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 [Q] - Le commencement | Jun

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 10 Nov 2020, 12:45



Le commencement

Intrigue : Il se passe quelque chose d'étrange et de non identifiée. Kaahl pense qu'il s'agit d'un rêve.


Je tenais Ilias dans mes bras. Depuis ma chambre, je regardais les arbres se dégarnir peu à peu de leurs feuilles. C’était un temps particulier. Le ciel était gris foncé au loin mais le soleil perçait quand même la couche nuageuse pour venir se refléter dans le jardin. Des enfants jouaient dehors. Je pouvais percevoir Lucius qui courait après une fille du voisinage. Ils riaient. J’étais fatigué et avais profité de la présence de Cendre et de Dolcidée pour me retirer avec l’un de mes enfants. Le Magicien avait pleuré de nombreuses minutes, un contre-coup de son épuisement. Il avait refusé de faire la sieste plus tôt et les larmes n’avaient pas tardé à pointer leur nez. Il avait été impossible à consoler sans magie et j’avais dû en faire œuvre pour le calmer. À présent, il somnolait dans mes bras. J’étais, à peu de choses près, dans le même état que lui. Je ne dormais plus depuis plusieurs jours, depuis que Judicaël m’avait avoué le problème. Je n’avais pas encore pu me rendre sur place. La scène avait été figée afin de conserver tous les indices. Y repenser serra ma mâchoire. J’avais passé en revue tous les criminels connus dans le monde entier afin d'écarter définitivement les autres pistes. Je ne savais pas s’ils me laisseraient enquêter avec eux. L’armée n’avait pas rendu son verdict. Comme l’histoire me concernait, au moins indirectement, ils n’étaient pas certains de vouloir me laisser m’approcher. Si l’assassin me visait, ce serait peut-être dangereux de m’exposer, pensaient-ils. Je savais qu’ils étaient également en train de réfléchir à ma protection. « Nous allons dormir ensemble, tu es d’accord ? » demandai-je à mon fils. Il me regarda, ses grands yeux bleus à moitié fermés. Il ne mettrait pas longtemps à s’assoupir, à mon image. Au fond de moi, je savais qu’Ârès était derrière tout ça. Qui d’autre ? Personne. Je me questionnais néanmoins sur ses motifs. La vengeance ? Autre chose ? Il avait tué les Sorciers qui le suivaient, si bien que trouver des volontaires commençait à s’avérer être une tâche difficile. Il n’avait jamais été aussi puissant.

Je m’allongeai sur le matelas et pensai quelques secondes à ce que je ferais à sa place et, surtout, à pourquoi est-ce que je le ferais. Il me provoquait. Il m’exposait. Je m’endormis avant d’avoir la réponse.




« Réveille-toi ! On est arrivé ! » Je remuai un peu puis me relevai en sursaut. Cette voix ne m’était pas familière. J’ouvris les yeux sur… « A… ? » Mon commentaire mourut dans ma gorge. Ma propre voix ne correspondait pas à ce que je connaissais. Elle était plus juvénile. Le garçon qui me faisait face l’était aussi mais la ressemblance était frappante. Ce n’était pas comme si je ne l’avais pas côtoyé longuement. Cheveux bruns, courts, yeux noisette, j’avais l’impression de me retrouver devant une version de moi-même, adolescent, l’air taquin en plus. Mon instinct me poussa à la prudence. Je regardai autour de moi. Nous étions dans une sorte de roulotte. Il y avait deux filles avec nous : une blonde et une brune. Je me sentis mal, comme si le trajet avait eu une répercussion sur mon métabolisme. Peut-être étais-je dans un rêve ? Cette version me semblait être la plus probable. Cela expliquerait la présence de… Je fermai les yeux un instant. Que faisais-je avant d’arriver ici ? Je m’étais assoupi. C’était donc un songe extrêmement réaliste. Certains l’étaient.

Je passai mes mains devant mon visage. Je n’étais pas adulte et ça se constatait facilement. J’attrapai mes cheveux. Ils étaient blonds. J’étais un enfant blond, dans une roulotte. Je me levai du lit improvisé. J’avais la trace du drap sur le bras. J’avais dû serrer un peu trop fort l’oreiller. Si l’envie de questionner les autres me prit, quelque chose me retint. Peut-être en saurais-je davantage en restant silencieux. Je me frottai la joue. J’avais la bouche pâteuse. « Déjà ? » questionnai-je quand même, me disant que ça ne m’engagerait à rien. J’avançai ma main vers un objet bleuté. Je le connaissais mais je n’en avais jamais rêvé auparavant. « Est-ce que je pourrais avoir à boire s’il… » Vous plait ? Te plait ? Il m’avait tutoyé. « … S’il te plait ? » J’avais mal à la tête. Je me sentais déphasé, sans arriver à comprendre pourquoi. La sensation était la même que celle du matin d’une soirée bien trop alcoolisée.    

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Lun 16 Nov 2020, 23:43


Le commencement



« Mais arrêteuh ! Laisse-moi dormir ! » « Sinon quoi ? Qu’est-ce que tu vas faire, morveux ? » le nargua-t-il. « Arrêteuh ! » La voix du garçon avait atteint des aigus insoupçonnables. « Calmez-vous ! » Leur mère venait d’intervenir. Luci, lui, fixait ses deux fils avec un sourire en coin qui reflétait une insolence à toute épreuve. Il n’était pas le genre de père à faire régner l’ordre. Il aimait bien quand ils se battaient, même si l’aîné gagnait toujours. Les deux filles étaient beaucoup plus calmes. Elles étaient très différentes. L’une avait les cheveux blonds et des yeux verts. Elle lisait un livre, assise en tailleur. Elle semblait plongée dans l’ouvrage. L’autre regardait le paysage. « Pourquoi est-ce que nous ne sommes pas comme vous ? » demanda la brune. « Parce que. Votre Destin est différent. » trancha la femme. « Maintenant, occupez-vous mais je ne veux plus de bruit ! » « Laisse-les un peu. C’est normal qu’ils se disputent parfois. » « Et toi… ne ramène pas ta science. » Il sourit. « Quoi ? » « Rien rien. » Il avait épousé une lionne. Néanmoins, elle rugissait plus qu’elle ne mordait. « J’ai hâte que nous nous éloignions de la Cité. » « Oui. L’absence de magie me pèse. »

« Réveille-toi ! On est arrivé ! » Il secoua son frère. Il s’était endormi dès que Luci avait commencé à chanter des berceuses sur le Temps et le Destin. Il ne lui fallut que quelques secondes pour comprendre que quelque chose n’allait pas. Le blondinet semblait troublé. Il se mit à rire. « Comment ça déjà ? Tu dors depuis trois heures mais quand même… » Ils venaient souvent ici. Le lieu était assez éloigné des Humains pour qu’ils puissent exercer leurs dons.  « Tu es sûr que tu vas bien ? T’es encore dans le monde des rêves ou quoi ? » « Laisse ton frère tranquille ! » « Mais il a l’air complètement perdu le pauvre ! Il a encore dû faire des cauchemars. Hein Fripouille ? » Il ricana, en tirant sur la joue de l’ancien dormeur. « Tais-toi et aide-moi plutôt à décharger nos affaires. Ce soir, le ciel sera dégagé. Ce sera idéal pour nous. » La brunette soupira. « Je me demande pourquoi est-ce qu’on doit venir, Edelwyn et moi. On ne vous sert à rien. » « Moi je trouve ça rigolo de regarder ! » « Gna gna gna, madame première de la classe ! »




La lumière était différente. Il le sentit dès qu’il s’éveilla. Il n’était pas du style à se lever violemment et heureusement, sinon le nourrisson qui dormait sur lui serait probablement tombé sur le lit. Il cligna plusieurs fois des yeux. Il n’était plus du tout là où il se trouvait précédemment. Lentement, il amena ses mains devant lui. Elles étaient plus grandes. Une ride de perplexité coupa son front. Doucement, il se redressa. C’était un enfant méticuleux. De toute façon, dès qu’il essayait de se rebeller, son frère se faisait un malin plaisir de lui faire comprendre qu’il n’était qu’un morveux et qu’il était tout juste bon à faire pipi dans sa culotte. Heureusement, ça faisait longtemps qu’un tel phénomène n’était pas arrivé. Il analysa la situation et prit le bébé qu’il décala le plus calmement possible. Ce grand corps le perturbait. Où était-il ? Surtout, qui était-il ? Assis sur le lit, il analysa ses jambes, ses bras, ses pieds. Il passa ses doigts dans ses cheveux. Il était brun. Il portait une chemise. Il sentait… Il ne savait pas trop ce qu’il sentait. C’était plaisant mais discret. Son regard fit le tour de l’endroit. La pièce était rangée. Tout était propre. Était-ce les étoiles qui lui envoyaient un signe ? Peut-être qu’il était en train de rêver. Rêver de quoi ? Sa vision lui semblait réelle mais il savait que ça pouvait être un effet de la Vox Stellae. Il devait trouver une personne capable de lui expliquer ce qu’il faisait là.

Au prix d’un effort plus important qu’en temps normal, il réussit à redresser la silhouette. L’enfant dormait. Par précaution, il regroupa la couverture autour de lui. Ça le maintiendrait en place s’il venait à se réveiller, le temps qu’il arrivât à ses fins. Il se dirigea vers la porte. « Il y a quelqu’un ? » demanda-t-il. Il vit un escalier et le descendit, en manquant de se casser la figure plus d’une fois. Lorsqu'il fut en bas, il chercha son chemin. Ce lieu lui était inconnu. Il n’avait rien à voir avec son habitation habituelle.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 24 Nov 2020, 17:29



Le commencement



« Rosalie, attrape ! » J’envoyai une petite balle en mousse en direction de l’enfant. Elle était assise sur ses fesses, au milieu des feuilles. Elle adorait les couleurs qui s’y trouvaient. La sphère arriva sur elle. Ses petites mains potelées se refermèrent dessus et elle rit, heureuse. Je souris à mon tour. « Bravo ! » la félicitai-je. Asîlah, à côté d’elle, n’arrivait pas à tenir assise. Ses ailes l’empêchaient de se mouvoir comme elle le souhaitait. Je la regardai avec un air préoccupé. Sa peau était magnifique. Dans les feuilles, sa couleur chocolat ressortait. J’avais l’intime conviction qu’elle serait séduisante, une fois adulte. Pour l’instant, elle était mignonne. Je réfléchis un instant. Il faisait frais. « Dolcidée ? Est-ce que tu veux que j’amène du thé ? Nous pourrions poser la théière sur la table et nous servir une tasse ? » « Oui, merci. » Nos rapports étaient étranges. J’avais l’impression qu’elle me jalousait parfois, surtout lorsque je m’approchais un peu trop de Kaahl. « Je vais aller chercher ça. » dis-je, sans bouger. Une question me taraudait. « Tu as fait tes devoirs ? J’ai un peu de mal à comprendre les exercices sur les pentacles. » « Je te montrerai si tu veux. » répondit-elle. Elle était bien plus studieuse et intelligente que moi. « D’accord merci. J’y vais. » « Oui, je vais les surveiller. » précisa-t-elle. Justinien était à ses pieds. Il avait trouvé un champignon et l’observait avec curiosité. « Ne tarde pas trop. » « Non ne t’en fais pas. »

Mes pas me conduisirent à l’intérieur du château. Alors que j’allais me diriger vers la cuisine, j’entendis la voix du Baron Paiberym s’élever. La question en elle-même était étrange mais je n’étais pas spécialement futée. Peut-être cherchait-il simplement à savoir si quelqu’un se trouvait là. Je répondis. « Oui ! Je suis là ! » Je me déplaçai vers lui et le trouvai. « Vous n’arrivez pas à dormir finalement ? Vous avez besoin de quelque chose ? » Ce qui m’interrogea fut l’absence d’Ilias. Kaahl avait tendance à ne jamais laisser les enfants seuls. Peut-être l’avait-il déposé dans sa chambre, là où les lits étaient sécurisés ? Peut-être avait-il tracé un pentacle protecteur ? « Ilias s’est endormi ? » questionnai-je. « Vous voulez du thé ? J’allais justement mettre de l’eau à chauffer… »




Je fronçai les sourcils devant l’absence de réponse, perplexe. Ce garçon était vraiment… C’était époustouflant. Mon attention fut néanmoins retenue par les paroles d’une femme. J’avais actuellement plusieurs choix devant moi, dont deux principaux : le premier était d’attendre et de voir ce qu’il se passerait. Le deuxième, quant à lui, était d’indiquer qui j’étais et d’où je venais. Ce songe, s’il en était un, possédait une ambiance qui m’échappait. Les éléments du rêve n’étaient pas contrôlables alors même que j’avais pleinement conscience de moi-même.

Quand une fillette qui devait avoir l’âge de l’inconnu qui m’avait réveillé ouvrit la bouche, je me figeai. J’avais déjà entendu cette voix. Deux fois, deux moments que je n’oublierais jamais : le jour de la conception d'Erasme et le jour de mon couronnement. Je me tendis avant de la regarder. Non, ce n’était pas elle. La femme à laquelle je pensais était blonde, comme la plus petite. Edelwyn. Quelque chose clochait. Je me levai et me dirigeai vers celle qui devait avoir mon âge. Sa chevelure était faite de blé et ses yeux étaient aussi verts que les Terres d’Émeraude. C’était elle. « Edelwyn… » Je pris son visage entre mes doigts. C’était elle, l’Oracle de Yaveäth et la femme que je devais épouser. Et l’autre… Je me déplaçai vivement vers elle. Ses cheveux n’avaient pas la même couleur mais son visage… « Toi ! » La colère fit place à une forme de désespoir. Je la fixai, incrédule. « Mais je t’ai tuée… » susurrai-je. « Comment est-ce que… » Et ce corps dont j’étais affublé… « Est-ce que… Est-ce qu’il y a un miroir ? » Ce rêve jouait avec ma patience. Il venait de réunir dans un même lieu des éléments compliqués de ma vie. Ce sosie de moi enfant, là-bas, me perturbait. Et qui étaient ces gens ? Les adultes. Pourquoi parlaient-ils de ciel dégagé ? Je ne paniquais pas en temps normal mais quelque chose dans cette situation m’échappait. Mon instinct me hurlait que j’étais à des années lumières de chez moi et que cet endroit était dangereux. Je touchais du doigt quelque chose qui aurait dû rester ranger à sa place sans pouvoir prétendre à savoir quoi exactement.

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Jun Taiji
✞ Æther de la Mort ✞

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Jun Taiji
Ven 04 Déc 2020, 13:58


Le commencement



Ezechyel vit un mouvement. Il se retrouva en face d’une jeune femme aux cheveux bleus. Elle lui disait vaguement quelque chose mais il n’arriva pas à savoir quoi. Peut-être l’avait-il vue ? Il ne maîtrisait pas encore très bien sa magie. La mission de ses parents chez les Humains ne l’aidait pas à développer cette dernière. Parmi ces êtres du Désert, il semblait fait de Ma’Ahid, lui aussi. Il savait qu’il avait eu d’autres existences avant et qu’il avait réussi à s’accommoder. Peut-être même était-il devenu puissant ? Luci n’en parlait jamais. Les temps étaient troubles et ils ne faisaient que répondre à la volonté du Destin. Il était trop petit pour comprendre les volontés des Étoiles, pour le moment. Il se contentait de suivre. Heureusement, la technologie au cœur d’Al’Asl palliait son absence de magie. Pourtant, ils devaient tous sortir de la cité régulièrement. Ne pas entendre les étoiles ni ressentir les bienfaits de la Lune leur était préjudiciable. « Dormir ? » questionna-t-il. S’il était dans une chambre alors, oui, il supposait qu’il y avait une histoire de sommeil. « Ilias ? » Le bébé ? Ce n’était pas facile. Ce n’était qu’un enfant, actuellement dans le corps d’un homme. Il y avait de quoi troubler n’importe qui. « Ah. Ah oui. Pardon, j’ai… » Il se gratta le front. La température indiquait qu’il n’était plus du tout dans le Désert. « Du thé oui, ce serait parfait. » dit-il, en la suivant. Il ignorait son nom. « Je prends ça. » ajouta-t-il, en croisant un miroir sur son chemin. Il en saurait peut-être plus en regardant à l’intérieur. Il s’assit sur la table et fixa son reflet. C’était assez étrange. Il avait un air familier. Il ressemblait à son frère, en plus âgé. Il espéra que ce n’était pas une mauvaise farce de ce dernier. Sinon il allait le tuer !

Il se concentra, sans que la Vox Stellae n’opérât. Ça devenait problématique. « Où sommes-nous, déjà ? » demanda-t-il. « Et Ilias, je l’ai laissé sur le lit. » Une attitude très responsable pour un parent. Néanmoins, lui, n’était pas adulte. Ce grand corps l’énervait. Il était disproportionné par rapport à celui qu’il avait d’habitude. Son frère l’appelait volontiers Petite Crevette. Ça l’agaçait parce qu’il voulait devenir grand et musclé. Sa morphologie n’était pas vraiment faite pour. Il se mit à fixer intensément le miroir. Cet objet l’embêtait. Il se dit que ce serait plus facile si chaque miroir permettait de voir un individu en particulier. Il n’y aurait plus besoin de se concentrer sur « Qui ? » mais simplement sur « Quand ? ». Enfin, le Temps était bien plus complexe que ça et ce n’était que des pensées enfantines. L’art de la divination était difficile à maîtriser.




« Ezechyel, qu’est-ce que tu fais ? » s’enquit Edelwyn. Le fait qu’il prît son visage entre ses mains l’avait surprise, surtout avec un regard si profond. C’était comme s’il avait cherché à utiliser la Vox Stellae dans ses yeux. Elle n’y connaissait rien, à cette magie, parce qu’elle n’était pas comme lui. Néanmoins elle le voyait bien, lorsqu’il essayait de se concentrer pour obtenir quelques prédictions. Les Étoiles ne lui parlaient pas, à elle, pas plus qu’à sa Sœur. Elles étaient des Élues d’autres Lunes. La blonde aux yeux verts n’eut pas le temps de réagir davantage. Son frère était déjà parti vers sa sœur. Il semblait possédé. Ça ne lui ressemblait pas vraiment. La brunette regarda le plus petit en biais. « Maman ? Il me fait peur. » Le timbre de sa voix n’avait pourtant rien d’apeuré. C’était presque une moquerie. En réalité, ça l’étonnait. Il l’avait tuée ? Mais qu’est-ce qu’il racontait ?

La blonde réfléchit et finit par se diriger vers lui. Elle l’enlaça, entourant ses bras autour de son corps. « Tu as fait un cauchemar, c’est ça ? Ne t’inquiète pas, tu n’as pas perdu ta magie. Tu vas pouvoir la pratiquer ce soir, tu sais. Tout se passera bien. » Elle pensait que c’était ça. Son frère avait encore rêvé qu’il devenait Humain et qu’il n’entendait plus le chant des Étoiles. Il avait déjà mis du temps avant de le percevoir et n’y arrivait pas toujours très bien. C’était une peur, chez lui. Plus tard, il voudrait ne jamais l’avoir entendu, ce chant si particulier. « Maman et papa ont pris ton miroir. » le rassura-t-elle, avant de lui prendre la main pour l’entraîner vers une tour. C’était une tour d’observation dont ils étaient propriétaires. Le toit était perdu dans les profondeurs du ciel. Le Désert, la nuit, était glacial. Ils se rendraient pourtant en haut, sur une surface ouverte. Plusieurs instruments s’y trouvaient et une douce chaleur y régnait, fruit de la magie. La science servait à observer le ciel. Ils travaillaient sur les constellations et leurs histoires. Là-haut, il y avait quelques livres mais le plus impressionnant était l’intérieur de la tour. Il n’y avait rien ou presque, qu’un grand escalier recouvert de portails qui permettaient de raccourcir l’espace. Il était donc possible de monter au sommet en trente secondes, comme en cinq heures. Les murs intérieurs étaient en réalité une immense bibliothèque, regroupant les savoirs de leur peuple et d’innombrables prédictions. Une vie n’aurait pas suffi pour tout lire. L’avantage des Eorgor était qu’ils pouvaient avoir de multiples existences. Ezechyel en était déjà à sa quatrième. Pour le moment, ils avaient tous conservé la même cellule familiale. Ils le devaient. « Allez les enfants. Vous pouvez vous amuser un peu dans la tour mais je veux vous voir sur le toit dans une heure au maximum. Ezechyel, cherche-moi ces livres en même temps. » Luci tendit une liste à son fils. Il fit de même avec Edelwyn. « Vous deux, vous vérifierez le matériel lorsque vous aurez fait un tour et choisi vos ouvrages pour le retour. » Les enfants avaient le droit de prendre des livres, des livres qu’ils étudiaient ensuite de chez les Humains.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 14 Jan 2021, 12:17



Le commencement



Je fixai le Baron. Il avait l’air différent, plus atteignable et plus fragile. Son aura n’était plus la même. « Vous êtes sûr que tout va bien ? » lui demandai-je. Je me faisais peut-être des idées. À moins qu’il n’eût tenter un sort magique très puissant ? J’avais déjà lu ça dans un livre, sans savoir si la pratique de la magie à outrance pouvait réellement autant affecter l’aura d’une personne. Je n’étais pas très intelligente mais c’était trop flagrant. Kaahl ne semblait pas à l’aise avec son corps. Il adoptait un comportement étrange. Il m’impressionnait beaucoup moins. Je fis des efforts pour essayer de trouver une solution. Quelqu’un me faisait-il une farce ? Dans quel but ? J’avais peur de me mettre en avant, d’affirmer des choses que je ne savais pas forcément exactes. Et si je lui faisais remarquer qu’il avait l’air différent ? Qu’il était différent ? Et si je me trompais ? Comment réagirait-il ? Il était gentil et patient. Il ne se moquerait sans doute pas, ou pour plaisanter. Il m’aimait bien, sinon il ne se serait pas occupé de moi. Il ne m’aurait pas donné un toit sous lequel m’abriter. En faisant le thé, je me questionnais sur la façon dont je devais réagir. Si ce n’était pas le Baron, et que je ne faisais rien, peut-être que la situation pourrait dégénérée. Je m’en voudrais alors.

Je me retournai à la question. « Où sommes-nous ? » répétai-je tout bas, surprise. Non, il y avait réellement quelque chose d’anormal. « Vous… Quoi ? » Mes prunelles firent quelques aller-retours entre la droite et la gauche, dans un mouvement qui montrait ma réflexion. « Je… Mais… » articulai-je, avant de finir par conclure momentanément la discussion. « Restez là ! Je vais le chercher ! » Je fis quelques pas vers la porte et me retournai. « Restez là, hein ! » répétai-je. Je voulais être sûre qu’il demeurât en place. Je ne désirais pas le perdre. « Occupez-vous du thé pendant ce temps. Je ne serai pas longue. On pourra discuter après. » La question était : discuter de quoi ? Devais-je prévenir les autres ? Je n’en étais pas certaine, du moins pas avant d’être sûre de mon hypothèse.

Lorsque je revins avec l’enfant, je le retrouvai. La théière était sur la table. Après avoir posé Ilias sur une chaise adaptée, je me dirigeai vers un placard et en sortis deux tasses. Je versai le thé et remontai mes yeux vers les siens. « Pour répondre à votre question, nous sommes ici à Caelum, chez les Magiciens, dans ce qui, normalement, devrait être votre château. » J’essayais de prendre des pincettes mais la conclusion venait inévitablement. Mon cœur battait à tout rompre. « Mais vous n’êtes pas le Baron Paiberym, n’est-ce pas ? » Si je me trompais, j’allais passer pour une folle. « Qui êtes-vous ? » demandai-je. « Pourquoi êtes-vous dans ce corps ? » Perdue pour perdue, autant poser des questions. « Et d’où venez-vous ? »




Je me stoppai net lorsque je sentis les bras de l’une des enfants m’enlacer. La blonde, Edelwyn, avait mon âge mais était plus petite en taille. Dans le corps de ce qui devait être son frère, je ne sus comment réagir. « Ma magie ? » Que racontait-elle ? Bien sûr que je n’avais pas perdu ma magie. Je la sentais couler dans mes veines actuellement. Je fermai les yeux, essayant de faire les liens. J’étais dans le corps d’un garçon qui se nommait Ezechyel, comme l’Ygdraë qui était apparu quelques fois dans la vie de Devaraj, comme l’Æther de la Mort aussi. Mon père. J’étais dans le corps de mon père. Non, ça n’avait aucune logique. Néanmoins, en supposant que je fusse dans un rêve, la logique se passait de la raison. La logique d’un songe n’était pas celle de la réalité et, parfois, la logique était simplement l’incohérence. Tout dépendait du dogme emprunté. Je réfléchis à l’existence de l’ancien Maître des Esprits, afin de poser convenablement les bases de ma situation, calmement. Il en savait bien plus que moi. Edel avait l’apparence d’Edelwyn. Ezechyel était Jun. J’étais dans le corps de Jun. La blonde était donc actuellement ma sœur, à l’image de la brune et de l’autre brun qui était… Quel était son nom déjà ? Je fronçai les sourcils. Je n’en avais aucune idée. Il ne s’était jamais présenté en ma présence. Il était innommable. Je n’en savais pas plus sur la plus grande des filles, simplement qu’elle était ma mère. Je grimaçai. Les adultes étaient nos parents et nous étions quelque part dans le Désert. Bien. « Merci, Edelwyn. » Je l’avais murmuré, en caressant son bras doucement, en essayant de masquer mon trouble. Je venais de comprendre que si j’étais dans un rêve, il me révélait un passé probable de la vie de mon père et de sa famille. Ça ne me dérangeait pas. Néanmoins, si je me trouvais dans la réalité, ma situation devenait vertigineuse.

Lorsqu’un grand blond me tendit une liste de livres, je le regardai d’un œil perplexe. Il était puissant, je pouvais le sentir jusque dans mes tripes. Pourtant, il n’avait pas l’air de remarquer que je n’étais pas son fils. À moins qu’il ne fît semblant ? Cette question du rêve et de la réalité m’agaçait. Si j’étais dans le Monde des Rêves, tout était normal. Si j’étais dans la réalité, il y avait des incohérences de comportements. À moins que mon père ne fût déjà doué d’une magie aussi imposante que la mienne ? Je soupirai, pris la liste et me dirigeai vers la tour. À l’intérieur de celle-ci, mon visage marqua un étonnement émerveillé. C’était un bijou architectural. Les livres qui recouvraient les murs avaient tous l’air aussi précieux les uns que les autres. J’avais l’impression de me trouver dans un temple sacré et d’avoir des connaissances très peu explorées à portée de mains. Mes prunelles se baissèrent vers la liste. Je lus les titres à voix hautes. « Ce qui sera coloré, Théories sur l’échange de corps, Le voyage temporel, Les liens du Destin, Les Orishas : théories sur la perte des savoirs, La fondation d’Al’Asl, Les Miroirs. » Bien.

Après avoir trouvé les ouvrages en question, et fureté à en perdre la notion du temps, je me rendis au sommet de la tour. Les titres que j’avais vu passer devant mes yeux me rendaient curieux. J’aurais voulu parcourir chacun des essais et des cours, lire chaque hypothèse et dévorer le reste.

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Jun Taiji
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Jun Taiji
Sam 10 Avr 2021, 09:55


Le commencement



Les yeux d’Ezechyel se posèrent sur la théière. L’art du thé était un art qu’il avait toujours affectionné, malgré son jeune âge. Dans la tour d’observation, il avait emprunté un livre à ce sujet un jour. Ce dernier récapitulait les différents usages en matière de service et de disposition. Curieusement, l’ouvrage n’avait rien à voir avec sa formation initiale. Cette fois-là avait d’ailleurs été une première. Il n’avait jamais, auparavant, trouvé un manuel portant sur un sujet qui sortait totalement du thème temporel. À moins qu’il n’eût alors pas saisi les nuances qui faisait du thé un acteur majeur dans le processus chronologique ? C’était une possibilité. Pour certains Maîtres du Temps, il pouvait se passer une éternité durant le simple écoulement du liquide de la théière à la tasse. Le temps était relatif et toutes ces notions incroyablement vertigineuses. Et puis, il y avait la Voûte…

Conscient que ces cheminements tortueux et philosophiques ne l’aideraient pas à comprendre ce qu’il faisait ici, Ezechyel choisit d’obéir à Cendre et de tenter de guider ce corps, bien trop grand pour lui au demeurant, dans la tâche demandée. Il regardait ses propres mains avec fascination. Elles étaient belles. Les doigts avaient l’apparence de l’agilité. Ils étaient plutôt fins. L’homme dans le corps duquel il était ne devait pas effectuer de travaux manuels. Ses ongles étaient coupés courts mais pas trop non plus. Aucune crasse ne prenait place entre la peau et l’ongle. Il n’y avait pas une peau morte qui dépassait. Le contour de ses ongles était régulier, propre et net. Ses mains étaient douces et… Il porta ces dernières à son nez. Oui, elles sentaient bons. Lui-même avait transpiré, depuis qu’il était ici. Néanmoins, l’odeur était discrète, ce qui l’étonnait. Ezechyel leva les bras. Aucune trace sous ses aisselles.

Pendant son inspection - qu’il n’avait pas encore terminée - il prépara l’eau et la versa tant bien que mal dans la théière qu’il posa sur la table. Quand la jeune femme revint avec le bébé, tout était prêt. Aussi, l’invité indésirable releva les yeux vers son interlocutrice. « Caelum ? » Il n’en avait jamais entendu parler. « Hum… Non, c’est vrai. Je ne suis pas le Baron Paibmachin. » Le nom de famille lui semblait étrangement complexe. Au moins, ils pouvaient se comprendre, ce qui était un phénomène très curieux, au regard de la situation. « Je suis euh… » Il ne savait pas s’il devait le lui dire. Il commençait à avoir mal à la tête.

Finalement, il soupira et commença à déboutonner la chemise qu’il portait. Elle était taillée à la perfection mais ce n’était pas tant ça qui le gênait. Il ne se sentait pas à l’aise dans ces vêtements. Ils différaient trop de ceux qu’il avait l’habitude de sentir sur lui. Et puis, dans ce grand corps qui n’était pas le sien, il avait l’impression d’étouffer, peu importât la douceur du tissu. « Hum… Je ne sais pas trop… Peut-être que… Je ne sais pas… » Il releva la tête vers Cendre. « Vous n’auriez pas d’autres vêtements ? Ceux-là… Je les aime pas trop. » Las de la vouvoyer, et aussi parce que la situation commençait vraiment à l’agacer, il planta ses yeux dans ceux de Cendre. « Je peux te tutoyer ? T’es qui pour lui ? Sa femme ? Sa sœur ? Puis c’est qui, d’abord, le Baron Pa… le Baron ? » Le Baron resterait le nom de Kaahl pendant de longues années. « Il faudrait que je réussisse à activer ma magie, tu comprends ? Ni mon père ni ma mère ne m’ont prévenu. »




Lorsque Luci vit son fils revenir, il le contempla tranquillement avant de s’approcher de lui. « Je compte sur toi pour les lire, même si nous allons un peu parler de ces derniers en fin de soirée. » Il plaça brièvement sa main, dans un geste affectif, sur l’épaule du blond, avant de se diriger vers une table. Sur celle-ci était représenté un plan du ciel, avec le nom des étoiles et des constellations. Le schéma des cycles lunaires se trouvait sur un autre meuble, noyé parmi des livres divers et variés, traitant du même sujet. Les différentes lunes avaient des mouvements qui n’étaient pas parfaitement cycliques actuellement, contrairement à ce que décrivaient des manuscrits plus vieux. Luci aimait se plonger dans des légendes et vérifier les faits. Sa femme lui ressemblait en ce point. Elle était d’ailleurs beaucoup plus précise que lui, parce qu’il avait un caractère taquin et changeant. Le grand blond avait besoin de bouger et de s’amuser. Parfois, il partait et ne revenait que quelques jours plus tard, avec la mine d’un homme ayant voyagé pendant cinq siècles, les cheveux décoiffés ou un changement vestimentaire étonnant.

« Ezechyel, tiens. » Sa mère venait de lui tendre un miroir. « Tu en auras besoin pour t’entraîner aux visions. » Elle semblait bien moins naturelle que Luci avec lui. C’était étrange, comme si elle entrevoyait le fait qu’il n’était pas son fils. Son père reprit la parole. « Nous allons chanter pour les Étoiles et tenter de percevoir leur chant à notre tour. » Il lui sourit. « Je sais que tu n’y arrives pas encore mais essaye d’apprendre tout en nous observant. » ajouta sa mère. Son « Je sais que tu n’y arrives pas encore » était particulier, si bien qu’il était impossible de savoir si elle s’adressait à son fils ou à celui qui habitait actuellement le corps de ce dernier.

La jeune femme rejoignit son mari ainsi que le plus grand de ses fils et le spectacle débuta. Les sons ne sortaient pas de leur bouche mais s’élevaient dans l’air, formés par la magie de chacun. Cette langue, semblable à une musique, se répercuta dans les cieux et, bientôt, la réponse arriva. Pour un non Rehla ou un non initié, il était impossible d’entendre ce qui venait du lointain, ni même de comprendre ce qui avait cours sur la terre ferme. C’était une mélodie secrète que le Peuple des Étoiles ne pratiquait qu’ensemble. Edelwyn lisait dans un coin, assise à côté de sa sœur. Ni l’une ni l’autre ne semblait intéressée, comme si la routine avait fini par les ennuyer. Pourtant, à bien y regarder, la blonde semblait plutôt s'amuser à faire semblant de ne pas y porter attention. Ses prunelles se relevèrent, pour venir percuter celles d'Ezechyel.

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Kaahl Paiberym
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Jeu 07 Oct 2021, 17:36



Le commencement


Rp précédent : Mange-moi, bois-moi

« Ce n’est pas très prudent, Votre Majesté. » J’ouvris les yeux immédiatement. À côté de moi se trouvait l’un des plus éminent espion rattaché à la Couronne Noire. Je me redressai et me levai, sans prendre la peine d’emporter le drap avec moi. J’étais nu. Je jetai un coup d’œil par la fenêtre afin d’apprécier l’heure. Trop tôt pour qu’Adam fût réveillé. Mon corps, jusqu’ici détendu, souffrit de nouveau des affres de ma fonction. Il n’y avait que le Déchu qui pût me conférer un tel bien-être. Sa magie me permettait sans doute de ne pas mourir sous la charge de mes responsabilités. J’aimais pourtant sentir cette inflexibilité dans mes muscles, cette tension permanente. Elle m’empêchait de sombrer dans la facilité. J’étais exigeant. Certains auraient dit trop. D’autres auraient rétorqué que ne devient pas Roi qui le désire sans s’en donner les moyens. Les moyens en question était une série de sacrifices et de tortures infligées à soi-même. « Qu’as-tu à m’annoncer ? » Décrire sa physionomie aurait été une perte de temps. Il changeait toujours, au gré de ses missions. Il ne m’avait jamais donné son nom mais savoir que je détenais l’information me suffisait. Contrairement à moi, il était un espion mouvant. Il était nulle part et partout à la fois. Il était à la fois tout le monde et personne. « J’ai enquêté comme vous me l’aviez demandé. L’Ordre des Justes cherche bien à vous éliminer. Les efforts de propagandes sont monstrueux. Pourtant, le peuple a peur de vous et, surtout, il craint la colère d’Ethelba. » « Mais le peuple ne se dressera jamais contre la religion. » « Ni contre la Couronne. Il attendra le verdict de la Lune Noire. » « Je le sais. » Un mince sourire étira ses lèvres. Il était difficile d’apporter de nouvelles informations à l’Empereur Noir, surtout lorsqu’il était lui-même un espion. « Néanmoins, ce que vous devez ignorer, c’est qu’ils comptent utiliser des Humains le jour de la crucifixion. » C’était une possibilité que je n’avais pas retenue. J’avais prévu d’utiliser la mue pour que mon corps véritable fût celui d’Elias mais ce n’était pas à cause d’un quelconque Ma’Ahid. Dans cette position, s’il m’était fait interdiction d’utiliser la magie, je m’affaiblirais vite. Ma véritable apparence finirait forcément par réapparaître. Je ne pouvais pas me le permettre. « Des Humains. Pour être certains que je n’utilise pas la magie et que mon salut seul provienne d’Ethelba ? » « Exactement. Autrement dit, hormis aide divine véritable, ils vous condamnent à la mort. » Il fit une courte pause. « La tête de l’Ordre des Justes n’a pas apprécié que vous exigiez la crucifixion de ses membres si vous veniez à vous en sortir mais je ne vous apprends rien. Ce n’était pas prudent. » « Oui. Mais si je m’en sors, ils mourront tous. » dis-je, avec une voix étonnement calme. La corruption au sein des églises était aussi préoccupante que l’avidité des nobles. Je devais déraciner mes ennemis une bonne fois pour toute, les jeter au feu. « Et les nobles ? » demandai-je. « Ils préparent activement leur avenir en veillant à ne pas éveiller les soupçons. Certains se verraient bien Roi à votre place mais la majorité essaye de tirer son épingle du jeu. Si les grandes familles vous soutiennent de façon trop visible et que vous veniez à périr, elles risqueraient la chute en fonction de l’identité du prochain Empereur. » Il sourit, d’un sourire mesquin. « Vous pouvez être certain que vous occupez toutes les pensées des grandes familles ces derniers temps. La crucifixion, bien qu’ayant été repoussée, ne cesse d’être au centre de l’attention. »

Le sourire de l’espion disparut pourtant après la fin de sa phrase. Il sonda mon corps. Le verdict fut sans appel. « Qui êtes-vous ? » Lui ne risquait rien. Son identité était couverte. Il n’avait pris aucun risque en venant ici. Plus que cela, la protection que j’avais étendue autour de la maison d’Adam avait le pouvoir de bloquer quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la population. Néanmoins, son calcul fut rapidement fait. Si un autre s’invitait dans mon corps, c’est soit qu’il devait être puissant, soit que les Dieux eux-mêmes le désiraient. Dans tous les cas, il ne pouvait pas tuer l’indiscret. Il connaissait les lois du Cycle. S’il tuait mon corps, je ne pourrais plus y retourner. Il ne pouvait rien dire non plus sur la réelle situation. Je n’avais pas l’apparence d’Elias, actuellement. « Vous êtes actuellement dans le corps du Baron Kaahl Paiberym. » La situation était on ne peut plus compliquée. En fonction de qui se trouvait dans mon corps, elle pouvait même virer au désastre. Comment expliquer que le Baron, moi, se trouvait, en ce moment même, complètement nu dans la chambre d’Adam Pendragon ? Si l’intéressé arrivait, la situation se compliquerait davantage. Surtout, il devrait sans doute s’éclipser, en laissant mon corps seul avec le Déchu.

Quant à moi, j’étais parti ailleurs, pour la deuxième fois de ma vie.

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Jun Taiji
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Jeu 17 Mar 2022, 07:00


Le commencement



Edelwyn et Ezechyel étaient assis l’un en face de l’autre sur un coussin chacun. La table, entre eux, comportait un jeu d’échecs. L’adolescente tenait un livre dans l’une de ses mains. Elle le lisait, le temps que son jumeau décidât de son coup. Il était lent. Elle le trouvait lent. Surtout, sa lenteur ne le servait pas puisqu’elle gagnait à chaque fois. Si elle jouait avec lui, c’est qu’il était son être vivant préféré. Elle n’aimait pas les autres. Ils ne faisaient que lui servir de terreau d’expérience. Elle souriait à l’un, chuchotait à l’autre, et obtenait des résultats plus ou moins satisfaisants en fonction de la situation. Parfois, elle se plaisait à compliquer ses relations, à les fragiliser pour mieux les réparer ensuite ou à les arrêter, en éveillant une culpabilité farouche chez son interlocuteur. Ils l’ennuyaient tous et elle songeait qu’ils ne méritaient aucunement sa considération et son temps, en dehors de ses petits plaisirs à elle. Le monde et sa stupidité la désabusaient. Elle rêvait d’une autre vie, bien plus palpitante. Une vie dans laquelle quelqu’un, enfin, serait à la hauteur de ses espérances. Mais son frère ne l’était pas et ne pourrait jamais l’être. Il était lié par le Destin. Son comportement n’était pas libre et ne le serait jamais. Surtout, ils n’avaient pas du tout le même caractère. Lui vivait comme on respire, en se laissant porter par le hasard. Il ne se rebellait pas, pas encore. Il était naïf, obéissant, sage. Tout ce qui l’agaçait. Il étudiait ce que ses parents lui demandaient d’apprendre et ne remettait jamais rien en question. C’était comme si ce fameux Destin avait formaté son esprit et ne lui permettait pas de faire usage de critique. Elle en avait pour deux mais ça la frustrait. Quand elle partait en diatribe et désirait débattre, il se contentait de l’écouter, complètement dépassé. Il n’y avait aucune résistance, aucune remise en cause des institutions existantes et de la géopolitique mondiale. Il se contentait, vers la fin de la conversation, de lui faire remarquer qu’elle ferait peut-être mieux de ne pas s’agacer ainsi, que ça lui faisait du mal et que, de toute façon, elle ne pouvait pas changer la face du monde. Ça l’énervait. Parce que si chacun pensait de cette façon alors rien ne changerait jamais. Tous des faibles. Tous des lâches. Elle les haïssait. Elle les haïssait pour leur bêtise, pour leur manque de culture et pour leur lâcheté. Pourtant, Al’Asl était une cité de haute technologie. La population aurait dû être éduquée mais le niveau ne cessait de baisser. La moindre pensée dissidente était étouffée ou jugée comme appartenant à une personne qui ne comprenait rien ou pire, particulièrement mal intentionnée envers l’ensemble de la communauté. Les instances visant à étouffer ces propos étaient de plus en plus puissantes et influentes. Pourtant, Edelwyn n’avait pas peur. Elle détestait qu’on la fît taire. Si elle ne savait pas encore ce qu’elle allait faire, elle le ferait. Elle leur ferait payer leur médiocrité.

« À toi. » articula son frère. « Pour un Rehla, tu ne vois pas grand-chose. » dit-elle, avec un petit sourire supérieur. La réponse de l’adolescent la ravit. « Arrête de te plaindre. Je suis déjà gentil d’avoir accepté de jouer avec toi. » « Ça, c’est parce que tu espères encore pouvoir gagner un jour. » « Non, c’est parce qu’il faut bien s’occuper avant de partir. Et sache que je te laisse tout le temps gagner par générosité. » Il sourit. Ils allaient au manoir Eorgor. Comme d’habitude, ils attendaient Luci. Celui-ci adorait être en retard et se défendait toujours, en affirmant que le Destin le voulait. Elle déplaça sa pièce et remonta les yeux vers lui. Ce n’était plus lui. Ezechyel n’avait pas cette expression-là, jamais. « Jouez. » fit-elle, comme si de rien n’était, en appliquant cependant le vouvoiement. Il était plus impressionnant qu’Ezechyel, bien que dans son corps. Ses espoirs se ravivèrent.




Sa sœur n’était plus sa sœur. Le salon n’était plus un salon. Il n’était plus habillé et son corps n’était plus son corps. Il était plus âgé et, encore une fois, nu. Son regard s’attarda sur la personne qui se tenait en face de lui. « Je suis euh… » Devait-il le dire ? Il n’en était pas sûr. Edelwyn sous-estimait légèrement sa façon de fonctionner. Certes, il était calme. Certes, il ne faisait pas de vagues. Néanmoins, contrairement à elle, il n’avait pas forcément besoin de réfléchir. Le Destin commençait à le guider et il voyait des choses qu’elle ne pouvait pas déceler, avait des pressentiments qu'il devait suivre. Il vivait à l'instinct. Chez les Humains, il ne percevait rien. Ici, néanmoins, sa magie était revenue avec force, tellement que ça l’étourdissait. « Kaahl Paiberym. Oui. » Oui, il le connaissait. Ce n’était pas la première fois. « Et pourquoi suis-je nu devant vous ? » demanda-t-il, aussi perturbé pour sa pudeur que par rapport à la situation en elle-même.

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Ce rp suit nos persos : il fait des bonds dans le temps /sbaf

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Kaahl Paiberym
Dim 01 Mai 2022, 23:38



Le commencement


Je l’observai et quelque chose en moi trembla. Je n’aimais pas cette sensation, celle d’être attaché à une parfaite inconnue. J’inspirai et expirai. Je n’étais plus dans le même temps. J’en étais certain. Mes yeux descendirent sur mon corps, celui d’un autre, celui de mon père. Je fermai les yeux, alors que l’impératif résonnait. J’attendis, une seconde, deux secondes, peut-être trois. Puis, lentement, le noisette de mes prunelles se plongea dans le vert des siennes. Elle me rappelait un peu Cyrius, en moins emplie de folie. Il y avait quelque chose de spécial entre elle et moi, quelque chose d’extérieur à moi mais qui m’appartenait quand même. Je connaissais ce sentiment, puisque je l’avais ressenti en étant enfant, celui d’être semblable à autrui. Avec Khaal et Kaalh, j’avais connu la gémellité. L’impression s’était créée du fait de notre éducation, ensemble. Depuis notre naissance, nous avions été qualifiés de triplés et j’avais désiré croire en notre fusion. Pourtant, plus le temps avait passé, plus je m’étais détaché d’eux. J’avais ressenti une déception terrible. Je m’étais senti seul. Nous étions censés être trois et je n’étais qu’un. Néanmoins, il y avait eu ce rêve, puis cette impression de manque. J’avais aussi rencontré Cyrius. Nous n’étions pas jumeaux mais la sensation avait été semblable. Nous partagions quelque chose d’indéfinissable. Ensemble, nous nous complétions. Devant Edelwyn, pour une énième fois, je sus que mon corps et mon esprit le ressentaient ainsi. Comme les deux faces d’une même pièce, elle m’attirait comme un aimant. Ce n’était qu’une adolescente mais, dans ses yeux faits d’émeraude, il y avait une ambition dévorante. Et, surtout, je me trouvais actuellement, encore, dans le corps de mon père. Était-ce ses sentiments à lui qui me serraient le cœur, ou les miens ? Je savais. Je savais qu’il y avait ce lien, entre lui et moi. Je ne le sentais pas lorsque je le croisais, peut-être parce qu’il ne le voulait pas. Il me laissait seul, alors que je désirais me rapprocher de lui. Ce rêve ne cessait de me hanter. C’était un échange, entre nous deux, une promesse d’un avenir commun. Cependant, s’il l’avait fait enfant, cela voulait dire qu’il avait passé des siècles, voire des millénaires à me chercher. Y penser me rendit étrangement triste.

J’avançai la main après avoir analysé le jeu et déplaçai un pion. « Vous jouez souvent ? » demandai-je. « Il n’a pas l’air très doué. » constatai-je. La position des pièces était clairement à l’avantage de la blonde. « Est-ce que tu peux me parler de lui ? » Je voulais le connaître.

__________________________

« Vous n’êtes pas le Baron Kaahl Paiberym. » répétai-je. Il n’avait pas dit l’être. Il n’avait pas non plus donné son identité. Sa phrase, celle où il avait prononcé de nouveau le prénom et le nom, sonnait bien plus comme le constat d’une connaissance. Mon visage n’exprimait rien d’autre qu’une neutralité calme. Intérieurement, d’autres considérations s’exprimaient. Je savais comment marchait le changement de corps et, de ce fait, je ne pouvais rien entreprendre de létal à l’encontre de cet homme, ou cette femme. Je finis par sourire. « Si vous ne me dîtes pas qui vous êtes, je ne vais pas pouvoir vous aider. » Certains auraient sans aucun doute cru préférable d’engager la conversation, pour tenter de tirer un maximum d’informations de l’individu. Ce n’était pas mon cas, ou ce ne l’était plus. Mes priorités étaient différentes à présent. Je ne pouvais pas laisser un parfait inconnu se promener dans le corps de l’Empereur Noir, peu importât qu’il fût sous forme magicienne. C’était un risque non négligeable. Aussi, Adam Pendragon risquait de se réveiller, ce qui ne présageait rien de bon. Il me fallait donc agir, maintenant que je le pouvais encore. Je m’approchai et passai ma main devant son visage. L’endormissement fut immédiat et le corps dénudé tomba dans mes bras avec une efficacité déconcertante. Qui était-ce ? C’était important, car si cet individu, qui pourtant semblait d’une puissance moyenne, pouvait s’infiltrer avec autant de facilité dans la silhouette de l’Empereur, nous avions un problème majeur de sécurité. Était-ce la première fois ? Et, si non, à quoi avait-il eu accès ? Surtout, tous les Mages Noirs n’étaient pas favorables à son règne. Il suffirait que l’un d’eux se trouvât avec lui lors de l’apparition du phénomène pour qu’il décidât de le tuer. Il resterait alors coincé ailleurs. Pour l’heure, il valait mieux quitter cet endroit. Je nous téléportai dans un lieu sécurisé.

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Sam 14 Mai 2022, 22:22


Le commencement



Un petit sourire satisfait apparut sur les traits d’Edelwyn. Il avait réussi à redresser le jeu bancal de son frère en un coup. Il protégeait sa tour et l’empêchait d’avancer son propre fou d’un même temps. « Pas aussi souvent que je le voudrais. » répondit-elle, calmement. Ses yeux quittèrent le plateau et remontèrent vers lui. Elle avait l’impression de le connaître. À dire vrai, elle se rappelait la dernière fois, lorsqu’elle n’était encore qu’une enfant. Elle était certaine que le processus était exactement le même et que celui qui s’était trouvé dans le corps d’Ezechyel jadis s’y trouvait également aujourd’hui. Ce qu’elle n’expliquait pas, en revanche, c’était l’origine de la chose. Ils étaient en territoire humain. La magie aurait dû s’arrêter à sa frontière et une telle intrusion n’aurait pas dû être possible. Elle l’était, pourtant. « C’est ce que je lui ai dit. Cependant, il fait semblant d’être doué et de me laisser gagner, ce qui est particulièrement agaçant. » Elle laissa quelques secondes s’écouler. « Je dois lui reconnaître un certain talent pour instaurer le doute, même s’il est bien plus aisé de faire douter sur des allégations que de convaincre en utilisant de réels arguments. » Elle haïssait ceux qui s’élevaient contre la science. La religion était, pour elle, une vaste fumisterie. Malgré son âge, elle jugeait beaucoup et n’avait jamais prié qui que ce fût. Elle ne croyait qu’en elle. Elle ne comprenait pas comment l’on pouvait raisonnablement remettre son Destin entre les mains d’une déité quelconque. Néanmoins, sa position restait périlleuse. Le Destin existait et vivre parmi des Rehlas l’avait amenée à en avoir conscience. Elle traitait cependant aisément avec ses propres dissonances. Elle ne s’agenouillerait pas devant un Æther qui la privait parfois de la possibilité de décider par elle-même et elle tirait une forme de satisfaction à se dire que, peut-être, son refus catégorique suffirait à changer le Destin du Monde. Parfois, elle était mégalomane. Cette course effrénée vers la gloire était son moteur. Elle avait entendu une fois qu’un con debout va toujours plus loin qu’un intelligent assis. Elle se croyait assez intelligente pour parcourir un long chemin et gravir les marches de l’escalier menant à la suprématie. Elle n’oubliait pas, en attendant, qu’elle n’en était qu’au début de son parcours. L’homme qui était devant elle, dans le corps de son frère, devait, lui, être bien plus avancé qu’elle. Il la rendait curieuse, au-delà de l’attirance extrêmement gênante qu’elle ressentait. Il lui faisait l’effet d’un écho de sa propre existence. Elle avait en partie raison mais comment aurait-elle pu savoir qu’Ezechyel était lié par un Geminae et que, par conséquent, elle l’était tout autant ? Ils partageaient la même Âme et le rêve avait créé une triplette infernale. Chez les Eorgor, il s’agissait d’une anomalie car, à présent, elle avait deux jumeaux, deux partenaires.

Lorsqu’il lui demanda si elle pouvait lui parler d’Ezechyel, elle crut deviner qu’ils ne se connaissaient par conséquent pas tant que ça. Elle hésita à demander une contrepartie mais renonça. Il était préférable de parler un peu avant de marchander. Si elle réussissait à lui mettre l’eau à la bouche, il baverait et serait prêt à tout pour obtenir un morceau de choix. Cependant, elle ne pouvait pas nier être légèrement effrayée. Il avait le goût du danger, ce qui créait chez elle la volonté de continuer. Plus elle avait peur, plus des frissons délicieux la parcouraient. Elle ne vivait que pour ça : ressentir. Elle aimait contrôler pour mieux perdre pied. Lui, il pourrait la faire tomber mais le jeu en devenait d’autant plus excitant. Sans danger, l’existence ne valait rien. « Je peux, oui. » dit-elle, avant de jouer. « Ezechyel est mon frère jumeau. Nous avons deux aînés, eux-aussi jumeaux. Ils ressemblent bien plus à notre mère. Ezechyel et moi ressemblons à notre père. » Elle réfléchit. « Mon frère est… » Comment pouvait-elle le qualifier ? « Disons qu’il semble être le parfait fils à papa : bien éduqué, obéissant, tendre. Il me paraît aussi manquer cruellement d’esprit critique et ne jamais voir le mal chez autrui. C’est, du moins, ce que je pense. Encore une fois, je ne peux parfois pas m’empêcher de douter. » C’était la première fois qu’elle en parlait. Elle le fixa, sans rien ajouter. Il y avait eu un léger changement à une époque, lorsqu’ils étaient plus petits. Parfois, Ezechyel semblait chercher quelque chose ou quelqu’un et avait des expressions plus troubles et sombres. Ça ne durait jamais longtemps mais elle le sentait. « Pourquoi voulez-vous savoir ? » demanda-t-elle, avant d’enchaîner sur une tout autre question. « Qui êtes-vous ? »

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