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 [Q] - Représailles Partie II | Isahya

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 2357
◈ YinYanisé(e) le : 03/04/2020
◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Dim 15 Nov 2020, 13:33

[Q] - Représailles Partie II | Isahya Fm3t
Représailles
Partie II



Partenaire : Isahya
Intrigue/Objectif : Suite directe de ce rp



Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 8
- Force : 9
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
Encore sous les effets de mon dernier repas, je ne protestai pas quand Isahya me repoussa à l'intérieur. Temporairement docile, je laissais passer ses critiques. Je n'avais cure de son mécontentement et je la regardais s'affairer d'un air las autour du cadavre de la Sorcière blonde. J'aurais bien fait une sieste maintenant que j'étais repu. Je savais qu'une fois ayant retrouvé mes esprits, le remord allait m'assaillir car j'avais tué une personne a priori innocente. Je chassais cette pensée de mon esprit, essayant de me convaincre que par sa nature, Mireille n'avait rien de candide. Ca s'était senti dans le goût de son sang d'ailleurs.
Légèrement agacé à présent par ses piques incessantes, je rétorquais sans cacher l'irritation dans le timbre de ma voix. «À quoi d'autre vous attendiez-vous en envoyant un Vampire encore jeune avec une écervelée dans un endroit reclus ? Nous trouver en train de jouer aux cartes ? Vous êtes plus stupide encore que je ne le pensais.» J'étais tenté de la laisser se débrouiller avec le corps raidissant de la blonde et je croisais les bras en la regardant avec hauteur alors qu'elle persistait à râler. Vieille mégère avant l'heure. Je soupirai en la voyant essayer de traîner un tapis. Elle était tout simplement exaspérante. Je vins l'aider mais sans y mettre tout mon coeur, je dois l'avouer. Du bout des doigts, je repliai un coin du tapis sur le visage de feu Mireille. Son visage reviendrait-il me hanter plus tard lorsque je ferai le décompte des raisons pour lesquelles j'étais pathétique ? J'espérais que non. La Soif réveillait toujours mes pires instincts, tout comme Isahya pouvait le faire ou Laysa et je me sentais glisser de plus en plus sur le chemin tortueux des ténèbres, chaque pas en avant me faisant abandonner un nouveau pan de mon ancienne vie pour endosser cette peau de suçeur de sang.
Je fus coupé dans mes joyeuses pensées par la Sorcière qui se jeta soudainement dans mes bras. Par pur réflexe, je la soutins en lâchant une exclamation de surprise. «Que...» Je fronçais les sourcils et m'apprêtais à la repousser quand une voix inconnue s'approcha dangereusement par la porte entrouverte. L'homme qui discutait se tut en les apercevant et je me figeais. Une aura froide et implacable l'entourait et je frissonnais, possédé par le sentiment que la situation nous échappait. Ce gigolo serait une autre paire de manche, rien à voir avec Isahya ou sa copine. Par précaution, je choisis de garder la brune contre moi, elle pourrait peut-être faire bouclier s'il décidait de s'en prendre à nous. Ou bien je pourrais la jeter contre lui pour le distraire pendant que je m'enfuirais ? J'envisageais toutes les options à ma portée quand il reprit la parole. Je sentais Isahya trembler contre moi et je réalisais que je n'en menai pas large non plus. Dissimulant mon trouble, je la ramenais vers moi d'une main sur ses hanches quand elle tenta de s'écarter et la dissuadais de faire quoi que ce soit en plongeant dans ses yeux mauves et en secouant la tête.
Ne sachant pas quoi répondre au nouveau venu, je préférais garder le silence pour ne pas aggraver notre cas et le laisser constater par lui-même de la scène qui se passait sous ses yeux. Il semblait trop intelligent pour que nous puissions le tromper. Je sentis mon mal-être croître quand le Sorcier s'approcha de nous, il me faisait penser à un serpent, précautionneux mais prêt à frapper au moindre doute sur nos intentions. Je serrai les dents toutefois en le voyant se saisir du menton d'Isahya, de quel droit se permettait-il de la toucher ? Heureusement, le contact fut bref et je sentis mes canines retrouver leur taille normale dans ma bouche. Tel un chien fou, je lui aurai arraché la main s'il était allé plus loin, même si après réflexion, j'aurai perdu la vie par la même occasion. Je n'arrivais pas encore à mettre de mots sur les sentiments qu'Isahya, et Bae avant elle m'inspiraient, je savais juste que je voulais être le seul à pouvoir les toucher. Aussi épuisante pouvait être Isahya, je voulais être sa seule source d'ennui et réduire le reste de son entourage à néant. Mes envies pourtant, n'étaient pas cohérentes avec mes capacités, me causant une énorme frustration qui me fit grincer des dents. Comme pour confirmer le cheminement de mes pensées, le Sorcier fit appel à sa magie et j'ouvris des yeux ronds devant la nonchalance avec laquelle il se débarrassa du corps de Mireille. Comment avait-il fait ça ? Il y avait tant de choses que j'ignorais encore, comment espérais-je faire une différence dans ce monde ? Le gouffre entre le Sorcier et nous était abyssal et je restais figé devant la démonstration de ses pouvoirs. Je tressaillis à son ton impératif et, une fois n'est pas coutume, je ne râlais pas à devoir suivre l'ordre de quelqu'un. J'avais hâte de quitter sa compagnie et je sentais qu'Isahya ne tenait pas non plus à papoter autour d'un thé avec cet individu.
[Q] - Représailles Partie II | Isahya Zktc
De retour chez les Leone, je sentis la contraction qui raidissait mes épaules se détendre enfin et je me laissais tomber dans un fauteuil dans l'entrée. Ce n'était qu'un effet de mon imagination mais je ressentais toujours les dents de l'horrible monstre sur mes épaules. J'avais cru ma dernière heure arrivée mais le Sorcier s'était simplement montré clément et prévenant. Deux mots qui sonnaient étranges associés à cet homme. Je le jalousais un peu, aurais-je un jour la même présence magnétique, la même puissance ? En attendant, il me fallait réfléchir à quitter Isahya pour rejoindre Laysa. Cette dernière était montée se changer, visiblement chamboulée elle aussi et je restais pensif. Je ne pouvais pas encore la quitter avec ce maudit maléfice. Il ne servait à rien de quitter La Dévoreuse si c'était pour retomber exsangue aux portes de la ville, sans la moindre force pour continuer. Quelle sale emmerdeuse. Soudain en colère, je montais à mon tour les marches qui menaient aux chambres pour retrouver la Sorcière et la convaincre de retirer son sort. Le visage sombre, les yeux rougeoyant, je savais que je ne ferais pas la même impression que le Sorcier aux cheveux roses à la brune mais je pouvais essayer. Je fermais les yeux, laissant toute la contrariété et la frustration des derniers jours remonter à la surface, laissant la noirceur de ma nature embraser mon coeur. Ma silhouette s'habilla d'une brume sombre qui semblait en modifier les angles. Je comptais la menacer de la tuer si elle refusait d'accéder à ma demande. Si elle mourrait, je serais libéré dans tous les sens du terme, non ?
Sans prendre la peine de frapper, je claquais la porte de sa chambre avant d'y pénétrer, cherchant Isahya des yeux, le regard mauvais. La brune était dos à moi, occupée à plier soigneusement sa robe sur son lit, n'offrant que la vision de son dos nu. Un peu surpris, je me repris rapidement, ce n'était pas comme si ce genre de choses m'affectait à présent et je l'interpellais d'une voix sèche. «Nous avons laissé un sujet en suspens plus tôt dans la soirée, il me semble. Votre ridicule maléfice, je vous prierai de le lever. Vous n'aimeriez pas ce que je vous ferai sinon.» Je m'approchai d'elle au fur et à mesure que je parlais, ignorant sa mine offusquée. «Ne faites pas cette tête, n'est-ce pas pour ça que vous m'avez jeté ce sort ? Pour que je sois toujours près de vous ?» Nous étions plus proche que la décence, déjà sévèrement détériorée par sa petite tenue, l'aurait voulu mais j'espérais la troubler suffisamment pour qu'elle mette fin à son maléfice. «Alors ?» insistai-je, un léger sourire en coin arquant mes lèvres.


1368 mots | Message I


[Q] - Représailles Partie II | Isahya Aoyv
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Mer 25 Nov 2020, 22:55



Représailles

Thème.

Sur le chemin du retour, la jeune femme s’était murée dans le silence. Sans que sa conscience n’y songeât vraiment, ses jambes la guidèrent mécaniquement vers la maison. Comme un chiot apeuré, le Vampire la suivait à la trace. Lorsque la porte de sa demeure se ferma enfin, elle serait volontiers tombée à genoux pour éclater en sanglots. Impitoyable maestro, l’effroi dirigeait le rythme de ses pulsations cardiaques. Pendue à ses variations comme un funambule à son fil, elle tâchait de ne pas perdre son calme. La présence de son acolyte l’empêcha de s’effondrer. En vérité, Isahya ne comptait plus les nuits passées à pleurer sur l’oreiller. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas cédé au public _ ou du moins, pas sans s’être miraculeusement isolée. Quelles que soient les circonstances, elle devait garder la face. Aussi vulnérable qu’une brindille, elle choisit néanmoins de monter à l’étage, sans un regard pour Dorian. S’il le souhaitait, il avait toute liberté de franchir le seuil et de disparaître dans la nuit ; elle n’avait pas la force de l’en dissuader. Une fois parvenue dans sa chambre, elle se jeta sur son lit. Des secousses ne tardèrent pas à agiter ses épaules. Son caractère n’était pas assez noir pour qu’elle appréciât une telle frayeur. Durant quelques minutes, elle s’abandonna à ses tourments. Lorsque le visage de leur sauveur cessa de danser devant ses prunelles, elle sécha ses larmes et se redressa. Il fallait oublier cette épouvantable soirée. Pour en chasser le souvenir, elle jugea que se débarrasser de sa robe l’aiderait.

Désormais en petite tenue, la brune jeta un regard vers le miroir qui jouxtait son bureau. Son reflet lui arracha un soupir. Elle n’avait jamais aimé son allure. Un visage peu harmonieux, une peau trop flasque, un corps blafard aux marques voyantes. Si elle les avait voulus témoins de sa foi, ses tatouages lui rappelaient quelquefois l’abomination qu’ils dissimulaient. Darius avait-il pris plaisir à la faire souffrir, ce jour-là ? Perdue dans ses pensées, elle se pencha pour plier son vêtement ; son père détestait que ses affaires soient froissées. Un claquement la fit se retourner. Horrifiée, elle vit le Vampire s’approcher d’elle sans honte. Bien que minime, une aura sombre émanait de lui. Manifestement, il était de très mauvaise humeur. Pourtant, elle ne s’effraya pas. À la manière d’un enfant pris sur le fait, elle bégaya. « V-Vous… Vous... » La honte colora ses joues. Offusquée, elle se couvrit vainement de ses mains. Personne ne l’avait jamais vue en lingerie. Que son mari ne soit pas le premier à la trouver ainsi était tout bonnement impensable. Ne faisait-elle pas un cauchemar ? Malgré la colère qui grondait en elle, le trouble rendait sa voix hésitante. « Si vous voulez que je vous libère, commencez par sortir d’ici. On ne demande pas des faveurs aux dames quand elles ne sont pas habillées. Vous avez les manières d’un paysan. » Les pommettes en feu, elle s’extirpa de la proximité que lui imposait le brun, et récupéra à toute vitesse sa tenue nocturne. Maladroitement, elle l'enfila. Le contact de la flanelle l'apaisait.

Se parer d’un semblant de décence permit à la jeune femme de retrouver son assurance. À présent que Dorian l’avait vue de la sorte, elle ne pouvait plus le laisser partir. Il lui fallait gagner du temps et trouver le moyen de le faire taire. Avant de répondre à sa demande, elle se dirigea vers sa coiffeuse. Ses doigts se saisirent d’un peigne en nacre. Elle tremblait. Les dents de l’outil mordirent sa chair. « Malheureusement, je ne peux rien faire ce soir. Une malédiction ne peut être levée tant que la lune est haute. Et au cas où l’idée vous viendrait de me tuer, sachez que vous vous viderez de vos forces jusqu’à succomber à votre tour. » La perspective de succomber sous les crocs du Vampire encourageait la Sorcière à mentir avec conviction. Une moue dégoûtée déforma ses lèvres. De sa main levée, elle déroba sa silhouette à sa vue ; elle se découvrait un talent d’actrice insoupçonnée. « Croyez-moi, je n’ai aucune envie de m’encombrer de vous plus longtemps. Nous devrions aller nous coucher. Le sommeil nous délivrera l’un de l’autre. » En outre, elle avait besoin de récupérer. Les évènements des derniers jours l’avaient épuisé, et elle rêvait de s’enfouir sous les draps. « Puisque je vais vous rendre votre liberté, vous pouvez dormir sur le canapé. Prenez donc de quoi vous couvrir. » Serviable, elle ouvrit le placard face à la fenêtre et lui tendit une couverture en laine. Pour éviter toute protestation, elle le poussa vers la porte. Alors qu’elle le congédiait, elle détourna les yeux. Qu'il pose son regard sur elle lui donnait l'impression qu'il la déshabillait. « Vous ne m’en voudrez pas si je ne vous souhaite pas de beaux rêves. » Sans ajouter le moindre mot, elle referma le battant au nez du brun et tourna précipitamment la clef dans la serrure.

Lorsque le jour se leva, la jeune femme descendit les escaliers sur la pointe des pieds. Un outil métallique entre les mains, elle se retenait de siffloter gaiement. L’obscurité lui avait porté de sages conseils, et elle comptait bien les suivre. Parvenue au salon, elle observa un instant le Vampire. Il s’agitait dans son sommeil. Ravie de ce constat, elle fit appel à toute sa concentration. Avec précaution, elle accrocha la moitié de l’objet à un tuyau qui menait l’eau de la cuisine aux égouts. Malgré sa discrétion, un tintement résonna dans la pièce. Heureusement, le brun ne revint pas à lui. À la hâte, elle souleva sa main et le menotta. Quand il se réveilla enfin, Isahya le salua d’un ton guilleret. « Bonjour, Dorian. J’espère que vous avez bien dormi. » Assisse en face de lui, elle étalait tranquillement de la confiture sur des tartines. Elle ne mangeait du sucre que pour les grandes occasions. Les rideaux ouverts, dans le couloir, dissipaient légèrement la pénombre de la pièce. « Vous savez, on trouve toujours des réponses dans les prières. Ethelba m’a soufflé de merveilleuses idées. » La Mère du Chaos ne manquait jamais d’offrir son soutien aux siens lorsque des offenses devaient être réparées. Si les aptitudes de la brune ne lui permettaient pas d’accomplir des miracles, il fallait bien commencer quelque part. Le Vampire serait son premier sujet d’expérience. « Est-ce que vous saviez que même si on coupe les membres d’un insecte, ils continuent à gigoter quelques secondes sous l’action des nerfs ? » Inspirée, elle croqua dans sa biscotte. Une fabuleuse journée s’annonçait.

1 076 mots

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Astriid
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Astriid
Sam 28 Nov 2020, 20:41

[Q] - Représailles Partie II | Isahya Fm3t
Représailles
Partie II





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 8
- Force : 9
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
Allongé sur le canapé, je fixai les rainures du plafond, laissant mes pensées divaguer et se repasser en boucle les derniers évènements. Dès que je sentais la colère et la frustration monter et transformer le sang en lave dans mes veines, j'inspirais profondément en fermant les yeux. Je m'étais conduit comme un imbécile plus d'une fois à cette stupide soirée. Avec un soupir, je plaquais mes mains sur mon visage pour frotter mes yeux, ennuyé par mon attitude, par cette cruche de Sorcière, par cette ville qui puait le rat mort, par Laysa qui m'abandonnait à mon sort. La vie, cette sale race. Nouveau soupir. Je revoyais les joues rougies et les yeux brillant de honte et de colère mêlées d'Isahya plus tôt dans la chambre. Mijaurée. Elle n'était pas mieux que cette blonde que j'avais tuée. Enfin au moins, ça faisait une Sorcière de moins. J'aurais voulu arracher le visage de la brune avec mes propres ongles tant sa malédiction me frustrait. Elle bluffait peut-être mais je ne pouvais pas prendre le risque.
En grommelant, je me tournais sur le côté mais même en position fœtale, le sofa se révélait trop petit pour moi. Toute cette situation était burlesque, vraiment. Sauf qu'elle ne m'amusait pas. Même l'atmosphère glaciale de Merhoneän me manquait. La nuit était déjà bien avancée quand nous étions rentrés, pourtant je ne ressentais pas l'envie de dormir malgré une intense fatigue qui changeait mes membres en plomb. Irrité, je ne faisais que remuer, cherchant une meilleure position. J'abandonnais finalement l'espoir de trouver le sommeil et balançait mes jambes pour me remettre en position assise, faisant craquer ma nuque en jurant. Mes yeux furent attirés par une bibliothèque dans un coin de la pièce et la curiosité prit le dessus sur mon irritation. Qui savait ce que je pourrais découvrir dans les ouvrages conservés par les Leone. Quelque noirs secrets que j'espérais pouvoir utiliser contre elle si la chance me souriait. J'en pris un au hasard et m'installais à moitié allongé dans le sofa pour le feuilleter. J'eu d'abord une moue déçue car non, il ne s'agissait pas d'un livre rapportant tous les méfaits ou terribles secrets de la Sorcière mais un simple manuel expliquant comment invoquer toutes sortes d'horreurs. Peu désireux de me lever à nouveau pour essayer un autre livre, je me plongeais dans la lecture de quelques chapitres qui se révélèrent plus intéressants que prévu. Ce fut seulement quand l'aube darda sa faible luminosité dans la pièce que je sentis mes paupières s'alourdir et le livre s'échappa de mes mains pour tomber sur le sol, m'abandonnant à mes cauchemars.
[Q] - Représailles Partie II | Isahya Zktc
Je m'éveillais comme à mon habitude, les membres raides et les yeux soudain grand ouverts avec l'impression que je chutais dans le vide. Laissant les battements de mon coeur s'apaiser, je pris conscience que je n'étais plus seul. Je jetais un regard noir à la brune. Non je n'étais pas du matin. Je n'étais ni de l'après-midi ni du soir ni de rien du tout. En fait j'étais perpétuellement grognon. Je grognai en entendant mon cou craquer, malmené par la position que je lui avais imposé pour dormir. L'odeur de la confiture me donna la nausée et je notais quelque chose d'anormal en me redressant sans la saluer en retour. Je baissais les yeux sur la chaîne à mon poignet et laissais plusieurs secondes de silence passer. Juste le temps de laisser mourir la vague de rage qui faisait luire mes prunelles puis je lâchais en observant mes ongles l'air de rien. «Et comment espérez-vous que je sois un esclave efficace si vous m'attachez ainsi ? Ou peut-être espériez-vous me contraindre à l'immobilité pour faire une peinture de moi ? Je sais que vous commencer à m'avoir en affection mais je vous promet de vous laisser des souvenirs plus permanents avant de partir.» Je laissais son imagination se charger de deviner de quoi je parlais. J'aurai pu l'asticoter sur le fait que ces menottes auraient pu être utilisées à bien meilleur escient mais je n'étais pas d'humeur à la faire rougir. Du coin de l'oeil, je surveillais la luminosité qui s'immisçait dans la pièce et je reculais imperceptiblement. La chaîne tinta aussitôt et je grinçais des dents. J'allais saigner cette vache maigrichonne, je le jurais à Lubuska. «Vous comptez m'amputer ? Et pour quoi faire ? Seriez-vous cannibale ?» Certains Sorciers l'étaient. Et peut-être quelques démons, j'avais entendu parler d'une démone très intéressante qui s'essayait à une cuisine des plus raffinée. Si l'idée était alléchante, faire partie du menu l'était moins et j'avais du mal à imaginer Isahya essayait de me manger, la vision que j'eus était assez comique. Mais la garce pouvait bien cacher son jeu, je ne pouvais pas lui faire confiance. «Après tout, je savais bien que vous ne m'aviez pas fait kidnapper pour rien. Je me demandais qu'est-ce que vous me réserviez à charge de revanche. Votre attitude presque gentille à mon égard cachait donc bien quelques fourberies. Je pensais pourtant m'être excusé. Je vous ai même rendu service à cette soirée en vous débarrassant de la blonde et en étant votre cavalier. Quelle ingratitude, vraiment.» Je me penchais pour rattraper le livre qui était tombé dans la nuit pour le reposer sur la table, laissant mes doigts caresser la couverture en cuir vieilli. «Vous savez, si vous le vouliez, vous pourriez être une aussi grande Sorcière que l'homme d'hier soir. Je pense qu'il s'est inspiré d'invocations similaires avec son monstre mangeur de cadavres. Je pourrais peut-être vous aider, je cherche aussi à améliorer mes compétences magiques.» Transition ? Pour quoi faire ? «Sauf si vous tenez réellement à me goûter.» Ajoutai-je avec un sourire en coin. Qu'elle essaie donc. Je lui tordrai le cou comme un lapin. Il n'y avait qu'un seul goûteur dans cette pièce.


1036 mots | Message II


[Q] - Représailles Partie II | Isahya Aoyv
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Dim 29 Nov 2020, 18:42



Représailles

Thème.


L’imaginaire en ébullition, la Sorcière dégustait sa tartine. Porteuse de conseil, la nuit lui avait porté les murmures de la Mère du Chaos. Il lui fallait châtier le Vampire pour son offense de la veille. Qu’un homme qui n’était pas son mari restât en vie après l’avoir vue en petite tenue était inenvisageable. À défaut d’avoir les neurones fleuries en matière d’assassinat, elle comptait bien prendre son temps. Avant toute chose, elle comptait bien plonger ses doigts dans les orbites du brun pour lui arracher cet arrogant regard. Un second couteau, entièrement propre, reposait sur la table. Jamais elle n’avait eu l’occasion de décrocher des yeux ; elle craignait qu’ils ne se détachent pas si aisément, et en cas de problème, la lame lui serait d’un grand secours. Certains n’auraient pas manqué de lui faire remarquer l’inutilité de s’encombrer d’un serviteur aveugle : il était de toute manière un piètre esclave. En dépit de ses obscures intentions, la réaction de son prisonnier la déstabilisa. « Une peinture ? » Le prendre pour modèle, les canines plantées dans la gorge de Mireille, ne lui aurait pas déplu. La suite de ses propos déclencha chez elle un incontrôlable fou rire. Comment diable pouvait-il penser qu’elle l’appréciait ? « Ne vous méprenez pas. Ce qui me plaît, c’est de chercher la meilleure façon de vous torturer, et de la mettre en place. Vous n’êtes qu’une distraction, rien de plus. » Loin des convenances et des protocoles chers à son peuple, jouer avec lui avait quelque chose de rafraîchissant. La spontanéité de leurs échanges était reposante.

Achevant son petit-déjeuner, la jeune femme écouta les élucubrations de Dorian au sujet de son régime alimentaire. Avec précaution, elle s’empara de sa tasse de thé et en but une longue gorgée. L’amertume du breuvage apaisait les sombres pulsions qui, depuis le réveil, venaient la démanger. « Ce n’est pas parce que vous aimez mâcher la chair d’un corps encore vivant que c’est le cas de tout le monde. Certains ont des goûts plus distingués. » Parmi ses congénères, quelques-uns possédaient des papilles gustatives détraquées, et elle espérait sincèrement ne jamais être invitée à leur table. Le souvenir d’une conversation entre Darius et Grand-Mère lui revint en tête : elle n’aurait pas été surprise de découvrir que la vieille chouette consommait ses semblables. Lorsque son interlocuteur mentionna son enlèvement, elle manqua recracher sa boisson. « Vous pensez sincèrement que j’aurais eu les moyens de vous faire kidnapper ? Navrée, mais vous ne devez votre position qu’à vous-même. » En vérité, avant de croiser sa silhouette rabougri au marché, elle avait presque oublié leur précédente rencontre. Les mauvaises expériences avaient tendance à ne pas s’attarder dans sa mémoire ; sans cette faculté à oublier, elle aurait depuis longtemps visité les chambres froides d’un asile. Amestris ne pardonnait pas les fragilités. Attirées par la vision d’un ouvrage qui appartenait à son père, les prunelles d’Isahya se reportèrent sur son interlocuteur. « J’espère que vous avez le coeur bien accroché. On ne plaisante pas avec ce genre de magie. » Par chance, elle ne possédait pas la puissance nécessaire pour que les conséquences d’une invocation soient réellement graves _ ou du moins le croyait-elle.

Réjouie par la perspective d’apprendre de nouveaux sortilèges, la brune débarrassa la table en vitesse. Avant de retourner à sa place, elle ferma les rideaux de la pièce. La lumière semblait déranger le Vampire ; après avoir passé plusieurs jours dans la cave, il peinait sans doute à s’habituer aux rayons du soleil. Incapable de lire dans la pénombre, elle sortit des bougies d’un placard. « Puisque vous avez eu l’idée, je vous laisse choisir. Si ça ne me plaît pas, je laisserai la créature vous manger. » Bien qu’elle n’accordât pas sa confiance au jeune homme, elle doutait qu’il choisisse une invocation qu’ils ne pourraient maîtriser. Toutefois, l’appréhension nouait son ventre ; loin de posséder la puissance que lui prêtait l’instigateur de l’expérience, elle ne provoquait habituellement que des étincelles noircies. Conjuguer leurs forces leur permettrait-il seulement d’obtenir un résultat ? S’il comprenait que la malédiction n’était que poudre aux yeux, elle avait la certitude qu’il la viderait de son sang sur-le-champ. Pendant que le brun faisait son choix, elle craqua une allumette et illumina les mèches. Quand le livre atterrit finalement entre ses mains, elle écarquilla les yeux. « Vous êtes sûr ? Il ne faudra pas vous plaindre si ça tourne mal. Les esprits sont rarement bienveillants. » Le Vampire ne manquait pas d’ambition. Un frisson sur la chair, elle le délivra de son entrave et s’installa en tailleur. C’était la première fois qu’elle mêlait son pouvoir à celui d’un autre ; elle espérait sincèrement que le salon n'exploserait pas. César avait horreur du désordre. Imaginer la colère de son paternel l'empêchait de se focaliser sur le véritable danger : ils allaient jouer avec le feu.

Face à Dorian, elle jugea nécessaire de lui délivrer un avertissement. Quand bien même ils se montraient inconscients, ils devaient rester sérieux. Ils ne pouvaient savoir à l’avance ce que donnerait l’association de leurs magies. L’ouvrage trouva place entre eux. « Vous devez lire en même temps que moi. Si l’un de nous se trompe, je ne garantis pas notre sécurité. » Tracer une rune de protection aurait sans doute été plus sage ; ses neurones n’étaient pas assez vifs pour y penser. Le sortilège supposait un sacrifice. Craignant que le crime de la veille ne suffise, Isahya s'entailla profondément la main et demanda au Vampire de faire de même. Apeurée et concentrée à la fois, elle lui saisit les mains un peu trop fermement. Leurs gouttes de sang se mêlèrent. D’abord maladroitement, leurs lèvres se mirent à remuer. « Maître des morts, Toi qui anéantis, Toi qui d’une caresse fait ployer la vie, Ouvre la porte à ceux qui errent, Élargis le passage pour ceux enfouis sous terre. Fais trembler les étoiles. Lève le voile. » Des volutes timides chatouillaient leurs extrémités. Sans se décourager, ils continuèrent leur psalmodie. À mesure que les mots prenaient forme, l'atmosphère refroidissait. L’enthousiasme déforma la bouche de la jeune femme en un sourire conquis. Invoquer le secours d’Ezechyel en compagnie de quelqu’un n’avait rien de comparable à ce que la solitude lui offrait. Alors qu’elle croyait que la magie ne s’éveillerait jamais, quelque chose se produisit. La conscience de la Sorcière disparut, chassée par l’invasion d’une indésirable. Une voix douce, qui ne lui appartenait pas, rompit leur litanie. « Bonjour, mon petit bout. » D’un blanc laiteux, ses yeux fixaient le vide.

1 072 mots

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Astriid
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Astriid
Mer 02 Déc 2020, 13:40

[Q] - Représailles Partie II | Isahya Fm3t
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Partie II





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 8
- Force : 9
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
Me torturer, disait-elle ? Je laissais échapper un rire incrédule. De nous deux, c'était bien moi qui avait fait couler son sang. Son déni était abyssal. Si c'était comme cela que les Sorciers torturaient leurs esclaves, je voulais bien réserver une position à vie pour le rester. Pour autant, j'étais curieux de voir jusqu'où le mal qui rongeait son coeur pouvait aller pour me nuire. Quoi qu'elle puisse prétendre, elle n'avait que peu tenté d'atteindre à ma vie mais une part de moi voulait la voir s'embraser de haine et de cruauté. Matière brute comme moi, je souhaitais, à l'instar de la vision offerte par mon rêve, arpenter le chemin tracé pour nous à ses côtés. Le songe avait parasité mon esprit et m'empêchait de la tuer pour en finir une bonne fois pour toute avec cette mascarade.
Les paupières baissées, je l'écoutais sans vraiment lui prêter attention. La voir s'offusquer était amusant jusqu'à un certain point et j'avais trop peu dormi pour en sourire. Toutefois, qu'elle se défende à nouveau d'être à l'origine de mon état m'intrigua et je relevais les yeux pour sonder ses traits. Je n'avais pas besoin d'utiliser ma magie pour comprendre qu'elle ne mentait pas. Vu sous cet angle, c'était en effet ridicule qu'elle déploie tous ces efforts pour un Vampire de bas étage comme moi. Peu désireux de m'étendre sur cette gênante déconvenue, je pris le parti de ne pas lui répondre. Face à ses recommandations, je levais les yeux au ciel. Nos magies raciales n'avaient pas pour but de faire éclore des fleurs ou de soigner un chaton, ça allait de soi qu'il allait falloir être prudent. Feuilletant l'ouvrage à nouveau pendant qu'elle s'agitait dans le salon, je laissais mes prunelles parcourir les schémas et les intitulés des invocations. Délaissant les créatures trop grosses ou qui possédaient trop de dents et de griffes à mon goût, je faillis me laisser tenter par l'invocation d'un petit être avec des oreilles aussi grandes que celles des Elfes, une peau grisâtre et plissée et un long nez sournois. Un sourire se logea dans le creux de mes lèvres en imaginant le carnage qu'il ferait chez les Leone. Laissant l'instinct guider mon choix, je tournai les pages jusqu'à m'arrêter au chapitre sur les esprits. Un franc sourire étira mes lèvres. «Essayons ça. Ce ne doit pas être si difficile d'invoquer quelque chose d'immatériel et ça pourrait être amusant.» Soudain excité par l'idée d'essayer quelque chose de nouveau, je la pressais de s'installer et lire les instructions.
«S'ils étaient bienveillants, il n'y aurait aucun intérêt, Isahya.» Soufflai-je, d'un ton rendu sec par l'impatience. Je me retiens de mentionner le fait que l'ont pourrait peut-être même se faire entendre de sa très chère Ethelba mais jugeais plus sage de ne pas l'asticoter à nouveau sur ce sujet. Elle se serait encore comportée comme une folle et je n'avais pas la patience pour ça. «Vous ne vivez donc jamais dangereusement ? Votre vie doit être bien ennuyeuse. Je crois que je vais vous manquer quand je ne serais plus là.» Elle m'agaçait avec ses multiples mises en garde et je commençais réellement à questionner son identité raciale. Je soupirais au regard noir qu'elle me lança. «Très bien, très bien, je me concentre.» Je levai ma main jusqu'à mes canines pour y entailler la chair fine, tentant d'ignorer l'odeur maintenant familière du fluide vital d'Isahya. Le sang coula aussitôt, dessinant des striures sanglantes sur mes poignets et des gouttes s'écrasèrent sur le sol. J'avançais les bras vers la Sorcière pour joindre mes paumes aux siennes. Un léger frisson me parcourut quand nos sangs se mêlèrent et je détournais le regard pour dissimuler mon trouble. D'une voix basse mais claire, je commençai à lire la formule en me calquant sur le rythme de la Sorcière.
Une brise fraîche qui n'avait rien de naturel vint caresser mon front perlé de sueur. Je sentis les poils sur ma nuque se dresser et l'obscurité se fit pesante, enveloppante, étouffante. Mêmes mes yeux habitués peinaient à voir plus loin que le cercle formé par nos silhouettes. La pression des mains d'Isahya se relâcha sitôt le rituel achevé et j'allais l'interroger quand ses ongles pénétrèrent soudain dans ma chair, s'agrippant comme des serres. Je grimaçais et regardais autour de nous pour y chercher un brouillard, une silhouette à peine visible, quelque chose quand une voix douce reconnaissable entre mille, celle qui me hantait et m'obsédait, m'interpella. Le visage d'Isahya avait pris un teint crayeux et seules ses lèvres s'animaient. Mal à l'aise, je sentis une sueur froide descendre le long de ma colonne vertébrale. «Ce n'est pas drôle, Isahya.» La Sorcière était incapable d'humour mais, dominé par la peur, toute rationalité m'avait quitté et j'étais trop troublé pour réfléchir correctement. «Qui est Isahya ?» Vibrante de colère, la voix réveilla des souvenirs enfouis, oubliés. Un poing qui faisait mine de vouloir me frapper, un rire alors qu'elle renonçait à m'en vouloir, le goût de ses lèvres pour me faire pardonner. La gorge nouée par l'émotion, je baissais les yeux, incapable de prononcer le moindre mot, refusant de faire face. «Tu as changé.» Finit-elle par observer sur un ton plus doux. «Je suppose que c'était inévitable après ce qu'il s'est passé.» L'amertume teintait sa voix et je crus déceler de la déception. «C'est arrivé, c'est tout. Ca ne sert plus à rien de regretter.» J'étais sur la défensive malgré moi. Bien qu'étant le premier à me châtier sur tous les choix désastreux que je m'étais imposé, je trouvais trop cruel qu'elle me jugeât. Toutefois, je ne souhaitais pas me disputer avec son esprit et je repris sur un ton douloureux. «Tu me manques, tu sais. Je n'arrive pas à t'oublier, peu importe l'énergie que j'y met. J'ai songé à mettre fin à ma vie. Plus d'une fois. Crois-tu que je pourrais te rejoindre ?» Je m'étais légèrement enthousiasmé au fur et à mesure que les mots s'échappaient. Maintenant que j'avais une chance de pouvoir parler avec la défunte, j'y voyais un signe, un espoir que tout n'était pas vain et que je retrouverais ce bonheur perdu et si me suicider était la solution, je serais ravi de me mettre à exécution. «Non. Non je ne crois pas. Tout est... flou, c'est à peine si j'ai conscience de moi et de ce qui m'entoure et je...» Je vis le front d'Isahya se plisser, comme en proie à un intense effort et je me penchais en avant, inquiet. «Suna ?» «Il y a quelque chose qui...» La bouche d'Isahya prit un pli mauvais, comme je lui en avais rarement vu et sa tête retomba soudain en avant, comme si la vie l'avait abandonnée. Un froid glacial régnait à présent dans la pièce et je vis de la glace se former lentement sur la table. Les chandelles s'éteignirent sur un vent invisible, nous plongeant dans le noir complet. Je sentis plus que je ne vis la Sorcière reprendre conscience sur un brève inspiration tandis qu'un rire pernicieux résonnait tout autour de nous, comme venant de partout à la fois. Trop chamboulé pour réagir, je demeurais figé sans bouger comme si l'immobilité pouvait ramener l'esprit de Suna. J'avais besoin de réponses, j'avais besoin d'entendre sa voix à nouveau. C'était nécessaire, presque autant que boire du sang, la frustration me submergea et un grondement animalier monta en moi et mes canines râclèrent sur mes autres dents dans un crissement sinistre.


1368 mots | Message III


[Q] - Représailles Partie II | Isahya Aoyv
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Mar 08 Déc 2020, 18:52



Représailles

Thème.


Cueillie par la brutalité d’un retour à soi, la Sorcière demeurait immobile. Les paupières grandes ouvertes, elle avait contemplé des souvenirs qui ne lui appartenaient pas. Insensibles aux tourments qu’elles faisaient naître, des centaines d’images avaient empli ses rétines. Une déferlante l’avait propulsée dans une mémoire inconnue, et, retranchée dans les profondeurs de son être, elle n’avait pu que regarder. Les premières flammes au bout de ses doigts. Les fours de la boulangerie. Les éclats de malice dans les yeux de ses amis. Les jeux dans les champs. Les jours heureux. Le sourire de Dorian. Tout avait changé, ce jour-là. D’une pulsation plus vive que les autres, son organe vital s’était épris de lui. Alors, son quotidien avait connu une chaleur différente. La vie à deux. Les rires, les disputes, les retrouvailles. Durant des mois, la lumière dans ses prunelles avait éclairé ses pas. Et puis, le malheur. Le froid avait peu à peu envahi ses membres, comme si, inévitablement, le brasier qui lui offrait son énergie s’étouffait. Elle se souvenait de la rudesse du matelas contre son corps fatigué, de la certitude que la mort lui tendait les bras, et des remords de ne pouvoir emporter dans la tombe les pleurs du brun. Réminiscences et sentiments tempêtaient en elle. Lorsque l’esprit fut arrachée à son hôtesse, celle-ci manqua s’effondrer comme un pantin de bois. Un liquide salé coulait sur les joues d’Isahya. Son cœur mis à nu avait battu au rythme de celui d’une autre contemplant le visage de son aimé. La cruauté d'un rire lui chatouilla les oreilles. Une odeur de pain brûlé persistait dans la pièce.

Sans dire un mot, la brune s’arracha à son immobilisme. Comme un fantôme, elle rejoignit le couloir sur la pointe des pieds _ craignant que l’esprit de la morte ne remarquât son éveil, ou pire, que le Vampire ne la serra contre lui _, et pénétra dans la cuisine. Mécaniquement, elle versa de l’eau dans la théière et la déposa sur un réchaud. Les extrémités tremblantes, elle craqua une allumette. Ses yeux se perdirent dans la contemplation de la flamme. Dire qu’il l’avait vue presque nue, et qu’elle pensait à la chaleur de ses bras ! Lorsque l’eau eut suffisamment chauffé, elle la versa dans les tasses. Des feuilles de thé flottaient à la surface. Sans réfléchir, elle rouvrit l’entaille dans sa main et laissa le sang s’écouler. De retour dans le salon, elle tendit le récipient à Dorian. « Puis-je vous proposer une boisson chaude ? » De crainte de rougir, elle n’osa pas le regarder. Une vague de colère monta en elle. Comment pouvait-elle imaginer que sa possession ait été le fruit du hasard ? Il s’agissait sans l’ombre d’un doute d’une manigance de plus. Comment osait-il lui jouer un tour pareil, après qu’elle lui eût accordé un éclat de sa confiance ? « Votre tentative de vengeance est à votre image : pitoyable. » Dégoûtée d’avoir succombé à son manège, la jeune femme vomissait son mépris. Comment avait-elle pu imaginer que mêler sa magie à celui du butineur conviendrait aux Aetheri ? Les lèvres pincées, elle s’excusa auprès de ces derniers. Sans doute la projection avait-elle été le juste châtiment pour son imprudence.

Malgré les politesses qu’ils s’envoyaient courtoisement à la figure, la réaction du Vampire ne ressemblait à rien de ce à quoi il l’avait habituée _ pour autant qu’il fut possible de parler d’habitude en quelques jours. Les sourcils froncés, elle le questionna dédaigneusement. « Qu’avez-vous donc à grogner comme une bête ? Être un esclave n’est pas assez dégradant pour vous ? Voulez-vous que je vous jette dans la boue auprès de vos frères les pourceaux ? » Néanmoins, la curiosité prit l’avantage sur la méchanceté, et, du coin de l’œil, elle contempla son visage torturé. Peinée de le voir ainsi affligé _ d’où venait l’effroyable tendresse qui lui broyait les neurones ? _, elle passa presque affectueusement sa main dans sa chevelure d’ombre. Debout à ses côtés, elle poussa le vice jusqu’à appuyer sa tête brune contre son propre corps et demeura quelques instants silencieuse. « J’ai versé un peu de mon sang là-dedans, pour vous redonner des forces. Buvez. » Toute animosité envolée, elle l’aida à se relever pour qu’il prenne place sur le canapé. Ses émotions lui donnaient la nausée. S'il se fendait d'un commentaire désobligeant, elle le traînerait à la cave et le laisserait y moisir. « Je ne sais pas si c’est une pratique commune, mais je pense que la chose aurait du succès. Est-ce que, chez vous, il existe des boutiques de gâteaux ou de friandises à l’hémoglobine ? Je suis sûre que les vôtres apprécieraient beaucoup de se mettre des sucettes sanguines sous la dent. Il y aurait là de belles opportunités financières. » Ses divagations l’empêchaient de penser à la proximité d’un homme qu’elle n’aurait pas dû vouloir consoler. Prise entre la compassion et la tristesse, elle récupéra plus loin un livre, ainsi qu’une couverture de laine qu’elle disposa avec prévenance sur leurs genoux. Désormais muette, elle s’abîma dans une lecture factice, remontant l’ouvrage suffisamment haut pour que son camarade ne découvrit pas la supercherie. Elle ne retenait ses larmes qu'à grand-peine, rendue courageuse par un orgueil de façade ; elle voulait s'effondrer, et ne jamais le revoir. Cette affaire la perdait. D’humeur câline, le chat de la maison sauta sur les cuisses de Dorian.

868 mots

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Sam 12 Déc 2020, 18:51

[Q] - Représailles Partie II | Isahya Fm3t
Représailles
Partie II





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 8
- Force : 9
- Charisme : 7
- Intelligence : 7
- Magie : 7
Comme la flamme d'une bougie qui s'effiloche face à un souffle insistant, je sens ma conscience qui lutte pour rester à flot. La magie reprend son dû et la fatigue transforme le sang en plomb dans mes membres. Pourtant, rien de tout ça ne m'importe car toutes mes pensées sont focalisées sur la voix de Suna dont j'entend encore l'écho dans la pièce. La frustration de réaliser que son esprit a rejoint les limbes noircit mon champ de vision et mes doigts se crispent sur le tissu de mon pantalon. Ce n'est pas juste. Quelque part, j'aurais préféré ne pas avoir pu lui parler et continuer mon deuil bon gré mal gré. Je me sens comme une esquive dans la tempête, à lutter pour que mon chagrin ne me submerge pas. Je ne pouvais pas laisser mes barrières s'abaisser alors que je n'étais pas seul, chez moi, en sécurité. La Sorcière profiterait certainement de cette faiblesse. Je sentais plus que je ne voyais sa présence s'agiter autour de moi. J'aurai préféré qu'elle ne bouge pas et qu'elle soit morte des suites de cette session. J'avais besoin de faire le point sur ce qu'il venait de se passer et ses mouvements m'irritaient. Ne pouvait-elle pas avoir un minimum de respect pour les trépassés ? L'envie de me lever et de la gifler pour l'assommer fit naître un tremblement dans mes mains. Je détestais que la voix de Suna sortît des lèvres perfides de la brune. Je détestais que désormais, je penserais à Suna en voyant Isahya. La tuer semblait être une bonne solution.
Mes narines frémirent quand la Sorcière s'approcha. L'odeur caractéristique du sang embaumait les vapeurs qui s'échappaient des tasses et je maudissais mes pulsions de se rappeler à moi à un tel moment. C'était inapproprié. Sans la regarder, je pris la tasse qu'elle me tendait et la reniflait avec méfiance. L'avait-elle empoisonné ? Incapable de le deviner, je laissais la tasse réchauffer mes mains tout en rassemblant mes esprits. Le ton d'Isahya claqua, cassant et méprisant et je relevais les yeux vers elle avec surprise. Incapable de réagir à cette accusation, je baissais à nouveau les yeux en laissant un léger soupir m'échapper. Je n'avais pas la force ni l'envie de débattre avec la Sorcière. Ce n'est pas comme si c'était moi qui allais la convaincre que je n'étais pas, en effet, pitoyable. Obsédé par les affres du passé, je préférais me consacrer à chérir le souvenir de la voix de Suna plutôt qu'à répondre à la brune. Cette dernière ne semblait pas comprendre mon besoin d'être seul ni mon absence d'envie de parler car elle poursuivit, impitoyable. D'un ton polaire, j'articulai d'une voix basse. «Fermez-la, pauvre imbécile.» Elle ne comprenait pas et je ne m'attendais pas à une once de compassion de sa part. «Je passerai bien mes mains autour de votre cou de poulet si seulement vous méritiez une parcelle de mon attention.» J'espérais avoir été clair et me plongeai dans la contemplation du liquide fumant. Son arôme était tentateur mais je n'étais pas d'humeur. J'avais la gorge serrée et je n'étais pas sûr de pouvoir avaler quoi que ce soit. Catastrophé, je sentis mes yeux se gonfler contre ma volonté. Je toussais comme pour chasser les larmes traîtresses mais vit distinctement une goutte s'écraser sur mon pantalon. Je tressaillis violemment en sentant la brune passer sa main dans mes cheveux et m'écartais en la regardant avec dégoût. Me prenait-elle pour son chien ? J'eu envie de lui mordre la main pour lui faire payer cet affront mais la compassion que je lus dans ses yeux me figea d'horreur. Pire encore, elle accentua la pression sur ma tête pour l'approcher d'elle. Sous le choc, je ne résistai pas et gardais les yeux grand ouverts alors qu'elle.... tentait de me consoler ? Proprement estomaqué, je m'abîmais dans un silence pesant. Gêné, je finis par reculer pour me soustraire à son contact et passais une main dans mes cheveux comme pour effacer la sensation de ses doigts. Je ne savais plus quoi penser. Il n'était pas dans les habitudes d'Isahya d'être gentille, du moins, pas à ce point. Sans réfléchir, je portais la tasse à mes lèvres pour boire le breuvage adouci par le sang de la Sorcière. Presque aussitôt, je me giflais mentalement. J'allais donc mourir empoisonné, pensais-je tristement. Force fut de constater pourtant qu'aucune noirceur ne vint arrêter les palpitations de mon corps ni mon sang éclater hors de mes orifices. Quelque peu soulagé, je bus à nouveau, un peu plus tranquille. Peut-être que la mort surviendrait plus tard. Le fatalisme accabla mes épaules.
«Je ne sais pas.» Ronchonnais-je. Je n'étais pas d'humeur à parler popote. Je roulais des yeux quand elle étala une couverture sur nous. Qu'est-ce qu'elle fabriquait ? Elle était réellement dérangée. Je me demandais quelles étaient ses relations avec ses pairs. Certainement pas faciles si elle en était réduite à avoir un esclave pour cavalier à une soirée. Loin de me sentir compatissant à la possible enfance compliquée de la jeune femme, je laissais mon regard se perdre devant nous alors qu'elle se plongeait dans sa lecture. J'étais plutôt content qu'elle ait enfin cessé de parler. Ses propos me mettaient toujours les neurones en ébullition et je ne parvenais pas à réfléchir correctement.
Inconscient du trouble de la brune, je retins un glapissement quand un félin sauta sur mes cuisses. L'animal dû sentir que j'étais à deux doigts de le jeter à terre car il enfonça ses griffes en profondeur dans le tissu du pantalon jusqu'à me faire saigner. Adieu beau costume de papa Leone. J'allais mourir de toute façon. Je me détendis et laissais le chat envahir mon espace en installant mon dos plus confortablement contre le dossier du canapé. Satisfait du succès de sa conquête, le félin tourna plusieurs fois sur lui-même avant de se lover en rond, la tête contre mon ventre. Un sourire involontaire s'invita sur mes lèvres et je me mis à gratouiller distraitement le menton du chat qui se mit à ronronner bruyamment. «Comment s'appelle-t-il ?» Sa présence m'apaisait et je me surpris à plaisanter. «C'est pour mon prochain repas ? J'ai le droit de chasser maintenant ?» En vérité, si j'avais été affamé, je me serais peut-être servi mais les chats étaient difficiles à attraper. Trop agiles, ce n'était pas le type d'animaux que nous chassions à moins d'avoir envie de faire beaucoup d'efforts pour leurs carcasses osseuses. Ce n'était pas mon cas. Je n'aimais pas chasser de toute manière. Le corps et l'esprit engourdi par la chaleur du chat, je me sentis valser vers un état de somnolence. Bercé par ses ronronnements, je laissais l'inconscience s'emparer de mon esprit à vif et ma tête sombra lourdement sur l'épaule d'Isahya.



1212 mots | Message IV


[Q] - Représailles Partie II | Isahya Aoyv
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Dim 03 Jan 2021, 16:58



Représailles

Thème.


Un livre à la main, la Sorcière écoutait d’une oreille distraite les élucubrations du Vampire. Depuis que la tempête de souvenirs s’était déchaînée en elle, sa présence ne la dérangeait plus tout à fait ; elle ne l’appréciait pas pour autant. L’instabilité de son être se gorgeait de l’ambivalence comme du nectar de la plus sucrée des fleurs ; elle savourait la situation. « Il s’appelle Salem. » Dissimulée derrière son ouvrage, elle baissa légèrement couverture pour trouver le félin, qui, frappé par un coup de foudre, ronronnait contre son esclave. Ce ne fut néanmoins pas la surprise qui atteignit ses traits : à le voir ainsi apprivoiser la créature, une pointe de tendresse fleurissait contre son cœur. C’était aussi méprisable qu’agréable. « Il a l’air de bien vous aimer. C’est étrange. D’habitude, c’est un vrai démon. Lorsque mon père l’a ramené à la maison, je l’appelais Miss Teigne. Un surnom plutôt approprié, jusqu’à ce que je me rende compte que ce n’était pas une femelle. » Ce matin-là, elle l’avait surpris en pleine aventure avec l’une des chattes du voisinage, sans égard pour la morale ni la pudeur. Le nez plissé, elle tâcha de chasser le dégoût qui la prenait à cette pensée. Assouvir ses envies avec une telle indolence était l’apanage des animaux et des faibles. Les siens ne succombaient pas ainsi à leurs inclinaisons. « Quoi qu’il en soit, il aime attaquer les inconnus, et tout ce qui se trouve à sa portée. Peut-être sent-il que vous êtes une bête, vous aussi. » Semblable à la marée qui échappe un instant au regard pour s’écraser de plus bel contre les rochers, le désir de voir la colère ou la souffrance abîmer son visage revenait la hanter. Aussi patiente que l’écume, elle sentait que viendrait un jour où sa persévérance entamerait sa résistance, et, qu’alors, il s’effondrerait dans un grand fracas.

Le moment de la victoire, toutefois, appartenait au monde secret des fantasmes. Pour l’heure, il lui fallait, dans l’ombre, donner naissance aux premières fissures. Ce serait grandiose. L’enthousiasme lui faisait perdre de vue le sens des réalités. La volonté était une chose ; la mise en œuvre impliquait des capacités nettement plus tangibles que l’imaginaire. Lorsque le brun mentionna la possibilité de dévorer le chat pour le dessert, le lavande de ses prunelles se teinta de suffisance. « Vous n’êtes donc jamais rassasié ? À en juger par votre gourmandise, vous passeriez facilement pour un Déchu. En revanche, soyez prévenu : si vous le touchez, je vous éventre. » Loin d’adopter le ton plaisantin qu’il avait eu l’audace de prendre, elle n’hésiterait pas à mettre sa menace à exécution. Si son cher félin venait à disparaître, elle ne doutait pas que son père en viendrait à mettre Amestris à feu et à sang, ou, tout au moins, à offrir aux responsables un séjour prolongé dans son laboratoire. Songer à la rage qui couvait en son géniteur la réduisit au silence. Inconsidérément prêté à son prisonnier, le costume affichait un état lamentable : elle allait devoir s’en débarrasser. Quelle explication fournir à son absence ? Accuser Sven, alors qu’il accomplissait loin de ces murs une fourberie quelconque se révélait impossible. Peut-être pourrait-elle saccager la maison, et faire croire à un cambriolage ? Le poids d'une masse contre son épaule interrompit sans prévenir ses réflexions. La bouche grande ouverte, elle resta muette, observant le Vampire. Tout ce qui lui vint à l’esprit fut que s’il osait baver sur sa chemise, elle lui remplirait la bouche avec les charbons brûlants de la cheminée.

Dans l’espoir de quelques instants de tranquillité, Isahya s’efforça de se plonger dans sa lecture. Dissertant sur les propriétés de la belladone, les lignes de l’ouvrage se troublaient régulièrement devant ses iris. Le souffle de Dorian contre sa gorge la déconcertait. Jamais elle n’avait connu une telle proximité avec un homme. Le rouge lui monta aux joues _ il l’avait vue dans la tenue la plus légère qu’elle n’eut jamais porté en compagnie de quelqu’un. Pendant quelques minutes, elle demeura immobile, les yeux fermés. La chaleur de sa respiration lui semblait presque intime, et, sans un bruit, la poitrine à peine soulevée, elle laissait son imagination déborder, espérant à chaque inspiration qu’il ne se réveillerait pas tout de suite. Ignorant la silhouette endormie du Vampire, elle remplaçait mentalement son visage par de plus charmantes figures. Son fiancé, l'un des voisins, cet homme blond dont elle avait rêvé une nuit, et surtout, Nathanaël. Attentive au moindre passage de la brise sur sa chair, elle pensait au prêtre, songeant qu’un jour, peut-être, il s’endormirait contre son épaule, ou, qu'égaré par une passion trop longtemps réprimée, il viendrait couvrir son cou d’un baiser. Gangrène plus que boussole, les convenances revinrent chatouiller ses méninges. Que dirait-on d’elle, si on la surprenait à se laisser approcher de la sorte, et pire encore, à apprécier la chose ? Porteuse de graines pourries, la contrariété traça son chemin. Tendant le bras pour récupérer un feutre dans un tiroir de la bibliothèque, elle fit d’un trait léger, et à la manière d’une enfant, des dessins sur les joues de l'endormi. Pouffant devant sa plaisanterie, elle remit la preuve du crime à sa place et retourna sagement à sa lecture. Il ne fallait pas perdre davantage de temps en rêveries infantiles : d’ici quelques semaines à peine, elle devrait s’asseoir à un bureau sinistre, comme tant d'autres l'avaient fait avant elle, et passer l’examen.

Lorsque le Vampire ouvrit finalement les yeux, la Sorcière, invasive, scrutait ses paupières fatiguées. Sa leçon miraculeusement imprimée dans la tête, l’allégresse chantait en elle, et son comportement s’en ressentait ; elle n’avait plus envie de le traiter comme un moins que rien. « Mademoiselle la princesse a bien dormi ? » Le secret de sa farce faisait malicieusement flotter un sourire sur ses lèvres. Qu’il ne pût contempler son reflet pour découvrir les marques qui le défiguraient rendait son idée particulièrement savoureuse. Joyeusement, elle s’extirpa de la couverture pour reposer son ouvrage. La nuit s’apprêtant à tomber, elle comptait lui proposer une balade dans les ruelles de Malorsa. Avant que les mots ne soient prononcés, un bruit tonitruant alerta ses neurones. « Isahya ! Où es-tu ? J’ai entendu une de ces rumeurs ! » Le timbre joyeux d’Adénosyne. Les yeux écarquillés, la brune jeta avec horreur la couverture sur Dorian. À voix basse, elle lui ordonna de rester discret. « Cachez-vous là dessous. Vite ! Je ne veux pas qu’on vous trouve ici. » Qu’on la surprenne en compagnie d’un homme qui n’était pas son fiancé, et en l’absence de son père, ne manquerait pas de faire le tour du quartier. Son honneur, alors, serait souillé, et aucun Sorcier ne voudrait plus l’épouser. La silhouette de la bâtarde apparut dans l’encadrure de la porte. « Il faut que je te raconte ! Tu es allée à la soirée d’hier, chez les Stregazza ? » Frappée d’effroi à l’idée que son amie découvrît la vérité, Isahya se tenait, crispée, les mains jointes, devant le canapé. Que savait l'autre ? « C’est que… Je... » Vérité et mensonge s’entrechoquaient sous son crâne sans qu’elle ne puisse en démêler les fils. Que pouvait-elle dire, sans trahir la présence de Dorian ? Nul doute ne faisait que la commère aurait des questions à n’en plus finir. « Est-ce que ça va ? Tu es toute pâle. On dirait que tu as passé une nuit mouvementée. Tu devrais t’allonger. » Figée, la Sorcière ne trouva rien à lui répondre. Comme un parasite affamé, l'angoisse grandissait, ravageant toute intelligence. Les griffes du cauchemar se refermaient insidieusement sur elle.

1 246 mots

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Sam 30 Jan 2021, 14:06

[Q] - Représailles Partie II | Isahya Fm3t
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Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
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Âge apparent: 25
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- Agilité : 8
- Force : 9
- Charisme : 8
- Intelligence : 9
- Magie : 8
Mes sens s'éveillèrent un à un, m'arrachant à mes songes contre ma volonté. À regret, j'ouvris les paupières pour découvrir le sourire facétieux d'Isahya qui scrutait mon visage. Sans réfléchir, je lui rendis son sourire. La lavande de ses iris était plus douce que lorsqu'elle se laissait posséder par la fièvre de ses croyances. Un bref instant, je nous revis dans nos uniformes, complotant dans l'ombre. Le rêve devenait souvenir dans mon esprit encore engourdi. J'allais l'évoquer, soudain désireux d'échanger avec elle à ce sujet quand une voix inconnue brisa mon élan, nous faisant sursauter en même temps. Ma maîtresse, plus alerte, réagit aussitôt en me repoussant en arrière et en me jetant une couverture en pleine face. «Que...» Pris de court, je restais figé dans une position que je présumais ridicule. Je forçais mes méninges à se réveiller et réfléchit à toute allure. Est-ce que j'étais en danger ? La précipitation de la Sorcière le laissait entendre. Pourtant, j'étais son esclave, il n'y avait rien à cacher. Conservant une immobilité de marbre, je tendis l'oreille pour en savoir plus. Il s'agissait visiblement d'une amie de la brune et je me détendis. À première vue, c'était juste une autre dinde. Devais-je lui faire subir le même sort qu'à Mireille ? C'était tentant mais elle avait eu raison la veille. Je n'avais pas besoin de sang pour le moment. Pour une fois, la Soif qui m'étreignait était assoupie.
À quelques mètres de mois, l'embarras d'Isahya crevait mes tympans. La panique la faisait balbutier et je levais les yeux au ciel devant tant de génance. Même si je décidais effectivement de rester sans faire le moindre bruit, cette idiote allait tout révéler d'elle-même. Mais ce n'était pas un dénouement très amusant. Un sourire révéla mes canines. À charge de revanche pour m'avoir traîné à sa soirée, c'était à mon tour de me distraire à ses dépens. Sans un bruit, je détachais quelques boutons de ma chemise et me redressais lentement, feignant de me réveiller à l'instant. Mes yeux étaient mi-clos et je passais une main dans mes cheveux en baillant. «Isa ? Tu es déjà levée ?» Ronchonnais-je, les sourcils froncés de mécontentement. Je croisais alors le regard de son amie et mimais la surprise comme si je m'apercevais de sa présence à l'instant. Sa peau sombre contrastait avec la pâleur qui s'était emparée du visage d'Isahya qui se décomposait à vue d'oeil. Il était difficile de garder mon sérieux mais que Lubuska m'en soit témoin, je saurais maintenir mon jeu pour enfoncer cette Sorcière jusqu'au cou dans cette histoire. Je leur offrais un sourire gêné. «Mince alors... Pris la main dans le sac. Si je puis dire.» L'air coupable, je me redressais complètement du divan pour faire face à la jeune femme, me rapprochant d'Isahya. Je me penchais pour lui susurrer à l'oreille, assez bas pour que ce soit crédible mais suffisamment fort pour que son amie puisse m'entendre. «Tu aurais dû me prévenir sucre d'orge, je me serais caché dans la chambre...» Je secouais la tête, comme désespéré par la brune avant de me tourner vers la jeune femme. «Je ne crois pas vous avoir déjà vue mais je me présente : Ulrick Winden. Enchanté. » Je courbais brièvement la nuque avant de tendre le bras vers la petite table. «Ne restons pas debout. Maintenant que vous nous avez pris par surprise, il ne sert plus à rien de maintenir les apparences, n'est-ce pas Isahya ?» Ajoutais-je d'une voix sucrée. Sur le ton de la conversation, je continuais. «Je ne sors pas souvent de chez moi, je suis un vrai rat de bibliothèque et Isahya me reproche toujours mon teint blafard. Mais que voulez-vous, une fois que je commence à lire, je ne peux tout simplement pas m'arrêter. Il y a tant de choses à découvrir, j'ai peur de ne pas avoir assez de temps pour tout apprendre.»
Jubilant, j'allais m'installer à nouveau sur le divan tout en guidant la Sorcière en posant mes mains sur ses épaules comme s'il m'était intolérable de rester trop longtemps sans la toucher. Je me demandais combien de temps elle tiendrait ce manège et surtout, le prix à payer. Mais je préférais m'occuper des problèmes du présent maintenant et laisser ceux de demain avec mon moi du futur. Prenant mes aises, je plaçais un bras derrière la tête de la Sorcière sur le rebord, sans la toucher mais ce n'était pas nécessaire pour jouer cette comédie. Cet intermède léger était bienvenu après nos angoisses de la veille et je prenais plaisir à ce petit jeu de dupes pour me changer les idées. Ça n'avait aucune conséquence pour moi, je comptais partir bientôt et je ne reverrais jamais cette Adénosyne. Mais je souhaitais laisser mon empreinte sur la Sorcière. De toutes les manières possibles. «Vous parliez de la soirée d'hier ? Nous y étions avec Isahya mais nous sommes rapidement repartis.» Mon sourire se tordit davantage alors que j'envoyais un regard entendu vers ma maîtresse. «J'ai bien peur que nous ayons raté le meilleur de la soirée, qu'avez-vous entendu comme rumeurs ?»


901 mots | Message V


[Q] - Représailles Partie II | Isahya Aoyv
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Sam 13 Fév 2021, 19:39



Représailles

Thème.

Véritable agression auditive, les mots du Vampire crispaient la jeune femme. Instillée par l’entrée d’Adénosyne, la panique s’évaporait peu à peu, laissant place à un sentiment diffus. Molle comme une poupée de chiffon, elle assistait au spectacle de son esclave. Que mijotait-il ? Ralenti par la peur d’être découverte en compagnie d’un inconnu, son esprit mit un certain temps avant de saisir les rouages de son manège. Alors, indignée, elle demeura la bouche entrouverte. L’envie de le gifler remontait le long de son bras. Vraisemblablement sous le choc, l’invitée prit la main du dénommé Ulrick sans rien dire. Pourquoi Isahya ne lui avait-elle jamais parlé de lui ? « Enchantée, Monsieur Winden. Je suis la voisine, Adénosyne Thymus. » En proie à des désirs contradictoires, la brune serrait les dents. Avouer la vérité à son amie aurait eu de fâcheuses conséquences sur leur relation ; depuis l’enfance, elle réprouvait sévèrement l’esclavage. Toutefois, prendre le risque que la rumeur de l’existence de Dorian se propageât dans le quartier lui attirerait immanquablement des ennuis. Prise entre deux filets, elle ne savait dans lequel s’empêtrer. S’installant sur le divan, elle adressa à son bourreau un sourire glacial. « Apprendre est d’une grande importance. Cela dit, je m’inquiète pour ta santé. Tu devrais prendre le soleil plus souvent. Nous irons faire un tour, tout à l’heure. » S’il s’imaginait pouvoir l’entraîner dans la tourmente sans subir un juste retour de flammes, elle aurait tôt fait de le détromper. Désolée de ne pouvoir lui faire regretter sur le champ son attitude, elle tâchait de conserver un visage avenant. Négliger les apparences aurait été désastreux. Ils avaient une invitée, après tout.

Pour l’heure, il s’agissait de donner le change. Bien que n’ayant jamais eu l’occasion de prendre des cours de théâtre, elle tenait des siens une affinité pour les faux-semblants. D’une pensée germait la sournoiserie. Alors, les idées s’éparpillaient au vent tels des pétales de cerisier. Toutes les saisir était impossible ; la Sorcière, consciente de ses faiblesses, se concentrait sur celles à sa portée. Appuyant les propos du Vampire, elle affecta des excuses. « C’est ma faute. J’avais tellement envie de rentrer passer du temps avec toi, mon lapin. » Tendrement, elle écarta une mèche de cheveux du front de Dorian. Sans s’attarder sur l’arrogance de ses traits, qui, bientôt, s’évanouirait pour de bon, elle joignit leurs lèvres. Loin de l’étreindre avec la douceur d’une amante, elle enfonça de toutes ses forces ses dents dans la chair pulpeuse. Avant que le sang ne perlât, elle le relâcha. « Excuse-moi. C’est difficile de se retenir, quand on a trouvé la bonne personne. » S’arrachant à la proximité du brun, elle esquissa un sourire en direction de sa camarade, espérant qu’elle ne demanderait pas d’explications. Cette dernière fronça sévèrement les sourcils. Cet homme avait-il ensorcelé Isahya, pour qu’elle se comportât avec si peu de décence ? D'emblée, elle conçut de l'animosité à son égard. « Qu’est-ce que vous faites à Amestris, Monsieur Winden ? Pardonnez-moi, mais je n’ai jamais entendu parler de vous. » La bouche pincée, elle se tenait très droite sur le fauteuil, comme si la rigueur de sa posture avait pu compenser leurs égarements. Cette familiarité de trottoir ne ressemblaient pas du tout à Isahya. « Et si tu revenais à la soirée ? » Noyer le poisson valait mieux que de prendre le risque d’aggraver la situation.

Penser à son loisir favori endormit sur le champ la méfiance d’Adénosyne. Se penchant vers le couple, elle prit un air de conspiratrice. L’excitation faisait trembler sa voix. « Oh, oui ! Il paraît que Camélia Lohvan avait un rendez-vous galant hier soir, avec un homme aux cheveux roses. » La silhouette de la Sorcière se tendit. Tenant davantage du réflexe que de la volonté, elle chercha les phalanges du Vampire. La terreur de leur rencontre résonnait encore dans chacune de ses fibres. « Ils devaient se retrouver dans un salon, à l’abri des regards. Seulement, il y aurait amené une autre fille, avant qu’elle n’arrive. C’est un serveur qui le lui a appris. » La bâtarde s’estimait particulièrement chanceuse d’avoir eu accès à des informations d’une telle qualité ; elle mettait rarement la main sur des ragots aussi croustillants, et son succès lui montait quelque peu à la tête. « Apparemment, elle est partie furieuse de la réception. Et la fille ne serait pas rentrée chez elle. Vous vous rendez compte ? » Qu’une Mage du rang de Camélia put se retrouver au cœur d’un scandale amoureux emballait son imagination. Habituellement, les Sorciers se présentaient en public sous leur meilleur jour, et les occasions de se réjouir d’un faux pas manquaient. « Vous croyez qu’elle aurait pu la faire disparaître ? C’est terriblement excitant ! » L'hôtesse serra brutalement les doigts de Dorian. L'oxygène manquait à ses poumons. D'une pâleur de lune, elle suffoquait en silence. Que se passerait-il, si les siens décidaient de mener l’enquête ? Ils ne brillaient pas par leur indulgence. Dire qu'elle n'avait pas même eu la force de prier convenablement, une fois rentrée ! Ethelba comptait-elle la punir, d'avoir ainsi orchestré la mort de l'un de ses enfants ? L’homme à ses côtés lui servait ironiquement de point d’appui. Sans lui, elle se serait certainement effondrée ; elle refusait de lui céder ce plaisir. Pour autant, les mots demeuraient bloqués dans sa gorge. Soudain, la commère leva les bras vers le ciel, désespérée, avant de les laisser retomber dramatiquement sur ses genoux. « Tu aurais pu ouvrir l’oeil, Isahya ! Imagine ce que tu aurais pu découvrir ! Enfin, j’imagine qu’on ne saura jamais le fin mot de l’histoire. » Terriblement déçue, la voisine se renfonça dans son siège.

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Astriid
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Mar 16 Fév 2021, 18:26

[Q] - Représailles Partie II | Isahya Fm3t
Représailles
Partie II





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 8
- Force : 9
- Charisme : 8
- Intelligence : 9
- Magie : 8
Les propos de la Sorcière étaient tels du poison qu'elle aurait masqué avec du miel. Lourds de sous-entendus, ils glissaient sur moi sans que je m'en préoccupasse. Les menaces étaient notre principal moyen de communication et je me contentais de lui sourire avec une fausse affection. Piètre acteur, j'avais bien peur de n'avoir à lui offrir qu'une grimace crispée au lieu de l'amoureux transi que j'avais choisi de jouer. Le fait qu'elle acceptât ces rôles improvisés signifiaient plusieurs choses. Elle ne voulait pas que son entourage apprenne qu'elle eut un esclave. C'était assez déroutant pour moi et je commençais à comprendre qu'il ne fallait pas tomber dans le piège de la généralisation. Certains Sorciers n'étaient peut-être pas favorables à l'idée d'avoir des esclaves. Il y avait eu plusieurs indices qui tendaient à me détromper sur mes a priori maintenant que j'y pensais. La brune ne s'était jamais montrée inutilement mauvaise envers moi, c'était toujours en réaction à une chose que j'avais dite ou faite. Cela dit, j'ignorais si sa voisine partageait les mêmes scrupules. Si elle apprenait que j'étais en fait un esclave, mes jours seraient-ils en danger ? Chercherait-elle à abuser de moi ? Et quand bien même ce serait le cas, pourquoi ma Maîtresse allait-elle dans mon sens pour me protéger ? Je n'étais rien pour elle, peut-être une distraction, une curiosité, mais rien ne la motivait réellement à me garder en vie. C'était incompréhensible.
Les doigts d'Isahya coururent avec légèreté sur mon front, chassant mes interrogations et je croisais son regard. Une lueur maligne s'était glissée dans le mauve de ses iris et j'eus l'impression de me retrouver face à face avec un serpent qui aurait trouvé un lapin particulièrement dodu sur son chemin. Je retins un mouvement de recul quand elle se pencha pour lier nos lèvres. J'avais deviné son intention au moment où elle avait bougé et je crispais ma main sur le divan pour ne pas repousser la Sorcière. Le contact était froid et même désagréable, il me rappelait le jour où Orion s'était également imposé à moi pour d'obscures raisons. À croire que j'étais désormais destiné à recevoir les lèvres de tout ceux qui me détestaient. Mais n'en faisait-elle pas trop pour maquiller notre relation ? Ou bien profitait-elle de la situation pour soulager la pression de ses hormones ? Soudain, le tranchant de ses dents rencontra la chair de mes lippes. Le pincement instaura une décharge délicieusement inattendue dans tout mon corps et je retins mon souffle. Aurions-nous été seuls que je lui aurais retourné la faveur - avec intérêts - et j'aurais pris tout mon temps pour lécher le sang sur ses lèvres gonflées et déchirées par mes canines insistantes. Quand elle se recula, je passais instinctivement ma langue sur mes lèvres en la regardant pensivement. La brune sortait ses griffes au moment où je m'y attendais le moins. Un sourire avide qui n'avait rien de feint éclaira brièvement mes traits. Je me tournais ensuite vers Adénosyne en haussant légèrement les épaules, comme si je n'avais pas d'excuses à fournir pour le comportement de ma présumée amoureuse. La voisine pinçait les lèvres, l'air aussi réprobateur que si elle avait découvert qu'Isahya avait choisi de devenir Magicienne. Les Sorciers étaient si prudes. Pas étonnant qu'ils soient si fourbes après, quel autre moyen d'évacuer ses frustrations dans une société aussi collet monté. Ma maîtresse détourna rapidement la jeune femme de ses questions indiscrètes et j'affichais un visage neutre que j'espérais suffisamment décontracté pour ne pas éveiller ses soupçons.
Mon sourire s'élargit à la mention du fameux Sorcier. Il avait marqué les esprits de différentes manières à cette soirée et ça ne m'étonnait pas beaucoup finalement du peu que j'en avais vu. «Mais oui !» M'exclamais-je alors qu'Isahya semblait frôler l'apoplexie à côté de moi. «Rappelles-toi, on a croisé un Sorcier avec des cheveux roses ! Il avait bien une femme à son bras mais je ne me rappelle plus de quoi elle avait l'air... Il faut dire qu'on était un peu occupés nous-mêmes. Mon coeur, tu t'en souviens toi ?» J'ajoutais à l'attention d'Adénosyne sur le ton de la confidence comme si Isahya n'était pas juste à côté en pleine possession de sa capacité d'audition. «Honnêtement, je crains d'avoir un peu trop accaparé votre amie, je serais surpris qu'elle se rappelle seulement de la couleur de sa propre robe.» Je repris un air plus sérieux et penchait le buste vers la jeune femme à la peau d'ébène. «Est-ce qu'on connaît l'identité de cet homme ? Il m'a fait forte impression. Je ne serais pas surpris que sous son air digne se cache un monstre aux dents longues.» Qui avait été à quelques doigts de nous croquer la nuit dernière. Mais je passais ce détail sous silence. «Que se passera-t-il si la femme disparue le reste à jamais ?» Je me demandais s'il y aurait une enquête d'ouverte pour la mort de Mireille. Je supposais qu'en l'absence de preuves, les autorités seraient obligées de conclure à une fugue ou simplement à classer le sujet sans suite. Mais j'ignorais tout des moyens qui seraient mis à disposition pour la blonde. Tout dépendait de sa position chez les Mages Noirs et de l'influence de sa famille. Le Sorcier aux cheveux roses avait-il réellement fait disparaître toutes les preuves ? La pièce était sombre et j'étais bien trop gavé de sang et troublé par son arrivée pour avoir fait preuve de méticulosité. Tout s'était enchaîné rapidement. Et s'il se décidait à parler ? À nous désigner Isahya et moi ? Je me fichais pas mal du sort qui serait réservé à la brune mais je n'aimais pas que mon futur soit entre les mains d'un inconnu. Même si j'étais loin d'Amestris, j'étais certain qu'ils sauraient retrouver celui qui avait tué une de leurs enfants s'ils obtenaient suffisamment d'informations. Si des soupçons devaient peser sur moi, je pouvais toujours me réfugier à Fjörd dans les laboratoires du sous-sol avec Willhelm. Ce n'était pas un avenir très brillant mais je supposais que c'était mieux que de finir écartelé ou brûlé ou que savais-je d'autre était réservé aux meurtriers. Je ne tenais pas à le découvrir.


1111 mots | Message VI


[Q] - Représailles Partie II | Isahya Aoyv
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Lun 22 Fév 2021, 19:10



Représailles

Thème.

Aussi tendue qu’un premier jour d’école, la Sorcière scrutait le visage d’Adénosyne, à la recherche d’un soupçon. Agacée par les mièvreries du brun, cette dernière plissait les yeux avec désapprobation. Par chance, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter _ pas dans l’immédiat, du moins. Tôt ou tard, son amie exigerait des explications, et il lui faudrait user de toutes ses facultés pour parvenir à la duper. La comédie de Dorian suffisait pour l’heure à détourner l’attention ; elle doutait cependant d’échapper à un interrogatoire en bonne et due forme. « Malheureusement, je n’ai eu aucune information à ce sujet. Vous pensez bien que si je connaissais son nom, j’aurais essayé de me renseigner. Le personnel voit beaucoup de choses, et je sais y faire avec les petites gens. » La bâtarde s’enorgueillissait d’avoir obtenu des informations auprès de ses semblables. Certains avaient la langue plus pendue que d’autres, et si elle en faisait indéniablement partie, elle s’assurait de ne jamais rien divulguer d’embarrassant pour sa famille. Toutefois, elle regrettait de n’avoir découvert l’identité du Sorcier. « Ce sera un visage de plus englouti par Amestris, j’imagine. » Redressant sa posture, elle haussa les épaules. Soulagée de voir qu’elle ne paraissait pas en savoir davantage, Isahya s’autorisa à respirer. Ses doigts relâchèrent ceux de son partenaire de spectacle. La tension dans ses muscles diminua légèrement, et, dans un sursaut d’assurance, elle s’imagina pouvoir retourner la situation à son avantage. Ne pouvait-elle trouver le moyen de tromper son amie, et de faire taire son amant ? N'était-ce pas ce que ferait toute Sorcière digne de ce nom ?

Parfois, des êtres s’évanouissaient dans les rues de la Vorace, et personne n’entendait plus parler d’eux. Ne devait-elle pas réserver le même sort au Vampire ? Qui s’offusquerait du trépas d’un buveur du sang, et que resterait-il de son cadavre, au lever du jour ? D'un souffle, le vent dissipait les cendres. Un sourire carnassier au visage, elle lui caressa la joue. « Il n’y a pas toujours d’enquête, mon lapin. Les disparitions ne sont pas monnaie courante, mais les gens tiennent rarement à découvrir la vérité lorsqu’elles se produisent. » Néanmoins, son idée ne lui procurait pas l’enthousiasme espéré. Prise par des sentiments contradictoires, elle ne savait si elle voulait le voir étendu sur la table de la cuisine, un couteau dans le cœur, ou gagner sa confiance, et jouer de sales tours à ses côtés, comme dans son rêve. « Et de toute façon, même si c’était le cas, Camélia a suffisamment de moyens pour que l’affaire passe inaperçue. » Entendre le nom de la Mage Noire donnait des sueurs froides à Isahya. En dehors de sa sordide réputation, savoir qu’elle octroyait des subventions à son père pour ses recherches l’effrayait. Quelle genre de femme fallait-il être, pour approuver ainsi ses expériences ? Tâchant d’éloigner ses craintes, elle ajouta un commentaire. « À vrai dire, il arrive que les proches se chargent eux-mêmes de punir les coupables. » Chez les enfants du Chaos, la justice empruntait parfois des chemins obscurs, et nul ne pouvait savoir à l’avance de quel côté viendrait le coup. L’insouciance, d’ailleurs, avait perdu Mireille. « En parlant de proches… Puis-je savoir quel genre de relation vous entretenez ? »

Incapable de cacher son désarroi, la Sorcière écarquilla les yeux. Avant que de réfléchir à une réponse intelligente, ses lèvres bredouillèrent une explication. « C’est mon… Fiancé. » Ce dernier mot provoqua instantanément en elle l’envie de se laver la bouche avec du savon. Dire qu’elle l’avait embrassé, et qu’il était son esclave ! Adénosyne fronça les sourcils. « Je croyais qu’il s’appelait Salomon. » Maudite fut sa mémoire ! En proie à la panique, la brune s’embrouilla. Pourquoi fallait-il qu’elle lui racontât les moindres détails de ses aventures ? « Et bien… C’est-à-dire que… Tu sais… Il est mort. » Ce fut au tour de la bâtarde de manifester sa surprise. « Vraiment ? Et tu ne m’as rien dit ! Moi qui pensais que nous étions amies ! » Outrée, elle croisa les bras sur sa poitrine. Elle qui, déjà, s’était imaginée demoiselle d’honneur à leur mariage ! Que faisait-elle encore ici, à écouter les explications d'une étrangère qui se vautrait dans la luxure avec le premier venu ? « C’est que… Je l’ai appris très récemment ! Mais mon père, qui le savait malade, avait déjà organisé un rendez-vous avec Ulrich. Il est venu spécialement de Valera Morguis. » La jeune femme s’empêtrait dans ses mensonges, espérant vainement un peu de soutien de la part du Vampire ; il paraissait s’amuser de sa pitoyable tentative. Elle ne retint qu’à grand-peine son envie de le gifler. Un air sévère revint flotter sur le visage de la voisine. « Mais… Tu laisses entrer des hommes dans la maison quand il n’est pas là ? » Que diraient les habitants du quartier, s’ils l’apprenaient ? Ne se rendait-elle pas compte qu’elle s’abîmait dans l’indécence ? Cet homme lui avait fait perdre la tête _ elle ne voyait pas d’autre possibilité. Devait-elle avertir César des égarements de sa progéniture ? « Je sais que ce n’est pas très raisonnable, mais il m’a demandé de faire connaissance. Alors, je l’ai accueilli comme une femme le doit à son promis. » Avec la modestie qu’une telle condition impliquait, Isahya baissa la tête, feignant une soumission d’épouse. « Je vois. Je ne vais pas vous importuner plus longtemps. J’ai du travail, à la maison. » Refusant d’assister une seconde de plus à ce spectacle, Adénosyne se releva. Plutôt que les corvées quotidiennes, elle avait surtout une lettre à rédiger. Ils la raccompagnèrent jusqu’à la porte. Saluant sa congénère, elle serra les dents à l'idée de les laisser seuls. Faussement, elle sourit à Dorian, imitant une révérence. « J’espère avoir l’occasion de vous revoir, Monsieur Winden. » Sa silhouette coincée quitta le perron. Isahya referma prestement la porte, et se tourna vers son invité. Dans le noir, ses prunelles luisaient comme les flammes de l'Enfer. Elle en aurait presque pris peur. « Ne prends pas l'air fâché, mon lapin. » Au mépris de toute logique, elle éclata de rire.

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Ven 26 Fév 2021, 23:38

[Q] - Représailles Partie II | Isahya Fm3t
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Partie II





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 8
- Force : 9
- Charisme : 8
- Intelligence : 9
- Magie : 8
Les nœuds de tension relâchèrent leur prise sur ma nuque. Je me détendis et fit mine d'être déconcentré par les cheveux d'Isahya en laissant ses boucles s'entrelacer autour de mes doigts. Je profitais de ce simulacre de parade amoureuse pour réfléchir. J'avais craint des conséquences de mon meurtre pour rien. Qu'aurait fait Magnus à ma place ? Le Vampire n'aurait pas laissé quiconque lui passer les chaînes pour commencer. Et j'étais certain qu'il ne faisait pas un geste sans en avoir évaluer toutes les répercussions auparavant. Il n'aurait certainement pas tué Mireille. C'était une prise de risque inutile et stupide. Heureusement pour moi, personne ne se soucierait de ce qui avait pu advenir de la blonde. Je présumais que pour les Sorciers, si elle avait réussi à se faire tuer si facilement, c'était juste de la sélection naturelle. Personne n'allait venger une femme assez faible pour disparaître sans la moindre trace.
Sournoise, Adénosyne remit soudainement les pieds dans le plat en nous fixant de ses yeux avides. Elle ne perdait pas le Nord celle-là. Elle voulait tout savoir tout en désapprouvant par tous ses pores l'attitude de sa voisine. Je me contenter d'esquisser un sourire en coin en haussant un sourcil. «Et moi qui pensait qu'après la façon dont vous nous avez trouvés, la nature de notre relation était évidente. Vous avez peut-être besoin que je vous prête mes lunettes ?» J'avais essayé de glisser cette pique sur un ton amusé mais mes prunelles se plantèrent froidement dans celles de la femme à la peau brune. Elle se mêlait un peu trop de ce qui ne la regardait pas. Que cela soit de la poudre aux yeux ou non, je n'aimais guère une intrusion aussi grossière dans la vie privée des autres. Alors que je sentais ma patience s'effilocher plus vite qu'une pelote de laine entre les griffes d'un chat, Isahya balbutia une réponse qui me fit tousser de surprise. «Quoi ?» M'étranglais-je en cessant mes caresses dans les cheveux de la Sorcière pour la fixer avec horreur. Elle avait complètement perdu l'esprit. Je me repris avec un temps de retard. «Je veux dire, je pensais qu'on devait garder ça pour nous pendant encore un certain temps ma chérie.» Un ricanement nerveux m'échappa alors que mes méninges prenaient feu. Comment allais-je rattraper ça ? Mais quelle imbécile. Je lui aurais bien arraché la langue tant j'étais contrarié. Son mensonge était à peine crédible et elle s'enlisait déjà sous l'interrogatoire suspicieux d'Adénosyne. Je n'étais pas en mesure de retourner la situation étant donné l'énormité qu'Isahya venait de sortir. Je n'avais pas d'autre choix que d'aller dans son sens. Je feignis une certaine gêne et passais une main sur son épaule comme pour la consoler quand elle mentionna la mort de ce Salomon. «Peut-être pouvons-nous éviter de remuer ces douloureux souvenirs. Je ne connais Isahya que depuis peu mais je sais qu'il lui faut encore du temps pour accepter la mort de Salomon et je respecte son deuil. Nous évitons encore d'en parler.» Mes mots et mes gestes étaient empreints de sollicitude mais je brûlais de laisser libre court à mon exaspération. Peut-être ma main fut un peu lourde, lui pétrissant l'épaule. «Nous n'avions pas prévu que les choses aillent si vite entre nous. Je suis assez conservateur moi-même. Mais vous savez comment c'est quand on trouve la bonne personne.» Ajoutais-je avant de couler un regard moqueur sur Adénosyne. «Enfin. Encore faut-il le vivre pour le comprendre.» Le vernis de civilité et de politesse que je m'étais imposé s'effritait dangereusement et je fus soulagé qu'elle débarrasse enfin le plancher. Je plaquais d'un rictus sur mon visage jusqu'à ce qu'elle quitte enfin la maison.
Immédiatement, je baissais les yeux sur Isahya. Incrédule, je la regardais éclater de rire. Je fronçais les sourcils. Était-elle ivre ? Son fanatisme avait-il dévoré ce qui lui restait de raison ? Je restais de marbre. Ça ne me faisait pas rire du tout. Vivement, je lui attrapais le poignet et la secouait comme une poupée pour faire cesser ce bruit qui grinçait à mes tympans. «La ferme espèce d'idiote.» Sifflais-je. J'aurais voulu lui briser la nuque comme un vulgaire lapin. Je la repoussais et la lâchais comme si son contact était vénéneux. La mâchoire serrée, je la toisais. Je me vis la vider de son sang pour en finir avec cette Sorcière qui empoisonnait mon existence, mettre un terme à cette ridicule mise en scène de maître esclave à laquelle ni elle ni moi ne croyait plus. Il me suffisait d'avancer. Elle était petite, maigrichonne et toute pâle. Ça ne devrait pas être très long avant de recueillir son dernier soupir. Je n'aurais alors plus qu'à rejoindre Laysa qui rongeait son frein dans un hôtel et devait se demander ce que je fabriquais. Je ne pensais pas que la Vampire me laisserait ici. Je savais qu'elle viendrait me chercher. Tuerait-elle Isahya ? Ce serait l'ultime déception si on devait en arriver là. Il me faudrait déployer des moyens surhumains pour regagner ensuite de la valeur aux yeux de ma Créatrice. D'une voix basse, je repris lentement, rassemblant mes pensées. «Je vais partir.» C'est ce que j'aurais déjà dû faire depuis le début. Qu'est-ce que j'attendais au juste ? «Racontez ce que vous voulez à votre voisine. Dites que je suis mort aussi, ou que j'étais un homme volage qui est allé en voir une autre, je m'en fiche. Mais débrouillez-vous. vous vous êtes mise toute seule dans ces idioties. Je refuse d'être impliqué plus longtemps dans votre vie. J'ai suffisamment joué avec vous. Et qui est ce Salomon ?» La dernière question m'avait échappé. Je lui lançais un regard assassin comme si je lui reprochais cet égarement. «Vous vivez dangereusement. Pourquoi faites-vous tout pour me donner envie de vous tuer ?» Je m'étais approché à nouveau. C'était comme ça entre nous. Un jeu où nous ne faisions que nous rapprocher pour mieux nous repousser. Avec hargne, j'entourais sa gorge de mes mains. Je me sentais possédé par le désir urgent de la tuer, de la dominer. Effacer ce petit air effronté qu'elle osait afficher. C'était moi le prédateur. Qui croyait-elle duper ? J'allais lui montrer que...
La porte s'ouvrit à nouveau et je clignais des yeux en reculant vivement devant la lumière qui se déversait soudain dans l'entrée. Une fois la porte refermée, je vis avec stupeur Laysa se débarrasser de la cape qui lui dissimulait le visage. Derrière elle, un homme se tenait mais j'étais plus préoccupé par l'air mauvais que la Vampire posait sur nous. Elle n'avait même pas besoin de dire un seul mot, son expression était suffisante. Je lâchais Isahya et baissait les yeux. Il y avait comme un air de déjà-vu.


1199 mots | Message VII


[Q] - Représailles Partie II | Isahya Aoyv
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Mar 02 Mar 2021, 22:55



Représailles

Thème.


De toute évidence, en perdant la vie, le brun avait également égaré son sens de l’humour. Malgré la vague de colère qui enflait autour de lui, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de rire aux éclats. Sans doute s’agissait-il là d’une façon d’évacuer la pression ; ses premiers pas en tant qu’esclavagiste, les caprices de son esclave et les imprévus du quotidien mettaient ses nerfs à rude épreuve. En conséquence, elle ne maîtrisait plus franchement ses émotions. Il fallait reconnaître que, de l’extérieur, leurs aventures prenaient une tournure comique. Toutefois, le ton impérieux qu’il prenait lui déplaisant, sa gaieté s’estompa peu à peu. Pour qui se prenait-il ? Ne réalisait-il pas que, seul dans la ville, il n’avait pas la moindre ressource ? S’il voulait s’en aller, elle lui ouvrirait volontiers la porte, et regarderait en souriant le soleil grésiller sur sa carcasse. Qu’il se montrât d’une telle ingratitude, alors qu’elle l’avait presque traité avec respect, l’outrait. Ses poings se posant sur ses hanches, elle le toisa avec mépris. « Vous n’avez pas besoin de le savoir. Aux dernières nouvelles, je n'ai pas de comptes à vous rendre. » Néanmoins, peut-être avait-elle poussé le Vampire dans ses retranchements. Loin d’effacer la rage qui lui mangeait le visage, il prit sa gorge en otage. Cédant à la violence qu'il rêvait de laisser exploser, il enserra ses mains. Un froid glacial s’insinua sous la peau de la pieuse. Incapable de réaliser son geste, elle resta immobile. Ce fut le manque d’oxygène qui secoua ses neurones. Alors, maladroitement, elle remonta ses mains vers la gorge de son agresseur. Ses ongles s’enfoncèrent vainement dans la chair pour lui faire lâcher prise. Des points noirs troublaient sa vision. L’indignation lui offrit un regain d’énergie. Elle allait lui montrer !

Drapé dans un manteau couleur de nuit, le Sorcier regagnait son domicile. Le poing serré, il marchait d’un pas vif, indifférent à la fraîcheur de l’air sur ses joues. La silhouette qui se découpait à ses côtés, sous une large cape, ne le réjouissait en rien. La veille, elle l’avait contacté à propos d’une situation pour le moins curieuse, et, reprenant un masque qu’il n’avait guère envie de porter, il avait précipitamment quitté Stenfek. Furieux d’avoir été dérangé dans sa retraite, il se devait toutefois de faire bonne figure, et de corriger les frasques de sa progéniture. Dès son arrivée, il s’était rendu à l’hôtel de son informatrice. Loin d’être enchanté de sa position, il avait poliment réglé l’intégralité de son séjour, et, à présent qu’ils approchaient de la demeure familiale, la contrariété creusait un sillon sur son front d’albâtre. Avant que de parvenir au perron, il aperçut la voisin en fermer la porte. Accélérant le pas l’air de rien, il l’interpella, lui tendant la main. « Bonjour, Adénosyne. » Avec un sourire crispé, la jeune femme lui retourna sa salutation. D’un geste involontairement brutal, il l’attira près de lui : il avait besoin de s’assurer qu’elle n’aurait pas la langue aussi bien pendue qu’à l’accoutumée. « Je te recommande d’oublier ce que tu as vu aujourd’hui. » Son avertissement se glissa dans un murmure. Ayant parfaitement saisi le message, la voisine disparut sans demander son reste. Un problème en moins. Manifestement impatiente de résoudre l’affaire _ il ne comprenait que trop bien son empressement _, son accompagnatrice tournait déjà la poignée de la maisonnée. L’heure de la punition ayant sonné, il ne comptait pas se montrer magnanime. Chacun commettait des erreurs, et il conservait suffisamment de bonté pour savoir pardonner, mais il ne tolérait pas que celles-ci soient exposées au grand jour. Les apparences devaient rester intactes.

Un spectacle navrant les accueillit. Emportés dans leur manège, Isahya et Dorian tentaient vraisemblablement de s’étriper, l’un rencontrant davantage de succès que l’autre. Leur apparition mit un terme à leur échauffourée. Le regard de César passa sur la tenue du Vampire. Ses sourcils se froncèrent sévèrement. Ignorant l’état de son habit, il se tourna vers Laysa, exécutant une brève révérence. « Je vous prie de m’excuser pour les manigances de ma fille. Vous savez comment sont les enfants. Il suffit de tourner le dos une minute pour qu’ils oublient leur place. » Dans son dos, la Sorcière jetait un regard noir au brun. La férocité assombrissait la lavande de ses iris, lui promettant une vengeance. Qu’importaient les réprimandes de son père. D’une manière ou d’une autre, elle lui ferait payer sa tentative, et elle le regarderait avec joie se tordre de douleur sous ses maléfices. Elle deviendrait forte pour le briser. « Vous devriez penser à vous laver, de temps en temps. Vous avez du feutre sur les joues. » Avec désapprobation, le Sorcier intervertit les places, signifiant clairement que le temps de l’esclavage était révolu. D’un mouvement soigneusement calculé, il tendit le sac qu’il avait jusque-là mystérieusement gardé. « Voici un petit présent pour adoucir votre retour. » Il s’agissait d’une bouteille de sang de grande qualité, qu’il avait achetée une fortune, avant de la rejoindre. S’assurer de son silence _ ou tout au moins de sa discrétion_, lui était indispensable. Il ne doutait pas que Laysa fut une femme intelligente. Sans un regard pour sa fille, il lâcha un commentaire à son intention, à voix basse. « Ton mariage est avancé. » Galamment, il se défit de son manteau, le plaçant sur les épaules de la Vampire. À supposer qu’elle en ait besoin, la profondeur de la capuche la protégerait du soleil. Il ne voulait pas négliger l’inconnue, d’autant qu’en dépit des circonstances, elle lui paraissait ouverte aux propositions commerciales. Avec toute la cordialité qu'il parvenait à rassembler, il prit congé des enfants de la nuit, leur ouvrant tranquillement la porte. Une fois qu'ils furent partis, il desserra le col de sa chemise. « Descends à la cave. Tout de suite. » La Sorcière blêmit.

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Astriid
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Astriid
Mar 09 Mar 2021, 20:14

[Q] - Représailles Partie II | Isahya Fm3t
Représailles
Partie II





Dorian Lang

Race : Vampire (Douria)
Taille : 185cm
Âge apparent: 25
Niveau : I | Rahzdens

Spécialités :
- Agilité : 8
- Force : 9
- Charisme : 8
- Intelligence : 9
- Magie : 8
Un air contrarié se peignit sur mon visage avant de disparaître aussi fugacement qu'il était apparu. Le destin se plaisait à m'empêchait de venir à bout de la Sorcière. Elle devait être protégée par quelque Æther pour échapper ainsi à mes mains meurtrières pour la seconde fois. Lui lançant un dernier regard assassin, je m'éloignais à la fois d'elle comme de Laysa. L'or rouge des yeux de la Vampire s'était assombri sous la colère glacée qui figeait ses traits et je n'étais pas certain de vouloir être à portée de ses griffes. J'étais en mauvaise posture, aussi n'essayais-je même pas de chercher une excuse et conservait une attitude soumise auprès de celle que j'avais déçue. Je coulais néanmoins un regard curieux vers le blond aux côtés de ma Créatrice. Une aura lugubre se dégageait de l'homme et me faisait froid dans le dos. Mon malaise s'accentua quand il détailla ma tenue sans cacher son déplaisir et je ne pus m'empêcher de tenter de lisser inutilement les plis qui s'étaient formés dans le costume. À leur arrivée, l'ambiance s'était alourdie et l'air se faisait irrespirable comme si nous évoluions dans un marais nauséabond. Je priais Lubuska que n'importe quoi nous délivre de cette inconfortable situation.
Laysa accepta gracieusement les excuses délivrées par le blond et feignit un sourire amical qui ne parvint pas jusqu'à ses prunelles. «C'est moi qui m'excuse. Je veillerai à mieux étouffer les élans rebelles de ma progéniture.» Elle avait pris un ton dégoûté et je me ratatinais sur moi-même malgré ma haute taille. En mon for intérieur, j'écumais. De quel élan rebelle parlait-elle ? J'étais la victime dans cette histoire, pas un adolescent stupide qu'il fallait corriger. Je n'avais rien demandé de tout ça, elle devait le savoir. Toutefois, je me gardais bien de protester en présence des Leone, je supposais que nous aurions tout le temps plus tard pour échanger sur mes écarts. Je jetais un coup d'oeil vers Isahya et fut surpris de la haine qui transcendait l'améthyste pâle de ses iris. Puis, lentement, un sourire voleta jusqu'à mes lèvres et je haussais un sourcil, comme pour la défier de tenter quoi que ce soit, sachant pertinemment qu'elle ne pouvait rien faire en présence de son père. Ce dernier m'interpella directement et je lâchais la Sorcière des yeux pour porter un regard étonné sur le blond. Je levais par réflexe une main à ma joue et regrettais l'absence de reflet pour constater l'étendue des dégâts. Laysa s'approcha avec impatience de moi et je ne pus m'empêcher d'esquisser un mouvement de recul mais déjà, elle avait passé sa main sur mon visage pour en effacer magiquement les traces. L'agacement transpirait par toutes ses pores, la Vampire avait vécu trop d'années sur ces terres pour encore s'amuser de telles sottises et je lus dans ses yeux qu'elle préférait ne pas mentionner cet incident futile. La Vampire me lança un regard lourd de sous-entendus sinistres et je déglutis. Jamais encore je n'avais vu une telle fureur altérer son visage blafard et je peinais à imaginer quelles sanctions j'allais encourir. L'injustice de la situation me fit serrer les poings mais j'étais bien incapable d'oser prononcer le moindre mot face à elle. Pour la première fois peut-être, je prenais conscience de son emprise sur moi, de cette soumission implacable dont je ne saurais jamais me défaire. Je ne serais jamais libre. Cette réalisation me frappa et je sentis mes pensées flotter, comme en apesanteur. Je refusais obstinément à cette réalité le droit de s'ancrer en moi. Le déni était un cercueil bien plus moelleux.
Inconsciente de mon trouble, Laysa me tourna le dos sèchement pour remercier le père d'Isahya. Je battis des cils et en profitais pour me tourner vers la Sorcière. Cette maudite femme, si fragile et pathétique, était la raison de mes précédents maux mais également des futurs quand ma Créatrice me punirait. Le regard que je lui lançais était une promesse. Une promesse qu'elle me reverrait. Et que la prochaine fois se ferait dans mes conditions. Les prémices de notre frêle entente venaient de voler en éclat à la lumière de notre séparation. Je ne me montrerai pas aussi plaisant avec la brune qu'elle avait parfois pu l'être lorsqu'elle serait sous ma coupe. Je ne serai pas faible. Une phrase de son père attira mon attention. Consternation. Cupidité. Possession. Les sentiments qui s'agitaient en moi me surprenaient par leur violence. Le sang de la brune brûlait encore en moi et par la Magie du Sang qui imprégnait mon existence, que nous le voulions ou non, elle était liée à moi. Est-ce que cela me rendait possessif vis-à-vis d'elle ? Un instinct aussi vif et ardent que la Soif susurrait sa volonté à mes oreilles. Isahya serait mienne d'une manière ou d'une autre. Si elle devait mourir, ce serait par mes mains. Si elle devait souffrir, ce serait parce que je le désirais. Je passais un marché avec moi-même. Ce mariage n'aurait pas lieu et je ferais ce qu'il faut pour cela. J'étais soudain enthousiaste à l'idée de suivre avec acharnement l'entraînement de Magnus et Laysa pour devenir plus fort, un Vampire de Douria digne de porter le nom de cette Lignée. Quand la Sorcière me reverrait, je prendrais plaisir à la voir frémir devant moi, je prendrais plaisir à la tourmenter comme elle l'avait fait. Elle n'appartiendrait à aucun homme qui la souillerait.


964 mots | Message VIII
Je veux bien 2 points en Magie si tu déclares la quête nastae


[Q] - Représailles Partie II | Isahya Aoyv
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