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 [Q] L'espoir renaît toujours, même dans le plus obscur des désespoirs.

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Bellada Ward
~ Magicien ~ Niveau I ~

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◈ Parchemins usagés : 913
◈ YinYanisé(e) le : 30/07/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : Gilbel ♥
◈ Activité : Cuisiner avec amour !
Bellada Ward
Dim 08 Mar 2020, 09:46


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L'espoir renaît toujours, même dans le plus obscur des désespoirs


Intrigue : Bellada va aider les Anges suite à l'arrivé d'un millier d'Anges captifs. Elle y apprendra une nouvelle qui la chamboulera.

Une journée comme les autres pour le couple Ward. L'habitude avait réveillée Bellada au chant des coqs, dehors : sans tarder, la magicienne s'était étiré dans son lit avant de descendre jusqu'à la cuisine où elle avait entreprit de préparer le petit-déjeuner pour tout le monde. Lorsque Gilbel descendit à son tour, une forte odeur de café embaumait la salle. Avec tendresse, il s'était approché de son épouse et 'avait attrapé par la taille pour la saluer. « Bonjour, Pomme d'Amour. As-tu bien dormi ? » s'enquit-il. La vieille femme laissa échapper un petit rire attendrit tandis qu'il déposait un baiser sur sa tempe gauche. « Comme un loir. » répondit l'épouse en déposant le couteau qu'elle maniait précédemment pour couper son pain en tranches régulières. Elle se tourna pour faire face à son âme-sœur et passa ses bras autour de sa nuque. Son regard était empli de tendresse dès qu'il se posait sur le mage bleu. « Et toi, mon Bichon ? » demanda-t-elle à son tour en réarrangeant le nœud papillon de l'homme. « De même. » Nouveau baiser affectueux. « J'ai d'ailleurs eu le plus beau des rêves, cette nuit. » « Oh vraiment ? Et de quoi s'agissait-il ? » demanda, curieuse, la retraitée. « Je nous ai revu, tous les deux, dans notre jeunesse, en train de partager un repas champêtre... » Il y avait une pointe rêveuse dans son ton, un peu de mélancolie également. Bellada esquissa un sourire. « Eh bien, je ne peu pas faire grand chose pour notre jeunesse perdue mais en revanche... Je peux nous arranger un repas en amoureux, dehors, dans l'un des champs... Qu'en penses-tu ? » proposa la cuisinière. « Mmh... Ca me semble parfait... » Nouvelles tendresses : baiser chaste, caresse du bout du doigt, le nez qui frotte doucement celui du partenaire.

« 'jour... » La voix encore ensommeillée de leur petit-fils surprit le couple. « Eh bien alors, Gontrand ? Qu'est ce que tu fais debout si tôt ? » questionna la grand-mère en posant ses poings sur ses hanches, ses yeux grands ouverts derrière ses épaisses lunettes. Le petit haussa mollement les épaules en guise de réponse. « C'est nous qui t'avons réveillé ? » L'enfant secoua la tête dans un geste négatif tout en se frottant les yeux. Il avait de toute évidence été tiré des bras de Harabella par une source extérieure : l'instinct de Bellada ne la trompait jamais sur ces choses là. Un sourire désolé au visage, elle tendit les bras vers son descendant qui vint s'y blottir. La magicienne déposa un bisous bruyant sur le sommet de son crâne tout en frottant gentiment son dos. « Bonjour mon Loustique ! » Gilbel s'approcha du duo et ébouriffa les cheveux du gamin qui protesta en grognant de mécontentement. Cela fit sourire le mage. « Bonjour gamin. » dit-il avant de s'approcher de la porte qu'il ouvrit pour récupérer le journal qui y avait été déposé comme à chaque début de semaine. « Allez, passons à table. » invita Bellada en tirant une chaise pour laisser le petit Gontrand s'y installer. « Une journée mémorable ne commence qu'après avoir pris un bon petit déjeuner. » déclara-t-elle avec engouement. Avec l'habilité donnée par l'habitude, la femme au foyer versa une coupe de lait qu'elle déposa devant l'enfant, ainsi qu'une assiette remplie de biscuits et de parts de gâteaux. La vue de cette bonne nourriture arracha un sourire chaleureux au bambin qui s'empara d'une tranche de pain à la banane : son dessert favori, sans aucun doute. Sa grand-mère aux cheveux gris était la seule à savoir les préparer avec autant de brio. Sans doute également parce que ce fruit était une denrée rare et plutôt chère : Bellada possédait néanmoins des contacts avantageux qui lui accordaient des réductions régulièrement pour maintenir sa fidélité. La cuisinière servit ensuite un bol de café à son mari, une grande tasse de thé pour elle-même, le tout accompagné des tartines de pain. « Alors, as-tu fais de beaux rêves, cette nuit ? » voulu savoir la mage en se tournant vers le petit dernier. Si elle voulait prendre de ses nouvelles, elle avait tout intérêt à le faire avant que ses frères et sœurs ne débarquent à leur tour.

Trois coups précipités furent donnés à la porte, accompagnés d'une plainte urgente, emportant la réponse du garçon.

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Bellada Ward
Dim 08 Mar 2020, 10:38


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« Je suis vraiment désolée de débarquer ainsi à l'improviste mais nous avons besoin de ton aide, Bella. » La Magicienne fronça les sourcils en observant les trois invités surprises qui s'étaient présentés à sa porte. Leur visage indiquait clairement que quelque chose de grave s'était produit. Inquiète, la vieille femme s'avança un peu et referma la porte derrière elle : elle ne voulait pas que son petit-fils s'inquiète et s'il la voyait discuter avec ces personnes, c'était bien ce qu'il risquait de se passer. « Ce n'est rien mais... Dis-moi plutôt ce qui t'affole de la sorte. » demanda la vieille dame en posant une main sur l'épaule de Violette. Celle-ci sembla ne pas savoir comment débuter son explication. C'est donc l'un de ses frères qui répondit à sa place, d'une voix tout aussi pressante que celle de sa cadette.. « Des Anges sont arrivés au Jardin de Jhen, ce matin. » Il n'y avait rien d'étonnant à cela, encore moins de choses alarmantes : les enfants de réprouvés affluaient régulièrement depuis leur villes natales pour rejoindre le territoire des Anges. « Il y en a plusieurs centaines. » Ah. Voilà qui était un peu plus inattendu. Surprenant même : les bipolaires avaient-ils décidés de se débarrasser de toute leur progéniture ? Eux qui avaient tant batailler avec les Ailes Blanches en prônant que ces enfants étaient des leurs... « Ils viennent tout droit des Terres Arides. » précisa l'Humain. « Comment ? » Le visage troublé de la grand-mère fit écho au malaise qui se lisait sur le faciès des enfants de Sympan. Violette acquiesça avant de reprendre la parole. « Nous n'en savons pasplus pour l'instant mais les Anges sont débordés : avec le départ des explorateurs, ils ne sont pas assez pour organiser l'accueil de ces nouveaux Anges. Pas de façon aussi soudaine. Toute l'aide possible sera acceptée. » « Oui bien sûr, je viendrai pour vous aider dès que possible. » « De la nourriture et des remèdes, c'est ce dont ils auront le plus besoin. » assura l'Humaine. Bellada acquiesça. « Je te remercie, Bella. » dit doucement la jeune femme en serrant la main de la vieillarde. « Ne dit pas de bêtises. Va plutôt chercher d'autres secours. » pressa la magicienne.

« Qu'est ce qui se passe ? » demanda Gilbel en voyant son épouse rentrer dans leur chaumière. Elle esquissa un sourire bienveillant pour rassurer le petit garçon puis s'approcha de son mari. Se penchant vers son oreille, elle lui expliqua rapidement la situation. « Je reste ici pour surveiller les enfants. » déclara le grand-père. « Toi, fait ce que tu dois faire pour les aider. » Bellada acquiesça puis entreprit de rassembler plusieurs affaires. Elle ressortit du garde manger avec plusieurs cagettes remplies de bocaux qu'elle avait préparé plus tôt dans l'année, pour s'armer contre les périodes froides. Des réserves précieuses. D'autres en avaient cependant plus besoin qu'elle en cet instant. Elle déposa ses cargaisons dans une petite charrette, entreposée dans son arrière-court, à l'entrée du jardin. Armée de sa cisaille, elle alla également récolter quelques légumes frais de son potager. L'étape suivante fut d'aller chercher dans sa chambre le carton dans lequel elle avait mis des vêtements que Gilbel ne portait plus depuis longtemps. Elle avait dans l'idée de les envoyer à Aleran, mais une fois encore, le garçon saurait se débrouiller sans. Les Anges, eux, ne seraient sans doute pas bien vêtus. Ils n'étaient pas de la dernière mode mais ils étaient au moins adapté au climat ambiant. Enfin, la vieillarde redescendit dans son salon où elle ouvrit l'une de ses malles. Elle attrapa quelques talismans de sa propre confection puis regagna l'embarquement qu'elle avait préparé, déposant ses portes-bonheurs dessus.

« Allez Bourriquette ! » encouragea Bellada. Elle était allé demander la mule de ses voisins, qui la lui avaient cédé. Eux aussi avaient entendu parler de cette nouvelle : ils avaient ajoutés quelques couvertures et quelques baguettes de pains aux vivres qu'avait déjà rassemblé la Magicienne. Parée, elle se dirigeait donc vers le territoire angélique, la boule au ventre. Elle ne savait pas quoi espérer de cet événement. C'était une excellente nouvelle, bien entendu, mais elle ne pouvait s'empêcher d'éprouver un terrible sentiment d'inquiétude : la Charité n'était pas une quelqité associée aux Démons. Il devait forcément y avoir quelque chose derrière cette histoire pour qu'ils cèdent ainsi tant de leurs otages.

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Bellada Ward
Mar 10 Mar 2020, 13:45


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La bénévole se pencha lentement en avant pour tendre son assiette à l'ancien captif. Un sourire bienveillant illuminait son visage mais cela ne sembla pas suffisant pour apaiser les années de douleur et de terreur qu'avait enduré le martyre : plus sa bienfaitrice s'était approchée, plus l'ange semblait s'être renfermé sur lui-même, se recroquevillant un peu plus à chaque pas dans sa direction. Il se tenait désormais roulé en boule sur le sol, les mains au-dessus de sa tête, ses jambes ramenées vers son buste, son corps tout entier tremblant d'inquiétude. La vue du garçon, ou plutôt sa réaction, arracha un froncement de sourcils à la magicienne. La peine et la pitié se lisait sur son visage. « Tu sais, tu n’as plus rien à craindre maintenant. Le cauchemar est terminé. » confia la vieille dame d’une voix calme. Comme si elle s’approchait d’un animal farouche, la magicienne patienta quelques secondes avant de s’avancer davantage. « Tu es en sécurité, ici. Il ne t’arrivera rien. » assura-t-elle. On ne les laissera plus te faire de mal aurait-elle voulu ajouter, mais on lui avait conseillé de ne pas parler des démons devant les victimes : le simple fait de les évoquer pouvait faire rejaillir de vifs et mauvais souvenirs à leur conscience encore fragile. Ses propos semblèrent néanmoins atteindre le garçon : lentement, comme si le moindre de ses gestes faisait grincer son corps, l’Ange écarta quelques doigts, laissant timidement apparaître un œil brun. Bellada retrouva son sourire. « Si tu veux retrouver des forces, il faut manger. » insista-t-elle en tendant à nouveau l’assiette remplie de nourriture. Le plus jeune hésita un instant. Son regard jongla entre le visage penché au-dessus de lui et l’objet qu’elle lui présentait. Au lieu de se détendre comme l’avait espéré la mage bleue, l’Ange se crispa et raffermit sa prise autour de sa tête, bouchant ses oreilles, puis commença à se balancer lentement sur lui-même. « Pardon ? Que dis-tu ? » L’ailé avait entamé un monologue, marmonnant des paroles inintelligibles pour ceux qui n’étaient pas dans sa tête. Le flot était anxieux et pressé, rendant sa diction plus abstraite encore. « Excusez-moi ? Est-ce que quelqu’un s’est occupé de ce garçon ? » demanda la magicienne en se tournant vers une prêtresse qui passait près d’eux. En voyant l’adolescent, le visage de la jeune femme se teinta de douleur. « Il a été ausculté. Il ne présente aucune séquelle physique. »  Expliqua-t-elle. Pas de blessure ou de douleur corporelle, peut-être, mais cette pauvre âme était très clairement en peine, hantée par des démons qui s’étaient invités dans sa conscience. « Nous sommes débordés. Nous devons nous concentrer sur les cas les plus urgents pour le moment. » Sur ces paroles, la prêtresse retourna à sa tâche initiale : le cri d’agonie de son patient la rappela à l’ordre. En entendant le hurlement de son camarade, le séquestré laissa un gémissement plaintif lui échapper ; la cadence de son balancement s’accéléra ; des mèches de cheveux s’arrachèrent sous ses doigts. La vieille dame hoqueta de surprise en le voyant agir ainsi. « Oh non, il ne faut pas faire ça ! » s’épouvanta-t-elle en essayant de le forcer à lâcher prise. Grave erreur : ses gémissements mutèrent en grognements puis en cris hystériques. « D’accord d’accord, je te lâche. » déclara Bellada en se reculant. La distance sembla apaiser légèrement le garçon : il retrouva un silence plus discret. La magicienne se mordit les lèvres. Elle se sentait idiote d’avoir agit ainsi, quand bien même son intervention ne fut que le fruit d’une impulsion bienveillante. Elle-même savait, mieux que quiconque, qu’imposer sa volonté par la force n’était jamais une bonne alternative. Ce ne l’était pas avec les enfants, ça l’était encore moins avec les victimes de sévices tels que ces Anges. Elle devrait trouver un autre moyen d’atteindre le garçon.

La vieille dame s’assit au sol, à une distance raisonnable de l’ailé. Sans le regarder, elle sortit sa baguette et l’un des talismans qu’elle avait emmenés avec elle dans son chariot. La Mage Bleue braqua son arme sur l’objet et se concentra, prononçant à voix basse une formule magique. La laine qui était enroulé tout autour se mit à luire d’une lueur bleue tandis qu’elle insufflait en lui la magie de Praesidium. Le petit tour de magie capta l’intérêt l’Ange. De la méfiance ou de la curiosité, Bellada ne sut pas ce qui lui fit s’accrocher à son intervention.

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Bellada Ward
Mar 10 Mar 2020, 20:46


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L'espoir renaît toujours, même dans le plus obscur des désespoirs
« On est bien mieux dehors, tu ne trouves pas ? » demanda madame Ward en se tournant vers le garçon. Il tenait fermement le talisman qu’elle lui avait donné et qui avait fait son œuvre : il s’était suffisamment calmé pour que la magicienne le dirige hors de la salle où les blessés se faisaient soigner. A l’extérieur, l’agitation était tout aussi palpable et Bellada avait donc conduit son protégé dans un coin un peu plus à l’écart, où le passage se faisait plus rare, bien que toujours présent. « Le soleil te fait du bien ? » Le jeune homme ignora superbement sa question. Son regard s’était posé sur une petite fleure qui avait réussi à pousser entre les pavés de la ruelle. Les pétales blancs semblaient l’avoir hypnotisé tant il les observait fixement. La magicienne esquissa un sourire : ce dernier n’avait rien d’heureux cependant, on y lisait davantage de mélancolie. Même si elle n’était pas elle-même une Ange, Bellada ressentait intensément leur douleur : être témoin des dégâts qu’ils avaient fait subir à leurs victimes retournait l’estomac de la grand-mère. Il n’était pas dans sa nature de se laisser abattre cependant : s’il y avait une seule bonne raison pour se réjouir, on pouvait compter sur elle pour s’y accrocher et la brandir dès que les autres se laissaient accabler. Cette fois encore, la magicienne comptait se focaliser sur les points positifs de la situation : sa reine était parvenue à négocier la libération de tous ces anges. Ça avait été un pari risqué mais, au final, elle l’avait remporté. Même si la contrepartie semblait gâteuse en constatant l’état déplorable des Anges qui avaient été rapatriés, il ne fallait pas oublier le plus important : ils leur étaient revenus en vie -pour la plupart. C’était une source de réjouissance sur laquelle s’appuyait la gardienne de la paix pour ne pas perdre espoir en voyant tous ces visages tristes, accablés. Elle avait assisté à des retrouvailles émouvantes et ces scènes l’aidaient également à se tourner vers Suris.

« Madame Ward ? » Bellada se détourna du garçon qu'elle surveillait. Elle fut étonnée de se retrouver face à l'une des anges captives. La magicienne n'eut aucun doute sur ce point : sa tenue, l'air épuisé et la faiblesse de son anatomie lui criaient qu'il s'agissait de l'une des envoyée des Terres Arides. A la différence du garçon cependant, la jeune femme semblait animée par un nouveau souffle, une étincelle de vie brillant dans son regard. Elle faisait partie de ces rares Anges qui n'avaient jamais failli en l’Espérance, de ceux qui avaient toujours su qu'il y aurait un lendemain plus heureux. Un second vertueux se tenait à ses côtés, lui offrant son bras pour qu'elle s'y appuie. « C'est bien moi. Que puis-je pour vous ? » demanda l'interpellée en souriant. « Si vous voulez me demander pour prendre des vêtements, il ne faut pas s'embarrasser de tant de manières. Vous pouvez vous servir librement. Il en va de même pour la nourriture ou - » « Non, ce n'est pas ça. » interrompit la nouvelle venue en secouant légèrement la tête. « J'ai un message pour vous... Un message qui vient des Terres Arides. » L'annonce fit hausser les sourcils de la vieille femme. Un message provenant de cet endroit ? C'était incongru. Elle n'y avait aucune connaissance, à moins que... Non. C'était impossible. Elle en avait rêvé depuis le jour de sa disparition mais avait fini par se faire une raison : si sa sœur s'était bel et bien réincarnée en Ange, les mauvais traitement que lui auraient fait subir ses geôliers auraient eut raison d'elle. Malgré son désir de contenir ses sentiments, la magicienne ne put empêcher son cœur de battre un peu plus vite, l'idée qu'elle avait refoulé depuis plusieurs années maintenant resurgissant tout à coup. « Hortanse est en vie. » Voilà, c'était dit. Il y eut une semi-seconde où la vieille dame refoula l'idée, puis le barrage de son cœur explosa. Les larmes se mirent à dévaler les joues avant même qu'elle ne s'en rende compte. « Hortanse ? En vie ? Mais... Comment est-ce possible ? » La messagère fut prise d'une quinte de toux avant de s'exprimer à nouveau. « Je n'en sais pas plus que vous mais elle m'a demandé de vous prévenir et... Et de vous demander de chercher son fils. »

La suite de cette conversation dura de longues minutes. L'aïeule Ward se sentait prise entre plusieurs étaux : la joie intense, le soulagement libérateur en apprenant que sa sœur était toujours de ce monde. Pourtant, dès l'instant où le cœur s'en réjouissait, une ombre glaciale venait noircir le tableau : était-elle dans le même état que ce garçon dont elle s'occupait ? Était-elle maltraitée, assouvie, malmenée par ces tyrans qui s'étaient appropriés les Terres Blanches ? Mangeait-elle à sa faim ou l'affamait-on comme l'on affamait le reste de ses congénères ? Tant de question affolantes sans réponse : l vieille dame ne parvenait pas à s’apaiser ni à se révolter.  Quand à son neveux... Elle ne savait que penser. Bellada avait toujours pensé qu'ils avaient péris ensemble. Il était fort possible que l'enfant n'ait simplement pas été aussi chanceux que sa mère adoptive. Et pourtant, la nouvelle que venait de lui reporter cette Ange était la preuve que l'espoir était capable de renaître, même entouré du désespoir le plus profond.

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