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 [Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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Astriid
Sam 09 Mai 2020, 21:16


[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru 5m2f
Le Coeur de la Forêt





Partenaire : Dhavala Himsaru
Intrigue/Objectif : Exploration
Cette quête fait suite à Asile à Melohorë.
Tandis que les Ygdraë se perdent dans les détails administratifs suite à l'apparition soudaine de Dhavala à Melohorë, Astriid et l'Eversha font connaissance. Malgré leurs différences de caractère et d'éducation, un lien d'amitié se créé entre eux. Après la rencontre avec le grand-oncle d'Astriid, ils décident de tenter un voyage d'une nuit jusqu'au Coeur de la Forêt au moment de la Pleine Lune afin de percer les secrets mystérieux de Phoebe et des étoiles en cette période particulière qui marque le changement de saison dans les terres des Ygdraë.



[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru Zktc


«Dhavala!» Astriid tambourina à la porte de la chambre de l'Eversha. Elle appela une nouvelle fois et la vieille chienne noire qui somnolait dans le couloir gémit et partit se coucher plus loin avec un regard légèrement accusateur en direction de la bruyante Ygdraë. Celle-ci maugréa et choisit d'entrer dans la chambre, jetant au vent les préceptes de politesse qu'on lui avait inculqués. La chambre était vide. «Runda...» (merde en Hyriël) Il était prévu qu'ils partent ce soir pour rejoindre son grand-oncle Faendyr avant de prendre le chemin vers le Coeur de la Forêt et elle aurait souhaité partir tout de suite. Son excitation était à son comble maintenant que le jour était enfin arrivé. Elle avait couru si vite à son retour des cours que sa tresse s'était détachée et ses joues étaient encore rouges de la course.
La jeune elfe croisa son reflet dans le miroir juché sur la commode dans la chambre. Avec ses cheveux ébouriffés, ses joues rouges où on discernait une trace de boue qu'elle avait récolté lors d'une chute dans sa hâte, et ses vêtements chiffonnés, elle avait l'air d'un épouvantail. Au milieu de son visage hâlé, ses yeux brillaient comme deux émeraudes vertes, masquant les cernes qui s'installaient. Elle prit la décision d'aller se laver en attendant le retour de Dhavala, sa mère avait encore dû le réquisitionner pour aider avec le dressage des chiens. Elle ignorait comment ces sessions se passaient, Dhavala n'était pas quelqu'un qui se confiait facilement, mais si Zirah continuait de demander à l'Eversha de l'accompagner, c'est qu'il devait faire quelque chose de bien.
Après avoir frotté avec un gant en crin chaque centimètre de sa peau, Astriid se laissa aller dans la cuvette en pierre, s'autorisant à fermer les yeux quelques minutes pour se reposer. Entre ses études, les longues discussions avec Dhavala le soir, les encore plus longues heures passées à prier Phoebe et Estella, c'est à peine si Astriid fermait l’œil la nuit. Elle compensait en dormant quelques minutes par ci par là mais elle ne tiendrai pas ce rythme indéfiniment. D'ailleurs, elle sombrait à nouveau dans l'inconscience, ses muscles détendus par l'eau chaude.
Son esprit ne lâchant que rarement l'objet de sa convoitise, elle rêva qu'elle se promenait dans le Coeur de la Forêt. Elle était seule et elle s'arrêtait parfois pour poser une main légère sur les arbres anciens, elle pouvait presque sentir l'écorce vibrait sous sa paume, cherchant à faire passer un message qu'elle était trop jeune et inexpérimentée pour comprendre. Une branche craqua derrière elle et elle se retourna pour voir un tigre presque aussi grand qu'elle. Il était accroupi, comme prêt à bondir à tout instant sur elle et elle observa avec appréhension ses griffes caressaient l'épaisse mousse sous ses pattes. Ses yeux jaunes et sauvages étaient fixés sur Astriid qui n'osait bouger de peur de provoquer une attaque du félin géant.
Avec un sursaut, l'Ygdraë agita ses mains frénétiquement devant elle, éclaboussant la salle de bains et projetant de la mousse sur les murs. Elle avait oublié de respirer dans son rêve et dans la réalité aussi apparemment. Elle prit de longues inspirations par le nez et expira encore plus longuement par la bouche pour reprendre son souffle. Elle ne se l'avouait qu'à moitié mais découvrir Dhavala sous sa forme de tigre l'inquiétait légèrement. C'était idiot car elle n'avait pas peur des animaux, même de ceux qui étaient dangereux. Mais c'était parce qu'elle connaissait bien les animaux qui peuplaient la Forêt autour de son village. Dhavala restait une énigme pour elle et la nouveauté l'effrayait autant qu'elle l'exaltait. Elle avait tenté d'en savoir plus ces derniers jours sur la race de son ami mais ce qu'elle avait lu ne l'avait pas réellement rassurée. C'était des êtres imprévisibles, dont le caractère était intimement lié à celui de leur Totem. Dhavala était paisible la plupart du temps mais son totem était un tigre et elle ne souhaitait pas voir ce que cela donnait quand il se mettait en colère. Elle avait d'ailleurs cessé de tenter de le taquiner. Il était insensible à ses plaisanteries la majorité du temps et Astriid n'avait pas non plus la détermination d'un enfant de six ans et avait fini par comprendre que ce n'était pas sur ce terrain là qu'elle arriverait à communiquer avec l'Eversha.
Elle se sécha rapidement, tressa ses cheveux encore humides, enfila des vêtements propres et vérifia pour la vingtième fois qu'il n'y manquait rien pour leur voyage. Son sac était prêt depuis déjà une semaine tant elle avait hâte. Elle bondit dehors, lança son sac par terre et pour s'occuper en attendant Dhavala, elle s'amusa à faire le poirier. Traen et elle s'étaient lancés comme défi que celui qui arriverait à tenir cette position le plus longtemps pourrait donner des ordres au perdant pendant une semaine. Il était évident qu'Astriid ne jouerait pas la petite servante pour son ami et elle réfléchissait déjà aux ordres humiliants qu'elle pourrait donner à son ami. Sa fierté en prendrait un méchant cou et elle gloussa, ce qui était une expérience étrange quand on a la tête en bas.

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[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru Aoyv
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Typhon Gargantua
~ Eversha ~ Niveau V ~

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Typhon Gargantua
Dim 10 Mai 2020, 01:05



Le voyageur hébergé chez les Ygdraë dévorait joyeusement son repas. Y vivant depuis deux semaines déjà, Dhavala faisait de son mieux pour ne pas être un fardeau pour ses hôtes. Pour ce faire, il accomplissait diverses tâches, plus ou moins ingrates, dans leur maison et pour leur élevage de chien. Malheureusement, le jeune homme n’avait que peu de compétences utiles, alors il accomplissait principalement des tâches physiques. Du haut de ses deux mètres et de ses cent-vingt kilos, l’Eversha avait une certaine facilité avec les plus grosses bêtes canines de l’élevage familial. Pour ne pas donner de mauvaises habitudes aux chiens, les habiletés raciales de l’Evergrim sur les animaux devaient être sollicitées le moins possible.

L’autre point principal sur lequel l’invité faisait de son mieux, c’était de diminuer les portions de ses repas. Il cherchait à manger moins que ce qu’il en avait l’habitude lorsqu’il pouvait se nourrir par lui-même. Il y avait donc un équilibre à atteindre entre manger suffisamment pour bien accomplir ses tâches, mais pas trop pour vider les réserves familiales. Ce jour-ci était l’exception. Dhavala allait guider la fille de la famille, ainsi que son oncle plus âgé dans une excursion nocturne.

L’une des préparations à ce voyage était pour l’Eversha de pleinement satisfaire son appétit durant la journée, d’une part, pour avoir toute l’énergie requise durant la nuit pour le périple et d’une autre, pour ne pas se laisser distraire dans sa forme animale. Comme le découvrait maintenant Zirah, la mère d’Astriid, Dhavala avait un appétit à l’image de son Totem, à savoir le tigre. C’est un peu grâce à cette journée particulière que l’un et l’autre réussirent à se comprendre un peu mieux. Les Ygdraë mangeaient peu, puisque leur lien avec la flore assurait leur subsistance. De leur côté, les Evershas évoluaient en fonction de leur Totem. Les Evergrims possédant le Totem d’un grand prédateur étaient reconnus pour leur voracité, contrairement à ceux des animaux plus chétifs.

Pour des raisons évidentes, l’Eversha s’était jusqu’à maintenant gardé de changer de forme pendant son séjour chez les elfes. Comme l’avait démontré Astriid, malgré leur vaste savoir, tous les elfes ne connaissaient pas nécessairement les Evershas. Qui plus est, Dhavala avait une taille particulièrement imposante dans sa forme féline. Il était alors un peu plus grand que nature depuis l’une de ses précédentes mésaventures. Il n’était donc pas souhaitable pour Dhavala de se retrouver sous une forme incapable de prendre la parole. Qui plus est, la nudité n’était pas bien vue en public chez les elfes, de ce que le voyageur avait compris. Donc, même en reprenant sa forme humaine, Dhavala se serait attiré des ennuis. Cela dit, cette surprise attendait Astriid si ce détail lui avait échappé durant ses recherches sur les Evergrims.

Après le festin, l’Eversha put se reposer dans un bain chaud une partie de la journée. Peu de tâches lui avaient été confiées ce jour-là, afin que le jeune homme soit aussi préparé que possible au périple qu’il comptait accomplir en l’espace d’une unique nuit. Évidemment, la mère d’Astriid avait insisté pour connaître en détail le plan de son invité, aussi peu détaillé fût-il. Cela dit, l’elfe avait peu de craintes pour sa fille. Ils ne sortiraient pas de Melohorë et aussi sauvage pouvait-elle être, les Ygdraë étaient à leur place dans la forêt. Qui plus est, Faendyr serait du voyage.

Le reste de la journée se passa tranquillement, bien que Zirah insista pour expliquer en détail, en long et en large, les avenants et aboutissants de la forêt de Melohorë. Bien qu’elle ne doutât pas des capacités combinées de Dhavala et de Faendyr, l’elfe jugea que se savoir était pertinent pour l’optimisation du voyage. Les Ygdraë étaient très perfectionnistes et toute entreprise se devait d’être menée à bien à la perfection. Le voyageur ne partageait pas ce point de vue, lui qui avait l’habitude d’échouer bien plus que de réussir, mais il n’allait pas non plus refuser de l’aide gratuitement offerte.

***

Propre, repu et reposé, Dhavala n’avait plus qu’à attendre le retour d’Astriid de l’école. Il ne portait sur lui qu’une ample étoffe enfilée à la manière d’une toge. Il s’agissait d’une idée de Zirah pour éviter que le jeune homme se balade nu plus que nécessaire. À l’insu d’Astriid, l’absence de pudeur chez l’Eversha avait donné lieu à plusieurs situations particulières dans la maison. Dhavala avait fini par comprendre le principe de « décence, » même si son application avait encore des problèmes, ce qui demandait une supervision quasi constante.

Dhavala rejoignit Astriid au moment de leur départ vers la demeure de Faendyr. Le jeune homme avait pensé retrouver la jeune fille plus tôt, mais Zirah avait d’autres conseils de dernières minutes à prodiguer, ce qui retarda l’Eversha jusqu’au moment du départ prévu à l’origine. Il s’avéra qu’au moment où Dhavala s’apprêtait à rejoindre Astriid, celle-ci prenait son propre bain. La mère de cette dernière rattrapa in extremis le voyageur, pour le distraire avec cet enseignement impromptu.

La lumière du jour était déclinante dans le ciel et la pleine lune était déjà visible. Sa lueur était encore sans effet sur le Totem de l’Eversha, puisque perturbé par les rayons du soleil couchant. Sous peu, toutefois, l’astre du jour serait remplacé par l’astre de la nuit et dès lors, le changement allait s’opérer.

« Bonsoir. Nous pouvons partir. Faendyr nous attend. »

Les formules de politesse n’étaient pas encore tout à fait maîtrisées par le chasseur, mais il y avait amélioration. Il s’était donné la peine d’ajouter un « bonsoir, » formule qu’il n’aurait auparavant même pas accordée. Zirah avait fait quelques efforts à ce sujet, mais les habitudes sauvages de son invité étaient tenaces. D’ici quelques jours, toutefois, elle avait bon espoir d’ajouter un « comment vas-tu » et un « comment était ta journée » au vocabulaire de Dhavala. C’était une question de fierté. Elle n’allait pas laisser l’Evergrim rencontrer son gouvernement sans un minimum de manière, l’Ygdraë en porterait indirectement le blâme. C’était encore heureux qu’elle fût payée pour sa peine. Zirah ne savait pas de quel trou Dhavala était sorti avant d’atterrir à Melohorë, mais il était profond.

Dès qu’ils furent sortis du village, Dhavala se tourna vers Astriid, observant attentivement cette dernière de la tête au pied, évaluant sa taille et son poids.

« C’est la première fois que je vais porter quelqu’un sur mon dos. Est-ce que tu accepterais d’être ma partenaire pour que je me pratique sur le chemin qui mène à ton grand-oncle ? Pense à bien t’accrocher, je vais essayer de courir. »

On pouvait sentir l’œuvre de Zirah dans cette demande, puisque la demande était de loin plus polie que ce qu’aurait déclaré le voyageur à son arrivée deux semaines plus tôt. Cela dit, il lui fallait encore apprendre à attendre la réponse, démontrant que cet apprentissage n’était pas encore arrivé à terme. Et donc, sans aucune hésitation, Dhavala se dévêtit de son étoffe, pour la tendre à Astriid.

La jeune fille n’eut pas le temps de réagir à la nudité de son partenaire qu’un instant plus tard, elle était face à un immense tigre, mesurant quatre mètres de long, du mufle à la queue, et pesant dans les trois-cent-soixante kilos. Dans cette forme, l’Evergrim était significativement plus massif que ne l’était le Pvodhö qu’il avait amadoué lorsque la jeune fille lui avait fait visiter une source dans la forêt. Il faisait d’ailleurs plus d’un mètre trente à la hauteur du garrot et fixait la jeune fille droit dans les yeux. Puisque Dhavala était assez prêt d’Astriid pour lui tendre son étoffe avant de se transformer, autant dire que la jeune fille n’eut que très peu de moyens de se préparer mentalement à ce qui se déroula sous ses yeux.

Sans attendre guère plus de quelques secondes pour que la jeune fille se remette de ses émotions, l’animal exécuta un mouvement de tête pour inciter l’Ygdraë à approcher, avant de se coucher à plat ventre sur le sol. Évidemment, le tigre ne portait pas de selle, alors la jeune fille allait devoir agripper l’épaisse fourrure du cou de l’animal si elle voulait maintenir sa posture lorsque le félin allait se déplacer.

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Astriid
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Astriid
Mar 12 Mai 2020, 20:13


[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru 5m2f
Le Coeur de la Forêt



Un bout de langue rose coincé entre ses dents, Astriid était concentrée sur sa tâche, ses jambes à demi repliées l'aidant à garder son équilibre. Elle sursauta donc en entendant Dhavala la saluer et elle bondit sur ses pieds avec une torsion des poignets et du buste. Plongée dans sa tâche, elle n'avait pas entendu l'Eversha et Ziräh revenir. Sa tresse qui avait traîné par terre pendant ses acrobaties étala de la poussière sur sa tunique quand elle sautilla sur place de bonheur. Enfin ils allaient pouvoir y aller. Sa mère soupira et entreprit d'enlever la poussière pendant qu'Astriid accueillait Dhavala avec un large sourire : «Aia! (Salut/Bonjour) Je t'attendais! » Fière des progrès de son ami dans ses manières, elle avait commencé à lui apprendre quelques mots simples de leur langue, l'Hyriël. Elle espérait que ça jouerait en sa faveur lorsqu'il rencontrerait de nouveau les elfes chargés d'examiner son dossier. Totalement inconsciente des efforts dans l'ombre de sa mère pour civiliser leur hôte, Astriid était simplement ravie qu'il s'intègre à leurs communauté et bien qu'il passe toujours pour un rustre aux yeux des Ygdraë, certains villageois s'étaient habitués à la présence de l'Eversha, allant même jusqu'à le saluer chaleureusement lorsqu'ils le croisaient.
Elle alla récupérer son sac et le suivit hors du village. Il s'arrêta et prit la parole et elle se figea, pas sûre de comprendre ce qu'il essayait de dire. Qu'est-ce qu'il entendait par porter sur son dos ? Il ne parlait pas d'elle certainement. Elle gloussa, c'était ridicule, il était peut-être grand mais elle doutait de la pertinence de l'idée. Oh bien sûr elle n'était jamais contre une petite plaisanterie mais Dhavala était comme toujours aussi sérieux que Raanu. Elle perdit son sourire. Personne ne l'avait jamais portée, elle n'avait même jamais posé une fesse sur le dos d'un cheval. Soudain l'illumination se fit dans les méandres brumeux de sa tête, il voulait se transformer et qu'elle le chevauche sous sa forme animale! Dans les scénarios échevelés de sa petite tête rousse, il y avait plus de probabilités qu'elle se fasse croquer par l'Evergrim qu'il n'y avait de chances qu'elle voyage sur son dos. Perdue dans ses questionnements internes, elle saisit sans réagir l'étoffe que lui tendait Dhavala. Les sourcils froncés, elle réfléchissait : Était-il grand sous sa forme de tigre? Elle n'était pas bien grosse comme tous les elfes mais elle doutait qu'un tigre de taille moyenne puisse servir de monture, elle n'était pas une Faë. Et où allait-elle se tenir ? Elle allait basculer au moindre virage et mourir. Elle leva les yeux et ouvrit la bouche pour protester mais aucun son ne put jamais sortir de sa bouche quand elle vit son ami nu comme dans les livres cachés sous le lit de Seïh. Sa peau se couvrit progressivement d'une rougeur jurant horriblement avec sa chevelure rousse et elle balbutia, ne sachant quoi dire.
Elle n'eut pas le temps de se remettre de son choc car un tigre se tenait désormais là où Dhavala était une seconde plus tôt. Mais l'image resterait gravée à jamais dans les rétines de la jeune Ygdraë. C'était une chose de voir Traen nu quand ils se baignaient et une autre de voir un géant adulte dans son plus simple appareil. Traen et elle se connaissaient si bien tous les deux que le corps de l'autre n'avait pas de secret pour l'autre, au grand dam de sa mère qui cherchait à préserver l'innocence de sa fille à tout prix.
L'animal souffla dans la figure d'Astriid qui cligna des yeux comme une chouette sans cervelle, peinant à faire le tri dans sa tête et elle eut un mouvement de recul instinctif quand il bougea pour s'allonger. Elle sortit de sa torpeur et rangea la toge de Dhavala dans son sac avant de se claquer les joues, un air décidé peint sur le visage. Une flamme verte dans les yeux, elle prit son sac sur le dos et entreprit de grimper sur Dhavala en tentant d'éviter de tirer sur ses poils. Ses premières précautions furent vite oubliées quand l'animal se releva et prit rapidement un rythme soutenu et elle agrippa à pleines mains la fourrure de son cou et serra les cuisses en crispant tout son corps pour rester en place. Au bout de quelques minutes de course, elle était à bout de souffle et son corps était douloureux de tenter de se maintenir sur le tigre, peu habituée à devoir garder son équilibre sur un immense tigre. Elle nota qu'elle gardait un meilleur équilibre en braquant son regard dans la direction que prenait l'animal, son corps semblant suivre plus instinctivement le mouvement. Se crisper n'était pas la solution de toute évidence mais elle n'arrivait pas à lâcher prise, persuadée qu'elle serait précipitée à terre si elle changeait sa position. Ses abdominaux étaient si sollicités qu'elle en bloqua sa respiration ce qui résulta en un vicieux point de côté. Elle décida rapidement que non, elle n'apprendrait pas à monter à cheval si l'expérience était similaire.
De trop longues minutes après à son goût, ils arrivèrent jusqu'au point de rencontre décidé avec Faendyr. Le vieil Ygdraë les attendait et son attitude calme démentait cependant l'étincelle de ses yeux sous ses sourcils fournis. Il était tout aussi excité du voyage qui les attendant qu'Astriid mais montrait plus de retenue que sa jeune nièce. Il attendit que le duo arrivât à son niveau pour prendre la parole en montrant d'un large geste la piste étroite qui s'enfonçait dans la Forêt : «Le Coeur de la Forêt n'attend plus que nous les enfants. Allons dépêchons maintenant, le jour commence déjà à tomber et je crois que seul notre ami tigre saura s'y retrouver dans le noir.»



976 mots
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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Mer 13 Mai 2020, 22:41



Le trajet entre le village d’Astriid et la maison de Faendyr se passa plutôt bien, si l’on considérait que la cavalière et la monture en étaient à leur première expérience respective. Dhavala dû ralentir à plusieurs reprises, avant de trouver un rythme de course qui n’éjecte pas la jeune elfe de son dos. Au bout de quelques minutes d’un rythme plutôt lent, le duo arriva à la maison du vieil Ygdraë, d’où le voyage pourrait réellement débuter.

Cela dit, le voyage n’allait pas débuter avant le couché du soleil, alors l’Evergrim incita l’Ygdraë à mettre pied à terre pour qu’elle puisse se reposer. Lui-même reprit dès lors sa forme humaine, afin de retrouver l’usage de la parole. Malgré le précédent changement de couleur du visage de la jeune fille, elle n’avait malheureusement pas fini de voir son compagnon nu en cette soirée. Chez les changeurs de forme, ils étaient plusieurs à complètement délaisser l’usage des vêtements dès l’éveil de leur Totem. Évidemment, il ne s’agissait pas là de la majorité de la race. Tous les Totems ne s’équivalaient pas en ce qui concerne leur utilité dans la vie courante.

Dhavala n’avait pas l’intention de passer son temps à se déshabiller pour ensuite se rhabiller, mais il ne chercha pas à s’exposer plus que de raison devant celle qui préférait éviter la vue. Il choisit donc de s’asseoir en tailleur. Si ce n’était pas encore assez, elle avait l’étoffe dans son sac, bien que le jeune homme n’ait aucune idée de comment Zirah s’y était prise pour que le morceau de tissu tienne sur son corps sans tomber.

« Bonsoir, Faendyr. Il faut attendre au coucher du soleil et Astriid a besoin de repos. Elle m’a aidé à me préparer. Je vais pouvoir vous transporter sans vous faire tomber. En attendant, il faut trouver une échelle. »

L’Evergrim expliqua aux deux elfes que ce qu’il venait de voir, c’était le Totem du voyageur, dans sa forme habituelle. Dès le coucher du soleil, cette forme allait être altérée par la lueur de la pleine lune. Si tous les Evershas gagnaient en puissance avec la lueur de la pleine lune, l’impact sur le Totem différait d’un changeur de forme à l’autre. Pour certains, la forme animale change de couleur, d’autres deviennent monstrueux. Dhavala, lui, devenait un tigre géant. L’échelle demandée allait être nécessaire pour que les Ygdraë puissent prendre place sur son dos sans devoir faire de l’escalade.

« Ce sera plus facile de tenir sur mon dos. Vous pourrez continuer de me parler. J’entends bien, mais je ne pourrai pas répondre. Il va me falloir du temps pour trouver le cœur de la forêt, lire les signes de Phœbe et revenir ici. Je ne pense pas reprendre ma forme humaine avant l’aube. »

***

Peu avant le coucher du soleil, Dhavala reprit sa forme animale, prévenant les elfes de garder leurs distances. Il fallait au jeune homme que quelques secondes, tout au plus, pour adopter la forme d’un tigre. On y remarquait là l’expérience et une habileté en la matière, puisque la transformation d’un Eversha était réputée pour être lente et douloureuse lors des premières fois. De nombreux changeurs de formes passaient d’ailleurs leur temps soit en forme humaine, soit en forme animale, afin d’avoir le moins possible recourt au processus de transformation.

L’Evergrim se déplaça alors à l’écart, cherchant à trouver un espace suffisamment grand pour accueillir sa forme gigantesque. Cette seconde transformation débuta dès le moment ou la lueur de la lune prise le dessus sur la lumière du soleil. Tout comme la transformation initiale en animal, celle-ci était plutôt rapide. En l’espace d’environ une minute, le tigre, déjà d’une taille impressionnante par rapport aux Ygdräe, tripla sa longueur et multiplia son poids, pour atteindre une taille de douze mètres et un poids de plus de trois tonnes et demie.

Debout sur ses pattes, ce colosse atteignait les quatre mètres au garrot. Même en se couchant, le dos de l’animal géant se trouvait à plus de deux mètres du sol. La simple respiration de la forme enhardie par la lune de Dhavala provoquait un courant d’air. De très grandes respirations étaient nécessaires pour oxygéner le sang d’une telle bête et ainsi permettre aux muscles de soutenir son propre poids.

Un regard attentif et expérimenté révélera que cette forme surnaturelle était contrainte à plusieurs difficultés. La morphologie du tigre n’était pas adaptée une telle taille, alors une puissante magie était à l’œuvre pour renforcer l’animal. Toute cette magie prenait une forme donnant l’impression que le tigre géant reflétait la lueur de la lune, même si aucune lumière n’était réellement émise par l’Evergrim dans sa forme augmentée par la lune. Cette lueur, c’était la manifestation de la magie d’argent, une forme de magie commune aux Evershas et aux Ygdraë.

En temps normal, une grande connaissance des auras magiques était nécessaire pour distinguer les auras qui accompagnait toute utilisation de la magie, mais la force de l’enchantement présentement à l’œuvre permettait même aux néophytes de la contempler. La particularité des Evershas était également bien en évidence, puisqu’il n’y avait qu’une unique couleur d’aura magique visible, plutôt que deux. En effet, l’aura de la magie primitive, la seconde forme de magie des Evershas, est très difficile à percevoir, même aux sens magiques les plus affutés.

Même en restant aussi immobile que possible, la puissante respiration du tigre géant donnait une certaine difficulté aux elfes pour prendre place sur le dos de l’Evergrim. Il n’était pas facile de montrer une échelle avec ce mouvement de va et viens. Cela dit, une fois avoir pris place dans la fourrure sur le dos de la bête, Astriid y découvrit une expérience complètement différente de sa précédente promenade à dos de tigre. Elle pouvait s’asseoir plutôt confortablement. Elle ne manquait pas non plus de prise pour agripper l’épaisse fourrure de l’animal.

Ce n’est qu’après avoir eu la confirmation que ses passagers avaient bien pris place que le voyage commença vers le cœur de la forêt de Briaryës, des terres de Melohorë.

***

Dhavala eut tôt fait de quitter l’environnement connu d’Astriid, s’enfonçant toujours plus profondément dans la forêt elfique, s’éloignant de toute ville et villages bâtis par les Ygdraë. L’Eversha semblait savoir exactement où il se dirigeait. Il ne changeait que rarement de direction, se contentant de légers ajustements ici et là. Il avançait par ailleurs d’un pas sûr, ne semblant jamais hésiter sur la marche à suivre.

Grâce à sa précédente expérience avec la jeune elfe, l’Evergrim progressait à un rythme plutôt lent, mais soutenu. Pour lui, c’était à peine plus rapide qu’une marche normale, mais pour une bête de douze mètres de long, chaque pas avait une envergure prodigieuse. Ce rythme ralenti par rapport aux capacités réelles de cette forme permettait aux passagers de ne pas être éjectés de son dos ou de devoir s’agripper trop fermement pour éviter de tomber. C’était d’ailleurs pour ça que Dhavala évitait les virages serrés. Lui, il avait l’impression d’aller lentement, mais la réalité devait être tout autre pour les Ygdraë.

Puisqu’il se déplaçait plus lentement qu’il ne l’avait prévu, le tigre géant craignait de perdre trop de temps à atteindre sa destination, mais au bout d’une bonne heure de cette allure, et plusieurs kilomètres parcourus, Dhavala reprit confiance. Les elfes ne peuplaient pas aussi densément leur territoire que le craignait l’Eversha. Il eut tôt fait de se retrouver en territoire quasi vierge de leur influence.

Le village d’Astriid se situait déjà près du centre géographique de cette forêt et puisque le gros de la population locale se retrouvait dans la ville de Dhrosca, la forêt devenait rapidement vierge et sauvage. Cela dit, la magie des Ygdarë avait l’inconvénient d’étendre son influence sur de très longues distances. Une heure ou deux de plus à se rythme devrait suffire pour l’endroit que recherchait l’Eversha.

Ce devait être une expérience plutôt particulière pour ces deux elfes citadins de se retrouver à la fois si près et si loin de chez eux, alors que l’influence Ygdraë s’estompait rapidement et que la végétation sauvage leur devienne pratiquement étrangère. Pour un peuple aussi connecté sur les plantes que les Evershas l’étaient sur les animaux, les elfes n’étaient jamais hors de leur domaine en forêt, mais certains devaient avoir passé leur vie en territoire connu et docile, comme Astriid. Elle découvrait en quelque sorte la véritable nature de sa propre forêt en même temps que le découvrait Dhavala.

***

Au bout d’un peu plus de trois heures d’un parcourt de nombreux kilomètres, le tigre géant s’arrêta dans une clairière d’une dimension surprenante pour se trouver au beau milieu de nulle part dans une forêt autrement dense. L’Evergrim se coucha à nouveau pour inciter ses passagers à descendre pour se dégourdir les jambes. Ils avaient atteint leur destination.

Au premier coup d’œil, Dhavala avait entraîné les deux Ygdraë dans une étendue de ce qui restait de la forêt après le passage du feu. Un éclair était probablement la cause d’un récent incendie, mais pour une raison ou une autre, ce feu de forêt s’était éteint avant d’avoir pu faire plus de ravage, donnant naissance à une clairière d’une centaine de mètres de diamètre. Tout autour, les arbres portaient les cicatrices de l’intensité du brasier.

Ce paysage désertique contrastait beaucoup avec la végétation luxuriante qui reprenait ses droits tout juste après l’orée de la clairière. Sous la cendre et les restes calcinés, toutefois, la vie foisonnait et de nouvelles plantes recouvriraient bientôt tout ce paysage gris pour un retour au vert. C’était l’endroit idéal pour observer les signes de Phœbe. Astriid et Faendyr étaient les premiers elfes à apporter leur influence sur cette nouvelle végétation qui n’avait encore rien connu d’autre.

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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◈ Activité : Empoisonneuse
Astriid
Sam 16 Mai 2020, 17:47


[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru 5m2f
Le Coeur de la Forêt




Bouche bée, Astriid levait des yeux ronds comme des galettes de miel devant l'énorme, non l'immense, non le gigantesque tigre. Elle se mordit la langue d'avoir osé rire plus tôt quand l'Eversha avait demandé une échelle, pensant à une plaisanterie. La taille de son ami sous la lueur fantomatique de la lune prenait des proportions qui dépassait tout ce qu'elle avait pu imaginer et elle se pinça pour être sûre qu'elle n'était pas en train de rêver. Même sans avoir été formée à la magie, elle baignait dedans depuis sa naissance mais c'était une magie qui touchait principalement la nature. Elle était ici témoin d'une autre forme de magie qui la laissait admirative et perplexe à la fois. Combien d'autres miracles l'attendaient encore dans le monde au dehors de Melohorë ? Elle sentit une vague d'énergie la traverser, la faisant presque frissonner, elle aurait voulu partir sur le champ découvrir les terres au-delà. Il était plus que temps, elle le sentait au plus profond d'elle-même, comme un appel irrésistible. C'était à elle de prendre sa vie en main et de tout faire pour apprendre encore et toujours plus afin que les elfes puissent lui accorder la confiance nécessaire pour la laisser explorer le monde. L'expérience que lui offrait Dhavala levait en elle le voile intrépide de l'aventure. Il avait toujours été latent, elle était toujours partante pour absolument tout mais à part quelques courses dans les arbres avec ses amis, elle n'avait pas eu l'occasion de se frotter au frisson de l'inconnu, elle restait dans le cocon confortable de son village. Elle n'avait pas encore parcouru toutes les terres de Melohorë car ses parents n'étaient pas des voyageurs, ils étaient à un stade de leur vie où une routine bien rodée dans leur village et l'éducation de leurs enfants suffisait à leur bonheur. Ils avaient suffisamment vu le monde dans leurs jeunes années. De plus, Astriid passait la majorité de son temps à étudier et n'avait pas encore eu le loisir d'aller visiter les coins et recoins mystérieux de son pays. Et certains endroits étaient également trop dangereux pour un Ygdraë qui n'était qu'au début de sa vie. Chaque chose viendrait en son temps mais elle était impatiente et trépignait de tout faire en même temps.
Faendyr, son premier choc passé, avait observé la réaction de sa petite nièce, souriant en devinant le cheminement de ses pensées. Il avait vu l'émerveillement allumer une flamme vive dans les yeux de la jeune fille, une flamme qu'il avait vécu et qu'il reconnaissait. Il avait hâte de voir sa nièce adorée grandir et trouver sa voie dans le vaste monde comme lui auparavant. Elle avait tant à apprendre et il craignait pour elle parfois. Elle était si naïve que cela risquait de créer des situations critiques mais elle devrait apprendre à se débrouiller. Vivre dans un environnement sécurisé avait ses qualités mais aussi ses défauts. Les elfes s'étaient habitués à leur vie tranquille et les jeunes Ygdraë avaient oublié la souffrance passée de leur peuple. La douleur d'une cité perdue, de milliers de morts, des familles déchirées, tout cela n'était que des lettres aux douces courbes dans des grimoires pour les jeunes elfes. Astriid en particulier était insensible aux guerres passées. Elle serait même capable de serrer la main d'un Alfar avec joie et de lui proposer un cookie aux noisettes si elle avait l'occasion. Pauvre sotte...

[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru Zktc

Astriid découvrait les facettes cachées de la Forêt des Briaryës. Maintenant qu'elle s'était habituée au rythme de l'animal sous elle, elle pouvait, tout en restant vigilante, admirer son environnement. La nuit étendait ses ramifications et seuls d'audacieux rayons lunaires s'aventuraient au travers des feuillages. Heureusement, Dhavala savait où il allait et elle lui faisait entièrement confiance. La hauteur de sa monture ne la dérangeait pas outre mesure, elle s'était balancée dans le vide à des arbres de plus de 30 mètres mais Faendyr, qui n'avait plus l'habitude de jouer dans les arbres, serrait fermement la taille de sa nièce devant lui et lâchait parfois des jurons en Hyriël lors d'un mouvement trop brusque de Dhavala. Les deux mains tenant solidement des poignées de poils, la jeune Ygdraë cherchait à capter les animaux qui vivaient dans cette partie de la Forêt. Elle s'amusa à compter le nombre de paires d'yeux jaunes qu'elle arrivait à voir ce qui était un véritable défi étant donné la vitesse à laquelle ils évoluaient mais Astriid aimait les défis. Elle aurait voulu s'arrêter pour observer plus en détails les arbres qui se dressaient sur leur chemin, elle percevait une différence nette entre ceux-ci et ceux qui bordaient la Forêt. Pour passer le temps et son impatience, elle entama une chanson populaire dans son village. Ce n'était pas facile avec le rythme de la course mais le rythme de la chanson était rapide ce qui permettait de ne pas trop buter sur les mots. La chanson racontait l'histoire d'une elfe timide profondément amoureuse d'un Ygdraë vivant dans le village voisin. Chaque couplet racontait les mésaventures de Lyväna alors qu'elle tentait de prouver son amour pour le beau Kÿlin. N'osant lui avouer ouvertement ses sentiments, elle créait avec sa magie des présents qu'elle envoyait jusqu'à lui sans jamais qu'il sache que les cadeaux viennent d'elle. Mais chaque tentative se soldait par un échec cuisant car Kÿlin rejetait toujours les présents amoureusement préparés. Rendue folle de rage par le dédain de l'Ygdraë, elle finit par aller voir directement l'objet de ses tourments et insulta de tous les noms l'elfe qui n'avait pas plus de considération pour les heures qu'elle passait sur ses cadeaux. Se rendant compte qu'elle avait avoué devant Kÿlin ses sentiments, envahie de honte, elle voulut fuir mais l'elfe la rattrapa. La fin de la chanson racontait comment Kÿlin avait en réalité jeté les cadeaux à dessein afin que l'elfe finisse par s’agacer d'une telle impolitesse et se montre enfin à lui. Faendyr s'était joint à elle, sa voix grave et douce à la fois s'alliant au timbre enfantin d'Astriid. Ils s'étaient amusés à se partager les couplets, Faendyr chantant les couplets du point de vue de Kÿlin et Astriid ceux de Lyväna. Pour les refrains, ils joignaient leurs voix. Astriid aimait cette chanson qu'on chantait souvent lors de fêtes car elle avait un rythme entraînant et elle adorait les histoires d'amour.
Elle perdit la notion du temps, n'ayant plus de repères maintenant que le soleil avait disparu mais en revanche, une douleur sourde commença à se propager dans son corps, prenant source dans son postérieur, chaque mouvement du tigre envoyant une décharge dans les os de ses fesses et se répercutait jusqu'à sa nuque. Elle chercha à modifier sa position pour soulager ses muscles tendus mais son oncle jura aussitôt, la menaçant de couper ses oreilles si elle ne restait pas sans bouger. Astriid leva les yeux au ciel et retint une remarque moqueuse, par respect pour son oncle âgé. Il devait encore plus souffrir qu'elle du voyage, ayant perdu la vigueur de ses jeunes années. C'est donc avec soulagement que les deux elfes malmenés sentirent Dhavala ralentir progressivement avant de s'arrêter dans une grande clairière. Ils descendirent avec force gémissements et grognements, surtout pour Faendyr. Astriid s'étira quelques minutes et massa ses fesses endolories tandis que Faendyr s'activait déjà pour installer son matériel, marmonnant entre ses dents en Hyriël. Le voyage et l'excitation le rendait irascible, mieux valait le laisser tranquille un moment le temps qu'il redevienne socialement approchable. Elle leva les yeux vers le tigre couché et s'approcha pour caressa une patte beaucoup plus grosse qu'elle pour le remercier. Une main dans les poils doux de sa patte, elle observa enfin leur destination. Elle se désola des dégâts provoqués par l'incendie et se baissa pour poser une main sur le sol sec d'où émergeaient déjà de jeunes herbes folles. Une telle chose ne serait jamais arrivée dans les zones protégées par son peuple, les Ygdraë ne l'auraient pas permis. Elle s'éloigna un peu pour aller caresser les arbres ayant souffert de l'incendie, la scène la rendait profondément triste et elle aurait voulu pouvoir maîtriser sa magie pour pouvoir faire quelque chose pour aider la nature à se relever de son traumatisme.
Quand Faendyr appela Astriid, elle couru le rejoindre et l'aida à étendre une fine couverture sur le sol pour qu'ils puissent y installer le fragile matériel de son oncle. Il avait ramené un curieux appareil dont l'armature luisait sous la lune. Astriid avait déjà vu l'outil dans la maison de son oncle mais sans jamais deviner son utilité. Faendyr lui montra comment l'utiliser, très excité d'utiliser l'appareil qu'il avait gagné à un pari lors d'un séjour à Iraël, la ville côtière de Melohorë où des marchants des quatre coins du monde proposaient leurs merveilles. L'appareil était d'une matière dont Astriid ne connaissait pas le nom et avait la forme d'une branche dont la taille grossissait à l’extrémité, pointée vers le ciel. Après l'avoir prévenue de manipuler l'outil avec précaution, il lui montra comment positionner son oeil dans la plus petite extrémité et diriger l'appareil vers le ciel. Elle lâcha une exclamation, elle se serait cru directement projetée dans les étoiles, elle avait presque l'impression qu'elle pouvait toucher les lumières dans le ciel. Faendyr la laissa s'amuser quelques minutes puis récupéra l'appareil pour commencer son étude, dictant à Astriid ses remarques où complétant une large carte d'une annotation mystérieuse. Au bout de quelques minutes, la jeune elfe se lassa et se rapprocha de Dhavala. Il avait peut-être faim après les efforts qu'il avait fourni... Pleine de bonne volonté, elle sautilla jusqu'à son sac pour y récupérer les paquets de viande qu'elle avait prévu pour l'Eversha. Leur taille était ridicule par rapport à la taille de l'animal mais elle n'avait pas prévu la taille absurde du tigre, peut-être qu'il voudrait les gober ? Elle se cala contre une patte de l'animal et se mit à jacasser : «Rolala tu as vu ce désastre ici ? J'imaginais autrement le Coeur de la Forêt je ne te le cache pas. Par contre tu as été génial! Tu n'es pas trop fatigué du voyage ? J'imagine que c'est à peine si tu as senti notre poids sur ton dos vu ta taille mais tu as couru longtemps. J'aimerai faire quelque chose pour toi, tu veux m'indiquer un endroit où je peux te gratter ? Moi j'ai mal aux fesses après le voyage, je suis sûre d'avoir des bleus, j'ai un peu peur pour le retour. Tu vois l'appareil là-bas ? On peut voir les étoiles de super près, c'est magique comme instrument je crois. Mais Faendyr ne veut plus me laisser regarder, il est parti dans ses délires, il en a pour une éternité.» Astriid bailla, une main devant la bouche, la fatigue la rattrapant. «Ca t'embête si je me colle à toi pour dormir ? Il fait froid. Je veux bien que tu me réveiller dans une heure ?» Sans attendre sa réponse, la jeune Ygdraë chercha un coin moelleux sur le sol près du flanc de l'animal et s'allongea contre lui, profitant de sa chaleur et ferma les yeux, un sourire flottant sur ses lèvres.

1816 mots
3e message





[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru Aoyv
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Typhon Gargantua
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Typhon Gargantua
Lun 18 Mai 2020, 17:32



Dans sa forme de tigre géant, Dhavala avait passé de longues minutes le regard rivé sur la lune, ne portant que peu d’intérêt aux deux Ygdraë qui s’affairaient juste à côté. Il faut dire que dans la situation présente, ces elfes étaient minuscules comparés au Totem dans sa forme gigantesque. Il était donc aisé d’oublier leur présence, surtout en considérant que l’Eversha devait se concentrer sur sa tâche.

Astriid et Faendyr avaient été invités à assister à la pratique de l’observation des signes de Phœbe. Leur simple présence était une distraction qui augmentait la difficulté d’interpréter les nombreux signes que la déesse de la lune et de la nature destinait à ses enfants. Cela dit, Dhavala était plus que capable d’être distrait même en parfaite solitude. Une distraction de plus ou de moins n’allait pas suffire à gaspiller cette opportunité.

Après tout, un Augure de Phœbe qui se respectait devait être en mesure d’interpréter les signes de la déesse en présence de jeunes et de Réceptacles. Si Astriid trouvait le moyen de suffisamment perturber son compagnon pour qu’il échoue son rituel, alors le problème venait de Dhavala et non de la jeune fille.

***

Après s’être amusé pendant un temps avec son oncle, Astriid décida de venir voir Dhavala et de lui présenter la plus grande des distractions : de la nourriture. Évidemment, l’Eversha n’y résista pas plus d’un instant et dévora le tout d’un coup de langue. Ce faisant, l’animal présenta ses crocs à l’Ygdraë. La tête du tigre géant était un peu plus grande que la jeune fille et les canines, déjà impressionnante d’un tigre normal, étaient particulièrement intimidantes vue de si près.

Jusqu’à maintenant, l’Eversha s’était efforcé de garder la gueule fermée en présence de l’Ygdraë, mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle lui offre à manger. Au courant de la journée, Dhavala s’était déjà repu, alors c’est par pure gourmandise qu’il goba ce qu’Astriid lui avait apporté. Évidemment, dans sa forme actuelle, les portions de viandes de la jeune fille ne représentaient guère plus qu’une gâterie, tel qu’elle en donnait aux chiens de sa famille.

Il faut dire que les formes d’un Eversha sont liées entre elles. Si Dhavala est repu en forme humaine, alors il l’est aussi dans sa forme de tigre et par extension, sa forme de tigre géant. À l’inverse, s’il a faim, alors il gagnera une faim correspondante d’une forme à l’autre. Cette gestion de son appétit était l’un des plus vieux défis qu’était confronté le jeune homme. Proportionnellement, un tigre pouvait ingérer un bien plus grand repas que l’humain. Si l’Eversha satisfaisait son appétit dans sa forme animale, alors il devait s’assurer de passer suffisamment de temps dans cette forme pour digérer, faute de quoi, il subissait les conséquences de ce surplus en forme humaine.

La forme de tigre géant était donc une bénédiction, mais aussi une malédiction. Quand Dhavala était repu et en pleine forme, il pouvait profiter de la pleine lune et faire ce qui lui plaisait. C’est pourquoi il passait la présente nuit en compagnie des deux elfes, couché au milieu de nulle part à paisiblement observer la lune, pendant que la jeune fille se couchait contre son flanc. À l’inverse, s’il devait être affamé, ou même blessé, c’était une furie de plus de trois tonnes qui s’abattait sur tout ce qui pouvait être mangé.

Évidemment, l’Eversha n’était plus à risque d’une telle perte de contrôle de son Totem depuis plusieurs années, déjà. Dhavala n’était pas fier de l’avouer, mais il a passé de nombreuses années en tant que Réceptacles instables, plusieurs de plus que la moyenne. Son départ précipité de sa meute avait retardé la maîtrise de ses capacités. Heureusement, aujourd’hui, c’était de l’histoire ancienne. Si le jeune homme n’était pas en état de contrôler les gestes de son Totem sous la pleine lune, alors il ne se transformait pas du tout. Il lui suffisait de passer la nuit à l’abri de la lueur de l’astre lunaire.

***

Dhavala et Faendyr passèrent tous deux plusieurs heures occupés par leurs observations respectives, pendant qu’Astriid se reposait blotti contre la fourrure du tigre géant. Minuit avait été dépassé que les deux hommes n’avaient guère changé de position depuis leur arrivée. Éventuellement, toutefois, l’Eversha bâilla bruyamment et commença à remuer pour réveiller la dormeuse.

Le jeune homme n’était pas certain de son interprétation des signes qu’il avait aperçus et il était tenté par un séjour prolongé, mais il avait promis son retour à l’aube, où l’influence de la lune s’estomperait et qu’il retrouve une apparence normale de son Totem. Il lui serait alors difficile de porter deux Ygdraë sur son dos. Non pas qu’il n’en avait pas la force, mais plutôt que ses passagers n’allaient pas pouvoir tenir aussi longtemps avec seule force de leurs bras et de leurs jambes.

Astriid ne semblait pas vouloir bouger de sa position. Dhavala ne savait pas si elle dormait toujours, ou si elle hésitait à s’extirper de son lit de fourrure pour faire face à la température nocturne qui l’entourait. Quoi qu’il en soit, le tigre géant ne lui laissa guère plus de temps avant de se lever pour se dégourdir les pattes dans la clairière avant le voyage du retour. L’Eversha revint se coucher, mais en sens inverse, pour permettre aux elfes de reprendre place sur son dos. Il éviterait ainsi de les soumettre à un virage prononcé pour débuter le parcourt.

Il s’en suivit d’une nouvelle marche de trois heures pour revenir à la maison de Faendyr, qui devrait se conclure environ une heure avant l’aube. Avec la fatigue, toutefois, la progression de Dhavala était plus lente qu’en début de nuit, alors qu’il cherchait tant bien que mal à ce que ses occupants puissent trouver une position plus confortable.

***

Finalement, avec ce rythme ralenti, le tigre géant atteignit sa destination guère plus de quelques minutes avant l’aube. Il eut à peine le temps de laisser les Ygdraë descendre de son dos que déjà, son corps reprenait une taille plus naturelle pour un tigre. Dhavala restait alors tout de même imposant, puisqu’il était légèrement plus grand qu’un tigre normal, résultat d’une précédente mésaventure.

Reprenant sa forme humaine, l’Eversha reprit l’étoffe que lui avait prêtée la mère d’Astriid, afin de se couvrir. Le soleil allait prendre du temps avant de réchauffer l’air ambiant et il faisait bien plus frais sans fourrure ou vêtement pour se protéger du froid nocturne.

« Je vais bientôt partir de Melohorë. D’après les signes que j’ai aperçu cette nuit, la volonté de Phoebe est que je poursuive mon voyage. Je ne suis pas encore prêt à retourner au Rocher au Clair de Lune. »

1108 mots
3ème message
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Astriid
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Astriid
Ven 22 Mai 2020, 19:18


[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru 5m2f
Le Coeur de la Forêt




Le retour s'était fait dans le silence cette fois, Astriid avait éviter de pousser la chansonnette car Faendyr s'était endormi, calé dans son dos. Elle en revanche, ne ressentait plus de fatigue, ayant dormi quelques heures pendant qu'ils regardaient les étoiles. Cette activité avait au départ intéressé Astriid mais rapidement, ne plus bouger l'avait ennuyée et elle les avait laissés à leur obscures observations. Faendyr paraissait ravi de leur escapade et avait pris énormément de notes. Avant de remonter sur le dos du tigre, le vieil Ygdraë s'était adressé à l'Evergrim : «Je ne serai pas capable de donner tout de suite les conclusions de cette nuit, je n'ai fait que la première étape de mon travail, à savoir collecter les données. Je pourrai donner un résultat de mes observations après avoir testé mes modèles et déterminer une tendance.». Il avait ensuite promis à Dhavala de lui envoyer ses conclusions quand il aurait fini. Cela prendrait sûrement plusieurs semaines d'études car il fallait faire vérifier les calculs et tester la solidité des modèles mathématiques. Avec l'aide d'Astriid toutefois, cela pourrait être plus rapide que prévu.

[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru Zktc

«Je n'ai pas envie que tu partes.» bouda Astriid. Elle était consciente de faire l'enfant mais elle ne pouvait pas s'en empêcher. Il avait repris sa forme humaine mais elle ne parvenait pas à oublier la vision du tigre géant et sa terrifiante dentition. Son haleine aussi avait été intéressante, pensa Astriid en frissonnant au souvenir. Par ailleurs, les douleurs dans ses cuisses et son dos lui rappelèrent douloureusement les aventures de cette nuit alors qu'elle s'accroupissait pour relacer une sandale. Il avait annoncé le plus calmement du monde qu'il allait repartir, soit disant à cause des signes qu'il avait perçu. Sottises. Elle savait que les Aether avaient le contrôle sur le destin du monde mais elle restait intimement persuadée que chacun restait maître de ses actes. Sinon à quoi bon persister ?
Elle croisa les bras sur sa poitrine, plongea ses yeux verts dans le regard franc de son ami, son nez se fronça et elle questionna l'Eversha d'une petite voix : «Pourquoi partir ? Tu ne te plais pas ici ? On ne te donne pas assez à manger ? Si c'est parce que je parle trop, je peux faire un effort !» Peut-être qu'il en avait assez d'elle ? On lui disait souvent qu'elle était parfois agaçante mais c'était sa nature et elle se calmerait avec les années. Peut-être.
Morose, elle ne parla pas trop sur le chemin du retour. Faendyr les avait quittés, pressé de pouvoir commencer à analyser ses notes. Traînant des pieds, elle poussa un gros soupir. Elle sentait une frustration s'installer au fond de son ventre, petit serpent envenimant ses pensées et empoisonnant sa bonne humeur. Après quelques minutes dans le silence et plusieurs lourds soupirs de sa part, elle finit par mettre des mots sur ce qu'elle ressentait. «C'est injuste que tu puisses partir alors que moi je suis coincée ici. Tu es libre de faire ce que tu veux, quand tu veux! Même quand je partirai d'ici, je serai toujours sous la tutelle d'un Boräk et en compagnie d'autres elfes, je serai toujours contrôlée, il y aura toujours quelqu'un pour me dire que je n'ai pas fait telle chose, pour me dire de faire autre chose. Je ne serai jamais une elfe capable de me débrouiller toute seule si je suis toujours couvée comme ça»
Comme pour souligner son propos, elle vit au loin sa mère qui les attendait, gracieusement assise sur le banc qui longeait un mur de la maison à l'extérieur, grattant le ventre d'un jeune chien se trémoussant à ses pieds. Ziräh les aperçu au même moment et se leva, son visage impénétrable. Elle fit taire d'un mot sec les gémissements du chiot qui voulait plus de caresses et serra dans ses mains fines une lettre. Elle attendit qu'ils furent assez proches pour les saluer. Elle prit la main de sa fille, l'inspectant rapidement pour vérifier qu'elle allait bien, remit de l'ordre dans la chevelure rousse d'Astriid, sa tresse n'avait pas tenu pendant le voyage et formait un nuage écarlate autour de sa tête. Satisfaite que ce fut la seule conséquence de leur voyage, Ziräh regarda Dhavala et le remercia d'avoir veillé sur sa fille en s'excusant pour elle si sa fille avait été une gêne pour leurs recherches. Voyant la fatigue de l'Eversha, elle finit par couper court aux politesses et en vint au fait. «J'ai reçu une réponse de l'Ambassadrice Saeya. Je me fais sa porte-parole car elle m'a envoyé ses instructions par lettre. Le Peuple Ygdraë tient à vous remercier pour votre comportement amical et pacifique lors de votre séjour parmi nous. Il ne sera pas oublié que tous les Eversha ne sont pas des sauvages dépourvus de manières. Elle sourit avec indulgence à ça, ne cachant pas sa fierté, nul doute qu'ils se rappeleraient aussi de l'attitude exemplaire de la famille Cëlwùn en gérant l'accueil d'un étranger en leurs terres. «Toutefois, après étude de votre dossier et au vu du contexte actuel au Rocher du Clair de Lune, nous avons pris la décision qu'il était préférable que vous quittiez Melohorë. Nous enverrons un groupe de Boräk vous accompagner pour quitter Melohorë en fin de journée. Espérant sincèrement que la situation pour les Eversha s'améliore, nous vous souhaitons un heureux voyage de retour, où que vous alliez.»
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Ayant demandé une autorisation à ses parents, Astriid resta exceptionnellement au village ce jour. Il ne lui restait que peu de temps mais elle voulait que Dhavala emporte quelques souvenirs de son séjour chez les elfes. Pendant que sa tourte cuisait, elle termina de coudre une écharpe qu'elle avait commencée il y a quelques jours déjà, en prévision de cadeau de remerciement pour Dhavala et de sa patience avec elle. Elle avait toujours aimé les travaux manuels et s'intéressait à la couture. Elle créait souvent elle-même ses propres vêtements, c'était une activité où elle parvenait à restée concentrée et qui la calmait quand parfois ses pensées se mélangeaient dans sa tête. Elle avait donné une forme large à l'écharpe et une longueur suffisante pour qu'elle ne soit pas ridicule avec la taille de Dhavala. Le tissu était mélangé de soie et de coton et elle y avait intégré des motifs de chats pour la plaisanterie. Elle était dans des tons beiges et marrons. Elle prit ensuite un sac où elle y rangea l'écharpe terminée, des provisions de nourriture ainsi que la tourte à la viande encore chaude. Elle vit par la fenêtre deux Braskä arriver et elle se dépêcha de rejoindre Dhavala pour lui donner le sac et lui faire ses adieux. «Tiens, prends-ça, ça te sera utile pour la suite de ton voyage. Promets-moi que l'on se reverra ! La prochaine fois, je serai une elfe forte et mature, il faudra que tu te prépares psychologiquement si tu ne veux pas être trop impressionné.» Très sérieuse, elle planta ses yeux en levant haut le menton, attendant une réponse de Dhavala avant qu'il ne parte.

878 mots
4e message

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Typhon Gargantua
Sam 23 Mai 2020, 22:04



Au retour du trio chez Faendyr mettait fin à une excursion réussie dans la forêt elfique. Dès lors, Astriid sembla retrouver l’usage de la parole. Étrangement, la jeune fille avait passé le gros du voyage sous le silence. Voilà maintenant qu’elle semblait chercher à rattraper le temps perdu. Ça, ou le retour en territoire familier redonnait des forces à l’Ygdraë qui avait plus ou moins été déraciné de son milieu de vie.

« Tu fais erreur. Les signes de Phoebe m’indiquent seulement que mon voyage n’est pas terminé. Mon départ ne tient que des Ygdraë, mais je sens que c’est pour bientôt. »

C’était logique. Tôt ou tard, ces elfes allaient avoir obtenu ce qu’ils voulaient de Dhavala et ce serait alors le temps de son départ. Allait-il quitter le royaume elfique en leur compagnie ou seul, ça, l’Eversha l’ignorait. Si la volonté de Phoebe était qu’il continua son voyage, cela n’excluait pas de la compagnie. Peut-être était-ce un signe qu’il retrouverait sous peu la solitude, peut-être au contraire qu’il y avait là un mauvais présage s’il partait en compagnie des elfes.

Le voyageur ne sut pas comment interpréter le silence d’Astriid suivant ses paroles. Réfléchissait-elle à un moyen que son compagnon reste plus longtemps ? Il s’avéra que non. Elle pensait plutôt à sa propre situation et avoua son désir de liberté. Enfin, de l’image romancée qu’elle se faisait de la liberté.

« Tu peux vivre libre et seule si tu veux. Il y a beaucoup de mauvais moments, mais il y en a des bons. La nuit passée, je t’ai porté jusqu’à un endroit ou peu d’elfes se sont aventurés. Tu aurais pu y rester, ou me demander d’aller plus loin encore. Tu as choisi de revenir à la maison. Peut-être y a-t-il du bon à être couvé comme tu l’es.

Moi, j’avais seize ans quand j’ai quitté mon clan. Et encore, je serais parti à quatorze si ma mère n’avait pas été aussi convaincante. Aujourd’hui, si je veux une famille, c’est à moi de la fonder. C’est la tradition d’où je viens. Quand on quitte le clan, c’est pour de bon.
»

Dhavala n’en ajouta pas plus, puisque le duo était de retour à la maison où attendait la mère d’Astriid. Le jeune homme aurait préféré dormir quelques heures avant que la journée ne débute, mais visiblement, il allait devoir reprendre ce temps de repos une autre fois. Le peuple Ygdraë avait pris sa décision. L’Eversha repartirait seul.

La mention du groupe de Boräk poussa le jeune homme à sourire. Visiblement, les Ygdraë avaient été surpris de la dernière escapade de l’Eversha. Le jeune homme estima que cette expédition avait précipité son départ. Ultimement, Dhavala n’était pas un animal que l’on pouvait dresser à la manière d’un chien. Il était libre et indépendant, ce qui faisait de lui un élément perturbateur dans bien des sociétés.

Le voyageur remercia alors, aussi bien qu’il le put, la famille qui l’avait accueilli. Il se doutait de ne pas être un cas facile à gérer. Dhavala espérait avoir été un minimum utile à la famille pendant son séjour. Avec les règles qui avaient été imposées à l’invité des elfes, toutefois, il était évident que sa famille d’accueil avait travaillé bien plus fort que lui. Malheureusement, un chasseur qui ne pouvait chasser avait peu de compétences utiles à la vie de village.

***

La dernière journée avant son départ, Dhavala se montra plutôt paresseux. Puisqu’il avait été libéré de ses tâches, il profita de son temps pour se coucher sous le soleil et ainsi rattraper un peu le sommeil perdu. Astriid s’affairait à préparer des « souvenirs, » comme elle le disait. L’Eversha avait évidemment cherché à l’en dissuader, mais en vain. Le voyageur changea bien vite d’avis lorsqu’il comprit que lesdits cadeaux étaient principalement de la nourriture. Il s’en fallut d’ailleurs de peu pour qu’il oublie de remercier le jeune elfe.

« Merci. J’essaierai de ne pas tout manger trop vite.  »

Le voyageur hésita quant à ce qu’il répliquerait à la demande particulière de la jeune fille. Pour le clan Himsaru, une promesse, c’était un concept pris très au sérieux. La tradition voulait d’ailleurs que toute promesse brisée mérite son juste châtiment. Dhavala préféra se tourner vers l’humour. À force, il fallait croire qu’une partie d’Astriid avait déteint sur lui.

« Toi ? Forte et mature ? Je ne suis pas sûr de vivre assez vieux pour voir ce jour ! »

Dhavala prit alors le sac que lui tendait la jeune elfe et fit quelques pas en direction des deux guerriers, avant de s’arrêter. L’un des signes de Phoebe, qu’il n’eût jusqu’alors pas trouvé la signification devenait clair. Pour cause, ce n’était pas un signe, mais une vision d’un avenir possible.

« Je ne peux pas te promettre que nous nous reverrons. Mais, si par une nuit de pleine lune, tu te retrouves à l’ombre d’un vieux chêne pétrifié, hurle comme une louve. Il se pourrait qu’un tigre te réponde. »

831 mots
4ème message et fin du RP
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[Q] - Le Coeur de la Forêt | Dhavala Himsaru

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