Ife Ayeye | Saint Valentin

Si le génocide angélique a drastiquement changé le quotidien du peuple vertueux, leurs mœurs, elles aussi, s'en sont retrouvées bousculées. L'amour a laissé place à la peine. Ce sentiment, aussi merveilleux soit-il, n'était plus honoré que dans la mort. Pendant longtemps et pour la plupart des Anges qui avaient eu l'occasion de célébrer Ife Ayeye, se remémorer ces moments chaleureux était synonyme de douleur. Qu'ils évoquent un bon repas partagé en famille, de longue balades au bord du fleuve, ou cette danse majestueuse à laquelle les silhouettes ailées s'adonnaient. Ils ne souhaitaient pas voir cette culture disparaître, et pourtant, beaucoup s'évertuaient à fuir les souvenirs qu'ils en gardaient. Le temps fit néanmoins son oeuvre et si le peuple vertueux a longtemps laissé leur peine les priver de cette coutume, ils finirent tout de même par renouer avec celle-ci.

Description :

Chaque année, le peuple angélique célèbre la passion qui unit chaque couple par une fête qu'ils nomment Ife Ayeye. Celle-ci s'étend d'un lever de soleil au prochain et se compose de nombreuses activités, certaines traditionnelles, d'autres à la discrétion de chacun. En effet, il est de coutume en ce jour de partager cet amour que l'on porte à sa moitié, et bien souvent, les couples profitent de cette occasion pour composer leur journée parfaite. Si la majeure partie du temps, chacun est libre d'exprimer son amour comme il l'entend, il reste néanmoins quelques coutumes incontournables auxquelles les vertueux s'adonnent systématiquement tant elles sont populaires. Elles sont au nombre de trois et sont intrinsèquement liées puisque chacune d'elles est une étape pour arriver à la prochaine.


Í Asopọ | On la surnomme "Le lien" en langage commun. Elle consiste simplement à tisser un grand morceau de tissu blanc. Il incombe au couple de venir à bout de cette tâche à deux, de la manière dont ils l'entendent.

Itolẹsẹ Ọrun | La danse céleste, qui est incontestablement la tradition favorite des ailés et aussi la plus connue des autres peuples. Le soir venu, alors que le ciel adopte une couleur orangée, les Anges se rassemblent sur la place des Jardins et invitent leur partenaire pour une danse au cœur des cieux. Munis du Lien tissé plus tôt, chaque couple s'élance, tournoyants, virevoltants, leurs mouvements étant aussi amples que lents.

Ojiji Osupa | Il s'agit de l'Ombre lunaire. Cette coutume a maintes fois changé depuis le génocide. Autrefois, le peuple vertueux foulait encore la Terre Blanche, et de grands piliers de marbre étaient alors utilisés pour accomplir l'Ojiji Osupa. Ces grandes structures servaient de support afin d'accrocher les Liens que chaque couple avait tissé, et dont chaque extrémité avait été liée les unes aux autres, formant un étrange polygone. De cette manière, lorsque les longs tissus baigneraient dans la lumière de Phoebe, une seconde forme identique à la première, si ce n'est sa couleur, se dessinerait sur le sol dans un jeu d'ombre colossal.

Aujourd'hui, les ailés vivent sous le couvert du peuple magicien et, comme le toit qui les couvre, la tradition a elle aussi changé. Celle-ci adopta pendant un temps une forme intermédiaire, où les vertueux ralliaient le temple d'Isahora au terme de leur danse et priaient la déesse pour un amour éternel. Puis, ils rejoignaient à nouveau la place des Jardins où un grand brasier dans lequel chacun devait plonger leur Í Asopọ les attendait. Finalement, au fil du temps et à force d'efforts, les ailés purent revenir à un aspect plus fidèle à l'ancienne coutume en se servant de points culminants au sein des Jardins comme substituts aux piliers d'antan.