J'aime pas les foder de Sorciers

Objectif : Après avoir été enlevée par les Sorciers, Za se retrouve à Amestris. Son sort, ainsi que celui de son enfant, va y être décidé. Pendant ce temps là, Erek la cherche.

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« Laisse-moi partir espèce de connard de merde ! » cracha-t-elle au Sorcier, qui la fixa avec mépris. « Il est où mon gamin ? » « Je croyais que vous vous en fichiez. » Elle l’avait dit, oui, peut-être. Sans doute avait-elle crié qu’elle voulait être libre et que si c’était le bébé qui les intéressait, elle le leur laisserait volontiers. Elle avait changé d’avis au moins cinquante fois depuis qu’elle était là. « Tu vas le regretter… » Cette fois, c’était une promesse presque silencieuse. « Quand Erza va venir, elle va te refaire le portrait façon ratatouille. » « L’Impératrice des Deux Rives serait bien sotte de faire le déplacement jusqu’ici. » constata le Mage Noir. Il avait raison. On n’entrait déjà pas à Amestris n’importe comment. En ressortir après avoir enlevé une prisonnière politique relevait du fantasme. « Elle n’a pas peur de toi ! » « Certes. C’est vrai que les Réprouvés n’ont peur de rien. » Il ricana. « Ouais ! Bouffon ! Fils de Démon ! » Le Sorcier poussa un soupir presque désespéré. Elle n’était pas très puissante mais son niveau de conneries valait le détour. Peut-être pourrait-il faire payer l’entrée de la chambre à ceux qui aimeraient voir une sorte de guenon enragée, sans aucun savoir vivre ? Nul doute que les jeunes Sorciers adoreraient. « Allez-vous vous habiller, à un moment ? » « Quoi, tu bandes ? Espèce de sale pervers ! » « Non, je ne crois pas. Je n’ai pas pour habitude d’être attiré par… ça. » « Le sexe ? Ça m’étonne pas. » « Non, les femmes comme vous… Si on peut appeler ça une femme déjà. » Za cracha par terre. « Vous êtes dégoûtante et vulgaire. » « Et toi t’es un gros con. Si Erza se pointait, tu te pisserais dessus comme une merde. »

Le Sorcier, las, se dirigea vers l’un des fauteuils et s’assit dessus. « Vous avez déjà de la chance d’avoir le droit à une pièce confortable. » « Je l’emmerde ta pièce confortable. Je veux mon gamin ! Et il est où l’autre vieux schnock qui vous sert de Roi hein ? Il a peur de moi ou bien ? Je le vois quand, à Lus’Santa’Claus ? » Il ne savait pas s’il aurait préféré qu’elle ne parlât que Zul’Dov ou non. Il trouvait d’ailleurs cela étonnant qu’elle pût s’exprimer en commun. Ce n’était pas le cas d’une grande majorité de Réprouvés, à l’exception de ceux qui vivaient à Stenfek. « L’Empereur Noir est occupé. » « Ouais bah on enlève pas les gens pour ne pas les recevoir après hein ! Je fais quoi, moi, pendant ce temps ? J’en ai marre de voir ta gueule en plus ! T’es moche et tu pues le péteux qui a jamais vu une épée de sa vie. » « Contrairement aux races primaires, comme les Réprouvés, les Mages Noirs n’ont pas besoin de se battre à l’épée pour terrasser leurs adversaires. » « Ouais bah vous terrassez pas grand monde, en attendant. » Le problème c’est qu’elle était d’une telle mauvaise foi que discuter avec elle revenait à recevoir immanquablement un mal de crâne tenace.

« Tu vas me le rendre mon gamin, oui ou merde ? » demanda-t-elle, après un moment de silence. « Merde. » répondit le Sorcier, à bout. « Raaaaa tu m’emmeeerrrddeeeesss ! » finit-elle par lâcher, en s’affalant sur son lit. Elle tourna la tête vers lui. « Il va venir au moins ? » « Je ne crois pas. » « QUOI ? » Elle se redressa. « Mais j’attends quoi alors ? » « Sa décision. » « Sa… décision ? À propos de quoi ? » « À propos de ce qu’il va faire de l’enfant et de vous. L’enfant… j’imagine qu’il va le garder pour ses besoins personnels. » Ça dégoûtait légèrement le Mage Noir mais il n’en laissa rien paraître. « Et vous… Il va sans doute vous tuer. » « Ouais bah si je dois mourir, je préférerais mourir rapidement. Devoir rester avec toi c’est de la torture. » Elle s’affala de nouveau et croisa les bras. « Il fallait réfléchir avant d’insulter le Roi. » « Il n’était même pas Roi à ce moment-là ! » « Arrêtez de chipoter. » Il pensa brièvement que les Réprouvés étaient pires que des maladies. D’ailleurs, c’était justement parce qu’il avait fauté dans sa profession, en s’endormant pendant son tour de garde, qu’il avait été envoyé là. La punition ultime.

757 mots

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Musique : 25 de The Pretty Reckless

Erek s’était fait traduire la lettre de Priam plusieurs fois. Ça ne l’arrangeait pas cette affaire. Ça puait même. Est-ce qu’il avait envie de continuer cette discussion avec l’Angelot ? Tout ça lui semblait plus être une affaire de Réprouvés ; de vrais Réprouvés, pas des demi-portions soi-disant père de son enfant, à lui. Il soupira. Il ne pouvait pas le laisser sans réponse mais, d’un autre côté, il n’était pas disposé à lui répondre tout de suite. Peut-être que s’il attendait un peu, il retrouverait la blonde ? « Hum… » Il devait peut-être laisser de côté sa mauvaise foi.

Il se leva et se dirigea vers la salle commune de la caserne. Il retourna voir le même homme qui lui avait écrit la première lettre. Devant la mine dépitée du clone d’Isiode Yüerell, l’autre lui passa sa bière. « T’inquiète, elle va finir par revenir. Tu sais, les femmes, c’est vraiment… » « Mouais. Elle est conne mais y a des limites. Si elle revient comme une fleur, je vais lui mettre la baigne de sa vie. » Il soupira. « Bref, écris pour moi s’il te plait. » « La situation doit vraiment t’inquiéter si t’en es à contacter Priam. » « Mouais. J’espérais qu’elle soit avec lui mais bon… » « Ouais. Bon, j’écris quoi ? »

Priam,

Je n’en sais rien, elle a disparu. Elle est allée à cette foutue Coupe des Nations chez les Sorciers. Elle est revenue gonflée comme un coq puis… j’en sais rien. Elle était là, puis plus là. Depuis, impossible de remettre la main dessus. On a ratissé toutes les zones plus ou moins aménagées de Gona’Halv. J’ai envoyé un message à Lumnaar’Yuvon et elle n’y est pas non plus. Je pensais qu’elle était avec toi, à cause du marmot. T’as couché avec elle ? C’est quoi cette histoire ?

Bon, préviens-moi si t’as du nouveau.

Erek.

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Après le Dîner de l'Apocalypse

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« Elle est comme ça depuis qu’il l’a matée. » « Je vois. »

Za était recroquevillée sur elle-même dans un coin du mur. Du sang maculait sa tempe. Un rictus mauvais était figé sur son visage. Elle allait tous les buter. Elle le promettait. Un jour ou l’autre, elle ferait exploser cette ville de merde, remplie de connards. Elle était sale mais n’en avait rien à faire. Elle voulait sa gamine. Elle allait les exterminer. Comment ? C’était ce qui restait à déterminer. En bonne Réprouvée, elle n’avait que des stratégies primaires à offrir. Elle se voyait foncer dans le tas, une hache à la main, à les décapiter tous, les uns à la suite des autres. Elle voulait du sang. Elle voulait des cris. Elle tuerait aussi les enfants, pour éviter que cette race de sous-merdes pussent se reproduire à l’avenir. C’était une solution drastique mais pourquoi s’encombrer de détails ? Elle voulait qu’ils connussent un génocide total, qu’ils crevassent par millions, tout comme ces bâtards de Démons. Elle voulait qu’ils moisissent dans leur merde, la bouche ouverte. Elle désirait que les Zaahin assistassent au massacre de ces faux-croyants, de cette peste pour le monde tout entier. Loin d’être intelligente, elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi les autres peuples laissaient vivre des couards et des fourbes dans leur genre. Les poids économique, magique et politique ne valaient rien à ses yeux. Elle était comme une enfant qui voulait exterminer le mal sans se préoccuper de l’ensemble du système. Elle les voulait crevés et ne doutait pas que leurs cadavres auraient l’odeur putride des fouines en décomposition. C’était ce qu’ils étaient : des sales fouines. Un sourire par devant, un poignard dans le dos. « Putain ! » cracha-t-elle. Comment des Rois et des Reines pouvaient-ils accepter de faire affaire avec eux ? Ne voyaient-ils pas ? Ne voyaient-ils pas que les Sorciers ne donnaient que deux choix : la putain de peste ou le putain de choléra ?

« Za Taiji Stark. L’Empereur Noir a rendu son verdict. » « Qu’est-ce que je m’… » Le bout glacial d’une canne frôla son menton. La caresse devint plus dure, afin de la forcer à lever le visage. Bientôt, la guerrière fit face à une Sorcière d’un certain âge. Elle avait l’austérité des femmes trop strictes. Elle avait été éduquée pour survivre à la guerre. Ça se voyait. Peu importe la situation, elle ne renierait jamais ses principes de vie, lutterait contre l’envahisseur et mourrait la tête haute, avec ce même regard hautain qui signifiait : « Jamais je ne m’agenouillerais devant toi, sous-race. Tu gagnes aujourd’hui mais tu ne gagneras pas la guerre alors profite de ta victoire sur une vieille-femme, la seule que tu pourras obtenir, ordure. ». Malgré elle, Za fut légèrement impressionnée. « Je vais vous annoncer sa décision. Il vous a laissé un choix. »

797 mots

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Musique : Mercy de JJ Wilde

Za la regardait, dans l’attente d’entendre la suite de ses propos. « Alors ? » laissa-t-elle échapper, entre ses lèvres. L’autre la fixait de haut. « Commencez par vous relever, je vous prie. » « Je… » « Êtes-vous une esclave ? » « Tu me traites d’esclave, espèce de… » Ses mots moururent dans sa gorge, sous les pupilles sévères de la vieille femme. Pourquoi l’Empereur Noir faisait-il passer ses messages par le biais d’une croutonne austère ? Il avait trop peur pour se montrer ou bien ? Za commença à enrager intérieurement, avant de se désespérer quelques secondes plus tard. Il devait avoir autre chose à faire. C’était quoi le choix ? Mourir sur la potence ou mourir par flagellation ? Elle soupira bruyamment en se redressant. « Bon, c’est bon maintenant ? » La Sorcière la fixa de haut en bas. « Il va falloir revoir deux-trois choses sur votre façon d’être. Vous ressemblez à un buffle. » Elle l’inspecta, sans état d’âme ni la moindre gêne. « Hum… Nous avons vu que vous pouviez porter un enfant. Je n’aurais jamais cru. » « T’accouches ou bien ? » s’impatienta la Réprouvée. « Le plus grave, je le crains, est d’ordre psychologique. Enfin… le Roi a parlé. J’imagine que je ferai du mieux que je le pourrai. » « … » Elle était sérieuse, à tourner autour du pot pendant trois siècles en la traitant de débile ? La Réprouvée n’aimait pas trop attendre. La patience n’était pas l’une de ses vertus, sauf lorsque ça concernait Priam, et encore. Combien de fois lui avait-elle sauté nue dans les bras pour lui faire comprendre qu’elle avait envie de le baiser ? Plein. « Bien. Comme je le disais précédemment, l’Empereur Noir vous laisse deux options. » Elle laissa passer quelques secondes, avant de se mettre à faire élégamment les cent pas dans la pièce. « La première est que vous quittiez Amestris dès aujourd’hui. » Za se redressa davantage. Elle sourit. S’il pensait qu’elle allait choisir une autre option, ce vieux moche, il se trompait. Bien sûr qu’elle allait se barrer ! Elle était naïve ; trop. « Dans ce cas, vous laisserez votre fille ici, en dédommagement à l’outrage. » « Quoi ? » « Il ne lui arrivera rien de regrettable. » Laisser sa fille aux mains d’un pédophile ? Elle pouvait crever ! « C’est ça. » laissa-t-elle échapper, entre ses dents serrées. « De toute façon, ce n’est pas l’option que je vous recommande de choisir. Vous avez disparu et si les Réprouvés viennent à savoir que vous êtes restées autant de temps à Amestris, en y laissant votre enfant, ils risquent de vous tuer. À moins que je ne me trompe ? » questionna-t-elle. Za fronça les sourcils. « Je suis pas un putain de traître ! » « Pouvez-vous au moins le prouver ? » « Ils me croiront ! » « Je n’y mettrais pas ma main à couper. Pourquoi les Sorciers vous auraient laissée vivre ? Pourquoi auriez-vous laissé votre enfant ? Pourquoi ne seriez-vous pas morte en essayant de la récupérer ? » Il y eut un silence.

« Je veux ma fille ! » se contenta de rugir la Bipolaire après quelques secondes de vide. Elle n’avait pas envie de douter des autres Réprouvés. Elle ne voulait pas donner raison à cette mégère. Pourtant, au fond, le doute l’assaillait. Ces propos n’étaient pas dénués de sens. Ils semblaient même plutôt corrects. « D’où la deuxième option. » Za avait un mauvais pressentiment. « Dans tous les cas, vous ne pourrez pas rentrer chez vous. Les Réprouvés ne vous pardonneront jamais. Gardez ceci à l’esprit. » « Hum. » « L’Empereur Noir vous propose donc d’aller au bout du processus. Vous l’épouserez et deviendrez une Dame Noire. » « Non. » se contenta de dire, fermement, la blonde. « Laissez-moi finir. » répondit la vieille femme. « Vous deviendrez une Dame Noire. Bien sûr, vous devrez rentrer dans les clous et arrêter de vous comporter comme une souillonne. Ce statut vous assurera un certain pouvoir et, surtout, la possibilité de voir votre enfant. Elle a été placée dans un orphelinat, en attendant la résolution de cette affaire. Ses ailes ont été coupées. » « Quoi ? » « Ne faites pas l’étonnée. Dans tous les cas, elle grandira ici. Les Sorciers ne feront qu’une bouchée d’elle s’ils savent ce qu’elle est, d’autant plus si vous choisissez la première option. Dans le deuxième cas, étant donné qu’elle sera la fille d’une Dame Noire, elle sera protégée. Elle ira dans une école prestigieuse et vous pourrez la voir de temps en temps. » « Une école de Sorciers ? Plutôt crever ! » « Taisez-vous. » la sermonna la Mage Noire. « Je dois vous informer d’autres points. » Za implora les Zaahin d’avoir pitié d’elle et de la sauver de ce bordel. Bien sûr, ils ne l’écouteraient pas, parce que seuls les plus forts méritaient leur attention.

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Musique : I'm a stone de Demon Hunter

« Vas-y. » l’encouragea Za, tout en sachant très bien qu’elle n’épouserait pas l’autre porc. Peut-être qu’elle pourrait négocier ? « C’est à l’état de projet encore et cela ne fera pas l’unanimité mais le Grand Chaos cherche avant tout à apporter de la stabilité aux Sorciers. » « C’est ça. Parce qu’il croit vraiment que quelqu’un va le prendre au sérieux ? Les Sorciers sont des ordures depuis qu’ils sont nés ! Ils ne cherchent qu’à détruire ! » « Avec tout mon respect, les Réprouvés ne sont guère des modèles en matière d’unité et de stabilité. » Un rictus apparut sur les lèvres de Za. « De plus, il serait peut-être temps de considérer l’avenir, au lieu de rester buter sur un événement qui s’est déroulé il y a des Ères de cela. Les Empereurs Noirs qui se sont succédé après Jun Taiji n’ont fait que peu de cas de vos bourgades sans intérêt. » « Quoi ? Je vais te mordre grognasse ! » La vieille femme la toisa, ce qui énerva la Bipolaire, tout en la maintenant en place. « Qu’importe. Comme je le disais, le Grand Chaos aimerait établir quelques alliances, avec des races quelque peu… surprenantes. » Elle le disait ainsi. En réalité, elle n’était pas foncièrement pour. « Ouais puis dans cinq ans, il trahira tout le monde comme un connard ! » annonça Za. « C’est ce que font les Sorciers, non ? » La Mage Noire espérait que cette catin avait raison. « Vous avez sans doute assez de recul pour juger de ce que font ou non les Sorciers, c’est vrai. Ce n’est pas comme si votre seule base éducative reposait sur des êtres qui ne savent ni lire ni écrire et qui ne sont jamais sortis de leur village. » Elle se stoppa puis reprit. « Bref. Ce débat est inutile. L’Empereur Noir aimerait lier les Sorciers avec les Humains. » « Mais je m’en carre moi, de quel peuple il a envie de violer les gamins moi ! C’est quoi le putain de point ? » « Le point c’est que ce sera l’essentiel de votre mission en tant que Dame Noire. » « De quoi ? » Elle ne pigeait pas du tout. « Les Réprouvés de Lumnaar’Yuvon n’utilisent pour ainsi dire jamais leur magie, n’est-ce pas ? Vous ne serez donc pas gênée pour représenter les intérêts du Roi sur leur territoire. » « Mais il est con ou quoi ? Il croit vraiment que je vais représenter ses intérêts ? » Elle ricana. Ce type avait des cases en moins. « Vous le ferez. Sinon, il violera votre fille jusqu’à ce qu’elle ait l’âge de porter son enfant. » « … » La grimace qui était apparue sur le visage de Za en disait long sur ce qu’elle pensait. « Je vais le buter ! » hurla-t-elle. « Je vais tous vous buter ! » rectifia-t-elle. « Bande de connards complètement frappés ! Vos mères vous ont bercés trop près du mur ! C’pas possible à la fin ! » Une pression sur son corps l'empêcha d'essayer de frapper son interlocutrice. Elle se détendit légèrement après un temps d'impuissance et finit par cracher par terre. La Sorcière inspira. « Tenez-vous bien et il ne vous arrivera rien, ni à vous, ni à votre fille. » « Je vais pas m’enchaîner à un pervers ! » « L’accord a un terme. » « Quoi ? » « Au bout de cinq années, si vous avez rempli votre mission, en vous comportant comme une Dame Noire le doit, vous pourrez partir avec votre fille et de quoi vous installer confortablement où vous le voudrez. Les Sorciers vous protégeront si vous en avez besoin, de telle sorte que vous pourrez écouler le reste de votre éternité comme bon vous semblera. » « … Cinq ans ? » « C’est cela. Bien sûr, si vous souhaitez continuer l’accord, vous serez libre de le faire, ainsi que d’en réviser les termes. Vous pourrez correspondre avec vos proches. Ils pourront venir vous voir. Vous aurez des appartements dans l’enceinte du palais ainsi qu’un accès au château des Dames Noires. Vous devrez suivre des cours et être formée pour votre mission diplomatique. Si tout se passe bien, vous pourrez accéder à plus d’avantages. » « C’est hors de question. » « Réfléchissez-y. » murmura la vieille femme. « Le contrat de mariage est déjà prêt. Le Roi y a inscrit ses conditions et signé. Il ne vous restera plus qu’à signer à votre tour. Je reviendrai ce soir m’enquérir de votre décision. C’est soit l’un soit l’autre. Il n’y a pas d’arrangement possible. » Et elle sortit de la pièce après lui avoir tendu un document en langage commun, laissant la Réprouvée sous l’œil vigilant de son gardien.

Za se rassit et regarda le charabia qu’elle avait devant les yeux. Elle ne savait pas franchement lire d’elle-même mais les souvenirs d’Erza lui permettaient de le faire. C’était la même chose pour parler. C’était instinctif. Elle renifla. Il n’y avait aucun choix et elle en avait conscience. Enfin… les Sorciers ne lui en laissaient pas. Ils voulaient qu’elle épouse l’Empereur Noir. Elle, de son côté, avait toujours l’option de mettre fin à ses jours. Cependant, elle n’était plus toute seule. Il y avait sa fille. Imaginer ce monstre la pénétrer à quelques semaines à peine d’existence lui donna la nausée. Si elle n’était plus là pour la protéger, personne ne le serait. Que faire ? Rentrer sans elle en essayant de chercher de l’aide ? Implorer Erza de récupérer l’enfant ? Si l’Impératrice des Deux Rives se rendait à Amestris avec des intentions belliqueuses, elle se ferait tuer. Les Réprouvés entreraient-ils en guerre seulement pour un nourrisson ? Plus important : seraient-ils en mesure de gagner ? Za n’avait pas les réponses. Elle aurait aimé être plus cultivée. Elle n’était même pas sûre de sa survie si elle rentrait maintenant. Cette vieille peau avait raison. Alors quelle était l’option qui lui restait ? Demeurer ici ? Faire comme si elle obéissait et trouver une opportunité de tuer le Roi ? Si elle arrivait à l’approcher, elle le pourrait sans doute. Et après ? Après, elle profiterait de la panique générale pour aller chercher sa fille et fuir. Peut-être qu’elle pourrait convaincre les esclaves de la suivre et de se rebeller ? Peut-être qu’elle pourrait vraiment faire exploser tous ces bâtards ? Si elle y arrivait, plus personne n’aurait rien à redire sur son acceptation au mariage. Oui voilà. Elle allait faire ça : se comporter comme un Sorcier, être fourbe, pour mieux tous les buter ! C’est sur ces pensées un poil insensées qu’elle signa le document. Elle devrait être forte et diluer ses émotions jusqu'au grand final : quand elle les détruirait tous.

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Fin