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 Les ailes de l'amour

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Ven 20 Mar 2020, 14:59

Les ailes de l'amour S54i

Quelques mèches folles s’étaient échappées de son chignon. Elles venaient taquiner le visage de leur porteuse. Valentine, tout en continuant de regarder l’horizon calme devant elle, essaya une première fois de les remettre en place avant d’abandonner. Cette journée était particulièrement venteuse, signe de la saison de l’Empereur. Le climat était encore légèrement frisquet mais la nature reprenait vie. Valentine caressait l’herbe basse sur laquelle elle s’était assise. Elle souriait. Avec cette nouvelle saison, elle savait qu’elle allait reprendre ses cours. C’était sa dernière année au Sanctuaire de Coelya. Il était temps. Avec sa santé fragile, ses parents avaient longtemps douté qu’elle n’arrive à finir ses études dès ses dix-huit ans mais… Valentine avait un objectif à atteindre. Son corps pouvait bien se fatiguer, elle ne l’écouterait pas, butée comme elle était.

Doucement, elle remua ses pieds qui étaient sous la surface d’un grand étang. L’eau était glacée mais la Magicienne s’y était habituée depuis quelques minutes déjà. Elle aimait cette fraîcheur qui lui rappelait de vieux souvenirs. Avec un peu de nostalgie, elle baissa ses yeux sur un livre qu’une personne chère à ses yeux lui avait donné mais que Valentine n’avait jamais pris le temps de terminer. Il s’agissait d’un recueil de contes pour enfants. Aujourd’hui, elle lisait celui de Fantine : la princesse aux grenouilles. C’était l’un des premiers récits du livre à vrai dire. Cependant, Valentine n’avait pas du temps libre à foison car, lorsqu’elle n’étudiait pas, elle travaillait sur Caelum, au duché du Nymlord, durant ses vacances scolaires. Sa petite bourse commençait à devenir si bien rempli qu’elle donnait diverses sommes à ses parents quand elle les voyait. Ce qui était, à vrai dire, rare à présent. Elle n’était rentrée chez elle qu’hier – après avoir accompagné Monika, une de ses collèges, au Palais de Coelya – et déjà il lui fallait plier bagage demain. Sa famille était inquiète du train de vie qu’elle avait choisi de mener mais… C’était sa décision et elle était vraiment très têtue.

« La princesse aux grenouilles ? C’est un de mes contes préférés ! » Valentine sursauta tout en se retournant vers la voix. En découvrant qu’il ne s’agissait que d’une fillette blonde penchée au-dessus de son épaule, elle porta la main à son cœur. « Oh ! Pardon de t’avoir fait peur ! » Valentine sourit chaleureusement. « Ce n’est pas grave ! » Elle quitta la jeune fille des yeux pour chercher les parents de cette dernière. « Tu es toute seule ? » La fillette hocha vigoureusement la tête avant de s’asseoir aux côtés de Valentine. « Je viens du village. » « Ah oui ? » « Hum-hum ! » La fillette hocha encore une fois la tête, fière. « C’est étrange. Je ne t’ai jamais vu. Ta famille vient de s’installer ? » « Oui, oui et toi ? Tu es bien la fille du berger ? » Le sourire de Valentine s’agrandit. « Je t’ai reconnu avec tes tatouages. Ce n’est pas très commun de se faire tatouer le visage. Mais c’est joli. » Valentine ne savait pas trop quoi répondre à cela. Aussi elle lui offrit un simple « Merci. » en souriant.

Voyant que la jeune fille n’était pas très décidée à partir, la Magicienne se questionna un peu. « Tu veux que je lise le conte à voix haute ? » « Oh non, je ne vais pas restée très longtemps et… OH ! Regarde ! » Poussée par l’exclamation de la fillette, Valentine suivit vivement la direction vers laquelle cette dernière pointait son index. Là, deux magnifiques cygnes venaient de se poser sur la surface de l’eau calme. « Ma maman me dit souvent que voir un couple de cygne est un présage d’amour. » Valentine ria. Sa mère lui avait aussi dit autrefois. « Je suis certaine qu’elle a raison. » « Tu as un amoureux toi ? » Valentine rougit instantanément. « Euh… Non. Ça ne m’intéresse pas. » C’était une excuse. Bien sûr qu’elle était intéressée par l’amour. Son enfance avait été bercée par des contes de princes charmants après tout. Cependant, elle n’avait pas trouvé le temps de s’amouracher. Sa tête était tellement focalisée sur son objectif qu’elle ne regardait presque plus les gens qui l’entouraient.

« Oh… Alors tu ne voudras pas le cadeau que j’ai pour toi… » Valentine quitta les cygnes des yeux pour regarder la petite fille. Un sentiment curieux l’a prit alors. Elle avait la sensation que la fillette était devenue plus… âgée ? Était-ce possible ? Elle fronça les sourcils. Surement une illusion d’optique tout droit venue de la luminosité décroissante. « Un présent ? » La fille sourit. « Une bénédiction. » Oh. Ainsi, elle aussi s’était tournée vers cet art ? Valentine souriait. Elle, elle n’était capable que de faire de toutes petites bénédictions qui, pour la plus grande majorité, ne fonctionnaient même pas. Elle maitrisait encore très mal sa magie et, espérait grandement s’améliorer cette année pour pouvoir étudier au Palais de Coelya. Rapidement, elle se demanda si la jeune fille était plus douée qu’elle. Au vu de son jeune âge, elle pensait que ce n’était pas le cas. Pourtant, il pouvait s’agir d’une prodige... Il était évident que la petite Magicienne avait une certaine aura mais Valentine n’aurait su dire s’il s’agissait de charisme ou de magie.

« Merci beaucoup mais je ne pense pas avoir besoin d’une bénédiction. Peut-être serait-il préférable que d’autres profitent de ton talent ? » La blonde sourit doucement. Pourquoi semblait-elle de plus en plus mature à mesure que le soleil disparaissait ? « Je m’appelle Odette. » « Valentine. » Elles s’échangeaient un sourire. « Tu as une bonne âme Valentine. » Odette se leva gracieusement, semblant signifier qu’elle était sur le départ. Pourtant, au lieu de repartir vers le village, elle enfonça ses deux pieds dans l’eau et se retourna vers Valentine. « Je te fais donc une promesse... » Derrière Valentine, sur un sentier plus en amont, une roulotte passait. Le sourire de la jeune Odette s’agrandit.

« Sur le territoire, non loin d'ici,
Un jeune garçon maudit,
Pourra prendre son envol,
En revêtant le doux symbole,
Du puissant amour,
Quel qu’en soit le jour.
Et avec douceur,
Il trouvera le bonheur,
Dans les bras de l’aimée,
Qu’il finira par trouver. »

A mesure qu’elle prononçait ses mots, ses yeux devenaient totalement blancs. Cependant, ce n’était pas le seul changement que son corps subissait. Toute son apparence se modifiait. Sa peau et sa chevelure devenaient blanches comme l’ivoire. Des plumes apparaissaient ici et là pour totalement la recouvrir. Tandis qu’Odette s’enfonçait dans l’eau avec légèreté, un souffle de vent fit plisser les yeux de Valentine. Quand elle les rouvrit entièrement, la fille n’était plus. Seul un cygne la regardait un instant avant de prendre son envol. Que se passait-il ? Qu’avait-elle vu ? Alors s’était cela le changement d’apparence ? Valentine avait-elle abusée des contes pour aujourd’hui ?

Elle se sentait soudainement faible. Son cerveau n’arrivait pas à encaisser ce qu’il s’était passé. Le malaise vagal la menaçait plus puissamment à chaque seconde. Déjà sa vision se troublait et le bourdonnement dans ses oreilles s’intensifiait. C’était la première fois qu’elle voyait un tel changement d’apparence et… cela la troublait plus que ça ne devrait. Cette transformation avait provoqué tout un bouleversement émotionnel chez la rousse. L’émerveillement, et le sentiment d’avoir été… bafouée ? trompée ?... se disputaient le monopole de son humeur. Lequel de ses sentiments parviendraient à triompher ? Aucun. Le buste de la rousse tomba comme un poids mort sur l’herbe fraîche. Le livre de conte gisait sur le sol lui aussi. On aurait dit qu’elle s’était soudainement endormie mais, en réalité, en se faisant submerger par ses émotions, son cerveau avait simplement court-circuité. Il allait falloir qu’elle s’endurcisse car, la vie pouvait être surprenante parfois.

D’ailleurs, comment allait réagir ce garçon maudit en découvrant qu’il pouvait se transformer en cygne sans jamais en avoir appris le sort ?

Cadeau pour Icarus:

Crédit image :
1. Idq Baka    2. TiNy truc    3. Marta Nael


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Babelda
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Babelda
Lun 13 Avr 2020, 12:51


Images réalisées par Amelia Wilde

« Icarus, peux-tu me donner le Caxartos, s'il te plait ? » demanda le cartologue en pointant son doigt dans une direction vague. L'apprenti suivit l'index du regard. Il cligna plusieurs fois des yeux. Il n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être un carxa-machin-chose. Ce n'était pourtant pas une situation inhabituelle pour le garçon. Le vieux mage possédait une énorme collection d'objets farfelus, certains étrange voire dangereux, d'autres inutiles à l'aspect étrange... Parfois, on trouvait dans ces bibelots quelques antiques reliques qui se révélaient fort pratiques, capables d'arranger des situations à l'air désespéré. La plupart se révélait davantage décoratif. Fronçant les sourcils, le Vaughan se releva et se dirigea vers l'armoire qu'avait indiqué son mentor. « Le Carxa... » Il laissa le mot en suspens, scrutant les étagères. Peut-être trouverait-il soudainement une inspiration, dans un éclair de génie. "Mais oui bien sûr, le Carxa-bidule ! Forcément !" Il se berçait d'illusion. Cet espoir ne se réalisait jamais. « Le Caxartos. L'espèce de boussole carrée avec des tiroirs et plein de cadrans. » précisa le vieil homme en voyant l'hésitation de son disciple. Cette description fut enfin suffisante pour qu'Icarus trouve de quoi on lui parlait.  Avec des gestes précautionneux - il était maladroit et devait se concentrer pour ne pas manquer de faire tomber les objets trop lourds, comme celui-là - il transporta le cadran jusqu'à la table de son maître puis se retira pour reprendre l'étude de la carte sur laquelle il travaillait plus tôt.

Avant de s'y remettre, le mage bleu glissa cependant un regard par la fenêtre de la roulotte. Cette dernière était enchantée et se dirigeait toute seule, sans qu'aucun animal n'ait besoin de la remorquer. Elle obéissait aux désirs de son propriétaire et le conduisait là où il le voulait. Sans grande difficulté, le magicien reconnut les paysages familiers de son enfance. Ils étaient revenus sur les terres du Lac Bleu. Le territoire racial était absolument magnifique et bien peu étaient ceux à ne pas parvenir à en apprécier la beauté. Pourtant, le garçon aux cheveux châtain grimaça en passant une main derrière sa nuque. Il n'aimait pas retourner ici. Il savait que sa sœur pouvait s'y trouver et il craignait de la croiser ou que quelqu'un le reconnaisse et la prévienne. Il ne voulait pas la voir. Ou plutôt, il n'osait pas se l'autoriser. Il craignait trop de la blesser à nouveau. C'était pour cela qu'il avait quitté sa maison, abandonné sa famille : pour les protéger de sa malédiction. Or, il savait pertinemment que si Nymeria l’apercevait, elle ne le laisserait plus s'échapper. Elle était douce et calme en apparence mais lorsqu'elle avait quelque chose en tête, elle savait se montrer sacrément têtue.

Le ballottement de la roulotte s'arrêta. Surpris, Icarus releva la tête. « Nous sommes déjà arrivés ? » demanda-t-il, surpris. Balthazar esquissa un sourire. Il était toujours penché sur l'étrange instrument qu'il avait demandé. « Non. Mais je pense qu'il y a quelqu'un pour toi dehors. » Le mage fronça les sourcils, son cœur s'accélérant. Il ne l'avait tout de même pas piégé, si ? Le vieil homme essayait souvent de l'inciter à retourner auprès de sa famille, malgré ses refus à répétition. Il n'était pas prêt. Pas encore. Est-ce que le cartographe avait jugé qu'il était temps, ignorant son avis ? Paniqué, le garçon jeta un nouveau coup d’œil derrière le rideau de la fenêtre. Il lui fallut plusieurs secondes pour repérer la silhouette, étendue dans l'herbe prêt du lac. Son front se plissa plus encore. Il ne reconnaissait pas celle qui s'était assoupie. « Est-ce que je la connais ? » « Pas encore. Mais crois-moi, cette rencontre te fera du bien. » Le timide hésita un instant, restant immobile. Finalement, il soupira puis sortit de la roulotte. Les mains dans les poches, la tête rentrée dans les épaules, il rejoignit la belle endormie. Une fois arrivé à sa hauteur, il l'observa une seconde. « Elle dort... » murmura-t-il. Il se retourna pour rentrer mais remarqua que la porte - qu'il avait sciemment laissé ouverte – était close. Une façon de dire « Ne reviens pas avant d'avoir parlé à cette demoiselle. » Le jeune mage fronça les sourcils. Mal à l'aise, il croisa les bras sur son torse puis s'accroupit auprès de l'inconnue. Il lui fallut plusieurs longues respirations avant qu'il ose déposer une main sur son épaule pour la secouer doucement. « Mad-Mademoiselle ? Faites attention, vous allez attraper un coup de soleil... »




« C'est bientôt le bal, tu sais ? » demanda Balthazar avec un sourire en se tournant vers son protégé. « Mmh... » « As-tu déjà trouvé une cavalière ? » Icarus passa une main dans ses cheveux ébouriffés. « Je ne connais personne. Je crois que je vais simplement rester ici. » Cette réponse ne sembla pas plaire à l'homme. « Icarus, si tu veux pouvoir parcourir le monde et en découvrir les merveilles... Tu dois d'abord accepter de t'ouvrir aux gens. » Le garçon l'observa, placide. Il garda le silence. Ce qui fit soupirer le vieillard. « Et cette jeune fille que l'on a ramenée, la dernière fois ? Valentine, c'est ça ? » « Je ne veux pas la déranger. Et puis, elle a sans doute déjà trouvé quelqu'un. » Il l'avait trouvé jolie. Nul doute qu'un autre garçon s'était déjà empressé de lui proposer de venir à son bras. « Tu n'en sais rien. Tu n'as qu'à lui écrire une lettre pour le lui demander. Et puis, de toute façon, il faut lui rendre sa bague. » Se disant, le magicien déposa le bijou sur la table. C'était une bague discrète, en argent. Une pierre bleue y était incrustée.
Icarus a écrit:
« Chère Valentine,

J'ai entendu dire que le Bal du Cygne Bleu aurait bientôt lieu. Mon Maître et moi serons encore dans les parages. Accepterais-tu de m'y accompagner ?

Tu as perdu cette bague dans notre roulotte, lorsque nous t'avons raccompagné. J'espère que tu ne t'es pas trop inquiétée et que tu ne l'as pas cherché de partout.

J'espère que tu te sens mieux désormais.

Icarus. »

Le garçon relut sa missive. Il n'était pas doué pour écrire des lettres. Il n'était pas doué pour parler, tout simplement. Il espérait que cela lui conviendrait. Il glissa le ruban et le bijou.

Cadeau  :


Merci Kyra nastae

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