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 Ton sourire et quelques pas de danse | Valentine & Icarus

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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Mar 14 Avr 2020, 12:30


Images réalisées par Amelia Wilde


« B-Bonjour, je suis venu chercher Valentine. » marmonna le garçon tout en avançant d’une démarche raide. Il ne regardait pas devant lui, trop occupé à jouer nerveusement avec ses doigts. Il se contentait de suivre le sentier qui menait jusqu’à la ferme. « Je s-suis son cavalier pour le b-bal. » continua-t-il à voix basse. Il sentait une boule au creux de son ventre. Il était angoissé. Il fronça les sourcils, contrarié. « Mais ça, ils le savent déjà, benêt. » se sermonna-t-il tout seul en passant une main dans ses cheveux. « J-Je la ramènerai ici lorsque nous aurons terminé. » récita-t-il, comme s’il prononçait une poésie devant sa classe.

Tout concentré qu’il était à sa répétition, Icarus fut surpris par le bêlement de l’un des animaux. Il releva la tête et, aussitôt, un sourire détendit les traits de son visage. Il aimait bien les moutons. Il appréciait les animaux en règle générale. Lorsqu’il habitait encore avec ses parents, c’était lui qui aidait ses parents à s’occuper des bêtes de la ferme. Ils avaient des chèvres, principalement, mais aussi quelques poules et quelques cochons. Des chats – qui n’étaient pas vraiment à eux mais, à force de leur laisser de la nourriture, ils avaient fini par prendre l’habitude de venir sur leur terrain – et un chien. Nymeria avait également réussi à convaincre ses parents d’élever quelques lapins, à une époque. Ils n’avaient jamais eu de mouton, cependant. C’était dommage. Le maudit aimait bien ces petites bêtes. Il aurait bien aimé pouvoir tondre leur pelage duveteux. Et puis, un mouton, ça avait quand même l’air beaucoup plus calme et paisible qu’une biquette ! Le mage bleu s’arrêta en plein milieu du chemin. Ses yeux se posèrent sur la porte de la ferme des Debereth. Se mordant les lèvres, le garçon aux cheveux châtains laissa son regard osciller entre la demeure et les enclos où broutaient paisiblement les bêtes. Pendant une seconde, il songea à les rejoindre et à s’allonger dans la prairie, à leurs côtés, à passer la soirée à observer les étoiles. C’était beaucoup moins anxiogène que de devoir aller voir Valentine… Finalement, le Vaughan secoua lentement la tête. « N’importe quoi… » chuchota-t-il en se remettant en chemin.

Une fois arrivé devant la porte, il prit quelques secondes pour remettre sa tenue en ordre. Il vérifia que sa chemise de coton blanc était bien rentrée dans son pantalon brun. Il passa les doigts sur les boutons, pour s’assurer qu’aucun ne s’était défait. Ses doigts passèrent ensuite naturellement sous les bretelles qui soutenaient son bas. Il s’y accrocha fermement, comme si elles étaient capables de le maintenir debout, lui aussi. Il déglutit avant de repositionner le nœud papillon qui était autour de son cou puis se recoiffa en passant ses doigts dans l’épaisse touffe qui lui servait de cheveux. Il s’accorda quelques secondes supplémentaires pour retrouver son calme – du moins essayer.

Lorsqu’il avait envoyé cette lettre, poussé par son mentor, le timide n’avait pas cru une seconde que la magicienne lui répondrait favorablement. Elle était belle, alors il avait supposé que tous les garçons la connaissant se seraient empressés de lui demander sa main. Mais non. Personne ne l’avait fait – il ne pouvait s’imaginer que la demoiselle eut renoncé à ses autres cavaliers pour lui. C’était souvent la malédiction des jolies filles, dont la beauté intimidait les prétendants. Lui-même avait trouvé le courage seulement parce qu’il avait rédigé un courrier. Ça lui faisait un peu de peine, de penser que la rousse avait dû attendre qu’il se décide pour recevoir une invitation. Elle avait dû se sentir seule, tout ce temps. Il espérait qu’il apaiserait cette peine en lui faisant passer une agréable soirée. Il n’était pas très bon danseur et était terrible pour faire la conversation, mais il trouverait bien un moyen de lui faire apprécier sa compagnie.

Icarus ferma les yeux une seconde avant de les rouvrir, un air déterminé sur le visage. Il toqua trois coups brefs sur le panneau de bois. L’attente lui sembla interminable, sa bravoure disparaissant au fur et à mesure que le sang semblait tomber dans ses jambes : il voulait fuir, s’excuser en disant qu’il s’était trompé et que Valentine trouverait un meilleur prétendant que lui et – Avant qu’il ne mette ses plans en œuvre, la porte s’ouvrit sur la mère de la magicienne. « Bonjour, je suis Icarus ! » annonça-t-il d’une voix un peu trop forte et tendue. « Je suis venue chercher Valentine pour le bal et je m’assurerai qu’il ne lui arrive rien et je la r-ramènerai une fois qu’elle v-voudra rentrer. » Il avait parlé rapidement, sans reprendre son souffle pour s'empêcher de bégayer -c'était presque réussi. Il se sentait ridicule. Il aurait voulu se faire tout petit et disparaître.


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Mar 16 Juin 2020, 14:40


Ton sourire et quelques pas de danse
[Valentine S. Debereth]


« Entrez donc, Icarus. »  dit la mère avec un sourire aux lèvres. Pourtant, elle observait le jeune homme devant elle avec des yeux inquisiteurs. L’instinct maternel s’était éveillé et jaugeait. « Valentine ?! Icarus vient d’arriver ! » s’écria-t-elle soudain en leva la tête vers l’escalier qui menait à l’étage – celui des chambres. Elle avait une voix plutôt rauque, presque enrouée. Ce n’était pas le cas de sa fille s’époumona : « J’arrive. J'ai bientôt terminé ! » La mère soupira, tout en refermant la porte derrière le jeune homme pour éviter que la fraîcheur de la soirée n’envahisse sa ferme. Elle dégageait quelque chose d’assez strict. Cependant, ce n’était que de la fatigue. Elle avait travaillé toute la journée avec son mari. D’ailleurs, elle avait encore un petit morceau de paille dans ses cheveux roux, en tout point similaire à ceux de sa fille. « Je m’appelle Céleste, la mère de Valentine. » précisa-t-elle, même si le fait était évident. Elle ressemblait trop à sa fille pour qu’il en soit autrement. Cependant, ce n’était pas de la légèreté qui se dégageait d’elle. Au contraire, elle imposait un certain respect. « Vous prendrez un thé en attendant notre fille ? Elle n’a pas l’habitude de ce genre de soirée mais a tout de même pris un temps démesuré pour s’apprêter. Je crois qu’elle ne voulait pas vous décevoir. » Elle le regarda de bas en haut, avant de simplement se diriger vers la salle de vie attenante.

Là, près de la cheminée où un feu humble brûlait, deux hommes aux cheveux blancs étaient assis et discutaient ensemble. « Voici Iollan, mon mari, et son frère, Yarel. » Les deux hommes tournèrent la tête en même temps. Si l’un restait avec les yeux fixés sur le jeune homme, l’autre dévia rapidement son regard vers le feu, l’air apathique. « Enchanté, mon jeune garçon. Tu es venu ravir ma petite ? » dit enfin le premier homme, un sourire énigmatique aux lèvres. "Énigmatique" parce qu’il semblait à la fois joueur mais aussi menaçant. L’homme finit par se lever alors que la mère se mit en quête du service à thé – si Icarus avait refusé son offre pour se désaltérer, Céleste ne l’avait pas écouté. « C’est moi, Iollan. » dit l’homme en tendant la main vers Icarus. C’était un homme plutôt grand, plutôt taillé comme un guerrier. Cependant, les seuls individus qu’il protégeait étaient sa famille et ses moutons.

Après une poignée de main ferme, il invita le jeune homme à s’asseoir à table. « Ne fais pas attention à mon frère. » finit-il par dire alors qu’il prenait place en face d’Icarus. Céleste revint avec un plateau. Elle posa ce dernier au centre de la table et plaça une tasse devant Icarus. Prudemment, elle versa le thé fumant dans cette dernière et désigna les petits gâteaux secs qui reposaient sur le plateau. « N’hésite pas à te servir. » La mère finit par s’asseoir à côté de son mari. Eux, n’avaient rien pris. Icarus était manifestement sur le point de vivre un interrogatoire. « Alors… Raconte-nous, Icarus, d’où viens-tu comme cela ? Tu as un nom de famille ? De bons résultats à l’école ? » Céleste posa une main sur le bras de son mari pour l’arrêter. « Allons, Iollan. Laisse-le boire un peu. Ce n’est pas un criminel, tu sais. » Iollan se pencha en arrière sur sa chaise, sans perdre de vue le garçon. « Hum... » dit-il dans une sorte de grognement. Céleste accorda un sourire au jeune homme, visiblement pour le détendre. Elle plaça ses deux mains jointes et usées par le travail devant elle. « Ne te formalise pas, Icarus. Nous sommes simplement des parents inquiets. C’est la première fois qu’un garçon demande à notre fille de l’accompagner au bal alors nous voulons simplement te connaître un petit peu avant. » « Comptes-tu courtiser Valentine ? » demanda alors soudainement le père, de but en blanc.


« Papa ! » s’exclama une voix à l’entrée de la pièce. C’était Valentine qui venait d’apparaître. Sa robe vert pâle était sage, bien qu’un corset soulignât sa taille. La dentelle, elle, dissimulait prudemment son décolleté. Cela semblait convenir au père dont les épaules se relâchaient instantanément. Valentine s’approcha d’Icarus. Ses joues étaient légèrement roses. Elle les avait pincées avant de sortir de sa chambre. La rousse posa sa main sur l’épaule du garçon, signifiant à ses parents d’arrêter leur interrogatoire improvisé.  « Bonsoir. » dit-elle avec sa voix claire. « Merci pour l’invitation. Et pour la bague... » Cette dernière était à son doigt aujourd’hui. « Je ferais attention à ne pas la perdre ce soir. » Elle sourit, essayant de cacher au mieux sa propre nervosité.

Valentine retira sa main de l’épaule d’Icarus. « Nous partons ? » Elle ajusta la manche longue de sa robe autour de son poignet. Elle ne portait aucun bracelet ou collier, seulement sa bague et des boucles d’oreilles discrètes ressemblant à des perles blanches. Le père et la mère se levaient. Ils s’approchaient du jeune duo pour les conduire à l’entrée. « Ne rentrez pas trop tard... Et ne faites pas de bêtises. » disait la mère. Le père, lui, s’approchait d’Icarus tandis que Valentine vérifiait que son chignon était solidement tenu par les discrètes épingles. « Prends bien soin d’elle. » lui murmura-t-il, presque intimidant, avant d’ouvrir la porte pour les laisser partir.

« Ne te retourne surtout pas. » chuchota Valentine à son partenaire en souriant, gênée. « On nous observe. » En effet, la porte de la ferme ne s’était toujours pas refermée derrière eux et les deux parents regardaient leur progéniture prendre son envol. « Comment vas-tu, depuis la dernière fois ? » demanda-t-elle doucement après qu’ils avaient dépassé les premiers enclos. Après une hésitation, elle passa son bras sous celui de son cavalier. « Ça ne te dérange pas ? » le questionna-t-elle tout de même. Une petite calèche s’arrêta devant eux. Le cocher, un homme d’une cinquantaine d’années, se tournait vers eux. « Vous vous rendez au bal les tourteaux ? Je vous y amène, j’ai encore de la place. » Valentine se tournait vers son cavalier, le sourire aux lèvres avant de dire au cocher : « Nous acceptons avec plaisir. Merci Monsieur. » Le cinquantenaire descendit adroitement de son siège pour ouvrir au duo. À l’intérieur, un autre couple se tenait la main et se disait des mots doux, interrompant simplement leur bavardage discret pour accueillir par un sourire Valentine et Icarus.
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Babelda
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Babelda
Dim 09 Aoû 2020, 19:05


Images réalisées par Amelia Wilde

La voix de Valentine, au loin, remua le ventre du garçon, plus encore que le regard inquisiteur de sa mère qui lui ressemblait tant. « En-Enchanté, je suis Icarus. » avait-t-il nerveusement répété, oubliant déjà qu’il s’était introduit lorsque la fermière lui avait ouvert la porte. « Oh euh… » lâcha bêtement le visiteur. Il se sentait soudainement ridicule, dans son simple costume : il n’avait pas eu l’embarras du choix et avait enfilé le seul qu’il possédait. Il avait pris plusieurs minutes devant le miroir pour nouer son nœud papillon et rabattre l’épis de ses épais cheveux sur son crâne, ce qui représentait déjà un effort considérable venant de lui, mais il ferait sans doute pale figure aux côtés de la jolie rouquine. D’autant plus si elle avait passé du temps à se préparer. L’idée qu’elle fournisse autant d’effort pour lui ne fit qu’augmenter son anxiété, bien que l’attention le touchât. Bien sûr, ce n’était sans doute pas que pour lui qu’elle passait tout ce temps dans sa chambre : elle voulait sans doute se faire coquette pour l’occasion dans son ensemble, pas véritablement pour lui… Oui, ce devait être cela. Ça n’avait pas de sens autrement. « Je… Je veux bien du thé, s’il vous plait. » finit-il par dire après quelques secondes de latence. Il avait voulu faire un commentaire sur Valentine – souligner sa beauté et rappeler qu’elle n’avait pas besoin de se pomponner pour être ravissante, notamment – mais avait capté les deux imposantes silhouettes assises sur des fauteuils : l’un d’entre eux était sans doute son père, et l’idée de formuler de telles paroles devant lui faisait s’entrechoquer les genoux du gaillard. « R-Ravir ? Non, je… C’est juste pour le bal… » répondit piteusement le garçon aux cheveux châtains. Même s’il était rassuré d’apprendre que l’homme à la cicatrice n’était pas le père de sa cavalière, il restait très intimidant, surtout avec ce sourire qui semblait autant compatissant que meurtrier. La poignée de mains qu’ils échangèrent lui broya les doigts mais le mage bleu fit de son mieux pour ne pas montrer son inconfort, acceptant avec soulagement de prendre place à la table. « Merci, madame Debereth. » Pour s’occuper les mains – qu’il avait avant ça serré sur ses genoux – le voyageur noua ses doigts autour de la tasse fumante que venait de déposer la mère de famille. Les questions que posa ensuite Iollan firent pâlir de malaise le damoiseau : il sentit son sang quitter sa cervelle pour affluer dans ses jambes ; il avait envie de fuir ou, à défaut, de se faire le plus petit possible. Plus petit encore qu’une souris. Une sauterelle : un bond et hop, sorti d’affaire ! Pour essayer de gagner du temps, le Vaughan souffla sur sa tasse et en but une gorgé, puis une deuxième, et une troisième, ignorant la morsure brûlante du liquide sur ses papilles pour repousser le moment fatidique où il devrait véritablement répondre. Lorsque l’inquisiteur demanda si sa fille serait courtisée, le présumé coupable toussa dans sa tasse – projetant plusieurs gouttes de thé par-dessus bord. Heureusement, la voix claire de Valentine le sauva : il n’eut pas à répondre.

L’apprenti cartographe se leva après avoir essuyé son visage sur le dos de sa main. La magicienne s’approcha de son cavalier, qui profita de ce temps pour observer la demoiselle. Il ne s’était pas trompé : elle était ravissante. Il avait véritablement l’air d’un plouc, dans son triste costume de pauvre facture ! Peut-être aurait-il mieux fait d’écouter son maître et d’aller chercher un nouvel ensemble ? Il n’avait pas pris le temps de le faire, usant de ses études comme prétexte pour ne pas affronter l’extérieur de la roulotte. Il le regrettait, désormais. Le rouge monta aux joues du Vaughan lorsque Valentine s’adressa à lui. « M-Merci à t-toi d’avoir a-accepté. » bégaya-t-il en passant une main dans ses cheveux. Il avait encore du mal à croire d’être aussi chanceux. « Oui, a-allons-y. » acquiesça Icarus lorsque son amie lui proposa de partir. Face à la remarque que lui glissa le père Debereth, le mage acquiesça. « Oui, je ferai attention à elle. » promit-il.

« Hein, pourquoi ? » Le voyageur avait failli se retourner par réflexe lorsque le lui avait interdit la fille, mais s’était retenu in-extrémis. Il en fut heureux en entendant l’explication de sa camarade. Il sentit soudainement deux poids sur ses frêles épaules. « C-Ca va bien. J’ai surtout étudié ces derniers jours. Je n’ai pas fait grand-chose d’intéressant. Et t-toi ? » Il écarquilla les yeux lorsque la rouquine passa son bras par-dessus le sien. Son cœur s’affola, presqu’autant que ses neurones. « N-Non, pas du tout. » mentit-il. « F-Fait c-comme il te p-plait. »

Icarus monta dans la charrette, juste après sa cavalière. Il salua d’un geste de la tête le couple déjà présent. Ses yeux tombèrent sur leurs mains liées, sur leurs messes-basses coquines. Les joues du mage s’enflammèrent – heureusement, les rideaux de la cabine produisaient un semblant d’obscurité : le mage espérait que cela serait suffisant pour cacher son embarras. Mal à l’aise, le garçon se râcla la gorge et se tourna un peu plus vers l’étudiante, essayant d’ignorer les deux amants en face d’eux. « A-Alors, tu vas souvent au bal ? » murmura-t-il tout bas avant de se rappeler ce que la fermière avait dit plus tôt : il s’agissait de son premier Bal du Cygne Bleu. Peut-être comprendrait-elle la question plus globalement ? Il se sentait idiot. « T-Tu aimes d-danser ? » ajouta-t-il. Le trajet continua, Icarus essayant maladroitement de combler les vides de la conversation. Il n’était pas très doué mais s’évertuait à combattre sa nature timide pour ne pas se montrer ennuyant aux yeux de la Belle.

Finalement, la calèche s’arrêta. Le couple descendit en premier, puis le garçon se fraya un chemin. Il tendit une main noueuse pour aider sa cavalière à s’extirper de la cabine étouffante. Ne sachant quoi faire, il resta planté là quelques secondes, sans lâcher les doigts de la jeune fille. Il observait son visage, de façon pas très discrète. Finalement, il se rendit compte de sa bizarrerie et secoua la tête. Il s’écarta d’un pas et libéra Valentine. « T-Tu v-veux manger q-quelque chose ? » proposa-t-il en désignant du doigt un stand de crêpes, juste à côté d’un second étalage vendant des pommes d’amour.


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Sam 15 Aoû 2020, 23:39


Ton sourire et quelques pas de danse
[Valentine S. Debereth]

Avant qu’ils n’embarquent dans la calèche, Valentine ne cessa de se demander s’il ne fallait pas qu’elle retire son bras du sien. Elle s’était sentie très gênée, finalement, en le faisant. Le bégaiement de son cavalier n’avait pas arrangé l’affaire. Pourtant, la rousse n’avait plus fait un mouvement, par peur de rendre la situation encore plus délicate. Elle n’avait nullement l’habitude de ce genre de sortie, ni même de partir avec un garçon. Si elle avait interrompu l’interrogatoire qu’avait subi Icarus, elle était néanmoins curieuse de connaître sa réponse à la dernière question de son père. Le jeune homme avait-il pour but de la courtiser ou recherchait-il seulement son amitié ? A moins qu’il n’ait eu pitié d’elle, en apprenant que personne ne s’était proposé pour l’accompagner au bal… Bien que cela ne ressemblait pas à Icarus. Il était bien trop timide et réservé. « Pareillement. Les livres sont mes seuls compagnons en ce moment. J’espère réussir mon examen de magie pour rentrer en classe supérieure. » avait-elle répondu avant que la calèche ne s’arrête à leur niveau, coupant net leur début de dialogue.

Il faisait sombre dans l’habitacle, et heureusement car Valentine ne savait pas vraiment où regarder. Était-elle intrusive en fixant le couple devant eux ? Et si elle jetait un coup d’œil trop appuyé à son propre cavalier, son geste serait-il mal interprété ? Inconsciemment, l’empathie maladroite de la jeune fille subissait le malaise du magicien. Elle en avait les mains moites et se trouvait soudainement à l’étroit dans sa robe pourtant simple. Si seulement elle n’avait pas mis ce maudit corset. Elle regrettait sa décision à présent… Mais elle avait voulu se faire belle pour le jeune homme. La trouvait-il jolie au moins ? Elle se trouvait banale. Heureusement, ses tatouages décoraient un peu sa peau trop claire.

Quand la voix de son cavalier s’éleva, ne perturbant pas pour le moins du monde les murmures du couple face à eux, Valentine eut presque un petit sursaut. Elle se sentait de plus en plus nerveuse et une sensation étrange de fourmillement lui prenait le ventre, comme s’il y avait à l’intérieur une centaine de papillon. Elle tira un peu sur le bas de son jupon, lissant un pli invisible. « Non. Pas vraiment. Ce soir sera seulement mon deuxième bal. » Elle repensa rapidement au bal des douze cycles lunaires à Caelum. Elle y avait rencontré quelques hommes mais aucun n’avait été aussi timide qu’Icarus. Elle espérait sincèrement qu’elle ne le traumatisait pas trop. Elle aussi était un peu troublée maintenant. Des idées saugrenues lui passaient par la tête pour qu’ils puissent se détendre tous les deux mais elle n’en exécuta aucune. « Je ne sors pas beaucoup, en fait. Et, jusque-là, je n’avais pas trop d’amis pour me tenir compagnie lors de ses soirées. » Elle ne parla pas de sa santé fragile qui, durant toutes les années précédentes, l’avait empêchée de vivre une vie aussi désinvolte que celles des autres jeunes filles. Elle avait passé des mois entiers alitée, tous les ans.

Valentine sourit doucement en écoutant la question suivante. Ses yeux verts se plantaient dans ceux de son cavalier, et malgré l’obscurité, une petite étincelle de joie y brilla. Elle espérait véritablement qu’ils n’allaient pas être trop gênés pour danser ensemble. « Oui. Beaucoup. Mais je ne suis pas très douée. Quand ma cousine était avec moi, je dansais souvent avec elle. C’était amusant mais, voilà, ce n'était qu'un jeu. Je ne me suis jamais vraiment perfectionnée. Et puis elle est partie... Et toi, tu aimes cela ? » Elle écouta sa réponse en souriant. Valentine avait envie de lui prendre la main mais se retint. L’ambiance romantique du couple qui était avec eux lui jouait des tours.

Heureusement, quand la calèche arriva à destination, le garçon lui proposa sa main pour l’aider à sortir de l’étroit habitacle. Son vœu secret s’exauça et elle glissa la sienne dans celle qu’il lui tendait. Son cœur s’affola à ce contact. Son sourire s’agrandit visiblement et son rougissement n’était plus caché par l’obscurité de la calèche, qui repartait déjà après sa descente. Comme il la regardait, elle l’imitait en penchant la tête légèrement sur le côté, son sourire devenant taquin. Il était un peu bizarre comme garçon, non ? Pourtant, elle aimait ça, pour une raison incongrue. La rousse le trouvait captivant et attendrissant. Il était unique et elle avait envie de le garder secrètement pour elle. Seulement pour elle. Valentine était parfois égoïste, même s’il s’agissait d’un aspect de sa personnalité qu’elle ne dévoilait jamais. Elle hésitait à refermer ses doigts autour de ceux du garçon mais le moment passa et son cavalier s’écarta. La rousse essayait de cacher sa déception quand le contact ne fut plus. « Oui, oui. » répondit-elle plus calmement à sa proposition. « J’ai quelques sous de côté. Je peux payer pour nous deux. » Elle fit un pas en avant mais finit par s’arrêter pour se tourner vers l’homme. « Enfin, si tu veux. Je ne voudrais pas que tu trouves cela gênant. Ça me fait plaisir. » Elle lui sourit plus amplement. « En fait, cette année, j’ai été recrutée au Domaine Qisar. Pour la Marquise Leenhardt, l’illustre humaine. J’y travaille toutes les vacances scolaires et le travail est très bien payé. » en disant cela, elle reprenait sa marche vers les stands de sucreries. « Et toi ? Que fais-tu dans la vie ? J’ai remarqué que tu habitais dans une roulotte avec un autre homme. C’est ton père ? » Au stand de crêpes, la vendeuse les incita à se rapprocher. Cependant, Valentine zieutait davantage une des pommes d’amour d’à côté. Avec un sourire désolé, elle pivota donc vers le second stand. « Je n’en ai jamais mangé avant. Tu penses que croquer dedans fait mal aux dents ? Je suis assez curieuse. » Elle dévora la pomme des yeux avant de pivoter vers son cavalier. « Qu’aimerais-tu, du coup ? Fais-toi plaisir. Je n’ai pas beaucoup d’occasions d’offrir quelque chose à quelqu’un. Et puis, je voudrais te remercier pour avoir retrouvé ma bague, l’autre fois. J’y suis fortement attachée. Avec elle… J’ai plus confiance en moi et je trouve qu’il est plus facile d’exprimer ce que j’ai sur le cœur… » Elle marqua une pause subtile avant de reprendre, d’une voix plus timide. « Par exemple, là, sache que je suis très heureuse d’être avec toi. Je n’aurais jamais cru… que tu repenserais à moi après m’avoir raccompagnée, la dernière fois. Moi, j'ai repensé à toi. » Elle lui offrit un sourire un peu gêné et se détourna aussitôt vers le vendeur de pomme, ne voulant pas affronter la réaction du jeune magicien. Rapidement, elle se retrouva avec une pomme d’amour caramélisée entre les mains. C'était un beau début de soirée.

Je le redis mais Icarus est si mignon *O*
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Babelda
Dim 16 Aoû 2020, 18:12


Images réalisées par Amelia Wilde


Valentine aimait danser. C'était une terrible nouvelle. Pas vraiment étonnant ceci-dit. Ils se rendaient à un bal : aimer cette activité était presque un prérequis. Et puis, dans le cas contraire, qu'auraient-ils fait de leur soirée ? Grignoter dans leur coin en enchaînant les conversations embarrassantes, se regardant parfois dans le blanc des yeux lorsque la discussion retombait ? Ça aurait été fort dommage. Malgré tout, cette information angoissait le jeune mage. Cela faisait des années qu'il n'avait pas danser, et même à l'époque, il n'avait produit que de piètres performances. Comment réagirait la magicienne lorsqu'elle s'en apercevrait ? Lui en voudrait-elle s'il lui écrasait le bout des pieds par inadvertance ? Se mettrait-elle à lui crier dessus s'il le faisait se cogner à un autre couple ? Lui reprocherait-elle son manque de rythme ? Son cerveau s'emballa et Icarus repensa à toutes les raisons qui faisaient de lui un danseur médiocre. Finalement, il avait levé les yeux vers le visage de sa partenaire. Malgré l'obscurité,il en devinait les contours, l'expression... Cette vision avait semblé l'apaiser légèrement tout en affolant les battements de son cœur. Non. Valentine était bien trop douce, bien trop gentille pour s'emporter autant : elle lui pardonnerait sans doute tous ses impairs. Peut-être même essayerait-elle de le rassurer. Aux yeux du timide, la rouquine avait l'âme d'une sainte. « M-Moi ? Je dansais souvent avec ma p-petite sœur, quand nous étions p-plus jeunes. » était-il parvenu à articuler. « M-Mais je pense que ta c-cousine restera une m-meilleure cavalière que m-moi. » avait-il ajouté avec un rire embarrassé. Heureusement, la calèche s'était arrêté à cet instant.

Une fois dehors, le garçon aux cheveux bruns s'était laissé surprendre par la proposition de sa camarade. Il avait apporté une petite bourse pour assurer toutes les dépenses de la soirée : son éducation voulait qu'il se comporta comme un gentleman et puisqu'il avait invité cette demoiselle, il se devait de tout payer... C'est ce qu'il allait objecter, avant que Valentine lui parle de son emploi. Elle en semblait particulièrement fière et, puisqu'elle insistait et que cela lui faisait plaisir... Il ne se sentit pas le courage de refuser. « D-D'accord... Merci. » avait-il accepté, se faisant la promesse de lui acheter quelque chose en retour, plus tard dans la soirée. « N-Non, c'est mon Maître. » répondit Icarus à l'évocation de Balthazar. « C'est un cartographe très talentueux et renommé dans ce domaine. Il voyage beaucoup, c'est pour cela qu'il vit dans sa roulotte ensorcelée. Il m'a trouvé lors de l'un de ses voyages et m'a pris sous son aile. » Trouvé. C'était bien le bon mot. Un peu comme on trouve une petite pièce tombée par terre, ou que l'on déniche un vieil objet dans un endroit incongru. Il l'avait tiré de sa cave et avait commencé à lui apprendre des choses. Beaucoup de choses. Il n'était pas son père mais était ce qui s'en rapprochait le plus, désormais.

« Je ne s-sais pas si ça f-fait mal, mais ça risque de coller aux dents. » Icarus sourit à sa cavalière. Lui aussi lorgnait sur les pommes d'amour avec un intérêt particulier. Il écouta la tirade de la rouquine avec intérêt, ses tâches de rousseur disparaissant tout à fait sous les rougeurs de son visage lorsqu'elle lui avoua avoir pensé à lui. Sa gorge s'était asséché, son palpitant s'était remis à tambouriner dans sa poitrine, et il lui semblait qu'une envolée de papillons s'amusait à faire des cabrioles dans son estomac. « Je... Euh... De rien. » lâcha-t-il en détournant aussi le regard et en se frottant l'arrière du crâne, embarrassé. « Merci à toi d'avoir accepté... Je... Je dois t'avouer que je ne pensais pas que tu dirais oui... » Une fois encore, il voulut parlé de la ribambelle de garçons qui aurait dû venir toquer à sa porte pour lui proposer de l'accompagner mais n'osa pas aborder le sujet. Elle avait mentionné ne pas avoir beaucoup d'amis. « Mais je suis ravi que tu ais accepté. Parce que, moi aussi... Je suis content de pouvoir te revoir... J'ai beaucoup pensé à toi aussi, depuis. » Il ne savait pas pourquoi il disait cela. Il parlait beaucoup trop ! C'était embarrassant. Mais, d'un autre côté, les mots lui venaient plus facilement. Il se sentait presque plus serein,maintenant qu'il avait parlé. Sa timidité ne l'ayant pas lâché en cours de route, il se racla toutefois la gorge pour changer de sujet. « J-Je veux bien une pomme d'amour, s'il te plait. Je t'a-accompagne dans ta m-mésaventure. » S'il lui avait dit une bêtise et que cette sucrerie se révélait douloureuse, il s'agirait de sa punition. Si elle était simplement collante, cela leur ferait un sujet de plaisanterie à partager.

Une fois sa gourmandise en main, le jeune homme remercia la vendeuse puis fit quelques pas pour s'éloigner. Il observa la foule qui se dirigeait vers le gros des festivités : de nombreux couples glissaient sur la mélodie jouée par un orchestre. Il ne désirait pas s'en approcher de suite. De toute manière, ils devaient d'abord manger. Icarus croqua une première bouchée : un sourire habilla son visage tandis qu'il savourait le goût sucré. Il attendit une seconde avant d'oser lever son bras pour inviter sa partenaire à glisser le sien à l'intérieur. Puisque c'était lui qui le proposait cette fois, il était moins gêné par l'idée de se tenir aussi proche d'elle.

Le garçon se mit à marcher en contournant la place principale. « T-Tu as dit que tu travaillais au domaine Qisar. Qu'y fais-tu exactement ? »


Merci Kyra nastae

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Dim 14 Fév 2021, 21:15


Ton sourire et quelques pas de danse
[Valentine S. Debereth]

Valentine avait remarqué que le jeune homme ne semblait pas très à l’aise avec l’idée de danser. Cependant, elle n’aurait su vraiment distinguer si c’était la perspective de partager une danse qui le mettait dans l’embarras ou si c’était simplement son comportement timide qui le lui faisait penser. Pourtant, elle notait sa réserve et se demandait vaguement s’il ne valait mieux pas éviter la piste de danse. Elle ne voulait pas le mettre trop mal à l’aise. Déjà, partager une simple soirée en parlant était un ravissement pour elle. Valentine n’avait jamais pu sortir avec quelqu’un avant. Et puis, il y avait quelque chose chez Icarus qui la séduisait imperceptiblement. Elle avait souvent lu des histoires sur un éventuel Prince Charmant. Le jeune mage était loin d’être aussi impétueux que ce personnage mais… Valentine aimait cela. Icarus avait quelque chose de saisissant et de vrai. Et puis, elle avait l’impression de briller dans son regard. Son cœur s’emballait et elle détournait rapidement le regard, cherchant à cacher le rouge qui lui montait terriblement aux joues. « T-ton Maître ?! » répétait-elle avec une voix un peu trop haute pour paraître naturelle. S’en rendant compte automatiquement, elle toussa doucement pour s’éclaircir la voix. « Tu veux donc devenir cartographe comme lui ? Et… Et par trouvé, c'est-à-dire qu’il t’a adopté ? Tu n’as plus de famille ? » Elle le regardait avant de se rendre compte de la maladresse de sa question. Aussitôt, elle plaça sa main devant sa bouche, comme pour rattraper les mots qui en étaient déjà sortis. « Oh. Pardon. Je suis parfois trop indiscrète. Tu n’as pas à répondre à cette question si tu ne veux pas. » La dernière chose qu’elle voulait faire, c’était de rendre Icarus encore plus mal à l’aise qu’il ne l’était.

La sucrerie en main, elle se rendit rapidement compte que le bâton où était fixée la pomme était légèrement collant. Cela s’annonçait fastidieux. Pourtant, elle mourrait d’envie de mordre dans le fruit caramélisé. Elle attendit cependant qu’Icarus possède son propre fruit pour le faire. La rousse eut un petit sourire gêné tandis que le mage lui révélait avoir aussi pensé à elle. Elle eut l’envie indécente de rire à ce qu’il disait, secouée par une vague de bonheur et de chaleur. D’ailleurs, chaud, elle l’avait. Inconsciemment, elle secouait sa pomme d’amour devant son visage maintenant rosé, comme s’il s’agissait d’un éventail. Elle avait l’impression que sa poitrine allait imploser. Mais, bizarrement, c’était très agréable. « Accompagne-moi donc dans la mésaventure de l’amour, alors ! » dit-elle sur le ton de la plaisanterie quand Icarus lui avoua vouloir lui aussi d’une pomme d’amour. « Enfin... » Valentine était à présent cramoisie quand elle se rendit compte de ce qu’elle avait dit. Elle se retourna donc rapidement vers la vendeuse pour lui payer la sucrerie. Pourquoi disait-elle des stupidités à présent ? L’émotion lui faisait perdre ses moyens. Qu’allait penser le mage d’elle ? Elle ne voulait pas paraître pour une simple d’esprit, disant des choses aussi gênantes que ça.

Elle mordit dans sa pomme pour s’empêcher d'en dire plus. Icarus avait lui aussi son fruit en main. Alors que le sucre lui envahissait la bouche, elle regardait le mage faire de même. La rousse admira le sourire qui illuminait le visage timide du garçon. Elle l’imitait, plus à cause de la vision qui s’offrait à elle que pour le goût qui s’épanouissait dans sa bouche. « Oh. Merci. » dit-elle simplement quand Icarus lui offrit son bras. Encore une fois, son cœur revenait à la charge. Elle ignorait si ce dernier n’allait pas s’épuiser et la faire mourir au cours de la soirée. Cependant, l’idée de s’offrir une proximité avec le mage ne lui permettait pas de s’en inquiéter. Si elle devait mourir ce soir, alors elle partirait plus qu’heureuse.

Doucement, elle glissa son bras à l’intérieur du sien, se permettant par là même de se rapprocher de l’homme. Elle était si près à présent qu’elle pouvait poser sa tête sur l’épaule d’Icarus. L’envie de le faire était insoutenable d’ailleurs. Pourtant, le peu de lucidité qui lui restait le lui interdisait. C’était étrange ; il lui faisait complètement perdre les pédales depuis qu’il lui avait dit qu’il avait pensé à elle. Et puis, comme si elle était une caricature d’un livre romantique, elle oubliait presque totalement la foule qui les entourait. Ses yeux n’étaient posés que sur Icarus.

« J’y suis femme de ménage. » finit-elle par expliquer. « Alors, oui, ce n’était certainement pas ce à quoi je rêvais quand j’étais encore enfant mais… Il faut parfois faire face à la réalité. Et puis c’est un très bon métier pour commencer. Je pourrais viser mieux si je décide un jour de partir. » Elle souriait doucement alors qu’ils marchaient, longeant la foule. « En fait… Quand j’étais petite, je voulais devenir une troubadour, chantant de ville en ville tout en vivant aussi libre que l’air. » avoua-t-elle après un petit silence. Son sourire s’agrandit soudain. « Et je voulais aussi être Princesse ! » Ses épaules furent secouées par son rire. « Mais ça, c’est une autre histoire. Haha. » Ses pommettes bien définies étaient rosées. « Et toi ? C’était quoi ton rêve de tout petit ? » demanda-t-elle plus calmement. Voulait-il être un preux chevalier ? « En tout cas, je finirais sûrement par reprendre la bergerie de mes parents quand ils ne pourront plus s’en occuper. Mais j’aimerais vivre plein d’aventures avant cela... » Avant de croquer une nouvelle fois dans sa pomme, elle ajouta : « Peut-être que ton Maître et toi pourrez m’accueillir dans votre roulotte. Nous y serions sûrement un peu à l’étroit mais je serais heureuse avec toi. » Un rire s’éleva près d’eux. Encore une fois, elle réalisa ce qu’elle avait dit un peu trop tard. Elle se contenta cette fois-ci de faire les gros yeux et de tourner vivement la tête. La timidité d’Icarus semblait avoir vraiment envahi l’empathie de Valentine. Cependant, ce n’était pas la simple cause de son embarras. Elle commençait peu à peu à le réaliser mais elle vivait son premier émoi. Le sentiment était envahissant et bien trop puissant pour qu’elle puisse lutter. Elle succombait aussi rapidement que les notes entraînantes de musiques s’enchaînaient.

La rousse posait ses yeux sur les kiosques éclairés. Elle voulait soudain les fuir pour n’être qu’avec le mage. Ils étaient déjà embarrassés tous les deux, autant ne pas rajouter la pression du regard des autres à leurs sentiments. « Et si on s’éloignait un peu, Icarus ? » demanda-t-elle doucement. Elle tirait déjà légèrement sur leur bras entrelacé pour les écarter du chemin. Ses souliers s’enfoncèrent rapidement dans l’herbe, une fois qu’ils eurent quitté le sentier. Les lumières du bal les éclairaient encore mais la noirceur de la nuit avait repris légèrement ses droits. Valentine s’arrêta. Elle lâchait le bras de son mage et s’écartait de quelques pas avant de se retourner pour lui faire entièrement face. Là, elle lui offrit une révérence maladroite à cause du peu de fois qu’elle avait fait le geste, mais aussi à cause de la pomme qu’elle avait toujours dans la main. « Icarus ? M’accorderais-tu ta première danse ce soir ? » Elle sourit, avec une certaine espièglerie cette fois-ci. L’amour lui faisait totalement tourner la tête.

Derrière eux, on entendait toujours les rires et les voix. La musique, elle, était joviale et rythmée. Elle n’imposait pas encore les danses langoureuses et intimes. C’était parfait.

Bonne Saint-Valentin !  Ton sourire et quelques pas de danse | Valentine & Icarus 009
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