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 [Q] La fin | Solo

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Kitoe
~ Démon ~ Niveau II ~

~ Démon ~ Niveau II ~
◈ Parchemins usagés : 1713
◈ YinYanisé(e) le : 09/11/2016
Kitoe
Lun 04 Mai 2020, 18:23

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Intrigue/Objectif : Helsinki s'enfuit de la Terre Blanche et arrive aux Jardins

Helsinki1865 mots
La fin
-NNOONNNN !

-Tout va bien se passer, vous pouvez me croire.

-NON !...

Helsinki tapa sa main pour qu’il l’éloigne. Elle avait crié fort, mais cela n’avait pas intimidé l’homme. S’il faisait un pas de plus, elle jurait qu’elle se mettrait en boule et il ne pourrait plus rien faire. Mais l’Ange en face d’elle n’abandonnait pas et continuait de lui tendre la main. Elle restait par terre en le considérant avec terreur. Elle en tremblait. Si Asborn voyait ça… il la frapperait fort et il n’hésiterait pas à massacrer cet intru sous ses yeux. Peut-être même laisserait-il son cadavre pourrir dans sa geôle et qu’elle serait contrainte de dormir à ses côtés. Quant à sa maitresse, elle… elle… La détenue frissonna de plus belle. Leigh avait beau être plus faible, elle lui faisait aussi peur qu’Asborn. Les choses qu’elle inventait pour la tourmenter étaient bien plus tordues et sophistiquées que lui. Helsinki ne savait jamais à quoi s’attendre avec elle, et c’était exactement avec ça que la Démone jouait. Réunis, les deux Vils formaient un duo redoutable par leur complémentarité parfaite. Helsinki avait toujours cru vivre le cauchemar avec l’homme, mais elle avait vite réalisé qu’elle y était bien loin dès lors que la femme était venue lui rendre visite. Celle-ci avait essayé sur elle un certain nombre d’objets de torture et avait découvert que le créateur de toutes ces ignominies sans nom n’était autre que son cher propriétaire. Leigh lui avait avouée qu’il en entreposait des centaines, et avait décidé d’essayer chacun d’entre eux sur la détenue. Asborn la laissait faire, dans la mesure où elle la laissait en vie et entière. Il se réservait les mutilations. Après tout, c’était son jouet.

-Votre geôlier n’est pas là, on s’occupe de lui. Il ne pourra rien vous faire si vous venez avec nous. Il ne viendra pas vous chercher, vous serez en sécurité, personne ne vous fera de mal. Vous serez libre. Je vous le promets.

Libre. L’idée était aussi alléchante que terrifiante. Ce qu’il lui promettait, c’était un concept qu’elle ne concevait que dans son imaginaire. Ce qu’il définissait était flou et inaccessible, une utopie tellement inconcevable qu’elle ne parvenait pas à la cerner. Elle n’était même pas sûre d’être capable de le supporter.

-On n’a pas beaucoup de temps. Si vous refusez, nous serons contraints de vous laisser ici, et nous n’aurons aucun pouvoir sur ce qu’il vous arrivera ensuite.

Elle se mordit l’intérieur de la joue tandis que sa main venait nerveusement griffer son maigre bras. Il avait raison. Après le départ des soldats, Asborn lui briserait les os et la mutilerait, prétextant qu’elle avait tenté de s’enfuir. Elle se rappelait encore de la douleur qui avait pétrifié ses jambes lorsqu’il lui avait fracturé les deux tibias. Elle n’avait jamais autant eu mal de toute sa vie, si bien que ses cris et ses pleurs avaient été incapables d’évacuer son mal. Elle ne voulait pas revivre ça. Pour rien au monde. Comme elle ne voulait rien revivre, en fait. Elle voulait qu’on la laisse tranquille pour toujours, mais elle savait pertinemment que ce souhait ne pourrait jamais s’exaucer ici. Après l’avoir battue, peut-être qu’Asborn la féliciterait finalement de ne pas s’être enfuie, malgré la tentation à laquelle elle avait dû faire face. Ce serait en quelques sortes la seule tranquillité très temporaire qu’elle pourrait obtenir de lui, où sa soudaine douceur ne ferait que l’enfoncer un peu plus dans la peur et l’angoisse, à cause de son incohérence. Le Démon maîtrisait ça très bien. L’incohérence, pour la rendre craintive mais dépendante en même temps et malgré toute l’aversion qu’elle pouvait ressentir envers lui. Être tranquille pour toujours. Elle avait envie de faire confiance à cet inconnu, qui était bizarrement rassurant. Il avait beau avoir enfoncé la porte du sous-sol qui avait cédé dans un bruit tonitruant – elle avait vu son heure venir à ce moment-là –, elle voulait le croire de tout son cœur. Il lui rappelait la fille qui était venue à la maison, une fois, et qu’Asborn l’avait autorisée à voir. Elle ne se souvenait plus de son nom. Elle ne se souvenait plus de grand-chose d’elle, d’ailleurs. Juste de son aura rassurante et des principaux traits de son visage. De toute façon, ça ne faisait plus rien. Cette femme était morte. Hésitant encore un peu, Helsinki finit par s’éloigner jusqu’à sa paillasse. Elle la souleva et s’empara du livre qui se trouvait en-dessous. C’était tout ce qu’elle avait et ce à quoi elle tenait ici. Asborn n’était pas au courant de son existence. C’était l’une des seules choses dont elle était parvenue à garder le secret. Le symbole, peut-être, qu’elle avait encore un espoir. Le serrant fort contre elle, elle s’approcha du soldat et glissa timidement sa main dans la sienne. Elle devina son sourire sous son casque, et ils dégagèrent aussitôt.

En sortant de la maison, la jeune femme cacha immédiatement ses yeux de la lumière. Celle-ci était devenue une énergie étrangère, difficilement supportable pour ses yeux habitués à l’obscurité. Elle découvrit la présence d’autres hommes et femmes autour de la maison du Démon. Ils étaient tous habillés de la même manière que celui qui l’accompagnait. Elle n’avait jamais vu autant de gens de sa vie. Ça lui faisait peur, mais elle ne réfléchissait plus trop. Elle n’en avait pas le temps. Son accompagnateur l’entraina avec elle. Elle était déjà essoufflée.

-Vous pouvez voler ?

-Voler ?

Dans sa prison, elle n’avait jamais eu l’occasion d’essayer. Il n’y en avait pas vraiment la place et elle n’avait jamais osé ne serait-ce que les déployer. Devant l’évidence, le soldat la prit dans ses bras et se mit à courir. Un frère et une sœur d’arme les accompagnaient, prêts à les protéger.

-HELSINKI !

La concernée poussa un cri de panique et se mit à pleurer. Elle avait parfaitement reconnu la voix d’Asborn et songea un moment à se débattre pour le rejoindre et se soumettre à son châtiment. Sentant son envie, le guerrier serra son étreinte pour l’en empêcher. Helsinki ferma les yeux. Elle ne voulait pas voir son visage. Elle ne voulait pas voir la suite des évènements. Il allait tous les tuer. Il allait tout détruire. Sans qu’il ne l’ait jamais été, elle savait ce dont il était capable quand il était en colère : de l’impossible. Ses pupilles, lorsqu’il les avait encrées dans les siennes le premier jour de leur rencontre, le lui avaient toujours dit. Alors elle ne vit pas la femme se retourner pour lui décocher une flèche dans l’épaule, ni les boules de feu que lui tenta de leur envoyer. Elle ne le vit pas prendre sa forme monstrueuse, qu’elle n’avait jamais vue, pour tenter de les rattraper, ni tous les projectiles qui s’abattirent sur lui pour le mettre hors d’état de nuire. Elle se contentait de ses pensées, ce qui ne devait pourtant pas être la meilleure des choses à faire.

Qu’est-ce qu’elle avait fait ? Qu’est-ce qui lui avait pris de prendre la main de cet homme qu’elle ne connaissait même pas ? Qu’est-ce qui allait lui arriver ? Il avait peut-être menti. Une promesse ne voulait rien dire. Asborn lui en avait fait plein, mais il les rompait toujours, parce qu’après tout « elle n’était qu’une Ange ». Et si la vie devenait pire qu’avant ? C’était quoi être libre ? Son esprit était meurtri et dévisagé. Cette notion qu'elle avait prisé à sa réincarnation n'avait plus de sens. Elle ne se souvenait plus de ce que cela voulait dire. Les définitions, tout comme les visages, s'étaient effacés dans l'obscurité de sa geôle.

Helsinki avait cessé de pleurer et s’était calmée. Cette course était longue. Elle n’en finissait jamais, comme si la fuite était vaine, et que le seul moyen d’y mettre fin était de renoncer. Ce songe la traversa sans qu’elle ne ressente plus la moindre émotion. Elle ne savait pas ce qu’elle pensait et elle s’en foutait. Elle était passée dans un état second engendré par le choc. Il lui permettait de sentir, d’entendre sans comprendre, et de constater que c’était long sans que cela n’aille plus loin. Elle ne rouvrit jamais les yeux. Elle s’en sentait incapable, autant qu’elle était incapable de bouger. Elle n’était, en quelques sortes, qu’un cadavre encore en vie qu’on avait accepté de sauver. Est-ce que ça en valait vraiment la peine ? Elle sombra.

*

Helsinki fut de nouveau éblouie lorsqu’elle rouvrit les yeux. C’était trop fort. Ça faisait mal, encore plus que tout à l’heure, comme si l’endroit était encore plus lumineux et dénué de toute ombre maléfique. Ses paupières restèrent clauses. La jeune femme n’avait pas la moindre idée de ce qu’il se passait. Elle songea aussitôt qu’elle ne s’y habituerait jamais et qu’elle était devenue aveugle. Elle voulait retourner dans son sous-sol sombre, froid et humide. Cette chose tombée du ciel qu’elle n’avait jamais vu de toute sa vie – le soleil – lui semblait presque dangereux. Elle semblait capable de brûler sa peau. Helsinki quitta les bras de son sauveur.

-Attendez-moi là.

Elle ne savait pas où elle mettait les pieds, ni ce qu’elle devait faire si ce n’était attendre. Elle n’était même pas sûre de tenir en équilibre. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle était entourée de gens, par dizaines, et cela l’angoissait. Ils généraient un brouhaha incessant qui l’empêchait encore plus de comprendre. Elle n’osait pas bouger, de peur de heurter quelqu’un ou qu’il lui arrive quelque chose. Elle ne voulait pas qu’on la remarque comme ça et qu’on se mette à l’insulter pour sa maladresse. Alors, tête baissée, les bras serrés contre sa maigre poitrine, Helsinki faisait le poteau. L’Ange sursauta lorsqu’on vînt poser une couverture sur ses épaules. Elle n’avait pas froid – l’atmosphère à la surface était aride par rapport à ce qu’elle avait connu – mais elle s’enquit quand même de la garder serrée autour d’elle, comme un doudou. Même si ça ne la dérangeait pas, cela lui permettait aussi de couvrir son corps partiellement dénudé. Sa vieille robe déchirée laissait entrevoir un sein et ses cuisses au-delà du raisonnable. Elle ne chercha pas à savoir qui lui avait donné l’étoffe. Elle ne voulait rendre de comptes à personne. Une main toucha son dos et Helsinki sursaut encore. Elle ressentit un frisson désagréable quand celle-ci la caressa. Elle ne prenait pas ça comme une marque de réconfort. Asborn l'avait consolée et tenue dans ses bras plus d'une fois. L'attention était juste inquiétante, comme à peu près tout à cet instant précis.

-Ne vous inquiétez pas, tout va bien. Suivez-moi, je vais vous emmener dans un endroit plus calme où vous pourrez vous reposer. Je m’appelle Méryl. Je vais m’occuper de vous.

Elle ne sut pas pourquoi, à l’entente de son nom, Helsinki éclata en sanglots.




Bijin
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