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 [A.] La Mort venue du Ciel

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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

~ Humain ~ Niveau IV ~
◈ Parchemins usagés : 11258
◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Sam 05 Juin 2021, 10:45


Illustration - Richard Wright
La Mort venue du Ciel

Partenaire - Solo | Intrigue
Intrigue - S'assurant de l'arrivée des Ira au sein des Terres de Sympan, tout en remplissant ses tâches habituelles sur ses territoires, Reine découvre qu'une de ses Élues a été piégée par des Aetheri mécontents de sa réintégration. Agacée devant leur lâcheté, elle choisit de ne pas agir directement sur le retour de cette dernière dans son Univers, craignant de causer un chaos temporel et une guerre de territoires, évité par quelques alliés. Cet acte ne restant pas sans conséquences, son Avertissement est lancé. Sur l'Eyjasandr, toutefois, les Primordiaux s'agitent et l'une des Précurseurs, Vaès, s'éteint doucement. C'est l'Heure des Choix.



Markus était assis sur sa chaise, en train de dévorer un morceau de gibier, accompagné d'une sauce épaisse et de pommes de terre. Sa préparation était bien dosé ce soir, une victoire ! Célibataire, officiellement, depuis un mois, il était heureux de reprendre sa vie en mains, tout comme son ex-compagne. Ils s'étaient aimés, avaient eu trois enfants, mais les aléas de la vie avaient eu raison de leur union. Ils étaient restés en bons termes et Léna était en vacances, avec leurs cadets, près de la Capitale, auprès de leur aînée et de son mari. Au nord du Continent, son pays est en tout point exceptionnel. Dominé par la nature, parsemé de fjords et surplombé de montagnes, ce dernier offre de multiples facettes toutes les unes plus belles que les autres, c'était ce qu'il observait à travers la fenêtre de son appartement et qui attirait les touristes chaque année. Pas celle-ci, cependant. Ils étaient secoués depuis environ trois mois, entre une invasion céleste, une épidémie, des plaques tectoniques qui dansaient et les Gouvernements qui ne savaient plus comment suivre, autant dire qu'il avait de la chance d'avoir de quoi manger. Ils étaient relativement épargnés, du moins, c'est ce qu'il croyait. Parce que ... Ça avait commencé ainsi, en fait. Tranquillement, chez lui. Et, comme un grondement souterrain, qui se transformait en un tremblement de terre d'une violence inégalé dans les environs, toutes ses affaires, secouées, valsèrent au sol.

Instantanément, l'électricité sautât, le gaz avait dû se couper également. Ses meubles tremblaient, des cadres au mur tombèrent en répandant leurs plaques de verre, réduite en morceaux, certains objets qui n'étaient pas retenus ou protégés dégringolèrent, sa vaisselle claquait, mais tenait derrière des armoires solides, ne se brisant pas, les portes ouvertes claquèrent violemment et son écran plat tombait à la renverse. Par sécurité, comme dans les oeuvres qu'il avait pu lire, Markus se réfugiait sous la table, évitant les débris potentiels. Est-ce que le bâtiment tiendrait malgré les chocs ? C'était une construction récente, donc ... C'était violent, sans doute moins qu'escompté. Juste très impressionnant. En ressortant de sous son abri, l'homme prit conscience de tenir encore son assiette. Ce constat le fit rire, machinalement. Remis de l'émotion, comme ses voisins, l'homme se trouvait dehors, à converser. Qu'était-il arrivé ? Sa réponse n'allait pas tarder. Il n'était pas question d'un ravage naturel ou d'une imprévisibilité statistique, non, seulement de l'arrivée d'un être à l'aura écrasante et à la volonté de dévastation ancré dans sa cuirasse. À trente kilomètres, au sud, il arrivait.



Markus était sorti de sa voiture. Impossible d'aller plus loin, il devait fuir à pieds. Il devait absolument retrouver Anita et son neveu, dans la ville voisine. Lukas était à l'étranger, alors s'était son devoir de les secourir ... Il ... Et Léna ? Est-ce qu'elle allait bien ? Les enfants ? La Capitale était loin, alors elle devait s'être mise en sécurité avec tout le monde. Mais ... Ce truc ... Il l'avait devancé d'au moins quarante kilomètres depuis l'alerte émise depuis les côtes, mais ...

Stikk av ! hurlait une personne en uniforme.

Cette dernière les incitait à partir, leur indiquant de suivre la route principale, sans s'arrêter. Et vite. Les Forces de l'Ordre, d'ordinaire non-armée, étaient munies de leurs armes de service. C'était tout. Qu'allaient-ils repousser avec ça ? Ils avaient besoin de l'Armée, qui s'était déployée en masse dans le secteur, mais qui ne parvenait pas à tuer la chose malgré l'utilisation d'armes de plus en plus puissantes, y compris aériennes. Des voitures, en travers de la route, servaient désormais de barrage à des choses grouillantes, des sortes de grosses araignées aux longues pattes, allant d'autant plus vite que leur ... créateur ? Comment devaient-ils nommé ça ? En tout cas, les plus petits sortaient de son corps, retombant au sol sans dommages dans un cocon, avant d'en émerger et venir à leur assaut. Il courrait. Un cri, immense, secouait la région. Il se retournait à moitié, toujours lancé dans sa course. En relevant les yeux, Markus remarque la silhouette d'une énorme créature dans la fumée des incendies ravageant soudainement la forêt qu'il venait de traverser, moins de vingt minutes auparavant, bombardée. Cette chose était vraiment énorme, dépassant la montagne, avalant la distance, son corps se balançant au rythme de ses pas. Dans son élancement à l'aveugle, un cri attire soudain son attention. Une femme. Coincée dans sa voiture suite à un accident, sa portière enfoncée, elle ne parvenait pas à sortir. Pas le temps de réfléchir, il y va avec la batte de base-ball qu'il a saisi avant de partir, celle de son fils, comme un porte bonheur. Lui sommant de cacher ses yeux, il brise la vitre de sa portière et l'aide à rompre sa ceinture de sécurité avec l'aide du matériel adéquat.

Hold deg fast ! dit-il en l'aidant à sortir.
Tusen takk, souffla-t-elle, dans un mélange de sentiments.

Un nouveau cri, des tirs. Ils se retrouvaient au milieu. Courant à deux en allant sur le trottoir pour ne pas gêner les chars, ils trouvèrent un espace sécurisé sommaire, derrière l'allée commerciale, avec d'autres survivants qui reprenaient leur respiration, le temps que la salve passe. Sa compagne d'infortune mis ses mains contre ses oreilles, sursautant au moindre bruit, pleurant, désespérée.

Vi skal alle dø ... , dit-elle.

Personne ne disait rien, observant avec crainte la situation : un monstre gigantesque marchant vers eux, ses versions miniatures allant à la rencontre des balles des Forces de l'Ordre, happant au passage des civils malchanceux dont les suppliques leur glaçait le sang. Markus croisait le regard d'une d'entre elle, à trois mètres de lui. Elle avait escaladée la clôture, discrètement, prouvant son intelligence morbide. Elle était là, les observant. Son souffle en suspens, son regard observait celle qu'il venait de secourir, désormais assise, ses bras rabattus contre ses jambes, dissimulant son visage et ne l'ayant pas vu. S'il la laissait là, si elle retenait la créature, alors il pourrait prendre la fuite et ... Un coup de batte envoya à quelques pas cette saloperie quand elle tentât de bondir.

Ikke i dag ! clama-t-il.

S'il devait mourir, autant que ce soit aussi classe que dans les oeuvres hollywoodiennes ! Markus allait résister, ou il ne pourrait pas se regarder dans une glace. L'immonde engeance parvint à se remettre sur ses pattes, prête à bondir à nouveau, avec un petit cri strident. L'homme tenait sa batte à deux mains, prêt à réaliser l'home run de sa vie. Le bruit soudain d'un pistolet pénétrant causât sur sursaut des humains présents, en plus de celui de la créature qui se prit la balle avant de réaliser son sombre dessin, la puissance de l'arme fracassant sa cuirasse et le laissant étendu, mort. Ils étaient perdus, soudainement, devant cet homme en habit noir qui ne venait pas de chez eux et qui baissa son arme. Le Soldat mima la mise au sol avec son bras, mais le corps de Markus n'eut pas le temps d'atteindre le béton. L'onde de choc l'avait soulevé, le propulsant en arrière sur au moins cinq mètres, éraflant son dos sur les débris. Si on lui avait dit qu'il le vivrait en direct, jamais il n'y aurait cru. C'était comme une boule brillante, bleu, qui avait percuté de plein fouet le Dévoreur, dont les pattes s'étaient pliées sous l'impact en hurlant d'agonie. La moitié de son corps arraché, vacillant sous leurs yeux, alors qu'il était assiégé de toute part.

L'aspect brillant disparu, laissant place à une personne.

Il ne la voyait pas vraiment, mais son instinct, lui, savait.

Ce nom allait bien à sa détentrice.

La Mort Venue du Ciel.



Quel est le bilan ?
Ce ne sont que des estimations temporaires, mais nous avons perdus trois villes et au moins cinquante mille personnes.
Les pays voisins ont envoyé du soutien aérien et médical, mais ils doivent eux-mêmes s'assurer du bien-être de leurs concitoyens devant les lourdes pénuries qui s'accumulent.
Ce Dévoreur a été arrêté à temps avec votre intervention, mais nous en avons plusieurs qui semblent vouloir traverser depuis l'Océan. Comment devons-nous réagir avec des civils aussi proches des zones concernées ?
Cette émergence soudaine montre l'instabilité de l'endroit. J'ai eu de la chance, car la créature n'était qu'un enfant, désorienté et irritable. En cas de nouvelles brèches, je n'attendrais pas le oui de l'autorité qui n'est pas en mesure de répondre à l'agression, dans tous les cas. Où en sommes-nous, pour le reste ?
Ambassadrice ... Nous n'évacuons pas assez vite. Nous devons réagir, ou nous accumulerons les pertes dans les semaines à venir.



Au sein de l'Alchera, si vous demandez qui est Reine, on vous répondra simplement La Mort. Ce titre lui venait, en partie, de la traduction de son véritable nom, mais aussi de sa manière de se vêtir et d'agir impulsivement, voire violemment, dans certaines circonstances, avec des assauts imprévisibles et foudroyants. Cela dit, aucun membre de ses territoires ne la craignait réellement, loin d'être l'ombre funeste que les légendes lui ont attribuée. Elle est la Résurrection. Elle est cette Mort lumineuse dont tous les mourants aspirent, il la retrouvait dans sa personne. Si on ne l'ennuyait pas, elle n'ennuyait pas. Si on la voulait comme adversaire, alors ... Autant dire qu'il valait mieux ne pas avoir peur de prendre des coups.

Tout est en ordre de notre côté, vous pouvez être sereine.

Assise à son bureau, Reine relevait les yeux vers son Agent. Il était, certes, un homme de terrain, mais il dirigeait aussi cette branche militaire dont l'existence relevait du secret absolu. Tout du moins, la réalité de ce qu'il se passait entre les murs de son lieu de travail. John était un de ces êtres ayant accès à des données confidentielles, rares et dangereuses. Là où Sympan avait ses gardiens pour veiller sur la Véritable Ligne du Temps, Izanami avait les siens surveillant les fluctuations du Zéro.

Merci de votre travail, répondit-elle en inclinant la tête. J'apprécie ce que vous avez fait pour Vaès.
Sa nouvelle demeure me parait correcte. Surtout avec des ... Anges ?

John marquait une pause, ne cessant d'être surpris par l'idée de croiser des êtres relevant de la mythologie religieuse de certains mondes, avant d'hausser les sourcils devant l'amusement pétillant dans les yeux de son interlocutrice, en reprenant sa phrase.

Eh bien ... C'est délicat d'agir sur un territoire militaire, surtout discrètement. J'ai cru que l'un d'entre eux allait m'avoir pendant un instant, il s'est d'ailleurs retourné, comme s'il ressentait ma présence.
Qu'avez-vous fait ?
Je me suis jeté dans un buisson.

Un rire franc sorti de la gorge de l'Ambassadrice, imaginant aisément les deux yeux observer l'Aile Blanche depuis l'antre végétal, ce dernier devant croire que son imagination s'amusait avec lui. John n'en tenait pas compte.

Ils étudiaient des Vaès miniatures, qu'ils nomment Thekēra. Ils sont sauvages, mais en bonne santé. Ce n'est pas étonnant qu'elle veuille allez vivre sur ...

Il suspendit sa parole, levant ses yeux vers le plafond tout en réfléchissant.

J'oublie toujours le nom.
Orhmior, sourit Reine.
C'est ça, acquiesça-t-il. C'est un lieu qui me rappelle vaguement #nonrepertorié, ce qui ne devrait pas la dépaysée. Elle devrait bien s'entendre avec l'aîné des Jumeaux Kaesra.
Le cadet.

Son Agent l'observait en papillonnant des yeux.

Ah, compléta-t-il en comprenant son erreur. C'est normal, après tout, les aînés sont toujours un peu ratés.
J'ai mal à mon âme.
Menteuse, sourit-il. Vous ne ramassez pas les restes ainsi, pas vrai ?
... Isley, un peu.

Il ne l'écoutait pas, le nez replonger dans son carnet, réajustant ses notes avec rapidité.

C'est vraiment compliqué, les Jumeaux ... ! Je vais devoir aussi retenir de nouveaux noms, certains sont vraiment improbables.

John soulignait le nom de l'Avant-Garde de l'Île d'Orhmior, avant de remettre Isley Kaesra en tant qu'aîné.

Voilà ! déclara-t-il après avoir corriger le nécessaire. En tout cas, Isiode à l'air d'être un brave gars. J'ai cru qu'il allait me voir à un moment. Je l'ai croisé chez les Orines, mais avec son uniforme, il me donne l'impression d'être en mesure de m'arracher la carotide d'un regard. C'est terrifiant.

Reine paru étonnée.

Vous y avez été ?
Brièvement. Vous savez qu'il n'est pas question de confier une Précurseur à n'importe qui. J'ai voulu voir un peu, de mes yeux, ce que valaient les Liés. Je vous promets que j'ai suivi les procédures et que personne ne m'a vu ... Je suis, tout au plus, un visage inconnu parmi d'autres.

Reine n'avait pas vraiment l'air convaincue, étonnée que ni Isiode ni Neah n'eussent décelé John, mais sans doute était-ce en raison du Zéro et de son Temps intouchable lorsqu'il allait dans l'Univers de Sympan. Figé, personne ne pouvait ni le toucher, ni le voir, à moins que ce dernier ne se révélât lui-même, ou d'avoir été en contact avec elle. Ce qui était le cas des deux Anges, notamment. Peut-être avaient-ils chacun l'esprit occupé par d'autres problèmes.

Je ne m'inquiète pas, la prudence est la meilleure chose que nous ayons.

Post I - 2175 mots
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[A.] La Mort venue du Ciel Chriss10
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Sam 05 Juin 2021, 23:22


Illustration - Leon Tukker
La Mort venue du Ciel

Tu es sûre que c'est ce que tu veux ?

Oui, elle en était certaine. Son Temps dans l'Alchera arrivait à son terme, il était l'heure d'envisager son avenir loin du passé, sans l'omettre, mais les mondes sous l'égide de Demensya étaient devenus comme des cimetières. Elle avait besoin de la Vie. Et de Bien.

D'accord ... Ça me cause de la peine de te voir partir, mais je viendrai te voir de temps à autre, dans ton nouvel environnement. Tu sais comment j'aime embêter les autres !

Dans un souffle amusé, qui soulevait de la poussière devant elle, aspergeant John au passage, qui ne bougeait pas d'un iota, protégé par ses lunettes noires, Vaès semblait sourire. Sur l'Eyjasandr, elle se retrouvait entourée de ses plus vieux amis, ou des plus jeunes. Katla, par sa présence incandescente, agissait comme une bouillote, rehaussant la température de son corps glacé.

Reine était en train de la caresser sous son oeil, entre la tristesse et l'attendrissement. Mourir était quelque chose d'effrayant lorsqu'on ignorait à quoi s'attendre. Dans son cas, elle se retrouvait apaisée, presque soulagée que son si vieux corps s'éteigne. C'était son dernier Souffle. Ce n'était pas la Fin, seulement le Commencement.



Dans une inspiration nouvelle, Vaès ouvrit les yeux. L'air emplissant ses poumons sentait le renouveau, voire la pureté. Étendue sur le sol, redressant sa tête qui reposait sur ses pattes avant, elle se sentait minuscule devant la hauteur des arbres. Une sensation qu'elle n'avait pas connue depuis longtemps. Dans son bonheur renouvelé, la Précurseur se retournait dans tous les sens, ne craignant plus de causer des problèmes à la Nature environnante.

Tu es réveillée, Vaès ?

Sur son dos, la concernée se remis correctement sur ses membres en distinguant l'Aether, assise sur un rocher où s'écoulait un ruisseau. Elle était un peu gênée maintenant que cette dernière l'eut vu dans cet état d'euphorie, mais Reine ne risquait pas de lui en tenir rigueur et se contentait d'un sourire ravi, s'estimant chanceuse d'avoir pu l'observer dans un moment aussi heureux.

Tu as perdu ta Voix, nota-t-elle. Ne t'inquiète pas, tu devrais la récupérer dans quelques temps, tu connais la chanson ...

Autrement dit, en dehors des Aetheri, elle se retrouvait dans l'incapacité à converser avec autrui en usant de sa télépathie. C'était ennuyant, mais elle devrait se contenter de ses savoirs primaires pour communiquer le nécessaire. Un moyen de se réadapter calmement dans cet endroit, qui attisait sa curiosité depuis un moment.

Nous t'avons Liée à Orhmior, comme tu nous l'a demandée. John m'a aidée sur ce point, tu sais comment a été le travail, ces derniers temps ...

Délicat, moralement dévastateur. Venir à la rencontre des Humains, en assurant la venue des Ira au sein de leur race, était un moyen de relâcher du lest et de se remettre. Reine balayait l'endroit de sa main, elles se trouvaient dans ce que les Anges nommaient la Forêt des Saules Pleureurs. C'était reculé, assez discret, les deux demoiselles savaient ainsi discuter tranquillement. Par habitude, l'Aether conversait à voix haute.

Comme tu le vois, il n'y ni Pilastre, ni Flèche.

Comment ? Pourquoi ? Vaès eu un froncement de sourcils, qui n'en était qu'exagéré vu la ligne de ses iris, mais ce constat la rendait mécontente.

Tu boudes ? s'étonna son amie devant sa réaction. Je demanderais à Sympan, si vraiment tu y tiens, d'au moins mettre une Flèche quelque part, mais tu peux être rassurée sur ce point. Il ne laisserait pas des sbires du Scorpion agir sur ses terres comme elles l'entendent !

Peut-être, mais les millénaires lui avaient enseigné comment cette garce était une véritable conspiratrice et une destructrice de vies.

On va visiter un peu ? l'interrogea-t-elle pour lui changer les idées. C'est ma première fois aussi. C'est plus amusant à deux, tu ne trouves pas ?

Conquérante dans l'âme, réaliser un tour de ce lieu récemment acquis l'intéressait assez. Ce n'était pas pour rien que les explorations étaient au coeur de ses campagnes, tout autant que d'autres branches d'utilité public. Usant d'une Courbe Accélératrice, autant Reine que Vaès disparurent d'où elles se trouvaient, virevoltant dans les airs.

Je crois que c'est par là que se trouve Praetoria. Oh, oui ! Toi aussi ça t'évoque l'unité établie par la République Libre ? Heureusement, les Anges ont une meilleure sympathie envers leur Armée !

Ce n'était pas étonnant. Les Ailes Blanches incarnaient un Peuple lié au Bien et dont les moeurs pacifistes s'accordaient avec tous, mais depuis le carnage qui avait dévasté leur race et anéanti leur territoire, leurs idées s'étaient radicalisées. Qui leur en voudrait ? Maudits, ils avaient dû s'accrocher à des peuples qu'ils n'estimaient pas, agrandissant leur rancoeur. Il existait encore quelques irréductibles qui pensaient qu'un rapprochement entre tous les Ailés, en dehors des Démons, était concevable. Ils allaient dans le mur et risquaient, purement et simplement, de scinder les Anges. Vaès émis un couinement surprenant, l'arrachant à ses pensées moroses sur l'avenir incertain des êtres qui se baladaient sous elles. Au-dessus du lac, autant la Précurseur et l'Aether voyaient ... Que ? Reine se retrouvait devant un arrêt cardiaque, sa compagne rehaussant ses oreilles, étonnée.

Pour l'Amour des Sept ! s'insurgea-t-elle. Fenrir !

Ce dernier était allongé à quelques centimètres au-dessus du lac, totalement insensible à ses émois, lui riant presque au nez. Comment devait-elle réagir, en dehors de porter ses mains sur son visage pour se réveiller ? Il devait y avoir un million d'Ira en train de se balader dans les rues de Praetoria. Une vraie invasion. Un cataclysme.

Depuis la Nuit d'Utopia, ils ne cessent de réclamer une sortie. Devant les circonstances exceptionnelles, j'ai saisis l'occasion.
Il y a des Humains dans la Cité ! Tu te rends compte de ce qu'il adviendrait d'eux en voyant ça ?

Si les Ailes Blanches ne pouvaient pas distinguer les Ira dans leur État Primaire, ce n'était pas le cas des Enfants de Sympan, très sensibles à leur présence, notamment les plus puissants. Fenrir, lui, usait de ses dons de détournement d'attention, comme la Magie de l'Aether le lui permettait. Ils étaient indiscernables et, vu ce qu'il se passait, mieux valait être aveugles et sourds.

Ils n'ont pas retrouvé les sensations de leur passé en présence de mes enfants, ce n'est donc pas un problème. Comment tu te sens, Vaès ?

Il ignorait ouvertement le début de crise de sa Liée, qui était redescendue vers lui, mimant un étranglement, se concentrant sur les dires de la ravissante créature qui venait d'atterrir sur sa tête.

Oui, Reine est tendue, comme toujours ... mais nous n'allons rien commettre contre les Anges, tu sais ? Je m'en voudrais si tu me tirais la tête. Ils voulaient surtout te dire au revoir.

Vaès s'en allait de son promontoire improvisé, touchée de cette intention des petits êtres, tandis que le Loup se redressait pour les suivre. Quittant la zone du Lac, ils se dirigeaient vers la Cité, où la vie suivait son cours.

Un territoire, une Précurseur ... Il ne manque plus qu'un cadeau et te voilà devenue la Génie des Anges.
Ou l'Aether des Anges. La Résurrection reste mon domaine. Ahena étant une chaise vide, ce serait tellement aisé d'en saisir la place.
Oh ! s'indigna faussement le Fléau. Et cela m'accuse ensuite de commettre des actes insensés !

Reine sourit, soudainement amusée. Pourquoi auraient-ils besoin d'elle ? Une entité vide, certes, mais qui leur laissait une véritable liberté. Progressivement, ce culte s'éteindrait si nécessaire, les laissant avancer vers un meilleur avenir. En tant que Protectrice des Précurseurs, c'était au nom de Vaès que l'Aether avait réalisé ce déplacement et si cette dernière désirait résider avec les Anges, elle ne réalisait que ses dernières volontés. Qu'Isiode se retrouve dans l'équation n'était qu'une coïncidence, ou peut-être pas, vu le nombre de fois où ils s'étaient croisés ces derniers temps ... Rassurée devant la vie grouillante de Praetoria, elle ne cessait de sourire à chaque mouvement de son regard. Là, il y avait une vingtaine d'Ira qui suivaient les mouvements de bras du boulanger, une soixantaine d'autres qui écoutaient l'histoire d'un travailleur de chantier venu se désaltérer, certains couraient en traversant tout sur leur chemin et les derniers se trouvaient en train de dormir sur les toits ensoleillés. C'était aussi impressionnant que ridicule.

Ils sont ... Hey !

Aux abords d'un terrain d'entraînement, une des Recrues courait après son arme, chapardée par l'un d'entre eux, en maudissant ses aînés de la mauvaise blague de la voir se mouvoir seule à cause d'un sort. Fenrir et Reine se regardaient. Cet Ira là n'était pas comme les autres ; c'était un Lié. Son emprise était plus physique que ses frères et soeurs, sans être complète. Reine siffla à son encontre, calmant la créature, qui ouvrit la gueule pour relâcher le pommeau qui tombât au sol dans un tintement métallique, pendant que l'Aile Blanche venait récupérer son bien, reprenant son souffle un bref instant, avant d'y retourner au pas de course.

Reinhard. Retourne voir ton Humaine.

Ce dernier émis un léger jappement, étant d'accord, avant de se mettre à courir vers Vaès, ils s'amusèrent quelques instants, avant qu'il ne disparaisse.



Tiens, Yüerell.

Assis sur les toits, tout en observant Orhmior lui donnant des envies de vacances, Reine avait eu son regard aimanter vers l'Ange, en contrebas. Vaès s'agitait dans son dos, bondissant sur son épaule en observant les alentours, à sa recherche, avant de le voir. Ce dernier s'activait à ses tâches, tranquillement, sans leur prêté la moindre attention. Ils l'observaient brièvement, avant de le perdre de vue.

C'est vrai, tu l'a rencontré sur l'Eyjasandr. Tu as eu une bonne impression de lui, n'est-ce pas ? Tu crois qu'il part s'entraîner ?

Le chemin de la simplicité était souvent le plus complexe, pas vrai ?

John avait raison ... quelque chose d'invisible le suit.
Souhaiterais-tu que je m'en charge ?
Non, laisse. Je pense qu'il souhaite régler ce problème lui-même.
Quel gâchis. Un homme tel que lui ...
Cette réputation qui est sienne se disloquera, comme toutes les autres, devant ses actions. Le Boucher deviendra surtout la crainte des races aux âmes noires.

Isiode n'était pas un homme tendre, mais il respectait autrui et se voulait, résolument, être utile aux siens. Les sobriquets qu'il traînait derrière lui n'étaient pas élogieux, selon le point de vue, mais l'Ange était au-dessus de ces derniers. La nouvelle Gardienne d'Ohrmior agitait sa tête, ainsi que ses oreilles, amusée. Elle l'aimait énormément.

J'ai cru entendre que le Chat s'intéressait au Messager des Cieux.

Reine restait silencieuse, saisie à la gorge par la soudaine remarque. Au cours du Dîner organisé par Filou, des Ira et des Primordiaux l'avaient suivie, mais ils avaient été magiquement maintenus à l'écart des célébrations. Quelques Aetheri au même endroit ne les incitaient pas à dévorer les convives, mais Chaton, lui, avait vu l'Ange se débarrasser d'un Démon de manière assez macabre. Neah avait ainsi attiré le regard de l'un des Primordiaux les plus dévastateurs qui soit. D'un côté, elle avait une inquiétude certaine à son encontre, mais de l'autre, elle savait que cet homme était en mesure de tenir en respect cet Ira dévoré par la haine.

Oui, c'est exact, mais nous avons encore du temps, répondit-elle. ... Je crois, Vaès, qu'il est l'heure.

La Précurseur se redressait, les rayons du crépuscule marquaient les cieux. Reine se retournait vers Fenrir, riant à son encontre ;

Rentre avec tes chenapans !
Non.
Mais, tu ...
Au revoir, Vaès. Et n'oublie pas que si quelqu'un t'ennuie ... Mord-lui l'cul.

Fenrir mis en application ses propos sur les fesses de l'Aether.

S'il réussit ou non, l'histoire ne le dit pas.



Bonsoir ... Je suis Reine.

Sa voix était douce, sans la moindre once d'hésitation. C'était vraiment un moment solennel, en quelque sorte, puisque tout divinité qu'elle eût pu être, c'était la toute première fois qu'elle voyait un Tricords. Ce dernier se trouvait dans une salle d'entrepôt, spécialement aménagé, mais restant très sommaire. La créature était hésitante, ne sachant pas vraiment comment réagir, avant de l'ignorer et d'être embêté par autre chose. Une boule de poils sombre, qui laissait exprimer son ravissement de ne plus être seule.

Elle, c'est Vaès.

Le Thekēra observait sa consoeur, vraiment minuscule en comparaison de sa propre taille, venir se blottir et se perdre dans sa masse de poils. L'animal ne savait pas si elle se moquait de lui, ou si elle était simplement heureuse. Il ne réagit pas plus à son encontre. Sans doute savait-il d'instinct qu'il n'avait pas la moindre chance, ni vers celle à deux pattes, ni celle à quatre.

Je sens que vous allez être très amis, sourit Reine, le coeur pincé.



Yüerell est convaincu que son chat est une sorte d'assaillant ...

Le Garde l'imaginait encore en train de le surveiller, chez lui. Assis l'un en face de l'autre, les yeux dans les yeux, attendant que l'autre commette une erreur.

Ce Thekēra a été salement blessé, c'est une certitude. On le garde là-dedans depuis un moment, d'ailleurs ... Et puis, avec la magie, il y a des tas de choses absurdes qui surviennent.
Ne me dis pas que tu le crois ! Ça tourne plus rond dans sa tête, j'te dis, ne rentre pas dans ses délires !

L'idée même qu'il ne soit plus lui-même était inquiétante.

Il a plus toute sa tête depuis les ... 'fin. Ça a dû le faire vriller. Qui ça ne ferait pas vriller ? ...
C'est Yüerell, il en a vu d'autres. Et puis, c'est l'un des nôtres ! Tu crois vraiment qu'on le laisserait avec nous s'il était dangereux ?

Ils demeuraient silencieux. C'était un homme incernable, sans doute était-ce la raison de toutes les réticences à son égard.

Tu as entendu ? Le Capitaine Katzuta est à l'autre bout du monde, encore.
Ça fait plusieurs fois qu'il part sur des cours laps de temps. On est les seuls à bosser ici, ou quoi ?
J'en ai de temps en temps l'impression, rit-il. Mais il est parti sur demande de ...
Chut.

Ils s'étaient arrêté tous deux en entendant du bruit, se retournant vers l'entrepôt de manière coordonnée. Quelqu'un parlait. C'était vraiment curieux, car personne ne s'était présenté devant eux. Si ce n'était pas un membre de leur armée, alors ...

Qui va là ?! dema ...

Pulvérisé. Instinctivement, les deux membres de la Nith-Haiah se retrouvaient genoux au sol. Cette puissance était tout simplement écrasante, avec le sentiment terrible que le moindre mouvement allait entraîner leur mort. Pouvaient-ils seulement respirer ? Pendant un instant, Reine vit de la crainte dans leurs yeux. Progressivement, sa puissance diminuait vers des seuils acceptables pour les Mortels, de sorte qu'ils puissent reprendre leurs esprits. Elle n'usait que peu de cette possibilité, mais il s'agissait du meilleur moyen de les soumettre sans les blesser tout en étant convaincante dans ce rôle de messagère. L'interrogation ultime se lisait dans leurs yeux, en plus de la surprise de découvrir ses traits, mais ils l'avaient très bien compris : elle n'était pas Mancinia Leenhardt. Si on les traitait de dérangé, l'alibi de l'Humaine était simple : elle était en compagnie de plusieurs dignitaires de sa race, en cet instant.

Je suis l'envoyée de l'Aether Izanami, mon nom est Reine.

Droite, elle était devant eux, dans une prestance assommante. Ses vêtements noirs lui donnaient des allures surnaturelles. Se nommer à nouveau sous cette identité couvrait les éventuels déboires. La Royauté des Humains la connaissait sous ce nom et cette fonction, d'autres personnes également, ne manqueraient pas de se remettre à ce qu'il avait vu en la croisant, ne rendant que plus crédibles ses prochaines paroles. Pour les Anges, Izanami était une entité obscur dont la seule manifestation avait été ce rêve étrange que de nombreux Humains avaient craint.

Je suis venue remettre un présent de ma Déesse aux Anges, en remerciements de leur investissement chez les Humains. Il souhaitait d'ailleurs venir voir pourquoi l'un des siens, qui se trouvait dans cet endroit étonnant, était là.

Vaès bondit devant eux. Elle était moins impressionnante que son compagnon, qui observait la scène avec intérêt, demeurant néanmoins en retrait, ce qui ne les empêchait pas de la craindre. Cette comédie était vraiment risible, mais elles se devaient d'être excellentes dans leurs rôles.

Son nom est Vaès. Elle est désormais liée à ce territoire et assurera sa défense. Vous aussi, veillez sur elle, comme elle veillera sur vous. Ne tentez pas de la soumettre, ni de lui causer du mal, à moins de vouloir vous attirer l'ire de ma Déesse.

Sincèrement, elle enverrait cette île dans les abysses si un Ange causait une égratignure à son amie de manière volontaire. Vaès vint à ses côtés, relevant son museau dans sa direction. Reine pliait alors les jambes, lui accordant une dernière caresse. Elle vint se mettre contre sa paume, ne voulant pas la lâcher. C'était un au revoir, avant de se redresser en se retournant vers les deux Soldats, désorientés. Elle leur sourit, ce qui calmait les tremblements de leurs membres.

Sur ce, messieurs, malgré ma présence troublante à vous yeux, je vous souhaite une bonne fin de garde !

Et un clignement d'yeux plus tard, elle avait disparu.

Qu'est-ce qu'il advint ensuite ?

Eh bien, lorsque leur relève se présenta, quelques temps plus tard, ils étaient encore en état de choc, assis contre les murs. Vaès était en train de dormir, paisiblement, avec ce qu'elle avait décrété comme son nouvel ami. Personne n'avait compris ce qu'il s'était produit ici, tant leurs compagnons étaient blêmes. Rien d'anormal aux alentours, en dehors de la nouvelle Thekēra. Et quant à savoir s'il allait bien, la réponse ne tardait pas.

Je crois ...

Ils regardaient Vaès, dont l'oreille droite s'agitait en toute innocence dans son sommeil.

Je crois qu'on a besoin de vacances.

Post II - 2970 mots
RP's Référents ;
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[A.] La Mort venue du Ciel Chriss10
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Mancinia Leenhardt
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Mancinia Leenhardt
Mer 07 Juil 2021, 17:37


Illustration - Zaina Muller
La Mort venue du Ciel


GEMINAE

Reine ouvrit brusquement les yeux, tirée de ses songes dans un sursaut incontrôlée. Un étrange sentiment de malaise lui nouait le corps, le rendant curieusement moite et nauséeuse. S'agitant entre ses draps avant se décider à quitter l'étreinte de son lit, elle avait eu la sensation d'un appel dans son esprit. Un cri. Assise, son dextre sur la poitrine, elle cherchait à apaiser son palpitant. Une main dans son dos lui permis de saisir l'éveil de son mari, cherchant à la rassurer sur la situation. Ils n'avaient pas besoin d'en discuter ; lui aussi l'avait ressenti. Psyché venait brutalement de disparaître de leur Univers, ce point manquant dans leurs esprits n'indiquaient pas sa mort, du moins, pas dans ce sens-là. Plissant ses sourcils, Izanami comprit. Elle n'avait pas l'intention d'en rester là.



Little V - Bury The Light [Devil May Cry 5]

D'une démarche assurée, elle longeait les hautes et interminables arcades du vaste couloir conduisant vers un Temple, qui s'avérait n'être qu'un endroit dissimulé au coeur d'un dédale d'eau et de ronces, comme pour éprouver davantage les sens de ceux qui venaient honorer leurs idoles en voulant éprouver leur Foi. Étrangement calme et silencieux, sa présence laissait planer une menace réelle. À chacun de ses pas, un bruissement de tissu résonnait dans l'enceinte, comme si elle criait à en arracher les tympans de quiconque entrerait dans sa zone d'influence.

Izanami.

Au coeur de cet édifice abandonné, mais demeurant un reliquat de la précédente guerre, Elles étaient apparues devant elle. Évidemment, qui aurait pris le risque de la surprendre dans le dos, maintenant ?

... Vous.

Deux auras emmêlées et écrasantes se dressaient devant l'Aether, mais ce n'était pas en ennemies que ces dernières se présentaient.

Je suis au courant de votre intervention. Je vous en suis reconnaissante.

Son sourire avait, néanmoins, quelque chose de glacé.

Que voulez-vous ?
Notre race traverse de nouveaux bouleversements.
Nous voulions être certaines que tu ne t'en mêlerais pas.

Conscientes que l'Aether serait en mesure de leur causer du tort par d'autres moyens, Elles ne cherchaient pas à négocier avec celle-ci. Moins Elles étaient en sa présence, mieux Elles se portaient.

Je vois.

Curieusement, elle les sentait suspendues à ses lèvres.

Vous avez ma parole.

Il y eu comme un bruissement de soulagement. Ce n'était pas la guerre qu'Izanami était venu chercher, ou tout du moins, pas sur les Terres de Sympan. S'il advenait qu'on lui cherchât querelle, cependant, autant dire qu'elle n'avait pas peur de répondre à la provocation.

Je suis tout de même venu demander les noms des responsables.

Les lèvres tordues en une moue contrariée, elle croisa les bras devant le silence qui lui répondit.

Ne soyez pas muettes. Vous savez très bien que les moyens que j'ai pour vous arracher l'information sont nombreux.

Oui, Elles le savaient.

Parlez.



Skan & Krale - No Glory

Certains ont oubliés qui les protégeaient ... Ils ont envahis le monde des Dieux, l'ont dénaturé.

Izanami marchait lentement, créant un demi-arc de cercle autour de la position de sa victime. Elle avait choisi une cible au hasard, la plus proche de sa position, dès que les cartes avaient été mises dans sa main, s'invitant dans la demeure de l'Aether, sans le moindre avertissement. Il ne s'était même pas préparé à une telle éventualité. Figé, incapable de sourciller, il s'était vu décollé du sol, paralysé devant sa prestance écrasante et maintenu en respect par son pouvoir le plus noir. Si elle avait promis de ne pas s'en servir sur les Terres du Yin et du Yang, elle n'avait jamais dit ne pas s'en servir sur le territoire d'un abruti.

Vous pensiez sincèrement que mes bras resteraient inertes devant une telle agression ? poursuivit-elle en s'arrêtant pour l'observer de son regard luminescent sous la masse noire qu'était devenu son corps. Vous êtes naïfs.

Sa langue claquait contre son palais. Mancinia Leenhardt était l'Imprévisible. Elle était à son image, pourquoi la sous-estimait-on à ce point ?

Sympan ?

Elle levait ses paumes vers les airs, se retournant vers la droite, puis vers la gauche.

Tu le vois quelque part ?

Non, évidemment. Il observait, peut-être.

Que croyez-vous ? Qu'il va vous couvrir ? Vous êtes des Aetheri, les gars. Vous devez assumer vos actes et porter votre paire de couilles quand ont viens toquer à votre porte pour payer vos dettes.

Reine aurait été mal placée pour donner des leçons de morale. Elle était l'ennemie de la géopolitique, nulle barrière ne lui résistait si elle voyait l'Injustice. Et elle venait d'en voir une. Psyché ne méritait pas ce sort cruel tant elle avait sacrifiée, tant elle apportait du bien à autrui ... Ils auraient dû venir lui demander des comptes en priorité, mais non. C'était mieux d'attaquer plus faible que soit. Devait-elle faire de même, massacrant les élus et les races des concernés ? À quoi cela servait-il de menacer des innocents uniquement pour réduire leur puissance ? Autant venir leur casser la gueule directement.

Je suis consciente, tout autant que Psyché l'était, des sanctions qui auraient été prises. Elle n'a même pas lutté devant vous et vous l'avez anéantie. Juste ... comme ça.

Un claquement de doigts résonnait contre les murs, ses gestes n'étant pas réellement distinguables à l'oeil des Mortels, mais l'Aether, lui, le vit clairement. Sa peau n'était plus claire, mais noire et craquelée, recouverte de nervures bleuies, pulsant et cerclant dans son dos, ses bras, ainsi que sous ses yeux, lui donnant un aspect abominable, inquiétant, mortel. La « Reine Noire » n'était pas un titre que l'on portait uniquement à cause des tissus revêtus.

Ce que vous avez fait a mis en péril l'équilibre que nous essayions de nouer entre nos différents Univers, quelque chose de plus Haut que vous, alors, crois-tu que le Sympan viendra te protéger de moi ? Ta vie contre ses mondes ? Son choix est vite fait, si tu veux mon avis.

Un sourire narquois naquit sur ses traits.

Une Aether que personne ne sert, une Aether qui marche avec les Mortels au point de renoncer à quasiment toute sa puissance initiale, une Aether si jeune et si naïve ... Comme une existence vaine. C'est ce que vous vous dites de moi, n'est-ce pas ?

Elle eut un léger rire.

Regarde, crois-tu que ma puissance ait été annihiler ? Jamais elle ne me quittera, c'est une partie intégrante de moi-même. Je suis née avec elle ! Peu importe les Scellés qu'on y met sous couvert de quelques accords, n'oubliez pas qu'il m'est aisé de revenir sur ma parole et de les briser !

Elle se penchait légèrement dans sa direction.

Tu as de la chance ... Je ne te tuerais pas.

C'est uniquement parce que Psyché était encore en vie. Ils avaient néanmoins eu l'intelligence de ne pas tenter de franchir cette ligne. Peut-être s'attendaient-ils à cette réaction de sa part et voyaient-ils les autres prendre des sanctions à son égard ? En sortant d'une Guerre Divine, dans un temps si lointain, tout en étant si proche, autant dire que son impulsion passait mal.

Vous n'étiez pas mes cibles initiales, mais contrairement à vous, ce ne sont pas les assauts frontaux qui me font peur.

Peu soucieuse de l'état de l'Aether tombant à genoux devant elle, sonné, plus que réellement blessé, Izanami se détournait, le bras tendu vers Fenrir, qui penchait sa gueule dans sa direction. Sans se préoccuper du sang poisseux de ses poils qui souillait la peau de ses mains : il venait de trouver une broche de Psyché, la preuve de son méfait.

La place est nettoyée.
Bon travail, comme toujours.

Aucun des deux ne souriait, mais le Fléau venait de commettre un carnage dans les environs, en compagnie des Primordiaux, qui n'avaient rien attendu de mieux en se déchaînant contre les êtres résidants ici. Briser des os, dévorer des chairs, annihiler leurs espoirs et leurs rêves, causer la souffrance, souvent sur des personnes encore en vie ... Les flammes noires de l'incendie indiquaient l'horreur en train d'être commise.

Que fait-on de ce truc ?

Il était étonné d'une certaine clémence à ce stade de leur assaut.

Laissons-le comme avertissement.

Sympan n'était pas intervenu. Izanami était convaincue que ce dernier avait un dessein inavouable, présentement. Si son but était de détruire quelques Aetheri parce qu'ils se révélaient incapables de leurs tâches, elle se ferait un plaisir de réduire la liste de ses cibles. Peut-être avait-elle tort de faire preuve d'autant d'orgueil, mais une colère sourde dominait ses pensées. Elle tournait le dos à son ennemi, qui proféraient des menaces qui n'avaient aucun sens à ses oreilles : il n'avait qu'à agir. Son regard était attitré vers Níðhöggr, demeurant là, en observateur, mains dans les poches, avec un sourire en coin dévoilant ses dents pointues.

Mes interventions ne causent aucun problème, hein ?

Elle le dépassait, glaciale.

Elles ne posent aucun problème avant qu'on vienne m'emmerder.



Mais vous avez perdu la tête, Ambassadrice !
Bonjour, Jones.

Ce dernier était entré dans son bureau, venant à sa rencontre dès l'instant où il avait eu vent de la situation.

Ce n'est pas un bon jour ! répliqua-t-il. Vous venez d'aller attaquer quelqu'un ! Un Aether sur le territoire du Sympan !
Un Aether sur son territoire.
Ne vous amusez pas sur les mots avec moi, Reine ! Nous avons des frontières à protéger et des choses à stabilisées, ce n'est pas pour que vous vous amusiez à ... !

Au-delà de l'apparente tranquillité et de sa volonté d'apparaître sereine, la fureur de son interlocutrice était évidente dès le moment où son regard se posa sur lui. John s'arrêtait là. Il s'était emporté, cela ne lui ressemblait guère, même s'il y avait une raison à ce dernier.

... Je suis moi aussi sous le choc de ce qu'il est advenu de Psyché. Je m'en veux, vous savez ? J'aurais dû la reconduire ici plus tôt, mais elle n'aurait certainement pas voulu que vous alliez prendre le risque de provoquer une guerre en son nom. Vous mettez aussi la vie de ceux que vous avez approché dans la balance et de la race que vous avez juré de défendre !

Reportant son attention sur le dossier qu'elle était en train de lire précédemment, Reine ne lui répondit qu'avec du silence.

Allez-vous rester sans rien dire ?
Ils peuvent s'estimer heureux que ce soit moi qui soi en déplacement, seule.

Ça semblait assez hautain et ridicule dit de cette manière, mais il mesurait à quel point c'était vrai.

J'ai temporisé la situation avec nos alliés, du moins. Je sais où est ma priorité.
D'accord, chacun a remis les points et les barres où s'était nécessaire. Et maintenant ?
Rien, expira-t-elle, amer. Je suis pieds et poings liés. J'ai signé des accords stipulant que je ne pouvais pas agir directement sur la situation des Mortels en raison d'une Ligne Temporelle à respecter. Je peux m'amuser à être ma propre messagère et passer entre quelques mailles en accordant quelques Bénédictions, mais Psyché est désormais soumise à cette dernière ... Ce serait prendre le risque de la broyer que de l'en arracher. Nous nous assurerons simplement qu'il ne lui arrive rien, dans un premier temps. Observons comment cela évolue.

Elle marquait une pause.

Je ne veux pas que le problème sorte du cadre divin, disons. Si des Mortels s'en mêlent sérieusement, un équilibre va s'imposer entre nos deux territoires.

Jones avait compris que ce n'était pas une bonne nouvelle. Un équilibre ? C'était une blague. Les Terres de Sympan se feraient balayer par l'Alchera, numériquement supérieure, possédant d'ailleurs une technologie écrasante contre laquelle la magie ne pouvait pas grand-chose. S'ils devaient réaliser un conflit comparable à la précédente Guerre des Dieux, autant dire qu'ils avaient peu de chance de perdre. Évidemment, Izanami n'enverrait pas ses troupes sur le terrain, parce qu'ils avaient mieux à faire et qu'un lieu aussi lointain et obscur ne les intéressait pas. Par contre, il y avait des êtres qui pouvaient y aller et déclencher un carnage, tout comme inversement. Donc, non, merci et au revoir.

Vous avez été voir Delta en ce qui la concerne ? ... C'est lui qui a la charge de la race où elle a été assignée, non ?

Un moyen de l'asservir encore plus, selon les points de vue, même si dans ce cas précis, c'était avant tout pour la mettre sous la Protection de nouveaux Aetheri et de limiter les actions de chacun l'un contre l'autre.

Inutile, Delta ... Plane, ailleurs.
... Je vois. Savez-vous au moins où est Psyché ?
Au sein des Montagnes de l'Edelweiss Enneigée.
Dooonc ... À Brytvä ?
Non, au Voile Blanc.
L'Empire qui se trouve non loin devrait la récupérer, alors ... , dit-il en massant son menton. La Marche Blanche devrait ... Non. Je confonds avec les Marcheurs Blancs ... Attendez. La Marche Terne, oui. Une chance qu'elle soit dans un tel endroit.

Jones avait ouvert son calepin en prenant quelques notes, estimant qu'il serait plus aisé de la surveiller à cet endroit quitte à ce qu'un des leurs infiltre l'Empire. Puis, voyant le silence de son interlocutrice, il ne pouvait s'empêcher de la questionner.

Et votre fille, Reine ?
Elle n'a rien dit, mais Psyché était son amie ... Je la sais en colère.

Oui, évidemment, c'était la merde.

Une guerre entre Mortels, c'est long et abominable, une guerre entre Aetheri, c'est clairement le bordel, mais une guerre entre deux Sympan, alors ...
C'est justement parce que Sympan ne l'a pas ordonné qu'on l'a évité. Je n'ai pas que des ennemis, certains Aetheri restent neutres, ou se révèlent être des alliés temporaires. Ils savent très bien que je suis plus puissante qu'eux tous et ce, pour une unique raison ...
Là où ils sont nombreux, vous n'êtes que trois.
Exactement.

Royale, elle se redressait de son siège.

Je suis la Créatrice des Résurrections.

Post III - 2320 mots


[A.] La Mort venue du Ciel Chriss10
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Mancinia Leenhardt
Sam 10 Juil 2021, 23:20


Illustration - Anton Nazarenko
La Mort venue du Ciel

Je suis une Créatrice, réitéra-t-elle. Je suis née avec ce titre et mourrai avec. C'est ce que je suis et ça ne changera jamais.

Devenir Aether sur les Terres de Sympan était déterminé avec le Destin, tout en prenant en compte la Véritable Ligne du Temps, celle qui traversait toutes les réalités en continuant son chemin, résolue à accomplir ce qui devait être. L'individu était souvent un Mortel ayant connu une existence avec ses aléas de bonheurs et de douleurs, accumulant les savoirs, travaillant avec acharnement pour obtenir une puissance conséquente, souvent en ayant prit un soin immense de la race dont il était issu, avant que l'Appel ne résonne et ne l'incite à entamer son Élévation. Dans son cas, par contre, elle était une sorte d'expérience. Née avec une magie divine dans un corps Mortel, son existence se bornait à repousser un Scorpion. Lorsque sa cadette était venue au monde, avec une magie supérieure à la sienne, son corps avait eu du mal à se remettre de la grossesse, se désagrégeant, la condamnant, mais elle était revenue de ses cendres quand les crocs de la Mort l'avait emportée. ​Plus puissante et déterminée que jamais.

Izanami.

Entendre son titre la ramenait vers la Réalité.

Calmez-vous.

Son bureau n'était désormais qu'un amas sombre où la lumière ne reluisait plus. L'oxygène ambiant était rejeté vers l'extérieur, les matériaux étaient dévorés et la Vie en était bannie. John avait trois minutes pour sortir de là, où il était mort. Un être vivant normal aurait succombé dès que la Chose l'aurait touché. En un clin d'oeil, Reine avait repris le dessus sur son habilité sombre, le tout récupérant ses droits avec quelques dégâts. Fermant les yeux brièvement, inspirant, l'Aether essayait de remettre de l'ordre dans ses idées.

Que ce soit clair ...

Penchée au-dessus de son bureau, ses coudes reposant sur ce dernier, à deux doigts de se réduire en poussière, son menton se mettaient sur ses mains, alors que l'éclat meurtrier reluisant en ses yeux se posait sur John.

Je n'ai pas l'intention d'en rester là.



Un camp de réfugier est sur le coup d'une rupture d'approvisionnement temporaire en vivres et en biens de première nécessité, menaçant la vie d'un million deux cents mille personnes ...
Ça, c'est déjà réglé, marmonna-t-elle en changeant de chaîne.
... Nous retransmettons maintenant les images en provenance du front de la #VilleK où notre correspondant se  trouve en compagnie des membres de la Canine. Vous nous entendez ?
Oui ! Je me trouve à environ sept kilomètres de #VilleK et de violentes détonations se font entendre dans tout le secteur et ... !

Reine observait la situation devant ses yeux, aussi tendue que mal à l'aise. Le Journaliste était en train de s'abriter en continuant de décrire ce qu'il voyait, alors que les salves alliées visaient un ennemi arroché sur une structure d'acier et de verre, dégageant un rugissement abominable.

Ils le combattent depuis six heures.

Son pouce et son index pinçaient l'arête de son nez, un soupir s'échappant de ses lèvres. Son mari se tenait à ses côtés, lui tendant un café après s'en être également servit un. Le prenant, pleine de gratitude, elle ne le bu pas immédiatement, tournant la tasse dans ses mains, observant la créature reculer brièvement avant de se remettre à attaquer. C'était le second en moins d'un mois et l'Ambassadrice avait un air agacé sur le visage.

Faut qu'on bouge, dit-elle en soufflant sur la mixture sombre. Et vite.
... Tu es encore en colère concernant Psyché, n'est-ce pas ?
Pas toi ?

Reine et John n'étaient pas les seuls à connaître ce qu'il était advenu de Psyché, les autres Aetheri l'étaient également, ainsi que la Demensya. Par ailleurs, cela ne relevait pas du secret absolu, dans la mesure où elle était Chirurgienne, officiant au sein de l'Armée. Ses amis, ses patients, ses collègues ... Son frère. Ils étaient au courant de sa disparition, même sans connaître totalement la réalité de la situation. Néanmoins, malgré sa rancoeur, elle devait surtout rester concentrée. Ils étaient en guerre et leur ennemi restait le même.

Reine, l'interpellait son compagnon en douceur. As-tu pensé que Psyché était considérée comme un phare ?

Une manière élégante de dire que la jeune Élise demeurait marquée et sous l'égide de l'Alchera, même dépouillée de sa mémoire et de sa puissance, il y avait sur son corps, sur sa magie et dans ses souvenirs ce petit quelque chose en plus. Et si les Terres de Sympan étaient invisibles auparavant, il y avait désormais une lueur dans les ténèbres qu'un regard intrigué pouvait distinguer.

Je pense qu'aucun Aether n'est assez idiot pour accorder sa confiance au Scorpion, mais ...
C'est bien parce qu'ils sont cons qu'ils se sont unis contre nous.
Tu marques un point, sourit-il. Néanmoins, s'ils ont conclu une alliance avec elle, alors ...
Sympan est en danger.

Ça avait toujours été son but ... Abattre les Créateurs Originels, anéantir leurs subalternes, broyer leurs peuples, brûler leurs mondes. Créer des endroits de Noirceur et de Silence, tel était son objectif. Pourquoi ? Sincèrement, cela faisait longtemps qu'elle ne cherchait plus. Elle l'avait chassée de l'Alchera, même si ses sbires, comme les Dévoreurs, trouvaient des points de passage temporaires, les dégâts et les pertes restaient minimes. Tous les endroits environnants, par contre, étaient des cibles potentielles. Reine n'était pas rassurée.

Il a remporté la Guerre des Dieux au prix de nombreuses vies, il a beau désormais avoir une écrasante suprématie sur les autres, nombreux sont les Mortels à tenir rancoeur aux combattants de l'Unique et, par extension, à lui. Sans doute est-ce la raison de l'amorce des Pardons de Sympan.

Elle bu un gorgée, avant de reprendre.

Il est au courant, ce n'est pas une chose que l'on sait cacher.

Peut-être était-ce la raison de sa tolérance à son encontre ? Exterminer ses ennemis sans que les autres ne lui reprochent quoi que ce soit ? ... Hum, ça se tiendrait, surtout qu'elle n'avait pas l'intention de mettre en danger la vie des Mortels. Une idée parcouru son esprit.

Penses-tu que Sympan puisse être Mortel à ce stade de son histoire ?
Sa version antérieure serait vulnérable à une telle guerre, admit son mari en s'essayant. Ce serait aussi un moyen d'assurer que ce qui doit être soit.
Je suis donc accrochée à sa Ligne Temporelle, hum.

Reine eu un moment d'absence, avant de cligner des yeux et de reposer sa tasse.

Je suis convoquée.
Tu veux que je vienne avec toi ?
Non, trancha-t-elle, un sourire adoucissant ses traits devant son inquiétude. Sois sans crainte, cet entretien sera rapide.




Jamais Izanami n'avait été à une telle Assemblée, si l'on pouvait lui donner ce nom. Dans son monde, les règles étaient très strictes sur la régularisation de ce que l'on pouvait appeler Aether, leur Mort n'était d'ailleurs pas considérée comme définitive, ayant un droit de sortie, non sans être Jugé et en subir les conséquences. S'il y avait un manquement, la Demensya venait à leur rencontre en personne, mais sur les Terres de Sympan, les Aetheri considérés criminels avaient aussi droit à un Jugement, mais entre ce qui était arrivé à Psyché et le fait qu'elle ait humilié l'un d'entre eux, il y avait un statu quo. Chacun se trouvait dans son Univers, les Sympantistes chez eux et les Alchériens de même, comme séparés par une ligne invisible et temporaire. Reine s'était présenté seule, mais elle ressentait la présence de sa cadette, qui surveillait la situation dans son dos. Eux, ils étaient plus nombreux, elle ressentait des émotions diverses à son encontre. C'était amusant.

Vous êtes venus me présenter des excuses ?

Nous ne te devons rien. Nous sommes ceux que les Hommes vénèrent.

Je ne vous ai jamais vénéré, personnellement.

Ton comportement perturbe nos Lois ... il ne sera plus toléré désormais.

Votre comportement perturbe les nôtres, en plus de n'avoir jamais été toléré. Est-ce parce que vous ne pouvez obtenir ce que vous voulez avec le Sympan que vous venez me quereller ? Ou bien mon retour vous est à ce point insupportable ? ... Si vous vouliez tant vous prendre ma botte dans votre gueule, il suffisait de le demander.

Izanami.

Quoi ?

Son regard s'était relevé dans leur direction, son visage demeurant de marbre, mais la colère était lisible. Elle ne les voyait pas, ce n'était qu'un amas de puissances variées, mais elle se dressait bien droite, sans aucune crainte. Si elle montrait la moindre faiblesse, il l'attaquerait à la gorge. Les Terres de Sympan étaient dans un état à cause d'eux. Comment pouvaient-ils se retrouver à exiger des comptes de cette manière ?

Vous êtes vieux, souffla-t-elle. Vous oubliez que quand des personnes talentueuses accomplissent tous leurs objectifs, elles visent des rivaux au plus haut pour accomplir leurs ambitions ... J'ai choisi d'aider les miens, tout en demeurant au sommet, mais d'autres n'ont pas cette volonté. N'est-ce pas, Kaa ?

Entendre son nom ainsi émis la rendait agité et hargneuse, mais personne ici n'oubliait la cuisante déconvenue qu'elle avait subie devant Delta, tout cela en raison des agissements d'une Mortelle.

Leurs compétences dépassent largement ceux des humains ordinaires, mais un humain reste un humain. Et vint l'Élévation des Monstres, des Ignorants, des Malades et des Cruels.

Tu n'as pas de ...

Je n'ai pas de commentaires à recevoir non plus lorsque vous tolérer l'existence d'entités inexistantes, essayant de conserver votre puissance en élevant des dieux de carton, ou totalement inaptes à leur tâche !

Ils devaient surtout reconnaître leurs choix douteux en la matière ces dernières années, au point de déclencher un conflit direct entre la Mort et la Vie, qui avait causer des tourments aux Mortels. Ils avaient de la chance de ne pas être tous morts lors de la précédente guerre et de celle-ci, il s'en riait. Ils étaient ce genre de personnes que  moins on voit, mieux on se porte, malheureusement, ils étaient des Dieux ...

Cette conversation ne conduira nulle part. Je suis simplement venue pour réclamer ce que vous me devez. Psyché n'était pas une simple mortelle animée de nos Volontés, vous devez bien comprendre que votre crime est grave. Soit vous nous le payer rubis sur l'ongle, soit on entre en guerre.

Ils discutaient avec véhémence, encore abasourdis de sa déclaration.

Vous avez attaqué les premiers, ne l'oubliez pas.

Le Silence lui répondit. Elle n'était pas sans ignorer que certains étaient intervenus exprès pour éviter cette escalade dont ils n'en ressortiraient pas indemnes, mais les coupables avaient prit se risque exprès. Il y avait un truc qui n'allait pas, mais elle ignorait réellement la raison. Était-ce Sympan qu'il visait, quelqu'un d'autre ?

Je suis la Protectrice des Humains et il est temps d'étendre mon domaine à un trône vide, que vous avez cruellement délaissé en abandonnant la race concernée ! Je serais l'Aether de la Réincarnation. Je briserais le mythe d'Ahena dans le coeur des Anges en devenant leur Protectrice, en mon Nom !

Si ce n'était pas prévu, elle avait mis les cartes entre les mains des Anges, le territoire entre celui de Neah devant les conduire à redresser leur économie, Vaès était dans ceux d'Isiode, qui s'était trouvé une alliée de poids ... Ils avaient abandonnés ces peuples, alors est-ce que cela les intéressaient vraiment, soudainement ? À laisser des brèches, certains s'y insinuaient, hein, Ezechyel ?

Mancinia Leenhardt a déjà éveillé son Ira, j'avoue être vraiment fière de mon Alternante.

Izanami sourit.

Vous avez attaqué Psyché plutôt qu'elle à cause de ses titres, pas vrai ? Vous avez bien fait. Je n'aurais aucun problème de conscience à anéantir tous vos Élus, aucun. Si vous ne voulez pas recommencer à zéro tout votre travail après que j'eusse causé un vaste chaos temporel, vous allez accepter ma requête.

Ils n'étaient pas convaincus, les uns s'opposaient aux autres. Certains oui, certains non.

Si vous voulez un combat sérieux et équitable, mettons la réussite de nos Élus dans la balance et nous verrons qui l'emporte, amusons-nous à aider les races sous notre charge ! ... Oh, excusez-moi, c'est avant tout pour ça qu'on existe.

Son ton était entre l'amusement et la condescendance. Des Aetheri démissionnaires songeant à leur luxe, à leur puissance, ou se gaussant du malheur de ceux qui les vénéraient n'avaient aucune légitimité sur ce Panthéon. Elle allait s'assurer qu'ils Chutent, peu importe le temps, peu importe son implication, leurs domaines devaient revenir à des individus investis. Pour le bien des Humains et, désormais, pour le bien des Anges, elle jurait d'au moins leur rendre cette Justice.



J'ai obtenu l'accord de devenir la Protectrice des Anges en reprenant le rôle d'Ahena, ainsi que l'autorisation que l'Eyjasandr soit considéré comme un Avant-Poste.
... Je présume que c'est mieux qu'une guerre.

John était assis devant elle, son bureau les séparant, écoutant son annonce d'un air maussade, mais également rassuré d'avoir esquiver les pires scénarios. Sa main balayait le bas de sa mâchoire, perdu dans ses réflexions. Au moins, il n'y avait aucun risque sur le Zéro, encore moins sur la Ligne du Temps. Cette stabilité entre les deux Univers ne serait pas remise en cause.

Désormais que les choses sont entendues ... Je me dois trouver un Gardien de l'Iranor.

L'Iranor. Un lieu invisible au commun des Mortels, l'endroit de naissance des Ira. Certes, l'original demeurait en sûreté dans l'Alchera, mais Reine s'était assurée du bien-être des créatures en construisant une nouvelle version dans les sous-sols de l'Eyjasandr, s'assurant ainsi que le Lien avec les Humains soit stable et permanent. Un Gardien n'en avait nullement la Protection, seulement un lien privilégié avec l'Aether. Ni elle ni Fenrir ne savait ce qu'il adviendrait s'ils étaient longuement absents, autant pour les Ira que pour les peuples dont elle avait la charge. C'était un moyen de s'assurer que quelqu'un puisse leur demander de l'aide, au cas où. Tant que la Flèche de Meretseger n'était pas bâtie, c'était la seule possibilité qu'elle voyait de s'amuser avec les règles.

C'est très complexe, admit John. Un Humain serait un excellent Protecteur, cela lui donnerait un avantage non négligeable au sein de sa race, en terme de reconnaissance et d'intérêt. Cela dit, ce serait une marque de confiance importante envers les Anges également, mais les deux races sont assez exposées actuellement. Je pense aussi que les Immaculés aimeraient qu'on les laisse en paix. Psyché étant membre des Orishas, pourquoi ne pas choisir un membre de cette espèce ?
Non, leurs Aetheri Protectrices m'ont demandées de m'en tenir éloigné. Je respecterai cette parole.
Et la Marche ?

Reine fit une croix avec ses avant-bras.

Senere.
Il vous a dit quelque chose à ce propos ?
Nous n'avons pas discutés, mais Psyché est sur son territoire. Si elle y est, c'est qu'il le veut.

En d'autres termes, si Reine ne causait pas d'ennuis, Psyché resterait une invitée. Dans le cas contraire ... Qui sait ? Cela dit, l'Aether avait quelques noms dans son esprit, dont celui d'un couple, aisément devinable par son interlocuteur. Ils se regardaient. Jones eu un moulinet du poignet avant de la pointer du doigt, devinant ses pensées.

Non.

Elle sourit, amusée.

Laissons cette histoire de côté, pour l'instant. Je vais observer quelques personnes intéressantes, si personne ne se démarque ... Ils iront s'amuser dans une épreuve concocté de mes mains.
Je les plains.

Ils rirent.

Bien. Nous avons réussis à remettre les Humains sur les rails et les choses se passent bien. Les Ira sont en train de s'adapter et ils sont revenus sur le devant de la scène. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne deviennent une pierre angulaire dans certains domaines. Tout va bien en ce qui les concerne. Quant à mon nouveau peuple ... C'est alarmant.

Si ce n'était pas totalement affligeant. John était de son avis.

Ils ont besoin d'aide, Reine, mais d'une véritable aide. Ils ont réussis à entreprendre leurs explorations et à conquérir deux nouveaux territoires, peut-être même un troisième si Neah choisi cette voie, ce que vous lui avez permis. Avec Elias Salvatore, comme ce dernier aime se nommer, ils ont réussis à récupérer une partie de ce qu'on leur avait prit, ainsi que des milliers de survivants. Néanmoins, leur survie est à l'arrêt. Ils ont besoin de retrouver leur natalité.
Hum ... J'ai conscience qu'ils sont tendus sur la question.
Ils n'en parlent pas, mais cette ombre dans leur coeur les détruira progressivement si rien n'est véritablement entrepris. Ils ne peuvent pas attendre des années ... C'est leur race qui se meurt.
Pour ce qui est de la levée de la malédiction, les événements suivent leurs cours. Je ne peux pas intervenir.

Elle allait s'assurer que le Roi des Anges ne puisse plus jamais avoir un poste important au sein de sa hiérarchie. Il était parti, un beau matin, sans prévenir quiconque et, même si son entreprise était louable, il avait abandonné son peuple au moment où ces derniers avaient le plus besoin de lui. C'était inadmissible, d'autant plus que le régent temporaire avait perdu l'esprit après s'être retrouvé entre les mains d'un Démon, connaissant une mort misérable après avoir prit la vie à des Ailes Blanches. Elle devait trouver une parade pour que ce dernier soit déchu de ses fonctions au plus vite, sans monarque légitime, les Anges restaient tendus et, sur la scène internationale, autant dire qu'il y avait de quoi ricaner devant leur situation diplomatique déplorable. La Souveraine des Magiciens avait déjà eu plus de réflexion sur la question, même si son comportement la laissait exaspérée au plus haut point. Laissez son trône entre les mains d'un Reflet, sincèrement ... Elle allait tirer les oreilles de Sympan. Pourquoi ne pas contraindre les Anges à une épreuve semblable aux Réprouvés, au lieu d'envoyer une étrangère régler ce problème, tout Aether de l'avenir soit-elle ? On était dans le présent, ici, bordel !

... Quant au Fleuve des Âmes, il est toujours en possession des Sorciers. Les négociations n'avancent pas, la question impliquant de nombreuses races tout étant relativement complexe. Je devrais être en mesure de le récupérer.
Comment ça, le récupérer ?
Ben quoi ? demanda-t-elle, étonnée de sa réaction. Si les négociations échouent, autant aller m'investir pour le récupérer auprès de l'Empereur Noir.
Aaaah, oui, d'accord, non, mais je pensais que vous alliez débarquer là-bas, exploser l'île et revenir avec. Je suis soulagé !
Gnagnagna.

John eu, depuis le début de la conversation, un sourire sincère.

Vous devriez laisser les Humains suivre le cours de leur existence et laissez les Anges respirer quelques mois, avant de commencer d'anéantir une divinité dans laquelle ils ont toujours cru, ou d'exploser le travail des négociateurs.
Je ne ferais pas ça en quelques mois, ce sera long, très long ... J'ai néanmoins de la chance, puisque quelques Anges ont des doutes. Ils ont été abandonnés, autant des Aetheri que de leurs Souverains successifs. C'est une race douée, qui oeuvre pour le Bien, avec des talents indéniables au coeur de cette génération, mais si personne ne se décide à les porter, autant qu'ils deviennent leurs propres Maîtres.

Il y eu un silence.

Je vais laisser les choses de côté pour un temps, déclara-t-elle. Je vais laisser jusqu'au moment où j'en aurais terminé avec l'épine dans mon pied, ici. Si rien n'a bougé, c'est sur moi qu'ils compteront pour réussir là où tous auront échoués.

John semblait d'accord.

Vous avez choisi un nom ?
Izanami, l'Aether de la Résurrection.
Vous n'aimez pas vous complexifié la vie, vous ! soupira-t-il en riant.

Post IV - 3245 mots


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