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 [Q.] La Soeur d'Iyora

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Pulsar Verhoeven
~ Magicien ~ Niveau II ~

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Mer 19 Fév 2020, 20:45

Partenaire - Solo
Intrigue - June Hautbourg invite la Marquise Leenhardt pour un thé en son honneur, en compagnie de quelques-unes de ses amies. C'est le moment de discuter des derniers potins, de contrecarrer des rumeurs et d'en lancer de nouvelles.


Mancinia descendit du cheval avec l'expérience qui était sienne. Elle avait désormais une aisance certaine avec les montures, là où sa Camériste essayait d'être plus ... prudente. Cela la fit sourire. Ce déplacement était imprévu, mais il était agréable de venir sur les Terres du Lac Bleu de temps à autre. Vervallée était un endroit paisible et June l'avait invitée, en cette après-midi ensoleillée, à venir prendre le thé. Ce serait bien de se rapprocher de la Dynastie dont sa jeune amie était issue. Ils avaient une haine farouche contre les Sorciers à mettre en commun dans un avenir proche, elle n'en doutait pas. Si elle était accompagnée de Monika, c'est parce que celle-ci avait fait le voeu de la suivre en dehors du marquisat. Près des Humains. Ignorant la création de Haute-Terre, elle avait évidemment promis de conserver le secret. Sa confiance était certaine et la Magicienne passait son temps entre les différents domaines de la Marquise de Nylmord. Un domestique vint quérir leurs chevaux pour en prendre soin durant la durée de leur session, le Majordome les invitait ensuite à le suivre. L'Humaine n'avait pas l'habitude d'échanger ainsi, avec des inconnues, avec une certaine étiquette, elle appréhendait un peu. C'était sa personne qui était la plus haute hiérarchiquement, mais ... Ne serait-elle pas un peu ridicule ? Son appréhension lui avait valu de s'habiller ... Comme une guerrière, pour au moins à plus à l'aise que dans des vêtements légers qui lui feraient attraper la Mort. Pantalon, tunique mettant en avant ses courbes et cheveux rehaussés en un chignon. Élégante et normale, ainsi était-elle, d'une certaine manière. Tant pis. On les conduisit dans un petit salon dont la large baie vitrée permettait de voir le parc extérieur et de laisser entrer les rayons solaires, sans pour autant les avoir.

Marquise ! s'exclama June en se redressant pour la saluer. Soyez la bienvenue !
Je vous remercie de m'avoir invitée, répondit-elle en lui faisant la bise.

Cet acte valu quelques regards entre les autres demoiselles présentes. Elles s'entendaient bien, c'était une évidence. La Hautbourg se retournait ensuite vers ses amies, ces dernières n'étaient pas aussi nombreuses que Mancinia l'aurait cru, ou craint. En même temps, elle ne se serait pas permis d'invité n'importe qui à sa table. Celles-ci s'étaient également relevées lors de son entrée dans la pièce, s'inclinant en relevant doucement leurs robes en une révérence.

Je vous présente la Comtesse Élisandra Gervais, ainsi que la fille du Chevalier Terfedyn, Magnolia et la Vicomtesse Clarysse Lestival.
Ravie de faire votre rencontre, mesdemoiselles.
C'est un honneur, Marquise.
Je suis Mancinia Leenhardt. Et voici, ma Camériste, Monika.

Celle-ci s'inclinait respectueusement à leur encontre. Intérieurement heureuse de ne pas être associer aux Hautbourg. Cela aurait été une tâche pour sa cousine et ...

Monika, tu es venue, toi aussi !

Le fait que June tende les bras vers elle pour l'étreindre la perturbait, mais elle lui répondit tout de même. Les occasions étaient rares. Inexistantes, même.

Je suis contente de te voir !
J'en suis heureuse également, June.
Ne reste pas là. Viens t'asseoir !
Ah, mais ... Je ... J'accompagne la Marquise et ...
Tu as raison, June, l'interrompit Mancinia. Monika n'a pas pris une seule après-midi depuis qu'elle travaille pour moi, cela lui fera sans doute le plus grand bien !

Cette dernière était interloquée, la bouche légèrement ouverte et les yeux écarquillés. Ce n'était pas convenable. Elle n'avait ni titre ou quoi que ce soit. On n'invitait pas une servante parmi les Nobles, peu importe son nom de naissance !

Mais ... Je ...
J'ai deux mains, Monika. Je sais me servir un thé, considère cela comme une chance unique ! Avez-vous déjà goûté du thé des Humains, mesdemoiselles ?
Non, jamais.
Eh bien ... Voilà une opportunité en or de vous démontrer mes talents. J'en ai justement prit avec moi, avec des petits biscuits faits maison.
Vous ... Vous avez cuisiné ... pour nous ?
C'est vraiment une délicate attention !

Mancinia eu un sourire en dévoilant les boîtes présentes dans son sac. Elles étaient des adolescentes normales. Clarysse semblait plus réservé, mais son nom ne lui était pas étranger. Lestival. Des cousins de Tristan. Ce devait être sa nièce et dépendait de son Marquisat. Sans doute craignait-elle de commettre un impair en sa présence ? Elle semblait timide comparer aux autres, ses amies veillaient cependant à la faire parler et à l'intégrer dans la conversation. June n'avait pas choisi des demoiselles qui voulaient se mettre en avant. C'était vraiment agréable de discuter et de leur montrer. Elles étaient curieuses et regardaient volontiers sa manière de faire, entre l'eau chaude et les feuilles. Tout n'était qu'une question de dosage, dureté de l'eau et température.

Wow ! dit la demoiselle Terfedyn après avoir bu une gorgée. C'est exquis !
En effet, admit la jeune Clarysse. L'arôme est extraordinaire !
Ce mélange de thé noir et de thé blanc combattra votre fatigue et rendra vos idées plus clairs.
Vous êtes tellement gentille, Marquise. Je ... Je vous avoue que je m'attendais à une femme un peu plus austère, ah ah.
C'est vrai ! Votre réputation de combattante chez les Humains vous précède ! Vous êtes Mazandi, c'est cela ?
Matasif, reprit-elle doucement. C'est un titre honorifique pour les faits d'armes réalisés par des Humains en dehors de l'armée.
Je vois. C'est impressionnant ! Et vous êtes toujours Joaillière ?
Sur mon temps libre, oui. Je conçois moi-même mes parures, par exemple.
Oh ! s'exclamait son hôte en tapant dans ses mains. C'est vous qui aviez réalisé celle qui allait avec votre robe au Bal des Douze Cycles Lunaires ? Vous étiez magnifique ! Et votre danse ... Vous aviez l'aisance des grands danseurs !
J'étais morte de honte à l'intérieur de moi-même, oui !

Cela arracha un rire à tout le monde.

Je vous comprends ! Je n'ai pas osé danser !
La magie était incroyable ce soir-là, nous avons même eu plusieurs surprises.
Et cette homme, quelle prestance, on aurait dit Suris !
N'exagère pas, voyons !
Et vous, Monika, ce n'est pas trop dur de travailler pour la Marquise ?
Oh. Je ... Je pense qu'il y a pire comme travail. Surtout que ... La Marquise prend soin de moi aussi.
Nous voyons cela, sourit June. Cela me fait plaisir de te savoir entre de bonnes mains !
Je ne récompense que les méritants, répliqua Mancinia. Monika a toujours fait preuve d'une rigueur exemplaire et elle m'est d'une aide précieuse pour comprendre les moeurs magiciennes. Je ne m'en serais pas aussi bien sortie sans sa présence. Merci d'être là.

Sa déclaration allait arracher quelques larmes à sa subalterne, qui eut grand peine à contenir ses émotions. June mis sa main contre son épaule en lui soufflant que c'était vrai et qu'elle devait accepter les compliments, Clarysse était abasourdie pas tant de générosité. Peu parmi la Noblesse traitait aussi bien ses domestiques. Il y avait bien entendu du respect, parfois des liens proches, mais les épanchements en public étaient rarissimes. La Comtesse Gervais eu un sourire en observant le lien d'amitié, avant que celui-ci ne se transforme en un sourire en coin.

Et ... C'est vrai que vous vous êtes fiancée, Marquise ?
Oui.
Mais vous gardez l'heureux élu secret ?
En effet.
Pourquoi tant de mystères ?
L'envie de faire parler mes autres...
Oh, je ne voulais pas...
Non, pas vous. Je comprends que cela amuse et intrigue. Certaines choses sont gentilles ... d'autres moins. Ces personnes aiment bien discuter dans mon dos. Je suis consciente des rumeurs qui courent, elles ne valent pas les exploits du Prince de Caelum ou de l'Ange de Volatys au sein de vos cités, cela me rassure assez, en vérité. J'aimerais que mon compagnon et moi-même soyons sereins quant à nos futures noces.
Vous avez de la chance, commentait Clarysse. En général, les hommes aiment se vanter de leur conquête, surtout aussi prestigieuse !
J'ai de la chance d'avoir vu le mien conquis d'une plus noble manière.
Je suis vraiment curieuse !
Dans ce cas, les paris sont ouverts. Si vous tombez dessus ... Je vous le dirais !

Cela valu un regard et un sourire complice parmi les participantes. Sans parler de l'excitation. Bien évidemment, Monika était la cible idéale et elle s'amusait à lancer quelques noms au hasard, pour les mettre sur de fausses pistes. Elle était parfaitement consciente de pour qui battait son coeur. Neah avait réalisé les choses à la perfection en détournant les regards vers un Humain. Le Comte Magicien qui l'avait mise enceinte tombait un peu à l'eau ... vu qu'aucune rondeur n'était venu alourdir ses traits. Cela ne changeait pas l'idée que c'en soit un, ceci dit. Quelques noms circulaient, comme celui du Comte Worth ou de Tristan Vidal. L'honnêteté de ce dernier lui avait valu à ce qu'elle se promette de l'aider à prendre sa revanche sur cette femme en lui trouvant un bon parti. Le nom de Christian Hautbourg avait circulé, mais June avait défendu ce dernier. On parlait visiblement aussi de sa relation avec un Ange. Un qui l'aurait blessée à ce qu'elle en soi malade devant la foule. Mancinia devinait aisément qu'on parlait d'Isley, après qu'il l'eu reconduit à Neah, après son Épreuve de la Coupe des Nations. Elle avait fait une crise épileptique. Les médecins de Haute-Terre n'avaient pas compris pourquoi les symptômes différaient de la normale. Mancinia devinait que son don combattait cette ... maladie. L'Ultimage fût également abordée, plus pour la plaisanterie, vu que c'était une femme aux amours contradictoires et ce, dans tous les récits de ses sujets. C'en était dommage aux yeux de Mancinia, tant il était peu évident de réellement conquérir le coeur d'un autre. C'était souvent ... un pari sur la chance. Et elle était très douée, à ce petit jeu.

Sommes-nous sur une bonne piste ? demandait June.
Aucune, sourit-elle en réponse. Vous avez encore de la marge.
Aaah ! C'est dommage que ce ne soit pas aussi imaginable que dans les récits que nous lisons ! Vous savez, ceux qui sortent par épisodes dans des revues spécialisées et qui mettent en avant des cou ...
... Élisandre ! reprit rapidement la Hautbourg. ... La Marquise ne lit pas ce genre de choses.
Ah ! s'exclama Mancinia en riant, comprenant de quoi il en retournait. Je les lis totalement !
— ... Vous les lisez ?!
Ça me rendait curieuse de découvrir un peu ... Ces récits sur la vie des personnes célèbres.
Même celles sur vous ?
Elles sont amusantes et ne sont pas méchantes, en général.

Cela permettait de prendre la température de sa réputation. Littéralement. Sans attendre, Élisandra sautait sur l'opportunité qu'on lui présentait, avec une voracité à toute épreuve. Elle était autant rêveuse, que curieuse … Et taquine.

1810 mots


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Mer 19 Fév 2020, 20:50

Vous avez vu celle à propos du Prince de Caelum et de la Canine Blanche ?
Évidemment. C'est d'autant plus amusant lorsqu'on connait les deux personnes.
Ah, mais oui ! Neah Katzuta est votre Ange Gardien...
Attendez une seconde ! l'interrompit Magnolia. Vous connaissez le Prince de Caelum ?
Oui, bien sûr. J'ai travaillé avec Isiode Yüerell pendant une mission, il y a longtemps.

Le Bal d'Encens. C'était à l'époque où les Humains voulaient relancer leur natalité, au plus bas, en réalisant une célébration mettant les couples à l'honneur, dans le but de créer des liens et de relancer cette chose capitale à leur survie. La politique d'enfantement avait été endurcie en son absence. C'était là qu'elle y avait rencontré plusieurs figures couronnées, des personnes étranges, ou détestées, qu'elle avait compris aimé Neah. Tout cela en étant simplement en charge de la sécurité, de manière conjointe avec la Compagnie de Yüerell. Elle se souvenait d'une attaque démoniaque, en plein milieu des festivités, dans une oasis éloignée de la Capitale. Cela avait été ... compliqué. Leur présence avait été d'une grande aide.

Je comprends que ce récit vous amuse, Marquise. Je lis pour la qualité de la plume, mais c'est tellement ... Particulier !
Hiiii ! J'aime tellement l'idée du Capitaine un peu violent avec son Soldat, moi !
La scène dans les douches était tellement chaude, roh là là ! J'en suis encore toute retournée !

Monika n'en croyait pas ses oreilles. Un peu de décence devant la Marquise ! aurait-elle eu envie de dire. Pourtant, celle-ci ne semblait pas s'en formalisé outre mesure. Sans doute parce qu'elle détenait la vérité. Neah était son compagnon et elle ne craignait rien de la part d'Isiode à ce propos, ce n'était pas comme si ils avaient réellement une relation. Ce n'était que les fantasmes d'une femme, exposés aux yeux des autres. La Luxure chez les Anges rapportait énormément à certaines maisons ... clandestines. Mancinia trouvait ceci amusant. Le récit s'intitulait Parfum d'Interdit. Elle se souvenait encore du visage de son Gardien lorsqu'elle lui avait dit que, effectivement, ce genre de choses existaient, sans cacher le nom des protagonistes. Son Gardien avait écouté le récit en se tenant le visage de ses mains, elle avait plaisanté en disant qu'elle enverrait un exemplaire à Isiode, cela lui avait valu un regard qui disait qu'il ne valait mieux pas. Dans la réalité, elle était persuadée que ce dernier ne comprendrait pas vraiment les allusions, tout en pensant tenir un tout autre type de lance ... Dans tous les cas, l'histoire racontait comment Neah Katzuta était tombé sous le charme d'Isiode Yüerell. Au départ, c'était assez mignon. Ce dernier n'osait pas se l'avouer, bien trop Lié à son Humaine pour la trahir, mais les sentiments avaient été plus forts. Et partagés. La pauvre Mancinia Leenhardt avait eu le coeur brisé, mais soutenait le couple au point de le couvrir aux yeux de leur hiérarchie. Elle était un peu le personnage comique du récit.

Dans tous les cas, les deux amoureux essayaient d'avoir un amour normal et mignon, timide et plein d'hésitation. A son humble avis, les lectrices et l'éditeur avaient largement exigés plus vu comment les choses avaient tournées ensuite. Elle avait rapidement deviné les tenants et aboutissants, mais cela l'amusait comme une dingue de passer plusieurs minutes en plein fou rire en imaginant les scènes, au grand dam de Neah, qui lui était mort de honte et aurait voulu s'enlever cette crasse de la peau. Il voulait se plaindre auprès de ceux qui vendaient ces choses ... Seulement, c'était quelque chose dans l'ombre. Les personnes avaient leur contact pour se les procurer depuis les marchés d'Avalon. C'était une cause désespérée pour un Ange. Il devait se contenter de soupirer en maugréant.

Et tu as vu la scène de conclusion ? Quand la Coupeuse arrive ?
La rivale de cet amour si pur montre son visage après avoir voulu tuer le Prince ! Rah ! J'ai tellement hâte de voir la suite !

La Coupeuse. Son personnage. Rien que sa description ne mentait pas. L'écrivain de cette chose avait tapé dans le mille, ou elle usait simplement de sa proxémie pour réaliser un fantasme où elle désirait si ardemment avoir Neah qu'elle était prête à assassiner Isiode, devenant ainsi une fausse meilleure amie. N'ayant pas réussi, se contentant de le blesser gravement dans une mission où son fidèle ami, Aramis, un Ygdraë, avait perdu la vie - et où son supérieur avait bien pris son temps pour panser ses blessures -, cette dernière avait intimé le choix au Prince de Caelum de s'en aller loin de la Canine Blanche, où Isley serait tué d'une manière qui lui avait dressé les cheveux sur la tête tant la technique était vraiment imagé, mais assez ridicule en soi. Évidemment, dissimulé dans l'ombre, un autre homme en avait après Isiode et manipulait la pauvre Coupeuse de son amour impossible ... Zane Azmog lui-même ! Personne n'en savait la raison. Il voulait le Prince et il l'aurait. L'heure était dans la patience de la suite pour connaître le destin des deux amoureux torturés entre devoir et amour était de mise. Franchement, c'était des récits intéressants. Elle en avait trouver un avec son amour imaginaire qui l'avait mise enceinte, un autre pas très ragoûtant sur le fait qu'elle se faisait torturée et autres joyeusetés peu enviables par des Démons, parce que c'était tout ce qu'elle méritait. Parfum d'Interdit. Ou nourrir un amour impossible vers la folie. Quelle stupidité. Elle préférait loin en lire sur le Délaissé et l'Ultimage. C'était doux, sans méchanceté et aurait pu être un réalité si Raeden avait emporté sa main.

Alors, Marquise, le Capitaine est ainsi dans la vraie vie ? Il est un peu ... Brutal ?
Aucune chance ! Neah est trop attaché à ses subordonnées pour être d'une violence inouïe. D'ailleurs, Isiode Yüerell n'est pas vraiment en sa compagnie. Ils sont dans deux troupes différentes.
Je l'ignorais ! Je les aient toujours imaginer comme une seule et même troupe...
... Imaginez un autre Capitaine jaloux dans ce récit ! Que de rebondissements !

Le Démon Blanc. Jaloux. Elle manquait de s'étrangler dans sa tasse de thé.

Je ne veux pas vous offensée, Marquise, mais si la Canine Blanche est très beau, il l'est moins que le Prince de Caelum.
C'est parce qu'il se donne un air froid et inaccessible, répliqua Monika aussi tôt. La Marquise et le Capitaine ont un Lien unique et vertueux ensemble ! Yüerell ne pourrait jamais comprendre ça !
Ce n'est pas totalement faux.
C'est comme un bouclier contre vos ennemis, c'est si mignon.
Et il a des ailes dorées ! C'est le seul qui en a parmi les Anges.

Les autres étaient morts. Tous. Donner cette information aurait jeter un froid terrible sur la conversation, Mancinia choisi de dissimuler ce fait. Neah était le dernier d'une expédition dans les montagnes de la Terre Blanche à avoir survécu à l'assaut des Démons. Elle n'avait plus réellement souvenir de quoi il en retournait, une quête concernant les Aetheri, le Grand Héro de l'île également. Ce dernier ne l'abordait pas. Il aimait ses ailes, c'était un souvenir précieux de ses compagnons, mais elles incarnaient aussi un lourd fardeau.

Neah est un soutient de tout instant, en effet.

Personne ne voyait donc rien ? C'était vraiment amusant. A croire que seuls les Anges et les Humains pouvaient comprendre.

Et cela nous change des récits avec l'Ultimage ! dit doucement Clarysse. On n'a entendu parler que de ces amours tourmentés. Le Délaissé, l'Honorable, le Prince de Caelum ... Même le Diable y est passé.
Oui, ça devient redondant. Surtout qu'elle est mariée maintenant. L'interdit, c'est bien, mais ce n'est pas ce qu'on attends d'elle !
Oui, la Marquise et le Capitaine ont du mérite ensemble ! Ce n'est pas comme si vous étiez comme cet Ange, Maëlle.
Laëth, reprit June, néanmoins surprise du ton de son amie.
On s'en moque de comment elle se nomme ! C'est une catin !
Tu y va un peu fort, Magnolia ! protesta Clarysse.
Mon Père a toujours été méritant ! Et elle ? Elle séduit le Baron … et on devrait dire quoi ? Qu'elle mérite tout ce qu'il fait pour elle ? Certainement pas !

Mancinia écoutait la conversation, muette, relativement courroucée de ce qu'elle entendait. Ces rumeurs ... Au départ, elles étaient venues de la bouche de Neah, ce dernier lui demandant les risques pour un enfant dans le cas d'un long voyage sur un navire. Cela l'avait ... assez impacté, visiblement. Il n'avait pas aimé l'idée qu'une femme enceinte puisse avoir ainsi des difficultés, mais il ne tolérait pas une union en dehors du mariage. Son dégoût évident l'avait assez surprise, mais ses rejets quant à ses avances confirmaient ainsi son attachement aux traditions, sa résistance aux appels de la chair. Son Gardien avait ensuite soutenu l'idée que Laëth devait être renvoyée de Yüerell, surtout après avoir entachée sa réputation. Elle se souvenait de lui avoir dit que le responsable était le Baron. Lorsque sa grossesse avait été démentie, effectivement, les Anges s'étaient partagés en deux. Ceux soutenant Laëth et méprisant le Baron et ceux, assez nombreux, qui méprisait les deux. Désolant, non ?

Pourquoi toutes ces rumeurs concernant Laëth Belegad ? demanda-t-elle au bout d'un moment. Il a été admis que cette dernière ne portait aucun enfant.
Les Anges dissimulent peut-être ce fait.
Impossible ! intervint June. Jamais ils n'autoriseraient une femme enceinte aux explorations !
Elle est peut-être revenue sans que personne n'en sache rien, qui sait ? Je pense tout de même qu'elle a séduit le Baron pour sa fortune et ses titres. Jamais il ne s'enticherait d'une pauvresse dans son genre autrement !

Mancinia fût pincée. Elle aurait détesté qu'on la réduise ainsi. Laëth Belegad et elle étaient avant tout des combattantes. Elle se refusait d'entendre ce genre de considération dédaigneuse à son encontre. Surtout qu'elle avait vaguement discuté avec son frère. Et que ce dernier se démenait pour la sécurité du territoire et des Anges, venus d'ailleurs, qui traversaient ainsi. Pourquoi devaient-ils souffrir ainsi d'une rumeur mal placée ?

Je ne connais que peu d'hommes qui peuvent se targuer d'être vertueux et d'une pureté à toute épreuve, dévouant sa lame à sa Nation et à elle seule. Kaahl Paiberym n'en fait pas partie. Ce n'est qu'un homme, un gamin même et comme tous ceux de sa trempe, il est mauvais en ce qui concerne les femmes plus douées que lui !

Sa tirade fût très mal prise. Quoi de plus normal devant des passionnées de ses exploits ?

Les Magiciens sont des êtres du Bien ! Il est passé au Temple de la Lyre, vous ignorez peut-être ce que c'est, mais cela atteste de la pureté de son âme !
Cela atteste sa dévotion envers la cause de votre peuple, en rien des travers de ce dernier.

La Fille du Chevalier Terfedyn paru subitement perdue. Mancinia ressentait l'agacement. Il en était assez de tous ces hommes qui avaient le beau rôle au détriment des femmes. Oh, il avait eu la langue qui fourche ? Oh, dommage, pauvre Laëth ! Un petit chocolat et elle s'en remettrait, n'est-ce pas ? Il était responsable d'avoir sali sa réputation, d'avoir mis en danger sa carrière et ses ambitions ! Et on osait prétendre que ça, c'était ses sentiments ? Par les Aetheri, c'était une blague ?

1900 mots


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Mer 19 Fév 2020, 21:13

Je suis surprise, Marquise, reprit June. À quoi diable pensez-vous ?
Je raisonne différemment de vous, mais à mes yeux ... Je crois surtout que le Baron a voulu piéger Laëth !
Comment osez-vous dire cela ?!
C'est évident ! Vous dites vous-même qu'un homme tel que lui ne s'enticherait jamais d'une pauvresse dans son genre. Ce sont là vos paroles !
Mais ... Je ...
Je pense que le Baron à envie d'asseoir sa domination sur les Anges en subtilisant une de leur meilleure recrue.
... Meilleure ? se risquait Clarysse.
Vous savez très bien qu'elle est membre de la Compagnie de Yüerell. On n'entre pas au sein de cette dernière sans avoir certaines aptitudes et son départ en exploration est la preuve de ces dernières !
Le Baron est dévoué à la cause des Anges, il...
Oui, oui. L'Ange de Volatys. Un titre bien arrogant pour souligner une proximité inexistante.
Notre armée a aider les Anges, Marquise.
L'Ultimage.

Il y eu un silence. Pendant un instant, on ne sut pas exactement où elle désirait en venir.

A moins que l'armée n'est reprise les Terres Blanches, comme le demande les Anges depuis une décennie. En cela réside sa seule utilité aux yeux de nos peuples militaires.

Non, en aucun cas. Mancinia savait que cela était une réelle mauvaise foi, l'Armée Magicienne était connue et reconnue pour son aide précieuse envers les autres peuples, en tant que Marquise, elle se devait de soutenir les actions entreprises par cette dernière, seulement ici, elle était du côté des siens. Du côté des Anges. Du côté des femmes qui subissaient les conséquences de leur abruti de partenaire, quel qu'il soit.

Les Anges respectent l'Ultimage. En aucun cas ses hommes. Il n'est pas aimé chez eux plus que cela. Personne ne remet en cause ses exploits et son investissement, mais il déshonore une guerrière partie contre monts et dangers, pendant qu'il continue sa vie tranquillement. Oh, être militaire n'est pas de tout repos, mais il n'est pas le seul à l'être. Des excellents guerriers, bardés de décorations et de titres, il y en a partout. Regardez-moi bien. Je suis devant vous. Laëth est certainement comme moi, avec du temps et de l'entraînement, elle serait capable de me dépasser, de le dépasser encore plus qu'elle ne le fait, mais peut-être que le Baron a réduit ses chances au néant, par pur égoïsme, parce qu'il ne sait pas tenir sa langue, trahissant la confiance de celle qu'il prétend aimer. Il l'a voit partir en exploration et, au lieu de la soutenir, trouve au contraire le moyen de rendre cela encore plus pénible ! On entend ensuite que ce dernier l'aime de manière pure et désintéressée, tandis que Laëth prend tous les coups bas, sans protester, car elle est loin ? Lui est le vertueux et elle la catin ? Laissez-moi rire ! Nous devrions la défendre contre des individus de son espèce, elle est comme notre soeur !
... Vous pensez que le Baron harcèle cette jeune femme ?

Monika venait de l'interroger Monika pour rompre le silence pesant suivant son discours. Il avait visiblement été assez sensationnel pour surprendre toutes ces charmantes demoiselles, qui avaient mis leurs méninges en marche.

Ce serait affreux !
Si c'est le cas, c'est purement scandaleux !
Que font ses parents pour laisser la situation aussi tendue ?

Mancinia reprit la conversation avec plus de douceur.

C'est vrai que les rumeurs accusent la Recrue Belegad de tous les maux. Le Baron est ... un homme. Il use peut-être de Laëth pour se mettre en avant, ce ne serait pas la première fois qu'il use d'une femme.
Vous ne pensez pas que... ? C'était des mensonges ?

Elles avaient du mal à y croire. Mancinia était désolée d'utiliser les vieux sentiments du Baron éconduits envers l'Ultimage, mais cela lui apprendrait un peu la vie. Son dessin était clair, remettre les pendules à l'heure. Laëth était la victime, que ce soit volontaire ou non de sa part, le mal avait été fait et les pendules devraient être remise à l'heure !

Oui, c'est simple pour lui de prétendre que ses propos l'ont dépassés, ou qu'il a mal confié son secret. On ne confie pas un secret quand une personne à confiance en vous pour ne pas le dévoiler. On sait très bien que cela se saura à terme !
Je suis assez d'accord, admit June avec la gorge nouée. Tout se sait. Peu importe la manière.
Vous imaginez-vous, à des milliers de kilomètres de votre peuple et de votre famille, à entendre des mensonges aussi dégradants sur vous ? Cela n'a pas dû être facile, surtout pour une guerrière aussi talentueuse et investie à la cause des Anges, d'être réduite à ces rumeurs. Sans parler que pour les Anges, la chasteté, la pudeur et pureté sont importants avant le mariage. Seul l'Amour domine leurs unions. Et si ce n'est pas réciproque ... va-t-il l'enfermer dans une boîte pour qu'elle soit sienne, comme un cadeau ?

Il y eu un silence glacé.

... Pauvre Laëth.
Vu sous cet angle, c'est...
Ce sont des propos en l'air, Marquise ! Vous ne pouvez pas penser ce que vous dites !
Vous voulez faire un pari ?
... Dites-moi ? osa-t-elle, joueuse.
S'il s'avère que le Baron n'aime pas Laëth, il l'abandonnera. Ou pour sauver son honneur, il lui proposera un mariage selon les coutumes magiciennes.

Toutes les femmes relevèrent son regard en sa direction.

Comme vous le savez, les Anges ne reconnaissent pas les mariages en dehors de leurs principes. Évidemment, ils ne s'y opposeront pas, si les sentiments de Laëth sont sincères et que la confiance règne, mais peut-on parler de confiance après avoir traînée cette femme prétendument aimée dans la boue ? Peut-on parler d'amour sincère quand on fuit le mariage le plus pur qui soit, condamnant ainsi l'être aimée à être répudiée par son propre peuple ? A cause de lui, la pauvre Laëth aurait pu être renvoyée de la Compagnie de Yüerell après s'être donné tant de mal pour l'intégrer. Franchement ... Soyez réalistes. Son but est d'avoir une épouse qu'il peut isoler et tourmenter à sa guise. Je suis certaine qu'il veut briser ses résistances de guerrière parce qu'elle est meilleure que lui ! Il n'en a rien à faire du reste, de ses envies ou ses aspirations à elle, une telle union n'est pas viable et il voudra s'en débarrasser quand ce sera fait.
Mais ... C'est atroce.
Et s'il fait le mariage angélique ? reprit Magnolia.
J'aurais perdu mon pari.

Son interlocutrice sourit.

Très bien, Marquise Leenhardt. Je prends le pari. Si vous l'emportez, vous obtiendrez de moi l'aide que vous demandez à mon Père. Gratuitement. Si vous perdez, hum ... Vous devrez réaliser le mariage angélique avec votre futur époux !
J'accepte.

Mancinia eu un sourire en buvant sa tasse de thé. Personne ne savait qu'elle allait se marier avec un Ange. Personne n'avait devinée qu'elle allait épouser Neah.

Attendez ! s'exclamait Élisandra. C'est trop simple ! Et si elle épouse un Ange, tu y pense ? Je sais ce que vous ferez si vous perdez ! Vous demanderez au Baron d'être son témoin de mariage ! Ou à Laëth ! Un des deux !
Je doute que le Baron me veuille à son mariage, rit-elle. Je reste une Humaine malgré mon statut. Mais très bien. En cas de perte ... Je ferais en sorte d'au moins être invitée.
Parfait ! Hâte de vous y voir !
Décidément, reprit Clarysse avec douceur. Nous parlons beaucoup mariage ce jour !
Peut-être le signe d'une demande prochaine ? Pour laquelle de nous ?

Tandis qu'elles riaient avec candeur, Mancinia les mis en garde.

...N'oubliez pas, mesdemoiselles. En chaque personne se cache un monstre. En vous, en moi. Les êtres les plus vertueux peuvent être les plus pervers.
Les Anges Extrémistes, par exemple ?
Oh, non. Pas vraiment. Ils ne se cachent pas. Les plus dangereux sont ceux qui le font. Une personne qui a confiance en vous finira par tout vous avouer, parce que sa confiance et son envie de pardon seront plus forts que sa fierté ou son besoin de vous dominer.
...Même si cela nous fait souffrir ? lui demandait June.
Surtout si cela vous fait souffrir.
...Merci, Mancinia, souffla celle-ci. Je saurais m'en souvenir.

Monika observait sa cousine en silence. Elle seule savait. Cela la peinait, d'une certaine manière. Elle ne rebondit pas et bu le liquide que contenait sa tasse, subitement amer. Mancinia eu un léger sourire. Elle était consciente que les rumeurs se rependraient et ne seraient pas au goût du Baron. Laëth Belegad risquait de lui en vouloir également. Elle le saurait, si c'était le cas. Elle se rendrait à Iyora dans quelques mois, sans doute se croiseraient-elles ? Il y aurait eu mieux, comme première rencontre. Dans tous les cas, personne n'était là pour attester ce qui avait été réellement dit ou non. La Marquise prévoyait d'avance n'avoir dit que la Recrue était douée et qu'elle souffrait des rumeurs à son encontre. Qui prétendrait le contraire ? Au lendemain de cette rencontre, au sein des Palais de Coelya, les propos s'étaient répandus comme une traînée de poudre. Personne n'ignorait que June était proche de la Marquise de Nylmord et ils étaient tous intrigués de sa venue chez elle, ils voulaient tout savoir et les choses avaient été amplifiées. Déformées. Évidemment ... Rien n'avait tardé.

Tu savais que Laëth Belegad était la meilleure Recrue de Yüerell depuis au moins dix ans ?
C'est dingue ! Moi qui la prenais pour un oiseau tombé du nid ... Je me suis totalement planté !
Et ces rumeurs ... elle aurait battu l'Ange de Volatys au cours d'un combat amical et ce dernier s'est ensuite promis de l'épouser !
J'ai plutôt entendu dire qu'il la harcelait pour se battre à nouveau contre elle. Comme elle refuse poliment en raison de son départ, il aurait inventé cette rumeur de grossesse pour la faire revenir !
C'est répugnant ! Il s'en fiche d'elle, en fait !
Il se venge en rependant de fausses rumeurs ! Tous les hommes sont affreux envers les femmes méritantes ! Ils ne voient en elles que des jouets à dominer !
Nous devrions soutenir Laëth ! Elle fait honneur à toutes les femmes qui ont pris la voie des armes ! Elle fait honneur à son peuple et à nous toutes en général !
Oui, vive Laëth, notre Soeur d'Iyora !
Et l'Honorable alors ? ...
Oh, non, c'est fini ! Lui, à partir d'aujourd'hui, ce sera ... L'Infamant !
Je valide totalement, ah ah ah !

1873 mots
Merci Priam et Kaahl pour l'idée ... Je me suis amusée nastae


◊ DC de Mancinia Leenhardt ◊
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[Q.] La Soeur d'Iyora

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