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 [Q] - Les racines de la Fleur du Mal

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 06 Déc 2020, 16:26


Les racines de la Fleur du Mal


Intrigue : Mimi a trouvé un objet capable de la transformer en Mäh Jii Qaal ! Elle en fait part à Didi et en découvre la magie avec lui.


Didi gambadait dans la bibliothèque. Il allait de rayon en rayon. Bien sûr, sa petite taille l’empêchait de voir les livres du haut des étagères. Heureusement, des échelles lui permettaient de grimper ici et là. Il n’était pas très habile et, généralement, une fois arrivé en haut de l’outil, il était pris d’un soudain vertige qui l’empêchait de descendre. C’est ce qu’il se produisit. « Ohé ? » appela-t-il. Heureusement, le vieux monsieur qui tenait l’endroit avait l’habitude. Cet enfant n’apprenait rien : il voulait toujours grimper, alors même que son ascension se terminait à chaque fois par de la peur et des larmes s’il ne l’entendait pas à temps. « Excusez-moi ? » Une vieille femme venait d’apparaître devant lui. L’enfant devrait attendre un peu. « Oui ? » « Je cherche un livre spécifique. Visions et transgressions du dogme du palpable d’Ezio Ferësh. Est-ce que vous pourriez m’aider ? » « Très certainement. »

« Ohé ? » Didi tenta de se contorsionner pour voir si quelqu’un arrivait. Il fut vite rattrapé par son vertige et, finalement, décida qu’il était préférable de rester bien cramponné à son échelle. « Je suis làààà ! » dit-il, sans chercher à élever plus que ça la voix. Il était partagé entre sa détresse – qui était moyenne s’il ne bougeait pas – et le fait qu’il fût dans une bibliothèque. Le temps passant, il commença à désespérer et à sangloter presque silencieusement. Soudain, sans qu’il ne s’y attendît, son corps fut décollé de l’échelle par une force mystérieuse qui le tira en arrière doucement, avant de le reposer au sol. L’enfant se retourna. Il n’y avait rien. Sa petite main se tendit et entra en contact avec quelque chose. Ses yeux s’écarquillèrent. « Euh… Il y a quelqu’un ? » demanda-t-il. Il n’eut pour toute réponse qu’un souffle chaud sur le visage. Malgré son inquiétude, il s’autorisa un petit sourire. « Merci ? » Il n’était pas sûr. Il avait l’impression d’assister à un phénomène unique, pris entre la peur et l’émerveillement.

« Ah te voilà Didi ! » La voix du bibliothécaire venait de lui arriver, depuis son dos. Celui-ci, un Orisha plus expérimenté, regarda l’enfant, puis la créature qui se trouvait à côté de lui. « Ah non hein ! » s’exclama le vieil homme en faisant sursauter le garçon. « Ce satané bouffeur de livres est revenu ! Vraiment ! Tu as déjà des milliers de feuilles à manger chez moi ! Tu exagères ! » « Bouffeur de livre ? » Le professionnel regarda le rouquin et soupira, visiblement peu enclin à lui donner la suite des explications. L’animal n’était pas méchant, il était même très gentil. Seulement, il se nourrissait presque exclusivement de papiers. « Je m’occuperai de ça plus tard. Tu vas bien Didi ? » L’enfant, contrarié de ne pas avoir de réponse, fit la moue, avant de répondre. « Je ne suis pas Didi. Moi c’est Mimi. » Le bibliothécaire ricana. « N’essaye pas de me raconter n’importe quoi. Je sais que tu es Didi. » « Comment tu sais ? » « Je le sens. » Difficile de tromper un Orisha. Dommage.

« Bon mais c’est quoi un bouffeur de livre ? » demanda le garçon, en trottinant derrière l’adulte. Personne ne lui avait vraiment jamais parlé du Monde Invisible. C’était un concept nouveau de l’Ère de la Conciliation. La découverte de ce Monde était encore incertaine. Beaucoup d’Orisha savaient qu’il y avait des créatures que les autres peuples ne voyaient pas. Eux-mêmes avaient été aveugles à leur présence avant d’acquérir le Troisième Œil. Le problème était que toutes les créatures invisibles n’étaient pas bien intentionnées. Elles appartenaient à un autre Monde et se déversaient parfois ici et là. Plusieurs explorateurs avaient été envoyés dans le Monde Invisible. Certains n’étaient jamais revenus. Tout ceci était trop récent. Les générations présentes et futures devraient se charger de découvrir tout ça. Lui était trop vieux et son principal souci était ce bouffeur de livre. Il s’en accommodait. Il lui avait même réserver une pièce remplie de papiers chez lui. Le problème c’est que, bien sûr, il préférait les livres de la bibliothèque. « Tu apprendras ça plus tard. Regarde, ta sœur est là. » Les deux enfants se ressemblaient tellement et étaient si colorés que c’était à se demander s’il n’était pas en pleine hallucination.

Mimi s’avança vers son frère. « Pssst Didi ! » « Quoi ? » « J’ai trouvé un truc ! » « T’as trouvé quoi ? » « Attends, viens, je vais te montrer. Pas ici. » Elle regarda le bibliothécaire. Elle le trouvait de trop, visiblement. Celui-ci rigola. Les enfants et leurs petits secrets, vraiment.

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Mitsu
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Mitsu
Lun 07 Déc 2020, 17:57


Les racines de la Fleur du Mal



« C’est quoi ? » demanda Didi, en suivant sa sœur. Elle l’avait empoigné par la main et avait gambadé à l’autre bout de la bibliothèque. « Chut ! Pas encore Didi ! C’est un secret ! C’est très mystérieux ! » murmura la gamine. Elle regarda autour d’elle, avisa des tables de travail et entraina le rouquin à sa suite, sous l’un des bureaux. Là, elle le regarda. « Alors ? » redemanda-t-il. « C’est très bizarre. » « Mimi ! Si c’est encore pour faire genre alors qu’il n’y a rien, t’es qu’une grosse débilos ! » « C’est toi le débilos ! » « Non, t’es encore plus grosse débilos que moi ! » déclara-t-il, avec un sourire. « T’es le plus gros débilos toi-même ! » dit-elle. Ils éclatèrent de rire. Ils jouaient souvent à qui était le plus gros débilos. Parfois, leurs répliques n’avaient ni queue ni tête. Ils se traitaient de patates douces, de panais ou de carottes. Les adultes, généralement, étaient attendris par le phénomène. Eux n’étaient pas sérieux. « Je t’aime plus grand que l’Univers mais parfois c’est un petit Univers tellement t’es un gros débilos ! » ajouta Mimi. « Bon tu me le montres ton truc au lieu de dire n’importe quoi ? » « Attends roo ! »

L’enfant amena sa main jusqu’à sa besace. Elle était remplie de bric-à-brac. Mimi en avait toujours une sur elle. Les Ætheri seuls savaient ce qu’elle mettait à l’intérieur, tellement il y avait de choses. Parfois, elle trouvait un objet par terre et le ramassait pour le fourrer dedans. On ne le revoyait que des lunes plus tard, quand elle le retrouvait par hasard en cherchant un autre élément. Les enfants avec lesquels ils jouaient parfois disaient que les besaces de Mimi contenaient de fabuleux trésors. Elle en était fière et adorait entretenir le mystère. Sa langue sortit de sa bouche, alors qu’une expression concentrée apparut sur ses traits. « Huuuuuuuummmmm… » fit-elle, en continuant sa recherche. Sous ses doigts, il y avait plein de formes : des sphères, des triangles, des ronds, des rectangles. Les matières étaient aussi très différentes les unes des autres. Elle passa ses doigts sur un papier qui se froissa encore plus qu’il ne l’était au préalable. « Crotte. » déclara-t-elle. « Tu y arrives ? Qu’est-ce que tu peux bien avoir là-dedans ? » Le sac était aussi large qu’elle. Il ne pesait pas bien lourd, étant donné qu’il y avait pas mal de papiers roulés en boule, des vieilles cartes au trésor, des dessins, et des choses légères. « Ah ! » finit-elle par déclarer, en refermant sa paume sur la chose. Elle la tira du sac et la posa par terre.

Plusieurs minutes plus tard, les deux enfants regardaient toujours l’objet. C’était une broche, noire et rose foncé. Mimi était la plus hypnotisée. Il lui semblait qu’une voix étrange l’appelait depuis l’objet. Didi finit par la regarder. « Tu as trouvé ça où ? » « C’est un drôle de monsieur qui me l’a donné. Ses vêtements étaient exactement de la couleur de la broche… Il m’a dit qu’elle m’était destinée. » « Et tu as fait confiance à un inconnu ? Tu sais ce qu’on nous a déjà dit ! » « Mais… » « Il n’y a pas de mais Mimi ! Si ça se trouve, c’est dangereux ! » Ses yeux bleus vinrent se poser de nouveau sur le bijou. Il y avait cette voix, encore, ce chant étrange, qui semblait l’appeler depuis l’intérieur même de son nouveau bien. « Je me demande à quoi il sert… » murmura-t-elle, pensive. « Je ne sais pas. » fit-il en prenant l’objet. Il le secoua, comme s’il s’attendait à ce qu’il fît un bruit particulier. Il ne se passa rien du tout. « Tu devrais le jeter. On ne sait jamais. » « Quoi ? Mais non Didi ! » « Ou alors, essaye de le revendre ? Au marché ils t’en donneraient peut-être pour un bon prix ? On pourrait s’acheter des caramels après ! » « Tu ne penses qu’à manger ! Débilos va ! » « Manger, c’est la vie ! Si on ne mange pas, on meurt ! » « T’es sûr de ça ? » « Bah oui ! » « Bah moi je dis que les grands ils disent ça que pour qu’on mange nos épinards ! » « Berk les épinards ! » fit-il, une grimace apparaissant soudainement sur son visage.

749 mots

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Mitsu
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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Lun 07 Déc 2020, 21:49


Les racines de la Fleur du Mal



Didi était en train de jouer sur son lit. « Tu es encore en train de regarder cette broche ? » demanda-t-il, après avoir remarqué que sa sœur était plongée dans sa contemplation. « Mimi ? » ajouta-t-il, après un moment de silence. Elle n’avait même pas répondu, signe qu’elle était vraiment concentrée sur sa tâche. « Hum ? » « Qu’est-ce que tu fais ? » « Je ne sais pas trop… C’est vraiment étrange. » « Tu verras demain sinon… » « Hum. » fit-elle, en se déplaçant vers la porte fenêtre. Elle grimpa sur une échelle et se retrouva sur le toit. Didi n’aimait pas passer par là. Il préférait monter au grenier et parcourir les marches de l’escalier qui menait à la trappe. Comme le toit était plat et l’ouverture au milieu du plafond, il n’y avait pas de risques. Il la regarda filer, soucieux. Qu’est-ce qui lui prenait, tout à coup ?

Mimi s’assit en tailleur, avec sa broche entre les mains. Elle avait un pressentiment étrange. Toute personne plus intelligente aurait senti que les choses allaient bientôt changer dans son existence. Elle, se contentait d’un sentiment diffus, indéfini. Elle ne savait pas quoi faire de ce qu’elle ressentait et se contentait de se murer dans le silence, à l’écoute des voix qui lui semblaient provenir du bijou. Plus le temps passait, plus elle avait l’impression de percevoir des mots, puis une phrase. « Les racines du mal… » chuchota-t-elle. Elle leva les yeux vers la Lune Blanche. Les étoiles étincelaient dans le ciel. Elles ne chantaient pas pour elle mais peut-être que des Rehlas, ailleurs, en déchiffraient la mélodie. Elle ignorait tout de ce peuple. « La fleur du mal… » continua-t-elle. C’était comme une certitude, quelque chose de profondément ancrée qu’elle était trop petite pour comprendre. Elle finit par se relever et leva l’objet vers la dame blanche, dans les cieux. Celle-ci était ronde et éclairait le monde d’une douce lueur argentée. « Que les racines du mal fassent de moi une fleur empoisonnée. » chuchota-t-elle, en se laissant guider par la magie qui l’hypnotisait.

Une seconde passa avant que l’environnement ne devînt noir. Les ténèbres englobèrent tout. Le bruit d’une goutte d’eau retentit. Mimi regarda en dessous d’elle et contempla l’onde ainsi créée. Dans ce décor sombre, il était possible de voir les cercles parfaitement. Le mouvement se propagea. Des bâtiments de nacre s’élevèrent autour d’elle, si blancs qu’ils en étaient éblouissants. Les vêtements qu’elle portait jusqu’ici furent gommés par un vent glacial qui la laissa pourtant de marbre. Elle ne regardait plus le sol à présent. Ses yeux étaient fixés sur le firmament. Ses cheveux poussèrent jusqu’à atteindre ses genoux. Ils furent réunis et attachés en queue de cheval. Une robe cintra sa taille, avant que le tissu lâche de celle-ci ne s’enroule autour de ses jambes afin de former une combinaison. Il s’étira au niveau de son buste pour former une veste qui retomba sur ses fesses en queue de pie. Elle resta sans bouger quelques secondes. Un bruit sourd retentit, venu de l’autre bout de l’environnement. Sur le passage d’une hallebarde noire au reflets rosés des bâtiments s’effondrèrent. Des cris retentirent dans le silence glacé de la nuit, des cris d’individus inexistants, perçants, horribles. Mimi tendit la main et l’objet vint s’y nicher. Elle tourna sur elle-même, propageant l’air de la Destruction. La matière qui formait les habitations commença à s’effriter, emportant avec elle tout ce qui avait été construit. Le ciel était sombre. La Lune Blanche, ici, n’avait plus aucun droit. Un fin sourire mauvais apparut sur les lèvres de la nouvelle Mäh Jii Qaal ; effrayant venant d’une enfant. Seule, au milieu du néant, elle murmura. « Échos. » Le son se répercuta, loin, avant que l’ensemble de la mise en scène ne disparaisse.

Sur le toit, Mimi tomba sur les genoux dès que son corps retomba sur le sol. Avait-elle flotté ? Que s’était-il passé ? L’enfant regarda ses mains : elles étaient gantées. Elle tenait une arme dans sa main droite. « Mais… » chuchota-t-elle. Elle attendit quelques secondes, incertaine. Le mal n’avait pas encore pris ses racines. Elle n’était qu’une petite fille. Il se développerait avec le temps. La graine venait juste d’être plantée. Elle ne demandait qu’à être arrosée et à éclore, pour donner une fleur empoisonnée.

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