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 [Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel

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Astriid
~ Ygdraë ~ Niveau II ~

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Astriid
Lun 18 Oct 2021, 11:45

[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Ebtl
Où se réchauffer le cœur


Partenaire : Jämiel
Intrigue/Objectif : Jämiel et Astriid explorent la Maison de Poupées.




La clé tourna dans la serrure en un déclic satisfaisant. Fuyant la bise glaciale qui parsemait ses boucles cuivrées de flocons, Astriid s'engouffra à l'intérieur en soufflant sur ses doigts rougis pour les réchauffer. Arrivée ici sans trop savoir comment ni sans que la question ne s'impose à elle, l'Ygdraë prit soin de frapper ses bottes sur l'épais tapis à l'entrée pour se débarrasser des blocs de glace qui persistaient à s'y accrocher. Un mouvement sur le côté la fit sursauter. Un homme en livrée de domestique inclina la tête. «Bonsoir Mademoiselle. Laissez-moi prendre votre cape. En apprenant votre arrivée, j'ai pris la liberté d'allumer un feu dans la cheminée.» «Euh... Bonsoir. Merci beaucoup. Où suis-je ?» L'homme accrocha le vêtement humide de neige sur une patère. «Dans la maison de poupées, Mademoiselle. Nous avons préparé un bain à votre attention, aimeriez-vous boire quelque chose de chaud ?» Astriid cligna des yeux à plusieurs reprises. «Euh je ne sais pas. Je suppose que non ?» Il haussa un sourcil. «Je veux dire, merci beaucoup pour tout mais ça ira.» «Très bien. N'hésitez pas à faire appel à moi s'il vous faut quoi que ce soit. Je me tiens à votre disposition.» Il s'éclipsa aussi discrètement qu'il était arrivé et, un peu perplexe, la rousse quitta l'entrée pour se diriger vers la chaude clarté qui flirtait dans le couloir en bois laqué. Laissant ses doigts effleurer le mur peint aux teintes de l'aurore, elle pénétra dans une large pièce ovale. En lieu de murs sur tout un côté, d'immenses baies vitrées offraient une vue imprenable sur une nuit bleutée. De la buée se formait sur les extrémités et un banc de neige moutonnait le bas des vitres depuis l'extérieur. Comme le serviteur l'avait promis, une immense baignoire sur pieds incurvés d'un doré rougeoyant fumait et laissait s'échapper une agréable senteur florale. Son regard se promena ensuite sur les deux fauteuils qui encadraient un épais tapis à l'aspect moelleux, à quelques pas d'une large cheminée dans laquelle crépitait un feu. Ayant laissé ses chaussures à l'entrée, c'est pieds nus qu'elle vint fouler les longs poils doux du tapis chauffé par l'âtre ronflant après avoir contourné une table basse en acajou. L'Elfe exhala un petit soupir de plaisir en sentant ses extrémités revenir doucement à la vie et après s'être perdue dans la contemplation des flammes, elle quitta le salon pour poursuivre son exploration. La proposition du domestique lui revint en tête et elle décida de se mettre en recherche de la cuisine. Peu habituée à bénéficier de serviteurs, elle préférait se faire un thé par ses propres moyens.
Peu de temps après, une tasse aux effluves de cannelle et de gingembre entre ses mains, Astriid s'aventura un peu plus loin dans la maison. Son exploration la mena jusqu'à une bibliothèque immense dont les rayons s'élevaient jusqu'à un plafond surélevé. Une mezzanine permettait d'accéder aux niveaux les plus hauts. Saisie, la bouche ouverte de stupeur, elle entra en avant timidement, impressionnée par les milliers d'ouvrages au sein de la pièce. Sentant qu'elle risquait d'y passer une éternité, l'Ygdraë préféra se diriger vers une étagère au hasard pour prendre le premier livre qui lui tomba dans les mains. Un recueil de poèmes et de chansons écrits par un barde de Ciel-Ouvert. Cela ferait l'affaire. L'ouvrage sous le bras, Astriid revint vers le salon, ses prunelles scintillant d'un plaisir anticipé à l'idée de s'étaler à plat ventre sur le tapis devant la cheminée pour se plonger dans sa lecture avec un thé brûlant à ses côtés. Au lieu de quoi, elle se figea dans l'embrasure de la porte. Ses plans venaient de changer de manière inattendue. Une silhouette inconnue se dressait dans la chaleureuse pièce. Surprise, Astriid balbutia : «Ah euh, bonsoir ?» Elle regarda par dessus son épaule. «Je croyais être seule.» Elle déposa sa tasse et son livre sur la table basse et tendit une main accueillante vers l'adolescent au teint sombre. Un sourire éclaira son visage. «Enchantée, je m'appelle Astriid.» Ses yeux tombèrent sur la ligne allongée de ses oreilles. Ah. Son sourire se fana légèrement sur ses lèvres.


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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Ven 26 Nov 2021, 18:46

Death Lotus par Kristian Agerkvist
Où se réchauffer le cœur

C'était la première fois qu'il s'y rendait. Jamais Jämiel n'avait mit les pieds dans cette maison encore. Lorsqu'il voulait s'échapper des Terres de Sympan, c'était généralement dans le Monde des Contes qu'il allait. Il commençait cependant à le trouver insupportable. Entre cette Fæ qui ne cessait ressasser qu'il était peut-être temps de bâtir son Royaume et Suzume qui y conservait les yeux fermés, il lui était difficile de rester dans ce monde. Il avait donc décidé aujourd'hui de s'évader ici, dans cette maison de poupée. C'est lorsqu'il s'apprêtait à retirer ses chausses trempée de la pluie torrentielle qu'il avait quitté qu'il constatât des traces de neiges récentes dans l'entrée, ainsi qu'une paire de botte épaisse. L'Alfar fronça des sourcils, marquant un temps. Quelqu'un d'autre était là ? Il était pourtant le seul à en posséder la clé. Qui plus est, il n'y avait pas de neige à Drosera. Jamais. Et encore moins en ce moment. Qui était-ce donc et d'où venait- cet individu ? Une présence se manifestant, le Sarethi se redressa pour détailler le nouveau venu. « Bonsoir monsieur. ». Un domestique ? Il semblerait à en voir sa tenue et sa façon de s'exprimer. Il était chaussé. Il y avait donc encore quelqu'un d'autre. « Je ne suis pas le premier arrivé ? » interrogea Jämiel avant que l'employé ne continue. « En effet. Mademoiselle Cëlwùn est rentrée il y a quelques minutes de ça. ». Cëlwùn. Cëlwùn. Il avait déjà entendu ce nom par le passé. « Puis-je proposer quelque chose à monsieur ? » continua-t-il. Jämiel posa un œil acéré sur l'homme avant se débarrasser définitivement de ses chaussures. « Un thé. Ou quelque chose dans le genre. » répondit-il en commençant à s'éloigner, passant une main dans ses cheveux encore humide bien qu'il les ai essuyé avant de pénétrer la maison. « Où se trouve le salon ? » demanda-t-il, s'arrêtant pour de nouveau faire face au domestique. « Je vous prie de me suivre. » répondit simplement celui-ci en devançant l'Alfar.

Debout, face à la baie vitrée et une tasse fumante entre les mains, Jämiel fixait le paysage immaculé et inatteignable. Était-ce cela que les bêtes en cage ressentaient ? L'impossibilité de rejoindre l'extérieur avec la seule vision de celui-ci pour s'enfuir et leur imagination pour se le visualiser ? Le frottement de pas au sol attira son attention ailleurs qu'en cette nature glacée pour y trouver une tignasse rousse et sauvage ornant un visage empli de douceur. Rapidement son regard tomba sur les oreilles effilées de la nouvelle arrivée. Une Elfe. Tiens donc. « Hum. ». Oui, ça y est, Cëlwùn, ça lui revenait maintenant. Il se demanda toutefois à quel point une personne pouvait être assez niaise pour se présenter avec tant d'amabilité au premier inconnu, au sein même d'une habitation censée être fermée aux intrus. Voyant le sourire de sa vis-à-vis s'estomper lorsque ses iris croisèrent celles du Sarethi et le visage les encadrants, il ne put que songer qu'elle ne devait pas être aussi candide que la première impression le laissait paraître, ainsi sourit-il à son tour, répondant à la main tendue. « Au plaisir. ». Sincèrement ? Bof, pas tant. « J'ai déjà entendu votre nom quelque part je crois. » feigna-t-il l'ignorance avant se tourner à nouveau vers la vitre faisant office de mur. « Il neige chez vous ? Il y en a des traces à l'entrée. » questionna-t-il, se remémorant les morceaux glacés qu'il avait trouvé sur le pas de la porte. « Ou alors vous avez trouvé le moyen d'aller dehors, et il faudra me confier ce secret. » ajouta-t-il avec un rictus, son visage se tournant légèrement en direction de sa vis-à-vis. Dans un même temps, il alla poser la tasse sur l'un des chevet de cèdre trônant aux côtés des fauteuils. Il y avait quelque chose d'amusant à cette rencontre. À croire qu'il les attirait, les Ygdraë. « Je ne vous ai pas répondu. Je me présente, je suis Jämiel. » continua-t-il d'une mine affable, presque confus de cet oubli moins involontaire qu'il l'insinuait. Si elle devait également résider ici, autant en profiter et ne pas se la mettre trop à dos dans l'immédiat. « Inutile d'être si tendue. » reprit-il donc, jovial. « Vous n'êtes pas la première Ygdraë que je croise et la dernière est rentrée indemne chez elle. ». C'était même plutôt lui qui était sorti de cette rencontre avec une rude blessure. Il n'avait d'ailleurs plus jamais entendu parlé de celle ayant donné son visage et ses souvenirs à Èibhlin. Depuis le conte en fait. Et encore, même là il avait à peine croisé son regard, trop agacé, trop irrité. « J'ai une petite idée de ce qui peut vous traverser l'esprit. "Que fait un Alfar ici ?" ou même "Ne reste pas là, avec lui.". ». Un sourire prit naissance sur ses lèvres. Si elle n'y songeait pas, ses parents avaient loupé quelque chose dans son éducation. Il se tourna une nouvelle fois vers la rouquine. « Dites-moi, je vais vous proposer quelque chose qui peut paraître improbable : si, pour une fois, nous échangions comme les deux seuls inconnus que nous sommes, sans animosité ? Simplement comme deux personnes aux origines différentes, loin des stéréotypes qui nous ont été inculqué. » ajouta-t-il avec aménité en s'adossant à l'une des causeuses et croisant les bras sur son torse. Il était curieux. Curieux de connaître la réponse à sa suggestion. Curieux de savoir si oui ou non elle accepterait quelque chose d'aussi impensable que d'échanger simplement avec un antagoniste. Curieux de ses réactions. Curieux de savoir ce qu'elle avait à dire et de connaître la façon de penser de ces cueilleurs de pâquerettes.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




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Astriid
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Astriid
Ven 10 Déc 2021, 20:40

[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Ebtl
Où se réchauffer le cœur




Interdite, Astriid reprit son thé sur lequel elle souffla doucement. Leur mutuelle reconnaissance avait jeté un froid que même la porcelaine brûlante contre ses doigts ne parvenait pas à dissiper complètement. Par dessus les fumerolles opalescentes, ses iris scrutaient l'Alfar avec une attention accrue, avant d'osciller vers la baignoire qu'elle devinait être à la température idéale, puis vers l'épais tapis, pour finalement revenir derechef sur l'autre invité. Fugacement, l'Ygdraë éprouva de la contrariété à voir cet intermède paisible lui être volé juste sous son nez. C'était irrationnel car il n'avait rien fait qui causât de jeter une ombre sur sa bonne humeur, rien hormis qu'il était un Alfar. Ils étaient victimes de leurs gênes, leur histoire creusait un fossé entre eux et même le naturel plein d'allant d'Astriid peinait à jeter un pont par dessus pour surmonter sa réaction en le voyant. C'était la première fois qu'elle en côtoyait un de si près et sa curiosité engageait un duel serré avec sa méfiance initiale. Vêtu avec soin, il se dégageait de lui une arrogance mêlée d'élégance qui n'était pas sans lui rappeler les Cyraliel. Leurs races étaient cousines après tout. Un sourire pensif refleurit sur ses lèvres lorsqu'elle songea qu'il perdrait peut-être un peu de son flegme si elle lui révélait sa pensée à l'instant. Comment réagirait-il ? Probablement pas bien. Malgré leurs évidentes similudes, ils n'aimaient pas être assimilés aux Ygdraës. «Ah vraiment ?» Dit-elle d'une voix neutre. Sa participation à la Coupe des Nation Ondine avait jeté son nom sur les journaux et sur les lèvres pendant un temps mais elle redoutait de l'évoquer encore aujourd'hui. La fierté qu'elle en retirait était ternie par les terrifiants souvenirs de l'abysse épaissie de ténèbres et des monstres qui s'y lovaient en son sein. Réprimant un frisson, l'Ygdraë sirota son thé en feignant un calme qu'elle était loin d'éprouver. «Je n'étais pas chez moi.» Répondit-elle, sans réellement répondre à sa question. Il ne lui faisait pas peur mais la surprise qu'elle avait eue en le voyant l'empêchait de se détendre tout à fait. Néanmoins, il ne semblait pas souffrir des mêmes préoccupations et l'apparente tranquillité de l'Alfar faisait fondre la défiance d'Astriid comme neige au soleil.
À l'entente de ses paroles, un sourire involontaire creusa légèrement ses fossettes et elle lui répondit sur le même ton. «Ne me donnez pas de raison d'être tendue et je vous promets d'être une compagnie des plus agréables.» Elle but une gorgée de son thé et une lueur de malice filtra dans ses prunelles émeraudes. «Qui sait, je pourrais peut-être même vous faire changer d'avis à notre sujet ?» Car elle ne se faisait pas d'illusions. Il était connu que tous les Alfars méprisaient les Elfes et s'il ne l'avait pas encore montré, c'était qu'il était simplement trop bien éduqué. Ou différent ? Car sa proposition prit de court la rousse qui arqua un sourcil. Conservant un silence pensif, l'Ygdraë évalua à nouveau les traits de Jämiel. Comme les Sylvestres, il avait les traits fins et ciselés. Y avait-il de si grandes différences entre leurs peuples ? Naturellement, Astriid aimait à penser que non. Leur passif était douloureux mais il paraissait aussi jeune qu'elle. Il était facile d'oublier ce que l'on n'avait pas vécu, facile de ne pas tenir compte des rancœurs de leurs héritage. Si on lui avait demandé son avis, elle aurait accepté sans hésitation de pardonner pour remarcher main dans la main avec les Alfars. Fort heureusement, ce n'était pas elle qui tenait les rênes des Ygdraë. «C'est amusant. C'est quelque chose que j'aurai pu dire.» Fit-elle observer, légèrement amusée, et un peu déstabilisée aussi. «C'est rafraîchissant.» Ajouta-t-elle à voix basse, comme si elle s'adressait cette remarque pour elle-même.
Délaissant le fauteuil qui lui paraissait trop formel pour la situation, l'Eskët préféra venir s'asseoir à même le sol, sur le tapis, après avoir déposé sa tasse désormais vide sur la petite table. L'éclat des flammes donnait à ses pieds nus la couleur du bronze et elle s'amusa un moment à les agiter, jouant avec les ombres ainsi formées. Son équilibre assuré par ses paumes à plat dans son dos, elle pencha finalement la tête vers Jämiel et lui fit un clin d'oeil. «Alors vous n'avez pas envie de me tordre le cou ?» Elle fit mine de réfléchir. «Non, vous votre truc c'est plutôt les ronces, je crois.» Elle marqua une courte pause puis éclata de rire. «Je vous taquine. Bien, j'accepte.» Enjouée, elle tapota le tapis à côté d'elle. «Asseyez-vous, je ne vais pas vous mordre.» Elle rit à nouveau de sa plaisanterie. S'abîmant dans la contemplation des flammes grignotant les bûches, elle laissa la chaleur terminer de détendre ses muscles et réduire en cendres ses dernières réticences. Si proche de la cheminée, ses joues prirent rapidement une teinte grenat. «Parlez-moi de vous. La meilleure façon d'oublier les stéréotypes que nous nourrissons l'un pour l'autre, c'est de rétablir la vérité ! Vous avez fait vos études à Drosera ? Quelles étaient vos matières préférées ? Vous êtes peut-être encore en études ? Qu'est-ce que vous faites de vos journées ? Vous avez des animaux de compagnie ? Est-ce que vous voyagez aussi après un certain temps ? Je suppose que oui si vous avez déjà rencontré mes congénères ! J'aimerai beaucoup que vous m'en parliez ! Comment s'appelait-elle ? Je suis moi-même en plein voyage actuellement, je m'amuse énormément ! Je n'aimais pas beaucoup être confinée sur nos terres.» Astriid s'imposa le silence pour écouter ses réponses et ramena ses genoux contre elle, imprimant un léger balancier à son corps.

Message II | 1004 mots



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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Mar 21 Déc 2021, 18:08

Death Lotus par Kristian Agerkvist
Où se réchauffer le cœur


Sérieusement ? Elle aurait vraiment proposée telle chose ? À lui ? À en voir son expression, ça n'aurait en aucun cas été dans un but malveillant. C'était réellement la sincérité qui suait par tout les pores de sa peau. Tout les Alfars n'étaient pas comme lui. Sa curiosité — et ses aventures surtout — l'avait mené à avoir un nouveau cheminement de pensée. Différent. Différent des autres et différents de celle qu'il avait développée toute son enfance. La majorité de son peuple n'était toutefois pas aussi ouvert à la discussion, même en toute connaissance du monde. Particulièrement en ce qui concernait les nobles. C'est à peine s'ils adressaient un regard à un Rararyn. Alors un étranger, une Elfe qui plus est, sans rang ni manière. En fait, c'était un peu comme un Ange qui suggérait à un Démon de s'asseoir côte à côte pour partager le pain et échanger avec courtoisie sur leurs cultures respectives. Si elle agissait de cette façon avec tout le monde, un jour où l'autre elle se ferait dévorer en une bouchée, c'était certain. Il avait été curieux de voir sa réaction, et bien il n'était pas déçu. C'était encore plus que ce à quoi il s'attendait. Contournant le fauteuil en même temps qu'elle avançait vers la cheminée afin de garder le contact avec elle, Jämiel resta silencieux à l'observer. Ces Elfes n'avaient définitivement rien à voir avec eux. Si tout les Ygdraë étaient comme elle, il comprenait mieux pourquoi leur cité avait tant de fois brûlée. Un rictus vint peindre son visage lorsqu'elle reprit la parole. « C'est un truc de Démon ou de Réprouvé ça. » commenta-t-il. Et ça n'avait rien d'une supposition. Pour ce qui concernait les Démons tout du moins. « Quant aux ronces, se serait bien trop long et salissant d'exécuter quelqu'un ainsi. » s'amusa-t-il à lui répondre une fois que son rire s'atténua. Là aussi, ce n'était pas que supposition. D'ailleurs, c'était ce qu'avait fait Èibhlin pour son épreuve chez les Sorciers lui semblait-il. Oui, pour un meurtre ce n'était pas la meilleure des armes. Pour infliger la souffrance cependant, ce pouvait être drôlement efficace. Hum. En fait le problème n'était pas de réussir à lui faire changer d'avis finalement.

La proposition de l'Elfette de s'installer à ses côtés déconcerta plus encore l'Alfar. En fait, elle avait juste un problème. Il ne voyait que ça. Un instant il observa la place qu'elle lui indiquait de rejoindre avant s'asseoir à demi sur le large accoudoir du fauteuil. « Ce n'est pas parce que je vous propose de discuter de façon posée que je vous tends la main pour une réconciliation ou une amitié ou n'importe quoi dans le genre. » soupira-t-il comme il arqua un sourcil, les bras croisés. Elle avait franchi un palier qu'il n'attendait pas. Pas de suite tout du moins. Il laissa fuir un sifflement ébahi, prit de court par la rouquine. Ça faisait, quoi ? Cinq minutes tout au plus qu'ils s'étaient rencontrés. Deux minutes à peine qu'il lui avait proposé d'échanger simplement. C'était un véritable exploit que de sympathiser avec une telle vitesse avec un inconnu, antagoniste d'autant plus. « Vous faites pareil avec tout les étrangers auxquels vous vous adressez ? » la questionna-t-il avant d'offrir une réponse à ses nombreuses questions, parce que là ça relevait plus de la bêtise que de l'innocence. Même les Anges n'agissaient pas ainsi. On n'aurait jamais entendu parler du Boucher ou de la Canine Blanche sinon. Une grimace dessina son visage en pensant à ce dernier.

Le Sarethi fit le tri dans les interrogations qui lui furent posées. Après un temps, il répondit enfin « Oui. Les études y sont longues là-bas. J'ai un chat — et encore, depuis qu'il l'avait surprit à se nourrir il le voyait plus comme un monstre déguisé — et un chien — qui n'était pas moins monstrueux. Rien de vraiment particulier donc. » d'une certaine façon. Le Sarethi marqua une pause. Là elle avait touché un point un peu plus sensible. En fait, il n'avait pour ainsi dire jamais évoqué sa rencontre avec Leleïth. Surtout que ça faisait longtemps maintenant. Mais cette fille l'intriguait. Elle n'agissait pas comme on pouvait s'y attendre. Sa réaction à ses révélations seraient-elles plus étonnantes encore que ce qu'elle lui avait montré jusqu'alors ? Son regard trouva le plafond tandis qu'il fit travailler sa mémoire. « Hum... Leleïth, je crois que c'est cela son nom. Et une fois j'ai eu l'occasion de croiser, comment s'appelle-t-il déjà... Ezechyel si je ne me trompe pas. J'ai oublié son nom cependant. Et ce devait être sa famille avec lui j'imagine. ». Omi'Ake. Un tout aussi étrange souvenir que son aventure au milieu de ce labyrinthe de ténèbres. Dommage qu'il n'ait pas pu récupérer ce masque. Il jeta un regard sur la rouquine. Il y avait un autre voyage qui lui avait permit de croiser son peuple. « Et puis tout simplement, je me suis déjà rendu à Melohorë. » conclu-t-il avec nonchalance en rangeant ses mains dans ses poches, sans préciser toutefois la raison qui l'y avait mené. C'était bien plus drôle ainsi, de la laisser faire ses suppositions ou deviner la vérité. Au milieu de tout cela, il ignora la question du voyage. Normalement il aurait dû être encore pleinement concentré sur ses études. Pourtant il avait apprit à user des Portes pour tricher un peu et s'évader de Drosera. Et un jour, quand il maîtrisera le Démon, apprendra-t-il à user de leurs portails.

« À vous. » reprit-il en adressant un signe de la tête à l'Elfette. « Je ne vais pas être le seul à répondre aux questions de l'autre. ». Le Sarethi ferma les yeux comme il pencha la tête sur le côté, réfléchissant à ce qu'il pouvait lui demander autre que si elle possédait des animaux. À moins qu'elle lui annonce qu'elle possédait un dragon, ce n'était pas le plus intéressant à savoir. « Vous voyagez vous dîtes. » commença-t-il en redressant le visage et fixant la rouquine. « Où êtes-vous allée pour que ce soit si amusant ? J'imagine que vous voyagez en groupe d'ailleurs. » l'interrogea-t-il sans bouger de son assise. Ne serait-elle pas ici sinon. Puis, après rictus rieur, il ajouta avec un air moqueur « Je me contenterai de cela pour l'instant. ».
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Astriid
Jeu 20 Jan 2022, 12:25

[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Ebtl
Où se réchauffer le cœur




Astriid eut un petit rire nerveux et fit une grimace gênée, sa main cherchant à s'occuper venant se perdre dans ses boucles cuivrées pour en chasser les nœuds. Sans le savoir, il venait de mettre le doigt sur un sujet qui tendait à lui donner des migraines. « Plus ou moins, oui. J'ai tendance à penser qu'inconsciemment, nous copions le comportement de l'autre en face. Si je suis amicale, pourquoi l'autre ne le serait-il pas ? En outre, je ne crois pas avoir de raison de me méfier de vous. Nous ne nous connaissons pas suffisamment pour avoir envie de nous nuire et vous ne paraissez pas être en train d'orchestrer mon assassinat à ce que je sache ? Nous ne faisons que discuter et vous avez été le premier à offrir de bavarder en oubliant nos différents. De plus, je ne fais que suivre poliment votre proposition. » Un petit sourire taquin ornait le coin de ses lèvres. Elle songeait que si quelqu'un devait être surpris, ce devait être elle. Des connaissances qu'elle avait des Alfars, elle n'aurait jamais cru possible que l'un d'entre eux cherche à éteindre sa méfiance en conversant comme si leurs races n'avaient pas toutes les raisons du monde de ne pas s'entendre. Mais au lieu de lui tourner le dos pour s'éloigner d'elle et l'ignorer souverainement, il l'avait rejointe pour discuter. Qui était le plus étrange des deux ?
« Vous avez rencontré Ezeckyel Valärunkar ? » Ses prunelles s'écarquillèrent. La réputation de l'Elfe avait franchi les frondaisons de Melohorë, ce n'était donc pas si étonnant d'entendre son nom dans la bouche d'étrangers. Soudain, elle se frappa le front, le prénom du brun venait de se frayer un chemin jusqu'à sa mémoire. « Mais oui ! C'est vous ! Vous êtes l'Issemssith ! Vous aviez participé à la Coupe des Nations chez nous ! » Impressionnée, elle se tut, le reconsidérant d'un oeil nouveau. Malgré sa jeunesse, elle aussi avait été choisie par les Ætheri pour concourir au nom de ses congénères. Cela leur faisait un nouveau point commun, n'en déplaise à l'Ariarhen (Alfar). Elle planta ses coudes sur ses genoux et riva un regard amusé sur la silhouette de l'Alfar. « Ma foi, ce doit être pour cela que nous sommes réunis. Peut-être est-ce la volonté de Phoebe de vous amener à nous rencontrer. Peut-être qu'un grand destin vous attend parmi nous. » Son rire étouffa le ton légèrement moqueur qu'elle avait pris. « Cela ne doit pas vous plaire d'entendre ça, j'imagine. » Chercher à l'asticoter l'amusait, comme une envie sourde de le pousser à révéler la véritable couleur de sa nature, à trouver un semblant de sincérité au fonds du calme apparent de ses iris dorés. « Et pour répondre à vos questions, je suis allée à Stenfek, à Port Dirælla, à Avalon, sur les terres du lac Bleu et plus récemment Lagherta pour le bal. » Elle frappa dans ses mains après avoir énuméré sur ses doigts les différents lieux. « En groupe bien évidemment. La sécurité est le souci principal de mon peuple, comme on peut s'y attendre quand on s'y connaît un peu en histoire. » Elle lui lança un coup d'oeil acéré. Les crimes perpétrés sur les Elfes étaient encore une plaie douloureuse pour son peuple et, sans l'avoir vécu, ses parents lui en avaient parlé, avec la pudeur et la retenue qu'impose une souffrance sourde mais aussi pour épargner à Astriid un traumatisme qu'elle n'avait pas vécu. Elle poursuivit, ne souhaitant pas se lancer dans ce débat houleux. « Mais le destin est joueur et il arrive que je sois séparée d'eux. J'ignore si ces événements sont là pour me tester. Si c'est le cas, je pense que j'échoue invariablement. Sinon, eh bien, le moins que je puisse dire c'est que je ne m'ennuie jamais ! Aujourd'hui, je cherchais un peu de solitude en venant ici, mais j'ignorais que quelqu'un d'autre possédait les clés de cette maison. C'est ma première fois ici, et vous ? Souhaiteriez-vous la visiter avec moi ? J'avais un peu peur qu'elle soit hantée mais à deux, j'aurai moins peur ! Et je comptais y aller après avoir profité du bain et m'être réchauffée devant le feu mais nous pouvons y aller dès maintenant ! Je pense que vous aimerez la bibliothèque ! » Tout en noyant Jämiel sous le torrent de ses paroles, Astriid s'était relevée et avait récupéré un châle déposé sur le bras d'un des fauteuils. Le tissu crème enveloppa sa silhouette pour en conserver la chaleur et elle tendit une main dans la direction de l'Alfar pour l'inviter à la suivre. « Vous lancerez-vous dans cette nouvelle aventure aux côté d'une Ygdraë ? » Une lueur chafouine brillait dans ses prunelles, comme pour le défier de refuser l'amitié qu'elle lui offrait. « Je vous promets que je ne le répéterai à personne. Ce sera notre secret, comme cette maison l'est un peu. »

Message III | 860 mots



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Jämiel Arcesi
Ven 28 Jan 2022, 18:18

Death Lotus par Kristian Agerkvist
Où se réchauffer le cœur

L'Arcesi fixait l'Elfette dans un mélange de lassitude, d'amusement et de consternation. Depuis qu'elle s'était installée il subissait le flot ininterrompu des pensées de la rouquine. À croire qu'elle ne faisait pas le tri dans les informations traversant son esprit et disait tout haut la moindre des choses lui passant par la tête. Elle lui posait des questions mais c'était à peine si elle lui laissait le temps d'y répondre. Il se demanda d'ailleurs comment elle avait fait jusqu'alors pour ne pas se faire arracher la langue ou exploser la tête contre un mur afin de la faire taire. Un sourire totalement artificiel — qu'il ne cherchât nullement à habiller de quelques sentiments qu'il soit — vint peindre son visage lorsqu'elle lui fit la réflexion qu'il avait été l'instigateur de cette conversation et n'avait donc aucune légitimité à se plaindre. Le fait étant qu'il n'imaginait pas qu'elle se puisse se montrer si expansive. Elle réagissait comme ces gamins encore innocents des mensonges des adultes et de la cruauté dont ils pouvaient faire preuve. Rendre la gentillesse qu'elle offrait. Oh, il était certain également que le monde fonctionnait ainsi. L'empathie naturelle benvers son vis-à-vis faisait que l'on répondait généralement à l'agression par l'agression et à la bienveillance par la bienveillance. Rien ne certifiait pour autant la sincérité de cette agression et encore moins de cette bienveillance. Il en vint alors à cette conclusion : dénuée de réflexion ? Non, elle ne l'était pas. Elle était juste excessivement naïve en fait. Elle devait être de ce genre de personne à rêver un monde sans guerres, où tout les peuples s'entendraient dans des idées communes oubliant les griefs passés pour marcher côte à côte à l'unisson, main dans la main en paix. Le genre de personne qui croit dur comme fer qu'un tel avenir était possible avec de l'espoir et de la persévérance. Depuis le temps que ces terres existaient, que les guerres qui s'y enchaînaient, il fallait être vraiment simplet pour y croire encore aujourd'hui. Le Sarethi était certain que si on devait additionner l'ensemble des jours où la paix avait gagné l'entièreté du monde, cela ferait à peine le temps d'une année. Puis il fronça des sourcils. "La volonté de Phoebe", hein ? Quelle idée. « Qui sait. » commenta-t-il lentement, sans détacher ses yeux de la rouquine, sa joue venant se poser sur son poing tandis qu'il s'accouda au bras du fauteuil. Ce n'était aucunement sur la volonté de Phoebe qu'il s'appuyait cependant, et si ses pas devaient le mener à une destinée chez un autre peuple, il n'y verrait que la volonté de Dothasi. Un songe s'incrusta dans son fil de pensée et un rictus étira la commissure de ses lèvres. Reprenant ses propres derniers mot, il la formula une fois qu'elle eût correctement prît forme dans son esprit. « Qui sait, s'il s'agit de moi que les dieux guideraient vers un destin inattendu. ». Il détailla avec minutie la réaction de sa vis-à-vis, songeant à l'idée que pouvait se faire une Ygdraë comme elle si elle devait un jour mettre les pieds à Drosera.

Leurs échanges commençaient à ressembler à un match de tennis. Lorsque l'un attaquait, le second réceptionnait plus ou moins efficacement avant renvoyer d'un revers la balle à l'adversaire. Ce n'était pas tout à fait inattendu. Il était difficile de mettre de côté les préjugés et l'histoire les liant malgré la volonté qui y était mise pour. Cela valait pour eux comme n'importe quelle race antagoniste ; Magiciens et Sorciers ; Anges et Démons. Ça l'amusait cependant, renforçant son avis d'une fille un minimum lucide derrière ses manières candides. « Vous êtes sûre de ça ? De passer votre temps à échouer ? Après tout, vous êtes encore vivante non ? » lâcha-t-il vivement. Peut-être était-ce à cause de son éducation, mais pour lui il n'y avait d'échec que dans la mort. Le reste n'était que leçon. En cela il n'avait pu s'empêcher de la secouer et la pousser à la réflexion en remettant en cause ses déductions. Puis il exhala un souffle, une lueur moqueuse se glissant dans ses iris. « Au moins on vous a apprit à craindre un minimum les monstres qui se cachent dans l'ombre. ». La moquerie disparue cependant face à la main tendue, celle-ci recevant un regard dédaigneux. « Je me suis déjà jeté dans l'aventure aux côtés d'une Ygdraë. Ce ne serait que réitérer l'expérience. » commenta-t-il comme si ce genre d'expérience était des plus banales pour un membre de son peuple. Dans une pause, il prit appui sur les accoudoirs pour se lever à son tour. « La véritable question c'est, est-ce que vous vous êtes réellement prête à vous jeter dans l'inconnu avec un Alfar ? » ajouta-t-il sarcastique avant la devancer d'un pas rapide, poussant violemment la double porte de la pièce des deux mains et donnant un dernier regard mesquin derrière lui, sur la silhouette de l'Isemssith. Alors il pénétra le couloir princièrement éclairé par les grands chandeliers au plafond, sans prendre la peine de retenir les portes pour l'Elfette. Un vil sourire glissa sur ses lèvres, son œil brillant d'une même lueur. Elle craignait croiser des fantômes. Il la conforterait dans ses croyances. Un bosquet de ce qui semblait être des dahlias perça entre les dalles du carrelage, à proximité de la porte. D'un bleu abyssal, les fleurs diffusaient dans l'air une fragrance sucrée.  Le genre de plante qui aurait parfaitement sa place dans un jardin. Le genre de plante qu'il valait pourtant mieux garder loin du foyer. Les murmures de la forêt ne venaient pas de nul part et ces dahlias en étaient en partie responsable. Aussi s'en éloigna-t-il rapidement. Il ne faudrait pas que ses propres jeux se retournent contre lui.
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Post III | Mots 960

A propos de la fleur - Relior [aka. Dahlia des nuits] | Comme son nom l'indique, ce n'est absolument pas un dahlia même si ça y ressemble beaucoup. C'est une fleur nocturne, endémique à la Forêt des murmures dont le parfum est hallucinogène mais sans gravité. Elle serait en partie responsable des hallucinations qui sont vécus dans la forêt

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Jeu 10 Fév 2022, 10:20

[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Ebtl
Où se réchauffer le cœur




« Dites, vous pourriez attendre, non ? » Râla Astriid. Après son départ en trombe du salon, elle l'avait suivi de près, les joues gonflées par l'irritation que lui causait l'attitude de l'Alfar. Un éclat bleu aspira son regard vers le sol et elle fit un pas de côté comme si les corolles venaient de se transformer en serpent. « Ce n'était pas là tout à l'heure ! » S'exclama-t-elle, la voix blanche. D'abord à peine perceptibles, des chuchotements se déversaient dans ses oreilles, y glissant des suggestions qui firent pâlir l'Ygdraë. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles mais le murmure enfla jusqu'à prendre toute la place dans sa tête, une odeur sucrée s'infiltrant dans ses narines. Sa vision se troubla légèrement et elle crut percevoir un mouvement dans son dos. Lorsqu'elle tourna la tête, la silhouette avait disparu mais avait eu le temps de figer ses intestins dans la glace. Elle lança un regard vers le brun, qui s'éloignait comme s'il était seul au monde. Ses yeux se plissèrent en fentes. Quel malotru. Peut-être même était-il responsable de la présence des dahlias. Ça ne la surprendrait pas de sa part, mais elle se sentait déçue qu'il tombe dans ce schéma. Il lui avait fait croire qu'il était différent, elle constatait que c'était loin d'être le cas. Elle préféra ne pas s'attarder sur la question, dépassa le bosquet en frôlant le mur à l'opposé et souffla, un peu agacée. « Mais c'est qu'il ne va pas m'attendre ìl hoth ! » (= cet imbécile.)

Une fois qu'elle fut de nouveau à son niveau, son esprit libéré des voix dans sa tête, la sylvestre plaça les mains sur les hanches, dressa son menton vers le haut, et sa voix prit un timbre plus grave alors qu'elle mimait Jämiel. « Gna gna gna, je m'appelle Jämiel et je veux montrer que je ne suis pas un gentil. » Un éclat de rire sarcastique lui échappa. « Personne n'est là pour vous juger si vous vous risquez à être décent, vous savez ? Et, bien que j'en doute, si c'est celui d'une Ygdraë que vous craignez, alors soyez rassuré. Vous ne paraîtrez pas diminué à mes yeux parce que vous faites preuve de la politesse la plus élémentaire. » Un sourire bienveillant balaya son ton sévère. « Bien, maintenant que les choses sont claires, nous allons peut-être pouvoir coopérer ensemble, vous et moi. Que cela vous plaise ou non, nous sommes réunis dans cette maison. Si vous êtes désagréable, je vais finir par l'être aussi et qu'est-ce que ça nous apportera ? Strictement rien. » Certaine d'avoir prouvé son point grâce à la qualité de sa rhétorique, elle reprit plus calmement, comme si l'échange était oublié. « Venez, je me souviens où est la bibliothèque dont je vous avais parlé. » Astriid les mena jusqu'à l'emplacement et poussa la porte. « Vous allez voir, elle est sublime. Je pense qu'elle plairait même à quelqu'un qui n'aime pas lire et - Qu'est-ce que... » La pièce sous ses yeux était bien plus petite que ce à quoi elle s'était attendue, et surtout, n'avait rien d'une bibliothèque.

Incrédule, la rousse s'avança sur le tapis ovale au sol, recouvert de cubes colorés en bois. Une quantité invraisemblable de jouets de toute sorte dégueulaient de caisses rangées sur les côtés et une table à dessin ornait l'un des coins de la pièce, recouvertes de bâtons de couleur et de feuilles. Elle se tourna vers l'Alfar qui était entré à sa suite. « Il y a des enfants ici ? » Elle ne savait même pas pourquoi elle chuchotait. Au même instant, la porte se referma d'un coup sec dans le dos de Jämiel et le chandelier au plafond s'éteignit. Astriid sursauta et lâcha un petit cri de frayeur, sa main venant chercher celle de l'Alfar par réflexe. Une fois que sa vision se fut accoutumée à la soudaine pénombre dans la pièce, tranchée par le faisceau peu convaincu d'un croissant de lune à la fenêtre, l'Elfe lâcha Jämiel. « Pardon, j'ai été prise par surprise et... » Elle se tut, ne sachant pas pourquoi elle essayait de se justifier auprès d'un Alfar. « Sortons d'ici, cette pièce me fait froid dans le dos. » Joignant le geste à la parole, elle se dirigea vers la porte, ravalant une insulte en Hyriël lorsque son pied nu s'écrasa sur le coin aigu d'un cube. Elle actionna la poignée et se figea. « Elle ne bouge pas. » Un rire fébrile lui échappa et elle essaya plus fort, s'appuyant de son épaule sur la porte. « Qu'est-ce que c'est que ces bêtises, enfin, c'est ridicule. »

Message IV | 811 mots



[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Aoyv
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Jämiel Arcesi
Mer 16 Fév 2022, 22:18

Death Lotus par Kristian Agerkvist
Où se réchauffer le cœur

Le regard de l'Alfar se porta légèrement derrière lui, tournant à peine la tête, à l'exclamation de l'Elfette avant l'entendre s'arrêter. Un rictus amusé esquissa son visage. Il l'avait prévenu. En sous-entendu, soit. Mais elle était prévenue malgré tout. Elle aurait même dû se douter que ce ne serait pas tout à fait une petite promenade de plaisir de s'aventurer quelque part avec un Alfar. Lorsqu'elle revint à son niveau pour lui faire remarquer le mesquin de son acte, il arqua un sourcil. Montrer qu'il n'est pas un gentil ? Hum, il n'avait pas pensé la chose ainsi. Il avait admit depuis longtemps que le monde ne le regarderai que d'un mauvais œil. C'est ce qui l'amenait en partie à se conduire ainsi. Offrir quelques farces entre deux sourires que, de toute façon, l'on considèrerait comme factices, que ce soit le cas ou non ; se montrer courtois ou non, selon ses envies et ses humeurs car, de toute façon, on le qualifierait de menteur, même s'il ne faisait que souhaiter une agréable journée. Bellone pouvait se montrer la plus douce des fleurs à ses côtés que ça n'y changerait rien. On la plaindrait seulement de ne pas avoir eu de chances à se lier de cette façon avec un Alfar. Qu'elle aurait été tellement mieux auprès d'un Ygdraë. C'était mal la connaître. Il se souvenait de ce jour où elle était arrivée à Drosera. Jamais la frayeur ou le dégoût n'avait dessiné ses horribles traits sur son visage de porcelaine. Finalement, hormis les Orines, il n'y avait qu'avec les Alfars qu'il n'agissait pas comme il venait de le faire avec la rouquine. Il savait comment ils pourraient réagir, de même qu'il savait la rancune dont ils pouvaient faire preuve. Pour les protégés de Dothasi, la vengeance était un plat qui pouvait se dévorer particulièrement glacé.

Son regard dériva sur l'Elfette. Elle parlait trop. C'en devenait agaçant. Surtout quand c'était pour se répéter. Il ne put cependant retenir un rire bref. « Comme c'est aimable, m'en voilà rassuré. » rétorqua-t-il, cynique. « Je ne sais pas lequel de nous deux aurait cependant le plus à s'inquiéter si cette histoire devait se répandre à l'extérieur. ». Il n'était pas celui qui avait proposé de coopérer, ni même celui qui avait tendue une main amicale à l'autre. Et puis, il n'aurait eu qu'à glisser un petit mal-entendu et deux ou trois fausses informations entre quelques vérités s'il devait un jour s'expliquer. Étrangement, quelque chose lui soufflait qu'on le croirait bien plus aisément s'il admettait à demi-mots qu'il avait accompagné l'Ygdraë par simple intérêt, même si ce n'était pas exactement ça. Mais quoi ? Demandez l'avis d'une autre race, c'est exactement ça qu'elle répondra. L'Ygdraë serait celle qui devrait fournir bien plus d'efforts pour justifier cette affaire. Cette idée en tête, il se résigna donc à suivre l'Isemssith sans créer d'autres accrocs pour l'instant.

Un véritable rire moqueur échappa au Sarethi lorsqu'ils pénétrèrent la "bibliothèque". Il s'approcha d'une petite pile de livres où y était entassée une dizaine d'histoires et de contes aux couvertures éclatantes de couleurs pastelles ou chatoyantes, et se saisit de celui au sommet. « En effet. Voilà bien un endroit à faire pâlir de jalousie les Déchus les plus Orgueilleux. » ricana-t-il en tournant le livre entre ses mains. Une pensée s'invita à son esprit. Il était quand même terrible que la plus importante des bibliothèques se situe chez ce peuple de dépravés. Jämiel jeta avec négligence le livre au sol, celui-ci retombant sur le dos et dévoilant les pages illustrées. Il se dirigea alors vers la table à dessin comme il répondit à la rouquine. « Qu'est-ce que j'en sais ? J'ignorais i... ». Il fut interrompu dans sa réponse et son avancée par la porte claquant avec violence derrière eux et l'immense chandelier au plafond qui s'essoufla pour les plonger dans les ténèbres. D'abord sur la porte, il tourna malgré l'obscurité le visage vers Astriid dont il devina la position par sa main agrippant la sienne. « Je vois ça. » commenta seulement Jämiel en portant son regard sur les éléments de la pièce à peine visible à présent.

Plongé dans le mutisme, il entendait l'Elfette s'effrayer à chaque seconde qui passait. « Cette fois je ne suis pas coupable. » objecta-t-il, sardonique, en se tournant légèrement vers l'Ygdraë. Pourtant elle avait raison. Il y avait quelque chose d'inquiétant à cette situation. Il avait en tête Charlène. La poupée n'avait rien de malfaisant ou de terrifiant au premier regard. Le dos tourné cependant, elle pouvait poignarder le premier intru qui oserait pénétrer la maison sans autorisation ou qui menacerait Jämiel ou un membre de sa famille. Hors, il s'avérait que cette pièce en était pleine de poupée. Ils n'étaient pourtant ni rentrés par effraction ni n'en avait menacés le potentiel autre propriétaire. Son attention se porta sur la silhouette de la rouquine. Il la fixa alors dans l'ombre d'un œil méfiant. Elle semblait réellement paniquée. Il se demanda cependant si ce n'était pas à cause de ce qu'il avait fait tout à l'heure. Possédait-elle également ce genre de poupée ? L'avait-elle rangée ici ? L'Alfar se dirigea à son tour vers la porte et s'empara de la poignée qu'il tenta vainement de faire tourner. Elle ne mentait pas. Ils étaient coincés. Ça ne voulait cependant pas exclure la possibilité qu'elle soit coupable. « Vous disiez quoi tout à l'heure ? Que vous craignez que cette maison soit hantée ? » ironisa-t-il la situation avant faire de nouveau face à la pièce. « Ça sert à rien de rester là si on ne peut pas ouvrir la porte. Il faut trouver une autre issue. » intervint-il en commençant à longer le mur, la main sur le papier peint, à la recherche de quelques ouverture que ce soit, et le regard rivé au sol pour éviter la chute. Une cache, une porte dissimulée, ou même une ouverture qui leur aurait échappé à cause de la surprise de découvrir cette chambre plutôt qu'une bibliothèque. Du moment qu'ils pouvaient s'échapper, ça lui convenait. D'autant que fuir par la fenêtre semblait impossible, voir même dangereux. À perte de vue s'était une étendue glacée qui les cernait. Sans compter les trois étages qui les séparaient du sol. Ils mourraient donc soit de froid, soit de la chute. Il songea un instant au Démon, puis refoula immédiatement l'idée. Pas alors qu'il ne l'avait pas encore dompté.

L'Alfar fit un écart afin d'éviter une énorme caisse et enjamba les jouets qui traînaient tout autour. Un "clic" métallique retentit alors à ses oreilles. Il se retourna vivement en direction de la porte. Elle n'avait pas bougé. Il obtint la réponse sur l'origine de ce bruit dans la seconde suivante et le fracas du lustre qui s'écrasa à quelques centimètres de lui, se brisant en larges morceaux qui rebondirent dans toutes les directions. Dans une inspiration surprise, il recula immédiatement afin d'échapper à l'agression de l'objet. Après une seconde, lorsque son cœur reprit son rythme ordinaire, le regard du Sarethi s'arrêta sur le luminaire en miette. Puis il se pencha pour en attraper l'une des bougies ayant roulée jusqu'à ses pieds. Elle n'était pas consumée. La mèche même pas brûlée. Alors il fronça des sourcils. Peut-être nageaient-ils en pleine illusion. Peut-être une personne externe avait le pouvoir de manipuler ce manoir. Peut-être était-il ensorcelé et son mobilier comme ses murs étaient comme vivant, doués d'une terrible volonté. Peu importe la réponse, quelqu'un ou quelque chose s'amusait à tourmenter les deux oreilles pointues. Un souvenir lointain vint alors comme un flash à son esprit. Une pièce fermée et encombrée. Une solution en menant à une autre jusqu'à obtenir la clé. Une contrainte torturant l'esprit. Il avait déjà vécu ça. À Melohorë, chez les Ygdraë, lors d'une Coupe des Nations. Une nouvelle fois il balaya la pièce du regard. C'était une possibilité. « Continuez à vérifier s'il n'existe pas une sortie. » jeta-t-il alors à Astriid tandis qu'il alla vers la table à dessin. Il se saisit du premier crayon gras lui venant sous la main et inscrit d'un geste vif un mot, en Llandreri, auquel il insuffla une impulsion de magie. Les traits prirent vies pour se matérialiser sur le papier en un véritable coutelas solide. « Et si il n'y a rien, cherchez quelque chose qui n'aurait rien à faire là. » ajouta-t-il tandis qu'il se dirigea vers la caisse la plus proche de la fenêtre qu'il vida de ses jouets avant l'observer sous toutes les coutures. « Voir même, simplement une clé. » ajouta-t-il en même temps qu'il attrapait un énorme ours en peluche qu'il éventra, avant plonger la main dans ses boyaux de mousse, espérant y trouver celle-ci avant qu'ils ne se fassent étrangler par l'un des jouets.
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Ven 11 Mar 2022, 15:44

[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Ebtl
Où se réchauffer le cœur




Astriid lui renvoya un regard paniqué. « Vous pensez que la maison est hantée ? » De tous les côtés, les ombres les assiégeaient, menaçantes et dissimulant toutes les horreurs qu'elle était capable d'imaginer, et encore pire, celles qui dépassaient ses pires craintes, et elle se plaqua dos au mur, clouée par la peur. « Ne vous é- » Elle se reprit. Allait-elle réellement le supplier de ne pas s'éloigner ? N'avait-elle aucune fierté ? De plus, il se contenterait de se moquer, puis de l'ignorer. Non, elle ne pouvait compter que sur elle-même, ce qui n'était pas très rassurant. Son coeur tonnait si fort qu'il meublait le silence de la pièce et elle s'étonnait que Jämiel ne puisse l'entendre. L'air pas le moins du monde affecté par leur impasse, ce dernier inspectait mécaniquement la pièce, sans laisser filtrer la moindre réaction ou émotion. « Tss. » Il l'agaçait. Parce que son attitude lui renvoyait ses propres défauts à la figure, parce qu'au fond, elle savait qu'il avait raison et que c'était elle, l'idiote qui avait peur du noir et d'un danger invisible. En quelque sorte, son sang-froid aidait l'Elfe à surmonter sa propre peur. Un peu. Elle s'apprêtait à ravaler ses craintes pour l'imiter dans ses recherches quand le lustre se décrocha du plafond pour éclater sur le sol entre eux avec fracas. Astriid poussa un cri suraigu et leva les bras pour se protéger mais trop tard. Son front barré d'une fine ligne brûlante, elle se passa le doigt dessus et le retrouva maculé de sang. Elle blêmit et sa voix hachée s'éleva faiblement. « V- Vous allez bien ? » Elle voulut se rapprocher pour s'en assurer mais s'arrêta aussitôt lorsqu'un débris de cristal lui écorcha la plante des pieds et une insulte en Hyriël lui échappa tandis qu'une nouvelle douleur s'ajoutait à celle de son front. « Je veux revenir au salon. » Geignit-elle, à deux doigts de fondre en larmes. Ses iris poignardaient la silhouette de l'Alfar. Tout bien considéré, tout avait commencé à aller de travers depuis qu'il était arrivé. Tout était de sa faute. Elle ignorait jusqu'à quel point il était coupable, mais cela importait peu, il fallait que quelqu'un soit responsable et ce ne serait pas elle. Elle était là avant lui, elle passait une excellente soirée jusqu'à ce qu'il arrive avec ses sourires narquois et ses réparties doucereuses. Dès lors qu'ils réussiraient à quitter cette pièce, elle se fit la promesse d'aller récupérer ses affaires et d'abandonner cette maison qui ne lui évoquait plus rien de chaleureux. Elle jetterait même la clé dans le premier ruisseau. Il avait souillé les lieux par sa présence.

« Mmh. » Répondit-elle sans chercher à insuffler la moindre motivation à sa réponse. Elle s'empara des livres qu'elle feuilleta pour y déceler la moindre anomalie parmi les dessins enfantins et les contes de Fae. Un déchirement dans son dos la fit sursauter et elle se retourna pour contempler, les yeux ronds comme des billes, le brun s'en prendre à un petit ourson en peluche. « Mais qu'est-ce que vous fabriquez enfin ! » S'exclama l'Elfe avec colère. Elle se releva d'un bond. « Arrêtez ! » En quelques pas, elle fut auprès de Jämiel et lui arracha sèchement la peluche des mains avant de lui asséner son livre sur le crâne, se dressant sur la pointe des pieds pour y parvenir. « Cette peluche appartient certainement à un enfant. Comment osez-vous saccager la propriété de quelqu'un d'autre ? » Elle serra l'ourson contre sa poitrine dans un geste protecteur mais ne put retenir les boulettes de coton de s'échapper jusqu'au sol. D'agacement, ses sourcils se rejoignaient presque. « Ne vous étonnez pas désormais si nous éveillons l'ire des esprits résidant ici, s'il y en a. Vous n'avez donc aucun respect ? Ou peut-être est-ce votre souhait ? Que la situation empire ? Depuis que vous êtes là, ça va de mal en pis. » Elle fronça les sourcils en voyant le couteau dans ses mains. « Donnez-moi ça. Je ne vous fait pas assez confiance pour vous laisser avec ceci en ma présence. Vous seriez capable d'en user contre moi quand j'ai le dos tourné dès la première occasion. » Elle déposa le livre sur la table et chercha à s'emparer du couteau, un air résolu peint sur le visage. Elle ignorait d'où cette colère lui venait mais il venait de lui fournir une occasion de l'exprimer.

Message V | 776 mots



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Jämiel Arcesi
Lun 14 Mar 2022, 21:39

Death Lotus par Kristian Agerkvist
Où se réchauffer le cœur

La voix d'Astriid claironna aux oreilles du Sarethi en un désagréable carillon au tintement trop aiguë. Il ne broncha cependant pas à la protestation. Ce qu'il faisait était évident et il ne s'arrêterait qu'une fois certain que rien ne se trouvait caché sous le tissu duveteux de la peluche. À moins qu'on ne l'en empêche en lui otant l'ourson des mains comme le fit l'Elfette. « Aïe. ». Le gémissement plaintif mais surtout surprit lui avait échappé au coup asséné sur son crâne. L'Alfar porta alors une main au lieu de l'impact, jetant sur la rouquine un œil hostile et l'écoutant dans un mutisme lourd déblatérer en piaillant. Elle lui laissait l'impression d'un roquet grognant et jappant d'un aboiement strident sans raisons valables pour le seul but de se montrer plus agressifs qu'ils ne l'étaient. Ces bêtes hargneuses savaient se montrer particulièrement insupportable alors même qu'il suffisait de grogner plus fort qu'elles pour qu'elles la ferme en s'enfuyant dans un gémissement terrifié.

La mâchoire crispée et le visage dur, Jämiel sentait gonfler en lui la crispation, l'exaspération, l'impatience et l'animosité. Ça y est. On y était enfin. Ça avait mit le temps. Une prouesse en soi. C'était sa faute, a lui. Bien sûr. Qui d'autre ce pouvait être que l'Alfar ? L'assassin des ours en peluche. Puis elle évoqua l'arme. Le cynisme se dessina sur le visage de l'accusé, aussi prit-il la lame par la pointe pour docilement la tendre au roquet roux... Et finalement relever le couteau à l'instant où les doigts de l'Ygdraë allaient se refermer dessus, levant un peu plus le bras tandis qu'elle insistât, pestant et sautillant pour s'emparer de l'arme. « Je ne suis pas certain d'avoir vraiment envie de donner une arme à une personne courroucée comme vous l'êtes, contre moi qui plus est. » rétorqua-t-il en jouant avec la ténacité de sa vis-à-vis, lui offrant de façon régulière la possibilité de réussir à se saisir du couteau sans lui en laisser l'opportunité de seulement le frôler du bout des doigts cependant. « Une bêtise est si vite arrivée sous le coup de la colère. Il serait dommage que vous agissiez de façon regrettable, n'est-ce pas ? Que diraient vos confrères pour avoir tué un être de sang froid pour la raison qu'il aura osé s'en prendre à un innocent ours en peluche. ». Son ton était clairement moqueur et, plus que de s'entendre, il se lisait dans son visage, son sourire et ses iris. Un soupçon de défiance y germait également. Pourtant c'était surtout l'irritation qui le nourrissait. Cette gamine commençait à passablement l'agacer. Par ses manières. Par son fil de pensée. Par ses idéaux. Par sa capacité à être piquée à vif d'un acte comme le sien en pleine situation de crise. Par ce qu'elle était. Alors il mit un terme à son jeu et tendit franchement l'arme entre eux deux. « Allez-y donc. Ça vous ronge. ». Il avait appuyé ce dernier mot, l'allongeant dans sa phrase de sorte qu'il y prit toute la place, et crut percevoir un éclat hésitant dans le mouvement de l'Elfette lorsqu'elle attrapa enfin l'arme, le tranchant tourné vers lui. Alors, sans aménité, il saisit de sa main libérée celle de la rouquine accrochée au manche du couteau qu'il redressa d'un geste brusque, la rapprochant ainsi de lui. Leur visage à une vingtaine de centimètres l'un de l'autre n'étaient séparés que de la lame brillante sous les reflets lunaires. « C'est l'heure de La question. Une fois les mains couvertes de sang, ces mêmes mains tendues en signe d'amitié il n'y a pas même dix minutes, seriez-vous plus innocente que le simple nom de ma race. À moins qu'il n'eût s'agît que d'un geste mensonger. Et vos précédentes paroles n'étaient que vide de toute vérité. Un moyen de s'attirer la confiance. Le plus commun. Le plus simple. Le plus efficace. ». Il avait déroulé ces mots avec une lenteur menaçante. Son timbre se faisait un peu plus sinistre à chaque phrase qu'il prononçait, une même lueur s'invitant dans l'ambre de ses iris. « L'hypocrisie n'est pas qu'Alfar et elle semble bien vous sier. » siffla-t-il dans un rictus cynique, sans défaire son regard de celui de l'Elfette. Sans effectuer le moindre mouvement. Il resta ainsi, cramponné à l'Elfette comme elle l'était sur le manche de l'arme l'empêchant ainsi à la fuite, observant ses réactions, essayant de deviner les émotions qui pouvaient la traverser. Il était dévoré de la curiosité de voir si cette fille avait les tripes de souiller sa naïveté de l'acte ignoble du meurtre. Et quoi ? Après tout, il était Alfar. Quel mal y avait-il à débarrasser le monde d'une vermine comme il était. Un potentiel semeur de détresse, de mort, et d'infortune. Peut-être ces préjugés n'étaient pas infondées cependant.

Il pouvait se montrer joueur, Jämiel ne l'était pas assez pour laisser son sort entre les mains d'une étrangère en furie et rester sans défense face à une lame créée de sa propre magie. Ainsi, comme il avait innoculé l'esprit de la rouquine de paroles acerbes, il profita du contact qu'il avait initié pour une nouvelle fois déployer sa magie, la laissant couler à travers les pores de l'épiderme de l'innocente sous sa forme la plus obscure, son poignet fermement maintenu afin qu'elle ne lui échappe pas. Finalement, tout aussi brusquement qu'il l'avait forcé à la proximité, il relâcha l'Elfette tout en la repoussant, lui-même effectuant un pas en arrière. La toisant du regard, il garda un moment le silence, concentré à ne pas laisser paraître une fatigue naissante et une souffrance ravageante. Il n'usait que peu de la magie noire. Il en connaissait les risques. Ils avaient été nombreux à succomber à la folie des ténèbres après un abus de celle-ci. Lui-même s'en était difficilement remit la première fois qu'il s'y était essayé. Aujourd'hui encore le contre-coup était rude. Plus encore alors qu'il venait d'enchaîner deux sorts qui lui demandait plus d'énergie qu'habituellement. Il ne regrettait pourtant pas. Peut-être retiendrait-elle ceci en leçon. Il était rare que les coups ne soient pas rendus parmi les siens. Ce n'était pas d'un coup sur la tête que la vengeance s'effectuait cependant.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Post V | Mots 1069

Sort utilisé :
- contrôle de la magie noire (8D)
- Le précédent, j'ai oublié de mettre ce que c'était: Calligraphie - Peut donner vie aux mots fait d'encre et les manipuler, se limite seulement aux objets [armes, vêtements, etc.]
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Astriid
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Astriid
Sam 02 Avr 2022, 18:50

[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Ebtl
Où se réchauffer le cœur




Les joues gonflées d'indignation, les efforts d'Astriid pour tenter d'atteindre l'arme s'éteignirent en constatant que Jämiel se jouait d'elle. Depuis le début, il s'amusait d'elle comme de l'un des jouets qui les entourait. Couplé à ce constat, mangé par les ombres, son visage baissé sur elle avait ce quelque chose d'insupportable, un petit air moqueur qu'elle voulait arracher de ses ongles, tirer sur ses oreilles qu'il avait effilées et dont la ressemblance avec les siennes lui paraissait intolérable à cet instant précis. Elle avait envie de le gifler, de lui faire mal, jusqu'à ce qu'il perdre son sourire et cette insupportable morgue et que les larmes morcellent ses joues. Choquée par la violence de ses désirs, l'Ygdraë blêmit et ne répliqua d'abord rien, se contentant de l'assassiner du regard. Ses doigts s'étaient refermés sur le coton de son haut, à défaut de venir encercler la gorge de l'Alfar. Elle détestait l'usage qu'il faisait de cette langue perfide, cette habileté à toucher du doigt précisément ce qui faisait mal, et pire que tout, à faire sens. Chaque phrase semblait être affutée pour la blesser, déchirant son être plus facilement que la lame entre eux ne saurait jamais le faire.

Elle ne l'impressionnait nullement, c'était une évidence tant pour lui que pour elle. Si ça ne la dérangeait pas en temps normal, elle voulait pourtant le détromper, lui montrer qu'il avait tort, qu'elle était bien plus qu'une idiote de cueilleuse de champignons qui chantonnait dans les champs de tournesols, que les Alfars ne valaient pas mieux que son peuple et qu'il ferait mieux de se méfier des représailles à exciter son ire. Toutes ces pensées ricochaient, se heurtaient à la barrière de ses dents serrées sans faire mouche. Il fallait qu'elle soit la plus mature des deux, il était plus jeune, c'était elle qui devait montrer l'exemple, ne pas rentrer dans son jeu, ne pas se laisser dominer par cette impulsivité qui l'entraînait toujours dans des situations regrettables.

Un hoquet de surprise lui échappa quand il changea soudainement de tactique pour lui tendre la poignée de sa dague. Par réflexe, ses doigts se refermèrent dessus, les yeux arrondis d'étonnement. Il la prenait véritablement pour une énorme imbécile. Il s'empara d'elle avant la colère et son souffle resta bloqué à mi-chemin comme pour ne pas se mettre en travers de la proximité qu'il venait d'instaurer. Pétrifiée, seuls ses iris oscillaient entre les traits étirés de malveillance de l'Alfar et l'arme bloquée entre leurs doigts entrelacés. Sa mâchoire se crispa. Combien de temps allait-elle le laisser l'insulter ? « Lâche-moi, ou je... » La fin de sa phrase mourut. Qu'allait-elle faire exactement ? De frustration, sa vue se brouilla et ses paupières papillonnèrent et deux lignes tracèrent un chemin brûlant jusqu'à son menton. « Pourquoi tu dis tout ça ? Je ne t'ai rien fait qui justifie tout ça et tu... » Sa voix se brisa et elle agita la main tenant la dague pour se libérer de son étreinte, désireuse de prendre de la distance. Elle ne voulait plus le voir, il éveillait trop de sentiments inconnus en elle. Comme du poison, ces pulsions nouvelles gagnaient en puissance avec chaque battement de coeur, s'intensifiaient à la vue du sourire de Jämiel, et noircissaient sa main. Son regard passa dessus, ralentit, revint pour s'arrêter sur cette dernière. « Qu'est-ce que tu fais ? » Plus fermement, elle se débattit et sa main libre s'abattit sur celle qui verrouillait son poignet, griffant la peau pour qu'il lâche prise. « Arrête ! »

L'Alfar accéda enfin à ses désirs et elle vacilla sur ses pieds, soudain prise de faiblesse. Sa peau la démangeait et elle se mit à se gratter, d'abord distraitement, puis furieusement, la dague tombant dans un tintement à ses pieds. « Qu'est-ce que... » Son épiderme brûlait, se couvrait de cloques que ses ongles commençaient à percer, libérant un pus nauséabond et la faisant gémir de douleur sans pour autant qu'elle ne cesse de se gratter. « C'est toi qui a fait ça ! C'est encore toi ! » Geignit la rouquine en se passant les mains sous son haut pour venir soulager le feu qui courait sur son ventre et son dos. « Je vais... Je vais... » Plus que les démangeaisons, la rage montait en elle comme un volcan. Aveuglée par la haine, elle se jeta comme une furie sur Jämiel, agrippant ses cheveux à pleines poignées. Victimes de l'élan de l'Elfe, ils basculèrent tous deux au sol, Astriid au dessus de lui. Ses cuisses le maintenant fermement au sol, elle garda une main dans ses cheveux pour lui plaquer la tête au sol, enfonçant ses ongles jusqu'à les sentir crisser sur le cuir chevelu du brun. Son autre main se ferma en un poing qui vint rencontrer la pommette de l'Alfar. « Tu vas me le payer misérable crotte de Fae. » Siffla-t-elle avant de le gratifier d'un nouveau coup au même endroit, possédée par le besoin d'extraire cette haine qui croissait en elle et cherchait un exutoire. Sous ses jointures crispées, elle imaginait les os de son visage éclater et un soupir de soulagement escalada ses lèvres, prenant dangereusement le chemin d'un gémissement. Ce devait être un autre de ses maléfices et elle ne s'attarda pas sur cette réaction inattendue et incompréhensible. Au lieu de quoi, cette pensée injecta un nouveau flot de rage envers sa victime sous elle. Elle relâcha la prise sur ses cheveux et joignit ses mains autour de son cou, serrant sans contrôler sa force. Sa tête retomba alors, dissimulée par le rideau de ses boucles cuivrées, bouleversée par les torsions délicieuses qui naissaient dans le creux de son ventre. Prises de tremblements, ses épaules frémirent et un sanglot lui échappa. Elle ne comprenait pas pourquoi cela lui procurait un tel plaisir, pourquoi elle voulait continuer jusqu'à en oublier son identité et que la violence l'habite et lui déchire l'âme. Ecœurée par elle-même, ses mains délaissèrent le cou de l'Alfar et recouvrirent son visage et les larmes qui ne cessaient de couler.

Message VI | 1058 mots

And here we go ~ C'est super pratique parce que ce gain permet de soigner 8D Tu me pardonneras donc de frapper ton perso pour soigner le mien 8D

Il y a des contes très noirs, des contes dans lesquels le sadisme s'allie avec le masochisme. Peut-être que les Faes ont un peu trop joué avec les personnages de ces contes. Peut-être qu'elles les ont fait bien trop ressemblants. Peut-être qu'un peu de magie s'est échappée et a percuté de plein fouet des personnes qui n'avaient rien demandé. Oui. Parfois, lorsque le binôme est ensemble, une envie de violence s'installe, une violence malsaine. Que ce soit par les mots ou les coups, l'envie de violenter l'autre gronde, de plus en plus dure à retenir. Et si, un jour, elle s'échappe, alors il se produira un étrange phénomène : les deux en ressentiront un plaisir problématique et un bien-être divin. Au lieu de faire mal, la violence apaise et soigne l'autre, elle le renforce et lui donne du courage. Les poings ne marquent pas. C'est simplement bon de souffrir.
En se violentant, le binôme se soigne. Reste que l'envie de faire du mal à l'autre est bel et bien réelle, comme une pulsion soudaine.



[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Aoyv
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Jämiel Arcesi
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Jämiel Arcesi
Mer 06 Avr 2022, 18:29

Death Lotus par Kristian Agerkvist
Où se réchauffer le cœur

Le contre-coup de son utilisation de la magie noire encore présent, Jämiel ne réagit que trop tard lorsque l'Elfette se jeta sur lui et ne put ni l'éviter, ni se stabiliser pour la réceptionner sans dommage. Au lieu de ça il fut entraîné en arrière, tombant lourdement sur le sol et Astriid sur lui. À proximité s'y trouvait un château, construit par un agencement astucieux de petits morceaux de bois, qui éclata en morceaux autour d'eux. La haine noya son esprit et, d'une main, il empoigna sans aménité celle de l'Elfette, férocement agrippée à sa chevelure, la seconde cherchant à se refermer sur le cou de la rouquine et la repousser. Rapidement pourtant il cessa de se débattre. Son regard ancré dans les émeraudes de son agresseure — jusqu'à ce qu'elle lui assène un premier poing dans la mâchoire — , un étrange, curieux et non pas moins inattendu sentiment de jouissance se mêla à celui de la colère dans un mélange suave et envoûtant. Sans s'y attarder, il mit l'origine de cette humeur sur le fait de voir la gentille rouquine sortir de ses gongs au point de vouloir le cogner ; de lui donner tort, par cet acte de violence, sur tout ce qu'elle avait pu dire auparavant ; d'observer leurs situations inversées alors même que l'inverse aurait été plus envisageable ; de constater que ce comportement barbare était loin de la révulser, bien au contraire. Pour la forme, il maintint sa poigne fermée sur le bras de l'Ygdraë jusqu'à ce qu'elle se décide enfin à le lâcher. Il ne fut pas libre pour autant car, à présent, c'est sur son cou que les innocentes, plus si innocentes, mains de la rousse se refermèrent et la désagréable sensation de sa trachée comprimée le saisit aux tripes. Pourtant il ne bougea toujours pas, se limitant simplement à tenir les poignets d'Astriid afin d'atténuer l'effort qu'elle mettait à tenter l'étrangler.

La sensation de la gorge brûlante suivi la seconde où l'Elfette le relâcha enfin. Une toux le saisit par la même tandis que l'air arrivait à nouveau à circuler jusque ses poumons. Jämiel profita de cette accalmie pour faire un rapide constat des dégâts. La douleur était présente, mais il ne sentait pas sa joue gonflée sous ses doigts ni même le sang couler où que ce soit. Peut-être sur le cuir chevelu. Il lui aurait fallu des yeux au-dessus de la tête pour confirmer. Ou bien aurait-il quelques marques tuméfiées qu'il ne pourrait découvrir que face au miroir. Le souffle court du conflit ayant eu lieu soulevait sa poitrine rapidement. L'épuisement le menait à un moment étrange de sa réflexion. Ça n'avait pas été une altercation "normale". Quelque chose s'était dévoilé qui n'aurait pas dû paraître. C'était dérangeant. Une goutte perla sur son épiderme et traça une route humide le long du galbe de son cou. Ses iris coulèrent vers le visage caché de l'Ygdraë. Les soubresauts de son corps laissait deviner aussi clairement que si elle avait laissé son visage découvert. Il s'agissait de larmes. Les siennes. De rage, de doute ou d'effroi ? En vérité, ce détail n'avait que peu d'importance.

Un rictus se faufila sur le visage de l'Alfar avant qu'un rire nerveux ne lui échappe. Une scène étrange se dessinait dans l'obscurité entre le contraste des larmes de l'une et de l'hilarité de l'autre. Lorsqu'enfin son éclat prit fin, il resta ainsi, une suspension ponctuant la spontanéité de son exclamation. « Aïe. » articula-t-il enfin, écho de la première fois où l'Ygdraë l'avait attaqué. À nouveau, l'onomatopée fut marquée d'un silence. L'idée d'illustrer la sauvagerie de l'Ygdraë en la reproduisant sur son corps chétif le démangeait ardemment. Il serra seulement les poings, contenant sa rancune qu'il pouvait avoir facile. Il trouvait un certain plaisir à la voir se morfondre ainsi, autant que lorsqu'elle s'était acharnée sur lui, ce qui avait un côté dérangeant en soi, et n'était pas pressé de la voir retrouver le sourire. Tant qu'il ne répondrait pas à son agression par les poings, qu'il lui laisserait le dernier mot de l'échange, il y avait de grande chance qu'elle continue ainsi à pleurer et souffrir de sa perte de contrôle quelques minutes encore. « Vous aviez raison. ». Il chercha le contact de ses yeux. Les sentiments se transmettaient si facilement par un simple échange visuel comme les mots y prenaient plus d'importance. Un "crève" lancé dans le vent avait bien moins de puissance et de résonnance que lorsqu'il était posé au fond des prunelles de l'autre. « Vous avez parfaitement réussi à me faire changer d'avis sur vous. ». Pas comme elle se l'était imaginé cependant. « Que m'avez-vous demandé tout à l'heure déjà ? ». Il fit mine de réfléchir. « Oui, bien sûr. » commença-t-il prenant appui sur ses coudes pour se redresser. Un sourire sardonique étira ses lèvres. « Si je n'avais pas envie de vous tordre le cou, c'est ça. » termina-t-il sa phrase en obligeant l'Elfette à se redresser à son tour pour garder un minimum de distance séparant leurs visages. Il était amusant de voir qu'une hypothèse faite sur sa race et la relation qu'elle pouvait entretenir avec les Ygdraë s'applique finalement à celle que le monde voyait comme un être "bénéfique". Il marqua un temps de sorte que ces mots glissent à son esprit jusqu'à en imbiber les moindres replis.

Avec une lenteur hostile, Jämiel enfoui une main dans les boucles rousses pour découvrir un visage rougit par les pleurs. « Pauvre petite Ygdraë qui se découvre une facette qu'elle voulait ignorer jusque là. » souffla-t-il dans une fausse compassion. Venu de nul part, un songe s'invita. Si un tiers devait apparaître dans la seconde, il pourrait s'imaginer une scène bien différente de celle qui avait réellement lieu. Cette pensée écoulée, il agrippa rudement la chevelure d'Astriid pour la tirer d'un coup sec en arrière. Dans un même temps ses traits se durcirent, délaissant le mensonge pour l'authenticité. « Pour ça aussi vous aviez raison. ». Sa main libre glissa sur le cou de la rouquine, tel un serpent vers sa proie. Et, même s'il en crevait d'envie, il ne referma ses doigts dessus qu'avec une force mesurée. Plus que songer à la tuer, c'était surtout la voir dans la souffrance qu'il voulait. Lui rendre ses coups et lui imposer une douleur trop insoutenable pour l'être fragile qu'elle était. Il ignora les mains qui se débattaient pour se libérer de l'entrave qu'il imposait. D'autant qu'il se sentait étonnement mieux depuis tout à l'heure et, surtout, depuis que le visage de l'Elfette se fut déformé sous l'emprise de sa main dans sa tignasse sauvage. Plus il la voyait se débattre, plus il sentait son corps tendu de la révolte de se faire malmener — ce qu'il supposait tout du moins — plus il voulait l'entendre gémir sous ses mains. « Ça doit être difficile, n'est-ce pas ? ». Sa forme retrouvée, il en profita pour faire naître dans le dos de l'Ygdraë un lit d'épines dont une de ses branches vint serpenter sur son menu corps et enserrer à son tour son cou. Un liquide chaud humidifia la main de l'Alfar : le sang suintant des griffures infligées par la plante. « Découvrir le tueur en soi. Se rendre compte que les ténèbres ne sont pas exclusives à certaines races. ». La ronce reprit sa lente escalade vers le visage de l'Ygdraë. « Que le sang qui coule demeure de la même couleur, qu'importe son origine. Que l'on mette un terme à la vie d'un enfant ou d'un vieillard, d'un être bon ou purement mauvais, il laissera la même trace de souillure écarlate sur les mains de l'assassin. Un tueur reste un tueur. Même s'il tue un être vil. Même s'il tue un autre meurtrier. ». souffla-t-il avec gravité, l'œil brillant d'un éclat sinistre.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




Post VI | Mots 1308
Voilà, je te laisse te débrouiller avec lui, hein.
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Astriid
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Astriid
Dim 10 Avr 2022, 19:59

[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Ebtl
Où se réchauffer le cœur




Les hoquets de rires de Jämiel se heurtèrent en un écho dissonant et incongru à la crise de larmes d'Astriid. Invitée surprise et joueuse, la folie s'emparait de ses deux pantins pour les insérer dans cette pièce de théâtre dont elle ne goûtait pas l'ironie. Pour l'Ygdraë, elle tenait plus de la tragédie. Ce n'était pas le frapper qui lui soulevait tant l'estomac, c'était le plaisir qu'elle y avait pris, cette envie honteuse qu'il rende les coups et qu'ils se perdent dans cette spirale de haine. Ses mains coupables enserrèrent ses bras comme pour s'empêcher de se briser en mille morceaux. « Je... Je suis désolée. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris. » Sa voix vacilla et elle manqua succomber aux larmes à nouveau. Elle renifla et s'essuya avec une manche, souhaitant qu'il soit aussi simple d'essuyer cette souillure en elle. Cela ne datait pas d'hier. Il y avait quelques lunes déjà qu'elle se sentait en décalage avec elle-même, comme si la vie avait un goût légèrement salé, qu'un filtre s'était déposé sur ses yeux pour noircir sa vision. C'était à peine discernable, et la majorité du temps, elle ne s'en rendait pas compte. Parfois, un élan vicieux la poussait à lancer des saillies aussi coupantes que celles de Jämiel, ou de souhaiter que de mauvaises choses arrivent à ceux qui l'agaçait. Était-ce cela grandir ? Le changement qui s'était opéré en elle avait été trop soudain pour que ce soit le cas. Peut-être les Enelyë, avec leur regard qui scrutait jusqu'au plus profond des âmes, pourraient apporter des éléments de réponse. En attendant, elle était condamnée à devoir affronter le goût amer de la désillusion sur son propre compte. Était-elle si différente que ce qu'elle avait toujours cru ? S'était-elle tant fourvoyée, aveuglée par l'image dorée qu'elle se faisait de sa gentillesse digne d'une sainte ? Ses ongles pénétrèrent les paumes de ses mains. Même si c'était le cas, elle ne l'accepterait pas, elle lutterait pour tendre vers cet idéal, rejeter tout en bloc, à commencer par ces influences négatives ; Kitoe, Jämiel, tous ceux qui la tiraient vers le bas.

Dans son regard ambré, elle lisait une dangereuse animosité ; dans son ton doucereux, presque charmeur, elle entendait une promesse mortelle. L'alliage des deux fascinait la rousse et fit naître à son corps défendant un ruban de chaleur le long de son dos. Qu'allait-il faire ? Il allait se venger, bien entendu, c'était le seul chemin qui s'offrait à lui, de lui faire payer le prix fort son audace. Elle venait de lui donner d'excellentes raisons de s'en prendre directement à elle, sans passer par des subterfuges ou artifices sournois, juste la brute rencontre entre leurs volontés et leurs désirs. Elle percevait la tension entre eux et craignait autant qu'elle espérait le moment où il y mettrait fin. Moment qui se cristallisa par sa main qui voyagea parmi ses cheveux et Astriid se recroquevilla sous le contact pour s'y soustraire, ne ressentant que dégoût et haine pour cette familiarité avec laquelle il la touchait. « Non. Non, tu te trompes. Tais-toi. » Comme une prière murmurée à voix basse, elle répéta à nouveau son ordre comme une litanie. Céder à la violence à nouveau était hors de question, qu'importe que ce qu'il pouvait lui dire, et dusse-t-elle se consumer de l'intérieur s'il le fallait.

Une brutale pression vers l'arrière l'arracha à ses résolutions. Par réflexe, ses mains s'accrochèrent à celle qui maintenait ses cheveux bien qu'elle ne ressentit nulle douleur, rien qu'un plaisir coupable qui la laissait haletante. Un instant plus tard, sa gorge était comprimée, n'autorisant le passage qu'à quelques gémissements étranglés ; et chaque souffle dont il la privait était une décharge d'extase directement connectée à ses nerfs. Ses deux mains encerclèrent le poignet qui lui maintenait le cou mais elle fut incapable de dire si c'était pour le repousser ou l'encourager. Sa voix lui paraissait lointaine, presque irréelle, au contraire de ce qui venait d'apparaître dans son dos et dont la progression écorchait ses vêtements. Avide de davantage que du simple tissu, les ronces se refermèrent sur la peau de l'Ygdraë et se gorgèrent du sang qui perla rapidement. Si elle gémit, elle ne l'entendit pas, sourde à tout ce qui n'était pas la douleur. Les yeux clos, elle imprima à son buste un mouvement vers l'avant pour s'appuyer davantage sur les épines déchirant sa chair. Les entailles crées se refermaient aussitôt, pour réapparaître ensuite, comme une boucle temporelle du supplice infligé. Dans le même temps, ses doigts quittèrent leur prise pour remonter le long du bras de l'Alfar jusqu'à son visage. La position qu'il lui avait imposée en tirant ses cheveux l'empêchait de le voir, mais elle n'avait pas besoin de ses yeux pour trouver son oreille délicatement effilée. Elle pinça le cartilage entre deux doigts et tira brusquement dessus tout en s'arrachant d'une violente torsion de la main qui tenait ses cheveux, y abandonnant quelques mèches au passage. Enfin libre, elle ne lui laissa pas le temps de se reprendre, ses mains se refermèrent de chaque côté de son visage. Toute volonté de pacification avait déserté ses prunelles, uniquement animées d'une lueur sauvage et le vert habituellement brillant de gaieté s'était assombri jusqu'à prendre la teinte des pins aux cœur de l'hiver. Des gouttes de sang brunissaient en séchant sur sa gorge, constellant son visage en un masque d'horreur. Avec les ronces s'emmêlant dans ses boucles rousses et son regard enfiévré, elle paraissait sortie d'un Conte de Fae comme la personnification d'un esprit végétal particulièrement inamical. Sa voix jaillit en un sifflement rauque. « Tu parles trop. » Généralement, c'était une phrase qu'elle entendait beaucoup, mais c'était la première fois qu'elle était celle à le dire. « Tu as tout faux. Je ne veux pas te tuer. » Un homme mort ne ressentait pas la douleur, or c'était l'unique chose qu'elle désirait en cet instant. Ses mains l'attirèrent dans sa direction et elle le rencontra à mi-chemin, sa bouche heurtant brutalement la sienne. Elle sentit des lèvres, elle ne savait lesquelles, s'ouvrir comme une fleur sous le tranchant de dents et le goût du sang s'invita sur sa langue. Ne prenant aucun plaisir à ce baiser, elle ne perdit pas davantage de temps et pencha sa tête sur le côté pour franchir la barrière de ses lèvres de force, à la recherche de la langue un peu trop pendue de l'Alfar. Elle allait lui faire regretter ses paroles. Sa cible trouvée, elle referma ses dents sur l'organe et serra jusqu'à sentir le liquide métallique tâcher ses lèvres.

Un cliquetis se fit entendre, suivi du grincement de la porte qui s'ouvrit, même si Astriid était un peu trop occupée pour y prêter attention, et un fin rai de lumière jaune filtra jusqu'à leurs silhouettes, entrecoupé d'une ombre. Une voix hésitante flotta jusqu'à eux. « Excusez-moi. J'avais entendu du bruit et j'ai pensé que vous pourriez requérir mon aide. » Le regard du domestique se posa sur le lustre fracassé au sol, puis sur les deux propriétaires de la maison. « Loin de moi l'idée de vous déranger, mais ne risquez-vous pas de vous blesser avec les éclats de cristal ? Laissez-moi au moins nettoyer ça et vous inviter à rejoindre la chambre. » L'air ahuri, Astriid le contemplait sans mot dire et s'il s'aperçut du sang qui maculait ses traits ou des ronces l'enserrant de tous les côtés, il se garda de faire le moindre commentaire, ce n'était pas à lui de juger de comment les Elfes s'occupaient de ce type d'activités. Une expression horrifiée déforma le visage de l'Ygdraë qui d'un sursaut, repoussa l'Alfar en arrière et se releva en reculant en même temps, arrachant à mains nues les ronces sans se soucier des plaies qui fleurirent aussitôt.

Message VII | 1396 mots

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[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Aoyv
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Jämiel Arcesi
Mar 19 Avr 2022, 12:37

Death Lotus par Kristian Agerkvist
Où se réchauffer le cœur

Chacun des souffles expirés d'Astriid poussaient l'Alfar à aller plus loin dans la barbarie et un peu plus encore tandis qu'une première grimace déforma son visage lorsque la main de l'Ygdraë se referma sur son oreille. Puis ce fut cette brûlure exaltante au fond de ses entrailles qui se déployât, trop intense pour qu'il n'en retienne sa manifestation et l'envie indécente qu'elle insiste. Enfin c'est une colère vive qui le saisit lorsqu'elle eût le toupet de s'échapper d'entre ses mains. Ainsi, le court instant qu'elle avait prit pour s'écarter, il s'arrêta à la fixer, l'œil brillant de rancœur. Quelques filaments roux, sacrifices volontaire pour retrouver une certaine forme de liberté, tombèrent comme des plumes, s'évadant de la prison que fut son poing fermé. Avant même qu'elles n'aient pu toucher le sol, l'Elfette reprit l'assaut et, comme un lien de cause à effet, des ronces supplémentaires vinrent déchirer sa peau et ses habits pour se refermer avec plus de force encore que celle ayant ouvert la voie. C'est pourtant un rictus qui dessina ses lèvres à la critique de la rouquine. Voilà bien la première qu'on lui disait ça. Un rictus qui fit place à la surprise à la brutale rencontre des lèvres contraires. Ce n'était pas tout à fait ce à quoi il s'attendait en la voyant à nouveau menaçante. Pourtant, son premier réflexe fut de s'aggriper à son haut en morceau et lui empêcher toute retraite. Il ignorait ce qui avait pu traverser l'esprit de la rouquine et ce qui lui venait actuellement à l'esprit. Lui lui montrerait qu'on ne jouait pas avec du poison, aussi naturel pouvait-il être, sans le devenir un peu, toxique. Ses dents se refermèrent avec violence sur la lèvre de l'Ygdraë, retirant un plaisir entêtant à la marquer ainsi. Manque de chance — quoi que ça pouvait se discuter — il ne put insister plus et Astriid lui rendit bien son acte. Leurs bouches scellées, le plaisir qui le gagna à cette sauvagerie ne parvint à s'exprimer que par l'expression de son corps, sa main prenant la direction de sa nuque pour s'y refermer jusqu'à ce que le sang ne s'échappe de son épiderme qu'il sentait se refermer sous ses ongles. Alors il insista, encore, et encore, et tant que les plaies continuerai à guérir. Inconsciemment il se rapprocha de l'Ygdraë, comme une envie nécessaire et incontrôlable de refuser à ce que cette souffrance ait une fin.

Trois temps. C'est en trois temps que l'étrangeté de la situation finis par éclater à l'esprit de Jämiel. D'abord le son d'un verrou, à peine audible. Puis le fil de lumière frappant sa rétine. Enfin la voix étrangère du domestique qui intervint. Seulement alors l'attention de l'Alfar, le souffle encore court, se détourna d'Astriid pour trouver le domestique et son attitude gênée. La mention du lustre en miettes lui fit remonter le fil des événements jusqu'à l'instant où ça avait dérapé. « Aïe ! ». Jamais deux sans trois et, comme l'avait malheureusement prédit le serviteur, une main glissa au sol lorsque l'Elfette mit définitivement un terme à leur échange, quelques minuscules résidus du luminaire empalant sa chair. C'est également à cet instant que son cerveau se remit à fonctionner à peu près correctement et chercher à comprendre comment ils en étaient arrivés là. Il avait cette impression de quand on laissait le lait trop longtemps sur le feu. Une seconde à peine à détourner les yeux et l'instant d'après la mixture passait d'un liquide bouillonnant sagement à une ébullition explosive. Sur les derniers mots du domestique, l'Arcesi se remit sur pieds à son tour et commença à retirer minutieusement les cristaux devenus rubis. « Ce n'est pas une chambre qu'il faut. » répliqua-t-il en même temps. « C'est un bain. ». Après une courte pause où même ses gestes restèrent en suspens, il leva le visage vers le domestique. « Deux. Deux bains. » se rectifia-t-il en se débarrassant de ce qu'il espérait être le dernier morceau. Il se voyait déjà plonger la tête d'Astriid dans l'eau brûlante de la baignoire et ressentir la jouissance de la sentir se débattre à la recherche d'un souffle sous ses mains. Qu'il lui offrirait, bien entendu. Pour le plaisir de mieux l'immerger une nouvelle fois. Lui faire toucher du doigt la noyade sans jamais qu'elle ne l'atteigne. Seulement, le souvenir de l'agressivité de l'Ygdraë le poussait à songer qu'elle pouvait être capable de même. Le fait étant qu'il n'arrivait pas à se décider s'il voulait éviter de subir ça ou non, l'idée lui semblant en partie plaisante. Et c'est ce détail tout particulièrement qui le poussait à s'abstenir d'une telle configuration. Sa décision prise, il se décida enfin à quitter les lieux, supposant que quelque chose dans cette pièce était à l'origine de ce trouble trop étrange. C'est un furtif regard envieux et un rictus hostile qu'il jeta sur Astriid en la dépassant. À quoi ressemblait un corps constellé de fins cristaux translucide ? Sa langue claqua contre son palais tandis qu'il allât récupérer le couteau toujours au sol. « Prenez ça en même temps, quelqu'un pourrait se faire mal avec. » fit-il en donnant l'arme au serviteur. Il dut cependant se faire violence pour ne pas en faire usage avant sur la rouquine et laisser l'Ygdraë en tête à tête avec le perturbateur.

Sans réelle destination en tête, le Sarethi s'arrêta au milieu d'un couloir inexploré et fixa longuement son reflet dans la vitre. Une tâche plus sombre s'en détachait. Il passa ainsi sa main sur ses lèvres, sans réelle efficacité cependant. Le sang séché se refusait à quitter son visage aussi facilement. Sans qu'il ne s'agisse de cela, quelque chose le dérangeait dans cette histoire. Dès qu'il songeait à la rouquine, il ne la visualisait plus qu'à soupirer à nouveau sous la torture. Toutefois, la situation inverse lui venait également à l'esprit, et c'était ça qui l'ennuyait considérablement. Qui plus est, s'il y avait sang, il y avait blessure ouverte. La seule qu'il constatait toutefois était celle à sa main, causée par le lustre brisé, et encore perlée de larmes carminé. Il se souvenait également des plaies de l'Ygdraë qui passaient leurs temps à s'effacer malgré les griffes des ronces. Jusqu'à l'apparition du domestique. Si d'abord il mit ça sur un pouvoir de soin quelconque, cette théorie fut rapidement écartée pour la simple raison qu'il n'en possédait aucune de ce genre. L'Alfar exhala un souffle avant reprendre sa marche. Quelque chose lui échappait et il ignorait ce que ça pouvait être. Ça ne lui plaisait absolument pas.

D'un geste vif, Jämiel ébouriffa sa crinière sombre afin de l'en défaire au plus des perles humides s'y logeant, avant se passer la serviette moelleuse sur le visage. L'étoffe se teinta de vermillon. Il fallait qu'il soigne cette blessure. Aussi infime qu'elle était, elle continuait à laisser échapper son sang. C'était autre chose qui s'imposait cependant à son esprit. Finalement et malgré le bain, il se trouvait toujours autant troublé de son expérience avec Astriid. Il tourna le visage vers le miroir et fixa le reflet de ses iris avant rapidement faire glisser ses doigts indemne entre ses mèches. Ça commençait à devenir long. Il allait devoir faire un tour chez le coiffeur, ça n'allait plus. Ce constat effectué, il resta une seconde sans bouger avant récupérer des vêtements propres déposés par le domestique sur un chevet. Ce n'était pas vraiment son genre, mais ça ferait largement l'affaire, surtout à côté de sa tenue à présent trop sale pour la considérer comme convenable dont il usa d'un morceau pour protéger ses plaies. L'Arcesi jeta un dernier regard vers l'extérieur duquel la neige ne cessait tomber. Un froid éternel. Se trouvaient-ils sur un coin égaré de cette terre étrange qu'est le Continent des glaces ? Il lui fallu une bonne seconde pour se rendre compte de l'absurdité de sa question. D'après ce qu'il avait pu lire et apprendre, ce continent était pareil à Boraür. Pire encore parce qu'il suffisait de souhaiter sur Boraür pour obtenir ce que l'on désirait. Sur les Terres Glacées, il était dit qu'à l'instant où l'on y posait le pied on se retrouvait aussi faible et incapable que la vermine Humaine. Une terre cachée comme l'était le Monde des Contes alors ? Il pensa à Bellone. Depuis le temps, il avait abandonné l'idée qu'un jour elle sorte de sa léthargie. Elle était comme une princesse endormie — sa princesse endormie — piégée dans un état comateux dont elle ne sortirait jamais. Un soupir résigné et il quitta la salle d'eau, terminant de boutonner sa chemise sur les frissons grouillant son épiderme en retrouvant l'environnement plus frais que ne l'était l'air ambiant de la pièce qu'il quittait.

À présent seul, il se remit à vagabonder entre les murs, légèrement plus serein. Le silence régnait autour de lui, comme une bulle apaisante qu'il espérait rien ne ferait éclater. Ni un événement horrifique, ni un intrus braillard. Juste lui, solitaire, et le calme de la demeure. Pourtant il devrait retrouver le domestique. C'est dans ce but qu'il poussait toute les portes qu'il croisait. Il y en avait quelques unes, ce qui ne facilitait pas sa tâche. Dans ses pérégrinations, il se trouva face à une bibliothèque. Il était temps... Il reporta cependant sa visite en ces lieux et referma lentement la porte

Du coin de l'œil il discerna une silhouette. «Ah. ». Il avait enfin trouvé le domestique. Il n'était pas seul. Ses précédentes interrogations lui revinrent comme si elles ne s'étaient jamais effacées. Les traits de son visage se firent plus durs, ses expressions plus acerbes. Finalement, la salle de jeu ne devait pas être tant à l'origine de ce qu'il s'y était déroulé. Un instant il resta la main sur la poignée de la bibliothèque, fixant la rouquine en chien de faillance. « On à un si mauvais sens de l'orientation pour avoir besoin d'un guide ? » lui jeta-t-il, cynique. « À moins que vous ne me cherchiez. Ne vous inquiétez pas, je ne vous jugerai pas pour ça. » ajouta-t-il, moqueur à présent. Dans un même temps, ses jointures blanchirent sur la poignée qu'il n'avait pas lâché, celle-ci agissant comme une laisse le retenant de se jeter à son tour sur la rouquine.
:copyright: ASHLING POUR EPICODE




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Lun 09 Mai 2022, 22:17

[Quête] - Où se réchauffer le cœur | Jämiel Ebtl
Où se réchauffer le cœur




Dans la confusion la plus totale, Astriid quitta la salle de jeux à son tour, marmottant qu'elle avait effectivement besoin d'un bain. D'un bain, et d'une amnésie si possible. Elle se fit un devoir de ne pas suivre l'Alfar et prit à la place le chemin du salon sous l'oeil de plus en plus perplexe du domestique qui commençait à regretter d'être entré. « Je suis terriblement navré, j'ai interrompu... » Elle le coupa d'une voix tendue. « Je vous en supplie, ne vous excusez pas. Vous n'avez rien interrompu. Je veux dire, ce n'est pas ce que vous pensez. Nous étions bloqués dans cette affreuse pièce et ensuite... » « Vous n'avez pas à vous justifier Mademoiselle. Ce que vous faites avec Monsieur ne sont aucunement mes affaires. » Elle ouvrit la bouche pour protester, puis renonça, soudain éprise d'une fatigue sans nom, comme si tout ce qu'il venait de se passer l'avait vidée de tout.

Dans la clarté orangée diffusée par les flammes dans la cheminée, l'Elfe apparaissait dans un piteux état. Sa tignasse était une masse informe dans laquelle elle n'essaya même pas d'y passer un doigt mais c'était ses traits bouleversés et son teint pâle qui alertèrent le domestique. Avant qu'elle ne puisse articuler le moindre mot, il lui désigna la baignoire. « L'eau est encore chaude. Je vous amène un chocolat chaud dans un instant, ainsi que des vêtements propres. » Il quitta la pièce sans un bruit et Astriid baissa les yeux sur ses vêtements, ou ce qu'il en restait. La vue des lambeaux de tissu gardant prisonnières quelques ronces rétives lui fut insupportable et elle s'en débarrassa pour les jeter au feu où ils émirent des crépitements satisfaisants à ses oreilles. Une satisfaction qui fut de trop courte durée. Le souvenir de ce qu'il s'était passé lui collait à la peau, comme une trace indélébile dans son âme ou un cauchemar qui refuserait de laisser le rêveur revenir à la réalité. Un goût de bile dans la bouche, Astriid s'avança d'un pas déterminé vers la cheminée. Elle devait être sûre, elle devait comprendre le phénomène pour l'annihiler, trouver un remède à ce qui clochait chez elle. Ses doigts s'avancèrent, hésitèrent une fraction de seconde, puis se refermèrent sur les langues mordorées dansant dans l'âtre. La douleur, insoutenable, lui arracha un cri et elle se jeta un arrière. Conservant sa main blessée contre elle, Astriid resta sans bouger de longues secondes, à la recherche de la moindre trace de sensation inhabituelle, de la moindre crispation de ses muscles sous l'effet d'un sentiment innommable. Comme rien ne venait, elle soupira et relâcha sa magie de soin sur sa peau déjà cloquée. Sa main retrouva son aspect lisse mais nul soulagement ne vint éclairer ses traits. Sa magie n'avait pas réussi à recoller ce qui s'était déchiré en elle.

Craignant que Jämiel n'en ait terminé pour plus rapidement que prévu et redescende alors qu'elle était encore en train d'y barbotter, Astriid ne resta pas longtemps dans l'eau chaude qu'elle quitta à regret. Comme doté d'un sixième sens, le domestique pénétra dans le salon alors qu'elle bouclait le dernier bouton de la robe en laine anthracite. Ses boucles mouillées pendaient tristement autour de son visage et son regard éteint fixait l'extérieur immaculé sans le voir. Pensivement, elle passa la pulpe de ses doigts sur ses lèvres. L'absence de plaie ouverte la troublait davantage que s'il y avait eu une preuve physique des dents qui avaient crocheté la chair jusqu'au sang. Non sans un frisson, elle en ressentait encore la morsure et ses ongles s'enfoncèrent sur ses lèvres sans qu'elle le réalise. Pendant une folle seconde, elle imagina ces mêmes dents s'égarer ailleurs et fonder de nouveaux foyers de douleurs jusqu'à ce que pas une parcelle de son corps ne soit épargné. Elle sursauta et se retint de se gifler. « Comment ? » Placide, le domestique haussa imperceptiblement un sourcil. « Je n'ai rien dit. » « Ah oui. Oui. » Elle gloussa et toussa nerveusement. « Je pense que j'ai suffisamment vu cette maison, je vais rentrer. » « Comme vous voudrez. Je m'en vais de ce pas chercher vos affaires que j'ai mis à sécher dans... » « Je viens avec vous ! » Être seule lui paraissait être une très mauvaise idée depuis l'épisode de la salle de jeux et elle suivit le domestique sur ses talons, lui respirant presque sur la nuque tant elle le collait, jusqu'à lui rentrer dedans lorsqu'il s'arrêta sans crier gare. « Oh pardon ! » Elle releva la tête pour chercher ce qui avait pu l'immobiliser et aperçut à quelques pas d'eux Jämiel. Par réflexe, elle amorça un mouvement de recul et fronça les sourcils en réponse à l'animosité qui pulsait par vagues invisibles jusqu'à elle. Il était difficile d'ignorer la tension palpable dans l'air et le domestique disparut prestement dans la pièce où il avait stocké les affaires des hôtes en marmonnant une excuse.

Rassemblant les miettes de son courage, Astriid croisa les bras en espérant que cela suffirait à dissimuler le tremblement qui s'était emparé de ses mains. « Vous avez toujours le verbe charmant, à ce que je vois. Vous auriez pu profiter de votre bain pour vous laver la bouche, ça ne serait pas du luxe. » Commenta-t-elle d'un ton désapprobateur. Le vouvoiement était revenu naturellement, nouvelle barrière qu'elle érigeait entre eux pour se protéger de lui et lui dissimuler ce que sa présence éveillait chez elle. « Que je vous quoi ? » Si outrée qu'elle en balbutia, Astriid rougit fortement et serra les dents. Comment faisait-il pour l'agacer prodigieusement en seulement quelques mots ? Chaque phrase était un défi qu'elle ne pouvait s'empêcher de relever. Aveugle du piège qui se cachait à chaque fois dans ses propos, elle y sautait à pieds joints. « Il y a méprise, jamais je ne chercherai quelqu'un comme vous. Même si, à la réflexion, je peux comprendre que vous puissiez penser ça. Est-ce comme ça que vous les Alfars faites quand vous êtes attirés par quelqu'un ? En blessant l'autre pour lui signifier votre intérêt ? » L'air chafouin, elle laissa un sourire factice s'inviter sur ses lèvres et reprit ses propres mots. « Ne vous inquiétez pas, je ne vous jugerai pas pour ça. Non, en fait si, je vais me le permettre. Vous n'êtes pas mieux que les Sorciers finalement, vous avez une façon extrêmement tordue de voir les choses et ça ne m'étonnerait pas que même votre conception d'une relation ne soit pas la même que la nôtre. J'imagine que ce qu'il s'est passé était le fait de votre magie ? C'est répugnant. » Ça lui paraissait clair à présent, et une explication bien plus acceptable que les autres théories qu'elle avait rassemblées le temps de son bain et qui l'avait laissée meurtrie de honte. « Ne vous avisez plus jamais de poser les mains sur moi, ou de vous servir de cette infecte magie pour me faire faire des choses révoltantes. Trouvez-vous quelqu'un d'autre pour satisfaire vos déviances et ne me mettez pas dans le même sac que vous. Malgré tout ce que vous avez pu dire, nous sommes aussi différents que le soleil et la lune peuvent l'être et je remercie tous les Ætheri pour ça. » Le domestique prenait un temps bien plus long que nécessaire pour juste récupérer un sac et sa cape, mais Astriid était trop occupée à invectiver Jämiel pour y prêter attention. « Mais notre rencontre n'aura pas été inutile. Je comprends beaucoup mieux la discorde qui règne entre nos deux peuples désormais, merci pour ce précieux éclaircissement, même si, manifestement, vous n'en aviez pas besoin de votre côté. Je n'aurai heureusement pas l'occasion de vous le démontrer à nouveau car je ne compte pas revenir ici. Ou plutôt non, ce ne serait pas juste et je ne vois pas pourquoi ce serait à moi de me priver du luxe offert par ces lieux. Je vous défends de jamais revenir ici, ou je me ferai un plaisir de vous le faire regretter si je dois vous recroiser ici. » Et elle ne croyait pas si bien dire. Gonflée de colère, elle s'engouffra dans la pièce où le domestique s'était réfugié pour récupérer elle-même ses affaires et ressortit en grande trombe. Les ignorant tous les deux, elle enfila cape, écharpe et bottes et passa la porte d'entrée, le nez dressé en l'air face à tant d'indignité.

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