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 [Q] - La Mort qui sévit en nous

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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 2453
◈ YinYanisé(e) le : 18/09/2016
◈ Activité : Charpentier | rang II ; Ébéniste | rang II ; Soldat | rang II
Maximilien Eraël
Lun 07 Déc 2020, 17:09

Partenaire : X
Intrigue/Objectif : Suite au meurtre de Mehreen, Sharihzad et Aurel seront portés disparus, enlevés par l'assassin. Retrouvés Sains et saufs, Maximilien les prendra sous son aile (son aile, jeu de mot /sbam)

La Mort qui sévit en nous

Avec un dernier regard tendre pour ses enfants, Mehreen déposa un baiser sur le front des deux rêveurs. Puis elle les laissa seul dans leur songe et quitta leur chambre. Lorsqu'elle rejoint l'étage du bas, elle trouva Ashtha affalée sur la table, le visage dans le creux des bras. Un bol de riz, de manioc et diverses épices trônant devant elle. L'Humaine jeta un œil au récipient. Il était plein. « C'est bien la peine de se préparer à manger si c'est pour ne pas y toucher. » fit-elle en récupérant un papier et une mine. « Hum. » fut la seule réponse qu'elle obtint. « Tu permets ? Ce serait dommage de gâcher. » ajouta la mère de famille en s'installant aux côtés de l'orpheline. « Hum. ». Face à cette nouvelle réponse, Mehreen fronça des sourcils. « Qu'est ce qu'il y a ? Tout va bien ? » - « Oui, un peu de fatigue, c'est tout. » - « Alors repose-toi. La sieste n'est pas le privilège des enfants. » répliqua l'Humaine en passant sa main dans les cheveux tressés de la jeune fille. « Tu m'apprendras encore la poterie aujourd'hui ? ». Mehreen sourit. Ashtha s'était intéressée d'elle-même à cet artisanat et mettait beaucoup de cœur à l'ouvrage. « Non, pas aujourd'hui. Je vais être occupée. ». La jeune orpheline eut un air boudeur, puis se leva. « Je vais me reposer. Bon appétit. » - « Merci. Repose-toi bien. »

Aurel dans les bras, Sharihzad fermement tenue accrochée à sa mère par une pièce de tissu dans son dos, c'était toute une organisation pour sortir avec les deux enfants. La plupart du temps elle demandait à Ashtha de veiller sur eux, ou au moins d'en garder un, lorsqu'elle devait sortir. Aujourd'hui elle préféra la laisser tranquille. Elle alla donc au Madarah avec les nourrissons. Elle prit le thé avec les nourrissons. Et c'est avec les nourrissons qu'elle rejoint un lieu qu'elle n'avait pas pour habitude d'approcher. « Je peux quelque chose pour vous ? » interrogea le garçon à l'entrée de la caserne à son approche en voyant les enfants qu'elle portait avec elle. Elle lui sourit. « Est-ce que vous savez si Maximilien est là ? » lui demanda-t-elle. Un rictus amusé se glissa sur les lèvres de Mehreen en voyant ses yeux se transformer en soucoupe. « Je  peux entrer pour aller voir moi-même sinon. » - « C'est que... ». Le pauvre semblait désemparé. « Ou bien je peux attendre dehors en attendant que vous alliez demander ? » - « Je ne sais pas si... » - « S'il-vous-plaît. C'est important. ». Quelques secondes s'écoulèrent avant que le garçon ne réponde. « D'accord. Mais ne bougez pas d'ici. » - « C'est promis. » répondit-elle avec un sourire avant de le suivre du regard tandis qu'il s'éloignât. Lorsqu'il revint, précédé de Maximilien,  elle se trouvait à genoux, à même le sol où les deux bébés y rampaient en toute liberté. « Mehreen ? Qu'est-ce que tu fais ici ? » - « Est-ce que j'ai réellement besoin d'une raison pour qu'Aurel voit son père ? ». Maximilien arquait un sourcil. Il ne semblait pas convaincu. Un instant son regard se porta sur son cadet qui s'écartât de quelques pas. « Tu te souviens de ce que tu m'as demandé en emménageant ici ? ». Le Kaahi prit une inspiration comme il se remémora son arrivée à Utopia. « Non, je ne sais plus. » répondit-il finalement. L'Humaine soupira. « Rappels-toi. Tu me disais que tu voulais travailler ta baronnie et tu voulais savoir si j'avais connaissance de personnes fiables pour ça. » - « Ah ça. Oui, en effet. Et donc ? » - « Et donc, maintenant, je connais des personnes qui pourraient t'aider. ». Un instant, Maximilien la dévisagea, stupéfait. « On en parle ce soir ? Là c'est pas franchement l'endroit. Surtout qu'on prépare la prochaine ronde. » - « D'accord. Je te rejoins chez toi. Je ne veux pas ennuyer Ashtha, je me demande si elle n'est pas malade. » - « Fais attention avec les petits si c'est le cas. » - « Ne t'inquiète pas, je ferai attention. »[/color] conclu-t-elle en se préparant pour faire le chemin inverse à celui qui l'avait mené ici.

De retour dans la maisonnée, Mehreen la trouva vide. Surprise et inquiète, elle alla vérifier toute les pièces, pourtant peu nombreuses, avant de jeter un œil à l'atelier. Là seulement elle y trouva la jeune orpheline à s'essayer seule à la poterie, ce qui fit sourire Mehreen. « Ça ressemble à rien, hein ? » fit Ashtha en se tournant vers son aînée en l'entendant arriver. « Bien sûr que si. Tu t'es bien améliorée. » - « Tu peux me montrer comment j'aurai pu faire mieux ? » insista la jeune femme, tentant une nouvelle fois d'obtenir l'attention de Mehreen qui lui offrit un sourire désolé. « Pas aujourd'hui, je te l'ai dit. Je suis occupée. Demain je vais essayer de trouver du temps pour toi. » répondit-elle en caressant la joue de l'apprentie. « Ça a l'air d'aller mieux par rapport à ce matin en tout cas. Je vais m'absenter ce soir. Je pourrais te laisser les enfants ? » reprit-elle en s'arrêtant sur le palier de la porte pour se tourner vers Ashtha tandis qu'elle quittait l'atelier. La jeune orpheline approuva d'un signe avant de l'interroger. « Pourquoi tu t'en vas ? ». Mehreen, attarda son regard sur Ashtha, amusée. « Curieuse. » commenta-t-elle d'abord. « Je dois discuter de choses et d'autres avec Maximilien. » ajouta-t-elle ensuite. « Oh. Oui, évidemment. ».

Le soleil déclinait à peine. Pourtant, après une bataille intensive avec chacun des nourrissons, Mehreen réussi enfin à obtenir la paix, Sharihzad et Aurel sombrant finalement dans un sommeil contre lequel ils avaient tentés en vain de lutter. Elle en profita pour se poser quelques minutes aux côtés d'Ashtha. « Ils sont épuisants. Tu es certaines que je peux te les laisser sans problèmes ? ». Accoudée au rebord de fenêtre, l'orpheline opina de nouveau du chef tandis qu'elle se tournait vers son aînée. « Et toi, tu es sûre de vouloir y aller si t'es fatiguée ? » demanda-t-elle. « Oui. Si je n'y vais pas ce soir à cause des petits, je passerai mon temps à reporter ce rendez-vous. » - « Hum... » fit la jeune femme en seule réponse en se retournant vers la fenêtre. « Tu n'as pas l'air convaincue. ». La concernée haussa des épaules puis porta de nouveau son attention vers Mehreen en l'entendant se lever. « Bien, j'y vais. Si tu as besoin d'ai... Quelque chose ne va pas ? » l'interrogea alors la potière en voyant les yeux embués de son apprentie. « Tu vas m'abandonner toi aussi, hein ? ». Mehreen papillonna des yeux. « C'est pour ça que tu y vas. T'as plus besoin de moi. Tu vas partir. Et me laisser. C'est ça hein ? » ajouta l'orpheline pleine de reproche. Son aînée ne comprenait pas. Elle ne comprenait pas d'où lui venaient ces idées. Il ne lui semblait jamais lui avoir montrée quelconque signe d'abandon. « Non. Evidemment que non. Pourquoi tu dis ça ? » lui répondit-elle enfin en s'approchant de la jeune femme après de longues secondes où elle tenta de saisir ce qu'il se passait. Ashtha eut un mouvement de recul. « Menteuse ! Je sais que tu mens ! Tu es comme les autres ! Tu vas me laisser toi aussi ! Je le sais ! » cracha-t-elle avec colère. Mehreen jeta un œil vers les escaliers, craignant que les éclats de voix n'atteignent les oreilles des bébés et ne les réveilles. « Calmes-toi. On peut en discuter calmement. Pourquoi tu crois que je vais t'abandonner ? » répliqua le plus sereinement que le pût la coupable désignée en s'approchant de nouveau de celle qui s'attribuait le rôle de victime. Cernant le visage de l'orpheline de ses mains, elle posa un regard tendre sur celle-ci. « Pourquoi tu crois que je te délaisserai ? ». Les larmes coulèrent des yeux rougies de la jeune orpheline.

Sa vision n'était plus que vagues alternées de flous et de ténèbres. Sa respiration saccadée se raccrochait à l'espoir de ne pas être et s'essouffler seule dans les bras de l'obscurité de Cléophée et sous l'œil glacée de Phoebe. Sans la force de se tenir debout, elle rampait à même le sol avec toute la difficulté du monde, avalant la poussière et la terre qui se soulevait devant elle. Sa voix n'était plus qu'un murmure inaudible et pourtant elle criait dans un mélange d'espoir et de détresse à qui entendrait son appel à l'aide. Un soupir de soulagement lui échappa lorsqu'un cri d'effroi parvint à ses oreilles dans un bourdonnement sourd, répliquant en écho et avec bien plus de force ce qu'elle s’épuisait à hurler silencieusement depuis de trop longues secondes, qui avaient pourtant eut l'allures d'éternelles minutes à ses yeux. Des pas précipités lui parvinrent aux oreilles, suivi d'un craquement juste à côté de sa tête. Quelqu'un s'était agenouillé. Elle le savait. Elle l'avait deviné au son, à la proximité. Alors elle tendit sa main en direction de ce qu'elle supposât être le visage de la personne et murmura un mot. « Max... ». Elle sut que ce n'était pas lui. Ce n'était pas sa voix. Elle reprit pourtant rapidement. « Sharihzad... Aurel... Mes bébés... ». Elle crut l'entendre donner un ordre. D'abord aux personnes à proximité. Le bruit des pas s'éloignant immédiatement en direction de sa maison la soulagea en partie. Puis un ordre fut donné envers sa personne. Celui de se taire. Elle le comprit pour avoir été articulé clairement à proximité de son visage. Une larme glissa le long de sa paupière. « Merci. » susurra-t-elle d'abord avant de prendre une longue inspiration. « Maximilien.... Où est Maximilien ?... ». C'est à peine si elle entendit la réponse, précédé d'un nouvel aboiement envers une personne tiers. Elle cru comprendre qu'il l'ignorait. Ça ne l'étonnait pas. Comment pouvait-il savoir ? Elle prit alors une nouvelle inspiration pour souffler une nouvelle phrase. « Aurel... Et Sharihzad ?... ». Elle dégluti. Elle craignait la réponse. Et elle avait froid, terriblement. Et ce n'était pas à cause du Désert. Cette fois encore, la réponse lui parvint clairement, comme de l'eau de roche, pour ne pas savoir si elle en était rassurée ou non. « Il n'y a personne à l'intérieur. ». Ils sont toujours en vie. Ils sont toujours en vie. Ils sont toujours en vie. Mais ils ne sont plus là. Où étaient-ils ? Comment allaient-ils ? Les larmes coulèrent plus abondement. « Ashtha... » souffla-t-elle en tournant son regard aveugle vers l'homme. De nouveaux bruits de pas résonnèrent. « Par Sympan ! ». Elle ne connaissait pas cette voix non plus. Un nouvel arrivant. Qui était-il ? Elle l'entendit parler. Elle ne comprit pas ses paroles. Ça n'avait plus d'importance. Elle n'était plus seule. Ses mots ne s'étaient pas envolés dans le vide. C'était le plus important. Elle n'aurait qu'un regret. Elle ne verrait jamais ses enfants grandir. Et eux n'auraient aucun souvenir de qui elle était.
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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Dim 13 Déc 2020, 17:19


La Mort qui sévit en nous

Ashtha exhala un soupir en s'éloignant de la table pour rejoindre les coussins du canapé. Se laissant tomber dedans, elle mit son bras sur ses yeux, les cachant de la lumière vive du jour. Pourtant elle ne dormit pas. Elle était simplement triste. Cela faisait déjà plusieurs jours d'affilés que Mehreen ne lui avait pas accordé un peu de temps. Elle poussa un nouveau soupir et se retourna, tournant le dos à la potière. Elle savait pourquoi. Tout du moins, elle s'en doutait. Alors elle ne comprenait pas pour quelles foutues raisons elle la mettait de côté. C'était elle qui avait passée son temps à l'aider avec Aurel. Puis Sharihzad ensuite. Alors pourquoi ? Pourquoi Mehreen ne préférait pas l'aider elle ? Rester avec elle ? Elle se pinça les lèvres. Avait-elle fait ou dit quelque chose de mal ? Ou s'était-elle simplement lassée ? N'était-elle qu'une compagnie pour combler sa solitude plus qu'un soutien dans son double emploi de potière et de mère au foyer ? Elle sentie une boule de colère serrer son estomac comme elle songea à la cause de l'abandon de la part de sa mentore. Il était arrivé il y a quelques semaines de ça, comme un cheveu sur la soupe et se pointait tout de comme régulièrement au prétexte d'Aurel. Tout était de sa faute. C'était même peut-être lui qui poussait Mehreen à se débarrasser d'elle ! Oui, ce devait être ça. Ce ne pouvait être que ça. L'orpheline esquissa une grimace. Puis elle eut peur.



Quand dans un même temps ses ailes s'ébrouaient pour en éliminer l'eau qui suintait le long des plumes, Maximilien passa rapidement la serviette dans ses cheveux pour en extirper les dernières gouttes récalcitrantes à s'y échapper tandis qu'il alla se changer. Il avait profité du retard de Mehreen pour prendre le temps d'une toilette amplement méritée et pas moins utile. Suite à cela, il eut également le temps de retrouver les plans qu'il eût réussi à récupérer de l'île et du Duché sur lequel serait située sa baronnie. Ce serait bien plus simple pour préparer le terrain avec ça et les choses en seront surtout beaucoup plus claires. Puis il poussa un soupir et fronça des sourcils. Le temps commençait réellement à être long alors même qu'elle était celle qui avait cherchée à le voir au point d'aller le déranger jusqu'à la caserne. Le Kaahi se dirigea vers la fenêtre et jeta un œil à l'extérieur. Il y avait de l'agitation dehors. Une rixe entre bandes de voyous ou personnes trop ivres ? Quoiqu'il s'agisse, il devrait sortir. Mehreen avait été retenue, c'était évident. Peu importait le sujet de discussion initial et le fait qu'il ait attendu surement pour rien, il fallait qu'il aille voir pourquoi elle avait changé d'avis. Elle ne se serait pas désistée si ce qui l'avait empêchée de venir n'était pas important. Aussi se saisit-il d'une veste pour se protéger de la fraîcheur nocturne et se dirigea-t-il vers la demeure de la potière.



Doucement, l'apprentie potière poussa la porte de la chambre des enfants. Tout était calme. Seule la respiration des nourrissons et une chandelle qui brûlait, les laissant dans une semi-obscurité et chassant les monstres nocturnes qui pourraient envahir leur rêve, brisait le silence de la nuit. A pas de loup, elle s'approcha des lits où reposaient les petits. Elle posa un regard sur la figure rousse d'Aurel. Puis se tourna vers le couchage de Sharihzad. D'un geste tendre elle offrit une caresse sur la joue de l'Humaine Ailée. Au contact humide de la main sur son visage, la petite se réveilla dans de petits gémissements plaintifs. Un écho ne tarda pas à suivre en provenance d'Aurel. La jeune femme n'attendit pas plus longtemps pour faire se replonger dans leurs sommeils les enfants en leur faisant inhaler un mélange d'herbes. Originellement elle ne se l'était pas procurée pour être usé sur les bébés. Mais ils ne lui laissaient pas beaucoup de choix. Une fois le silence revenu, Ashtha débarrassa le plancher en compagnie des deux nourrissons, passant à côté du corps mutilée de Mehreen, et quittant l'endroit au plus vite et au plus discrètement qu'elle le put.



La nuit tombait à peine. Les rues étaient pourtant déjà calmes. Un sourire s’immisça à la commissure des lèvres du Soldat. Elles commençaient à l'être de plus en plus. Offrez les moyens nécessaires pour et de suite les choses devenaient tout de suite bien plus simple, y compris lorsqu'il s'agissait de faire régner l'ordre en ville. Toutefois, ce sourire disparu rapidement lorsqu'un cri strident percuta ses oreilles. L'homme tourna vivement son regard en direction de son binôme qui le dévisageait d'un même regard intrigué. Il n'avait pas rêvé. D'un signe de tête ils se mirent d'accord et, laissant son comparse seul, il fila en direction de l'appel à l'aide. Il ne fut pas le seul, et ça n'avait rien d'étonnant en cela. Il comprit la panique qui touchât celle qui se fit entendre en arrivant sur place. Son regard s'attarda un instant sur le corps, au sol. On pouvait retracer le trajet qu'elle avait fait par la traînée de sang qui la suivait et menait jusqu'à la maisonnée à quelques pas de sa position. Il écarta les quelques badauds et s'agenouilla vivement aux côtés de la jeune femme déjà aussi pâle que la mort. Un nom sorti de sa bouche comme sa main chercha le visage du garde. Ce n'était pas le sien. « Que quelqu'un aille chercher un médecin. » souffla-t-il, bien qu'il n'ait pas de grands espoirs quant aux chances de survies de cette femme. De nouveaux noms lui échappèrent. L'un d'eux lui sembla connu. Son regard parcouru la piste ensanglantée. « Allez voir dans cette maison s'il s'y trouve des enfants ! » ordonna-t-il aux personnes à proximité. « Et vous, arrêtez de parler. ». Ce n'était que diminuer ses chances, déjà atrocement faibles, de survies. Pourtant elle ne lui obéit pas. Elle semblait pleinement consciente de son état. Ainsi prêta-t-il une oreille attentive aux paroles d'une mourante. Maximilien ? Il se demanda si elle parlait du Conciliateur ou d'une tout autre personne. Dans les deux cas, il n'avait de toute manière pas la réponse. Ses enfants ? Il releva la tête pour avoir la réponse de la part des hommes et des femmes partis l'obtenir. Personne. Il sentit la main de la femme se serrer doucement sur la sienne. Un dernier nom lui échappa avant qu'un médecin ne se décide enfin à arriver. Ce dernier se pencha vers le Soldat pour n'être entendu que de ce dernier. « Cette femme a perdu trop de sang et sa blessure est trop profonde. Il n'y a rien a faire pour la sauver. Même un Ange ne pourrait rien y faire. ». Le garde fronça des sourcils. Il s'en doutait déjà avant même que le diagnostique ne soit posé. « Sharihzad. Ce n'est pas l'une de ces Enfants des Cieux ? » lui demanda-t-il. Le Médecin réfléchit quelques instants. « Peut-être, oui. Je crois, je ne les ai pas tous retenu. ». Le garde se tut. Quoi qu'il en soit, il y avait un tueur en liberté qui se révélait en plus être enleveur d'enfants, l'un d'eux étant supposément un Enfant des Cieux.



Aucune bagarre à l'horizon. Juste des voix qui se faisaient entendre à travers les ruelles. Il n'y avait finalement pas tant de monde à l'extérieur. Pourtant on sentait que la nuit n'était pas aussi calme qu'elle n'aurait dû l'être. Finalement, le rouquin s'arrêta alors même que la maisonnée était à portée de regard, ses yeux se posant sur un environnement qui ne lui plaisait pas. Les sourcils froncés, les traits tirés dans un mélange de crainte et d'agacement, il reprit sa marche en direction de l'habitation, s'arrêtant à la vision du linceul blanc maculé de carmin, cicatrice de la blessure mortelle ayant frappée la pauvre victime, qui recouvrait le corps inanimé à quelques pas de là. Le chemin de sang qui courrait derrière lui avait été rapidement enterré sous le sable. Toutefois, l'humidité  du fluide encore chaud continuait à imbiber la terre fraîche du grenat liquide. Une femme semblant veiller sur le cadavre remarqua sa présence. « Del Haftavân. » commença-t-elle à le saluer. « Vous n'avez pas choisi la meilleure soirée pour vous promener. » ajouta-t-elle, s'essayant à temporiser la situation. « Qu'est ce qu'il s'est passé ? » la questionna-t-il sans répondre à aucune de ses remarques. En réalité, il en avait une très bonne idée. Il y avait trop d'indices pour ne pas se douter de l'événement et supposer la victime, même sans qu'on lui eût dévoilé son visage. Pourtant, c'était ces mêmes indices qui le faisait entrer dans un déni complet de ce qui avait pu arriver. « Cette femme a été assassinée. Le temps de l'arrivée du Veilleur, on m'a demandé de veiller sur elle. ». Maximilien posa un regard sur elle. Assassinée ? « La Garde est sur le qui-vive et surveille le moindre recoins de la ville. » continua-t-elle en se tournant vers le cadavre. « Ses enfants auraient disparus semblerait-il. » - « Ses enfants ? » répéta vivement Maximilien. La jeune femme approuva d'un signe de tête attristé. « Ils ont vérifiés chez elle. Ils n'y étaient pas. » répondit-elle les lèvres pincées en posant un œil sur la maison de Mehreen. Maximilien suivi son regard. Puis il porta à nouveau un instant ses iris sur le corps inerte avant de se diriger précipitamment vers la résidence de la potière sans prendre en compte l'interpellation de la jeune femme. Là, il y chercha Aurel et Sharihzad dans chacune des pièces, jusqu'à l'atelier, lieu dans lequel Mehreen ne les emmenait jamais. Et en effet, ils n'étaient nul part. « Merde ! » cracha-t-il en offrant un coup de pied au premier meuble qui passait devant lui. Il marqua un temps où il prit une profonde inspiration pour calmer cette tension soudaine. Au contraire, il ne fît finalement que nourrir plus cette boule d'amertume qui enflait dans sa poitrine. Un bruit sourd de terre cuite résonna dans l'air, couvrant le flux de jurons qui échappait au Kaahi. Enfin il prit appui sur ce même mobilier qu'il eût maltraité plus tôt et exhala d'un long souffle épuisé et las. Il était idiot. Idiot et ridicule. Ça n'avait aucun sens de s'emporter ainsi. C'était trop irréel, ça ne pouvait pas arriver. Il y a quelques jours de ça à peine encore ils étaient tous sur Boraür à passer un excellent moment. À fêter la Famille et la Bienveillance. À souhaiter la Vie dans un environnement qui ignorait la Mort. Tout ne pouvait pas disparaître d'un instant à l'autre aussi facilement après ça. Pas encore. Il le refusait. Son regard se porta la porte ouverte de l'atelier. Elle donnait directement sur la rue où gisait la défunte. Le Veilleur était arrivé et avait prit en charge le corps abandonné par Edel. Un Silence pesant régnait entre les murs de la maison. C'était évident. Si ce n'était un cauchemar, c'était une interprétation trop vive des choses de sa part. Aurel et Sharihzad ne pouvaient pas s'être volatilisés comme ça. Mehreen ne pouvait pas avoir disparu aussi facilement. Il ne pouvait retomber dans les bras de la Solitude de cette façon. Une voix se fit entendre, paniquée. Il la connaissait rapidement pour l'avoir déjà croisé une fois. L'Ange Gardien de Mehreen.
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Mots | 1906


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Maximilien Eraël
Ven 18 Déc 2020, 22:34


La Mort qui sévit en nous

Le Veilleur fit mettre la dépouille sur une civière qu'il amena dans son atelier mortuaire. Là, il lui offrirait les derniers soins auxquels elle aurait droit avant qu'on ne libère son esprit de son corps. Exhortant de le laisser tranquille pour son œuvragre, il alluma quelques lampes à huiles, éclairant d'une douce chaleur la pièce de laquelle s'échappait des fragrances délicates, à défaut d'un silence glacial brisé uniquement par le murmure des flammes. Deux hommes, plus jeunes, l'assistaient dans son travail. Des apprentis. Ils l'appuyaient dans son travail mais le Veilleur était seul maître en ces lieux à réaliser la tâche sacrée jusqu'à ce qu'il considère que l'un ou l'autre soit prêt. Il fit signe aux deux garçons. L'un rempli deux bassines d'eau fraîche, l'autre une troisième d'eau chaude dans laquelle le Veilleur versa quelques gouttes de différentes huiles aromatiques. Dans un même temps, l'un des apprentis découvrit la défunte de son linge. Le maître se tourna vers le corps exposé, son regard s'attardant sur le visage de la jeune femme. « Même aux prises d'Ezechyel, le visage des morts peuvent se montrer des plus expressifs. » expliqua-t-il en voyant du coin de l'œil l'étonnement s'emparer du plus jeune de ses élèves. Elle était jeune également. Pourtant il ne s'en étonna pas. Il était commun qu'on lui apporte des hommes et des femmes n'ayant pas même eu le temps d'atteindre la quarantaine. Au contraire, il l'était moins qu'il croise en ces lieux un visage marqué par les rides du temps et des épreuves. Entre l'insécurité et les maladies, la population n'était pas des plus âgées, à Utopia tout du moins. Alors il commença à défaire les quelques parures qui ornaient le cou et les poignées de cette femme pour les tendre à son apprenti qui les réceptionnait sur un plateau de métal. Il ne s'y trouvait rien qui n'avait quelconque réelle valeur. Pourtant il comprit ainsi qu'elle faisait partie de cette masse populaire  peu fortunée mais qui refusait également de se priver de ce qu'elle aimait. Dans un même temps, le second jeune homme avait rejoind la table où se trouvait tout les outils du Veilleur. Il y déplia une trousse de cuir pour en sortir des ciseaux qu'il offrit à son maître une fois ce dernier ayant terminé de retirer ses bijoux à son cadavre, afin de l'en défaire de ses vêtements souillés de son sang. Ce fut seulement là qu'il découvrit la blessure et la cause la présence de ce corps en ces lieux.  Le Veilleur se saisit d'une serviette propre immaculée imbibée de l'eau fraîche qui lui fût tendue. Puis il entama le Dakma, débutant la toilette mortuaire en nettoyant la longue chevelure de jais de la défunte. Dans la seconde contenant le même liquide, il rinça le tissu des impuretés avant de le plonger à nouveau dans l'eau claire et réitérer l'opération en descendant de la tête jusqu'à la plante des pieds, s'y reprenant à deux reprises lorsqu'il eût atteint l'abdomen du corps nu, lieu de la blessure et maculé du sang coagulé. La tâche effectuée, chacun de ses deux apprentis récupéra les deux bassines d'eaux usées et les mis sur une table à part avec la serviette qui avait prit une teinte rosée. Avec un nouveau tissu, sec, le Veilleur passa sur tout le corps de la femme pour sécher l'humidité qui perlait sa peau basanée. Puis il délaissa la serviette près du récipient encore chaud. Il y posa d'ailleurs le revers de la main pour en jauger la température avant de retrouver son bureau où il y récupéra une aiguille et du fil. Ce serait une offense pour elle et ses proches de laisser cette femme éventrée de cette façon pour ses funérailles. Aussi s'appliqua-t-il a refermer la plaie en rendant au moins visible la couture.  Elle ne le serait certes pas sur son lit de mort. Ça n'enlevait en rien à la dignité qu'elle méritait. Une fois cela fait, il en coupa le fil et rendit le matériel à l'un des apprentis avant de poser à nouveau le dos de la main sur la bassine parfumée. Puis il se saisit d'une nouvelle serviette qu'il imbiba encore cette fois-ci de l'eau tiède. « Fais comme moi. » fit-il à l'attention du second, inoccupé qui se dépêchât à attraper une serviette pour la plonger dans l'eau huileuse. Puis, comme il avait nettoyé le corps de la racine des cheveux à la pointe des pieds, le Veilleur passa la totalité de la dépouille sous la serviette humide, prenant le temps d'habiller chaque parcelle de son corps de l'eau tiède et des fragrances qui s'en dégageaient avec l'aide de son apprenti. Pendant que le duo s'affairait à la tâche, le troisième alla récupérer une longue robe ample blanche qu'il posa, proprement, dans un coin à l'abris. Ils attendirent néanmoins que l'huile eut pénétré les pores de l'épiderme de la défunte pour l'habiller de sa nouvelle tenue.



Maximilien observa les hommes s'éloigner avec le corps inanimé avant de nouvellement poser son regard sur la silhouette qui était apparue il y a quelques minutes de ça. L'Ange était effondré là où se tenait à l'instant la dépouille ensanglantée. Il comprenait la douleur de l'Ange, du moins en partie. C'était pour cette raison qu'il n'aimait pas ce lien qui unissait l'Ange Gardien à l'Humain qu'il protégeait. Chacun devenait trop dépendant de l'autre à terme. Il ne niait pas qu'un Humain et son Gardien se rendaient mutuellement plus fort ensemble. Mais les affects de l'un devenaient également les affects de l'autre, et, malheureusement, jamais de façon positif. Il l'avait suffisamment expérimenté, et de bien des façons, pour en prendre conscience. Le Kaahi expira un souffle, puis se redressa pour se diriger à nouveau vers la maisonnée. Et, alors même qu'il s'y était rendu il y a quelques minutes de ça, il y découvrit un tout nouveau lieu. Son esprit avait totalement occulté la scène du crime lors de son précédent passage, marquant son esprit d'une inquiétude plus grande encore envers les nourrissons disparus. Un couteau gisait au sol au centre d'une épaisse flaque pourpre. Son regard suivi les traces de pas qui se dirigeaient, menaçantes, en direction de l'escalier. Il fronça alors des sourcils en voyant les marques vermillons peindre le mur de pierre le long de la montée qu'il escaladât avec moins de précipitations que précédemment toutefois. Il savait ce qui l'attendait. Ou plutôt, il savait qu'il n'y avait plus personne qui pouvait l'attendre alors que chacun de ses pas lui dévoilait un spectacle dont il se serait passé. Puis il s'arrêta quelques secondes devant la porte ouverte de la chambre des enfants. L'emprunte visible d'une main ouvrant celle-ci était imprimé sur le bois sec. Il laissa son pouce glisser dessus. Elle était fine. A nouveau il fronça des sourcils et tourna son regard vers la porte opposée, fermée, propre. Sa mâchoire se crispa à l'idée furtive qui lui traversa l'esprit. C'était ridicule. Cette scène lui semblait déjà si improbable, un tel scénario l'était plus encore. Il finit par pénétrer la pièce, s'avançant jusqu'aux lits miniatures. La nouvelle vision des deux couchages vide finit par le convaincre enfin sur la véracité et la finalité de ce qu'il venait de se dérouler ce soir-là. Mehreen avait été tuée et Aurel et Sharihzad avaient disparus. Un soupir lui échappa en même temps qu'une terrible migraine s'invitât. Alors il prit appui sur la commode, se massant par de petits gestes circulaires les tempes afin de faire passer, au plus qu'il lui était possible de le faire, la douleur. Son regard tomba sur deux petites statuettes de bois, ornées chacune d'une gemme. Celles qu'il avait ramené de Stenfek. Il tourna le visage vers les lits pendant quelques instants. Les draps étaient propres. Ou, pour le dire autrement, les enfants n'avaient pas été blessés. Alors, d'une main il se saisit des animaux miniatures et abandonna les lieux d'un pas rapide.

Traversant la ville, le Kaahi rejoint l'habitation de l'homme à qui Mehreen confiait ses poteries pour les peindre et les orner. Rudement il frappa à leur porte et attendit avec impatience qu'on lui ouvre. « Maximilien ? Bonsoir. Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu as besoin de quelque chose ? » l'interrogea-t-il, surprit autant de le voir que de la façon, brutale, dont il s'était annoncé. « Est-ce que vous avez vu Ashtha ? » fit-il en retournant la question, sans répondre à aucune du dessinateur ni même le saluer au préalable. « Ashtha ? La petite qui vit avec Mehreen ? » - « Oui. » - « Non, évidemment. Pas à cette heure. Pourquoi, elle n'est pas avec elle ? ». Le rouquin marqua un temps avant de répondre d'un ton grave « Non. Elle n'est pas là-bas. ». Son vis-à-vis le dévisagea d'un œil suspect. Puis, prenant appui sur l'encadrement de la porte, il se réessaya à questionner Maximilien. « Il y a un problème ? ». De nouveau, le Kaahi maintint le silence quelques instants. Il n'était pas d'humeur à annoncer une nouvelle comme celle qui venait d'arriver. Trop dans l'émotion. Trop dans la colère. Trop dans l'inquiétude. Trop dans l'impatience. Trop de tout, tout simplement. Il détourna le regard. « On en parle demain. Je dois trouver cette fille. ». Et, comme il l'aborda sans un salut, il quitta l'homme sans un au revoir, repartant à la recherche de l'orpheline. Elle avait été présente. Il en était certain. Mehreen le lui avait dit. Si elle devait venir, c'était justement pour que Ashtha soit tranquille. Il devait donc mettre la main sur elle. Il saurait ainsi ce qu'il s'est passé. Il saurait qui s'en serait prit à Mehreen et aux enfants. Mieux. Avec de la chance, elle les aurait emmené pour les sauver, et les protéger. C'est pour cela qu'il fit demi-tour chez lui. Le second lieu où il lui sembla le plus probable de trouver la jeune femme. Pourtant, il n'y trouva personne sinon le silence. Encore. L'incompréhension le gagna alors. Où pouvait-elle se cacher ? Pourquoi se cachait-elle alors qu'elle détenait les clés de l'événement ? Et même sans en avoir l'idée, ce serait un temps de gagné de ne pas avoir à lui courir après. Il se laissa finalement tomber sur la première assise venue, sa main se desserrant sur les deux figurines de bois comme ses iris glissèrent dessus. Sa mâchoire se crispa. Il pouvait y avoir une raison, dans le cas di cette saugrenue idée qui l'avait effleurée plus tôt. Finalement il ferma les yeux et se relâcha pour inspirer profondément et réfléchir où pouvait se trouver l'orpheline, se refusant à cette éventualité. Il n'obtint cependant qu'une réponse décevante : il l'ignorait. Actuellement tout du moins. Car il savait que dans les jours à venir il la verrai. Peut-être devrait-il employer cette nuit autrement qu'à la chercher finalement ? Il exhala un souffle. Trop de pensées parasites l'envahissait pour qu'il n'arrive à prendre de décisions sensées, une question revenant en boucle depuis que cette femme lui avait apprît ce qu'il s'était passé devant le cadavre de Mehreen. S'il avait participé au Fessetival, c'était justement pour permettre à Utopia de dormir plus aisément sur ses deux oreilles en offrant à la milice les moyens d'agir, mais surtout de prévenir. Et pourtant rien ne semblait avoir réellement changé, sinon que les baraquements avaient plus fiers allures à présent. Il se demandait si, finalement, tout ça avait été bien utile.
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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Jeu 14 Jan 2021, 17:19


La Mort qui sévit en nous

Une brume épaisse c'était levée, cachant l'astre brillant au-dessus d'eux et l'environnement dans lequel Maximilien  et son interlocuteur évoluaient. Dans un même temps, la conversation qu'ils étaient en train de tenir cessa, comme si le brouillard entourant le Kaahi et son vis-à-vis empêchait toute communication entre eux deux. Maximilien leva les yeux en direction de Jeriel qui revêtait une étrange couleur pâle, à l'image de son homologue nocturne, telle une Lune en plein jour. Peut-être était-ce le cas. Il reporta son attention sur son interlocuteur, invisible. Tant pis. Il tourna alors des talons, décidant de reprendre cette conversation plus tard, quand le temps se ferait plus clément. Il arqua alors un sourcil tandis que la brume se tassait devant lui comme elle prenait une sombre couleur carmin. Ses iris suivant le chemin qui s'étendait à ses pieds, tel un tapis flou dont la teinte tranchait avec le reste de l'environnement, rejoignirent une ombre qui lui semblât vouloir passer inaperçue. Un cri. Un pleure. Il résonnait comme provenant de partout. Pourtant c'était évident. Maximilien se détourna de la créature, portant son attention au lointain.

Avec un soupir, Maximilien ouvrit les yeux sur une matinée qui se dévoilait à peine. Il ne s'était pas senti sombrer dans le sommeil. Tant mieux ? Néanmoins, à peine son esprit ce fut-il éveillé qu'il commençât déjà à s'agiter de ces pensées qu'il avait abandonné lors de cette nuit. Comme il se leva, son regard se porta sur l'extérieur dont les teintes rosées de l'aube pénétraient timidement à l'intérieur de la bâtisse tandis que des réminiscences de son rêve revinrent à son esprit. Il ne s'était pas fini de façon agréable. Plus encore. L'animal. Il avait comme l'impression d'avoir déjà rêvé de la bête, il n'y a pas si longtemps d'ailleurs. L'inquiétude le saisit à la gorge. Il n'aimait pas se fier aux rêves normalement. La prémonition n'avait aucune place à ses yeux au sein de son peuple. Pourtant, cette fois, c'était différent. Cette créature était signification de mauvaise augure pour celui qui y prenait garde. Il s'en était moqué et la veille il s'était confronté à la mort. S'y confronter au lendemain de ce drame en sachant Sharihzad et Aurel disparus revêtait soudain un tout nouveau goût des plus amers. Un craquement léger résonna soudainement à l'opposé de la pièce, suivit d'un hulument aiguë. Portant son attention en direction du bruit, Maximilien marqua un temps, les sourcils froncés, avant de s'y diriger en silence, méfiant. Sur une table, dans le creux d'un large écrin où il y avait laissé ce qu'il hésitait encore être un élément de décors ou l’œuf perdu d'un animal inconnu, ne s'y trouvait plus ni l'un, ni l'autre. À la place, il y découvrait un oiseau qui tentait péniblement de se dégager de la coquille. Avec une moue étonnée, le Kaahi aida finalement l'animal qui se débattait contre sa protection pour l'en sortir. Il y découvrit alors une petite chouette, d'une vingtaine de centimètres tout au plus, qui s'ébroua les plumes avant de pousser un nouveau hulument, comme pour le remercier de l'avoir libéré de sa prison naturelle. « Bienvenue au monde. Même si ça aurait été bien mieux que tu te pointes dans trois jours. » lâcha l'Humain en poussant un soupir. Comme s'il avait que ça à faire, s'occuper d'un oisillon qui n'avait rien à faire à Utopia. Il avait déjà vu ce genre de chouette. Il y a longtemps. Avant de rejoindre le Désert. Pourtant, son regard planté sur l'oiseau, il songea qu'il ne pouvait résolument pas le jeter dehors comme ça. Alors l'animal déploya ses ailes et s'éloigna dans un bruissement à peine audible pour quitter la pièce. Maximilien arqua un sourcil en le voyant s'envoler avec tant de facilité. Tant mieux. C'était ça de moins à se soucier. Toutefois, à peine cette pensée traversa son esprit qu'un cri surprit, et connu, parvint à ses oreilles comme la chouette faisait demi-tour pour revenir vers le Kaahi et se poser sur l'une de ses ailes. « Ah ! Putain casses-toi si tu sais voler ! Je suis pas ta mère ! » fit-il en la chassant d'un revers de main, une grimace de douleur se dessinant sur son visage lorsque les griffes de l'animal s'ancrèrent dans la fine peau de l'aile. Avec un nouveau hulument, la chouette voleta quelques secondes au-dessus de son perchoir pour s'y reposer finalement. Alors Maximilien agita ses deux appendices dans une nouvelle tentative de se défaire de l'oiseau, sans succès toutefois, celui-ci reprenant également le même cirque en décrivant un large cercle autour de l'Humain avant de retrouver le cartilage plumé. Quelle casse-pieds. Son regard, agacé, se porta de la chouette à la coquille fracturée. C'était au retour de Boraür que l'œuf était apparu chez lui. Il n'avait pas été seul dans ce cas-là apparemment. Avec un soupir et la chouette ravie s'installant un peu mieux sur son perchoir, il s'avança en direction de l'intruse, la rencontrant sur le pas de porte. « Antonija ? » - « Oh ! Maximilien ! Bonjour. C'est moi qui t'es réveillée ? Désolée. » répondit-elle avec un sourire navré. Le Kaahi poussa un soupir. « Non, j'étais déjà réveillé. Qu'est-ce que tu fais ici ? » l'interrogea-t-il finalement, extirpant une moue irritée à sa Gardienne. « "Bonjour. Comment ça va depuis le temps ?" Ça te vient pas à l'esprit, non ? C'est agaçant à force. » répliqua-t-elle en s'ancrant rudement dans les émeraudes de Maximilien qui claqua la langue sur son palais. La Wun exhala un souffle. « Je suis venue prendre des nouvelles, ça faisait longtemps. C'était ouvert, alors je suis entrée. J'ai vu que tu dormais, j'en ai profité pour te préparer quelque chose. » conclut-elle plus calmement en portant son regard derrière son Protégé qui se tourna pour découvrir, sur la table basse, un petit plateau où s'y trouvait une théière et des victuailles. Il ne l'avait pas vu. « Merci. » souffla-t-il en reportant son attention sur l'Immaculée qui lui offrit un sourire tendre. « Mais je dois y aller. » ajouta-t-il alors en posant une main sur son épaule pour l'obliger à se pousser et lui laisser le passage libre. « Quoi ? » s'insurgea-t-elle en le talonnant immédiatement. « Ne me fais pas croire que c'est un hasard si tu es venue aujourd'hui. » répondit Maximilien devant la réaction de son Ange qui se pinçât les lèvres avant de répondre. « J'ai supposé ce qu'il s'était passé en apprenant le départ de Kalder, c'est vrai. Et deviné ensuite, en le voyant en arrivant. Tu étais proche de sa Protégée, n'est-ce pas ? ». Le Kaahi s'arrêta brusquement, Antonija se cognant contre son dos, surprise. « Qu'est-ce qu'il y a ? » demanda-t-elle en voyant le regard sévère et inquiet de son Protégé lorsqu'il le posa sur elle. « En fait, tu n'as pas la moindre idée de la moitié des événements. » siffla-t-il avant de se détourner d'elle, ignorant la remarque qu'elle lança au vent dans un murmure. « Mais... Fait attention à toi. ».

Tandis que l'Obstiné se dirigeait vers la caserne où il savait trouver celui ayant prit en charge le Kalabreum de Mehreen, son attention fut un instant détourné par le cri inconnu d'un oiseau. Il découvrit plus loin, volant au-dessus de la ville, un oiseau écarlate accompagné d'un second immaculé. Les suivants du regard quelques secondes, assez pour que leurs ombres se mêlent à la sienne un court instant, il s'en détourna finalement pour retrouver l'homme et le décharger de la suite de la cérémonie. « C'était donc bien de vous qu'elle parlait. » fit celui-ci lorsque le Kaahi se présenta à lui. « Comment ça ? » s'étonna l'intéressé. « Elle a prononcé votre nom avant de s'évanouir. Au choix pour appeler à l'aide ou vous dénoncer. ». Le Sainika reçu un regard noir à ce dernier commentaire qu'il balaya d'un revers de main. « Hum, pas la peine de réagir ainsi. Tant que vous êtes là, vous connaissez, hum, Ashtha ? » interrogea-t-il après une seconde d'hésitation sur le nom. « C'est une orpheline que Mehreen a prit sous son aile. Vous l'avez trouvé ? » - « Ah ! Elle a disparue elle aussi ? Décidément... » rétorqua le garde en se grattant le crâne, agacé. Probablement moins que son vis-à-vis cependant. « "Elle aussi" ? C'est votre seule réaction ? Ashtha était vraisemblablement présente hier soir. Je vous laisse tirer vos conclusions. » répliqua l'Obstiné probablement un peu trop sèchement. Le garde arqua un sourcil comme il croisait les bras. « Allez-y si vous voulez faire mon travail à ma place. Si vous pensez faire mieux. Je garde la charge du Kalabreum de cette jeune femme et je vous laisse vous débrouiller pour retrouver cette fille et ces enfants, si c'est ce que vous voulez ? ». Maximilien poussa un soupir. « Non. Ce n'est pas ce que je voulais dire bien sûr. » - « Bien, alors laissez-nous nous occuper des recherches. Quand à vous, occupez-vous d'accompagner l'esprit de la défunte pour son dernier voyage. ». Évidemment, c'était prévu. Le sien était cependant bien agité pour une telle cérémonie.

Rejoignant son domicile, Maximilien trouva sa Gardienne installée sur une chaise, penchée au-dessus d'un parchemin. « Qu'est-ce que tu fais ? » - « Une liste. De ce que j'aurai à rattraper quand je rentrerai aux Jardins. » répondit-elle posément en voyant son Protégé bien plus tranquille que précédemment. Le duo garda le silence un instant tandis que la chouette quitta enfin Maximilien pour rejoindre un nouveau perchoir. « Elle t'apprécie. » commenta Antonija en suivant l'animal des yeux. Le Kaahi ne dit rien. Curieusement, lui aussi. L'Ange sourit. « J'ai trouvé ça, sur le pas de ta porte tout à l'heure. Je n'ai pas eu l'occasion de te le donner. » ajouta-t-elle en reportant le regard sur lui pour lui tendre une bande de tissu repliée et ficelée, semblant emballer quelque chose. « Qu'est-ce que c'est ? » - « Je ne sais pas. Je ne l'ai pas ouvert. ». Se saisissant du petit colis, et après un regard sur Antonija, Maximilien ouvrit le paquet, y découvrant des mèches de cheveux. Certaines étaient brunes et lisses. D'autres, de même, étaient à l'inverse bouclées. Quant aux dernières, elles étaient d'un roux éclatant. Son cœur manqua un battement. « Qu'est-ce que c'est ? » interrogea la Wun devant la réaction de son Protégé. « Ashtha. » souffla-t-il les poings serrés. L'Ange ne comprit pas exactement ce qu'il voulait dire par là. Elle comprit seulement que c'était important. « Est-ce que je peux t'aider en quoi que ce soit ? Les nouvelles peuvent bien attendre je pense. » reprit Antonija en posant un œil peiné sur le rouquin comme elle se relevait. Il marqua un temps, se plongeant dans le jade apaisant des iris de la Wun. Alors il exhala un souffle. « Merci d'être là. » lâcha-t-il enfin, un sourire éclatant sur le visage de l'Immaculée en ricoché à ces mots. « J'ai bien quelque chose à te demander, oui. S'il-te-plaît. ».




Elle n'aimait pas à les laisser seuls. Elle ne voulait pas les laisser seuls. Mais elle était partie trop précipitamment. La seule chose qu'elle avait emmenée c'était un linge pour les couvrir et qu'ils soient à l'aise. Mais elle n'avait ni de quoi s'hydrater, ni de quoi se nourrir, que ce soit les enfants ou elle-même. Et puis, elle avait quelque chose à faire. Avec un pincement de lèvre, elle glissa une dernière œillade vers les bébés qui avaient enfin finis par s'endormir. Normalement ils étaient à l'abri. Et puis, en théorie, elle n'en aurait pas pour longtemps. Ainsi, fermant la porte derrière elle, Ashtha se faufila furtivement à travers les ruelles, se mettant sur le qui-vive à mesure que ses pas la rapprochait de la demeure de Maximilien. Elle prit alors une profonde inspiration et se dirigea rapidement à l'entrée de la bâtisse où elle déposa une pièce de tissu épaisse. Puis, un rapide regard autour d'elle, et elle fit demi-tour pour retrouver le couvert des ombres des bâtiments jusqu'à l'habitation de Mehreen où elle comptait récupérer le nécessaire qu'elle avait laissée pour les enfants. A quelques pas du lieu, elle marqua un temps. Il y avait encore du monde. Elle pensait qu'ils seraient déjà tous partis. Non, apparemment. A l'évidence, elle devrait trouver au moins de quoi se rationner ailleurs. Le reste, elle verrai plus tard. Posant un œil sur la trace de sang maculant le sable, un souffle désolé lui échappa. « Pardon... » murmura-t-elle avant de tourner les talons.

Réveillée par les doux rayons matinaux et, surtout, les appels des bambins, l'orpheline s'affaira à leur préparer leur repas avec ce qu'elle avait put trouver, pour ne pas dire voler, à savoir quelques fruits qu'elle réussie à peu prêt, et avec peine, à réduire à l'état de purée. Un sourire tendre aux lèvres, elle était ravie qu'ils acceptent la denrée ainsi de sa part. Une part d'elle s'en voulait toutefois. Car elle avait peur. Elle avait peur d'assister à l'Ezokmara, qu'on ne lui enlève les petits, qu'ils se retrouvent seuls, qu'elle aussi le soit. Elle avait peur que Mehreen ne se décide à la punir en la voyant à son Kalabreum alors qu'elle avait été l'artisane de sa mort. Un voile sombre tomba sur son visage. Puis, un rire enfantin résonna à ses oreilles levant cette obscurité. Elle se tourna vers Aurel, à l'origine de ce débordement de joie, pour lui offrir un sourire. Alors son estomac se noua. C'était terrible comme il lui ressemblait. Trop. Lui qui était aussi fautif qu'elle ne l'était à ses yeux.
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Maximilien Eraël
Dim 24 Jan 2021, 20:29


La Mort qui sévit en nous

Discrètement, Antonija profita des Derniers Sacrements pour glisser la mèche brune délaissée par Maximilien plus tôt, et qu'elle eût vivement récupérée après ça, auprès de la défunte, dans le creux de la main de celle-ci, à l'abri du regard de son Protégé. Un frisson lui parcouru l'échine au contact de l'épiderme glacée contre sa peau. Toutefois c'était nécessaire. Elle ignorait pourquoi il en voulait tant à cette fille. Il ne lui avait rien dit. Ça ne lui plaisait pas. Mais dans ses moments-là, elle savait que le confronter c'était aller droit dans le mur. Il n'y avait juste qu'à attendre que son esprit s'apaise un peu. Un éclat dans le coin de son regard attira son attention. Elle déglutit et chercha dans un réflexe salvateur le bras de son Protégé auquel se raccrocher alors que ses iris tombèrent sur la torche. Maximilien, sentant sa Gardienne se rapprocher, suivi son regard, et esquissa un mince sourire, comme il l'enjoint à prendre du recul en l'accompagnant de la main. Chacun avait son démon. Il restait toutefois plus simple de tuer ce démon que de tuer sa peur du démon. Ainsi, pour cette fois jouerait-il le protecteur tandis que la Wun vint se cramponner à son bras, fermant les yeux à l'instant même où les flammes embrassèrent le corps étendu. C'est également à ce même instant que Maximilien vit une silhouette se dessiner plus loin, au-delà des flammes, presque à l'entrée de la ville, et surplombée de deux oiseaux qu'il avait déjà vu. « Ashtha ? » - « Quoi ? ». Un vif sentiment le poussa à aller trouver la jeune fille. C'est ce même sentiment qui le fit rester sur place. D'autant que rien ne l'assurait non-plus qu'il s'agissait bien d'elle. Elle était loin et les vagues successives de chaleurs du Désert et du bûcher ne rendait pas l'horizon des plus net. Pourtant une part de lui en était pour ainsi dire certain, ce qui avait de quoi le ronger intérieurement. Aussi, comme pour le soulager de cette inaction dans laquelle il se trouvait contraint, Kao - le nouveau nom de la chouette ayant définitivement trouvée refuge auprès de Maximilien - s'envola en direction de la silhouette. « Maximilien ? Qu'est-ce qu'il se passe ? » réitéra Antonija, son regard rivé au sol à échapper à la rage du feu. L'intéressé se tourna vers sa Gardienne. « Rien. » répondit-il après un court silence. « Et toi, pourquoi tu es venue avec ta phobie ? » l'interrogea-t-il en reportant son attention sur le corps de Mehreen. L'Ange ne répondit pas immédiatement. C'est après quelques secondes silencieuses et un pincement de lèvres que les mots se libérèrent. « La solitude ne te va pas bien. ». Alors le Kaahi, surprit par ces paroles, posa ses iris smaragdines sur sa Gardienne en détresse et pourtant toujours attentive à son Protégé.

Les dernières flammes s'étouffant dans la braise rouge, Maximilien fixait ces dernières s'assombrir une à une à chaque fois que la chaleur les abandonnaient. « Et maintenant ? ». L'écho du silence se répercuta à la question de l'Ange qui le ponctua en s'enfermant à son tour dans un mutisme lourd. Toutefois elle put lire le tracas sur le visage de son Protégé. C'était un euphémisme. Il n'avait pas l'esprit à partager quoi que ce soit, même un verre pour échanger sur le temps jadis. Il ressassait ce rêve et les enfants toujours disparus. Il craignait ce report de leur recherche - omettant tout à fait que ce n'était pas le cas, mais il n'était pas impliqué, ce n'était donc pas pareil - aussi nécessaire soit-il, car il ne faisait selon lui que diminuer les chances de les retrouver. Les retrouver vivants. Il ne voulait pas devoir organiser un autre Kalabreum, encore moins pour des enfants. Encore moins pour les siens. Il ferait tout pour que cela n'arrive pas. Son regard dériva sur Antonija. Il comprit ses mots précédent. C'était pour ça qu'elle était là, qu'elle était restée et qu'elle lui tenait compagnie. Pour limiter, a minima atténuer ce "tout". « Anto. » l'interpella-t-il alors. « Qu'est-ce qu'il y a ? » répondit-elle en se tournant vers lui. « Jusqu'à quand tu as prévue de rester ? » - « Je l'ignore. Je resterai le temps qu'il faudra. Pourquoi ? » - « Pour rien. ». En même temps qu'il rétorqua ceci, le Kaahi glissa une œillade sur sa Gardienne. Là, il vit briller dans son regard ce qu'elle contenait et cachait habilement derrière sa voix douce et ses gestes apaisants. Son propre ressenti. Alors il exhala un souffle. L'Empathie, ce devait être insupportable. « Je ne sais pas comment tu fais pour avoir la force de toujours supporter les maux d'autrui. ». La surprise marqua le visage de l'Immaculé avant qu'elle ne comprenne où il voulait en venir. Alors un sourire se dessina sur son visage fin. « Je ne pense pas que ce soit une question de force, plutôt une question de mentalité. Plus l'existence est difficile, mieux on supporte les peines et mieux on jouit des plaisirs. Tu devrais le comprendre. » ponctua-t-elle en allant chercher le regard de son Protégé.

La nuit avait fini par tomber. Le silence était lourd ce soir encore. Appuyé contre le mur extérieur, Maximilien fixait le ciel, illuminé par la pleine Lune et ses étoiles rendant les ténèbres bien plus claires et dessinant des ombres fantomatiques immenses sur un sol presque blanc. « Tu as des nouvelles ? » demanda Abel après avoir porté la petite amphore à ses lèvres. « Non. » répondit d'un ton neutre l'ailé avant de se saisir de l'amphore tendue. « J'ai cru voir Ashtha tout à l'heure. » ajouta-t-il de même avant de boire à son tour une gorgée de la boisson. « Ashtha ? C'est vrai qu'elle n'était pas là, c'est étonnant. T'es sûr de toi ? » - « Non. » conclu rudement le rouquin. Un silence pesant s'éleva entre les deux hommes qui portèrent le regard aux cieux. Un oiseau rouge prit son envol depuis une habitation reculée. « Depuis hier il survole la ville. Ca a quelque chose d'effrayant. ». Maximilien ne dit rien. Il l'avait également vu survoler la silhouette de celle qu'il avait supposé être l'orpheline. Qui plus est, depuis ce même instant, Kao agissait pour ainsi dire de la même manière. « Ce ne sont pourtant pas les oiseaux qui sont annonciateur de mort. » commenta le Kaahi en posant l'amphore au sol. « Certes. » fit Abel en se redressant face au geste de son vis-à-vis. « Essai de te reposer. » - « Bonne soirée. ». Et, tandis qu'il abandonnait son comparse, retournant à l'intérieur de sa demeure, Maximilien trouva Antonija à proximité de l'entrée. « Ce n'est pas bien d'écouter aux portes, tu sais. » - « Je sais. » rétorqua-t-elle simplement sans détacher son regard de son Protégé qui exhala un souffle. Pire qu'un geôlier.

Le visage en appui sur le poing, Maximilien fixa longuement l'œuf sur le bureau. Il avait été trouvé chez Mehreen, aux côtés de deux autres dont la coquille était, elles, brisées et vides. Un soupir, puis il se leva et traversa la demeure. Sur le chemin, il vit Antonija dans le riad, allongée sur un fauteuil et un livre reposant sur la poitrine. A l'évidence, Harabella avait gagné dans sa lutte contre le sommeil. Dans son cas, il sortait encore victorieux de cet affrontement avec les Aetheri nocturnes. Les événements de la journée et de la nuit passée ne cessaient de repasser en boucle dans son esprit. Récupérant un drap et reprenant le livre qu'il posa sur la table à côtés, il recouvrit le corps frissonnant de l'Ange avant de s'éclipser. Il devait vérifier quelque chose. Aussi, quittant l'habitation, il se laissa guider par les oiseaux. C'était possiblement une théorie ridicule et farfelue. Mais pourquoi pas ?  Après tout, ces oiseaux survolaient d'abord la ville avant de se concentrer sur une seule et unique habitation. Pourtant il n'eut l'occasion de vérifier sur place cette hypothèse. Au détour d'une ruelle un éclat d'argent survint dans son champ de vision. Assez rapidement pour le surprendre. Pas assez vif néanmoins pour que la lame le perfore comme son assaillant l'aurait espéré. Reculant d'un pas, Maximilien se saisit du bras de son agresseur, l'arrêtant dans son geste assassin, pour finalement lui tordre le poignet de façon à le forcer à lâcher l'arme dans râle douloureux. « Tu peux me dire ce que tu fous ?! » interrogea-t-il l'orpheline dans une exclamation de colère. « Lâche-moi ! » se contenta-t-elle de répondre avec autant d'agressivité en tentant de se défaire de l'étreinte comme un animal sauvage prit dans un collet. « Ashtha ! » insista Maximilien, renforçant sa prise sur le poignet de la jeune femme qui exprima la chose avec une grimace. Alors elle ancra un court instant son regard dans celui du Kaahi, le temps d'un moment de rébellion « Tu me les enlèveras pas ! Je te laisserais pas me les enlever ! Je les abandonnerai jamais moi ! Pas comme elle ! Pas comme toi ! » s'insurgea-t-elle, sachant pertinemment qu'il se souciait bien plus des enfants que de son sort à elle. « Qu'est-ce que... ». Cette fille avait simplement perdue la tête en fait. « Où sont-ils ? » demanda le rouquin sèchement. Elle ne répondit rien, se perdant dans la contemplation du sol. « Où sont-ils ?! » réitéra-il en haussant le ton. « Maximilien ! ». Les deux Humains portèrent leur attention en direction de la voix. « Inutile de te montrer si rude. » le sermonna son Ange apparue de nul part. « Je croyais que tu dormais toi. » - « C'était le cas. Jusqu'à ce que je me réveille et que je vois que tu avais disparu. ». Elle se tourna vers l'orpheline, l'observa puis reprit. « Tu ne diras rien, n'est-ce pas ? ». La jeune Humaine se détourna du regard de Jade de la Vertueuse, se satisfaisant dans son mutisme. Un sifflement agacé échappa alors à Maximilien. « Rends-toi bien compte de ce que tu as fais. Tu les as déjà abandonnés par ton acte, Ashtha. » conclu--t-il en la lâchant rudement avant de tourner les talons. « Qu'est-ce que tu as voulus dire par là ? » questionna Antonija à ses côtés après s'être éloignés de quelques pas. « Qu'elle a enlevée une Enfant des Cieux, et que ce ne sera pas sans conséquences. » - « Comment ça ? ». Maximilien ne dit rien observant plutôt les alentours jusqu'à trouver ce qu'il cherchait. « Attends-moi, j'en ai pour deux minutes. » fit-il à l'Ange avant de se diriger vers un Garde plus loin. Antonija surveilla à distance avant de reprendre la route lorsque son Protégé la rejoint à nouveau, le Garde s'éloignant de l'autre côté. « Qu'est-ce que tu lui as dit ? » - « Peu importe. ».

Appuyé contre l'entrebâillement de la porte, Maximilien lançait des bouts de viandes à la petite chouette qui se régalait de ce repas avant de revenir sur l'épaule du rouquin qui jetait alors un nouveau morceau plus loin. « Tu devrais aller te coucher. Le jour se lève dans quelques heures à peine. » fit Antonija derrière lui. « Et toi alors ? » rétorqua le rouquin d'une voix neutre sans se tourner. L'Ange ne répondit rien. Alors qu'il s'apprêtait à jeter un nouveau morceau carné, le geste du Kaahi fut interrompu par un mouvement plus loin qui l'interpella. Tandis qu'il se redressa, la chouette s'approcha des mains de l'Humain pour y picorer le repas y restant jusqu'à ce qu'il ne délaisse tout au sol comme il se dirigea vers un homme approchant. « Aurel ! » s'exclama-t-il en s'emparant du garçonnet à moitié endormi qui lui fût tendu pour l'envelopper dans ses bras, Antonija prenant soin de Sharihzad. « Comment vous avez su où ils se trouvaient ? » l'interrogea l'un des Gardes qui les lui avait ramenés. « Les oiseaux. Ces piafs sont de vraies sangsues. » répondit-il en en désignant les animaux qui atterrirent à l'instant à leur pied. Il parlait en connaissance de cause. Le soldat haussa des épaules. « Et la fille ? ». Les hommes dévisagèrent la Vertueuse un instant avant de lui répondre. « Elle sera jugée pour ses actes et punie en conséquence. » répondit l'un avant de faire demi-tour. Un flottement suivi avant que la Wun ne reprenne. « Punie en conséquence... Tu ne peux rien faire pour l'aider ? » demanda-t-elle à son Protégé en se tournant vers celui-ci, se doutant que le sort de l'orpheline serait peu enviable. Enserrant l'enfant contre lui avec tendresse, Maximilien tourna les talons, sans offrir de réponse à sa Gardienne. Non, il n'y avait rien à faire. Pas pour ce qu'elle avait fait.
©gotheim pour epicode


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