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 [Test Niveau V] - Le Chancelier Kamtiel (Kaahl)

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Mitsu
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Mitsu
Lun 18 Nov 2019, 20:05

Sa frêle silhouette apparut au milieu du Duché de Darin. Inutile de préciser que ladite silhouette n’avait, en réalité, rien de frêle. Les apparences étaient toujours trompeuses avec les Sorciers. Il semblait être une femme. Il n’en était pas une. Il aimait simplement prendre l’apparence de sa mère. Son père n’aimait pas mais, après tout, il n’avait que les gènes de cet homme. Il ne lui ressemblait en rien. Il était un enfant raté mais cette petite erreur de création – il avait une peau foncée, contrairement à ses géniteurs – avait contribuée au fait qu’il réussisse parfaitement en tant qu’espion. Depuis son enfance il avait changé de faciès au gré de ses missions. Il pouvait tout jouer : femme, homme, enfant. Il était redoutable alors, oui, il pouvait se payer le luxe d’avoir quelques caprices. Il avait un problème avec sa mère, d’accord, mais au moins, il en était conscient. « Laisse-moi partir ! » cria une voix. Il était le seul à l’entendre et là était les prouesses de la magie. Il l’avait rendu muet pour le monde extérieur. Il aurait pu le faire pour lui aussi mais… eh bien non, ça l’amusait d’entendre les cris de son demi-frère. Demi-frère ? Frère ? Il n’en était pas certain. Tout était si compliqué avec ses parents. « Árês, s’il vous plaît, un peu de tenu. Tout ceci sera bientôt terminé. » La silhouette blonde sourit. Ses yeux verts fixaient le vide. Il avait rendu les hommes qui le suivaient – et qui tenaient son otage – invisibles. C’était toujours étonnant de constater ô combien les gens pouvaient être stupides. Il ne se promenait jamais seul en dehors de sa mission principale. Ses espions l’accompagnaient toujours ; les meilleurs d’entre eux, ceux à qui il aurait pu confier sa vie.

Il avisa le château du Baron Paiberym. Celui-ci avait fait vider les lieux au préalable d’après ce qu’il lui avait spécifié. Il n’était pas naïf. Il savait ce qu’il lui voulait. Il semblait que le temps soit venu pour lui de céder sa place. Il trouvait néanmoins curieux que Kaahl, ou Elias, ou Jonas ou… Oh ce n’était pas simple. Il trouvait donc curieux qu’il ait souhaité le rencontrer ici. C’était prendre un risque inutile. Pour lui prouver sa bonne foi, il lui avait amené un cadeau, le genre de présent qui pouvait sauver une vie s’il était pris en charge à temps. Comment était-il au courant de toute l’histoire ? Allons. Il savait tout.

Il entra à l’intérieur de la propriété, prudemment. Il ne pensait pas Kaahl stupide au point d’essayer de le tuer mais l’homme commençait à devenir réellement puissant. Ses gènes le rattrapaient, en même temps que l’histoire de sa création. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne devienne intouchable. Il rit à cette pensée. Malheureusement, en réalité, il ne pensait personne intouchable. Kaahl avait une multitude de failles, des failles dont il avait conscience, d’autres qu’il ignorait lui-même. Il valait mieux se connaître à la perfection pour survivre. Les obsessions que nourrissaient les Sorciers pouvaient les amener à tomber rapidement de leur piédestal. Personne n’était parfait. Il aurait beau posséder un mental d’acier et une magie puissante, un verre de poison restait si facilement ingurgité. C’était la raison pour laquelle il était prudent, actuellement. Il s’installa à la table du salon. Combien le Mage Noir avait-il de faille, hum ? Les chats… la plus ridicule d’entre toutes. Il lui avait pourtant conseillé de se débarrasser de sa phobie. Rien à faire, elle était tenace. Il comprenait cette dernière eu égard à l’histoire qui y était attachée mais il ne pouvait sérieusement pas envisager d’aller plus loin en l’alimentant encore et toujours. Son amour pour les enfants était un problème. Ce Déchu en était un autre. Lui aussi lisait les pensées. En réalité, il faisait beaucoup plus que cela mais… « Hum. » fit-il en s’impatientant. Il y avait cette Ange aussi, l’enfant de Réprouvés. Concrètement, ce qui effrayait Kaahl et ce qui réussissait à l’attendrir étaient des failles, plus ou moins grosses. Tout ce qui le détournait du Chaos. Il ne fallait pas oublier que le Chancelier Kamtiel prêchait la paroisse des Sorciers. S’il avait été Magicien, sans doute aurait-il été ravi de constater ces failles, preuve que le cœur de son espion n’était pas totalement noir. Ce n’était pas le cas.

Alors qu’il attendait toujours, il finit par déployer l’Extinction. Erreur stratégique ? Absolument pas. Cela faisait des années qu’il était habitué à vivre sans magie, à utiliser ce pouvoir de façon permanente lorsqu’il se déplaçait au sein de communautés magiques. Il était en mission depuis longtemps. Sa silhouette féminine disparut au profit d’un physique masculin. Sa peau chocolat lui donnait l’allure d’un Humain. En réalité, c’était justement le point. Il incarnait un Humain, et pas n’importe lequel. Il passa une main sur son crâne rasé, regrettant presque la longue chevelure blonde qui y trônait un peu plus tôt. Sa prestance était indéniable. Dans la pièce, il y avait trois hommes. L’un d’eux était attaché par des liens auparavant magiques. Il était le portrait craché de Kaahl, en mal rasé. Ses yeux semblaient injectés de sang et sa mine était défaite et rageuse. Il ne tint pas debout bien longtemps : le malaise vagal eut raison de lui. Les deux autres étaient habitués. Ils ne s’en sentaient pas mieux mais ils avaient acquis une certaine maîtrise. Pourquoi l’Extinction ? Parce qu’il n’avait pas envie que leur conversation puisse être espionnée. Les Ætheri le pourraient, les autres non. C’était aussi ça, être prudent.

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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Jeu 21 Nov 2019, 16:09



Lorsque je mis un pied dans ma propriété, je sentis tout de suite une différence flagrante. Je m’appuyai contre le premier mur venu, soudainement affaibli. Je pensai rapidement à un piège. L’apparence de Kaahl avait disparu pour être remplacée par ma véritable silhouette. Mes cheveux étaient longs et si blonds qu’ils semblaient blancs. Un tatouage partait de mon visage et courait sur mon corps pour terminer sur mon pied droit. J’eus besoin d’un temps considérable avant de me stabiliser. Il n’y avait plus de magie dans tout le château. J’avais distingué sans mal la limite, la ligne. Je pouvais reculer et je retrouverais mes pouvoirs. Je réfléchis un instant. Mon visage était livide. Ma tension devait être tombée. Il valait mieux que je n’en fasse rien. Il me fallait juste du temps pour que mon corps s’habitue. C’était difficile, physiquement mais également mentalement. C’était comme un manque. Oui, il me manquait un fondamental. Ce n’était pas aussi douloureux que de se retrouver avec une main coupée mais on venait de m’ôter une partie de moi si importante… Mes sentiments refoulés ne pouvaient plus l’être. J’étais obligé d’y faire face et ce qui se trouvait dans cette cabane au fond du jardin, cabane que j’avais volontairement condamnée, n’était pas agréable à éprouver. Je grimaçai et finis par me redresser. Je respirai profondément quelques fois avant de me décider. Le Chancelier Kamtiel était redoutable et je le savais très bien. Ce n’était pas une question de puissance. C’était une question de rôle à jouer.

Je longeai les murs, restant prudent face à ce qui pouvait toujours être un piège. J’en doutais puisque l’homme était loyal à la Couronne mais le risque zéro n’était pas concevable pour moi. Sans vouloir me tuer, il pouvait aussi essayer d’asseoir sa domination d’une façon ou d’une autre. Il pouvait également tenter de me faire renoncer. Je soupirai. Je n’aimais pas ce genre de situations. L’incertitude ne m’allait pas bien. J’aimais, au contraire, tout calculer à l’avance. Il y avait néanmoins des individus avec lesquels toute stratégie était inutile. Il était le Chancelier en charge de l’espionnage. J’étais seul. Il avait tant d’espions à sa botte que je ne pouvais décemment pas rivaliser.

Alors que j’entrai dans le salon, je le vis. Le choc fut rude. Je ne le côtoyais pas sous cette apparence en temps normal. Il était accompagné de cet homme que j’avais déjà aperçu plus tôt, ce moi du futur : Ârès Taiji. Aucun Humain à l’horizon. Il avait donc trouvé le moyen de supprimer la magie. La sienne aussi si mes suppositions étaient justes. Il ne se serait jamais permis de prendre cette apparence là dans le cas contraire, c’était bien trop risqué. Je savais que ce n’était pas Damérus Klowe qui était devant moi. Il n’y avait aucune raison que le Roi de Babelsba vienne chez moi à la place du Chancelier Kamtiel. Aucune raison non plus qu’il détienne Ârès. Je me détendis un peu. Le plus probable restait qu’il soit dans de bonnes dispositions pour me léguer ce que j’allais lui demander. Quant à l’homme qui était évanoui, il s’agissait vraisemblablement d’un cadeau. Je pouvais encore me tromper mais j’allais être fixé d’ici quelques minutes. « Bonjour Chancelier. » lui dis-je, sans sourire. Le concernant, je partais toujours du principe qu’il savait tout. Mon apparence actuelle ? Il devait être au courant. La femme du gouverneur et le Talleb lui-même l’ignoraient mais rien n’échappait à cet homme. Il ne sembla d’ailleurs pas étonné le moins du monde. Si jamais il avait des questions, il me les poserait. Il avait cependant déjà dû avoir les réponses à l’instant même où le centre expérimental avait explosé. Il devait d’ailleurs être au courant des plans de cette truie avant l’explosion. Il aurait sans doute pu chercher à me préserver mais ce n’était pas sa mission. Il connaissait. Il n’intervenait que lorsque c’était nécessaire. Sans doute avait-il même jugé que mon échec me servirait de leçon. Il n’avait pas eu tort si tel était le cas. « J’imagine que vous savez pourquoi je suis ici. » ajoutai-je tout en m’approchant du brun. Je m’accroupis à côté de lui. Je me demandais ce que j’allais en faire. Le plus sûr restait de le tuer mais… il pouvait aussi servir, s’il se montrait coopératif. J’hésitais. Mes doigts caressèrent son visage. Cette apparence était la mienne. Il n’avait pas subi ce qu’il m’était arrivé. Je l’enviai légèrement, bien que je sache déjà que son Destin n’était qu’une route brisée. J’avais pris sa vie et la chute avait dû être rude. « Je ne compte pas l’éliminer. » dis-je soudainement. « Ce serait comme me tuer. » Le murmure avait franchi mes lèvres un peu malgré moi. « Qu’en pensez-vous ? »

Je me redressai, fixant le visage foncé du Kamtiel. « C’est étrange de vous voir revêtir cette apparence. Félicitation pour le trône. » soufflai-je rapidement, avant qu’il ne réponde à ma question initiale.

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Mitsu
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Mitsu
Mar 10 Déc 2019, 15:09



« Bien sûr. » Le Chancelier se leva doucement et amena deux verres et une bouteille de vin. Il sortit le tire-bouchon d’un tiroir et s’en servit pour ouvrir la boisson. Il grimaça cependant à la question. Son avis était on ne peut plus clair. Il ne répondit pourtant pas tout de suite. Il fit signe aux deux hommes qui l’accompagnaient jusqu’ici de sortir et continua sa tâche. Il poussa lentement le verre pour que Kaahl puisse le saisir. « Honnêtement, je serais vous, je le tuerais. » dit-il en ôtant l’anneau sigillaire qu’il portait pour le poser devant lui après s'être assis. Il le fit glisser sur le bois pour le tendre au nouveau Kamtiel. Ce n’était pas plus difficile que ça. Une passation de pouvoir simple et efficace. « Je sais que vous ne le ferez pas mais je dois vous avertir : il est têtu. » L’homme leva son verre, pour trinquer. « Il ne se trouve pas dans son temps et n’a pas encore digéré le fait de ne pas être l’élu. Il a grandi comme tel jusqu’à ce qu’il soit envoyé ici. Il voudra toujours vous écraser et s’il donnera l’impression d’obtempérer, j’ai bien peur que vous n’ayez à subir de multiples trahisons de sa part, Ârès. Réfléchissez-y. » Il goûta le vin, appréciant son caractère sucré et fruité. « Au-delà des risques qu’il présente, il est vrai qu’il pourrait vous être utile. Son physique est intact, contrairement au vôtre. Il pourrait vous remplacer chez les Magiciens si vous réussissez à le convaincre de vous aider. Vous pourriez aussi… disons, lui faire porter certains risques à votre place. Personne ne pourrait rien déceler. Il n’est ni un Clone ni un Reflet, c’est l’avantage. Les différences qui vous caractérisent sont uniquement dues à l’environnement. » Il marqua une pause. « Encore une fois, vous ne pouvez oblitérer le risque. Vous restez le plus puissant pour le moment mais si vous l’aidez à se remettre sur pied et à entrevoir un avenir plus radieux, il pourrait vous étonner. Il n’est pas à écarter que son Destin ne soit pas si brisé que cela. » L’ancien Chancelier Kamtiel sourit. Après tout, rien ne garantissait que ce fut le cas ou que la donne ne changerait pas. Si Kaahl tournait le dos à ce que sa naissance lui avait promis, peut-être que l’homme qui était étendu par terre récupérerait ses droits. Il n’était pas dupe. Rien n’arrivait jamais par hasard et si Ârès était dans ce temps et que le nouveau Kamtiel ne le tuait pas, il y aurait forcément des conséquences. « Quant à votre problème le plus embêtant, votre physique, j’y ai légèrement réfléchi. Il faudrait que vous puissiez devenir Déchu. La mue renouvelle absolument toutes les cellules du corps. Ça réglerait vos maux et effacerait certains aléas. » Il y avait un autre souci qui menaçait l’homme qu’il avait en face de lui mais il le découvrirait rapidement, tout seul. Il n’était pas le seul élu du Chaos et ses informations étaient formelles sur l’existence du fils d’Orion Shidori dans ce temps.

Il but de nouveau. « Je vous ai remis l’anneau, ce qui signifie que vous êtes à présent le Kamtiel. Cependant, j’aurais une requête à formuler : je veux terminer la mission qui est la mienne chez les Humains. Tuer le Roi de Muharkel ne me prendra pas longtemps. Il sera sans doute remplacé par quelqu’un de plus jeune et de plus malléable. » Il marqua une pause. « L’idée n’est pas de détruire les Humains, au contraire. Ils peuvent s’avérer utiles, même si la majorité des Sorciers est bien trop attachée à sa magie pour les considérer. C’est pour cela que ma quête est secrète et périlleuse. Votre père les porte en estime, en tout cas. » ajouta-t-il. Il ne parlait pas de Lord. « Malheureusement, ils sont encore trop peu nombreux pour avoir un réel poids. C’est un risque que de les aider mais il n’est pas inconsidéré. Pensez-y. » Beaucoup de races avaient les moyens matériels de tendre la main aux Enfants de Sympan mais aucune ne le faisait. Il ne serait pas stupide d’annexer un lieu et de construire une cité protectrice ou de renforcer celles qui existaient déjà. Les Anges n’avaient plus les moyens d’agir pour le bien-être de leurs protégés et le Monarque Démoniaque avait disparu en même temps que ses tentatives de rapprochement. « Pensez-y vraiment. » répéta-t-il. « Pour la suite, j’aimerais récupérer mon poste lorsque le moment sera venu. » Il sourit et finit son verre. « Mais nous en rediscuterons en temps voulu, Chancelier. » dit-il en se levant. Il était temps pour lui de partir et de laisser Ârès face à lui-même. Il espérait qu’il allait le tuer mais savait que ses espoirs étaient vains. « Oh et... tenez. » Il lui tendit une lettre. « Faites attention à vous. Vous le savez déjà mais laissez-moi vous rappeler que vous n'avez pas que des amis »
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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mer 11 Déc 2019, 16:07



Je trempai le rasoir dans l’eau avant de l’appliquer patiemment sur le cou de mon reflet. Je n’avais pas encore lu la lettre que l’ancien Kamtiel m’avait remise. Je réfléchissais en profitant de l’inconscience d’Ârès. Je me demandais quand est-ce qu’il allait se réveiller. Si j’avais pu résister à l’Extinction mieux que lui, mon ancien supérieur hiérarchique devait avoir raison. J’étais plus puissant. Je le savais déjà, pour l’avoir croisé une fois. Je n’avais pas remarqué notre ressemblance à ce moment précis. Ârès ressemblait à s’y méprendre à un clochard. Ses vêtements étaient troués, sa barbe était longue d’une vingtaine de centimètres et ses cheveux étaient sales et cassants. Je me concentrai, suivant la ligne de sa mâchoire. J’aurais pu le tuer d’un coup précis. J’hésitais encore à le faire mais le futur que je voyais se profiler me semblait profitable pour nous deux. S’il était vraiment moi, nous pourrions agir comme une seule et même personne. L’environnement dans lequel il avait vécu précédemment n’y changerait pas grand-chose. J’étais capable de m’habituer. Il devait l’être aussi.

Je soupirai, arrêtant mon geste. Je fixai la chevalière à mon doigt. Il en existait plusieurs, visuellement identiques en tout point. Le Chancelier Kamtiel était un individu mystérieux. Le peuple ne pouvait être sûr de son identité. Le véritable anneau possédait néanmoins des propriétés que les autres n’avaient pas. Il donnait notamment accès à toutes les informations du réseau. Je ris, conscient que je venais de devenir, en quelques minutes, immensément puissant. Ma condition physique n’avait pas changé mais j’étais à la tête de milliers d’hommes et de femmes, infiltrés partout dans le monde. J’étais aussi à présent le commandant direct d’un morceau non négligeable de l’armée sorcière. Écraser le Talleb et sa femme me paraissait bien plus amusant, maintenant que mes fonctions s’étaient multipliées. Un rien pouvait changer une vie. Et lui ? Est-ce qu’il allait me laisser changer la sienne, transformer sa misère en possibilités ? Je l’avais attaché à une chaise.

Je me levai de la mienne pour passer dans son dos, accompagné d’une paire de ciseaux et d’un peigne. J’aurais pu attendre que la magie ne revienne avant de m’occuper de son cas mais l’expérience était particulière. C’était comme me découvrir sous la crasse et la poussière. Il n’avait aucune cicatrice, sa peau était lisse. Il possédait un physique qui m’avait échappé et auquel je ne faisais pas attention avant l’explosion. Il avait une chance insolente. Aussi, je repensai aux paroles de celui qui se faisait passer pour le Roi de Babelsba. Devenir Déchu. Je n’avais aucune idée de comment faire. Jusqu’ici, j’avais acquis la possibilité de changer de race par hasard. Je ne l’avais jamais voulu. Peut-être qu’il avait raison. Si les Humains n’existaient pas, les risques seraient moins grands mais jamais exclu. Il suffisait que je perde connaissance ou que ma magie m’échappe pour que mon véritable visage n’apparaisse aux yeux de tous. J’étais infiniment prudent mais pas infaillible. En parlant de failles…

Je pris la lettre entre mes doigts. « Chère Madame DeToupe » Ça commençait bien. « J’ai eu vent de vos récentes volontés de vous impliquer dans certaines activités. N’ayez crainte, je ne compte pas ébruiter l’information. J’ai une cible à vous proposer. Vous trouverez l’adresse de celle-ci ainsi qu’un créneau durant lequel elle ne sera pas chez elle. Je vous laisse le choix de la technique mais vous déconseille d’attendre qu’elle rentre. Vous serez pleinement récompensée. » L’adresse en question était l’une de mes résidences secondaires, peu connue, à Amestris. Toupinou DeToupe. Je devrais me montrer encore plus prudent à l’avenir. J’allais tendre un piège à la jeune femme et trouver l’expéditeur afin de le faire exécuter. La blonde avait de la chance que nos chemins se fussent déjà croisés par le passé. Elle avait de la chance aussi que la missive ne me désigne pas directement. Je verrais, en fonction de ce qu’elle me dirait lorsque je l’aurais devant moi.

« Je ne te conseille pas de te débattre. Je n’ai pas envie d’être obligé de te tuer. » dis-je à Ârès lorsqu’il se réveilla, en sursaut. Je rangeai le bout de parchemin dans ma poche. Les effets de l’Extinction étaient en train de se dissoudre. Comme il n’en faisait qu’à sa tête, je me déplaçai, attrapai une poêle et l’assommai avec. Sincèrement, c’était très plaisant. C’était un peu comme se frapper soi-même sans subir la moindre douleur. Je pris ses cheveux entre mes doigts et commençai à les tailler. Je devais réfléchir au sujet des Humains. C’était contre nature d’envisager de les aider et je n’étais pas assez cultivé sur la question pour prendre une décision, quelle qu’elle soit. Les Sorciers n’accepteraient jamais une politique visant à faciliter leur multiplication. Les Magiciens pourraient, en présentant les choses d’une certaine façon. En avais-je au moins envie ? Renforcer les Humains, c’était renforcer les Anges d’un même temps. Je verrais. En attendant, il faudrait que je maîtrise Ârès avant que Gustine ne revienne et que je trouve une solution le concernant. Il aurait pu passer pour l’un de mes frères, puisque nous étions normalement identiques, mais la réalité me contredisait. Le cacher ? L’enfermer dans la cave entre les pommes de terre et le vin ? Mauvaise idée.

869 mots
Tommee  nastae

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Mitsu
Mer 11 Déc 2019, 19:01



Des éclats de rire provenaient du salon. « C’est à ce moment précis qu’il a été obligé de reconstituer mon corps… Il n’avait pas envie que je me divise encore. » « Oh je vois. C’est charmant. » Le feu crépitait. Ezechyel fixait son frère. Les deux hommes se trouvaient dans le couloir, chacun adossé à un mur. Ils écoutaient les voix féminines, ennuyés l’un comme l’autre. Il y avait quelque chose, une tension qui ravivait les flammes d’une rancœur entre eux. Il soupira. « Je t’avais prévenu qu’elle se réveillerait. » murmura Ezechyel. « Je suis tellement heureux de l’entendre converser depuis trois heures avec ma femme… » susurra l’intéressé d’une voix agacée. « Et dîtes-moi, très chère… Si je comprends bien, en vous maintenant dans ces états déplaisants, il vous a privé de votre titre. » « Oui. À cause de lui, je ne peux être l’Impératrice. Lui et ma très chère, mais non moins détestée, sœur. » Elle ricana, visiblement légèrement démente. « Mais ce n’est pas grave. Je me venge autrement. Après tout, les malédictions me connaissent. » Son rire se répercuta de nouveau sur les murs. La Dame Rouge l’accompagnait mais il y avait une nette différence de tonalité. « Difficile de la faire taire. » « En effet. » confirma-t-il. « Oh ! D’ailleurs… Maintenant que j’y pense ! Nous avons beaucoup de choses en commun vous et moi ! » ajouta-t-elle. « Nous ne sommes pas obligés de rester ici. » murmura Ezechyel. « Je m’assure qu’elle ne cherche pas à étrangler Aria. » « Il me tarde de savoir ce dont il s’agit. Vous m’en avez déjà dit tellement, bien plus que ce que j’attendais. Vous êtes… tellement intéressante. » L’autre rigola. « Vous l’êtes aussi ! Si je ne devais pas me préserver, sachez que j’aurais adoré vous dévorer la chatte. » Elle rit de plus belle. La Dame Rouge sourit. « Sérieusement… » L’un comme l’autre paraissaient livides, face à face dans ce couloir. « Ça aurait été avec plaisir aussi, même si je préfère éviter les rapports trop… eh bien, disons, familiaux. Encore un peu de thé ? » « Volontiers, même si je vais devoir y aller. » Elle rit. « Quelqu’un m’attend. C’est toujours la même chose. Fait intéressant ! » lança-t-elle avant de rire à gorge déployée. « Il ne sait pas encore que je vais venir ! » Elle gloussa. « Pourtant cela fait longtemps que je veux le voir… Hu hu. » « Elle a dû omettre de lui avouer qu’elle était responsable en partie de la réapparition du Dieu de la Paix. » « Bien sûr qu’elle l’a omis. Elles ne seraient pas en train de cracher sur notre dos depuis de longues minutes si ça n'avait pas été le cas. » Il marqua une courte pause. « Je suppose que tu ne veux pas la voir. » « Non merci. » « Moi non plus… » « Tu seras bien obligé. Tu es son gardien. » Il sentit dans la voix de son frère une pointe de moquerie. « Je vais attendre qu’elle se rendorme. » « Une grossesse, c’est long. »

Elles ne le savaient pas encore mais les deux femmes avaient exactement la même destination. « Viens mon chéri, je vais t’amener dans un pays fascinant… » chantonnait une voix, sur le chemin. Ceux qui croisaient sa route préféraient s’en écarter. À vrai dire, quelques secondes après, ils l’avaient déjà oubliée. « Viens mon chéri, nous allons jouer dans mon jardin des ténèbres… » La deuxième voix ricana. Elle sentait qu’elle n’était pas seule et ce fait était on ne peut plus intéressant. Le Chaos ou la Paix. « Assassinons toute beauté et toute passion… » Elle gloussa. « Comme ton père avant toi. » Elle s’arrêta. « Quel traitre celui-ci. » À y penser, il l’avait bien eu. Le Destin était capricieux. Tant pis. Il fallait bien jouer le jeu des Ætheri et du Temps. « Le temps est venu de jouer dans mon jardin magique… » Les deux n’étaient pas très nettes et, lorsqu’elles se rencontrèrent enfin devant la porte du château du Baron, elles s’adressèrent une petite révérence. « Eh bien, tu es bien laide, pauvre petite. » « Et toi trop belle pour ce que recèle ton cœur. » « Mon cœur est pur. » « Aussi pur qu’une forêt brulée. » « Ce n’est pas moi qui ai détruit les arbres qu’elle gardait. » Elles rirent. « Après toi. » fit la blonde, en désignant la porte. « Le meilleur pour la fin comme on dit. » Ses doigts faisaient des petits mouvements malaisants. Ils n’arrêtaient pas de bouger. « Il fera un choix. » « Il ne fera aucun choix. Ce serait bien trop risqué pour son petit esprit étriqué. Il vomira sans doute quand il te passera dessus, c’est tout. » Et elle ricana encore.

Une fois qu’elles furent toutes les deux dans la pièce, elles sourirent. L’une était bien plus attrayante que l’autre. L’autre avait les dents pourries. « Mon cher enfant… » commença l’une d’elle. « Nous sommes ici pour assurer ta descendance. » continua l’autre. « Tu peux n’en mettre qu’une de nous enceinte, aucune ou les deux. Choisis bien car de ce choix dépendra ton avenir. » « À moins que ton avenir ne soit déjà tracé… » murmura l’une. « Hum. Peut-être. À quel point es-tu joueur ? Les Dieux pourraient bien être contrariés que tu refuses leurs offrandes. Ils pourraient l’être tout autant si tu acceptais les deux. Après tout… nous venons de la part de concepts si différents. » Elles sourirent. « Nous pouvons attendre. » L’une d’elle s’avança pour effleurer la joue de l’homme. « Tu lui ressembles tellement… »

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