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 Iziret et le Taïjymir

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Dim 15 Déc 2019, 14:23




"Inoffensif, vous dîtes ?" Non, absolument pas, mais il n'avait rien trouvé de plus intelligent à répondre au gardien qui portait à sa ceinture les clés des barreaux qui emprisonnaient son frère. Ça, c'est sûr, que c'était bien stupide d'avoir répondu un truc pareil. Comment allait-il garder sa crédibilité avec ça ?! Dasaälm inspira longuement en essayant de rester calme. Il tenait absolument à ce que la conversation tourne à son avantage. "Je me porte garant de lui, je suis son grand-frère." Au point où il en était, autant aller jusqu'au bout de la mascarade. Avait-il vraiment le choix ? Non. Seulement, il était fortement improbable qu'un clone Taïjym soit inoffensif. La moitié d'entre eux étaient fous et l'autre moitié néfaste pour la santé du monde, ce qu'il n'expliqua bien évidement pas aux Ailes Blanches avec lesquelles il était en train de parlementer.

Dasaälm s'était présenté aux portes de la Prison après qu'il eut apprit, par plusieurs habitants du Jardin de Jhen, qu'un blond qui lui ressemblait trait pour trait semait souvent le trouble à cause de son incapacité à vivre en société. L'Orisha avait failli exploser de rire dans un sursaut nerveux. Aucun des clones n'était capable de grandir en société puisqu'ils n'avaient pas eu d'enfance, ni d'éducation, ni d'explication sur le pourquoi du comment de leur création et pour couronner le tout, une bonne partie avait été traumatisée par Devaraj. Il savait qu'un Taïjym se trouvait dans cette ville, mais elle était si peuplée et grande qu'il se trouvait incapable de déterminer exactement la position de son frère. Ses capacités magiques étaient encore faibles et il ne contrôlait qu'à moitié le sortilège qui lui permettait de connaître l'emplacement de ses homologues. Sans avoir entendu par chance ces rumeurs sur un fauteur de trouble alors qu'il achetait  des fleurs pour sa femme au marché, Dasaälm n'aurait jamais retrouvé la piste qu'il cherchait depuis le début.

L'Ange à qui il était en train d'expliquer sa situation devait sentir qu'il mentait sur son affirmation que "tout ira bien", néanmoins l'homme aux cheveux verts était sérieux sur le fait de se porter responsable des actes de son soi-disant frère, qu'il soit en effet inoffensif ou bien dangereux. "Pourquoi l'avez-vous abandonné ici, s'il s'agit bien de votre cadet ?" Dasaälm réfléchit. Il a été élevé sur une île maudite parmi des cannibales sauvages avant d'être relâché ici par notre père. Hum, ce n'était pas une réponse crédible ou valable. Pourtant, c'était la vérité. "C'est compliqué. Notre famille s'est éparpillée suite à un... ensemble de malheurs. J'essaye de la recomposer, morceau après morceau." dit-il après un soupir. Il s'efforçait de ne pas mentir et de rester calme pour prouver ses intentions bienveillantes. "Écoutez, laissez-moi au moins le voir et lui parler. S'il vous pose trop de problème, je peux repartir avec lui et quitter cette terre." Finalement, son interlocuteur céda à sa première demande.

Dasaälm regarda la créature qui se tenait de l'autre côté des barreaux. La ressemblance était frappante, si l'on excluait la couleur et la longueur des cheveux, ainsi que quelques différences de carrures et de taille. "Bonjour Iziret." Son empathie naturelle était perturbée par l'oppression que semblait connaître cet individu. "Je, hum. Je suis Dasaälm, le premier clone de Devaraj." Il prononça le dernier mot plus faiblement que les autres, sachant qu'il n'était guère prudent de le dire à voix haute sans connaître la relation de son interlocuteur avec le roi des Chamans. Des traumatismes remonteraient peut-être à la surface et provoquerait des réactions involontaires ? Aussi, il s'imaginait que certains clones ne connaissaient pas l'existence d'autres clones Taïjym, il fallait donc lui laisser le temps de digérer cette information nouvelle et choquante. L'Orisha s'assit sur un tabouret à disposition, puis sortit de sa poche différentes friandises sucrées et des fruits qu'il avait apporté avec lui. L'avantage était qu'avec leur ressemblance physique, on ne pouvait pas le traiter de menteur ou douter de la véracité de ses propos. "Tiens, c'est pour toi." dit-il en lui donnant le panier après s'être réservé des mandarines et deux beignets aux framboises. Sans savoir pourquoi, il adorait les framboises. C'était bête que Râmses soit allergique ! Son esprit divagua lentement alors qu'un silence étrange s'installait.

Sa main vient replacer une mèche de cheveux derrière son oreille. Il était stressé, l'air de rien. Ce n'était jamais facile de rencontrer sa propre famille pour la première fois, surtout quand celle-ci n'était composée que de malades mentaux. Mais enfin, s'il ne faisait pas tout ce qui était en son pouvoir, il n'avancera jamais. L'Orisha rajouta donc en souriant. "On peut dire que je suis ton grand-frère, j'imagine... J'ai appris que tu vivais ici, alors je suis venu te voir." Que pouvait-il dire ? Il ne savait même pas si son interlocuteur allait lui sauter à la gorge, l'ignorer ou lui répondre de façon positive. Néanmoins, il y avait une chose dont il était certain car son troisième oeil le lui hurlait : cet homme avait envie de goûter l'air frais. Ce n'était pas une Prison démoniaque, mais cela restait une Prison. "Je voudrais t'aider à sortir d'ici. Et ensuite, te donner un endroit où vivre." Bon, il n'en avait absolument pas les moyens, mais ce n'était qu'un détail."Notre existence est injustice, je compte bien y remédier." Mais pour ce faire, il sentait qu'il aurait besoin de patience, beaucoup de patience.


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Kitoe
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Lun 23 Déc 2019, 19:42

Iziret et le Taïjymir

Dasäalm

Iziret

Iziret soupira doucement. Il s’était résigné à l’idée de se débattre et d’échapper à son sort. On ne le laisserait pas partir avant qu’on en ait décidé ainsi, de toute manière. Il avait fini par le comprendre. C’était une condition extrêmement frustrante, car il avait beau avoir saisi qu’il n’avait aucun pouvoir en ce lieu, les motifs qui poussaient les autorités à l’enfermer dans cette cage lui échappaient. L’excuse qu’on employait était généralement la même : vol et trouble à l’ordre public. C’était avec cela que, malgré sa condition si peu remarquable, Iziret s’était bâti un semblant de notoriété dans deux ou trois lieux du Jardin. Pourtant, cette fois-ci, il avait fait comme tout le monde : au lieu de se servir dans les paniers des passants, il était allé jusqu’au marché pour prendre ce dont il avait besoin sur les étalages. Iziret avait pris deux pommes cher le maraîcher avant de se diriger vers le stand suivant, qui proposait du pain. On l’avait alors appelé, puis crié, à peu près de la même façon que quand il piquait les affaires des autres. Nerveux, le jeune homme avait regardé par-dessus son épaule pour découvrir qu’on tentait de le rattraper. Ce qui fut fait sans trop de difficultés. Fatigué d’être sans arrêt pris à parti, Iziret s’était violemment débattu, frappant plusieurs personnes autour de lui, ce qui empira considérablement son cas. Les gardes étaient intervenus rapidement pour l’immobiliser et l’entrainer une nouvelle fois dans cet endroit désagréable qu’était la prison.

Le jeune homme désespérait de cette situation. Il essayait de faire comme tout le monde pour passer inaperçu et enfin espérer être tranquille, mais ça lui était interdit. Il se sentait fondamentalement différent de ces autres individus, Anges, dont il était supposé faire partie. Il était de même nature, mais sa provenance différait. C’était la seule raison qu’il trouvait à sa malchance et à laquelle il croyait. De leur côté, les Anges l’avaient emmené voir des médecins, à la recherche d’un traumatisme que nul n’avait encore cerné. Les psychiatres, qu’il refusait de voir car il n’en voyait pas l’intérêt, ne l’avaient pas suffisamment rencontré pour établir un diagnostic.

Bien qu’il commençât à connaître l’endroit, Iziret ne l’aimait toujours pas. Il était oppressant et insalubre. Il préférait de loin l’air frais et les coins chaleureux qu’il trouvait pour dormir le soir. C’était une vie modeste, pour ne pas dire pauvre, mais il ne s’en préoccupait pas. Au moins, il était libre. Iziret était un errant. Dans sa tête même, son esprit errait. Son crâne était un bocal vide. Les bocaux pleins, c’était ceux des autres, et ils lui paraissaient étranges et dénués de sens.

Iziret leva la tête à l’entente de son nom. C’était étonnant, car il ne s’agissait pas de la voix autoritaire de l’un des gardes, et surtout, on ne l’appelait jamais par son prénom. Celle-ci était plus douce, si bien qu’il se demanda si elle n’était pas destinée à son voisin de cellule – il n’en avait pas aujourd’hui. Pourtant, c’était bien face à la sienne de l’individu s’était arrêté. A la place d’un type en armure, Iziret découvrit le visage d’un homme qui lui ressemblait trait pour trait. Du moins, c’était ce qu’il pensait, puisque cela faisait longtemps qu’il ne s’était pas vu dans un miroir. En tous les cas, il ressemblait à Devaraj, et cela lui fut confirmé quelques secondes plus tard. Il pencha la tête sur le côté. Ce sosie réveillait en lui une certaine curiosité.

-Dasäalm. Répéta-t-il avec un détachement certain.

Il ne connaissait pas cet homme. Il ne connaissait aucun de ses frères, à vrai dire. Devaraj avait dû lui en mentionner l’existence une fois, mais sans s’y attarder davantage. Après tout, pourquoi faire ? Il s’avança pour prendre quelques-unes des friandises que ce Dasäalm lui proposait. La vision de ces bonbons avait happé tout son intérêt, puisqu’évidemment, comme on lui mettait la main dessus à chaque fois qu’il cherchait à se restaurer, il finissait par avoir faim. Iziret les avala sans la moindre délicatesse ni sans la moindre méfiance. Il ne remercia pas non-plus celui qui prétendait être son grand frère. Il profita de sa proximité pour analyser plus précisément ses traits, mais il ne semblait l’écouter qu’à moitié.

-D’accord.

Il ne comprenait pas pourquoi Dasäalm voulait l’aider, mais il ne comptait pas refuser. C’était bien la première fois que l’on se montrait aussi aimable à son égard sans lui demander juste après s’il avait trouvé son enfance réprouvée difficile, ou quel genre de torture il avait pu subir en Terre Blanche. Les Anges, n’aimaient pas qu’on profite abusivement d’eux, ou alors il fallait invoquer des raisons bien étranges. Iziret avait déjà songé à mentir sur son passé pour jouer la fausse victime, mais n’avait jamais mis cela en application. Il reprit un gâteau car il avait encore faim. En fait, stimuler son estomac ne faisait que l’accentuer.

-Tu peux me faire sortir, donc ? Le garde dit toujours que la décision revient à son supérieur. Dis à son supérieur de me laisser partir. Je n’aime pas cet endroit.

Il n’avait jamais vu ledit supérieur, qu’il imaginait inatteignable par quiconque, comme s’il n’était pas humain, alors il ne croyait que vaguement en les capacités de son frère. Néanmoins, à cette heure-là, Dasäalm était sa seule opportunité pour sortir d’ici au plus vite.


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Sam 18 Jan 2020, 19:51




« Je vais lui parler. » promis Dasaälm calmement. Il ne savait pas du tout si son frère pourrait sortir d'ici, ni même ce qu'il avait réellement fait pour finir ici au départ. Rien de grave ? Pouvait-on en être certain à la vue de leur nature et de celui qui leur servait de modèle, un fou dangereux ? L'Orisha poussa un léger soupir. Il était un peu soulagé, Iziret n'était visiblement pas agressif, ni dément, puis il avait accepté les friandises. Pas très loquace non plus, mais il se sentait suffisamment de courage pour lui sortir les vers du nez avec le temps. « Personne n'aime les prisons, c'est fait exprès. Quand tu sortiras d'ici, nous irons dans une vraie maison, d'accord ? » Il ne précisa pas la date, tout simplement parce-qu'il ne savait absolument pas si leur lien de parenté et le fait qu'il puisse se porter garant de cet homme suffirait à lui rendre une liberté relative. Dasaälm se leva et salua l'autre clone. « Sois patient, d'accord ? Je ne vais certainement pas t'abandonner. » Puis il fit signe au garde qui se tenait de l'autre côté de la porte pour que l'homme lui ouvre et le laisse ressortir.

Une autre journée s'était déroulée avant que Dasaälm ne revienne visiter Iziret, cette fois-ci avec une bonne nouvelle. « Tu es sous liberté conditionnelle. Cela veut dire que si tu refais une bêtise, tu retournes en prison et je ne pourrais rien faire pour te faire sortir cette fois-ci. » Dasaälm se demandait si le prisonnier avec sursis comprenait bien l'ampleur des mots qu'il prononçait. Le directeur de la prison avait pourtant été très clair pendant l'entrevue qu'il avait accordé à l'Orisha. Il faudrait d'ailleurs qu'il trouve il moyen de le remercier de sa tempérance, car il avait obtenu de l'Ange une certaine faveur. Pour le moment, la situation lui était plutôt favorable. Mais ce n'était pas parce-que lui, homme responsable, se portait caution d'Iziret que tout allait bien se passer, Dasaälm en avait parfaitement conscience. Il le laissa goûter de nouveau à l'air frais et à la lumière du soleil alors qu'ils s'éloignaient lentement des portes de la prison angélique. « On m'a dit que tu avais volé de la nourriture sur le marché. Je n'ai pas envie de te faire la morale alors je vais simplement te donner quelques économies pour que tu puisses t'acheter de quoi manger comme tout le monde. » En espérant qu'Iziret ne dépense pas tout dans un caprice qui lui serait propre et dont Dasaälm ne pouvait malheureusement rien prévoir... Quelque part, il était peut-être plus en sécurité en prison qu'à l'extérieur, songea l'Orisha avec un certain sarcasme. Au moins là-dedans, on le nourrissait en quantité suffisante et il ne craignait pas de quelconque danger. Les Anges n'étaient pas des tortionnaires envers les voleurs de pain. De ce qu'il savait, leur sévérité pourtant réelle se montrait lorsque les péchés commis étaient plus grands que ceux poussés par le besoin de survivre et de se remplir l'estomac.

Justement, il arrivait sur une place où un petit marché se tenait entre quatre rangées de maisons en pierres qui se faisaient faces. L'Orisha remarqua un marchand de gaufres et déboursa trois pièces pour en acheter une chacun. « Voici pour commencer. Qu'est-ce-que tu aurais envie de faire maintenant que tu es libre ? » A part éviter de retourner en prison, espérait Dasäalm en silence. « Je ne connais pas bien cette ville. Ma femme et un de nos frères se trouvent dans une des auberges de la ville, où nous louons un appartement pour la durée de notre escale ici. Tu voudrais les rencontrer ? » Ce n'était pas certain, alors mieux valait demander avant. Allait savoir ce que Râmses pourrait penser de son nouveau frère et lui faire ? Cet abruti était imprévisible et rapidement jaloux. L'Orisha proposa de s'asseoir sur un banc en pierre, un peu plus loin sur la place, puis il croqua dans sa gaufre au chocolat. Les pourparlers lui avaient donné faim et le repas de midi était loin derrière eux. Ils offraient un spectacle étonnant, l'un aux cheveux verts, soigneusement habillé avec une tunique brodée au col, un pantalon en lin et des bottes de voyage ; l'autre blond, sauvage et sale. Dasaälm se promit de lui donner ou de lui acheter quelques habits du quotidien, quitte à réduire un peu sa propre garde-ronde. Il songea en silence que sa magie l'avait encore une fois miraculeusement guidée sur les traces d'un autre clone. C'était la deuxième fois qu'il répondait à l'appel et la deuxième fois que cela réussissait. Ce sortilège était étonnant. « J'ai décidé de fonder une famille avec tous les clones. Cela ne t'engages à rien, mais au moins tu auras un nom de famille. »


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Dim 02 Fév 2020, 22:10

Iziret et le Taïjymir

Dasäalm

Iziret

Iziret était un peu perdu. Le fait d’être libéré après un certain lapse de temps pour revenir à sa vie normale était à force devenu une sorte d’habitude, mais la présence de Dasäalm à ses côtés le perturbait grandement. S’il suivait le schéma de toutes les autres fois, Iziret était supposé être seul à ce moment précis. Il était supposé marcher en silence pendant un certain temps, profitant de sa liberté pour se délier les jambes. Puis, au bout d’un moment, il se serait arrêté pour réfléchir, puis se consacrer à la recherche d’un endroit où dormir, ou bien de quelque chose à manger ou à boire. Peut-être se serait-il de nouveau servi chez quelqu’un ou sur un étalage, et on l’aurait encore puni. Peut-être aurait-il croisé le chemin d’une personne particulièrement altruiste qui l’aurait emmené chez elle pour lui donner le gîte et le couvert. Cette personne lui aurait alors fait la conversation, et il aurait suivi le tout sans trop rien dire, parfaitement satisfait par la bonté de celle-ci et n’en demandant pas plus. Dasäalm, lui, était inédit : il était venu à lui pour le sortir de prison, il n’était pas un Ange, et il connaissait moins les Jardins que lui. Et en même temps, il semblait maîtriser la situation bien mieux que lui. Ce Dasäalm devait donc faire partie de ces gens au bocal plein. Iziret soupira doucement, puis fit tourner dans sa main les pièces que son frère venait de lui donner.

-Comment tu fais pour ne pas aller en prison sans ça ?

Car évidemment, Iziret n’avait jamais d’argent sur lui, ce qui expliquait ses nombreux délits. Il espérait une solution miracle de la part de son interlocuteur, qui jusqu’ici avait eu réponse à tous ses problèmes. Il était d’ailleurs très étonné que Dasäalm soit aussi gentil et fréquentable. Pour de vagues raisons, il s’était mis en tête que les non-Anges ne l’étaient pas vraiment – il fallait dire que sa seule véritable expérience avec l’extérieur était Devaraj et quelques autres inconnus quelconques dont il avait oublié le visage, et avec qui ses interactions s’étaient limitées à trois banalités. En bref, Dasäalm était anormal à ses yeux. Avait-il peur de lui ? Iziret mordit dans sa gaufre. Il se méfiait juste. Ça n’avait pas été autant le cas la veille, mais il fallait dire qu’il aurait tout fait pour pouvoir sortir de sa cellule et qu’il n’avait pas envisagé que son frère ne le laisserait pas tranquille, une fois libéré. L’Ange aurait pu lui demander de partir, mais à vrai dire, il n’en avait pas envie. Cela n’avait rien à voir avec l’envie de profiter de lui, Iziret se foutait un peu de ça et il ne cherchait en rien à forcer son frère à quoi que ce soit. La raison était juste que sa présence à ses côtés, bien que perturbante, ne le dérangeait pas. Elle aurait même pu être rassurante s’il n’avait pas été aussi troublé par les événements. Tout en mangeant sa gaufre, l’Ange fixait son frère. La lumière naturelle lui permettait de le détailler complètement, mais surtout, il était incapable de répondre à sa question, qu’il lui avait posée depuis un moment déjà. Il finit par hausser les épaules. Ce qu’il voulait faire, il n’en savait rien. Il était libre et rassasié, et cela lui suffisait. Il haussa une seconde fois les épaules. Rencontrer d’autres inconnus, pour quoi faire ? Sa réponse s’arrêta là parce qu’il n’avait rien à dire non-plus, et son esprit passa à autre chose. Il était à moitié plongé dans sa pensée, qui virevoltait comme une rêverie, les yeux rivés sur les pavés quelques mètres plus loin. Iziret termina sa gaufre, lécha ses doigts, puis posa ses coudes sur ses genoux. Non, il ne trouvait aucun intérêt à ce que disait son frère, et cherchait encore moins à comprendre son envie de rassembler toute personne ressemblant à Devaraj pour en faire une famille – cette dernière notion lui était d’ailleurs parfaitement abstraite. En revanche, il se souvenait de quelque chose que Dasäalm avait mentionné plus tôt, il ne savait plus exactement quand. L’Ange se retourna vers son frère, le regard un peu plus vif. En fait si, il y avait quelque chose qui pouvait l’intéresser.

-Tu as dit qu’on irait dans une maison ?

Il ne voyait pas vraiment à quelle grande maison il pouvait bien faire référence mais cela lui semblait être une information utile, la preuve étant qu’il l’avait bien retenue. Il l’avait parfaitement intégrée et associée avec le fait qu’il n’irait plus en prison : un endroit sûr et paisible.



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Bijin
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Ven 13 Mar 2020, 19:40




Dasaälm baissa les yeux sur les pièces de monnaie qui brillaient dans la paume de son frère. Il inspira profondément. Cela allait être plus compliqué que prévu, mais il en faudrait plus pour le décourager. Qu'il s'entête à faire l'impossible... Peut-être cela marquait le début de sa folie. « Tu travailles. En échange, les gens pour qui tu travailles te donnent de l'argent, et avec cet argent tu manges, tu t'habilles et te trouves une maison. C'est comme ça que tout les peuples fonctionnent quasiment. Pour prendre quelque chose qui n'est pas à toi, tu dois donner un de tes biens qui t'appartiens. Sinon, la personne à qui tu prends est en désavantage, c'est du vol et c'est pour cela que tu finis toujours en prison. » tenta-t-il d'expliquer en prenant soin de n'avoir l'air ni condescendant, ni stupide. Ne parlait-il pas à un Ange ? Il avait toujours pensé que les Ailes Blanches accordaient instinctivement de l'attention au bien et au mal, pour se diriger inconsciemment vers le bien. Peut-être que ce n'était qu'un cliché, néanmoins, il était bien placé pour savoir que l'essence de sa race pesait dans la personnalité et dans les actes, qu'on le veuille ou non, qu'on soit un clone d'un roi fou ou pas, même en étant illettré et ignorant. « Parfois, les gens font des actes gratuit, comme moi qui vient de te sortir de prison et de donner de l'argent. Dans ces cas-là, je crois que ton peuple préconise de remercier... » Il était un peu sarcastique, mais c'était plus fort que lui. Non pas qu'il soit vexé par la réaction d'Iziret, non. Il se sentait plutôt... démuni de moyens pour améliorer sa condition, et pourtant, ce n'était pas la volonté qu'il lui manquait. Étrangement, la patience non plus. Son empathie naturelle n'y était pas pour rien. Parfois, cela l'agaçait d'être comme ça, mais il n'y pouvait rien. Il n'avait pas encore appris à faire barrière aux émotions des autres qu'il parvenait à ressentir.

L'Orisha termina sa propre gauffre.  « Oui. Je loge dans une auberge, allons-y, elle se trouve deux rues plus loin si je me souviens bien. » Sur le chemin, il trouva préférable d'informer Iziret au sujet du restant de la famille, même si le clone n'avait pas l'air de se sentir concerné. « J'y ai laissé ma femme, Ish. Elle est gentille, tu verras. Et puis il y a Râmses, un autre de nos frères qui vit avec moi car nous sommes de la même race et nés quasiment en même temps. » Dasaälm marqua une pause. « Râmses, il est un peu... sauvage. Les gens pensent à tord qu'il est méchant, je crois juste qu'il est très perturbé. Tu sais, hein, ce n'était pas facile, sur l'île.» Encore plus perturbé que nous deux, songea-t-il en silence. « Tiens, pourquoi ne ferions-nous pas une pause pour t'acheter des habits aussi ? » Non pas qu'il veuille repousser le moment fatidique de la rencontre, mais... si, peut-être. Quoiqu'il en soit Iziret avait besoin d'habits. Sa femme allait l'engueuler et l'accuser de ne pas lui avoir fourni de quoi se mettre sur le dos. Mieux valait qu'Iziret n'ait ni le ventre vide, ni que des guenilles en sa possession lorsqu'ils arriveraient à la taverne. « Le strict minimum. Tu t'en achèteras d'autres toi-même quand tu auras de l'argent, c'est à dire, un travail. Qu'est-ce-que tu voudrais faire comme travail, Iziret ? Tu y as déjà réfléchi ? Voler, ce n'est pas un travail. Survivre et aller en prison non plus. » Ils entrèrent dans une échoppe tout à fait banale et l'Orisha laissa son frère choisir avant de payer. « On est pas obligé d'aimer tous les boulots. Il y en a que l'on préfère à d'autres, pour des raisons diverses et variées. » Il remercia le marchand et sortit de la boutique. « Tu connais d'autres Anges ? Moi non, je viens d'arriver. Nous pourrions peut-être faire connaissance avec certains d'entre eux. »



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Dim 05 Avr 2020, 23:04

Iziret et le Taïjymir

Dasäalm

Iziret

-D’accord. Finit par répondre l’Ange dont le regard rêveur exprimait un néant galactique.

Il comprenait un peu mieux pourquoi on finissait toujours par l’attraper. Ce n’était pas la première fois qu’on lui expliquait le cheminement qui lui permettrait de s’approvisionner honnêtement, mais il fallait croire qu’il écoutait mieux Dasaälm malgré tout. Donc, il fallait qu’il trouve un travail. Il ignorait comment il devait s’y prendre, mais il imaginait qu’il aurait l’occasion de le savoir plus tard. En attendant, son frère voulait de toute évidence faire d’autres choses avec lui. Iziret le suivait sans rien dire, mais il songeait. Ce type était vraiment étrange. Du moins, il n’était pas comme les autres. C’était d’autant plus que cas que ce dernier le faisait lui-même remarquer sans cette modestie angélique à laquelle il était habitué : il était vraiment très gentil. Iziret pouvait s’estimer chanceux de l’avoir à ses côtés.

La femme dont il parlait avait l’air gentille, elle aussi. L’autre, il ne savait pas. Il n’avait pas vraiment compris sa manière de le décrire. Ça l’indifférait un peu pour le moment. Aussi étonnant que cela pouvait paraître, Iziret était pragmatique. Impossible pour lui d’assimiler quoi que ce soit s’il n’y était pas confronté. Le truc qui faisait qu’on ne lui remarquait pas cette caractéristique, c’était que son apprentissage était particulièrement lent, ce qui lui valait de faire plusieurs fois les mêmes erreurs, comme voler sur les étalages, ou plus simplement de ne pas savoir de quoi les autres voulaient parler lorsqu’ils abordaient un sujet. Néanmoins, ce deuxième exemple était à nuancer, car Iziret s’intéressait aussi très peu à la vie des autres.

La boutique dans laquelle ils s’arrêtèrent était tout étroite, mais vendait une multitude de tenues, qui étaient pour la plupart blanches. L’Ange se demanda quel était l’intérêt d’avoir autant d’un même produit ici, mais réalisa que les prix différaient d’un vêtement à l’autre. Cela devait encore être une extravagance inventée de toute pièce pour des raisons obscures. La vérité était que comme le regard des autres ne l’atteignait pas, les notions de styles étaient très abstraites à ses yeux. Lui, il trouvait ses habits très bien du moment qu’ils le couvraient un peu. Il écoutait Dasaälm tout en fouillant, plus pour faire comme tout le monde que parce qu’il cherchait vraiment.

-Un travail…

Il n’en avait pas la moindre idée. Il n’y avait pas pensé. L’Ange n’avait pas de passion particulière, ni ne s’était à ce jour découvert un domaine de prédilection. Tout ce qu’il savait, c’était qu’il désirait un truc simple qui ne lui casserait pas la tête. Les médecins, par exemple, ils avaient l’air de chercher des explications tordues à tout et n’importe quoi. Ça ne lui donnait pas envie. Après avoir fait le tour des étagères, Iziret opta donc pour une chemise blanche et un pantalon clair, qui furent approuvés pour leur prix. Lorsqu’ils sortirent de l’échoppe, il eut soudain une illumination.

-Je pourrais vendre des choses.

Quoi vendre, il n’y avait pas encore pensé. Mais il lui semblait que la manière la plus simple de gagner son pain était de récupérer directement l’argent des clients… ? Pour la première fois, il chercha l’approbation de son frère. C’était surtout pour savoir si c’était un métier possible. La question suivante le ramena à son état lunaire. Il réfléchit quelques secondes. C’était un peu dur de se remémorer des souvenirs.

-Hmm… Il y a des médecins, mais je ne les aime pas. Ils pensent tous que je viens de chez les Démons ou les Réprouvés et que c’est pour ça que je vais en prison. Sauf Emilie, elle est gentille. Elle m’a invité à manger chez elle une fois. Mais elle est souvent occupée. Et il y a Ada qui est dans une auberge. Elle chante, c’est joli. Mais elle y est seulement le soir.

Iziret ne voyait pas trop où il voulait en venir en tentant de faire connaissance avec ces personnes. Il avait beau les connaître, il considérait qu’elles n’avaient pas beaucoup plus d’intérêt que n’importe quel autre Ange. Oui, elles étaient gentilles avec lui, et il s’était mis à les coller dès lors qu’il avait commencé à nouer un semblant de lien avec elles, quitte à devenir un peu flippant. Elles s’étaient toujours montrées le plus bienveillant possible à son égard. Cependant, une fois le charme de la découverte dissipé, il s’était rendu compte qu’elles étaient comme tout le monde et qu’il avait surestimé leur estime pour lui. Sans qu’elles le sachent, il s’était un peu mis en colère contre elles. Rien de méchant, mais cela l’avait refroidi et il s’était dit que les relations sociales étaient vraiment fatigantes.

-Tu poses beaucoup de questions. Conclut-il en faisant un peu la moue.

Pour être honnête, il n’avait pas envie de les revoir pour le moment. Il préférait se concentrer sur Dasaälm. Il ignorait s’il serait comme elles, et il en allait de même pour les deux personnes dont il lui parlait depuis tout à l’heure. Comme ils venaient d’arriver à l’auberge, il supposait qu’il allait le savoir assez tôt.


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Dim 12 Avr 2020, 09:04




« Vendre ? Oui, c'est bien ça. Je suis sûr qu'il y a des marchands que tu pourrais aider dans cette ville. » Au moins, il sera obligé d'apprendre les relations sociales avec une pareille activité, pour peu que son employeur ai suffisamment de patience angélique pour le lui faire comprendre petit à petit sans péter un câble. Bien sûr, l'Orisha ne dit rien de tout ceci. Il voyait déjà une amélioration de la conversation, ce qui commença à lui donner un peu plus d'espoir et de confiance. « Ah oui ? » disait-il pour inciter l'Ange à continuer sa description des deux femmes. « Eh bien c'est normal, je ne te connais pas et je suis curieux. On peut inverser si tu préfères, c'est toi qui poses les questions et moi qui répond. » Malheureusement, ou plutôt, tant mieux pour lui finalement, Iziret n'avait pas hérité de la curiosité légendaire du Suprême de l'Au-Delà. Ceci dit, il n'avait suivi jusqu'ici, l'écoutait, répondait à ses questions, et avait même accepté de réfléchir à un métier. C'était déjà plus que ce que Dasaälm avait imaginé après l'avoir visité en prison. Il n'osa donc pas continuer la conversation sur Ada et Emilie, pensant que le sujet était peut-être un peu sensible.

A cette heure-ci les rues principales des Jardins de Jhen étaient animées et ils croisaient tantôt des Anges, des soldats, des Magiciens ainsi que des Chevaliers en armures dont il ne connaissait pas l’emblème. Ce paysage disparate l'étonnait toujours autant, même après plusieurs jours, il faut dire qu'il avait lu tant de choses concernant les Ailes Blanches après leur génocide, qu'il était extrêmement curieux de voir tout ceci en vrai. Ils tournèrent au coin d'une ruelle aux pavés gris, au bout de laquelle une bâtisse aux murs crépis en blanc cassé et au toit d'ardoises grises se tenait fièrement. « Oh ! Voilà, c'est ici, au deuxième étage. » dit-il en pointant du doigt les trois fenêtres de l'appartement, qui étaient sur la partie gauche de la maison. Il y avait d'autres hôtels dans la ville, dont un très cher qui se nommait Au Lion d'Or, mais l'Orisha préférait les chambres ou suites dans les auberges, car il trouvait que l'ambiance y était plus chaleureuse. Il aimait ressentir les différents stimuli qui émanaient des clients et de l'atmosphère générale. Le don de l'empathie était quelque chose dont il fallait prendre soin et qui poussait à se diriger vers les endroits agréables plutôt que le reste simplement afin de ne pas devenir fou ou dépressif. A l'intérieur, ils montèrent un escalier en bois après avoir salué l'aubergiste, et Dasaälm toqua à une porte après avoir tourné à gauche. Des pas se firent entendre, puis le loquet sauta et Ish les invita à entrer. Elle avisa en premier la présence d'un autre homme aux côtés de l'Orisha et devina qu'il s'agissait d'Iziret. A l'intérieur, un feu de cheminée ronflait en faisant craquer les buches.

« Voilà, je te présente Ish, ma femme. Nous voyageons presque toujours ensemble. » La concernée lui sourit. « Tu vas bien ? Dasaälm m'a dit que tu avais des problèmes avec la justice. Tu peux rester ici si tu veux, nous avons une deuxième chambre qui est libre. » Ce n'était pas tout à fait vrai, mais le couple s'était décidé à dormir dans le salon et à laisser leur chambre à Iziret si ce dernier le souhaitait. « Où est Ramsès ? » demanda Dasaälm après quelques instants. La jeune femme poussa un léger soupir. « Dans sa chambre. Il refuse d'en sortir. » Dasaälm regarda en direction de la porte fermée. « Ah. » C'était prévisible. Puis il se retourna vers Iziret avec une moue désolée. « Il est un peu capricieux, il ne faut pas lui en vouloir. » Ce à quoi une voix colérique répondit à travers les murs. « Je ne suis pas capricieux ! » La porte s'ouvrit avec fracas pour dévoiler le clone qui parcourut la pièce du regard d'un air mauvais, avant de s'arrêter sur Iziret. Il s'avança à grands pas vers le blond.  « Alors, c'est toi le cassos ? J'espère que tu vas pas rester dans mes pattes trop longtemps. » Visiblement, la jalousie lui crevait le cœur à tel point que cela en était palpable. « Ramsès ! » Dasaälm le fusilla du regard. « C'est ton frère ! Un peu de respect ! » Le coupable ne sembla pas affecté, néanmoins il se tût, resta immobile quelques secondes, puis fit marche arrière pour retourner dans son antre, dans laquelle il s'enferma de nouveau. Après un moment de silence, Dasaälm soupira. « Voilà, tu as rencontré Ramsès. » Ish s'était assise sur le canapé, habituée à ce genre de scène. Ils avaient un enfant avant d'avoir un enfant, en quelque sorte. « Est-ce-que je peux faire quelque chose pour toi ? Tu as tout ce qu'il te faut ? »


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Dim 19 Avr 2020, 23:30

Iziret et le Taïjymir

Dasäalm

Iziret

C’était vraiment une belle auberge qu’ils avaient choisie. Iziret leva la tête pour bien observer la maison. Ce n’était pas le genre d’enseigne où il avait l’habitude d’aller. Les siennes étaient beaucoup plus… simples et rustiques, dans tout ce que l’on pouvait définir comme « rustique » chez les Anges. Il ne fréquentait néanmoins pas les lieux « réprouvés », car l’ambiance le soir y était souvent trop festive et brutale à la fois. Puisqu’il était plutôt du genre à rechercher la quiétude, il ne s’y sentait pas à l’aise. Mais cette auberge-là n’avait rien à voir avec tout ça. Le style était plus sobre et soigné, et on y ressentait un calme qui plut aussitôt à l’Ange. A l’intérieur, Iziret resta sagement posté derrière son frère. Ici, c’était lui qui connaissait tout. L’Ange se sentait un peu comme dans un monde inconnu, un idéal. C’était étrange. Il n’était pas vraiment habitué à l’inhabitude. Il ne s’y sentait pas à sa place, voire presque en danger. C’était le risque de devoir s’adapter à la situation et de faire quelque chose de mal, ce qui par conséquent, lui ferait mal par ailleurs – mine de rien, la case prison lui faisait toujours peur. Heureusement aujourd’hui, Dasaälm, son nouveau protecteur, était à ses côtés.

Arrivés dans l’appartement de ce dernier, Iziret se sentit plus étrange encore. Ses yeux parcouraient la pièce principale sans trouver quoi que ce soit pouvant le rassurer. Il resta pantois face à Ish, n’étant seulement capable de répondre par un « oui » timide à ses questions, et le fut encore plus face à Ramsès, qu’il trouva inquiétant. En à peine quelques minutes, il venait d’être assailli par deux inconnus, et cela le figea au beau milieu de la pièce, le temps qu’il sache comment réagir. Entre l’une qui était aussi gentille que son mari, et l’autre qui venait de méchamment le traiter d’un mot qu’il ne connaissait pas, il ignorait quelle était la réaction à avoir. D’ailleurs, il ne voyait pas pourquoi il resterait dans les pattes de Ramsès. Ça n’avait pas d’intérêt, surtout s’il était désagréable comme ça.

-Il est en colère contre moi ?

Pour le coup, il ne comprenait vraiment pas ce qu’il avait fait de mal, mais si lui restait ici et l’autre dans sa chambre, il imaginait que tout irait bien. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait conclu de cette brève rencontre que Ramsès était méchant, mais Dasaälm lui avait dit qu’il ne l’était pas, ce qui ne l’avançait pas vraiment. Il chercha le regard de ce dernier dans l’espoir d’obtenir une réponse plus précise, attendit encore un peu, puis entreprit de faire le tour de la pièce pour l’examiner de plus près.

-J’ai tout ce qu’il faut, je crois… Il se mordilla doucement la lèvre inférieure. Il était songeur. Ça veut dire quoi cassos ?

Cela lui permettrait peut-être de mieux comprendre ce qu’avait dit ce type bizarre. Iziret s’arrêta près d’un grand vase immaculé qui se trouvait sur une commode, devant l’une des fenêtres. Dedans, on avait mis des tulipes violettes, qui s’épanouissaient à la fois de l’eau et du soleil. Il effleura les pétales, comme absorbé par leur perfection.

-Dasaälm a dit que je pouvais vendre des choses pour arrêter d’aller en prison.

Ce vase et ces fleurs étaient splendides, il pourrait au moins acheter cinq pommes avec ! Il sourit. Il était content. Outre le fait qu’il planifiait de vendre ce vase, il était content parce que c’était joli. C’était chose rare, Iziret ne souriait quasiment jamais. C’était comme s’il venait de reprendre vie sans que cela n’ait pourtant de sens. Il se tourna vers la fenêtre pour observer la rue en bas. Il y resta un long moment. Il venait de découvrir qu’il aimait bien voir les passants défiler de cette hauteur. C’était hypnotisant. Il aimait bien cette auberge. Il devrait y revenir plus souvent. Ce qu’il ne savait pas, c’était que le budget n’avait rien à voir avec ce qu’il fréquentait déjà.

-Demain, c’est le marché. On pourrait aller vendre des choses.

Il faudrait qu’il pérennise son nouveau business rapidement. Comme ça, il pourrait acheter plein de pommes. Il adorait les pommes. L’idée de créer sa propre carrière aussi rapidement le rendait heureux. A présent, il avait un but.

-Mais avant, il faudrait qu’on trouve d’autres choses à vendre.

Iziret recommença à faire le tour de la pièce à la recherche d’autres trouvailles à inclure à son commerce. Il avait insisté sur le « on ». Il y tenait. Il aimait bien Ish et Dasaälm. Ce dernier avait déjà fait beaucoup pour lui en moins d’une journée. De toute évidence, c’était une personne précieuse, et ça lui paraissait bien plus limpide maintenant qu’il était de bonne humeur. Il fallait qu’il le garde à ses côtés pour continuer sur cette bonne voie. C’était aussi une manière de les tester tous les deux, de voir s’ils étaient comme Ada et Emilie ou non.

Oui, c’était son objectif. Tous ensemble, ils partiraient à la conquête du marché. Enfin, sauf Ramsès. Il n’était pas inclus dans le « on ».


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On peut faire une ellipse sur le lendemain si tu veux. Comme tu le sens :)



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Dim 03 Mai 2020, 14:55




L'Orisha poussa un léger soupir, après s'être passé la main dans son chignon, l'air inquiet. « Il est en colère contre tout le monde, c'est son humeur naturelle. Il est jamais content, quoi. » Il fit une moue. Oui, Ramsès était définitivement caractériel et dans le mauvais sens des choses, tous les jours, difficile à supporter et à gérer. « Euh bin... » L'Orisha regarda Ish, qui haussa les épaules et répondit à sa place. Autant ne pas mentir mais ne pas lui lancer un pavé dans la tête non plus. « C'est une insulte qu'on ne dit pas aux autres quand on est polis et bienveillant. Ne fais pas attention à lui, tu en verras d'autres, moi par exemple j'en ai vu des pires... » dit-elle en le suivant du regard, intriguée par ce que l'Ange pouvait bien penser en vagabondant ainsi le long des meubles.

Dasaälm s'était assit sur le canapé et se demandait exactement la même chose. Un léger silence s'installa. Pourquoi Iziret farfouillait dans toute la pièce ? Peut-être qu'il était curieux de découvrir son nouvel environnement ? Il devait être vraiment curieux, alors... Peut-être était-ce sa première fois dans une maison ? Il avait sa question sur le bout des lèvres, mais l'Ange le devança rapidement en expliquant sa requête. « Oh. » fit l'Orisha en comprenant soudainement tout le raisonnement qu'avait suivi Iziret. Il ne pu s'empêcher d'avoir l'air surpris, même si après coup, il ne trouva pas cela étonnant étant donné ce qu'il avait déjà appris sur le clone en allant le sortir de prison. C'était... logique, dans un certain sens ? Pour ceux qui ne connaissaient pas la définition de propriété privée. « Iziret, je suis désolé, c'était une bonne idée, mais ces objets appartiennent à l'aubergiste... Tu ne peux pas vendre quelque chose qui n'est pas à toi. » Allait-il comprendre ? C'était douteux. « Quand on a rien, on commence par travailler pour quelqu'un, qui nous donne de l'argent en échange. Avec cet argent on achète ou on loue une maison et de quoi manger. Si on accumule beaucoup d'argent, on peut acheter d'autres choses... Et si on accumule beaucoup de choses, on peut les revendre ensuite. Tu comprends mieux ? » Bof. Ish s'était réfugiée dans la cuisine, soit pour ne pas rire nerveusement, soit pour ne pas avoir l'air horrifiée devant tout le monde.

« Pourquoi ne travaillerais-tu pas pour un de ses marchands devant lesquels nous sommes passés ? Tu gagneras de quoi manger comme cela. Quand tu te seras fais la main et que tu auras décidé quoi vendre et fabriquer, je te donnerai de l'argent pour lancer le commerce. » Oui, parce-que pour vendre, il fallait soit acheter moins cher, soit fabriquer par soi-même et de façon durable puis rentable. Mais enfin, on allait peut-être en rester aux bases aujourd'hui, au risque de voir l'Ange se décourager tout à fait. De ce qu'il avait appris dans les guides de voyages, les Anges vendaient leurs productions, principalement de la soie, des fleurs, quelques légumes, de l'argile et du marbre. En soit, rien qui ne nécessitait pas un savoir faire assez pointu dans la question. Ce n'était pas si grave parce-qu'il sentait qu'Iziret n'était pas stupide, mais seulement perdu et réfractaire. Normal, quand on connaissait ses origines...

La fin de l'après-midi approchant, Dasaälm et Ish décidèrent de commander un plat typique à l'aubergiste pour le soir. Râmses restait enfermé dans sa chambre, probablement prostré dans un coin, néanmoins il sortit avec beaucoup de mauvaise foi quand il sentit le fumet entêtant et son ventre creux hurler. Comme prévu, le couple dormit sur le canapé et Iziret fût invité à prendre leur chambre pour la nuit. Le lendemain matin, devant son thé matinal, Dasaälm proposa à Iziret de retourner voir les marchands dans les ruelles commerçantes pour chercher qui aurait besoin d'un vendeur. « Puis s'il sont malpoli, je serais là pour les remettre à leur place, n'est-ce-pas ? » dit-il avec un clin d'œil. Heureusement qu'ils étaient aux Jardins de Jhen et ni à Avalon ou encore pire, à Sceptelinost. C'était rassurant de le savoir ici dans un sens, car d'autres peuples se débarrassaient des marginaux avec un coup de pelle dans la tête.


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Sam 16 Mai 2020, 22:44

Iziret et le Taïjymir

Dasäalm

Iziret

Iziret n’avait jamais aussi bien dormi que cette nuit-là. Au matin, il apparut avec un sourire enthousiaste. Il était prêt à attaquer la journée. Les paroles de Dasaälm l’encouragèrent d’autant plus et le rassurèrent. L’Ange était très motivé à trouver un travail, surtout avec son frère à ses côtés. Dasaälm rendait les choses plus simples, comme par magie. C’était quand même fou de voir à quel point sa vie avait changé rien qu’en le rencontrant, non ? Il n’y avait plus qu’à espérer que ça dure. Ce fut donc en tête, en sortant de l’auberge, qu’Iziret prit la direction du marché.

Les rues étaient pleines. C’était normal, l’effervescence se faisait généralement le matin, bien que les étalages se maintenaient aussi pendant l’après-midi. Ce genre de petit événement hebdomadaire avait le don d’égayer les gens et de donner toute l’énergie possible à quiconque était à la recherche du produit, de la perle rare – à son échelle bien entendu – ou de la nouvelle découverte de la semaine. C’était le moment de se donner du baume au cœur en se procurant des denrées toutes fraîches, l’heure pour les nouveaux artisans de se faire connaitre. Les clients papotaient avec les commerçants, on souriait et on riait, on prenait des nouvelles du coin ou d’ailleurs. C’était aussi l’occasion de retrouver des amis, de s’assoir sur un banc pour observer les passants et passer du bon temps. On prenait son temps. On était épanouis. C’était le jour où l’on décidait de ne pas se prendre la tête. Un état d’esprit qui se transmettait facilement.

Iziret n’était pourtant pas emporté par l’enthousiasme général qui se dégageait de la foule. Il n’avait l’air tout aussi heureux que parce que lui, individuellement, était enthousiaste. C’était un comble pour un Ange d’être aussi peu empathique envers son prochain, mais ce n’était pas faute d’avoir essayé : il n’y arrivait tout simplement pas. C’était à peine s’il en saisissait le concept. Heureusement, aujourd’hui, ça ne se voyait pas, ce qui le faisait avoir l’air relativement normal.

-Hmm….

Il regardait à droite et à gauche les différents étalages, à la recherche de quelque chose qui lui faisait envie. Les stands des maraîchers attiraient particulièrement son attention. Il ne doutait pas qu’il pouvait être un excellent vendeur de fruits et de légumes – surtout de fruits quand on connaissait sa passion pour les pommes – capable d’en vanter les mérites comme personne. Il y avait un étalage qu’il appréciait particulièrement. Les pommes étaient belles et brillantes chez ce vendeur que l’on reconnaissait par les toiles bleues avec lesquelles il se plaisait à décorer son stand. C’était là qu’il allait le plus souvent. Il indiqua à Dasaälm qu’il avait trouvé son bonheur et s’enquit de leur trouver une place parmi les clients pour se retrouver face au marchand. Celui-ci ne le remarqua pas tout de suite, occupé à tendre un petit panier de fraises à une vieille dame. Iziret s’éclaircit la gorge pour qu’elle porte au-dessus du brouhaha de la rue. Comment devait-il s’y prendre ? Commencer par les conventions sociales et les formules de politesse, peut-être.

-Bonjour je m’appelle Iziret et je cherche du travail. S’il-vous-plait.

Le type le dévisagea.

-Je sais qui t’es. Tu t’es enfin décidé à venir rembourser ta dette ?

Iziret fronça les sourcils car visiblement, il n’avait pas compris sa requête.

-Non, je cherche du travail.

-J’ai entendu. Désolé, mais si tu comptes te rattraper, pas chez moi. Je ne cherche pas de main d’œuvre. Pendant ce temps, il servait des tomates à un jeune couple. Encore moins des voleurs.

Il s’appuya sur la grande table où étaient présentés ses produits et considéra Dasaälm. Le Magicien atteignait la cinquantaine. Ses cheveux grisonnants étaient coupés courts et il était habillé d’une chemise aux manches retroussées et d’un pantalon beige. Par-dessus, il avait noué un tablier bleu.

-Et vous, vous êtes qui ? Son frère jumeau ? Vous savez ce qu’il a fait au moins, votre petit ? Trois fois que je le surprends à piquer des pommes chez moi ! Plus que ça, il devient violent quand on l’interpelle ! Pas plus tard qu’il y a trois jours, la dernière fois, tiens. Depuis le temps il a bien dû faire tous les maraîchers du coin. Il paye pas de mine, mais on le connait maintenant. Comme il n’avait pas fini, il leur fit signe d’attendre le temps qu’il donne une laitue à un homme. Désolé mais je ne suis pas un Ange. Pas d’histoire de repentance ou quoi que ce soit avec moi. Je pense que vous pouvez laisser tomber les collègues du coin aussi.

Iziret prit quelques secondes pour tout assimiler. Il était vrai que c’était chez lui qu’il avait volé, avant que Dasaälm ne vienne le libérer. Il se tourna vers son frère.

-Il a été malpoli ?

Puisqu’il n’avait absolument pas cherché à être discret – tout comme le commerçant juste avant d’ailleurs – ce dernier assez mal la question.

-Ne pensez certainement pas à me menacer. J’ai dit non et je crois que vous aurez bien plus de problèmes que moi avec de genre de méthodes. Si tu veux un travail, commence par chercher chez quelqu’un avec qui tu n’as pas de problèmes. Bon, sinon à moins que vous ayez de l’argent, j’ai des clients qui m’attendent.

Iziret baissa les yeux. Malgré le conseil, il était triste. C’était vraiment dur de trouver du travail.


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Ven 29 Mai 2020, 21:37



Le marché était magnifique. Il observait lui aussi les vendeurs, sondant les cœurs, en essayant de remarquer ou de trouver qui serait bien capable d'embaucher un attardé mental -il fallait dire ce qui était, non ? Finalement Iziret porta son intérêt sur un étalage en particulier, de pommes, sans surprises.  Dasäalm observa l'échange, tranquillement décalé sur le côté de l'étalage. La discussion s'avérait sans fruit, sans grande surprise non plus, ce qui était parfaitement compréhensible. L'Orisha choisit de ne pas intervenir et d'acheter des cerises à l'une des autres vendeurs présents à côté, comme tout client normal et sans ennui. Il nota silencieusement l'effort de politesse d'Iziret qui avait toutefois oublié de s'excuser avant d'exiger quelque chose d'aussi gros qu'un emploi. Cela aurait pu être pire, il fallait toujours positiver quand on était un Taïjym. Finalement, l'Orisha se tourna vers le Magicien lorsque ce dernier s'adressa à lui, son sachet de cerises dans les mains. Il se rapprocha du duo. « Je sais, c'est moi qui l'ai sorti de prison. » répondit-il placidement. Il avait envie de dire qu'il en avait un pire encore, -Râmses- enfermé chez lui et qu'Iziret n'était vraiment que le petit bout de la petite partie émergée de l'icerberg. « C'est mon frère, oui. » dit-il, ignorant royalement l'intervention venimeuse d'Iziret, qui fit monter la suspicion.

Il lui offrit un sourire désolé, car son empathie lui faisait bien comprendre la colère du marchand de légumes, qui était totalement légitime. Comment lui en vouloir ? D'un autre côté, l'Orisha avait tendance à blâmer ceux qui manquaient d'empathie, lui qui en avait tant de manière biologique et raciale. « Écoutez, c'est vous qui êtes en train de me menacer. » Il poussa un soupir. « Je sais que la situation est délicate mais Iziret a comprit que ce qu'il a fait était mauvais. Il veut s'arranger, n'est-ce-pas ? Puis voler pour ne pas mourir de faim, il ne me semble pas que ce soit le plus impardonnable des crimes. Je peux d'ailleurs volontiers vous dédommager pour les pommes et les dégâts. » L'avarice et la rancune par contre, étaient bien des crimes graves.  Comme la tension semblait redescendre, ils discutèrent encore quelques minutes. Dasaälm essaya d'inclure au plus possible Iziret dans la conversation, puisqu'il s'agissait bien de lui et de rien d'autre, finalement. Ils parlèrent horaires, salaire, compensation pour les précédents vols et finalement tombèrent sur un commun accord.

Quand ils finirent de faire le tour du marché, Dasaälm se sentit soulagé. Il avait maintenant une certaine assurance qu'Iziret ne finirait plus en prison -pour vol, en tout cas. Son frère avait un travail, un logement, il ne lui manquait plus que toutes les notions que l'on apprend depuis la petite enfance jusqu'à l'âge adulte... « Tu sais, je trouve que tu as fais un grand pas dans la vie aujourd'hui. » lui dit-il en mangeant ses cerises. « Tu pourras rester à l'auberge, même après que nous soyons partis. » Car oui, il fallait bien lui rappeler qu'il n'allait pas déménager aux Jardins pour le guider toute sa vie. Dasaälm espéra que cela ne choquerait pas trop Iziret, car si cela coulait de source pour lui, ce n'était peut-être pas le cas dans la logique du clone. « J'ai beaucoup aimé te rencontrer, Iziret. » Ce qui était vrai, malgré un début plus ou moins chaotique. « Je vais rester quelques temps ici, bien sûr, mais pour que nous restions en contact ensuite, tu pourras m'écrire des lettres. » Il s'arrêta sur ces mots, réfléchis puis reprit la parole. « Tu sais écrire ? » Non, probablement pas. Qui aurait donc pu lui apprendre ? Personne. Personne ne s'occupait de ces gens, pas même leur principal responsable : Devaraj. Lui avait simplement eu de la chance de se trouver, se fabriquer une famille qui l'aida à rattraper son retard au prix de dures études. « Ce n'est pas grave, nous pourrions te trouver un professeur pour apprendre, si tu veux bien. » Ce devrait être moins difficile à trouver qu'un emploi, normalement.


721 mots - ça peut être mon dernier post pour moi si ça te va  nastae
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Kitoe
Ven 03 Juil 2020, 22:34

Iziret et le Taïjymir

Dasäalm

Iziret

Iziret regardait son frère faire avec cette aisance tellement remarquable qu’il l’enviait. Cela semblait si simple, et pourtant il n’y arrivait pas lui-même. Comment faire pour ne pas envenimer la situation et faire redescendre la colère et les tensions ? Bonne question. La réponse était sous ses yeux mais il ne parvenait pas à s’en saisir. Dès lors que Dasaälm avait ouvert la bouche, il n’avait plus rien dit, plutôt subjugué par la conversation. Il se sentait tout petit à côté des deux hommes. Un peu inutile aussi, bien que cela ne l’affecta pas spécialement. Son rapport aux autres était une notion qu’il avait du mal à se figurer et comme nous l’avons vu précédemment, la gêne ou la honte sont plutôt des propos étrangers à sa vision des choses.

Ses yeux brillants d’admiration allaient d’un protagoniste à l’autre, assistant aux négociations, longues, mais qui allaient doucement en son sens. Il n’y comprenait pas grand-chose. A vrai dire, il n’était même pas certain qu’à la fin cela se fût terminé en sa faveur. Cela lui paraissait être un dénouement trop facile et soudain, alors il n’afficha aucun signe de joie particulier dans un premier temps, pas trop sûr ni en capacité de réaliser. Il serra la main de son nouveau patron qui lui indiqua quand il pourrait commencer. Tout à coup, ses deux neurones se touchèrent et il comprit. Il sourit. Puis, progressivement, celui-ci s’estompa : le travail serait difficile, peut-être ? Puis il réapparut : s’il suivait le raisonnement de Dasaälm, il n’irait plus dans cette vilaine prison. Il se sentit soulagé. Tellement soulagé que pendant leur promenade – ils avaient quitté le marchand approximativement depuis la première fois qu’il avait souri - Iziret eut la subite envie de faire un câlin à son frère. Il ne mit pas l’idée à exécution mais cela eut au moins le mérite de soulever une chose : le simple fait qu’il y ait songé relevait de l’exploit. Nous l’avons aussi vu, il est peu familier avec la reconnaissance. Mais la question n’était pas là. C’était plutôt : pourquoi ne mit-il pas son idée à exécution ? Car Dasaälm l’avait stoppé net par la seule force de ses mots.

-Tu pars ?

Ses yeux brillèrent d’une nouvelle lueur, celle de la tristesse. Il n’était pas prêt à voir son ange gardien – un comble – disparaitre tout à coup. Il ne l’avait pas même envisagé et il craignait que son départ n’annule toutes les avancées qu’il avait vécu grâce à lui.

-Des lettres ?

Il secoua la tête. Non, il ne savait pas écrire. Il n’en voyait pas l’intérêt en fait, pas plus qu’il ne savait trop à quoi serviraient des lettres. Iziret n’aurait jamais beaucoup de choses à raconter, pour le peu d’intérêt qu’il portait pour bien trop de choses et l’attention encore moindre qu’il avait pour les nouvelles d’autrui. De plus, Dasaälm ne lui serait certainement pas d’une grande aide à l’écrit. Des mots ne suffiraient à combler son absence ou à porter son aide de manière aussi efficace. Néanmoins, il ne refusa pas. Ça le laissait plutôt neutre. Si ça pouvait lui faire plaisir eh bien lui, ça ne le dérangeait pas.

D’un point de vue plus objectif, cette proposition de correspondance fut même une excellente idée. Dans un autre cas, Iziret se serait fait à l’absence de son frère en quelques jours seulement et il l’aurait probablement oublié. Dasaälm ne méritait pas ce triste sort, le pilier de cette nouvelle vie ne devait pas s’effacer, au risque pour Iziret de repartir de zéro. En effet, comme nous l’avons vu, Iziret a la mémoire relativement courte, ce qui expliquait tous ses sauts vers la case Prison.

Dans les jours et les semaines qui suivirent, Iziret apprit donc à lire et à écrire. Il était accompagné d’un professeur dont la patience infinie aurait pu lui faire remporter la victoire de n’importe quelle épreuve de la Coupe des Nations. Le blond s’étonna lui-même de son implication dans ses cours. Sa calligraphie était mauvaise et ses lettres était des pattes de mouche, mais il y mettait du sien. Il était tout aussi déterminé dans son nouveau travail de vendeur de fruits et de légumes. De la même façon, il faisait quelques erreurs de débutant. Abîmer des produits fragiles ou faire une erreur dans la monnaie, puisqu’il avait appris les calculs sur le tas, étaient chose courante. Mais sa motivation faisait qu’on finissait par lui pardonner. Tout le temps de la vente, il affichait son plus beau sourire aux clients. Après tout, il avait besoin de ce travail et il adorait les pommes qu’il vendait, alors il y allait à fond. Aussi, Iziret acceptait de faire quelques heures supplémentaires sans rechigner. Il était gentil et serviable. Il savait se rendre utile malgré ses latences et sa lenteur mentale. Sûrement parce qu’il était un Ange.


807 mots
Perfect ! c'est une fin de rp




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Iziret et le Taïjymir

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