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Sól
~ Réprouvé ~ Niveau II ~

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◈ Parchemins usagés : 2030
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Sam 21 Mar 2020, 09:55


Intrigue : Sol s'entraine avec Graelf et Mani s'occupe de ses champs en dédomagement d'une bêtise qu'il a fait la veille.
« T'as vraiment pissé dans le champ de Graelf ? » la blonde explosa de rire en voyant la tête renfrognée de sa moitié : oui, il l'avait vraiment fait ! « Oh kniil rov ! » rétorqua le brun en faisant mine de frapper la moqueuse. Cette dernière s'éloigna d'un petit pas de côté, se tenant toujours le ventre à cause de son fou rire. Finalement, elle essuya une larme qui pointait au coin de son œil gauche et retrouva un semblant de calme. « Je comprends mieux pourquoi maman me disait que t'avais reçu les faveurs des Zaahin ! » continua-t-elle en affichant un sourire narquois. « Ouai c'est ça, paie-toi ma tête ! » râla le diablotin en regardant devant lui, l'air mauvais. Il était d'une humeur excécrable, après s'être réveillé d'aussi bonne heure : ils quittaient la maison pour rejoindre la ferme du guerrier, et le soleil ne s'était toujours pas levé. Ajoutez à cela la fête de la veille, qui l'avait fait se coucher bien après son heure habituelle : il n'avait pas assez dormi. « En attendant, moi je suis pas obligé de me pointer chez ce vieux bouc tous les matins à l'aube ! » rétorqua-t-il d'une voix bourrue. « Oh c'est donc ça qui s'inquiétait ? Tu n'avais pas envie de me laisser toute seule, c'est ça ? » Son sourire s'agrandit à l'idée que le petit démon ait pu faire une telle chose pour la soutenir. Ce n'était qu'illusion bien sûr : la dévotion du brun atteignait ses limites bien avant ce stade. S'il se retrouvait à marcher à ses côtés ce matin, ce n'était que par le biais de la punition. Cela n'empêchait pas Sól de se réjouir. « Que tu es un frère attentionné dis donc ! » Joueuse, elle passa un bras autour des épaules de son frère - elle dû se hisser sur la pointe des pieds pour y parvenir : même s'ils avaient très exactement le même âge, Máni était beaucoup plus grand qu'elle - et le força a se pencher vers elle. Furtivement, elle se donna une légère impulsion pour atteindre le visage de sa moitié et y déposa un baiser dur, brusque. La réaction ne se fit pas attendre. « Ansjos ! » s'offusqua le brun d'une voix ridiculement aiguë : la mue de sa voix l'incommodait régulièrement ces derniers temps, modifiant l'intonation de son timbre à des moments où il aurait préféré en avoir le parfait contrôle. L'injonction fut suivie d'une vive bousculade pour repousser son assaillante. « Non mais ça va pas la tête ? Qu'est ce qui t'prend espèce de Vaar ?! » s'agaça-t-il en frottant vigoureusement sa joue, comme s'il cherchait à se débarrasser de microbes répugnants. Sól répartit à nouveau dans un rire tout en se mettant à courir pour mettre de la distance entre elle et son jumeau : une précaution utile en cas de représailles. Sandwich, la chèvre de la famille, -quoi qu'il eût été plus honnête de dire qu'elle fut celle de l'Ange- avait assisté à toute la scène, suivant le duo en trottinant derrière eux. Voyant cette démonstration d'affection, elle galopa jusqu'à sa maîtresse en bêlant. « Oh mais oui Sandwich, je t'ai pas oubliée. » s'exclama Sól en s'accroupissant pour être a la hauteur de l'animal. Avec tendresse, elle passa ses bras autour de l'encolure de la bête et blottit son visage dans son poil soyeux. Elle prolongea cette étreinte quelques secondes puis déposa un baiser affectueux sur le front de la biquette, entre ses deux petites cornes. « Toi aussi je t'aime fort ! » Se rapprochant de l'oreille pointue, elle murmura : « Je crois que je t'aime même plus que ce lourdingue de Máni. » confia-t-elle avant de se remettre debout et de continuer la marche. « Pff, cette vieille biquette de merde. Quand est-ce que tu vas te décider à nous laisser la mettre sur une broche pour la bouf- Aaah ! » Comme si elle avait compris la menace, Sandwich avait foncé sur le démon, lui rentrant dedans, son impact sur le postérieur du garçon le faisant tomber tête la première. Sól explosa à nouveau de rire, ce dernier se renforçant en voyant son animal de compagnie faire des cabrioles autour de son frère, comme pour le défier de se lever et de l'affronter. « Je crois que ce sera pas pour tout de suite ! » répondit la blonde avec malice.

« Vous aviez l'intention de réveiller tout le voisinage avec votre boucan ?! » grogna le fermier en sortant de sa maison. Il avait un air mauvais, presque menaçant, qui fit disparaître aussitôt le sourire de sa disciple. « Désolée, Graelf... » s'excusa l'Ange en baissant piteusement la tête. Elle n'avait pas réalisé à quel point ils avaient été bruyants. Máni, qui se relevait enfin de sa chute, darda son regard incandescent sur la silhouette imposante de l'homme. « Ça va, fais pas chier le vieux ! Y'a personne à part toi qui nous a entendu ! Et comme t'es sensé t'occuper de nous, c'est pas comme si ça te dérangeait. » Le bipolaire esquissa un rictus menaçant, qui coupa le souffle de la gamine : ça allait barder pour ses miches, à cet insolent ! « Ah oui ? » Son ton était calme, ce qui inquiéta davantage l'habituée. Au contraire, le Vil interpréta cette sérénité apparente comme une faille, une faiblesse, et il continua sur sa lancée. « Ouai ! M'enfin si t'as pas fini ta nuit, j't'en prie, retourne te pieuter. Nous on rentre et comme ça, on te fera plus - » En une fraction de seconde, le Réprouvé avait foncé sur sa cible et lui avait donné un coup de boule qui le fit tituber avant de le faire tomber. « Commence déjà par fermer ta bouche à merde, au lieu de parler de rentrer chez toi. » grogna l'agriculteur. « A moins que tu veuilles que je te coupe l'espèce de vermicelle qui pend entre tes jambes, en réparation de ce que t'as fait à mes champs ? » menaça l'homme, toisant le gamin de toute sa hauteur. La gueule de bois le rendait particulièrement susceptible à la provocation, un art que le ténébreux maniait avec un peu trop de dextérité pour son propre bien. Sa survie dans les terres dorées tenait souvent du miracle. À croire que les Zaahin l'avaient vraiment à la bonne.

« Bon toi merdeuse, commences par t'échauffer en faisant cinq fois le tour de mes champs et de la grange. » ordonna le grincheux. Sól, qui se montrait normalement obéissante, sembla hésiter une seconde, posant les yeux sur sa moitié. « C'est bon, tu peux me le laisser, je vais pas trop te l'esquinter. » aboya l'entraîneur en levant les yeux au ciel. Encore un peu inquiète, la fillette fronça les sourcils mais se mit néanmoins à trottiner, abandonnant son jumeau entre les griffes de l'ancien militaire. « Quant à toi le bouseux. » commença Graelf en se retournant vers le merdeux qui éveillait sa part démoniaque. « T'as intérêt à moins la ramener si tu veux vraiment repartir de ma propriété en un seul morceau. » Máni, tenant son nez douloureux, grogna entre ses dents pour montrer que le message était passé. Cétait une sacrée tête de nœud mais la force était souvent suffisante pour lui faire passer des ordres. « Bon bouge pas, je vais te chercher ton matériel. » Le Réprouvé revint quelques minutes plus tard avec son équipement d'agriculture, qu'il donna au fils Tynath'thuk. « Pas besoin de te montrer comment on s'en sert, je suppose que ton père t'a déjà montré tout ce qu'il y a à savoir. » Le diablotin acquiesça en silence, son regard plein de rage envers son supérieur. Il avait une réplique sur le bout de la langue mais il n'était pas encore prêt à encaisser un second coup du titan : il garda donc sa bouche fermée. « Dans ce cas, mets-toi au travail. » L'instructeur tourna les talons et rentra dans sa demeure, laissant les enfants de ses amis en autonomie le temps qu'il finisse de déjeuner et de se préparer.

Máni, toujours empli de colère après s'être tant fait ridiculiser, entreprit de travailler la terre fertile du champ. La pratique était légèrement différente de d'habitude, puisque son père ne cultivait pas les mêmes produits que Graelf - ici, c'était du panais, alors que chez eux, on produisait des carottes et des potimarrons - mais l'exercice était très similaire. Il ne se trouva donc pas dépaysé et commença son labeur, son esprit rejouant en boucle la scène dont il avait été la honteuse victime. Il détestait ce mot. Les victimes, c'étaient les faibles. Et lui, c'était pas un faible ! Pourtant, il avait été incapable de réagir face à la force et la vitesse de son assaillant. La veille, il avait ployé sous l'attaque des Goleds et désormais ça... Finalement, il n'était peut-être pas si fort que ça après tout. Peut-être que lui aussi pouvait tirer avantage à prendre des cours de combat. Il était cependant hors de question qu'il demanda à cette enflure de Vahrja de lui enseigner quoi que ce soit ! Il était trop fier pour ça. A moins que ce ne soit là crainte de se heurter à un refus qui l'empêcha de demander : le militaire ne semblait pas être favorable à prendre sous son aile un second disciple, lui encore moins que les autres après ce qu'il avait fait la veille. Alors quoi... Devrais-t-il demander à son père ? Non, Thorn n'était pas suffisamment pédagogue et sa patience se réduisait drastiquement lorsqu'il essayait de transmettre son savoir à ses descendants. Peut-être devrait-il demander à Nin, lorsqu'il rentrerait de Gona'Halv ? Mais dans combien de temps cela arriverait-il ? Il voulait s'entraîner maintenant, pas dans un demi-siècle ! Demander à sa mère, alors ? Il l'oubliait souvent mais avant de revenir à Lumnaar'Yuvon pour s'installer en ménage, Léone avait vécu à Sceptilinost où elle avait développé un talent certain pour le combat. C'est d'ailleurs cette force et cette passion pour la guerre qui avait attiré Thorn, au début de leur relation. Oui... Peut-être que elle, elle accepterait de l’entraîner ! Et puis il n'y avait aucun doute : elle serait une bien meilleure professeure que les deux autres bipolaires ! Les hommes de la famille Tynath'thuk avaient tous un terrible caractère de cochon. Lui-même ne faisait sans doute pas exception. En parlant de caractère de merde... Si son père apprenait qu'il demandait conseil à sa mère plutôt qu'à lui, ne risquait-il pas de se mettre en rogne ? Máni soupira. Et puis merde, il était trop tôt pour penser à ces conneries.
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Sól
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Sól
Sam 21 Mar 2020, 14:01


Sól se mit à ralentir, souffrant d’un poing de côté persistant -il était apparu au début de son troisième tour et s’accrochait à son flan comme un bicorne à sa nourriture. Sandwich, elle, semblait encore toute pimpante, faisant des allers-retours entre elle et la longueur qu’il lui restait encore à parcourir. « Tu ne te fatigues jamais ? » demanda-t-elle, à la fois admirative, amusée et jalouse de l’endurance de la chèvre. La biquette bêla, l’encourageant à terminer son exercice jusqu’au bout, l’accompagnant cette fois au petit trop. Lorsqu’elle arriva enfin sur le seuil de la maison, l’Ange s’écroula sur la terre humide, totalement essoufflée, les poumons en feu, les membres tremblants, sa tête tournant légèrement à cause de l’effort : elle n’était vraiment pas une bonne sportive. Encore moins une bonne guerrière. C’était un défaut qu’avait tout de suite remarqué son instructeur : sa constitution était faible, davantage proche de celle des angelots qu’ils médisaient tant. La première mission de Graelf était donc d’améliorer la condition physique de sa petite disciple. Chaque matin, il lui demandait de courir en guise d’échauffement. S’ensuivait quelques séances de renforcement musculaire, qui la laissaient souvent courbaturée et très mal en point. Mais l’entrainement ne se terminait pas ici : la deuxième phase comprenait la véritable formation. Combat à mains nues, maniement de la hache et de l’épée, entrainement aérien. Jamais tout cela à la fois, cela dit : la petite angelote n’était pas suffisamment robuste pour encaisser autant d’efforts et de coups, et puis, le bipolaire n’était chargé de s’occuper d’elle que la matinée.

« Pourquoi tu fais vraiment tous ces tours ? » demanda Máni en s’approchant de sa jumelle. Lui aussi était recouvert de sueur. Le soleil venait à peine de se lever mais il tapait déjà fort sur les agriculteurs qui labouraient les champs. Le travail manuel ne faisait qu’augmenter la température corporelle du garçon. C’étaient toutes ces heures passées à s’occuper des plantations qui avaient forgé ce corps, plus que l’entrainement. Sól le jalousait un peu pour cela : elle avait l’injuste impression qu’il l’avait obtenu en un clin d’œil, sans faire le moindre effort, ne se rendant pas compte de ce qu’exigeait son travail quotidien. « Parce que tu crois qu’il me surveille pas ? » répondit Sól, se redressant en position assise. « Bah si mais… avec tes pouvoirs, tu pourrais facilement le berner. » répliqua le brun, un air malicieux sur le visage. « Tu crées une illusion qui te ressemble, tu la fais passer devant l’entrée de temps en temps pendant que toi tu te la cool douce dans la grange et hop ! Le tour est joué. » « Ouai, jusqu’au moment où Graelf me tombe dessus en me colle la pire raclée de ma vie ! » dit l’Ange en secouant la tête. « Et puis, je suis pas une tricheuse moi ! » insista la Vertueuse en fronçant les sourcils. « J’utilise pas ma magie ! C’est pour les nuls ça ! » Sans doute disait-elle cela car elle n’avait jamais été témoin des effets spectaculaires que pouvaient avoir certains sortilèges. Des hommes parvenaient à retourner le sol sous ses adversaires d’un simple mouvement de doigt, d’autres à les faire fondre d’une seule pression de doigts. Si la magie n’était pas au goût de ce peuple de combattant, on ne pouvait assurément pas déclarés que cet art était réservé « aux nuls » après avoir vu de telles démonstrations de force. « Faasder. » (froussarde)« Sunvaar. » répliqua aussitôt la blonde en secouant la tête. Elle se sentait irritée. La veille, elle lui avait admis vouloir devenir plus forte, gagner en puissance, et voilà que cet idiot lui conseillait d’utiliser ses dons. Là où l’un ne voyait qu’une occasion de se la couler douce et enviait cette capacité, la seconde prenait cette proposition comme une insulte profondément offensante. Le militaire reconverti sortit de sa demeure à cet instant. « Retourne travailler toi, au lieu de faire la causette. » grogna le bourru en faisant signe au garçon de dégager. « Et toi, debout ! » Sól se remit sur ses pieds et plaça ses mains derrière son dos, comme le lui avait appris son professeur.

Les exercices s'enchaînèrent comme toujours. Il la força à faire des séries de pompes – « Eh, c’est quoi ces genoux qui touchent par terre ?! » -, plusieurs minutes de gainage – « Non Sól, je t’ai pas dis de nous montrer ton cul – non te couche pas non plus ! » -, des exercices pour muscler ses cuisses – « Aller, on force ! Plus fort !» - puis du lancer de quelques poids – « Quoi c’est tout ? Même les rejetons qu’on a trouvés hier seraient capables de lancer plus loin ». Graelf n’était pas tendre avec la gamine : il était prompt à critiquer mais se révélait plus qu’avare en compliment ou félicitation. Ce n’était pas pour la décourager. Seulement, il ne dirait rien de semblable tant qu’il ne serait pas satisfait de son travail. Et, malheureusement pour elle, la blonde en était encore loin. Elle devrait subir encore de nombreux entraînements avant d’atteindre un niveau suffisamment élevé pour que l’agriculteur daigne lui adresser un sourire encourageant ou une tape appréciative sur la tête. Le jour où cela arriverait, elle saurait que ses progrès étaient réels, qu’elle arrivait enfin à remonter la pente.

« Bon, ça suffit. » grogna le plus âgé, arrachant un soupir de soulagement à son élève : cela ne lui échappa pas et il fronça les yeux. « Tiens, prends ça. » dit-il en lui tendant une épée. « On va voir si tu as progressé un peu. » Sól écarquilla légèrement les yeux, surprise. « Une épée en bois ? » demanda-t-elle. Depuis quelques jours, Graelf avait décidé de lui confier de véritables lames, en acier, afin qu’elle s’habitue au poids, au balancement des armes réelles. Elles étaient émoussées, à peine utile pour couper du beurre et encore moins pour blesser, mais elles remplissaient leur rôle à la perfection : en s’emparant de l’objet, l’Ange eut l’étrange impression de soulever quelque chose de beaucoup plus léger que d’habitude. Graelf répondit à la blonde par un rictus en la voyant soupeser le bâton. L’adulte tendit une seconde arme dans la direction du frère. « Eh merdeux, prends ça. » Máni, qui regardait envieusement l’entrainement depuis que sa sœur avait terminé son échauffement, ne le fit patienter que quelques secondes avant de laisser son matériel sur place et de les rejoindre. « Tu vas te mesurer à ton frangin. » expliqua sobrement le guerrier. « Pas de magie autorisée. Pas d’entourloupe louche que tu pourrais imaginer. » expliqua le gardien en s’adressant au pré adolescent. « Et… Même si je vous demande de vous battre… Ne vous entre-tuez pas. J’ai pas envie d’avoir vos parents sur le dos. » Le baraqué se recula de quelques pas. « C’est parti ! » A peine le signal de départ fût-il donné, Máni fonça sur sa moitié, un sourire carnassier sur le visage. C’était certain : le combat faisait bouillir le sang dans ses veines, en une fièvre délicieusement brûlante. Ce n’était pas en cueillant des carottes qu’il pourrait éprouver cette adrénaline. Le bruit des épées en bois sonna dans le petit jour.

Les deux prépubères s’étaient écroulés par terre, leurs respirations saccadées par la fatigue. Sól avait lâché son épée, appliquant les paumes de ses mains sur ses yeux clos : le sang pompait dans sa tête, résonnant désagréablement. Appliquer une pression sur ses orbites lui donnait l’impression d’alléger cette sensation. Máni, lui, dardait son regard sur la silhouette de sa moitié. Un mélange de colère et d’amertume dessinait ses traits. Depuis quand avait-elle tant progressé ? N’arrêtait-elle pas de se plaindre de n’arriver à rien, malgré ses heures d’entrainement ? Avait-elle menti ? Non. Léone lui avait reproché de ne pas s’appliquer autant que le formateur l’exigeait. Alors quoi ? Était-ce lui qui s’était ramolli ? Ou bien était-ce cet homme, Graelf, qui diminuait les capacités de la blonde ? Le démon tourna la tête dans la direction de l’homme. Celui-ci, les bras croisés sur la poitrine, les observait avec un sourire amusé, qu’il fit disparaitre aussitôt après avoir aperçut le regard insistant du garçon. Oui. C’était sa faute à lui, si Sól avait progressé. Sa faute si elle avait failli, à plusieurs reprises, prendre le dessus sur lui. La gorge nouée, le Vil claqua de la langue avant de se remettre debout. Agacé par le constat qui s’imposait à lui, il jeta son arme d’entrainement sur le sol. « Où tu crois aller comme ça, gamin ? » « Au champ. J’ai pas terminé et si c’est pour me faire travailler plus longtemps alors je préfère encore ne pas perdre mon temps avec elle. Tu vois bien qu’elle est pas à mon niveau ! » grogna-t-il dans un souffle bas en passant à côté de l’instructeur. L’homme l’attrapa par le bras, le forçant à s’arrêter. Il songea sérieusement à préciser qu’il avait un poids-chiche à la place de la cervelle mais se ravisa : si ce crétin de service se vengeait sur ses plantations, il le regretterait. « Tu t’en est pas mal sortit mais admet le : elle a fait des progrès. Toi par contre… J’ai l’impression que tu stagnes. » Le diablotin essaya de se dégager de l’emprise de l’agriculteur, sans succès. « Tu as de bonnes idées et de bonnes bases mais tu manques de pratique. Tes réflexes sont à chier aussi. Et même si tu es beaucoup moins critique que ta frangine… Un peu d’exercice supplémentaire, ça te ferait pas de mal. » Le brun donna une impulsion plus sèche à son membre et parvint enfin à récupérer son bras. « C’est bon, t’as fini du con ? » pesta-t-il en regagnant le champ -pas avant que le militaire lui eu asséné une frappe sur l’arrière du crâne. Il s’en tirait avec ça : Graelf voyait bien que la réalité le dérangeait. S’entendre dire tout ce qui n’allait pas chez lui devait sacrément l’emmerder. Le plus sage, pour l’instant, était de lui laisser du temps et de l’espace pour réfléchir à ses conseils. « Bon et toi là, sale mioche ! » héla l’homme en s’approchant de la seconde Tynath'thuk et en lui donnant un petit coup dans les côtes, du bout de la chaussure. « Qu’est ce que je t’ai dit de tes appuis, hein ? Et puis bordel, c’était quoi ces moulinets du poignet ?! Ferme, je t’ai dit ! T’avais l’impression d’être ferme, là ?! Nan parce que si t’espère devenir une vraie guerrière en agitant ton cure-dent de cette manière, la seule que tu blesseras, ce sera toi ! » sermonna le combattant d’une voix rude. La concernée se releva à son tour. Aussitôt, Sandwich -qui avait accompagné le combat d'une musique entraînante- s'approcha de sa maîtresse pour réclamer des caresses. « Oh et c'est quoi ça ? J't'ai pas dit de la laisser à l'écurie, cette bestiole ? Si elle continue à nous traîner dans les pattes pendant qu'on s’entraîne, je vais finir par en faire du saucisson et te le donner à bouffer ! »

Quelques heures plus tard, le duo rentrait chez eux, presque autant fatigués qu’en fin de journée. Et pourtant, midi n’avait même pas encore sonné.
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