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 Quiproquo | Kaahl

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Lun 16 Mar 2020, 09:26



Provenance inconnue

Quiproquo

En duo avec Kaahl | Petit jeu entre amis | Saint-Valentin


Jeu de hasard : Kaahl embrasse Priam sur la bouche dans un bar à chats romantique avec plein de coussins et de plaids. Le bar à chats a été remplacé par un dîner romantique sur une péniche, parce que Kaahl est une flippette qui a peur des minous minous /sbam


Sceptelinôst attendait Priam. Priam attendait Sceptelinôst. Il devait s’y rendre dans les prochains jours, et cette idée seule suffisait à le réjouir. Territoire réprouvé. Racines. Familiarité. Confort. Irait-il voir son oncle ? La question demeurait en suspens, incapable de trouver une réponse dans le flot de pensées contradictoires qui traversait l’Ange. Sa famille lui manquait, mais n’aurait-il pas été idiot de mourir des mains de l’un de ses membres ? Il fallait tomber sur le bon jour et espérer que la vertu qui les habitait musèlerait le vice. Il y réfléchissait. Pour le moment, Avalon et son animation s’offraient à lui. Cette ville savait occuper tous les sens, au point qu’il était facile de s’y perdre – tant physiquement que mentalement. Parfois, il se demandait comment il faisait pour survivre sans perdre l’éclatante blancheur de ses ailes. Il avait plusieurs fois fait usage du Sanctuaire d’Ahena, tant pour s’apaiser que pour tempérer les ardeurs des Déchus, quelles qu’elles fussent. « Bêêê. » Le brun baissa les yeux sur le Wëltpuff aux cornes dorées. Il l’avait acquis suite à son aide apportée lors de la bataille contre les Ur’Welluffs, au Cœur Vert. Les fermiers, reconnaissants, en avaient offert à ceux qui leur avaient permis de préserver leurs cultures et leurs troupeaux de la rage des monstres. « Bêêê. » Avec fluidité, l’Ange quitta la selle fixée sur le dos de l’animal. Pour sa race, il était grand et porteur, ce qui en faisait une monture appréciable. Dès qu’il eût touché le sol, la bête s’inclina et commença à brouter l’herbe grasse. Priam flatta son flanc, puis laissa son regard glisser vers l’horizon. On lui avait vanté les mérites du Lagon. Espace aquatique aux couleurs aussi surprenantes que chatoyantes, il constituait un lieu de villégiature privilégié pour les Déchus. Nager parmi la faune et la flore luxuriante, bronzer sur les plages, admirer les profondeurs étincelantes, profiter d’une promenade en bateau… Convaincu par les langues qui ne tarissaient pas d’éloges quant à la beauté des lieux, l’Ange avait choisi cette dernière option. Son voyage lui faisait découvrir les fondements du tourisme : il jouait le jeu jusqu’au bout. Cela l’amusait, parce qu’à Lumnaar’Yuvon, on n’aurait pas eu idée de prendre un navire pour remonter une rivière dans le simple but d’admirer le paysage. C’était une activité passive et étrangement inutile, quand il y avait tant à faire ailleurs. Toutefois, cela le rendait curieux. Comment les gens passaient-ils le temps, plus ou moins coincés – les Ailés pouvaient toujours s’envoler – sur une embarcation avec des inconnus ? Il ne serait pas déçu.

« Personne ne vous accompagne, monsieur ? » - « Euh… non. » Il aurait pu ramener sa monture mais doutait de la légitimité de cette action. « Ah ! Bon, ne vous en faites pas, ce n’est rien de grave. Nous avons bien eu huit réservations, alors tout va bien. Qui sait ? Vous ferez peut-être une belle rencontre. » L’homme lui servit un sourire entendu. Puis, avant même que Priam eût pu prononcer le moindre mot, il reprit : « Suivez-moi, c’est par là. » Il quitta le ponton pour s’engager sur le pont. Naviguant entre les tables, les chaises, les coussins et quelques autres individus, il guida l’Ange jusqu’à une tablée qui lui fit écarquiller les yeux. « Voilà, prenez place, monsieur. Je reviens vers vous dans quelques minutes. Accompagné, sans doute… » Un nouveau sourire, équivoque, étendit ses lèvres, puis il tourna les talons pour retourner à son poste. Le fils de Réprouvés le suivit des yeux puis les baissa sur la table et sa décoration, qui ne laissait pas beaucoup de place à l’imagination. Il ne se rappelait pas d’avoir lu ça sur la brochure. Comment avait-il pu rater pareille information ? La bouche plissée, il s’assit sur l’une des chaises. Malgré son aspect commun, elle était étonnamment confortable. Il priait pour ne pas tomber sur une Déchue de la Luxure, parce qu’il ne doutait pas un seul instant que ce péché rendrait cette soirée éminemment plus compliquée. Le bateau se parait de couleurs associées à l’amour, les individus déjà présents ne pouvaient qu’être en couple au vu de leurs comportements, et un groupe de musiciens accordaient leurs instruments à quelques pas de lui. Vraiment, il ne se souvenait pas que le prospectus fît mention d’une soirée romantique et musicale. Et s’il s’était trompé d’embarcation ? Cette pensée s’évanouit lorsqu’il vit revenir l’employé, bel et bien accompagné d’une femme. Il ne la connaissait pas mais n’aurait jamais pu la manquer s’il l’avait croisée dans la rue. « Et voilà ! Je vous avais bien dit que je vous trouverai chaussure à votre pied ! » s’amusa l’homme vêtu de son uniforme de travail. « Madame, si vous voulez bien vous asseoir. Je reviens vers vous dans quelques instants. En attendant, je vous laisse faire connaissance. » Et il s’éclipsa rapidement. Priam regarda l’étrangère, fit une moue, puis lâcha : « Bonsoir. P… Vrael. » Il avait failli donner son prénom. Le premier qui lui était venu en tête était celui de son père.



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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 19 Mar 2020, 23:35



« C’est que t’as des muscles ! » Thomas m'observait. Au commentaire, je restai silencieux. Il le savait, il ne disait ça que pour tester la Colère qui brûlait à l’intérieur de moi, comme à chaque fois qu’il décrétait qu’en tant que femme, j’avais un comportement inélégant. Il m’avait comparé plus d’une fois à une poissonnière de Sceptelinôst, de celles qui bouclaient les fins de mois en transportant des caisses, trop lourdes pour elles, des docks aux navires et des navires aux docks. J’avais envie de reprendre une apparence masculine mais ça lui aurait fait bien trop plaisir. J’éprouvais pour lui un sentiment ambivalent que j’avais décidé d’ignorer. Il aimait me les briser et je le lui rendais bien. Lorsqu’il m’avait annoncé, quelques jours auparavant, qu’il avait pris l’initiative de me réserver une place sur l’un de ces horribles bateaux romantiques à en mourir, la Rage avait ressurgi. Je m’étais levé dans la précipitation avant d’être stoppé dans mon élan par un bruit assourdissant : celui de mon front contre une surface invisible. Il avait alors déclaré, fier comme un coq : « Création du métal, contrôle du métal et sort d’invisibilité, un trio gagnant contre les greluches dans ton genre. » Certes. La Bague me rendait bien plus stupide qu’à l’accoutumé. C’était un fait et je redoutais de plus en plus la possibilité que ça devienne permanent. Après ce mauvais coup sur la tête, que j’aurais évité sans aucun souci en étant Sorcier, j’avais eu quelques jours pour me soigner et me faire à l’idée que j’allais devoir m’emmerder sur ce navire, au milieu de couples tous aussi exaspérants les uns que les autres. Thomas avait beau avancé que cela me ferait le plus grand bien de me sortir Adam de la tête, je décelais sans mal la malice dans ses intentions. Un jour, excédé, j’avais fini par lui avancer qu’il pourrait peut-être mettre la main à la pâte au lieu de m’envoyer au Lagon. « Pas avec mes élèves. » Il avait raison. Il aurait eu quelques surprises. Si quelque chose ne changeait pas, Bague ou non, c’était ma volonté de soumettre l’autre. En tant que Déchu, il me semblait que la violence ressortît bien davantage. Ce qui était déjà dangereux de base, prenait alors un caractère potentiellement mortel. J’étais bien plus méticuleux en tant que Mage Noir. Colérique, il se pouvait que je serre un peu trop.

À présent que j'étais en robe, les cuisses de chaque côté du dossier de la chaise, Thomas me fixait. Son commentaire avait fusé quelques secondes plus tôt et je n’avais pas répondu tout de suite, essayant de tempérer mon caractère. C’était dur. Je fumais, ce qui n’aurait pas été acceptable si j’avais été dans mon état normal. « J’ai des muscles et si tu me forces à porter ces chaussures, je vais m’en servir pour te claquer la gueule. » « Cette répartie est digne d’une dinde… Je suis sûr que tu peux mieux faire. » La Colère était toujours là et, heureusement ou malheureusement, je l’ignorais, mon mentor était un homme qui me dépassait dans plusieurs domaines, si bien que, jusqu’ici, toutes mes tentatives de meurtre avaient lamentablement échoué. Lorsque je retirais la Bague, je me rendais compte sans problème de l’utilité de celui chez qui je vivais. Quand je la remettais, j’avais envie de l’assassiner à chaque boutade, à chaque rire déplacé, à chaque refus. « J’ai pas envie ! » grognai-je, soudainement excédé. Je me levai, envoyai mon pied dans la chaise qui s’écrasa par terre et se brisa. « J’y vais ! » « Enfin ! Je commençais à en avoir marre de t’avoir dans les pattes. » « Le sentiment est partagé. » Dire que cet homme m’avait vu totalement défoncé. Je l’avais tellement été que j’avais éclaté de rire de longues minutes, jusqu’à en avoir mal au ventre, avant de commencer à philosopher sur le sens de la vie dans de longs monologues incompréhensibles, ponctués, toutes les trente secondes de « Tu comprends ? » frénétiques. Finalement, il avait dû me ramasser, à moitié conscient, et me porter jusqu’à mon lit. Là, il s’était rendu compte qu’il manquait une grosse partie de la toiture et avait dû me redescendre jusqu’au sien. Il avait dormi sur le vieux canapé et avait dû se relever quelques temps après pour me ramasser de nouveau, puisque j’avais alors tenté de m’enfuir par un champ. Il avait dû me laver les pieds, ces derniers étant couverts de boue, et avait finalement décidé que le mieux était de dormir à côté de moi pour éviter que ça ne se reproduise. Thomas était patient.

Arrivé à l’embarcation, mes chaussures tenues entre deux doigts, les pieds nus, un homme vint me chercher, exigeant d’un même temps que je me chausse. « Non. » dis-je simplement, en fronçant les sourcils. Je n’eus pas à batailler. Quelques secondes plus tard, je me retrouvai, en robe de soirée, en présence d’un brun à l’allure douteuse. Je souris, m’assis et lâchai mollement mes chaussures après avoir tendu le bras sur le côté, pendant qu’il se présentait. Je les fixai heurter le sol avec une certaine satisfaction puis penchai un peu la tête en arrière tout en le regardant. Un petit temps passa avant que je ne place mon avant-bras sur la table, d’une façon détendue qui contrastait totalement avec l’ambiance de l’endroit. Normalement, j’étais un caméléon. Je me fondais dans la masse et observais afin d’adopter les comportements socialement acceptables et encensés. Avec la Bague, je refusais les mœurs établies et l’ordre. Pire, j’agissais à leur encontre juste par principe, par défi, par envie d’aller à contre-courant et d’être insupportable, pour qu’on me déteste et qu’on me juge. Fatalement, une remarque finissait par arriver et devenait l’excuse parfaite pour justifier mon comportement violent. Mon coude ne tarda pas à rejoindre la nappe. J’appuyai mon menton sur mon poing fermé et me mis à observer Vrael. J’aurais pu savoir qu’il mentait facilement sans cette Colère qui bourdonnait en moi et qui anesthésiait mon cerveau. Je ne relevai pas le ton des fourbes. Je ne me servis pas non plus de ma magie pour vérifier l’information. Je n’en avais sérieusement rien à faire qu’il soit Vrael, Isley ou la prêtresse d’Ethelba. Tout ce qui m’importait était cette situation merdique dans laquelle j’étais. Toujours une femme, d’ailleurs, même si ça ne me dérangeait pas vraiment. J’avais simplement du mal lorsque l’on m’appelait Madame. L’effet était étrange et se traduisait par un temps de réaction plutôt long pendant lequel il me fallait comprendre que c’était à moi que l’on parlât. « Ouais. Bonsoir. » finis-je par lâcher. Il fallait que j’essaye de contenir la Colère, sinon je n’avancerais pas. Si je n’avançais pas, je ne pourrais pas muer et si je ne muais pas, je finirais par mourir. Le plus drôle c’est que je m’en foutais au fond. « T’as qu’à m’appeler comme t’as envie, le barbu. » Je souris, la tête un peu penchée en avant cette fois, les pupilles relevées pour pouvoir le regarder. « Prends-le comme tu veux mais t’as pas l’air d’un type qui aime ce genre de soirées romantiques, je me trompe ? » J’avais très envie de mettre le feu à l’endroit. « On pourrait s’amuser un peu tous les deux. » En d'autres termes : s’amuser au détriment d’autrui.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 22 Mar 2020, 15:54



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En duo avec Kaahl | Petit jeu entre amis | Saint-Valentin



La robe de soirée prune contrastait avec l’attitude de la femme. Avachie, bras sur la table, regard revêche ; elle massacrait toute l’élégance que le vêtement tentait désespérément de lui apporter. Les battements précipités de son cœur passés, Priam ne put empêcher un sourire amusé de courir sur ses lèvres, qui chassa définitivement le stress qu’il s’était infligé en commençant à prononcer son véritable prénom. Lui, au moins, ne cachait pas son allure naturelle derrière une tenue pompeuse. Il portait un pantalon et une chemise bruns, probablement maculés de poils de Wëltpuff par endroit, et ses bottes crottées témoignaient de ses pérégrinations à travers la campagne avalonnienne. Ce qu’il y avait de rassurant, aussi, c’était qu’il était quasiment certain qu’il ne s’agissait pas d’une Déchue de la Luxure. Elle n’était ni lascive ni aguicheuse. Rien ne garantissait qu’elle ne fût pas étreinte par ce péché-ci aussi, mais ce serait toujours dans une moindre mesure. L’Ange l’étudiait, pensif. Peut-être même qu’elle n’était pas une Pécheresse du tout. Ce n’était pas à exclure. Tenue ainsi, elle lui faisait plutôt penser à une Réprouvée, à vrai dire. Elle lui rappelait même un peu Za, pour être tout à fait honnête. Cette façon de se moquer complètement de ce qu’il lui racontait, sans doute. « S’amuser ? » Le fils de Bipolaires se redressa et se recala dans sa chaise. « Non. » répondit-il dans un sourire. « Je pense plutôt qu’on va se faire chier bien comme il faut pendant quelques heures, non ? » Quoi que, avec un peu de chance, ils arriveraient peut-être à s’échapper dans moins d’une heure. Sinon, tant pis. Il avait l’habitude de patienter : il n’aurait qu’à s’imaginer qu’il faisait paître son troupeau. L’inconnue ne ressemblait pas vraiment à une chèvre, mais elle avait l’air d’avoir un caractère de bouc. Ça ferait l’affaire. Il aurait tout le loisir de réfléchir à un prénom qui lui siérait bien.

Le serveur revint, deux flûtes d’un breuvage rose et pétillant posées sur un plateau. « Champagne rose, ou champagne des amoureux, comme j’aime l’appeler ! » Priam haussa des sourcils exaspérés et retint un grognement. Un peu plus et il aurait simplement été aussi ridicule que ces imbéciles de Magiciens avec leurs saloperies de rubans et tout le reste. L’employé ne se démonta pas le moins du monde : il plaça une coupe devant chacun des protagonistes, avant d’arranger la bouteille dans un seau de glace pilée. « Je vous apporte les entrées dès qu’elles seront prêtes. » L’Ange le regarda s’éloigner, puis reporta son attention sur la jeune femme. Ses iris tombèrent sur les coupes de champagne. « Non, effectivement, les coupes de champagne rose, les petits cœurs en mousse et tout ce bordel, c’est pas mon truc. » Au moins, depuis qu’il vivait aux Jardins, il avait pu boire de cet alcool. Ça lui éviterait de grimacer dès la première gorgée. « Je crois que j’ai mal lu le prospectus. Un peu con comme erreur, mais bon, ça m’apprendra. » A la différence des insurgés, Priam ne dépensait pas inutilement son énergie. Quand il ne pouvait pas se défaire d’une situation, il essayait de la prendre avec recul et philosophie – si elle n’impactait pas trop ceux qu’il aimait ou sa propre personne. Ce n’était pas toujours aisé, mais c’était facilité par son caractère calme, qui frisait parfois l’indifférence indécente. Il se pencha un peu, posant ses avant-bras croisés sur le bord de la table. Il dévisagea la femme. « T’as l’air tendue comme une bicorne en chaleur. » Lui-même essayait de détendre un peu l’atmosphère, par quelques vannes qu’il voulait légères. Elle avait l’air crispée, et l’aura qu’elle dégageait ne lui donnait pas tellement envie de la voir éclater de rage. Les muscles de ses bras ne suscitaient pas plus ce désir. Sagement assise en face de lui, c’était très bien. Il lui sourit. « Tu me fais penser à quelqu’un que je connais. » Vraiment, plus il la regardait, plus l’orage dans ses prunelles ramenait à sa mémoire les colères de Za. « Elle s’énerve pour rien, elle m’écoute jamais et elle a envie de me péter la gueule à peu près toutes les deux minutes, je dirais. » Il fallait croire que passer du temps avec Nalim lui réussissait. Il devenait presque aussi bavard que lui. « Remarque, si tu pètes un scandale, on pourra peut-être s’évader de cet endroit avant la fin du dîner. Et si je saute dans l’eau, je pourrai peut-être en sortir sans trop de dommages. » avança-t-il, espiègle. C’était une idée comme une autre, à tester.



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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Sam 04 Avr 2020, 21:20



Quand j’entendis la réponse négative, mes yeux se plissèrent. Il n’avait pas l’air trop stupide, cet homme, alors pourquoi n’avait-il pas compris ce que je voulais faire ? S’amuser au détriment des autres, faire passer l’ennui en se moquant de ces idiots au romantisme niais au possible, envoyer des petits pois discrètement sur leur visage en détournant prestement le regard ou en continuant une conversation factice comme si de rien n’était, non ? Effectivement, s’il ne saisissait pas mes allusions, nous allions nous ennuyer. Pour couronner le tout, l’espèce de laquais revint pour nous proposer du champagne rose. Heureusement, il laissa la bouteille. Alors que l’autre essayait de faire la conversation, je pris le verre et bus d’une traite. Ce n’était pas mauvais, finalement, même si ça n’avait rien à voir avec le savoir-faire des Sorciers. « T’es un Réprouvé ? » finis-je par demander. Pas que le reste m’ennuyais mais si je ne parlais pas, j’allais finir par boire à la bouteille. « Personne ne parle des bicornes à part les Réprouvés. Ça me rappelle un élève de Basphel, quand j’y étudiais. » D’ailleurs… Je pris le champagne et me versai un nouveau verre. « C’était un Bipolaire, justement, l’un des seuls à y étudier. Il faut dire qu’ils ne sont pas faits pour les études. » Vlam. « Il venait de Stenfek mais ses ancêtres avaient vécu à Bouton d’Or un certain temps. Il n’arrêtait pas de parler de bicornes et de cerfeuils, même s’il n’en avait jamais vu. C’est culturel, faut croire. » Je souris, bus d’une traite. « Le seul problème, maintenant, si tu veux mon avis, c’est que les lignes ne sont plus très claires… » Mais dans quoi est-ce que je m’embarquais au juste ? « Les Réprouvés engendrent des Anges et des Démons… » Je me sentais glisser sur une mauvaise pente. « Ça doit tellement les agacer… Être obligé de tuer d’autres races pour voir naître d’autres Réprouvés. Et encore… Il paraît que ceux-là ne sont pas aussi bien bâtis que leurs pairs. Je ne vois pas comment on peut survivre comme ça. » La pente de la non-réflexion. Je lançais simplement des idées à la volée, infondées, provocantes, juste par plaisir de le faire. « Si j’étais un Réprouvé, je ne sais pas trop ce que j’aimerais avoir entre un Ange et un Démon. D’un côté t’as les coincés et de l’autre les débiles. » Je me resservis. « Je préfère les Anges. Les Démons c’est tellement… hideux et inutile. Heureusement qu’il n’y en a presque plus. Ça ne manquera à personne. » Au sommet de ma splendeur. « Je connais une Ange… On ne dirait pas comme ça mais elle est… » Je m’arrêtai un instant. « Je l’aime assez et, pourtant, elle ressemble vraiment à une Réprouvée. C’est le genre à pleurer comme une petite fille fragile et, cinq minutes après, à te lancer un regard défiant qui te fait comprendre que si t’approches, elle va te péter les dents. Ça me donne envie de l’attacher et de lui fourrer ma langue dans la bouche pour lui faire passer l’envie de me chercher. » Je bus et souris. « Tu devrais boire. Si tu ne bois pas, on va vraiment se faire chier. Je suis sûr que t’as pas envie de devoir me tenir les cheveux quand je vomirai. D’ailleurs, si je vomis sur l’un des ces cons, ne me retiens pas surtout. Si on pouvait être deux, ça serait encore mieux. » Je ricanai et le regardai.

« Cette fille… Tu l’aimes bien, hein ? » C’était assez clair. « Je note que t’aimes bien les femmes qui veulent te péter la gueule, qui s’énervent pour rien et qui ne t’écoutent pas. Tu ne dois pas être très net mais ça passe parce que si je te la rappelle, ça veut dire que tu m’aimes bien, non ? » Mon sourire s’agrandit. Je regardai soudainement autour de nous. « Il va la ramener sa salade de soja ce bouffon ou je vais devoir aller la chercher ? » Ça commençait à m’énerver. « Et une deuxième bouteille, ça ne serait pas de trop ! » Je reportai mon attention sur lui. Peut-être devrais-je essayer de me faire pousser la barbe un de ces quatre ? Pas sous cette forme, sinon ça serait étrange, mais en tant qu’homme. « Fais attention Vrael, je ne suis pas une bonne fréquentation. J’ai détruit la maison d’un homme y a pas longtemps. Ce crétin n’a pas daigné se pointer alors que j’avais cuisiné pour lui. Du coup j’ai fini dans le lit d’un… sac. » Je me reculai sur ma chaise et croisai les bras. « Crétin dégueulasse. » Je soufflai vers le haut, ce qui poussa l’une de mes mèches de cheveux en l’air avant qu’elle ne s’abatte sur mon visage. « Merde. »

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Priam et Laëth
Dim 05 Avr 2020, 21:40



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En duo avec Kaahl | Petit jeu entre amis | Saint-Valentin



Peut-être devrait-il lui éclater la tête contre la table, malgré tout ? Sa prestance brute et sa carrure tendaient à l’en dissuader mais, plus elle parlait, plus il avait envie d’écraser son nez contre la nappe. Elle était bien décorée, mais il manquait tout de même quelques taches de sang pour que le Réprouvé qui somnolait en lui fût pleinement satisfait de la mise en scène. « Hein-hein. » fit-il, les traits lisses mais le regard charbonneux. Il n’avait pas entendu un discours si raciste depuis un long moment. Les Anges travaillaient à accepter les enfants des Bipolaires, les Magiciens étaient plutôt très tolérants – quelques cas faisaient exception – et les Humains en trop petit nombre pour oser employer un ton si méprisant – si tant était qu’ils éprouvaient le même sentiment de rejet que la greluche qui lui faisait face. Les Réprouvés, tous de gros rustres imbéciles, incapables d’apprendre à lire ou à compter et encore moins digne de toute stratégie politique ou militaire. Des bêtes sans la toison, les griffes et les crocs assortis. Priam se faisait violence pour rester calme. « Non, ça ira, tu peux garder ton avis pour toi. » Mais elle ne l’écoutait pas – évidemment. Il glissa ses mains sous la table et serra ses poings autour du tissu de son pantalon. Nous y voilà, les Anges et les Démons. Les coincés et les débiles. Les dents serrées, il réunissait tous ses efforts dans cette épreuve. Il aurait pu lui rire au nez. Il aurait pu, mais c’était suffisamment difficile d’être une Aile Blanche à moitié rouge pour qu’on ne lui martelât pas en plus à quel point les uns étaient ennuyeux et les autres abrutis – il ne se sentait ni chiant ni stupide, et son avis demeurait le même pour les autres enfants de Réprouvés qu’il connaissait. Mais c’était une question d’Orgueil. Ce qui lui était le plus insupportable, c’était de l’entendre proférer avec tant de condescendance à l’encontre de l’univers et des personnes qu’il chérissait le plus au monde. Quoiqu’il fût plus concentré sur le fait de demeurer en maîtrise de lui-même que sur les détails qui émaillaient les paroles de la femme, l’un d’entre eux fit tressaillir ses sourcils. Comment ça, « heureusement qu’il n’y en a presque plus » ? Qu’est-ce qu’elle racontait, cette conne ? Elle fabulait, en plus ? Elle se foutait de sa gueule ? C’était quoi, son problème ? Elle se faisait chier au point de vouloir manger son poing avant même d’avoir goûté à l’entrée ? Très bien. Il connaissait une solution très simple à son dilemme : en tant qu’Ange, la frapper relevait de la plus grande idiotie. Ce serait céder à la Colère. En revanche, en tant que Réprouvé… Il avait sorti la bague de sa poche et la faisait tourner entre ses doigts. Est-ce que ce serait très malin ? Non. Mais il fallait bien apprendre à maîtriser cet artefact. Quel meilleur moment que celui-ci, qui mettait si bien ses nerfs à vif ? Il l’enfila. C’était elle qu’il allait faire pleurer comme une petite fille fragile, tiens. « Ben elle devrait peut-être te les péter, tes dents. » Comme ça, elle dirait moins de conneries. « Ou t’as qu’à vraiment l’emballer et la baiser, il paraît que le sexe, ça apaise les tensions. » Faites l’amour, pas la guerre. C’était bien cela, le dicton, non ? Sans se faire prier, Priam attrapa la bouteille. Si elle vomissait, il ne lui tiendrait pas les cheveux. Il s’appliquerait à bien lui coller la tête dans sa merde. Peut-être même qu’il la lui ferait bouffer. Et si elle rejetait ses entrailles sur quelqu’un, il ferait en sorte que l’inverse se réalisât aussi. Il n’avait pas l’intention de se joindre à elle. Il était un Réprouvé. Il tenait l’alcool – pas du tout. Ça ne te regarde pas, aurait-il aimé ronchonner. Il se retint uniquement parce qu’il n’avait pas envie qu’elle se mît à théoriser plus amplement sur Za et lui. De sa main libre, il avait attrapé le bord de sa chaise et serrait. Il avait envie de l’assommer avec la bouteille. Fort heureusement pour elle – et pour lui, même s’il ne pensait plus du tout à son aura et à sa musculature –, sa réflexion sur le serveur détourna son ire de sa personne. « Hum. » se contenta-t-il de répondre. Pas une bonne fréquentation. Rien à foutre, il les collectionnait. Détruit la maison d’un homme ? Il avait entendu parler de cette histoire. Rien à foutre non plus, son instinct de survie s’était barré au profit de sa nature réprouvée. Peut-être qu’ils étaient vraiment des bourrins irréfléchis, en fin de compte.

Comme s’il avait entendu sa remarque, l’employé revint avec deux assiettes, tout sourire. Il les déposa devant eux. Alors qu’il entamait un descriptif ennuyeux au possible – de toute façon, tout le monde s’en fichait –, Priam porta le goulot du champagne à ses lèvres et se mit à vider le reste de la bouteille d’une traite. Le serveur posa de grands yeux écarquillés sur lui. « Mais… Monsieur… Monsieur ! Qu’est-ce que vous faites ? Arrêtez, je vous prie, on ne fait pas ça dans les restaurants ! Pas ici, en tout cas, je, enfin. Mais vous êtes d’une impolitesse ! Comment voulez-vous que madame… » Allait-il se taire ? Non. Très bien. Il allait en prendre un pour taper sur l’autre. Oui. Excellente idée. Ils étaient aussi insupportables l’un que l’autre, et s’il pouvait les buter tous les deux ce soir, sa nuit serait parfaite. Il ne lui en fallut guère plus pour se décider. Il se leva et balança le champagne dans la rivière – sans aucune considération pour la pollution, les poissons et tout ce qui pouvait vivoter là-dedans. Comme il s’approchait du serveur, il plaqua une main à l’arrière de son crâne, lâcha un « oh, ta gueule » pour contrer ses jérémiades, et le frappa contre la brune. Il tomba dans un choc sourd. Puis, le brun attrapa celle-ci par la gorge et serra. Penché au-dessus d’elle, il la menaça : « Je devrais peut-être t’ouvrir les tripes pour en faire sortir un Kiir’Sahqon. Ça me pose aucun souci de tuer quelqu’un d’une autre race pour ça. Il paraît que plus l’ennemi en face est con, plus le bébé est fort. » Il aurait peut-être mieux fait de rester un Ange. Ça lui aurait évité de se rendre compte de la vanité de ses aptitudes en termes de combat. « Ou alors je te balance dans le fleuve, comme ça j’aurai pas à repenser à ta sale gueule de raciste quand je regarderai le gosse. » Traiter les autres de raciste quand on était un Réprouvé, c’était un peu l’hôpital qui se moquait de la charité. Cependant, il n’était pas à une preuve de mauvaise foi près. Ou peut-être restait-il un morceau d’Ange, terré sous la rusticité et la violence, que l’injustice répugnait ? Les clients s’étaient ratatinés dans leurs chaises. Un silence de mort planait. Un sourire carnassier déchira les lèvres du Bipolaire. « Ou on bute les autres ensemble, ça nous détendra peut-être tous les deux. »



Message III – 1189 mots

Alors j'aimerais éviter qu'il meure parce qu'il a pas encore l'éternité du Phénix et que malgré les apparences, je tiens à ce perso, mais si aucune alternative ne convient au tien, n'hésite pas à le balancer dans la rivière ou à l'amocher sérieusement /sbam #RIPmachrono




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Kaahl Paiberym
Dim 12 Avr 2020, 20:56



Mes yeux se tournèrent vers le serveur. Ne pouvait-on donc pas le faire taire ? J’allais m’en charger si personne ne se dévouait. Heureusement, Vrael sembla être du même avis. Je n’avais pas noté son hostilité à mon égard jusqu’à ce qu’il ne l’exprime, après avoir assommé l’homme contre moi. Il ne m’avait pas fait mal. Son crâne de piaf n’avait rien de solide. Il gisait à présent par terre, aux pieds de mon faux rancard. Je ricanai, avant de lancer un regard assombri à celui qui, visiblement, était un Réprouvé, un Réprouvé susceptible. Le problème c’est que je l’étais aussi, susceptible et à cran, et que s’il pensait que j’étais apte à arrêter la Colère qui commençait à couler de nouveau dans mes veines, il se trompait lourdement. Mon cou pris entre ses doigts serré me parut n’être qu’un détail. Je le fixai. Ma lèvre supérieure trembla doucement et un rictus provoquant finit par y apparaître, relayé par mes yeux qui l’observaient avec une lueur d’excitation. Au fur et à mesure qu’il parlait, mon rictus s’élargissait en un sourire terriblement effronté et agressif. J’aurais pu lui dire quelques mots, lui faire comprendre que j’allais réfléchir à ses propositions mais, avec la Bague, je n’étais pas de ceux à proposer des solutions rationnelles. Je me fichais complètement que les choses dérapent, au contraire, je n’attendais que ça. Je voulais du sang, du cul et des cris. Je cherchais la destruction, voire l’autodestruction. Vivement, mes mains se refermèrent sur ses épaules et j’envoyai mon genou droit sur son entre-jambe violemment, avant de le pousser dans l’objectif de le voir s’écraser comme une merde au sol. Pas désolé.

Mon regard remonta vers l’assistance. « Quoi ?! » crachai-je, avec une voix rauque et enraillée. Il fallait peut-être que je me calme sur certaines substances, ou que j’arrête de crier dès que l’occasion s’en présentait. Le souci c’est que j’aimais ça. Je voulais descendre en Enfer, flirter avec mes propres limites, les trouver et les exploser. Qu’allais-je faire de Vrael ? Je m’en occuperais plus tard. « Je vous laisse cinq minutes pour enlever vos vêtements et pour sauter dans l’eau. Vous allez nager jusqu’à la rive et m’oublier, sinon je viendrais vous chercher par le cul chez vous et je vous arracherai les yeux. Compris ? » Comme aucun ne bougeait, je me dis qu’il était peut-être temps d’être plus clair. Malheureusement, les Sorciers n’étaient pas plus intelligents que cette bande de dégénérés. Il fallait souvent faire un exemple pour que leurs neurones arrivassent à faire quelques connexions entre eux. Tout le monde n’avait pas des synapses fonctionnelles ni l’intelligence nécessaire pour comprendre qu’une menace pouvait avoir des conséquences, avant de voir arriver ces dernières. Je pris un homme au hasard et m’armai du premier couvert venu, un couteau, avant de le poser sur son cou. « Déshabille-toi, j’ai dit. » Pour être plus convaincant, j’appuyai le métal contre sa peau, ce qui fit perler une goutte de sang qui tacha ses vêtements de soirée. Il ne résista pas longtemps. Je m’écartai de lui et lançai à la ronde. « Bien, vous n’avez plus que trois minutes. Si vous êtes encore là à la fin du décompte, je vous tue tous, même toi la grosse. » dis-je, avec amusement, en posant mes yeux sur une femme d’une corpulence si problématique et morbide qu’il était certain qu’elle ne fût pas une Déchue. Quand on avait le choix, on ne se promenait pas avec un corps comme celui-ci. Le tact ? Quel tact ? Espèce en voie d’extinction chez moi, comme la réflexion.

Une fois que tous les gêneurs furent hors de ma vue, j’en avais d’ailleurs aidé certains à aller plus vite tellement ma patience laissait à désirer, je m’appuyai sur un pylône. Je croisai les bras pour regarder Vrael. « Je vais te donner le choix. » commençai-je, en le fixant de ce même air conflictuel que j’avais déjà pris plus tôt. « Uniquement parce que t’es pas trop mal et que j’ai envie d’oublier le sac. » Je bougeai et pris une bouteille sur l’une des tables à présent délaissée. Je bus au goulot. « Soit on se bat, soit on couche. » dis-je en lui envoyant la bouteille de façon qu’il pût faire de même. « Si on se bat, celui qui gagne peut faire ce qu’il veut avec l’autre pour la nuit. Autant préciser que, dans les deux cas, tu vas te faire baiser. » Je ricanai en délogeant une autre bouteille d’un seau de glace. Je bus, encore. « Sinon, tu peux te mettre à genoux pour t’excuser. J’aimerais bien voir ta fierté de Réprouvé en prendre un coup. Après, on pourra peut-être discuter et continuer de boire tous les deux. T’as peut-être pas pigé mais j’aime bien les Bipolaires. Au moins, avec eux, on peut espérer faire la fête comme il faut. Je préfère traîner avec des imbéciles qui savent s’amuser qu’avec des gens qui ramènent leur science, au cas où. »

827 mots

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 25 Avr 2020, 09:43



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Son entrejambe irradia tant de douleur que, aidé par la poussée de la femme, il s’effondra à terre, sur le côté, ses deux mains pressées contre son intimité massacrée. Un souffle saccadé secouait sa cage thoracique et des pigments de souffrance bouchaient sa vue. En réalité, tous ses sens palissaient face à l’acuité de sa peine. Il se fichait bien des regards surpris, moqueurs ou terrifiés des clients, tout comme il se moquait des cris et des menaces de la femme qui l’avait jeté au sol. On avait déjà tenté de lui broyer les testicules, mais jamais avec un taux de réussite et une puissance tels. Il roula sur l’autre tranche, les genoux repliés. Maintenir son apparence factice lui coûta : la magie tressauta avant de se stabiliser à nouveau. Laëth, quand ils se disputaient, finissait toujours par viser cet endroit-là, parce que généralement, cela lui permettait non seulement de prendre le temps de s’échapper à l’autre bout de la ferme pour éviter des représailles, mais en plus, elle pouvait ainsi avoir le dernier mot – ce qu’elle ne négligeait que rarement. Des larmes piquantes brûlaient ses rétines. « Egor, gedhor… » Les Réprouvés aimaient bien viser cet endroit-là, parce que tous les coups étaient permis, et que celui-ci avait l’avantage de faire facilement mouche. « Zirkoniis ! Eirik ! » Toutefois, dans la plupart des cas, Priam s’en était relativement bien tiré. C’était douloureux, mais pas insurmontable. « Rohvul… » Le coup qu’elle lui avait mis l’avait ébranlé. Elle l’avait défoncé, littéralement. « Lahriz, vahrja, foder… » Arriverait-il à marcher, dans cinq minutes ? Une heure ? Deux semaines ? Plus jamais ? « Rahjiin, lektyhriin… Luder ! » Des insultes toutes plus fleuries les unes que les autres franchissaient ses lèvres, tantôt grommelées, tantôt grognées, parfois criées, râlées ou même gémies. Un coup de magie blanche aurait permis de soulager la pénibilité, mais pour cela, il aurait fallu qu’il retirât la bague. Surtout, il aurait fallu qu’il y pensât. Il ne pensait à rien d’autre qu’à la douleur qui lui crispait tout le bas-ventre. Et à la tête de cette femme au bout d’une pique – quoique les effets de son attaque lui faisaient progressivement revoir ses pulsions hâtives. Il ne la reprendrait probablement plus par la gorge : sa prestance ne mentait pas, elle était beaucoup plus forte que lui. Le faux Réprouvé essuya aussi dignement et virilement que possible les larmes qui avaient fini par rouler sur ses joues. Il se retourna brutalement en comprenant qu’elle s’adressait enfin à lui.

Hors de question de rester sur le flanc comme une proie abattue. Au prix d’un immense effort, il se redressa, assis. Il desserra la pression qu’il exerçait sur son entre-jambe, sans pour autant la lâcher complètement – on ne sait jamais, ça aurait pu tomber en pièces détachées. Il darda sur la femme un regard noir, saturé de fiel et de haine, avec cette touche de respect qui ne faisait qu’alimenter sa colère. Il tremblait de rage. S’il avait pu se servir de son anatomie d’homme, il l’aurait éclatée. Puis, il l’aurait écartelée. Lentement, pour qu’elle hurlât de douleur. Ou très vite, pour qu’elle se tût à tout jamais. Il n’en avait aucune idée et ça n’avait pas beaucoup d’importance puisqu’il n’était pas en mesure de le faire. Il n’y avait plus grand-chose d’angélique en lui, sinon cette moitié imposée aux Bipolaires. Le vrai Ange, celui qui dominait d’habitude, avait été envoyé paître avec ses bêtes. A grande peine, mais pour l’honneur, Priam s’appuya sur ses bras et se releva. La douleur persistait mais s’atténuait de plus en plus. Sans relever ses paroles, il attrapa la bouteille au vol et imita la Déchue. Le champagne coula comme un baume dans son gosier. Pour tous ceux qui le connaissaient, il était évident qu’il allait finir raide mort dans un caniveau. Il n’y songeait même pas. Il recula et se laissa tomber sur une banquette. Il écarta ses bras pour les étendre sur le dessus du dossier et fixa la brune, la tête inclinée vers l’avant.

Lorsqu’elle eut fini son petit discours, il y eut un silence. Puis, un gloussement résonna entre les cordes vocales du berger. Il se mua en un ricanement sec, puis un rire gras. Il renversa la tête en arrière. Des larmes d’amusement perlèrent aux coins de ses yeux, puis dévalèrent ses tempes, jusqu’à la base de ses cheveux. Elles se noyèrent dedans. Portant la bouteille à ses lèvres, sans discontinuer de rire, il prit quelques fines gorgées dans l’espoir de se calmer. Il en avala une à moitié de travers, ce qui le fit tousser et d’autant plus rigoler. Il frappa de son poing son torse, à la base de la gorge. Il lui fallut encore quelques secondes pour se calmer tout à fait. « T’es femme d’affaires, toi, non ? » apostropha-t-il l’inconnue. « Ou tu m’as peut-être juste pris pour un gros con. » Ce qui n’était pas à exclure compte tenu de son comportement – il en avait conscience. La réputation des Réprouvés, qu’elle avait dépeinte plus tôt, n’encourageait pas non plus à le considérer autrement. « Ça m’étonnerait pas vu la façon dont tu crachais sur mon peuple y’a dix minutes. Génial que tu avoues bien nous aimer. T’es peut-être un peu bipolaire sur les bords, finalement, toi aussi. » Priam renifla avec mépris, puis enchaîna : « C’est pas un choix, ton bordel. » Il se pencha et fit claquer le cul de la bouteille sur une table en l’y posant. Il considéra un instant le liquide qui se cambrait à l’intérieur, puis reporta son attention sur l’étrangère. « Je vais pas me mettre à genoux parce que je m’agenouille pas devant les péteuses. » gronda-t-il. C’était inenvisageable. « Pour le reste, comme tu l’as dit, si on se bat, je perds et tu vas me forcer à coucher avec toi, avec vos espèces de magies de Déchus, là. » Il fronça le nez, mécontent, puis lâcha la bouteille pour nouer ses bras sur son torse. Il voulut croiser les jambes mais son aine le faisait encore souffrir. Il grimaça. Quoiqu’il arrivât, il n’était pas en état de partager une nuit avec elle, pas tout de suite. Il n’en avait pas envie non plus, car elle l’avait humilié. D’un autre côté, s’il gagnait… Une lueur traversa son regard brun pour s’y éteindre aussitôt. Il ne gagnerait pas. C’était irrationnel de l’envisager, ne serait-ce qu’un instant. Il se releva et s’approcha d’elle. « De toute façon, on me passe pas dessus pour oublier un mauvais rencard. » On ne lui passait pas dessus tout court. Sauf Za. Avec un filtre d’amour et cinq grammes dans le sang. A ce souvenir, il grogna. « Moi, je te donne un vrai choix : soit on se casse de là pour faire la fête comme il se doit, parce que depuis que t’as viré tout le monde, l’ambiance est encore plus morte, bravo ; soit tu te trouves un autre pigeon, parce que moi je joue pas les putes. Avec ton décolleté de pétasse, ça devrait pas être trop compliqué. » Il resta planté devant elle, les bras croisés et le regard enflammé. Peut-être bien qu’il avait envie de lui casser la figure, en fait. Un frisson de discorde le faisait vibrer. Il avait envie de répandre le chaos. « Si je gagnais… je te défoncerais, puis je t’écartèlerais. » lui souffla-t-il au visage alors que cet imaginaire séduisant lui revenait à l’esprit – si séduisant qu’avec les effluves de l’alcool, il ne pouvait s’empêcher de lui en faire part. Ou peut-être bien qu’il avait envie de l’embrasser, finalement. Il ne savait pas trop. Il était vrai que si Za avait été plus forte que lui, elle lui aurait mis des branlées à chaque fois. A la place, elle passait son temps à l’insulter et à pester au moindre de ses faits et gestes. C’était moins douloureux, mais le principe demeurait le même. Peut-être qu’il aimait bien les femmes violentes ? C’était vraiment un truc de Réprouvés, ça. Il plissa les yeux. Il avait envie de lui cracher à la figure, en fait. Elle dégageait un truc qui le démangeait.



Message IV – 1363 mots




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Kaahl Paiberym
Mer 06 Mai 2020, 10:50



« Tu demandes vraiment ? » fis-je avec un sourire explicite. Femme d’affaires ? Pas du tout. Cependant, qu’il se le rentre dans la tête dès maintenant : j’obtenais toujours ce que je désirais. C’était un mode de vie que je venais tout juste de décider. Avec un peu de bonne volonté et quelques coups dans les tibias, surtout des coups dans les tibias, rien n’était réellement impossible. Je ricanai en le fixant, les bras toujours croisés. La magie des Déchus… Je l’avais presque oubliée. Il n’avait pas tort. J’aurais pu tenter de l’amadouer par ce biais mais ça n’avait rien de drôle. Je n’étais même pas sûr de pouvoir m’en servir correctement. Peut-être. « T’as une sacrée estime de toi-même. » dis-je. « Pourquoi est-ce que je voudrais te passer dessus sinon, à ton avis ? » Je le charriai. Je bus, parce qu’il n’y avait pratiquement que ça à faire ici. Ce n’était pas l’idée du siècle puisque plus j’ingurgitais l’alcool et moins mon comportement s’avérait raisonnable. Qu’est-ce que j’en avais à faire, au fond, de ne pas être raisonnable ? Rien. « C’est ça. Tu veux demander à tes couilles ce qu’elles pensent de ta potentielle victoire ? » Un grand sourire apparut sur mon visage. Rapidement, j’inversai nos positions par une traction sur ses vêtements. Je le plaquai contre le pylône et enroulai mes doigts autour de sa gorge. « Mais je ne fais que ça : t’inviter à me défoncer. L’écartèlement c’est pas trop mon truc par contre, désolé. J’ai d’autres délires. » Je laissai couler mes doigts le long de sa mâchoire pour rejoindre doucement son menton. « T’es vraiment un Réprouvé. » Au moins autant que j’étais un Déchu. J’aurais pu m’en rendre compte facilement en d’autres circonstances, tout comme le mensonge qu’il avait proféré sur son identité. Seulement, ce genre de considérations était à des années lumières de mes préoccupations actuelles. « C’est vraiment un truc de gros beauf de critiquer le décolleté d’une femme. Si ça te plaît pas, regarde pas. Parce que, au cas où tu ne le saurais pas, mes seins, cachées ou pas, sont toujours là. » C’en était presque comique de défendre une poitrine que je n’avais pas en temps normal. « Ne m’envoie pas dans la gueule les manifestations de ta frustration à te trouver une poule. À moins que t’ai des soucis avec ta virilité ? C’est possible… Après tout, j’aimerais pas voir l’état de ta queue demain matin. » Je ricanai encore. « Mais on va régler ce souci, t’inquiètes pas. » Je bus de nouveau, lui tapotai la joue et m’écartai d’un pas. « Tiens ça. » lui ordonnai-je en lui jetant ma bouteille au niveau du sternum. Je fis craquer mon cou, à droite, puis à gauche, avant d’attraper les bretelles de ma robe et de les laisser tomber sur mes bras. Le tissu tomba sur mon ventre. « Plus de décolleté de pétasse, comme ça. » Je trouvais ça d’une intelligence particulièrement affutée. Je m’approchai de nouveau, repris ma bouteille, bus et souris. « Hum… Qu’est-ce que je vais faire de toi ? » Bonne question. Mon sourire était l’illustration parfaite d’un mélange entre taquinerie et défi. Ma main se perdit dans ses cheveux. « Faire la fête me tente bien. » Je lâchai la bouteille qui s'éclata par terre et descendis l’autre pour caresser son entre-jambe, sans aucune gêne. « J’espère que ça va mieux. » dis-je, soucieux. Avec un peu de recul, viser cette partie là quand on avait envie de baiser, c’était pas le bon plan. Je retirai mes doigts. « Ouais, allons nous amuser un peu. Mais avant je prends une compensation. » Mes lèvres rejoignirent les siennes. C’était un petit baiser, simple et bref. Je m’écartai, amusé, et repositionnai ma robe correctement. « Allez, Vrael, tu vas me montrer comment les Réprouvés savent faire la fête. J’ai peur d’être déçu mais si on ne tente pas, on ne saura jamais. »

Je nous avais téléportés dans l’un des établissements que j’avais fréquenté quelques jours plus tôt. La musique était rythmée et la piste de danse bondée de Déchus qui semblaient plongés dans un état situé entre la transe et la Luxure, sans filtre. Ça n’avait sans doute rien à voir avec les tavernes de Lumnaar’Yuvon. C’était plus élégant, bien que les jeux de boisson restassent les mêmes. Un peu à l’écart, il y avait de quoi jouer aux fléchettes et au lancé de haches. Je me tournai vers le barbu. « Alors, on commence par quoi ? On joue ? Tu veux parier ou t’es trop lâche pour ça ? Je te suis dans tous les cas. »

767 mots

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Priam et Laëth
Jeu 07 Mai 2020, 16:43



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Priam grogna. Il allait lui mordre le nez et l’arracher de son ignoble figure. S’il lui coupait le clitoris, peut-être qu’elle arrêterait de ricaner en mentionnant ses testicules, aussi. Une mutilation pour une autre : cela lui sembla soudain être un excellent échange de bons procédés. Il n’eut pas le temps de plus y réfléchir qu’elle le plaquait au poteau contre lequel il l’avait acculée et nouait ses doigts autour de son cou. Il grogna, encore. L’envie de lui cracher un « ta gueule » mordant ne le quittait pas, cependant, une once d’instinct de survie lui soufflait qu’il n’était pas dans la meilleure position pour le faire. Elle aurait pu l’étrangler ou lui broyer l’entrejambe une deuxième fois. Il attrapa son poignet pour qu’elle cessât de balader sa main sur son visage. Dans ses yeux étincelaient des étincelles aussi défiantes que farouches. Il se moquait bien de ne pas paraître galant, d’avoir l’air vulgaire ou de se montrer clairement sexiste ou misogyne. Il n’avait rien contre les femmes – si ? non ? non –, en revanche, il avait clairement des soucis avec les grosses connes de son espèce. « Arrête ça. » fulmina-t-il en s’écartant quand elle lui tapota la joue. Il rattrapa sans mal – étonnamment – la bouteille et, presqu’instinctivement, la porta à ses lèvres. Dommage pour lui : il manqua de s’étouffer quand il vit ce qu’elle faisait. La nudité ne l’avait jamais choqué. Vivre aux Jardins avait altéré ses us et coutumes. Il ne s’était pas attendu à la voir se dévêtir. Ses yeux glissèrent sur sa poitrine, puis tracèrent un chemin le long de son cou, jusqu’à sa mâchoire, pour enfin se ficher dans ses prunelles. Il fronça le nez. « Mouais. T’as choisi la solution de facilité. » De la considération ? Des félicitations ? Jamais de la vie.

Il commençait à s’impatienter, parce qu’elle ne répondait pas à ses propositions. Qu’est-ce qu’elle attendait ? Qu’il grêle ? Le Réprouvé s’apprêtait à râler lorsqu’elle reprit la parole. Au contact de sa main dans ses cheveux, il tourna la tête comme pour échapper à sa caresse. « Non. » gronda-t-il, plus par esprit de contradiction que par souci de dire la vérité. Il avait moins mal, c’était certain. Il n’avait simplement pas l’intention de céder à son caprice. Si elle voulait oublier le gros tas qu’elle s’était envoyé, elle n’avait qu’à trouver une autre âme charitable. Ce n’était pas parce qu’il était un Ange en temps normal qu’il devait accéder à sa requête. Si ? Non. Et puis, elle n’avait qu’à mieux choisir ses conquêtes. Au moins, lui, de ce point de vue-là, pouvait se targuer d’être plus que sélectif. « Quelle comp- » Il n’eut pas le temps de finir qu’elle l’embrassait déjà. Quand elle se décala, il était si stupéfait qu’il ne dit rien. Ses iris la détaillaient, comme si elle venait de le gifler de façon impromptue.

Reprenant ses esprits, il s’essuya vivement les lèvres à l’aide de sa manche. « Ouais. Je vais pas y manquer, va falloir que je me désinfecte la bouche, là. » Il commençait à s’habituer aux effets de la téléportation, au point que ce n’était presque plus pénible. Elle lui remuait encore un peu l’estomac et faisait vrombir l’intérieur de son crâne, mais rien de comparable aux premiers malaises qu’il avait pu vivre. Il promena son regard sur les danseurs et les joueurs. S’il avait encore été un Ange, il se serait sans aucun doute débrouillé pour faire demi-tour, car il était certain que la débauche enlaçait tous ceux qui pénétraient cet antre de la Luxure. L’idée ne lui traversa même pas l’esprit. « Nan. » Il renifla. « D’abord, on prend à boire. » Il l’attrapa par le bras et la traîna jusqu’au bar. « Deux whiskys s’il te plaît. » commanda-t-il. Puis, se tournant vers la Déchue : « J’espère que t’aimes ça. » Sinon, tant pis pour elle.

Puisqu’on lui donnait les deux verres, il en tendit un à la femme. Dans l’air, une odeur étrange, qu’il avait sentie quelques fois dans les rues d’Avalon, flottait. Il ne la connaissait pas. « Ça pue, ici. Faudrait que t’essayes une vraie taverne de Réprouvés, un jour. Tu verras, c’est nettement mieux. Encore plus à Lumnaar’Yuvon. » Sceptelinôst avait des établissements charmants aussi, mais un peu moins. Tout bon Bipolaire devait être chauvin. « Mais bon, si tu vas chez moi, fais gaffe. » Un sourire carnassier couvrit ses lèvres tandis qu’il plantait son regard dans le sien. Le temps d’une seconde, il fut trahi par l’éclat doré qu’on lui connaissait habituellement. « Ils aiment pas les étrangers, et encore moins les pétasses. » Peut-être qu’un jour, il rentrerait et verrait sa tête accrochée au bout d’une pique. Ce serait amusant.

Tandis qu’il se détournait du bar, son regard coula à nouveau sur les binômes, trinômes ou même plus – l’audace déchue ne s’entravait pas de limites – qui évoluaient lascivement sur la piste de danse. Une lueur de désir troubla ses rétines. Il porta son verre à ses lèvres. « Hum. Bon. Le lancer de haches. Les fléchettes, c’est pour les peureux de la levrette, comme dirait ma grand-mère. » Le fils de Réprouvés s’approcha d’une zone de jeu libre. La cible de bois était peinte de cercles rouges et violets. Les armes étaient disposées sur une table. Il attrapa l’une d’elles et la soupesa. « Tu sais te servir d’une hache, au moins ? Pas de démonstration sur moi, hein. Mon petit doigt me dit que tu vises jamais les bons endroits. » Il fit la moue. « Ouais, on va parier. » D’un mouvement de la main, il fit tourner l’alcool qui patientait dans son verre. Les yeux vers le plafond, il passa sa langue sur ses lèvres. Une idée lui vint, inspirée de quelques beuveries réprouvées. A ces occasions, ils faisaient des jeux. Beaucoup. « Je te parie ma chemise que tu perds. » Cela pouvait paraître innocent, mais en général, les paris ne s’arrêtaient pas là : les enchères montaient et tout le monde finissait nu. Ces soirées-là se terminaient souvent par des bains de minuit, ou des bains de purin. Tout dépendait du taux de taquinerie et d’alcoolémie. « Une autre clause, peut-être ? » Il posa son verre sur la table.

Les pensées de Priam étaient honteusement peu claires. Le whisky achevait de les troubler, et, à dire vrai, depuis qu’il avait regardé les danseurs, une chaleur ne quittait plus sa poitrine. Lorsqu’il se tourna à nouveau vers la femme, ses iris tombèrent sur ses lèvres. Il papillonna des paupières. « Et puis merde, je redésinfecterai après. » grogna-t-il, agacé, avant de l’attraper par la taille et de l’embrasser avec beaucoup moins de retenue qu’elle ne l’avait fait.



Message V – 1127 mots

Gage de Mitsu : « Et j'aimerais bien que Priam embrasse Kaahl après que Kaahl l'ait embrassé. » Oups. 😇
L’odeur qu’il ne connaît pas, ce sont les plantes et champignons hallucinogènes, pour moi, mais tu peux choisir que c’est autre chose si tu y réagis.
Si tu lances le jeu, pour savoir qui gagne, c’est comme tu veux. Niveau stats c’est Kaahl, mais tu peux tirer au sort ou choisir, je te suis !




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Lun 11 Mai 2020, 09:51



« Assez. » dis-je en prenant le verre qu’il me tendit. Ça dépendait de la qualité, en temps normal. Chaque whisky était différent. J’aimais ceux dont le goût se développait avec le temps, lorsque la chaleur s’accentuait doucement dans la gorge, comme une fleur qui serait en train d’éclore, jamais brûlante, juste englobante. Actuellement, je n’en avais rien à fiche, du moment que l’on me donnât à boire. « C’est la drogue. » répondis-je avec un sourire amusé, la drogue ou le foutre, au choix. Pour un Réprouvé, il ne connaissait pas grand-chose. Mon sourire répondit au sien, carnassier. Le changement de couleur de ses iris ne me parut absolument pas suspect. Il aurait pu se transformer en homme lézard que ça aurait été la même chose. « Je t’accompagnerai chez toi ouais. Je compte sur toi pour me défendre des racistes. Après tout, on sait tous les deux ô combien tu gères en combat. » J’étais en train de me moquer ouvertement. Il ne gérait pas du tout et l’état de ses couilles en témoignait parfaitement.

« Les peureux de la levrette… » répétai-je, incrédule quant à l’exactitude de cette expression. Mes yeux se portèrent un instant sur les danseurs. Certains devaient aimer ça ici vu comment les fesses caressaient les bassins, dans un rythme lascif et presque envoûtant. Je n’avais pas encore essayé avec mon corps actuel mais ça me disait bien, avec un autre type que Gros Sac. Ce serait son nom, à partir de maintenant, même s’il allait bientôt crever. Repenser à lui fit naître une expression de dégoût sur mon visage et je m’empressai de boire. Si Gros Sac revenait sur le tapis, j’allais devoir songer au pourquoi je me mettais la misère tous les soirs. Pour qui, plutôt. Clairement, il ne valait mieux pas. Si mon attention se portait ne serait-ce qu’un instant sur Adam, j’allais avoir des envies de meurtre irrésistibles. Je préférais l’oublier en jouant avec Vrael. « Tu me prends pour qui ? » La réponse était que non, je ne savais pas du tout me servir d’une hache. Cependant, je n’étais pas dans l’état de la réflexion. Je me dis simplement qu’il me suffirait de la lancer vers la cible pour la toucher et réussir. Ça ne devait pas être bien compliqué. Je ris, un peu à retardement. « C’est vrai, je ne vise que les parties qui m’intéressent. » Les couilles. Mon regard s’attarda un instant sur ses lèvres, pendant et après le passage de sa langue. Je fis une moue, à mon tour. « Ta chemise ? T’es un peureux de la levrette ou quoi ? Ta grand-mère se foutrait de ta gueule mais d’accord. » Je bus et l’imitai. « Je parie… ma culotte. » C’était soit ça, soit ma robe, puisque je n’avais que deux habits sur moi. J’aurais pu lui faire remarquer qu’il partait plus favorisé que moi, étant donné que nous ne portions pas le même nombre de vêtements, mais je n’y pensai pas. Je ne pensais pas à grand-chose, en réalité, comme le fait qu’il s’appelât Vrael, qu’il vînt de Lumnaar’Yuvon et que ses yeux fussent changeants, vers le doré, sans raison. Je ne pensais pas non plus à vérifier son identité, chose que je faisais systématiquement en d’autres circonstances. Je n’aurais pas été déçu, surtout eu égard à la suite. La surprise me prit tellement que, les premières secondes, il dut avoir l’impression d’embrasser un poteau. L’alcool n’aidait pas mes neurones déchus déjà atrophiés à faire des connexions. Je finis néanmoins pour reprendre vie entre ses doigts, répondant à son baiser avec un entrain qui éveilla d’autres passions, plus basses. Je me décalai après avoir posé fermement mes mains sur ses épaules. Je le fixai un instant, passai ma langue sur mes lèvres et me mis à rire. « Alors comme ça, on embrasse les pétasses ? Super. » Je le raillais. « Fais attention, Vrael, à force de parler de levrette, c’est comme ça que ça va finir. » Je ricanai. « Mais pour l’instant, on va s’occuper de ta chemise. » Je bus la fin de mon verre et fis signe au type du bar de venir nous resservir. Ce n’était pas vraiment la procédure mais il s’exécuta quand même.

Je m’avançai pour prendre une hache et la lançai de toutes mes forces sur la cible. Le manche heurta le plateau en bois et y rebondit, jusqu’à se planter dans un mur. Elle aurait pu tout aussi bien nous revenir au visage vu la vitesse. Je grimaçai. « Ah… » La suite fut une série d’échecs cuisants qui m’énervèrent tellement que plus je lançais, moins je réussissais et moins le sol et les murs appréciaient. Finalement, je perdis, ce qui m’enragea. Je tournai des yeux furibonds vers Vrael. « Tu as triché ! » lançai-je de mauvaise foi. J’enlevai néanmoins ma culotte, bus une gorgée, et la lui fourra sur le torse violemment. « Je veux recommencer ! Je parie ma robe et tout ce que tu voudras ! Je m’en fiche ! » clamai-je, agacé.

Quand nous eûmes lancé les paris, je m'avançai de nouveau et lançai avec le même geste puissant de ceux qui n'apprennent jamais rien. Pourtant, la lame de la hache se planta en plein milieu de la cible. « AH ! » m'écriai-je.

846 mots
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Dim 17 Mai 2020, 18:55



Provenance inconnue

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Elle sait pas rouler une pelle ou quoi ? fut l’une des pensées les plus claires et limpides de Priam. Pas de doute, l’alcool change le sens des priorités. Il avança sur elle, soit qu’il fût trop imbibé pour tenir debout, soit qu’il voulût susciter une réaction. Dans tous les cas, cela sembla l’éveiller, puisqu’elle joignit enfin son effort au sien. Lorsqu’elle se décala, il la regarda, troublé, avant de froncer les sourcils. « Ouais, peut-être, parce que c’est bien tout ce qu’on peut faire avec les pétasses, nan ? » Et comme la beauferie ne connaissait plus de limites, il ajouta avec indécence : « Les retourner. » A son tour, il ricana, avant de s’écarter un peu plus. « C’est ça, occupe-t’en. » Elle perdrait. Il le fallait. C’était une question d’honneur. A genoux une fois, mais pas deux. Elle, en revanche… Le regard du Réprouvé glissa sur les hanches de la femme tandis qu’elle s’avançait pour se saisir d’une hache. Il se souvenait de sa nuit avec Za, la seule et unique « nuit » de sa vie. La blonde avait décadenassé une boîte dont il ignorait jusqu’alors l’étendue du contenu. Les possibilités, les envies et les désirs s’étaient échappés et ne le quittaient plus tout à fait. Tant que sa nature angélique prévalait, il les faisait taire. Toutefois, soumis à la magie de la bague, il se trouvait bien moins capable d’ignorer ces pulsions. L’alcool n’arrangeait rien. En pleine possession de ses moyens, il aurait pu se rappeler que son dos était normalement pourvu de deux ailes blanches. Il ne maîtrisait rien ; ni les effets de l’éthanol, ni ceux de sa nouvelle essence. Ses iris soulignèrent la courbe de ses fesses. Il avait envie de la plaquer contre un mur, de remonter sa jupe et de s’adonner à tout ce que son imagination lui dictait. Priam finit son verre. Il ne savait plus du tout combien il en avait bu.

Elle enchaîna les échecs et, rapidement, le sens de la victoire regagna le faux Bipolaire. Il ne visait pas toujours juste – rarement, en fait, considérant son état – mais il s’en sortit mieux qu’elle. Peu importait les destructions occasionnées. Ce coup-ci, il n’avait perdu aucune partie essentielle de son anatomie. C’était bien tout ce qu’il demandait. « Woh, doucement, la panthère ! » fit-il en tendant les mains devant lui quand elle l’accusa d’avoir triché. « C’est toi qui vois plus net du tout, je crois bien. Mais vas-y, recommence. L’humiliation, ça tue personne. » Il sourit, amusé, et récupéra la culotte sans broncher. Il en avait vu des centaines, au cours de sa vie. Quand les Réprouvées en portaient, elles ne s’embarrassaient pas de pudeur. Les fils à linge de Lumnaar’Yuvon portaient bien des choses intéressantes pour les jeunes gens en quête d’éducation. Il souleva le tissu à hauteur de ses yeux et l’observa un peu. Un jour, son père lui avait dit qu’on pouvait en savoir beaucoup sur une femme rien que grâce à ses sous-vêtements. « Hum. » Un sourire glissa sur ses lèvres, puis il fourra le linge dans l’une de ses poches de pantalon.

Le faux Vrael plissa les yeux. Il s’avança un peu, verre à la main, pour se placer à côté de la brune, sans quitter des yeux la cible. « T’as triché, non ? » Il se moquait, et c’était pleinement visible sur ses traits. Il but une grande gorgée. Il avait le palais si anesthésié qu’il ne sentit rien. « Hum, peut-être la chance du débutant. » Il ne se montrait plus aussi agressif que précédemment ; c’était le fardeau des Bipolaires de passer d’un état à l’autre sans transition aucune. Comme convenu, il attrapa les pans de sa chemise et la fit passer par-dessus sa tête. « Tiens, Pétasse. » Il la colla dans la figure de la femme. « Ce sera ton prénom, puisque tu veux toujours pas me le dire. » Il s’interrompit, puis un nouveau sourire chatouilla sa bouche. « Ce sera marrant à crier au lit, au moins. » Il pouffa. « Et ton nom de famille, c’est sûrement Colère. Madame Colère. C’est ton Péché ? » Compte tenu de ses réactions souvent excessives à la moindre contrariété, c’était fort probable. « Ou peut-être que t’es une Gourmande, vu que tu peux pas t’empêcher d’en vouloir trop et de toujours en redemander. » Après quelques jours à Avalon, l’Ange maîtrisait mieux les quelques concepts propres à la race déchue dont il avait déjà eu écho.

Il posa son verre sur la table la plus proche. Sa main glissa sur le bois, puis voleta jusqu’à l’une des hanches de Pétasse. Sans douceur aucune, il cramponna ses doigts dessus pour la tirer vers lui. Penché au-dessus d’elle, il planta ses yeux dans les siens et la scruta. Il se faisait l’impression d’un bateau ivre. Pendant de longues secondes, il ne dit rien. Seule sa paume s’était mue et s’aventurait plus bas, derrière, là où les courbes conféraient rebond à la silhouette. Elle caressa le tissu de la robe, jusqu’à la fente découpée sur la cuisse. Sa peau était chaude, et gagnait en chaleur à mesure qu’il se rapprochait de son intimité. Un sourire mutin s’invita sur son visage : il retira vivement sa main et s’écarta du même coup. « Bon pour la prochaine manche, je parie mon pantalon. La robe, pour toi ? » L’espièglerie qui rongeait ses prunelles se fit plus vorace. « Ou peut-être que t’as plus la patience pour ça ? »



Message VI – 922 mots




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Kaahl Paiberym
Lun 18 Mai 2020, 13:40



i2j6.bmpJe lui envoyai un regard courroucé lorsqu’il prononça le mot « triché ». Je lui avais fait la même remarque quelques minutes plus tôt mais, forcément, lorsque c’était lui qui remettait en cause mon honnêteté, c’était très différent. Étais-je honnête ? Pas pour un sou, je m’énervais juste pour rien et cherchais simplement le moindre prétexte pour le faire. Je pensai un court instant à lui envoyer la hache dans la face, avant qu’il ne commençât à enlever sa chemise. Mon regard glissa sur sa peau jusqu’à sa ceinture. Je me sentis contrarié de ne pas voir le reste et trouvai un réconfort certain dans la boisson. Mes sens se faisaient escroquer par l’alcool. Tout me semblait bien plus intense, comme mon envie de glisser ma main entre le tissu et son bas-ventre pour découvrir ce qu’il y avait plus bas. Cependant, s’il me fallait être sincère cinq minutes, alcoolisé ou non, tant que je portais la Bague, j’aurais eu envie de lui à un moment ou à un autre. Il était bien mieux que Gros Sac et, sans parler de ça, j’étais facile à convaincre. Je pris la chemise et relevai les yeux vers son visage. Il n’était pas aussi séduisant que son cul mais on ne pouvait pas tout avoir dans la vie. J’étais peut-être légèrement de mauvaise foi, parce qu’il venait de m’appeler Pétasse. « Je vais te faire crier, moi, tu vas voir… » bougonnai-je pour moi-même, sans savoir si je parlais de sexe ou de torture. Ce n’était pas très déterminé à ce moment précis. Je restai silencieux jusqu’à ce qu’il se rapprochât. Il me tapait sur les nerfs avec ses taquineries. J’allais vraiment lui fendre le crâne. Sa main sur mes cuisses m’arracha un frisson aussi énervant que plaisant et un grognement mécontent sortit de ma gorge lorsqu’il s’écarta. Il jouait avec moi et je n’étais pas d’humeur pour ça. S’il commençait à m’allumer, il allait falloir assumer derrière. « Ferme-la et lance. Ce sera toujours ça, à défaut d’avoir les couilles de me prendre pour de vrai. Je croyais les Réprouvés plus directs que ça. C’est très décevant. » Un sourire narquois apparut sur mes lèvres. Je n’allais pas avoir la patience de jouer à effleurer sa peau très longtemps.

Je me décalai pour lancer la hache. Je n’apprenais toujours pas de mes erreurs. Je lançais comme une brute, sans tenir compte de la distance, encore et encore. Néanmoins, je devenais meilleur pour viser droit dans la cible. Une fois sur deux, l’arme rebondissait et allait se planter ailleurs. Une fois sur deux, elle s’enfonçait profondément dans le bois, à la manière dont je désirais que Vrael s’enfonçât en moi, rapidement et durement. « … Putain ! » laissai-je échapper d’entre mes lèvres lorsque le score se révéla sans appel : égalité parfaite. Je me tournai vers lui, le regard empli de rage. L’ex-aequo sonnait pour moi comme une défaite. « Je m’en fous, on se dessape tous les deux ! » décidai-je unanimement avec moi-même. Je bus et une idée me vint. Je ricanai en le regardant, ravi de cette lueur d’intelligence inespérée. Je ôtai le haut de ma robe, dévoilant une poitrine qu’il avait déjà vue. Néanmoins, avant de continuer mon geste, j’attrapai sa chemise et l’enfilai. Je boutonnai deux ou trois boutons rapidement et repris mon effeuillage. Je lui lançai la robe. Le tissu de son habit m’arrivait juste sous les fesses. Il ne valait mieux pas que je me baissasse, sous peine de dévoiler mon entre-jambe, mais, en attendant, j’allais être bien plus habillée que lui bientôt. Je m’approchai, l’attrapant par les épaules pour l’asseoir sur une chaise. Je lui grimpai sur les cuisses et attrapai sa mâchoire. « Mon prénom c’est Alya mais tu peux continuer à m'appeler Pétasse. Venant d'un allumeur, ça a un petit côté ironique. » lui dis-je après l’avoir regardé quelques secondes. Mes doigts se desserrèrent et vinrent caresser son cou. Je remontai jusqu’à ses cheveux que j’emprisonnai un instant, le temps d’embrasser ses lèvres avec l’avidité du mécontentement dû à la défaite. J’avais envie qu’il passât ses mains dans mon dos pour me coller à lui. Mes seins réclamaient sa langue et ce qu’il se passait plus bas ne pourrait plus être remis en doute lorsque je me relèverais. Je ne portais plus de culotte, après tout. Ce léger souci me fit réfléchir un peu. Je pris un verre sur la table et mis l’alcool dans ma bouche avant de l’embrasser de nouveau. L’éthanol coula entre nos lèvres, se répandant sur nos mentons, dans nos cous, sur son torse et, forcément, plus bas. Je ris contre lui, avant de baisser le visage pour lécher le liquide sur sa peau jusqu’à sa gorge. Là, je me décalai un peu pour happer l’alcool présent sur son torse, jusqu’à son nombril, accroupi entre ses cuisses. Arrivé à sa ceinture, je posai mon menton sur son entre-jambe et relevai les yeux vers lui. Le même sourire mutin qu’il m’avait lancé plus tôt trouva place sur mes traits et je me relevai. « Alors ? Tu veux faire quoi après avoir retiré ton pantalon ? Enfin essayer de viser la cible ou continuer à tourner autour du pot ? » Je me mordis les joues et ris. Quel lâche.

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Priam et Laëth
Sam 23 Mai 2020, 10:32



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Pour sûr, les Réprouvés étaient directs. Cependant, ils aimaient aussi le combat, le jeu, l’adrénaline. Et lui, surtout, Priam – Immaculé ou Bipolaire – s’amusait du tango des flammes. C’était de famille ; Laëth fonctionnait de la même façon, et Dastan, quoiqu’il ne le connût pas et qu’il fût encore très jeune, semblait ne pas se soucier des risques non plus. Il regarda la Déchue en souriant et ne dit rien. Comme il attrapait une hache, il la soupesa. Elle lui paraissait extrêmement légère. L’alcool le trompait. Il s’y noyait comme il pourrait se noyer dans une étreinte fougueuse avec la femme brune. Il s’avança, tituba un peu, se stabilisa sur une table. Les yeux rivés sur la cible, il lança. Il répéta l’opération autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce résultat : égalité parfaite. La colère qui brilla dans les prunelles de la brune le heurta ; elle se répercuta en lui comme un écho et embrasa ses propres pupilles. Il fronça les sourcils. Non, il n’allait pas se déshabiller : il n’avait pas perdu. Dans un grognement contrarié, il la vit retirer le haut de sa robe. Si elle agissait ainsi, il était forcé de la suivre. Sinon, il paraîtrait lâche. L’idée le répugnait au moins autant que celle de l’embrasser l’avait écœuré près d’une heure plus tôt. Il porta la main à sa ceinture, prêt à la défaire, lorsqu’elle endossa sa chemise. « Mais tu triches ! » Il relâcha aussitôt son pantalon et croisa les bras. Avant de les décroiser dans la seconde suivante pour rattraper sa robe.

Le fils de Réprouvés gronda encore quand elle le contraignit à s’asseoir et lui monta dessus. Le visage tenu par ses doigts fins, il portait sur elle un regard farouche. Il n’avait plus envie de lui faire l’amour. Il voulait juste la jeter au sol et la défoncer de sorte à lui faire mal. Il voulait qu’elle hurlât. Qu’elle lui hurlât de cesser tout de suite et de ne jamais arrêter. Il lui jeta un sourire coriace. « Alya et allumer ça commence pareil. Et justement, c’est toi qui as commencé. » La répartie atteignait les mêmes sommets que sa courbe d’alcoolémie. Malgré une envie dévorante de la mordre, il se laissa embrasser. Ses doigts remontèrent jusqu’à la naissance de ses cheveux, sur sa nuque. Il les y enfouit et serra. Son poing fermé, il appuya pour la maintenir contre lui, en même temps qu’il posait son autre main sur son bassin pour le rapprocher du sien.

Elle activait chez lui une envie féroce. Son sang grondait de désir. Sa langue affairée à récolter l’alcool qu’elle avait répandu sur son corps débridait son imagination. Ses phalanges avaient glissé en caresses dans son dos puis, suivant sa course jusqu’à son entre-jambe, s’étaient à nouveau perdu dans sa chevelure brune. Sa respiration était profonde et plus rapide. Il sentait sa magie lui échapper et si, en temps normal, il s’en serait préoccupé, c’était actuellement le dernier de ses soucis. Priam se moquait d’être dans un bar. Tout ce qu’il voulait, c’était la relever, la porter jusqu’à une banquette et l’y faire gémir – ou hurler, tout dépendait de son humeur ô combien aléatoire. « C’est vrai qu’il vaut mieux que ce soit moi qui vise plutôt que toi. » Il se pencha et, à nouveau, l’attrapa par le cou. Ça n’avait plus la même saveur que sur le bateau. Il ne serrait pas. Il n’était pas mu par une rage unique et dévastatrice.

Il se mit debout, sans lâcher sa prise. Durant quelques secondes, il la toisa. Et puis tant pis pour la banquette. Le parquet ferait l’affaire, surtout à Avalon. En poussant sur sa gorge, il la fit basculer sur le dos, puis la rejoignit au sol. Ce n’était pas confortable du tout mais l’alcool atténuait les sensations et rendait le tout supportable. L’homme s’inclina sur son cou et le parcourut de baisers avides. Sa bouche coula jusqu’à la chemise. Foutue barrière. Il se redressa, attrapa chacun des côtés de celle-ci et tira afin de faire craquer les boutons. La poitrine de la femme fut dévoilée, et il sourit. C’était mieux comme ça. Une main sur ses côtes, il souligna le galbe d’un sein. Il se pencha, prêt à reprendre sa course sur son corps. Il évita consciemment sa poitrine, traçant un chemin sur son sternum. Si elle le suppliait, peut-être qu’il céderait. En attendant, elle avait failli le castrer, et y penser ne lui donnait pas du tout envie de la satisfaire. Il mordit sa hanche, puis releva la tête et posa le menton sur son ventre. Il sourit, d’un air un peu imbécile, comme un gamin fier de sa bêtise. « J’ai menti aussi. » Il ne savait pas trop pourquoi il lui disait cela. Le côté angélique, sans doute, qui ne supportait pas la tromperie. Le côté angélique qui aurait dû vouloir taire son identité, pour se préserver et, considérant la situation, pour ne pas attirer l’opprobre sur sa personne. Toutefois, l’association de la bague, qu’il ne maîtrisait pas, et de l’éthanol, qu’il ne maîtrisait pas plus, lui faisait oublier toute l’utilité des précautions qu’il avait prises. C’était pleinement idiot. Des scénarios similaires se dérouleraient tant qu’il ne se serait pas accoutumé à son essence factice. Ses iris avaient retrouvé leur couleur initiale, et quelque chose, dans sa physionomie, rappelait celle que la nature lui avait donnée. « Je m’appelle Priam, pas Vrael. » Oups.



Message VII – 905 mots




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Kaahl Paiberym
Dim 24 Mai 2020, 14:49



i2j6.bmpJe fis la moue, une lueur mécontente dans le regard. Je visais bien ! Ce n’était pas de ma faute si les haches étaient des armes de débiles ! Je faillis lui dire que ça ne m’étonnait pas qu’elles fussent si prisées chez les Bipolaires mais me retins. J’avais envie de le baiser, pas de lui casser la gueule. Peut-être que j’en aurais néanmoins envie ensuite, s’il s’avérait qu’il fût aussi nul au lit que Gros Sac. « Évite de te foirer alors ! » lui dis-je, en le défiant du regard.

Ses doigts autour de mon cou me donnèrent envie de lui en coller une. Plus tard, lorsque mon désir aurait été pleinement satisfait. En attendant, j'allais être aussi agréable que possible, autant que mon caractère me le permettrait du moins. Autrement dit, même si la volonté y était, il ne fallait malheureusement pas nourrir de grands espoirs me concernant. Par terre, mes doigts s’accrochèrent à son dos, suivant les mouvements de ses muscles avec une certaine satisfaction. Il était mieux foutu que l’employé en bâtiment. Ce n’était pas difficile. J’aurais pu avoir beaucoup mieux que Gros Sac si mon amour pour l’autodestruction n’était pas si grand. Inconsciemment, peut-être était-ce lui qui m’avait poussé dans les bras du Réprouvé ? La réponse me paraîtrait évidente d’ici quelques minutes. En attendant, je profitais pleinement. Mes yeux ne le quittaient pas. Certaines choses m’amusaient, emmêlées dans un désir de plus en plus grand, comme le fait d’avoir des seins. Dans ce genre de situations, il était difficile de passer à côté d’une telle différence physique. C’était bien plus amusant qu’en temps normal, plus mou et innervé, sensible. Les caresses de Vrael m’arrachèrent quelques gémissements. Ils retentirent au milieu d’une respiration déjà bien chaotique. L’alcool me faisait oublier notre position. Nous étions allongés sur le sol, devant tout le monde. Certains nous regardaient. Je m’en fichais. Si ça pouvait les frustrer, ce serait bien fait. Si ça les excitait, tant mieux pour eux. Je me pris à admirer les mouvements de ma propre poitrine, frénétiques et profonds. C’était assez satisfaisant, tellement que j’eus envie de me toucher, puisque lui faisait tout pour me faire languir. Quel connard. S’il croyait qu’il était le centre de mon plaisir, il se trompait lourdement. L’une de mes mains quitta son dos pour venir masser mon sein droit. Je passai ma langue sur mes lèvres, satisfait, avant de le fixer de nouveau. Ne pouvait-il pas se la fermer, à la fin ? « Je m’en tape de tes mensonges. C’est pas le moment. » fis-je, soudainement agacé. Pourtant, quelque chose me frappa violemment. Son apparence physique avait changé. Ce n’était pas que ses pupilles, c’était plus global. Était-ce si grave ? Non. Les Déchus changeaient tous de silhouette à volonté. Ça n’aurait pas été grave si l’évidence n’avait pas commencé à m’apparaître clairement.

Son aveu ne fut que la constatation orale de ce que mon cerveau avait analysé quelques secondes plus tôt. « Oh putain ! » fis-je, totalement refroidi. « Oh merde ! » Les doigts qui se trouvaient précédemment sur mon sein remontèrent jusqu’à mon visage. Pouce et index à l’extrémité de mes sourcils, je finis par les rapprocher pour qu’ils saisissent l’arête de mon nez. « Merde ! » envoyai-je plus fortement, avant de le repousser violemment. « Me touche pas ! » criai-je. « Sale menteur ! » Il fallait bien que je trouve une raison à mon comportement. Ce n’en était pas réellement une mais, même dans mon état d’alcoolémie avancée et d’autodestruction, je comprenais parfaitement que cette situation était merdique. Qu’est-ce qu’un Ange faisait à Avalon ? Qu’est-ce qu’il fabriquait sous les traits d’un Réprouvé ? Après un temps de réflexion peu claire, la situation finit par me faire rire et je me couchai de nouveau par terre, ma poitrine se soulevant sous l'hilarité. « Priam, Priam, Priam… » commençai-je, comme si je m’apprêtais à lui faire un sermon, entre deux ricanements. J’étais très mal placé pour le corriger. Dans quel monde une telle configuration aurait-elle eu une probabilité de se produire ? Aucun. Mon rire se calma quelques secondes avant de reprendre de plus belle. J’allais finir fou. Dans le fond, était-ce si horrible ? Peut-être pas. Je n’avais pas demandé à ce que le frère me désirât, ni à ce que ce fût le cas de mon côté. Ma mine se fit dégoûtée. Je savais qu’il ne me portait pas dans son cœur, c'était même tout le contraire. Comment allait-il réagir quand j’allais le lui annoncer ? Il ne réagirait pas. Je n’allais rien dire. Ce serait idiot. Pourtant, certaines pulsions, en moi, ne cherchaient qu’à lui faire du mal, à lui faire remarquer qu’il s’apprêtait à coucher avec un homme qu’il n’aimait pas, contrairement à sa propre sœur, et que tout ce qui avait sauvé ses petites fesses tenait en cet aveu. Et s’il ne l’avait pas fait ? Et si je n’avais pas eu envie de réfléchir ? Avais-je envie ? Non.

D’un mouvement habile, je vins entourer le torse de Priam de mes jambes pour inverser nos positions. Je le couchai par terre violemment et m’installai sur lui. Dans le processus, je me rendis compte que ma vision de l’environnement n’était plus si stable. Bouger m’avait fait un drôle d’effet, comme si mon esprit était actuellement en train de tanguer dans mon enveloppe corporelle et d’en heurter les parois. Ça ne m’empêcha pas de placer mes doigts autour du cou de l’Ange et de le toiser avec un air carnassier avant de l’embrasser. Je lui mordis la lèvre inférieure et ris doucement contre lui. « J’aime pas les menteurs. » lui dis-je dans un murmure ferme. J’étais pire que lui. Je m’en foutais. « On va pas baiser. Faudra que tu te fasses pardonner avant. » J’allais lui lancer un pari aussi impossible que dangereux, pour lui comme pour moi, un pari qui était aussi un aveu de tromperie de ma part. « On va s’arrêter là mais si tu réussis à me remettre la main dessus à l’avenir... » J’avais repéré l’objet, à son doigt. Ces choses semblaient bien plus répandues que ce que j’aurais pu penser. C'était problématique. Je pris sa main dans la mienne et attirai son attention sur l’artefact qu’il portait, avant de contorsionner un peu mon poignet pour qu’il pût apercevoir le mien. « J’imagine qu’on verra à ce moment-là. Chiche. » Je ricanai et lui enlevai la Bague. « Essaye de ne pas te faire dévorer entre temps. » Je me redressai après une caresse sur sa joue qui se termina en une petite claque désagréable. La chemise déchirée, je me frayai un chemin jusqu’à la porte de sortie, attrapant deux Déchus séduisants par la cravate au passage. Baiser pour oublier, ce serait sans doute efficace. Au fond, je m'en foutais. Je voulais juste le faire. Je ne mesurais pas encore à quel point cette soirée avait été une catastrophe, une catastrophe aux conséquences potentiellement désastreuses.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 26 Mai 2020, 10:29



Provenance inconnue

Quiproquo

En duo avec Kaahl | Petit jeu entre amis | Saint-Valentin



Priam se redressa, stupéfait. Qu’est-ce qu’elle racontait ? Il fronça les sourcils. Elle n’allait quand même pas le priver de son plaisir pour un petit mensonge, si ? Si. Putain de Colériques de merde. Il aurait peut-être mieux fait de tomber sur une Luxurieuse, finalement. Il aurait pu essayer de lui faire croire qu’il était un sanglier vert à pustules porteur d’une maladie infectieuse hautement contagieuse que cela ne l’aurait pas détournée de son objectif ultime : lui sauter dessus. Malgré lui, il obéit et retira ses mains de sa peau, jusque-là offerte. Elle le frustrait. Il était persuadé de n’avoir jamais été aussi frustré de toute sa vie. Même pas la fois où Laëth l’avait sorti de la rivière au sein de laquelle il s’apprêtait à découvrir le secret tapi entre les cuisses de Za. Quoiqu’il l’ignorât, il était assez ironique de noter qu’une fois de plus, c’était l’ombre de sa sœur qui le privait des jouissances du corps. Les Ætheri qui orchestraient ces farces devaient bien rire. Comme elle, à nouveau étendue, dont la poitrine se soulevait au rythme de son hilarité. Le Réprouvé serra les dents. Les regards qui pesaient sur eux ne l’amusait plus du tout. C’était humiliant. « T’es sérieuse, là ? » Ce n’était pas flagrant, mais elle l’était.

Le choc du sol contre son crâne lui fit tourner la tête. Il voyait des étoiles qui n’existaient pas. Un grognement fit vibrer sa gorge. « Vire de là. » Vexé ? À peine. Pourtant, il se dégageait d’elle un magnétisme qui l’exhorta à s’impliquer dans son baiser, à remonter une main sur sa hanche, à vouloir plus et plus longtemps. Insupportable. « Et moi j’aime pas les pétasses. » rétorqua-t-il en grondant. Surtout elle. Il avait envie de lui faire manger le parquet, et il aurait peut-être essayé, s’il ne s’était pas fait l’effet d’un bateau ivre. S’il lui remettait la main dessus, il la tuerait. C’était aussi simple que cela. Il la jetterait à des chiens affamés et regarderait leur ballet mortuaire tandis qu’ils essaieraient de la dévorer. Ni ses supplications ni le désir qu’il aurait éprouvé pour son corps ne pourraient la sauver. Elle mourrait, et cela lui paraîtrait aussi délicieux que le sang plairait aux papilles des canidés.

Ses iris dorés glissèrent sur sa bague, puis sur celle d’Alya. Il se figea. Même en étant un Bipolaire particulièrement stupide et alcoolisé, il comprenait sans difficulté qu’elle non plus n’était pas ce qu’elle semblait être. Sa curiosité s’éveilla immédiatement, peu soucieuse des conséquences qu’elle pourrait engendrer. « No- » Il n’eut pas le temps de protester. La fausse Déchue lui retira l’anneau, qui tomba dans un tintement sur le parquet. Le son résonna aux oreilles de l’Ange, en même temps qu’une série d’émotions l’accablaient. Les Immaculés n’étaient pas faits pour les perversions. Plus il retrouvait ses esprits – plus ou moins, puisque l’éthanol ne s’était pas dissipé avec les vices de l’artefact –, plus le souvenir de ses actes et de ses propos révoltait la pureté que sa nature s’évertuait à entretenir. Comme à retardement, les effets secondaires du bijou et de ses excès de boisson l’assaillirent : maux de tête, estomac en vrac, distorsion du réel. D’une impulsion, il bascula sur le ventre, en appui sur les coudes : ce mouvement acheva d’amplifier sa nausée. Il vomit. S’il avait mobilisé sa magie blanche, il aurait peut-être pu atténuer la réponse virulente de son système corporel à ses folies. Il était beaucoup trop saoul pour ça.

La plupart des regards avaient suivi la femme. Toutefois, une vague sonnette d’alarme s’échinait à retentir entre ses deux oreilles. Indépendamment de son état, son aura le désignait assez clairement comme une Aile Blanche. Fortement alcoolisé. Dans un bar dansant. Entouré de Déchus. Au milieu d’Avalon. L’urgence était clairement de fuir. Ses doigts se refermèrent sur la bague. Son instinct lui murmurait de ne pas la remettre : considérant sa condition, il se serait sans aucun doute évanoui, et s’évanouir en ce lieu n’avait rien d’une bonne idée. À grand renfort de volonté, Priam parvint à se relever. Il passa une main sur sa bouche humide et puante, puis joua des coudes pour s’extirper de ce domaine de péchés. Il sentit des mains effleurer son torse nu ou chercher à le retenir. Il n’avait qu’un objectif : la sortie. L’air frais ne l’importuna pas. Il titubait, mais n’avait plus envie de vomir. C’était comme si le monde n’existait pas vraiment. Tous ses sens tendaient vers l’anesthésie générale. Incapable de se rappeler du chemin de l’hôtel, il marcha aléatoirement, en s’appuyant aux murs des bâtisses. La providence devait le couver, malgré tout, car Zizou apparut au moment propice. Il eut à peine le temps de se laisser tomber sur le Wëltpuff qu’il plongeait dans l’obscurité la plus totale.

FIN Quiproquo | Kaahl 1628



Message VIII – 800 mots




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