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 [Q]. Le Dieu de la Mort | RD - Fin d'event

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Jämiel Arcesi
~ Alfar ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 749
◈ YinYanisé(e) le : 01/03/2019
◈ Activité : Étudiant à plein temps ; Luthier en parallèle
Jämiel Arcesi
Jeu 28 Mai 2020, 15:50

Intrigue/Objectif : Le personnage se fera aborder par le corbeau de Maléfique, Ezechyel, qui acceptera de défaire l'effet s'il contribue à installer un culte à son effigie et à détruire le faux dieu prié par Frollo et sa communauté

Le Dieu de la Mort


Sans plus un regard en arrière, et ce, malgré les protestations internes du Gouverneur qu'il pouvait vivement sentir en son sein, Jämiel quittait le château et ses festivités, non sans être courroucé par la réaction qu'avait eu celui qui se promenait quelque part en ce monde, avec son semblant de corps. Il n'aimait pas que son "être" soit entre les mains d'une autre personne, quelle qu'elle soit, et encore moins lorsqu'elle lui était inconnue. Un inconnu, connu de Maléfique. Il ne s'imaginait pas les deux, côtes à côtes, s'ils se haïssaient. Ou alors seraient-ils en train de partager le pain et le vin. Quoi qu'il en soit, pour que leur relation soit, le supposait-il, paisible, cet homme ne pouvait qu'être malveillant, ce qui avait de quoi le gêner car il connaissait ces personnes-là. Il savait leurs vils façon de penser et d'agir pour l'apprendre depuis son jeune âge. Il savait que le moindre tord causé avec un visage semblable au sien pourrait lui causer plus de désagrément qu'il ne pourrait l'imaginer. Si cet homme osait seulement, il n'hésiterait pas à le lui rendre au centuple de toute manière. Dans un dernier espoir de le retrouver, son regard se porta sur l'horizon alentour. Evidemment qu'il n'était plus là. D'autant que les ténèbres de la nuit réduisaient drastiquement la portée de la visibilité. « Crâââ ! ». Il leva le nez au croassement funèbre du corbeau au-dessus de sa tête qui se répéta. « La mort plane sur le château. Les corbeaux sont de sorties à l'heure de la nuit. », lâchait l'Alfar, cynique. « Peuh. C'est juste Ezechyel. Il doit attendre le retour de Maléfique. Ce piaf va pouvoir attendre longtemps ! », rétorquait un garde qui l'avait entendu alors qu'il s'était approché afin de chasser l'oiseau. L'expression qu'affichait Jämiel se fanai alors en moins de temps que le garde n'eut le temps de finir sa phrase. « Qu'est-ce que vous avez dit ? », interrogea-t-il en ce tournant vers le soldat reprenant son poste. « Qu'il allait att... » - « Non. Son nom. », le coupait-il vivement. « Ezechyel. », répondit doucement le garde, entre incompréhension et interrogation. Qui donc était cet homme pour plus s'intéresser au nom de l'oiseau qu'autre chose ? A moins qu'il ne s'étonna de l'ignorance de "Facilier" face au corbeau de celle qui était sa mère, détail qu'ignorait Jämiel. Néanmoins, la simple réponse de l'homme eut raison de toute protestation du colon quand à l'envie du Sarethi de quitter les lieux. Se tournant vers le corbeau, l'Alfar détaillait l'animal avec curiosité et déférence. Entre blague et coïncidence, il avait du mal à se décider. La part de hasard était trop importante pour y croire si facilement. Et pourtant. Si réellement ce n'était juste ni l'un, ni l'autre ? Alors que cette idée germait dans son esprit comme l'oiseau poussait un nouveau croassement sous l’œil agacé du soldat, Jämiel détourna instinctivement le regard de l'animal jusqu'à ce que le bruit des plumes lui indique que ce dernier avait prit son envol. Pourtant il n'était pas loin. Nouveau croassement. Il était insistant. Pourquoi donc ? Une voix fluette lui soufflait alors à l'oreille. Non, ce n'était pas Maléfique qu'il attendait. Pas elle en particulier du moins. N'importe qui aurait fait l'affaire tant qu'il répondait à sa volonté. Il aurait presque pu en rire tant la contrepartie était démesurée, mais surtout cocasse. Il prit un instant pour réfléchir. Il ignorait où se trouvait le véritable Facilier, celui qui courrait impunément avec "son corps", ni même comment le récupérer ensuite. Et puis... Un rictus narquois s'esquissai à la commissure de ses lèvres. Ezechyel, hein ? Ce pouvait être amusant s'il y arrivait.

Avant de quitter les lieux, il interrogea quelques personnes sur le lieu de culte du prêtre Frollo. Une immense bâtisse de pierre blanche et bois sombre dans laquelle étaient entreposés idoles, représentations et autre objets de valeurs aux yeux de ces fidèles. En d'autres mots, les habitants de la région semblaient avoir la foi gravée dans la peau. Ils n'étaient pas les seuls ici. En allant défaire le cheval de Ratcliffe, le laissant à sa liberté, il se remémora ses longues heures de cours de théologie, à commencer par Dothasi et son histoire. Elle serait devenue d'autant plus présente parmi le peuple des ronces et en serait devenue sa protectrice en offrant le Girara à l'Amarante et le pouvoir de l'Anoraë à ses Enfants. Egalement, il se souvenait du masque de Yavaëth sur Omi'Ake - et du sentiment amer de l'avoir vu lui filer entre les doigts si près du but - cet Aether qui, d'après les livres et à l'image de leur protectrice, ne faisait pas parti des mœurs de son peuple il y a quelques années de ça encore. C'était comme si les divins avaient besoin de montrer indirectement leur présence et leur pouvoir, malgré leur silence et leur absence. Il se souvint également de ce qu'on lui avait raconté, que ce soit des histoires ou en cours, sur la dernière Ere. Nombre de peuples s'étaient soulevés au nom du Sympan pour soumettre leurs opposants. Et inversement, les résilients à l'existence de l'Unique avaient lutté contre cette vérité. La résilience. C'était cela qu'il devrait réellement mettre à genoux. Une fois ce sentiment disparu, les choses n'en seront que plus simple.

Il était inutile de rejoindre Hi-Hi-Hi pour l'instant. Après tout, la population sous forme de félidés, il ne pourrait jamais converser avec eux ainsi. Il ignorait si c'était le cas de tous où d'une partie seulement, ni combien de temps cette métamorphose allait durer. Pas trop longtemps il l'espérait. Autant mettre ce temps à profit puisqu'il ignorait également combien de temps le sort qui le touchait lui-même pourrait durer. Aussi rejoint-il une auberge de GRRAAAA, ouverte bien que quasiment vide à cause du bal. Avant de rejoindre la chambre qu'il déboursait des quelques pièces que possédait celui dont il empruntait la physionomie, il demanda au tenancier s'il y avait de quoi écrire à l'intérieur de celle-ci. Ce à quoi il répondit sans un mot en allant lui chercher le nécessaire qu'il récupéra dans le même silence que l'aubergiste pour enfin se diriger vers son espace personnel temporaire où il s'installa directement sur la petite table faisant office de bureau et son petit tabouret, peu confortable. Cette nuit serait longue. Il n'avait pas prévu de dormir, sinon peu. On ne défait pas une croyance comme ça. La foi est imprimée dans les tréfonds de la chaire d'une façon si viscérale que le déni prendrai le pas sur toute preuve d’inexistence du divin. Cette unique pensée le terrifia, songeant à l'idée qu'un fou puisse, un jour, se permettre de faire avec la Grande Dothasi ce qu'il allait tenter au lever du jour avec cette déité. Comme s'attendant à ce que la foudre divine s'abatte sur lui pour le punir de cet affront, il se statufia, puis levai, lentement, le visage, et dégluti. Oui, seul les fous ou les impertinents s'oseraient à une telle pratique. Mais, finalement, en y réfléchissant un peu, probablement était-ce ce qu'il fallait pour oser se confronter à n'importe quel être plus puissant que soit.

Une longue expiration lui échappa tandis qu'il se laissait tomber sur sa couche, fort peu confortable également il ne pouvait le cacher. Finalement, même s'il l'avait voulu, il n'aurait pas pu dormir tant le matelas était ferme. C'était à croire qu'ils y avaient mis un amas de roche à l'intérieur. De toute manière, comme il l'avait songé, il avait passé la majorité de la nuit éveillé, à réfléchir à la manière dont il pourrait mettre un terme au règne de ce dieu. Ce qui était certain, c'est qu'il ne pouvait pas être celui qui répandrait le nouveau dogme désiré par le corbeau, Ezechyel. Il ne put retenir un sourire, amusé par cette étrange fatalité, avant de porter son regard vers la fenêtre qui laissait voir un ciel nocturne doucement atténué par le soleil qui apparaissait dans l'horizon lointain. Il avait remarqué les regards qu'on lui portait. La confiance qu'on lui attribuait était limitée. Il devait trouver un autre porte parole. Un émissaire peu connu de préférence. Au moins ça évitera le genre de désagrément qu'il rencontrait actuellement. Il aurait des détracteurs, certes. Beaucoup. Aussi, il devrait faire attention à ce qu'il soit capable d'y faire face. Avant que ses paupières ne se ferment, soumit à la fatigue, il se remit debout et quitta la pièce en emportant les papiers griffonnés pour rejoindre le salon principal où il y demanda des informations sur le Royaume voisin, notamment pour savoir s'il était toujours envahi par les chats. Il sembla que non. Il sembla également qu'un ours avait attaqué la population. L'Alfar arquait un sourcil et quitta les lieux. En quoi était-ce surprenant ? Les trois-quart du territoire était sauvage après tout.

Sur place, il comprit pour quelle raison l'attaque avait marqué les esprits. D'abord, l'animal s'était justement attaqué au temple - ou plutôt, l'église d'après les termes de la région. Ensuite, ce fut un véritable massacre. Les corps baignaient dans le sang et les larmes et le lieu de cultes était ravagé, les peintures lacérées, et les murs repeints du carmin des victimes allongées sur le sol, les visages tordues par la surprise et la peur. Le Sarethi retint un rictus satisfait. Ce fut dommage que le feu fut vite maîtrisé et n'ait donc fait que peu de dégâts au bâtiment, si ce n'est dire aucun. Aussi, l'intervention de l'ursidé fut un formidable coup de chance. Il dévisagea les quelques villageois qui tournaient autour de la bâtisse, sans réellement oser y pénétrer tant que la Mort y était toujours présente. S'il songeait d'abord qu'un habitant de ce Royaume ne pouvait faire office de messie, à présent il pensait qu'ils étaient peut-être les mieux placés pour accomplir cette tâche. Il jeta un regard rapide sur ces dernier, puis, comme il s'éloignait du monument, il prit garde de passer aux côtés d'un homme dont l’œil désolé était rivé sur le clocher de l'église. L'air affable, le visage teint par le travail au soleil et le vêtement abîmé, il n'était pas de ceux vivants du paraître et rêvant de gloire. Il était de ce peuple vivant au jour le jour que jamais le destin ne permettrai de s'éloigner de la condition dans laquelle il se trouvait déjà car jamais il ne s'en donnerai les moyens. A moins qu'un tiers rêvant du lendemain ne s'approche de lui. « C'est triste n'est-ce pas ? », fit-il à l'intention de l'ouvrier. « Oui. Ces pauvres gens... Ils ne le méritaient pas. », rétorquait tristement l'homme. L'Alfar le détailla quelques secondes, eut un sourire qu'il s'empressa d'effacer, et répondait à son tour, « Possible. On n'en saura jamais rien finalement. ». Puis, avec une dernière frappe dans le dos de l'inconnu, il tourna les talons et commençait à s'éloigner.
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Jeu 28 Mai 2020, 16:04

Le Dieu de la Mort


Après quelques secondes ou l'ouvrier s'était tourné vers son vis-à-vis, incrédule face à ses mots, il le rattrapa au pas de course, sourcils froncés et la mine courroucée. « C'est un non-respect aux morts ce que vous dites-là. Comment osez-vous ? » - « Je constate c'est tout. En un laps de temps tellement cours le pays a subit les flammes, le sang... Et même la mutation ! Heureusement que ce fussent des chats. Imaginez le monde transformé en poisson. Il n'y aurait plus grand monde aujourd'hui pour prendre soin des défunts. ». De nouveau, il vit la colère s'installer dans le regard de l'homme. « Le pays n'a brûlé que parce que des hommes venus d'ailleurs ont profité de l'absence de notre Reine pour s'en prendre à nous. » - « Et j'imagine que ce sont également ces hommes qui s'en sont prit à l'église. », rétorquait Jämiel, cynique. « Ces malheurs nous arrive uniquement parce que Maléfique est sur le trône. Il est évident que le Seigneur n'approuve pas son règne. ». Le Sarethi s'arrêta au milieu du chemin, fixant d'un regard circonspect l'inconnu. Il s'était attendu à une résistance absurde, mais tout de même, une telle mauvaise foi. « Au point d'en faire brûler les chaumières des honnêtes gens au risque de les immoler et d'éventrer ses propres fidèles ? C'est un bien cruel dieu que vous avez là. ». Ça y est. Le sujet était enfin ouvert. « Mais admettons. », commença-t-il en reprenant la route. « Considérons cela comme un châtiment pour ne pas avoir résisté ou s'être révolté ou que sais-je encore. ». A peine avait-il fini sa phrase qu'il pu voir un air de fierté sur le visage de son vis-à-vis. Il venait de le faire plier et il en était fier. Ce qu'il croyait, pauvre idiot. « N'est-ce pas de l'acharnement quand on en vient à envoyer une bête sauvage massacrer ses fidèles dans son propre lieu de culte, qu'il soient innocent ou non - d'ailleurs, vu le monde qu'il y avait, il est probable que, si ce fussent les pécheurs qui furent visés, les innocents ne fussent pas épargnés - en plus de réduire en cendre tout un pays et de rendre incapable une population entière ? ». Il vit l'ouvrier rapidement chercher une réponse. Evidemment qu'il y avait une réponse. Il en était certain. Pourtant elle ne lui venait pas. L'Alfar l'avait, lui.

Il fit mine de réfléchir un instant à la raison de ces attaques simultanées, avant d'imiter un semblant de révélation. Alors, il s'arrêta à nouveau, fixant son nouveau compagnon. « Je me demande si... » - « Si quoi ? », questionna ce dernier, entre espoir et crainte. Il marqua un temps. Sa foi était trop ancrée en lui encore pour balancer les choses de but en blanc. « Disons que... C'est seulement une hypothèse, évidemment. Mais, avec tout ces événements mit bout à bout, elle prends des allures de vérités. Inconcevable et pourtant, tellement logique. Toutefois... » - « Et bien, qu'est-ce que c'est ?! », demanda l'homme brusquement avec une impatience non-cachée. L'Alfar le dévisageait plusieurs secondes avant de répondre. « Hum... Vous avez entendu parlé d'Ezechyel ? ». Cette fois ce fut le croyants qui l'observa d'un œil sceptique. « Ezechyel ? Le corbeau de Maléfique ? » - «Lui-même. ». C'était maintenant qu'il devrait faire attention à chacune de ses paroles. L'homme fronça des sourcils. Evidemment qu'il n'était pas convaincu. La conversation avait débuté sur la terrible mort de ses concitoyens, et maintenant il évoquait un oiseau de malheur. Pour lui tout du moins. Le Sarethi le voyait d'un œil bien différent, plus encore depuis qu'on lui avait donné son nom. Demain, cet homme verrai cet oiseau du même œil que le sien. « J'ai entendu, une fois, que la magie de Maléfique était moins dû à ses propres capacités qu'au corbeau qui l'accompagnait. ». L'ouvrier continuait à l'observer, silencieux et soupçonneux. « Plus que cela, certains murmurent que, s'il voyage sous la forme d'un corbeau aux côtés de cette Sorcière, c'est pour mieux surveiller et juger le monde. ». Il le vit hésiter. Aussi ne continua-t-il pas plus loin, attendant l'intervention de l'homme. « Mais... Comment ça ? La forme d'un corbeau, c'est ridicule ! », souffla-t-il, inquiet. Ça y est. Un germe commençait à s'implanter dans son esprit. Ne restait plus qu'à le faire croître. Aussi reprit-il, à demi-mot, « En réalité, l'on dit qu'il est bien plus qu'un simple animal et plus puissant encore qu'un Sorcier. Qu'il surveille les hommes et les punit s'ils venaient à oublier son nom et son origine. ». De nouveau, l'homme se tût. Les traits du visage tendus, il ne détachait pas son regard de celui de l'Alfar. Puis il continua son interrogatoire, la voix tremblante. « Mais, qu'est-ce que ça veut dire ? » - « Hum... Pas au milieu de la rue. Ce n'est pas l'histoire à laquelle la population adhère le mieux, surtout lorsque le prêtre est juge en même temps. ». Aussi lui indiquait-il le château en cendre de Maléfique comme lieu de retrouvaille.

En un rien de temps, il se retrouvait face à celui-ci. Son regard se posa au sol, où il trouvait le fétu dont il s'était débarrassé plus tôt. Un air ravi aux lèvres, il le ramassait et le remit dans sa poche avant de se tourner vers l'ouvrier comme il l'entendit approcher. « Je ne connais même pas ton nom. », commença-t-il avant tout autre chose. « Je m'appelle Ezra. Quant à vous, vous êtes le Docteur Facilier, n'est-ce pas ? ». Hum. Cet homme dont il arborait l'apparence avait une réputation qui le précédait. « En effet. » - « Je me posais une question. Pourquoi rabaisser Maléfique et dévoiler son point faible. Certaines rumeurs disent qu'elle est votre mère. ». Evidemment. Il avait besoin de ça. Il laissa échapper un soupir, profitant de ces quelques secondes de répit pour trouver une excuse valable et tenant la route. Une rumeur. « Une mère qui délaisse son enfant mérite en retour peu d'attention de ce dernier. ». C'était plus un pari qu'autre chose qu'il effectuait. « Je vois... », fit-il, presque triste. C'était ridicule. L'Alfar ne répondit rien. Il ne voulait pas ouvrir le sujet. Il ne voulait pas insister avant de connaître la position de l'homme. « Ce dont nous avons parlé plus tôt, est-ce que... Est-ce que c'est vrai cette histoire ? Ou ce n'est qu'un on-dit parmi d'autres ? ». Le Sarethi l'observait quelques secondes. Non, il n'y croyait pas encore tout à fait. « En effet. J'ai quelque peu menti tout à l'heure en ne parlant que de murmures. Mais c'était dangereux au milieu de tous ces adorateurs, et surtout avec la garde, sous les ordres de Frollo, qui patrouille continuellement. N'est-ce pas étrange d'ailleurs ? ». Il marquait un temps, laissant l'opportunité à l'ouvrier de réagir à cette dernière remarque. Ce qu'il s'empressa de faire. « Quoi donc ? » - « Et bien. Un religieux qui, également, s'occupe des affaires judiciaires de la région en plus d'être à la tête de la milice armée de la ville. ». L'ouvrier fronçait des sourcils, se plongeant dans les prunelles de Jämiel. Il ne voulait pas comprendre, ce qu'il cherchait à lui énoncer. « C'est à croire qu'il cherche à maîtriser la totalité de la population. » - « C'est impossible. », murmura l'homme qui baissa les yeux à ces paroles. L'Alfar le vit blessé, rongé par le doute et la détresse. Tant mieux. « Est-ce que je peux faire une hypothèse ? », continua celui-ci, voyant très bien que l'ouvrier ne répondrait rien de plus. Aussi l'émit-il sans même attendre son autorisation. « Cet homme, ce "juge" ou "prêtre", peu importe le nom qu'il se donne, a imposé cette religion, probablement montée de toute pièce, afin d'avoir les pleins pouvoirs sur le peuple et la pleine connaissance de votre vie pour en maîtriser chaque mouvement. ». Ezra leva brusquement la tête à ces paroles et, dans un souffle, chercha à les nier. « Et, à mon avis, c'est pour cela que le pays a été mit à mal. Pour rappeler le peuple à son véritable dieu. ».

L'homme jeta un regard noir sur l'Elfe sombre. « Tu l'as dis toi-même. Un dieu peut-il se montrer si cruel ? Quel dieu véritable assassinerai ses fils et ses filles, surtout pour les ramener à ses côtés ? Qui plus est, ces attaques n'avaient rien de divines. ». Jämiel marqua un temps avant de répondre. Il y avait une logique à ses paroles. Il pouvait également en trouver une à sa propre réponse. « As-tu déjà vu un dieu s'en prendre personnellement aux mortels pour les punir ? Qui plus est, y a -t-il eu tant de mort que cela ? Ces événements ont plus été marquants qu'ils n'ont été meurtrier. » - « Alors... » - « Pourquoi ? Quel dieu chercherai à semer la Mort pour rappeler au peuple son existence ? », questionna-t-il en s'avançant vers les ruines, découvrant sous un amas de poutres sombres et de charbons, le corps calciné d'une personne, impossible à identifier, qui n'avait probablement pas réussi à échapper aux flammes. Face au mutisme de l'homme, il reprit, répondant comme une évidence. « Celui que l'on ne peut éviter et que tous finissent par embrasser un jour. Celui qui représente la Mort dans tout ses états. ». Un instant, il pu voir l'effroi passer dans le regard de l'ouvrier. Il ignorait si Ezechyel agirait réellement d'une telle manière. De toute façon, il avait du mal à imaginer le culte de l'Aether disparaître. « Je te laisse réfléchir. C'est tout de même étrange que, juste après l'arrivée de Maléfique, donc d'Ezechyel, le Royaume s'effondre. » - « Et pourquoi ce n'est pas arrivé au Royaume voisin ?! Dis-le moi ?! ». Le désespoir. Sa foi, celle de son ancien dieu, ne tenait qu'à un fil qu'il n'avait plus qu'à trancher sans le moindre scrupule. « La Mort est déjà présente dans les deux Royaumes voisins. En plus de l'avoir oublié, elle n'a jamais été aussi absente ici. ». Ou presque. Les folies de Ravenna n'étaient qu'un détail à passer sous silence. L'homme leva les yeux au ciel comme il ajoutait, la voix tremblante, « Que dois-je faire, Seigneur ? » - « L'oublier, tout simplement. Ou il est probable que les enfers s'abattent de nouveau sur ces terres, et de façon plus brutales et assassine je le crains. ». Il dévisagea l'Alfar, terrifié, tandis que ce dernier posa ses mains sur ses épaules en reprenant, d'une voix presque implorante. « Dites la vérité aux autres, à tout ceux que vous pouvez. Il faut rendre l'église au dieu qui en est à l'origine. Montrer à Frollo qu'il n'est pas le Maître Suprême. ». Sur ces mots, il se saisit de la main d'Ezra pour y déposer un objet. Deux morceaux de bois liés. « Qu'est-ce que c'est ? », fit l'ouvrier. « Le jour de la catastrophe, nombreux sont ceux ayant vu Ezechyel traverser le Royaume de part en part. Lors de son passage, ils ont vu un objet tomber à différents endroits. Il s'agissait en réalité de ceci. Des signes, indiquant les lieux qui seraient attaqués, comme un avertissement. » - « Où l'a-tu trouvé ? » - « Auprès de l'église, tout à l'heure. ». Mensonges, encore. C'était un machin que Facilier trimbalait avec lui, qu'il avait jeté avant de le récupérer en se disant que ce pourrait finalement être utile. « Avec les incendies, il ne doit plus y en avoir tant que ça, il se pourrait même que ce soit le dernier. A moins qu'ils ne soient emprunt de magie alors... » - « Avec de la chance, les autres seraient encore présent. ». De la chance ? L'Alfar posa un regard curieux sur lui, avant de sourire doucement. « En effet. ». Ezra posa son regard sur le bout de bois qui avait prit valeur d'artefact à ses yeux. « S'il y a quelqu'un qui peut énoncer cette vérité, c'est toi. Je ne suis pas le mieux placé pour cela. Tu as vu le temps que j'ai mis pour te convaincre seulement toi de la véracité de ces propos. Mais je serai là si tu as besoin de soutiens. ». L'ouvrier leva les yeux, s'accrochant au regard du Sarethi. Il ne pu retenir un sourire satisfait en lisant dans ses prunelles la lueur de la résignation. Il le ferait.

Le suivant de loin, il observait, dans l'ombre des ruelles, l'homme développer ce qu'il lui avait expliqué plus tôt. Le dieu fallacieux et omniprésent dont la foi, forcée par Frollo, n'avait été fondée que dans un but de suprématie. Les volontés d'Ezechyel, la réalité de son existence et de son culte mortuaire. Même la puissance présumée et finalement pas si développée que ça de Maléfique. Ce n'était pas volontaire, mais c'en était amusant. Nombreux étaient ceux qui se refusaient à le croire et les débats allaient bon train. Puis il y avait ceux qui se pliaient rapidement, assimilant avec une étonnante rapidité - même s'il devait bien avouer que, le visage amical de cet homme aidait grandement. On lui faisait confiance. Qui allait mettre en doute la parole d'un homme des champs ? - un phénomène de cause à effet monté de toute pièce en une nuit, à l'égal de ce présumé faux dieu. Il l'ignorait en fait. Mais c'était étrangement satisfaisant de voir ce monde prier les Aetheri. Si seulement c'eut été Dothasi, il en aurait tiré une plus grande fierté encore. Chassant pour la énième fois une ombre qui n'était pas la sienne, il fut attiré par le croassement d'Ezechyel. Les choses ne se feraient pas en un jour, mais elle prenait la bonne direction.
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Mots 2385 (oui, bah, j'ai été inspiré quoi...)
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