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 [Q] - Les cicatrices du mal | Solo

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Jeu 09 Juil 2020, 18:24


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Intrigue/Objectif : Deccio participe à la Samārambha āykeya afin de prouver sa valeur.


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Le coup porté fendit l’air, puis regagna sa position initiale. Le second fila avec la même intensité, dans un angle légèrement différent, mais retourna de nouveau près de son buste. La sueur exhalait de chaque action, manifestation des retentissements de son entrainement matinal. L’homme enchaina ainsi les unes deux durant plusieurs minutes avant de s’interrompre brutalement. Il écarta les bras et souffla un bon coup pour se relaxer. Son corps submergé par la transpiration, Deccio se détendit ensuite en s’asseyant par terre afin de décharger toute émotion négative. Il parvenait à y voir plus clair désormais ; dans son jeu de jambes, qui manquait cruellement de souplesse selon lui. Son allonge lui faisait aussi défaut, c’est pourquoi il devait y remédier avec des frappes plus dynamiques. S’il réitérait les mêmes séries quotidiennement, il pourrait éventuellement gagner en force et accorder son style en conséquence. Mais si le renard s’était mis à l’exercice à l'aube, ça n’était pas pour devenir plus fort. Du moins, pas directement. C’était un jour important pour lui. Une certaine pression reposait sur ses épaules, et il ne se sentit pas de décevoir quiconque, y compris lui-même. On lui offrait une chance plus tôt que prévu, c’est la raison pour laquelle il devait se montrer digne. Aujourd’hui aurait en effet lieu ce qui pourrait être comparable à l’examen d’entrée d’une école de prestige. Il avait certes déjà passé un cap, mais trop annexe pour le revendiquer avec fierté. Cette fois, il devrait se mesurer aux plus grands en bravant des Démons comme lui, sinon plus talentueux, plus chevronnés, ou bien encore plus ambitieux. Il n’en savait rien, et c’est ça qui changeait toute la donne. Il s’agissait effectivement de la Samārambha āykeya. Même pour un natif, la prononciation de cette cérémonie s’avérait être une épreuve en soi. Si seulement c’était si simple.

Deccio roula ses doigts dans sa chevelure dorée, se pourvut de toutes ses armes et s’avança jusqu’au guéridon de sa chambre pour prendre la tasse en porcelaine qui attendit d’être portée à ses lèvres. Ce thé aux pêches était un vrai délice. Il adorait ça, les pêches. Bien fermes, et bien rondes. Elles passaient toute seules en bouche. Mais trêve de tergiversations, le guerrier était fin prêt pour occire des confrères et leur montrer de quel bois il se chauffe. La cérémonie avait lieu à Sēneya ; l’endroit rêvé pour tout aspirant à vouloir être reconnu comme un prestigieux soldat. C’est donc là-bas qu’il se rendit, sans trop d’étonnement. Le voyage fut expéditif sachant qu’ils possédaient la capacité de se téléporter entre chaque royaume avec complaisance. Lorsque le portail se referma derrière lui, il fut en revanche plus laborieux de rejoindre le camp vers lequel les émissaires leur avaient donné audience. Les formations en cours étaient riches, et énormément de personnes s’entrainaient en vue de ne pas reproduire le schéma chaotique de cette purge arrangé par les Sorciers. Ce royaume était donc le plus prisé pour des raisons flagrantes d’intérêts. D’autant plus que le nouveau Bhūta Rāja était réputé pour être un souverain élitiste qui se délestait sans remords des oiseux, quitte à ne garder que cinq guerriers en tout et pour tout auprès de lui. Un procédé très radical, mais qui avait au moins le mérite d'occasionner de la rivalité au sein de l’espèce. C’est aussi ça qui animait Deccio. De rencontrer des adversaires comme lui ayant pour fin de le surpasser au moindre étiolement.

En vérité, il trouva rapidement l’arène qu’il convoitait en s'implantant en hauteur, sur une grande tour centrale. Il se laissa ensuite choir, allongeant ses membranes alaires pour planer jusqu’au point de rendez-vous. Mais comme il les maniait avec une certaine maladresse, il tomba beaucoup plus loin et arriva finalement à la bourre. « Désolé, je me suis égaré en chemin. » S’excusa-t-il en forçant la grimace. Il aurait put se dispenser d’un tel commentaire, mais la franchise ne faisait-elle pas le sel des Démons ? Et bien pas du tout. « La prochaine fois que tu rappliqueras en retard, je te bute. » L'en avisa sans détour son responsable. Le renard jeta un œil avisé aux Malins en lice pour la compétition. Ils étaient au moins une vingtaine. Surement plus. Et leurs gabarits tous très distincts indiquait plus ou moins leur domaine de prédilection. Des gros, des grands, des étriqués, des types avec un bras aussi volumineux que sa cuisse. Ça promettait de bons moments. Le calme avant la tempête fut toutefois rompu par l’un des émissaires, qui s’avança. Il était enrobé d'une ample cape noire qui ne divulguait que la partie haute de son visage. Quand il prit la parole, tout le monde se tut. « Si vous êtes réunis ici aujourd’hui, c’est que vous n’êtes pas sans savoir que c’est pour que nous puissions vous juger en tant que Saraṇi. Votre présence en ces lieux prouve que vous êtes prêts pour passer à l’étape suivante. Mais le serez-vous vraiment ? Ceux qui sortiront du lot pourront être recrutés. Inutile de vous dire ce qu’il adviendra des autres. C’est en ça que consiste cette épreuve. Libérez ce qu’il y a de plus bestial en vous. Battez-vous. » L’homme — tout en retournant à sa place — fit signe à l’un de ses serviteurs de faire retentir le gong indiquant le début des réjouissances. Deccio n’attendit pas une seconde de plus pour asseoir sa domination. Ainsi, il projeta immédiatement son kusarigama sur le participant le plus proche de lui. Il savait qu’il ne l’atteindrait pas avec ce coup, c’est pourquoi il souhaitait simplement l’éloigner. Suite à cela, il empoigna le manche de sa hache pour l’envoyer valser dans la masse grouillante la plus à même d'être atteinte. Il manqua de peu de toucher une cible en ne lui infligeant qu’une blessure superficielle à la tempe, ce qui engendra l’effet nuisible que de l’irriter.

Le renard s’apprêta à le recevoir en fortifiant ses appuis, mais se fit soudainement happé par un autre Démon véreux qui le souleva sur quelques mètres de haut avant de tous les deux se laminer au sol lors d’une glissade cauchemardesque qui écorcha une bonne partie de ses avant-bras, désormais en sang. Il y a peu de temps de ça, Deccio aurait été incapable de se remettre rapidement de ça. Mais cette fois, il était mieux préparé, plus abouti artistiquement parlant. C’est pourquoi il se redressa en accumulant la force dans ses doigts, et se jeta en arrière pour envoyer son liquide organique dans les yeux de l’ennemi qu’il coagula presque immédiatement grâce à son pouvoir. Un poing déboula dans sa mâchoire au même moment, l'impactant au point de le désorienter quelques secondes. Le renard rappela ses deux armes pour permettre à la chaîne de se tordre autour des mollets de l’agresseur. Il se décala sur la droite et s'aida de son katana de courte portée pour le planter dans son abdomen. Enhardi par un hurlement à s’en péter les cordes vocales, il tira de toutes ses forces sur la garde afin d’écharper le ventre de son rival, libérant ainsi ses organes qui s’affaissèrent sur le sol. « Ils veulent de la cruauté, ils vont en avoir. » Profitant de ce temps de répit, le Saraṇi s’accroupit, agrippa la crinière de la victime et s’empressa de le décapiter en incorporant des mouvements de va-et-vient, ceci dans le but de la lui arracher dans les plus brefs délais. Lorsque ce fut le cas — et qu’un oiseau de mauvais augure s’abattit sur lui, il jeta la tête en l’air et referma ses doigts au moment le plus favorable. Cela eut pour résultante de libérer des pointes de sang qui émergèrent avec profusion. Elles pénétrèrent dans les côtes de l’individu, le tiraillant de toute part, tant par le sang qui s’en échappait que par le cri douloureux qu’il émit. Deccio porta à nouveau ses appuis dans chacun des muscles de ses mollets pour se hisser dans les firmaments - ou presque - et lui asséner un sérieux coup de genou dans la carotide. Il enchaina avec un coup de pied entre les deux yeux pour terminer correctement le travail. Ce cortège lui coûtant cher en énergie, il recouvra la bienveillance de la terre ferme. Il avait réussi à se débarrasser de deux ennemis en certifiant une belle harmonie à sa gestuelle, mais plus les combats duraient, plus il devait agir avec prudence. Les participants étant bien moins nombreux qu’au départ, ils entamaient la phase finale. Ceux qui restaient en lice étaient parmi les plus vigoureux. Il devait tout donner. Au plus haut dans les cieux, un guerrier semblait l’observer, mais sa silhouette trop lointaine ne lui donna aucune information fiable.

La seconde d’après, il disparut de son champ de vision pour reparaitre dans son dos. Le renard sentit bien l’austérité du danger, et c’est la cause pour laquelle il s’empressa de se retourner. En vain. Son pied percuta son échine de plein fouet, lui engendrant une paralysie momentanée. Il se téléporta en face de lui, puis enchaina avec des coups de poing d’une vivacité sans précédent. Il ne frappait pas seulement vite. Il frappait bien. Ses attaques portaient atteintes avec raison sur ses points les plus souffrants. Il cognait où il fallait, sans efforts superflu. Deccio n’en pouvait plus, il était en train de céder. Il cracha des gerbes écarlates, larges comme des flaques. Il se ressaisit, et foudroya à son tour le plexus de l’homme, ceci en ayant préalablement bordé son poing du raisiné qu’il avait fait cailler pour le rendre plus dense. Ça ne tiendrait pas longtemps, mais ça lui permettrait au moins de gagner un peu de puissance. Le duel, désormais plus équitable, vit les deux opposants s’échanger des droites en tous sens. Le renard privilégia le visage, qui lui paraissait bien plus névralgique, mais c’était sans compter sur son sang qu’il obligea à sévir en formant une pluie démentielle pour le taillader de tous les côtés. Son adversaire fit de même en se précipitant en arrière pour éjecter ses plumes qu’il changea en acier. Lacéré de partout, il était très compliqué de ne pas perdre conscience. Le premier qui se l’autorisait perdrait à coup sûr. Les deux concurrents étaient à bout de souffle. Ils combattaient de toutes leurs forces, jusqu’au moment où Deccio se laissa porter par la rage en utilisant toute la détermination qu’il lui restait pour se servir de l'hémoglobine de son challenger afin de l’enrayer dans sa mobilité. Il vrilla ensuite l’attache autour de son torse, agrippa son extrémité et le fit tournoyer grâce à sa force, mais aussi par le biais du sang et du métal qu'il dirigeait. La chaine — et l’homme en son bout — s’effondra hardiment contre le sol, répandant une flopée de chair et d’organes de part et d’autre. Le renard s'effondra juste après, à genoux. « Il suffit ! Que tout le monde s'arrête. » Le bras levé, les envoyés suspendirent les hostilités. Ils en avaient vu assez. De plus, il restait tout juste assez de rescapés pour que tous soient enrôlés dans un des royaumes. Ils avaient tous réussi, bien que l’état déplorable du blondinet ne lui permît pas de fêter sa victoire comme il l'aurait souhaité.


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