a pas longtemps ! » « Ah bon ? » s’enquit l’Orine. « Oui ! Parce qu’il était triste à cause de ce qu’il s’est passé avec Constantine alors il ne venait plus. » Lily-Rose sembla réfléchir. Elle n’avait pas eu le temps de s’informer des derniers événements avec sa mission. Il y avait peut-être un lien entre Constantine et mon état actuel. Elle la connaissait, même si elle n’avait jamais été mise au courant du Lien qu’il y avait entre nous. C’était surtout à cause de Khaal et Kaalh. J’avais su que quelque chose n’allait pas lorsque le Lien avait été formé et que mes frères n’avaient rien remarqué. Je n’avais alors pas compris et avais préféré leur cacher son existence, à eux et à mon entourage, à l’exception de Viviane. « Il s’est passé quoi avec Constantine ? » demanda-t-elle. Les deux enfants se turent soudainement, et ce fut une fillette rousse qui répondit à leur place. « Y a un méchant qui l’a tuée. » Elle avait les genoux écorchés et la paume de l’une de ses mains était recouverte de gadoue. Asîlah et Justinien se regardèrent. Lily-Rose comprit alors ce qu’elle avait cru ressentir à un moment. « Arrête de parler du méchant, après il risque de revenir. » « Non parce que l’armée le cherche et puis elle va le trouver et le mettre en prison ! Et si personne ne le trouve, moi j’irai et je le pourfendrai de mon épée ! » Justinien aimait les grands mots chevaleresques. Quand il avait réussi à prononcer pourfendre pour la première fois, il avait eu un sourire jusqu’aux oreilles pendant quatre jours. « Quand je serai grand je serai un chevalier d’Hébé ! » se justifia-t-il. « Et que vous a dit votre papa ? » « Lily-Rose… » fis-je, la jugeant soudainement bien curieuse. « Il a dit qu’il reviendrait bientôt et qu’il nous aimait gros comme ça ! » Asîlah fit un geste avec ses bras. Celui-ci me fit rire.

Soudain, Justinien se rapprocha d’Ida et lui donna un petit coup de coude. « Regarde, c’est les deux filles. » Il appelait Rose-Abelle et Rosalie ainsi. « Les Roses sont toujours ensemble. » nous dit Asîlah. C’était leur surnom aussi. Les deux fillettes étaient devenues inséparables. Elles s’habillaient pareil, aimaient les mêmes choses, parlaient de la même façon. Rosalie avait même été invitée au palais pour jouer avec Rose-Abelle. Elles étaient accompagnées d’un garde en civil qui les suivait en faisant mine de s’intéresser à la végétation. Asîlah voulait ressembler à Rosalie. Elle la trouvait trop jolie.

La conversation ne tarda pas à reprendre son rythme. « Vous faites quoi tous les deux dans la forêt ? » nous demanda Ida, lorsque les Roses furent passées. Lily-Rose aurait très bien pu prétendre à faire partie du club. « Nous cherchons deux choses : le colis d’Aariel et un prénom pour mon Aisuru qui ne retrouve plus le sien. » « Un prénom ? » demanda Ida qui n'avait pas suivi la conversation du début, en haussant un sourcil. « T’es amnésique monsieur ? » « On dit vous, Ida. » « Ah oui, pardon. Vous êtes amnésique ? » « Non non. Rien à voir. Je n’aime simplement pas mon prénom. Il vaut mieux ne pas le prononcer. » « Celui dont on ne doit pas prononcer le nom ! » s’amusa Asîlah. L’enfant avait d’étranges ailes dans le dos. « Tu es une Ange ? » demandai-je. « Mon ancien mari est un Ange, lui-aussi. » Ida rigola, en m'imaginant faire des bisous sur la bouche avec un autre monsieur. « Non, Asîlah c’est une Enfant des Cieux ! » me corrigea Justinien. « Elle est très protégée ! Parce que c’est un Dieu qui l’a donnée aux Humains ! » « Ah oui ? » « Oui ! Mais vous avez passé votre vie dans une grotte pour pas savoir ça ? Et puis c’est quoi cette aura toute bleue autour de vous qui fait n’importe quoi ? » « C’est sa magie. » répondit Lily-Rose, en commençant à comprendre que ce n’était peut-être pas une bonne chose. Elle avait fait des théories sur mon cas. Les lettres que j’envoyais attestaient du fait que ma magie s’étendait. Il ne faisait aucun doute que j’avais trouvé une Couronne et que c’était grâce à elle que j’étais actuellement un Magicien. Elle jugeait très peu probable que je pusse l’être devenu naturellement. Si ma magie grandissait, au point d’apparaître de façon si visible, le même phénomène se produirait une fois l’artefact retiré, ce qui rendrait ma couverture impossible. Elle savait déjà à quel point il m’était difficile de faire taire les Ténèbres dernièrement et elle n’était pas sûre que la Lumière pourrait les affronter à l’avenir. Lux in Tenebris laissait des marques.

« Oh ! Au fait ! Nous aussi on cherche le colis ! On pourrait peut-être s’aider ? » proposa Asîlah. « On a dit que si on le trouvait, on partagerait ce qu’il y a à l’intérieur ! Vous voudrez partager avec nous ? Et regardez ce que je sais faire ! » L’enfant tourna sur elle-même, comme une danseuse. « Waaa ! » fis-je. « Toi aussi tu t’entraînes pour le bal ? Regarde ce que je sais faire moi ! » « On peut chercher ensemble. » confirma Lily-Rose quelques secondes plus tard, en regardant Ida et Justinien, alors que j’étais occupé à effectuer des pas de danse avec Asîlah. Elle me faisait un drôle d’effet mais pas de quoi inquiéter outre mesure ma magie. C’était plus comme une sorte d’aspiration, quelque chose d’étrange mais de léger. « On dirait qu’il a cinq ans ton Aisuru… » commenta Ida. « Il aime bien les enfants. » justifia-t-elle, en me fixant m’amuser.

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