Once Monsters - Scream

Chère Comtesse Aliénor Vaughan.

Je suis un homme sans principe, sans foi, sans loi, autre que les siens. Faire souffrir les autres m’amuse énormément, bien que je n’aie aucune réelle patience. C’est un désavantage et j’aimerais y remédier. Je vais jouer avec vous, si vous me le permettez. Ne me répondez pas non, je n’aime pas que l’on me résiste. Je suis tel un cauchemar. Si vous me rejetez, je n’aurais d’autres choix que de vous rendre une petite visite nocturne afin de mettre les choses au clair entre vous et moi. Croyez-moi, vous n’en avez pas envie. Je me présenterais bien mais cela serait inutile. Nous nous sommes déjà croisés. Je vous laisse chercher où et comment. Vous étiez attachée au bras de votre chevalier servant. Si vous continuez de le côtoyer, tout ceci finira très mal. Vous n’aimeriez pas le voir pendu en plein Amestris, si ? La pendaison serait bien trop douce à mon goût, en toute franchise.

Revenons à nos petits secrets. Je vais, tout au long de ces lettres, vous parler de votre mari, Elias Salvatore. Je ne sais pas encore à quel point je l’aime ou l’abhorre. C’est une sensation étrange que celle d’être attiré par un individu tout en sachant parfaitement que ses choix de vie laissent grandement à désirer. Je veux changer ça. Je veux qu’ils se rangent de mon côté. Tous les moyens sont bons, même celui qui consiste à vous faire douter. C’est justement de doute que j’ai envie de vous parler. Je veux que vous enquêtiez sur les pistes que je vous fournirai à l’avenir, vous, la petite oie blanche que personne ne soupçonnera jamais d’en savoir trop. Je vous invite dans un monde de faux-semblants, en espérant que vous y trouverez votre compte un temps, avant de mourir dans d’atroces souffrances. Ne faites pas semblant de ne pas me lire. Votre curiosité vous y poussera. Vous ne pouvez pas me résister et, si vous essayez, je vous ferai comprendre que je peux disposer de vous comme je le veux. Aussi, je vous interdis de parler de mes lettres à quiconque. Brûlez-les une fois que vous les aurez lues, tout en les gardant dans un coin de votre tête.

Mon premier élément sera d’une simplicité enfantine. Votre esprit étriqué devrait comprendre rapidement de quoi il en retourne. C’est un petit test, qui vise à vous faire réfléchir et à vous amener exactement là où je le désire. N’importe qui devrait trouver, à condition de méditer quelques minutes. Réfléchissez à l’âge de l’Empereur Noir : son âge physique. Comparez ceci à son histoire. Ne trouvez-vous pas qu’il y a ici une légère incohérence ? Depuis quand ne vieillit-il plus ? L’a-t-on seulement déjà aperçu dans ses jeunes années ? À quoi ressemblerait-il ? Ne devrait-il pas être déjà mort ?

Venez avec moi, Aliénor, sur ce tortueux chemin, entre vérités et mensonges.

Ârès