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 [Q]La cachette.

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Sól
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Sól
Dim 17 Mai 2020, 08:58



La cachette


Intrigue : Contrariée, Sol s'isole à nouveau dans sa maison de poupée. Elle y croisera un intrus. Bonne ou mauvaise chose, rien n'est sûr.

Sól grimaça, incapable de retenir un grognement. « Bah qu’est-ce qu’t’as, sœurette ? T’as un petit bobo ? » se moqua Máni, à qui ce signe de faiblesse n’avait pas échappé – depuis ces derniers temps, il était à l’affut du moindre prétexte pour se moquer d’elle, de la moindre faille pour la faire exploser, encore plus que d’habitude. « L’entrainement est trop dur ? On veut abandonner ? » La blonde posa sa charge – un sac rempli de pommes de terre – et se tourna pour lui faire face. Elle esquissa un sourire et leva son poing : seul son majeur était redressé, braqué dans la direction du tentateur. « Si quelqu’un doit abandonner l’entrainement, ce sera toi, espèce de copieur. Franchement, tu pouvais pas te trouver un autre mentor ? Fallait que tu viennes réclamer au mien de t’entrainer aussi ? » Le brun esquissa un sourire satisfait. S’il provoquait autant l’Ange, c’était en partie parce qu’elle répondait plus que d’habitude à ses piques mesquines. Elle se laissait emporter et ripostait. Il adorait ça. En partie parce qu’il savait qu’elle gérait moins bien que lui ces émotions négatives. « Bein quoi, t’as tes règles c’est ça ? » « La ferme. » « Ou alors c’est juste que tu comprends enfin que je te suis supérieur ? » « Dans tes rêves oui. » « C’est pas ma faute si tu deviendras jamais une vraie guerrière. » La voilà, la pique de trop. La blonde attrapa un couteau et le planta dans la planche à découper, juste à côté des doigts du démon qui était occupé à préparer le repas. Elle avait été vive et n’avait pas baissé les yeux sur la main, ce qui expliquait que le brun n’avait pas eut le réflexe de la retirer. Ni l’un ni l’autre ne baissait le regard, ils avaient entamé un duel silencieux et ce serait celui qui briserait le contact visuel qui perdrait. La tension était palpable : la fille semblait mettre tout ce qu’elle avait d’énergie pour ne pas bondir à la gorge du diable et le garçon tentait de refréner son envie de la pousser à bout : maintenant qu’elle avait une arme entre les mains, si proche de lui, il se montrait moins brave. L’Ange ne tremblait pas encore de rage – presque. Elle savait parfaitement pourquoi elle se sentait aussi agacée, pourquoi les paroles de ce crétin la touchaient autant : il n’avait pas tort. Du moins, pas totalement. Il s’entrainait depuis moins longtemps et pourtant, il avait fait davantage de progrès. Graelf semblait plus satisfait par cet espèce d’abrutit que par elle. C’était inhabituel et, quelque part, elle n’aimait pas ça. Léone, installée au salon, soupira. « Bon, ça suffit tous les deux. » Il y eut quelques secondes de silence. Personne ne bougea. « J’ai dit : ça suffit ! » Máni finit par esquisser un rictus. « Je crois que tu as loupé ta cible. » Sól imita son jumeau. « Tu es sûr ? » Elle releva le couteau. La pointe avait embroché une tranche de saucisson. Elle avait véritablement visé le doigt de sa moitié mais puisqu’il n’avait pas réagi, elle avait déduit que ce qu’elle avait sentit s’enfoncer sous sa lame devait être la nourriture qu’il préparait. Sa prise pouvait cependant la faire paraître meilleure que ce qu’elle était. Elle en profita. « La prochaine fois fais gaffe… Je viserai peut-être autre chose. » murmura-t-elle en mettant le bout de chaire dans sa bouche et de le mastiquer bruyamment. Agacée, elle lâcha le couteau, qui tomba sur la table, puis tourna les talons.

« Sól… » « C’est lui qui l’a cherché. » coupa-t-elle d’un ton sec, se dirigeant vers les escaliers. Sans attendre qu’on l’emmerde plus, l’adolescente grimpa les marches quatre à quatre et fila dans sa chambre, dont elle claqua la porte. Fulminant de colère, l’Ange dessina des cercles. Au bout de quelques secondes, elle s’immobilisa. Elle se mordit les lèvres avant de soupirer. Ce serait probablement une mauvaise idée, mais c’était mieux que de perdre son temps entre quatre murs. Elle monta sur le lit de son jumeau – prenant soin de ne pas retirer ses chaussures et de laisser une emprunte – pour ouvrir la fenêtre -faire croire qu'elle était partie en volant, si quelqu'un venait la chercher mais ne la trouvait pas- puis retourna près de son propre lit. Elle se mit à plat ventre et attrapa la maison de poupée qu’elle avait caché sous le sommier. Elle attrapa un sac, vérifia que personne n’était là puis tourna la clé.

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Dim 17 Mai 2020, 09:09



La cachette


« Mademoiselle désire-t-elle prendre un bain ? » demanda le majordome d’une voix atone. C’était très étrange. L’adolescente ne comprenait toujours pas comment il faisait. L’homme était capable de s’exprimer en Zul’Dov, sans le moindre accent et sans une once d’hésitation, comme s’il avait toujours été capable de parler et comprendre le dialecte des bipolaires. Pourtant, il n’était pas bien compliqué de comprendre qu’il s’agissait d’un étranger. Sa simple carrure suffisait pour effacer tous les doutes : le domestique n’avait absolument rien de réprouvé en lui. Alors comment pouvait-il s’exprimer avec autant de facilité ? Sól avait d’abord imaginé que l’étranger s’était rendu à Stenfek, où ces guignols auraient pu lui apprendre leur langue. Il s’agissait bien du seul endroit où l’on pourrait éduquer un ennemi potentiel, un étranger. Ces gens étaient vraiment tous des crétins. Keizaal était supposé être la capitale de leur peuple, mais il était étrange de constater qu’il s’agissait également de la localisation la moins typique des leurs. Tout y était trop élaboré, trop élégant pour refléter l’âme rude et guerrière des Réprouvés. Trop diplomate et courtois, aussi. Peut-être était-ce justement pour ça que l’endroit avait été retenu pour faire figure de capitale ? Qui était le roi assez stupide pour décider une telle chose ? Les guerriers n’avaient pas besoin de chochottes pour faire la parlote. Les armes et le combat se passaient de tous mots avec ces faiblards de l’extérieur… Toujours était-il que l’hypothèse de Stenfek lui avait semblé bonne, au début. La plus plausible. Pourtant, son avis avait peu à peu changé. L’Ange avait fini par se rendre compte que l’endroit était imbibé de magie. Elle ne réalisait pas jusqu’à quel point, mais ces ensorcellements étaient indéniablement présents. Elle avait donc commencé à se douter que c’était grâce à cela que le petit homme était capable de la comprendre et de communiquer avec elle. Puisqu’il avait refusé de répondre aux questions qu’elle lui avait posé, la blonde avait décidé de ne pas lui répondre non plus. Cela n’empêchait pas le servant de lui demander ce qu’elle désirait manger, ce qu’elle voulait faire durant son séjour ou encore si elle voulait prendre des bains. Ce dernier point était récurant et semblait tenir particulièrement à cœur à l’homme. Sans doute avait-il peur que cette gamine crasseuse, souvent recouverte de boue de la tête aux pieds salisse les tapis et le sol.

L’adolescente resserra sa prise autour de sa lance. En comprenant que l’endroit regorgeait de magie, Sól avait sérieusement considéré l’idée de remettre cette fichue maison de poupée dans le débarras où elle l’avait trouvé. Elle n’avait même pas compris ce qu’un tel truc foutait là-bas en premier lieu… Sans doute aurait-elle simplement dû cesser d’y venir. Mais non. Malgré ce qu’on lui avait répété depuis sa jeunesse – que la magie était réservée aux faibles, qu’il fallait s’en méfier comme de la peste, qu’elle était réservée aux sorciers et à ceux de leur trempe – la jeune fille avait finit par trouver plus d’avantages à continuer à venir. Déjà, il s’agissait d’un excellent lieu pour échapper à son frère et à ses conneries, lorsqu’il l’énervait trop. Ensuite, la nourriture était gratuite, et elle pouvait s’empiffrer autant qu’elle le voulait. Comme le temps passait plus vite ici que dans la réalité – elle ne comprenait toujours pas comment cela était possible, mais elle avait constaté à plusieurs reprises que plusieurs heures passées dans la maisonnette correspondaient à quelques minutes à peine à l’extérieur – elle pouvait en profiter pour s’entrainer sans perdre de temps. Elle passait beaucoup de temps à apprendre à écrire, aussi. Un jour, elle avait décidé qu’elle voulait écrire une lettre à Laëth. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi mais, un matin, elle s’était réveillée, sa rancœur et son amertume envers l’Ange presque totalement disparues, remplacées par un ardent désir de la revoir, de lui parler, de la serrer dans ses bras… Tout cela était bien évidemment impossible. La solution lui était presque venue instinctivement : écrire une lettre. Le souci était qu’elle ne savait pas écrire. Elle aurait pu demander à Vrael, mais elle était trop effrayée pour cela. Elle avait donc décidé de s’exercer ici avant, jusqu’à ce qu’elle trouve le courage d’aller le voir en personne. La tâche n’avait pas été si aisée puisque les livres de cette immense baraque étaient presque entièrement rédigés en langue commune. La fillette ne savait ni lire ni écrire mais elle avait déjà eu l’occasion de voir du Zul’dov écrit, assez pour pouvoir le distinguer de l’écriture bizarre que les autres peuples appelaient la langue commune. Quelle drôle d’idée, d’ailleurs… Toujours était-il que la jeune fille -enfin, le majordome, sous ses ordres – avait réussi à dégoter quelques ouvrages pour lui servir de modèles. Depuis, elle s’évertuait à recopier les lignes du mieux qu’elle pouvait.

« J’en veux pas de ton bain. » cracha la blonde, comme si l’idée même de se laver la répugnait. La dernière fois, elle l’avait fait, et elle avait empesté la fleur durant des jours. Autant dire que Mani s’était fait un plaisir de se foutre de sa gueule.


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Sól
Dim 17 Mai 2020, 09:16



La cachette


Le majordome soupira. « Pas de bain. » répéta-t-il, comme si cela lui faisait mal au cœur. Cette réaction fit sourire la plus jeune. Peut-être que maintenant, il lui ficherait la paix et qu’il se concentrerait sur leur entrainement. C’était soit cela, soit il risquait de se faire embrocher par la plus jeune. Si lui n’était pas sérieux, elle l’était, et elle s’entrainait de la même manière que ce que lui avait appris Graelf : en attaquant comme si elle désirait réellement tuer son opposant. Comme pour lui rappeler ce fait, la fillette prit son appuis, visa, puis lança la lance de toutes ses forces. La pique s’envola dans les airs, fusa jusqu’à sa cible dans une direction presque droite. Pourtant, sur les derniers mètres, elle commença à vaciller, n’ayant plus suffisamment de force, puis se déporta très légèrement. La lance atterrit entre les deux pieds du majordome. Ce dernier soupira en se pinçant légèrement l’arête du nez. « Ce tapis est très ancien. Il a été récupéré par l’une de vos ancêtres, qui a dû s’aventurer dans un château très dangereux et affronter de nombreux vampires pour pouvoir le récupérer ! C‘est une pièce très rare, qui vaut une véritable fortune et qui – » « La ferme, vieux shnock. » Qu’’est ce qu’elle en avait à foutre ? De toute façon, ici, tout valait extrêmement cher, à en écouter le majordome. Elle ne savait pas qui était cette ancêtre dont parlait sans cesse le chieur, mais elle avait vraiment des goûts de chiotte. Dommage qu’elle se soit autant cassé le cul pour qu’au final, tous ses trésors se retrouvent à prendre la poussière ici. Une perte d’énergie, selon la blonde. Mais peu importait. Cette soi-disant aïeule était sans doute déjà crevée depuis longtemps. Elle ne pouvait plus regretter ce qui arrivait à ses bibelots. « Comptez-vous tout détruire ? » s’impatienta le petit homme. « Peut-être bien. » répliqua du tac au tac l’adolescente. D’habitude, elle se montrait moins agressive, mais elle était énervée, aujourd’hui. Elle avait véritablement envie de tout jeter par terre, de tout casser, d’entendre le verre se briser, les pages des bouquins se déchirer… Tout mettre sens-dessus-dessous. Fort heureusement, la blonde n’était pas aussi instable qu’une véritable Réprouvée. Ses états d’âme se manifestaient davantage par des froncements de sourcils ou des paroles acerbes, mais s’arrêtaient généralement à ce stade. Heureusement, sinon, ce péquenaud aurait peut-être fait une crise de nerf. Pourtant, le voir soupirer à nouveau agaça davantage la fille de réprouvé. « Quoi ? Qu’est-ce que t’as, encore ? T’es pas content ? Eh bah je m’en moque ! T’es coincé ici avec moi, jusqu’à ce que j’en ai ras le cul et que je me casse. Donc si j’ai envie de tout casser, je casse tout, et me fais pas chier. Tu me les brises, merde ! Et puis, si je casse un truc, eh bah, tu fais comme tout le monde : tu le répares ! » Une pratique plutôt répandue chez le peuple des bipolaires… Les crises de colères étaient souvent dévastatrices. Il était rare qu’une d'elles puisse passer sans qu’au moins un élément du mobilier soit détruit ou sérieusement endommagé. On attendait que la rage passe, puis on réalisait les dégâts… Ne restait alors plus qu’une chose à faire : réparé ce qui avait été endommagé. Du moins, rafistoler ce qui pouvait l’être. Parfois, certains actes étaient irréparables. Irréversibles… On avait beau essayé d'en effacer la trace, le résultat restait le même. Souvenir indélébile. Blessure tranchante sur le cœur, pourtant invisible à l’œil. Sól fuyait ces scènes. Elle préférait s’en éloigner le plus possible, avant qu’on la brise pour de bon. Parfois, la fuite ne faisait qu’empirer la situation, ceci dit. Alors, elle priait les Zaahin pour qu’ils lui donnent la force d’affronter avec stoïcisme, d’attendre que la tempête passe… Non. C’était trop difficile. Elle en était simplement incapable.

L’enfant de réprouvé soupira et laissa pendre la seconde lance, qu’elle avait commencé à armer. Même s’il était con et chiant, le majordome semblait tenir à tout son bordel. Elle ne comprenait pas pourquoi, mais elle savait ce que c’était que d’espérer que quelque chose ne se brise pas. Surtout, elle connaissait la douleur en constatant que ses attentes n’avaient pas été exhaussées. C’est ce qu’il s’était passé avec Laëth et, même si son cœur s’était légèrement apaisé, son absence restait encore douloureuse. La blonde jeta la lance par terre et tourna les talons. « Mademoiselle s’en va ? » « La ferme. »

L’adolescente se dirigea vers un petit salon – elle ne se perdait plus dans le dédale des couloirs, maintenant – et s’empara de sa besace, qu’elle avait emporté avec elle. Elle farfouilla dedans et fronça les sourcils en récupérant un drôle de truc. Une carte, un peu abîmée, très froissée. Il lui fallut plusieurs longues secondes avant de se souvenir où est ce qu’elle avait dégoté un truc pareil : Gona’Halv. Par terre. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi elle ne l’avait pas encore jeté, ceci dit. La blonde haussa les épaule set jeta la carte par-dessus son épaule. Le Majordome s’en débarrasserait pour elle.


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Dim 17 Mai 2020, 09:32



La cachette


Phobos ferma les yeux. Lorsque quelqu’un manipulait son habitacle, il le savait. Et pour cause : sans même le vouloir, il se retrouvait irradié d’une foule de sentiments. Ceux de son futur maître, peut-être. C’est ce qu’il se passait, en cet instant. Avant même de quitter son monde illusoire, il en savait déjà plus sur cet individu que ce qu’il était prudent de laisser transparaître. Sa cible était une femme. Jeune. Cela ne voulait pas dire pour autant qu’il devrait prendre l’apparence d’un jeune homme charmant et distingué. Non, cette fille là se méfierait d’une apparence trop propre, trop soignée. Elle ferait davantage confiance à une figure d’autorité, puissantes, musclée, virile selon les préceptes de son peuple. Une Réprouvée. Pourtant… Elle possédait le cœur des Ailes Immaculées. Oui. Phobos avait déjà entendu parler de cette malédiction qui avait frappé le peuple des bipolaires. Un sourire carnassier s’étira sur le visage du génie. Il était dangereux de manipuler un être des songes sans précaution, dangereux de ne pas se protéger contre les invasions psychiques. Il pouvait lire dans le cœur de cette gamine plus aisément encore que dans un livre ouvert. Il parvenait à sentir chacune de ses émotions, à retrouver dans les tréfonds de sa mémoire chacun des visages qui lui étaient familiers. Lorsqu’il parvint à trouver celui de quelqu’un en qui elle croyait, aveuglément, de façon totale et idiote, le Djinn sut qu’il était prêt à sortir.

L’être immatériel se laissa happer par le monde du dehors. Cette fois, il eut suffisamment de force pour se créer une apparence. Pas matérielle, pas tangible, mais suffisamment pour ne pas revêtir sa véritable apparence. Son visage se modela avec les traits fins d’une Ange. Il n’avait pas sa prestance, loin d’égaler l’aura qu’elle dégageait naturellement, mais le résultat était suffisamment proche pour que même la petite soit dupée. Dès que l’Angelotte remarqua sa présence, elle écarquilla les yeux et lâcha un cri surpris, tout en se redressant sur ses pieds. Elle observait l’intrus avec un mélange de crainte et d’incompréhension. « L-Laëth ? » murmura-t-elle d’une voix tremblotante. Son visage passa par tout une palette d’émotions que le manieur de rêves décrypta attentivement. Joie. Ahurissement. Amour. Peur. Excitation. « Qu’est-ce que… Qu’est-ce que tu fous là ? Comment… comment tu as fait pour venir jusqu’ici ? Comment tu… » Incompréhension totale. Les bras ballants, la jeune fille esquissa un pas en direction de son amie. « Comment tu es encore en vie ? » Phobos resta impassible. Lui-même avait des difficultés à ressentir les émotions les plus basiques. Sans doute était-ce pour cela qu’il s’intéressait tant à celles des rêveurs. Il essayait de s’en inspirer pour parfaire son déguisement, pour améliorer son jeu d’acteur. Il avait encore quelques difficultés pour cela… En fouillant la mémoire de sa maîtresse en devenir, il trouva les informations qui lui semblaient nécessaires. « Sól… » Ce simple mot sembla rassurer la gamine, qui se jeta sur son amie… Du moins, qui essaya. Sans grande surprise, elle tomba à travers l’apparition, sans rien rencontrer de tangible avant de frapper le parquet, hoquetant de surprise. La fillette fut prompte à réagir. Elle roula sur le dos puis se redressa, attrapa le premier objet à sa portée - un chandelier – et le maintint comme si elle se tenait prête à attaquer. « Qu’est-ce que ! Laëth, c’est quoi ce bordel ?! »

Phobos devait réagir. Le plus vite serait le mieux, pourtant, il ne parvint pas à se retenir. Le Djin observa le décor dans lequel il était apparu. C’était une maison, plutôt luxueuse. Bien loin de ce que l’on peut espérer trouver en servant une réprouvée. Ce n’était pas plus mal. Il n’aimait pas la boue et le purin. Lorsque ses yeux tombèrent sur son habitacle, il fit la moue. La carte de tarot était dans un état déplorable. Il devrait sans doute essayer de tomber entre les mains d’un magicien afin de réussir à se faire réparer. Sans doute était-ce cette petite sauvageonne qui lui avait réservé un traitement aussi peu soigneux ! Il n’aimait vraiment pas ce peuple de barbares, en partie parce qu’il savait par avance qu’il ne serait pas aisé de lui extorquer des vœux. Ces primates de bas étages étaient particulièrement méfiant de la magie. L’être des rêves se retint de soupirer à nouveau et se tourna vers la mioche. Il devait trouver une explication, et vite.

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Sól
Lun 25 Mai 2020, 19:33



La cachette


Sól leva le regard sur la silhouette de son amie. Son visage était marqué par la plus profonde incompréhension. L’excitation et la joie de revoir son amie avaient soudainement fait place à la méfiance. Toutes les questions qu’elle avait essayé de faire taire pour profiter des retrouvailles avec l’Ange rejaillirent. « Laëth, qu’est ce que c’est que ça ? » répéta l’enfant de Réprouvés. Elle faisait, de toute évidence, allusion à la petite plaisanterie que lui avait fait la brune en la laissant se jeter sur elle, sachant pertinemment que son corps ne serait pas là pour la rattraper. Qu’était-ce ? Un tour de magie ? Ou bien tout ceci n’était-ce qu’une illusion de son esprit ? Non. Elle ne savait pas comment elle le savait, mais il ne s’agissait pas d’une simple illusion. Sans doute tirait-elle cette certitude du fait qu’elle maniait elle-même les mirages, et qu’une sensation différente se dégageait de Laëth. Si elle n’était pas une invention de son esprit, alors qu’était-elle ? En réalité, cette interrogation n’était pas sa seule préoccupation. Comment avait-elle réussi à venir jusque-là ? Comment avait-elle fait pour traverser Lumnaar’Yuvon sans qu’une horde de Bipolaires menaçant ne la réduise en rondelles ? Comment avait-elle pu se présenter à la demeure des Tynath'thuk et toujours être en vie ? S’il y avait bien une chose dont la blonde était certaine, c’était de la rancœur que portait Léone envers les enfants Belegad. Envers leur fille, tout particulièrement. A cause de leur trahison. A cause de la douleur que son départ avait infligé à sa fille. Oui, la mère des jumeaux ne pardonnerait jamais à cette ingrate. Alors, si elle l’avait vu entrer dans sa maison, il n’y avait aucun doute à avoir : elle l’aurait exécuté de sang-froid. Mais surtout, comment la guerrière était-elle parvenue à entrer dans sa maison de poupée ? C’était cette question qui, parmi toutes, taraudait le plus l’adolescente. Après quelques secondes de réflexion, la réponse logique à toutes les pièces du puzzle lui apparut : Laëth usait de magie. Sól fronça les yeux, mécontente. Elle-même faisait usage de ces artefacts mais était loin d’en être fière. Elle s’en méfiait grandement, comme tout bon Réprouvé. « Je peux tout t’expliquer. » « Bien. Dans ce cas, tu ferais bien de te dépêcher. Ma patience a des limites et… Tu ne devrais pas être ici. » Cela lui faisait du mal de dire cela mais c’était la réalité. Même si la revoir apaisait son cœur, cela ne faisait qu’affoler son esprit. Si quelqu’un la trouvait, on n’hésiterait pas une seconde à lui trancher la gorge ou lui couper la tête pour augmenter la collection de piques macabres qui entouraient leurs frontières. Et cette menace suffisait à angoisser l’Angelotte dont le cœur était encore assez pur pour se préoccuper pour son ainée, malgré ce qu’elle avait pu ressentir dans le passé.

L’Aile Blanche soupira et s’installa sur le canapé. Pourtant, le tissu ne s’affaissa pas sous son poids. Comme si elle était en train de léviter. Sól ne fut pas suffisamment observatrice pour remarquer ce détail. « Je n’ai pas beaucoup de temps alors… Je vais faire au plus vite. » commença Laëth. Elle usait des mêmes mimiques qu’autrefois. Ce tableau familier adouci la plus jeune qui se releva tout à fait et s’approcha à son tour, sans s’asseoir sur le canapé ni lâcher son arme improvisée non plus. « Je ne suis pas vraiment là. Ce que tu vois, ce n’est qu’une projection de… mon esprit, en quelque sorte. Est-ce que tu comprends ? » L’adolescente avait froncé les sourcils. Elle trouvait cette histoire étrange. « Comment es-tu venu jusqu’ici ? » « Je te cherchais. Je voulais te voir, à nouveau. » Sól se mordilla la lèvre avant de sourire. « Alors… Tu as vraiment trouvé un moyen de revenir ici ? Même si ce n’est "pas vraiment toi" ? » « Hmm non, pas vraiment… Je… C’est compliqué… C’est de la magie, et je ne la maîtrise pas très bien… Je ne pourrai sans doute pas revenir ici. » « Oh… » La déception peignait à présent les traits de la néophyte. « Mais écoute moi… Je suis venue ici pour réaliser trois vœux. Trois vœux que tu pourras choisir. Il peut s’agir de n’importe quoi, du moment que tu le souhaites assez fort ? » « Des vœux ? » « Oui. Trois vœux que j’exhausserait grâce à ma magie. Enfin, celle qui m’a permis de te retrouver. » Cette explication sembla une fois de plus ne pas plaire à la fille de Bipolaires. « Je n’aime pas la magie. Et puis, si tu ne maîtrises pas bien la magie pourquoi est ce que je risquerais de te demander des trucs ? » « Parce que tant que ces trois vœux ne seront pas réalisés, je serai coincée ici. » L’Angelotte réfléchit une seconde. « Dans ce cas… Je ferais mieux de ne faire aucun vœu, non ? Comme ça, tu resteras avec moi. » « Non… Ce n’est pas aussi simple. Si je reste trop longtemps, je risque de me mettre en danger… Il faut que tu fasses tes vœux, et vite. »

La Zaam s’accorda quelques secondes de réflexions. Elle ne comprenait pas toute cette histoire et le comportement de son amie lui semblait un peu étrange… Cependant, elle ne s’y connaissait pas suffisamment en magie pour pouvoir lui tenir tête. « Heureusement que tu es plus douée au combat qu’en magie. » plaisanta Sól avec un petit sourire taquin.

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Lun 25 Mai 2020, 20:31



La cachette


« Alors ? Quel est ton premier vœu ? » demanda Phobos. La fillette commença à faire le tour du salon. Elle s’arrêta derrière un fauteuil auquel elle s’accouda nonchalamment, avec le flegme propre aux barbares de son peuple. « Tu ne pourras plus revenir, après ça ? » « Non. » confirma la fausse Laëth. « Bien. Il ne faut pas que tu viennes. Mais… J’aimerais trouver un moyen d’avoir de tes nouvelles… Quand je le veux. » La petite maîtresse eu à peine terminé sa phrase que le génie sentit le lien si particulier, celui qui unit un tisseur de rêve aux utopistes, se créer entre eux. Désormais, ils étaient liés. Phobos ne serait libre qu’une fois les trois vœux accordés. « Je savais que tu ferais le bon choix. » dit-elle avec un sourire.

Il ne fallut pas longtemps à l’être de chimère pour sentir la magie bleue s’affoler en lui. Elle parcourait ce qui lui servait de corps, inondait ses membres, s’agglutinant finalement à l’extrémité de son enveloppe factice : les doigts. Le Sylphe n’était pas encore assez puissant pour être capable d’invoquer des objets depuis le néant. Elle flotta donc jusqu’à deux chandeliers. Elle positionna ses mains au-dessus des objets et ferma les paupières. Une lueur bleue s’extirpa de ses membres et la magie opéra : le mobilier se modifia, ondulant sous sa volonté. Elle enchanta ses créations pour leur permettre de lier les deux jeunes femmes, comme l’avait demandé l’Ange. Mais rien ne s’obtient jamais gratuitement et, si ce vœu lui permettrait de retrouver un être cher, il lui couterait tout autant : dans les temps à venir, elle perdrait quelqu’un qu’elle portait dans son cœur, et elle en serait la seule fautive. « Voilà. » dit Laëth en faisant un signe pour désigner ce qui avait autrefois été des chandeliers. « Des cornes de bicornes ? Qu’est ce que tu veux que je fasse de ça ? Que je boive de la bière ? » demanda Sól, visiblement agacée. La brune sourit, patiente. « Mets l’une des cornes contre ton oreille, l’autre devant ta bouche. Tu comprendras. » La fillette s’exécuta. « Et maintenant ? » Elle eut, effectivement, sa réponse : la Corne qui était posée devant sa bouche avait capturé le son pour lui permettre de l’entendre directement dans son oreille. « Mais… Si j’ai les deux ici… » « Oui, il faudra trouver un moyen de m’apporter l’une des deux. Tu sauras comment faire. »

« Ton second vœu ? » Il fallut plus de temps à l’adolescente pour trouver une autre idée. « Je… Je veux une arme, qui me rende plus forte. Une arme qui m’aidera à voler et à surplomber les airs. » A nouveau, l’emprise du lien se fit plus forte que tout. Elle commandait d’exécuter, aussitôt, le souhait formulé. Phobos se tourna et marcha jusqu’à la porte – ou devait-on dire qu’il flotte et passa à travers elle ? Il s’aventura dans les couloirs et flâna jusqu’aux expositions d’armes et d’armures du manoir. Il se positionna devant un impressionnant Marteau. Là, ses doigts tricotèrent un nouveau miracle. La jeune fille désirait devenir une puissante guerrière et s’imposer comme maîtresse des airs. Cette arme lui permettrait donc de contrôler les airs, lui permettant de mieux contrôler son vol. Néanmoins, elle serait désormais coincée au sol si elle essayait de combattre avec une autre arme. Phobos vacilla. Pendant l’instant de quelques secondes, son enveloppe charnelle flancha. Il redevint une forme vague et sans attache, une brume monstrueuse qui inspira davantage le cauchemar que le rêve. Sa véritable nature était ainsi révélée : plus proche de la tourmente que de la délivrance, malgré les apparences. Ce vœu avait été trop gourmand en énergie : il ne tarderait pas à être rappelé à son habitacle. Phobos trouva néanmoins suffisamment de force pour regagner son costume. « Qu’est ce que c’était que ça ?! » s’inquiéta Sól, qui avait été témoin de cette chose. « Ton souhait m’a coûté plus d’énergie que je ne le pensais… » « Est-ce que ça va ? Il faut que tu te reposes ! » « Non… Non, tu dois… te dépêcher… De faire ton dernier vœu… » « Mais, le dernier t’a déjà fait du mal… » « Dans ce cas, demande quelque chose de simple, de petit… » Désemparée, il lui fallut encore de longues minutes avant de trouver quoi demander. « Je… Je veux manger des fraises en dessert. » demanda-t-elle. Un rictus se dessina sur le visage de la brune. « Bon appétit. » dit-elle. Cette fois-ci, la contre partie ne serait pas aussi lourde que les deux dernières : en échange de cette gourmandise, l’Ange penserait simplement, de façon instinctive et non consciente, à se débarrasser de son habitacle pour qu’il atterrisse entre les mains de quelqu’un de plus civilisé. Dans un nuage de vapeur, le Sylphe s’évapora.


Sól resta interdite quelques secondes. Elle ne comprenait pas encore ce qu’il s’était passé. Elle ne mesurait pas encore les conséquences de ses actes. Bientôt, elle serait amenée à regretter ses choix. Regretter de s’être fiée à cette illusion mensongère. Mais, pour l’instant, elle n’prouvait qu’une chose : le goût amer d’une retrouvaille trop soudainement écourtée.

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