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 | Solo - Infamie

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Jeu 05 Sep 2019, 16:14


Partenaire : Solo
Intrigue/Objectif : Enquête sur la disparition de dragons.


« Je … Je ne suis au courant de rien ! Vous faites erreur … Je vous en prie ! S’il … S’il vous plaît … Ce n’est qu’un malentendu … Je peux vous aider à les retrouver … Je peux vous aider ! » Vanille esquissa un petit sourire, tellement charmant et innocent qu’il devenait affreusement angoissant. « Ce n’est pas moi … Vous ne comprenez pas ! Ils … Ils ... » Sa réplique resta coincée dans sa gorge. Peu importait. Dans tous les cas, il doutait qu’il existe une quelconque répartie, susceptible de lui faire échapper à son destin. Il n’était pourtant pas prêt à abandonner. Pas encore. Quelques balbutiements, à peine compréhensibles, se heurtaient à ses lèvres parcheminées. « Ils … Ils paient tellement bien … Il fallait simplement que je m’assure qu’ils restent tranquilles ! C’est tout ! Ce n’est pas moi … Je … Je ne … Je ne suis pas impliqué … Pas là-dedans ... » Ce n’était qu’un vieil homme. Il trébucha contre une racine et s’effondra au pied d’un immense saule aux feuilles sombres. Il étouffa une plainte, les traits déformés par une grimace de douleur. « Vous … Vous … » Vanille était toujours aussi silencieuse. Elle se contenta de rejoindre le petit médecin, pour s’accroupir près de lui. Elle pencha doucement la tête sur le côté, faisant glisser quelques boucles le long de ses épaules. « Ignorance et innocence … Ce sont deux choses très différentes. » finit-elle par murmurer, d’une voix aussi douce que délicate. Il renifla avec dédain. « Ecoutez … Je ne fais que mon travail. » Elle eut un petit rire, un peu narquois. « Moi aussi. » Il ferma les yeux. « Je … Je ne sais pas ce qu’ils … Je me contente de fournir les drogue et les remèdes … Ce n’est pas moi ... » - « Chut. » Elle posa son index sur la bouche du médecin. « Je ne suis pas dupe. » souffla-t-elle, loin d’être leurrée par le numéro du vieillard. Il rouvrit les yeux, puis ébaucha un sourire contrit. « Ca valait le coup d’essayer. » répondit-il calmement. « Je m’attendais à votre visite. Pas si tôt, cependant. » Sa voix n’était qu’un souffle. Il frottait doucement sa cheville endolorie. « Pensiez-vous réellement m’attendrir en jouant les grands-pères éplorés ? » demanda-t-elle, un brin moqueuse. « Non. Vous êtes une véritable furie. Je cherchais simplement à gagner du temps. » - « A accaparer mon attention, plutôt. » Il se crispa. Quelque chose - dans le petit sourire en coin de la jeune femme ou l’éclat de ses yeux verts - lui fit comprendre que tous ses efforts avaient été vains. « Ma petite-fille ... » commença-t-il. « Elle est en vie. » Une petite pause. « Pour l’instant. » Il soupira. « Tout cela … Ce n’est qu’une activité lucrative à mes yeux. Ils achètent ma loyauté. » - «  Je suppose que votre fidélité s’arrête là où commencent les intérêts de vos proches. » Il grinça un peu des dents. « On peut dire ça de cette façon. » Elle se releva doucement. « Parlez-moi de votre rôle. » Il la gratifia d’un regard mauvais, avant de marmonner, de mauvaise grâce : « Ils tiennent à ce que les bêtes restent tranquilles. Je m’occupent simplement de l’élaboration des formules et des philtres. Ils se chargent eux-même de la sédation. Je n’approche jamais la marchandise. » Elle hocha doucement la tête. « Vous ignorez où ils se trouvent. » - « Tout à fait. Ils ne font confiance à personne. Ils ne sont pas idiots. Ils savent que vous êtes à leurs trousses. » - « Comment utilisent-ils vos produits ? » - « Je ne sais pas. Pour chasser ? Pour immobiliser ? Pour transporter ? Je n’ai jamais posé la question. Je me contente de leur fournir les médicaments. » - « Quelle quantité ? » Il se figea, un peu embarrassée. « Énorme. » Vanille prit quelques instants pour réfléchir. « Intéressant. » Ils furent interrompus par un grondement, sourd et menaçant. Baron s’approchait lentement du vieillard, le pas lourd. Il était couvert de sang. Il glissa sa gueule sous le bras de la Khæleesi, qui gratta distraitement son museau. « Votre intermédiaire … Quel est son nom ? » - « Il … Il se fait appeler Cabale. » Elle ricana. « Je vois. » Elle secoua doucement sa chevelure rousse. « Nous allons peut-être finir par nous entendre … Si vous êtes prêt à coopérer. Songez à votre petite-fille. » Vanille souriait. Pourtant, elle avait une mauvaise impression.

~~~

« Qui est-il ? » murmura-t-elle, fascinée par la beauté brutale de la bête. Elle fendait les airs, presque tranquillement. Colossale et majestueuse. « C’est Imeg. » répondit Jarod, en approchant du précipice. « Il est l’un des plus vieux dragons des Terres du Yin et du Yang.  Une bête libre et sauvage, qui apprécie toutefois de passer du temps auprès des membres de l’Empire. » - « Imeg ... » répéta-t-elle, tout en rejoignant le Souverain. « Il est impressionnant. » C’était peu de le reconnaître. Sa carrure était prodigieuse, autant que l’envergure de ses ailes. Il était quasiment blanc, les écailles nacrées et un peu usées par le temps. Il se posa lourdement auprès des deux monarques, le regard vrillé dans la direction de la Princesse des Monstres. Celle-ci tendit le bras, comme dans un réflexe. Le vieux dragon la toisa un instant, avant d’effleurer cette petite paume du bout de la tête. « Il semble t’apprécier. » remarqua Jarod. Vanille sourit, subjuguée par la scène. Elle écoutait à peine les paroles de son interlocuteur, trop concentrée sur le vieux Imeg.  « Cela ne m’étonne pas vraiment. » maugréa-t-il dans sa barbe, le ton amer.

~~~

« Il est en retard. » - « Ca arrive. » - « Jamais, avec Cabale. » Malrian était nerveux. Il scrutait les environs, avec une pointe d'affolement au creux des yeux. Vanille - dissimulée sous les traits de son apprentie - fit taire son anxiété d’un regard. « Il sait. » -  « Vous êtes paranoïaque. » -  « Et vous, trop sûre de vous. Votre petite excursion, dans mon village, a très bien pu remonter jusqu’à ses oreilles. » -  « Hum … Il faut des survivants pour parler. » -  « Pardon ? » Elle eut un petit sourire innocent. « Soyez tranquille … Il arrive. » Une ombre se découpait des ténèbres du petit bois. Cabale était plutôt grand, avec une musculature fine et sèche. Il avait de longs cheveux noirs et des yeux perçants, d’un bleu très clair. Il était vêtu d’une sorte de costume, avec une chemise ouverte sur un étrange pendentif. Vanille le contempla, sans rien dire.  « Malrian. Saoirse. » articula-t-il, en guise de salutations. Il avait un air hautain et un peu précieux. C’était assez difficile de discerner à quelle race il pouvait bien appartenir. « Il y a eu un souci sur la dernière commande. » murmura-t-il, les lèvres pincées. Il n’avait pas haussé le ton mais sa colère était évidente.  « Impossible ! » rétorqua aussitôt le vieillard, qui semblait oublier sa situation tant il ne supportait pas qu’on remette en doute la qualité de son travail. « Quelques spécimens sont particulièrement imposants. Les doses ne sont pas assez conséquentes, pour eux. » Malrian grogna. « Je vois. Je n’ai jamais composé quoi que ce soit pour des créatures vraiment gigantesques. » -  « Il va falloir. » -  « Quel poids ? » -  « Dur à dire. » -  « Je ne peux pas travailler à l’aveugle ! » Vanille restait à l’écart de la discussion. La petite Saoirse était discrète et timide. Il fallait bien qu’elle respecte son rôle. Elle se contentait de scruter la scène, en cherchant à percer les secrets de Cabale. De façon sournoise, elle tentait de se glisser dans l’esprit du jeune homme, dans l’espoir de décrypter ses pensées. « Vous n’avez pas le choix. » Malrian commença à grommeler. « Bien … Mais dans ce cas, il faut m’assurer que je ne serai pas tenu responsable des éventuels … dommages … causés à vos petits monstres. » -  « Ne vous inquiétez pas. » -  « Vous ne comprenez pas. Une erreur de dosage, et mes philtres peuvent lobotomiser vos bêtes. » -  « Ce n’est pas grave. » Vanille pencha légèrement la tête sur le côté. Elle ne s’attendait pas vraiment à cette réaction. Cela faisait s’effondrer ses jolis théories sur ce groupuscule crapuleux. Mais elle avait raison. Quelque chose n’allait pas, dans cette histoire.  « Bien … Tout est prêt, en tout cas. Sauf les potions à l’attention des plus gros spécimens, évidemment. Il faudra repasser. » -  « Non. Je vais attendre. Allons dans votre laboratoire. » Malrian haussa les sourcils.  « Voilà qui est inhabituel. » -  « C’est urgent. » Il ouvrit son gros sac, et en tira une pochette en velours qui tintait. Un paiement en conséquence. Malrian hocha la tête et s’empara du sac. « Très bien. » Ils se dirigèrent ensemble vers la petite maison du vieillard qui - bien heureusement - était à l’écart du village, dont il ne restait plus grand-chose. Malrian fila tout droit dans ses quartiers, afin de se mettre à l’ouvrage. Vanille resta à ses côtés, toujours dans le rôle de son apprentie. Elle se bornait à faire ce qu’il lui indiquait. « Hé, petite. » l’interpella soudainement Cabale, assis sur une chaise dans le salon. Il avait les jambes croisés, et les mains posées sur ses genoux. Une posture digne, dans laquelle il patientait sans rien dire. « Oui ? » - « Sers-moi du thé. » Vanille sourit. « Tout de suite. » Elle s’empressa de rejoindre la petite cuisine pour faire bouillir de l’eau, d’ajouter les feuilles dans une tasse et d’apporter le tout au jeune homme. Il siroita sa boisson, sans gratifier la demoiselle d’un regard ou d’un merci. « Vous en avez pour longtemps, Malrian ? » - « La qualité demande du temps, Cabale. Soyez patient. » - « Est-ce que vous voulez aussi du thé, maître ? » - « Oui, merci. » Vanille se prépara aussi une tasse, qu’elle alla boire en silence dans un coin, puisque personne ne lui prêtait plus attention. Elle eut un petit rire, quand les deux hommes s’effondrèrent. Personne ne voulait jamais manger ou boire ce qu'elle préparait. Ils avaient raison. Lorsqu'on avait un peu de jugeote, on évitait d'ingérer quoi que ce soit qu'elle avait touché. Toujours aussi souriante, elle tapota ses ongles sur la porcelaine de sa tasse. « Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous, messieurs ... » murmura-t-elle, narquoise.  

~~~

« Bonsoir, l’ami. » murmura Vanille, en flattant les flancs du vieux Imeg. Tout le monde avait au moins une anecdote avec le Dragon, à Adraha. La Sirène aurait pu en conter des dizaines. Elle était souvent en compagnie de la bête. Il avait même éduquer certains membres de la horde de Deimos, les plus jeunes. Les autres avaient dû se faire à sa présence. Même Gribouille semblait apprécier Imeg. Il somnolait souvent sur son dos, et partageait les carcasses de leurs proies. C’était presque touchant. Des petits moments simples et légers, qu'elle vivait dès qu'elle s'éloignait un peu de la Capitale. Elle savait qu'elle était épiée par les gamins de la ville, partagés entre envie et fascination. Et par Jarod, qui crevait de jalousie. Cela l'amusait beaucoup. « Je me demande ...» souffla-t-elle, pensive. Personne n'avait jamais grimpé sur le dos du vieux Imeg. Il n'avait laissé cet honneur à personne. Pourtant, Vanille avait très envie d'essayer. Elle prit une grande inspiration, avant de tenter l'expérience, sous les regards éberlués des autres.

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Ven 06 Sep 2019, 18:30




Guimauve flanqua ses pattes sur les restes sanguinolents de son repas. C’était un geste abrupt, un peu possessif. Elle ne voulait pas partager sa pitance, au point d’être prête à en découdre avec ceux qui oseraient revendiquer un morceau de son déjeuner. Elle déchiqueta plusieurs lambeaux de la dépouille, qu’elle avala aussitôt, tout en guettant les autres bêtes. Elles se tenaient toutes à distance, occupées avec leur propre dîner. Personne n’était assez stupide, au sein de la horde, pour s’en prendre au festin de la jeune dragonne. Elle était sans doute la plus gourmande de la meute. Vanille - assise sur un arbre couché - esquissa un petit sourire, plutôt amusée par les interactions de ses géants monstrueux. Du bout des doigts, elle réduisait en charpie un petit gâteau, dans lequel elle n’avait même pas croqué. Elle était pensive. Elle avait pu soutirer quelques renseignements intéressants, dans l’esprit de Cabale - Assurdan Foves de son vrai nom. Rien de percutant, cela étant. C’était une organisation bien structurée. Les membres ne connaissaient pas la totalité des informations, afin de préserver les secrets de cet ordre mystérieux. Vanille avait néanmoins des pistes très prometteuses à suivre, assez pour qu’elle puisse se permettre de se débarrasser de Cabale - il était hors de question de le laisser en vie - et de Malrian - dont les connaissances étaient dangereuses aux yeux de l’Empire. « Nounours ... » soupira-t-elle, un peu bousculée par la créature qui n’arrêtait pas de lui donner des petits coups de tête dans le dos. Elle voulait de l’attention. Vanille tapota son museau, un sourire en coin sur les lèvres. « Doucement, ma jolie ... » Nounours manquait cruellement de délicatesse. Elle avait aussi un très mauvais caractère. La Khæleesi hésita un instant à grimper sur le dos de la dragonne, mais elle était encore jeune et plutôt imprévisible. « Deimos. » appela-t-elle. Il ne tarda pas à sauter auprès de la jeune femme, sous les grondements de Nounours qui donna quelques coups de griffes. Vanille se moquait des différends entre les bêtes : elles devaient les résoudre elles-mêmes. « Ne vous inquiétez pas. » murmura-t-elle à l’attention des dragons, qui étaient encore affamés. Ils étaient tellement nombreux et si voraces. Ce petit village n’avait pas su les contenter. « Vous allez pouvoir vous nourrir à votre guise, très bientôt. » Elle en était certaine.

~~~

« Alors ? » s’enquit-il, en croisant lentement les jambes. « Quelques recrues sont particulièrement prometteuses. Cependant, Oberyn est toujours aussi réticent à l’idée de me laisser seule avec elles. Il préfère me surveiller de près. » - « Il est assez conservateur dans ses idées. » - « Oui, je sais. Il passe son temps à me rappeler pourquoi il me méprise. » C’était un vieil homme aux valeurs strictes. Il ne supportait pas qu’une jeune femme, à peine arrivée au sein de l’Empire, puisse déjà enseigner aux nouveaux membres. Fusse-t-elle une Reine, dans une autre nation. En réalité, Vanille soupçonnait le vieillard de lui tenir une rancoeur plus personnelle, mais elle ne s’intéressait pas assez à lui pour chercher à connaître le fond de sa pensée. C’était sans doute présomptueux, mais elle ne se sentait pas vraiment menacée par cet individu, qu’elle n’estimait guère. « Tâchez de vous supporter. Vous devez travailler ensemble. » Vanille acquiesça docilement, les lèvres un peu pincées. Elle avait du mal à accepter les ordres de Jarod, qui prenait un malin plaisir à la tourmenter. Par ailleurs, il esquissa un petit sourire, satisfait d’avoir contrarié la jeune femme. « A plus tard. » murmura-t-il, en faisant un petit geste de la main, le nez plongé dans ses papiers. C’était une manière, bien peu élégante et assumée, de la congédier. Vanille ébaucha un sourire crispé, avant de tourner les talons. Ils avaient presque l’air de s’entendre, depuis quelques temps. Une belle comédie. Ils se détestaient cordialement, mais faisaient mine de s’apprécier, car c’était dans leurs intérêts à tous les deux. Vanille convoitait toujours autant le trône de Jarod, qui cherchait inlassablement à se débarrasser de sa rivale sans en faire les frais. Néanmoins, elle avait autre chose à penser pour le moment, et devait filer dans les vallées du Royaume d’Aïdoha, à la recherche du dernier élément de sa horde, portée disparue depuis le matin. Elle n’eut aucun mal à la retrouver. « Noisette …  » murmura-t-elle, en s’accroupissant vers la dragonne. Elle était très jeune, à peine sortie de l’oeuf. Mais elle était déjà massive et très grande, quoiqu’un peu empotée. « Il est temps. » Elle devait retourner à la Capitale, ayant un rendez-vous avec un autre Dragonnier. « Vanille. » Elle arqua un sourcil et se retourna lentement vers son interlocuteur. « Oberyn ? »

~~~

« Des nouvelles de Cabale ? » - « Aucune. Cela ne lui ressemble pas. » - « Je ne suis pas inquiet. Il devait rester avec le vieux, pour qu’il nous concocte quelque chose de plus fort pour assommer les gros. » Un grondement - sourd et menaçant - résonna à travers l'entrepôt. « Fais gaffe à ton bras ! Il est hargneux, celui-là. » - « Il ne peut pas bouger … Pas vrai ? » - « Non. Théoriquement. » Ils se mirent à rire, de manière un peu fausse. « Ils ont besoin qu’on renouvelle la marchandise, à Ginadura. Il faut vraiment qu’on se dépêche. » - « Ils voulaient un gros, non ? » - « Impossible, sans les philtres. Envoyons deux moyens. » Vanille était perchée dans les hauteurs du bâtiment. Assise sur une vieille poutre en bois, elle balançait doucement les pieds dans le vide. Elle écoutait tranquillement les conversations, profitant du fait que sa présence n’ait pas encore été découverte pour glaner des informations. « Il paraît que le Dragonnier en Chef est sérieusement sur nos traces. » - « Rien de nouveau, en somme. » - « Qu’ils continuent à nous traquer ! On est plutôt doué pour les éviter. » - « De toute manière … Ils ne trouveront jamais Ginadura. » - « Qu’est-ce que c’est ? » - « Hein ? » La Princesse des Monstres éclata de rire, amusée par l’ahurissement des malfrats. Ils cherchèrent brièvement la provenance de la voix, avant de lever les yeux. « T’es qui, toi ? » - « On s’en tape ! Navam … Fais cramer cette pétasse ! » L’intéressé enflamma ses poings, prêt à s’en prendre à l’intruse. « Attend ! C’est la Dévoreuse ! Elle est forcément … » Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Le dépôt tremblait, comme secoué par une énorme bourrasque de vent. « J’ai cru comprendre que vous n’aviez pas de quoi vous défendre contre les spécimens les plus imposants … Dommage. » roucoula-t-elle, un brin moqueuse. Le toit fut presque arraché et Vanille se laissa tomber, pour être rattrapée par une patte particulièrement massive. Shidvah. Elle était tellement titanesque qu’elle ne pouvait même pas passer la tête dans le trou qu’elle venait de faire. Les truands écarquillèrent les yeux. « Est-ce que quelqu’un veut que je lui épargne la vie ? L’offre ne tient que pour le premier qui se mettra à parler. » Elle était tout à fait capable d’arracher les renseignements grâce à ses pouvoirs, sans s’encombrer de la volonté de ses adversaires. Mais c’était plus amusant, de cette façon.

~~~

« Tu ne pourrais pas simplement crever, sale pute ! » Oberyn était puissant. Bien plus que ce que Vanille avait envisagé. Elle ripostait néanmoins à chacune de ses attaques, sans trop de mal. Il était bien plus fort, mais elle était plus petite et agile. « Je ne pensais pas que vous me détestiez à ce point. » ricana-t-elle, avec un sourire narquois. « Ta gueule ! » vociféra-t-il, en crachant un peu de sang. Il remua les doigts, envahi de magie jusqu’au bout des ongles. Mais il n’envoya pas son coup en direction de la Khæleesi. Mais sur le jeune dragon. Quelque peu prise au dépourvue et pour sauver la vie de sa bête, Vanille encaissa l’assaut sans broncher. Elle essuya ses lèvres, du revers de la main. Sa peau était tachée de pourpre. « Je voulais t’éliminer de manière rapide … Mais tu ne mérites pas un sort aussi délicat. » Il ramassa une grosse pierre, avec l’idée évidente de lui fracasser le crâne. « Tu n’as jamais compris, n’est-ce pas ? Pauvre conne. » Quelle vulgarité, décidément. Vanille avait toutefois trop mal à la tête pour rétorquer quoi que ce soit. « Tu as … » commença-t-il à hurler, en brandissant la pierre pour l'abattre sur la jeune femme. Sa phrase se perdit dans un craquement horrible. Il avait été broyé. Vanille releva un regard surpris sur la créature qui venait d’anéantir son assaillant. « Imeg ? » Le vieux dragon se pencha doucement vers elle. Avec une infinie délicatesse, il glissa sa patte autour du petit corps de la jeune femme, comme pour l’enlacer. Ils restèrent quelques instants, l’un contre l’autre, avant que le dragon se mette sur les flancs. Il l’invitait à grimper sur son dos. Vanille resta interdite, avant d’ébaucher un sourire, presque tendre.

~~~

Vanille contempla les restes de l’entrepôt. Quelques flammes léchaient encore le vieux bois des poutres, pas encore calcinées. Tout était silencieux. On entendait tout juste des bruits de mastication. Les dragons dévoraient les malfrats. Ceux de la horde de Deimos, comme les anciens captifs que la jeune femme avait libéré. Certains n’étaient pas au mieux de leur forme. Rien d’irrécupérable, cependant. Ils étaient tous plus ou moins groggy, très affamés, mais reprennaient des forces en mangeant. Les guérisseurs de la Capitale allaient s’occuper des bêtes les plus mal en point. Ils n’allaient pas tarder à débarquer, pour emporter les blessés et les malades. Au passage, ils allaient sûrement prodiguer quelques soins à la Dragonnière et à ses bêtes. Vanille observa la scène, sans rien dire. Elle réfléchissait. Ginadura. Elle ignorait de quoi il s’agissait mais elle savait où chercher. Tout cela … C’était du fait des Alfars. Autant commencer par fouiller les tréfonds de la Forêt des Murmures. « Kubera. » La bête bondit sur les genoux de sa maîtresse. Il était sous la forme d’un chat. Vanille caressa distraitement son pelage, avant de lui murmurer quelques mots. Il s’attarda sur place, lorsque tous les autres s’en allèrent. Puis il reprit sa véritable apparence. En quelques instants, il ne resta réellement plus rien. La lave qui coulait de sa gueule ravagea les bois et les plaines, dévora les dépouilles et les preuves. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Vraiment plus rien. Ce n’était que l’un des points de “collectes”. Jarod et ses troupes étaient déjà en route vers les autres lieux de stockage, prévenu par la Sirène. Cette dernière, quant à elle, cherchait à rejoindre le fameux Ginadura. Quoi que ce soit. Elle espérait que le vieil Imeg soit dans l’un des autres dépôts, et que l’Empereur ne tarderait pas à lui annoncer la bonne nouvelle de sa libération. Il avait promis de l’avertir, dès qu’il le verrait. Tout irait bien. Elle cherchait à s’en convaincre.

Pourtant, elle savait. Elle savait que cette histoire ne tournait pas rond. Elle savait que tout allait très mal se terminer. « Que fais-tu ici ? » s’étonna-t-elle, en apercevant une silhouette familière. « Je suis toujours là lorsque tu as besoin de moi, chaton. »  

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Sam 07 Sep 2019, 00:46




« Désirez-vous un autre verre, Lady ? » s’enquit une petit voix, affreusement grinçante et désincarnée. « S’il vous plaît. » Elle exécuta quelques gestes, très élégants, pour s’emparer de la bouteille et verser son contenu dans la coupe de la jeune femme. « Lord ? » continua-t-elle, toujours aussi nasillarde. Il hocha vaguement la tête, et elle s’empressa de le servir à son tour. « N’hésitez pas à me solliciter si vous avez besoin de quoi que ce soit. » Elle s’inclina respectueusement, avant de tourner les talons pour s’en aller, d’une démarche dansante. Vanille esquissa une petite grimace écoeurée. Elle peinait à supporter les excès de courtoisie du personnel de l’établissement. Une sorte de club très privé, réservé à une clientèle triée sur le volet. Ce fut néanmoins facile de se glisser parmi les habitués. Vanille emprunta simplement le visage de la jeune Irna Beleru. Une Alfar, un peu trop hautaine et arrogante pour son propre bien, qui fut envoyée auprès de la petite-fille de Malrian et du malfrat bavard. Quelque part, sur l’une des propriétés de la famille, à trimer sous les ordres de Dina. Cole - quant à lui - s’était contenté de prendre les traits de son grand frère, qui avait ses entrées un peu partout sur les Terres du Yin et du Yang. Un choix plutôt cavalier, qui avait tendance à mettre son épouse mal à l’aise. C’était sûrement la raison de ce choix. Il n’arrêtait pas d’afficher un sourire suffisant et goguenard, qui sied parfaitement à la mine sardonique du Patron. « Pourquoi est-ce que tu es là ? » murmura-t-elle en sirotant sa boisson, les yeux rivés dans ceux de son mari. Il haussa les épaules, avec une nonchalance tellement parfaite qu’elle aurait pu douter de l’identité de son interlocuteur. « Je dois être là pour toi. C’est tout. » Elle tiqua légèrement, ayant entendu cette phrase de nombreuses fois. Rien d’étonnant de la part d’un Maître du Temps, mais elle s’interrogeait davantage sur les motifs de sa présence. Elle préféra toutefois mettre cette question de côté. Elle avait tant d’autres choses à penser. « Est-ce que vous avez … ? » s’enquit une femme entre deux âges, avec un timbre tellement aristocratique qu’il aurait sans doute fichu de l’urticaire à un homme de la plèbe. Elle faisait tant de manière, en bougeant et en parlant, que Vanille préféra boire une grande gorgée de son verre pour se retenir de pouffer. Cole leva les yeux au ciel. « Je suis contrainte de vous demander quelques minutes de patience, Lady Talmsa. Il faut que j’aille me renseigner auprès du personnel de Ginadura. » - «  Faites, faites donc, ma bonne amie. » Elle se tourna vers son compagnon, un vieil homme grassouillet qui portait une multitude de bijoux clinquants. « Oh … Philibert … Que ferons-nous s’ils n’en avaient plus ? » - « Ne paniquez pas, ma douce Marie-Antoinette. Nous avons largement les moyens de nous en payer, autant que vous le souhaitez ! » Il bomba un peu le torse, fier comme un boeuf. Il balaya la petite assemblée du regard, et s’attarda un peu sur Vanille. Avec un air concupiscent à souhait. Elle aurait presque pu en frissonner et n’avait qu’une seule envie : le décapiter avec les dents. Avec ses dents à lui. Mais elle se contenta de prétexter un moment pour se “repoudrer le nez” pour filer aux trousses de la petite serveuse, et en apprendre davantage sur toute cette histoire.

Golven - c’était le nom de l’établissement de luxe - se trouvait sur les côtes de la Forêt des Murmures, non loin de la plage et de la mer. Les environs étaient balayés par les vents marins. C’était plutôt agréable. Invisible aux yeux de tous, Vanille suivait la petite serveuse, qui longeait un petit sentier en maugréant sur la boue qui tachait ses souliers. Elle marcha près de dix minutes, s’éloignant jusqu’à une espèce de petite ferme qui semblait appartenir à des Alfars, à l’instar du Golven. « Alors ? » demanda-t-elle à un homme sans âge et à la peau argentée. « Aucune nouvelle. De personne. » répondit-il en grinçant un peu des dents. « J’ai envoyé des hommes se renseigner. » - « C’est horrible ! Comment allons-nous faire si nous n’avons plus rien à vendre ? » - « Il nous reste encore le gros. Heureusement qu’il est vieux. » Vanille fronça les sourcils. Elle se glissa en silence auprès des deux Alfars, pour les suivre dans une immense dépendance, où résonnaient des bruits de chaîne et des grondements sourds. Elle finit par apercevoir - enfin ! - la silhouette d’un dragon. Vanille se figea, médusée par ce qu’elle voyait. Elle écarquilla les yeux, tout en plaquant une main sur ses lèvres. Elle avait l’impression que son coeur cherchait à s’en aller, par tous les moyens possibles et imaginables. C’était Imeg. Il était presque cloué sur le sol, des tiges en métal plantées un peu partout dans le corps. L’une de ses ailes était brisé. L’autre gisait à côté de lui, détaché du reste de sa carcasse. Il respirait péniblement, à bout de force. C’était horrible. Et ce n’était pas le pire. Son ventre était presque complètement ouvert, de façon si grotesque et tellement sanguinaire que des morceaux de chair pendouillaient négligemment et qu’on pouvait littéralement entrer dans la bête. Ce que l’homme fit, d’ailleurs, avec un énorme couteau dans la main. Imeg s'époumona, tant il hurla. Quelques instants plus tard, il sortit avec près de deux kilos de viande sanguinolente dans les bras. C’était une boucherie. Dans tous les sens du terme. Vanille scruta la scène sans rien dire, partagée entre une rage sans nom et la douleur des quelques larmes qui ravageaient ses joues. « Chut … » murmura Cole, qui posa doucement ses mains sur les épaules de la jeune femme. « Je sais que tu veux les massacrer. Mais lui ... » Il désigna le vieux dragon. « Il a vraiment besoin de toi. » - « Il n’y a plus rien à faire pour lui. » - « Non. Désolé. » Ils attendirent en silence que la dépendance soit vide, avant de se rendre visible pour s’approcher de la bête. « Salut mon vieil ami. » chuchota Vanille, en tendant la main vers la créature qui souleva une paupière avant de souffler longuement. Comme soulagé de voir un visage amical. « Si … Si on m’avait dit qu’un être vivant serait content de me voir un jour ... » dit-elle, en souriant tristement. « Mon pauvre ... » Elle posa sa tête sur la gueule du dragon. « Je suis tellement désolée. Tellement ... » murmura-t-elle, les yeux fermés. « Je vais tous les massacrer. » Elle ne bougea pas pendant quelques instants, profitant de la présence d’Imeg et apaisant sa douleur. Jusqu’à ce qu’il arrête de respirer. « Eve … » souffla Cole en essayant de retenir sa femme. Mais elle était déjà partie en courant.

Vanille s’était laissée tomber contre un arbre, le temps de reprendre son souffle. Elle regardait les vagues, l’écume. Ils mangeaient des dragons. Ses abrutis bouffaient des grillades de dragons. Encore vivants ! Elle serra les poings, agacée d’avoir dû laisser sa horde à quelques lieues là, afin de leur faire comprendre ce que c’était qu’un juste retour des choses. « Prrr … » Elle baissa les yeux sur la petite boule de poils qui venait de se frotter à ses jambes. Un joli petit chaton au pelage couleur sable et aux grands yeux jaunes. Il portait un petit ruban rose, dans lequel semblait être pris un petit morceau de papier. Un peu curieuse, elle prit le félin dans les bras avant d’ouvrir le petit mot. Elle passa rapidement de la stupéfaction à la satisfaction. « Jun ... » murmura-t-elle, un étrange sourire aux lèvres. « Tes désirs sont des ordres. » continua-t-elle tout aussi bas. Elle contempla la petite lettre, qu’elle fit s’enflammer entre ses mains. « Toi ... » reprit-elle en caressant le chat. « Tu tombes vraiment très bien. » Elle se releva, une expression féroce sur son minois de poupée. Elle fit un petit signe de la main à son époux, qui la surveillait de loin. Il était grand temps de passer aux choses sérieuses. Elle avait pris quelques minutes pour digérer la mort d’Imeg. A présent, il était temps de le venger. Lui, et tous les autres.

« Comme quoi … Tu es plutôt sensible. A certaines causes, en tout cas. » Cole se pencha pour embrasser le front de Vanille, qui esquissa un petit sourire, un peu triste. « Tu en doutais ? » -  « Non. Tu as ta façon de fonctionner et d’envisager les choses. Très personnelle, peu conventionnelle … C’est clair qu’il faut s’accrocher pour te comprendre … Mais le jeu en vaut la chandelle ! » Elle eut un petit rire. Son mari était adorable de chercher à lui changer les idées. Elle effleura ses lèvres, du bout des siennes.  « Merci d’être là pour moi. » -  « Toujours. » Il marqua une pause.  « Suis-je enfin pardonné ? » Elle le gratifia d’une pichenette sur le nez.  « Tu ne le seras jamais. » -  «  Pauvre de moi ! Est-ce que tu veux un peu de gâteau ? » -  « Oui, s’il te plait. » Ils étaient retournés au Golven. Tout était très calme, à présent. « Est-ce que tu as trouvé un prénom à cette charmante boule de poils ? » s’enquit-il, après avoir avalé une gorgée de vin. « Hum … J’ai quelques idées. » -  « Jun te fait toujours de très beaux cadeaux. » Cette fois-ci, elle fit un grand sourire. « Il sait comment obtenir ce qu’il veut de moi. » -  « Un Kraken … Comme si les Terres du Yin et du Yang n’étaient pas assez en danger avec Gribouille ! » -  « Une femelle, qui plus est. Tu imagines, s’ils nous font des bébés ? » -  « Je ne préfère pas … Je risque d’en faire des cauchemars ! » -  « Fort à propos, selon les volontés de Jun. » -  « Certes. » Un miaulement finit par briser la petite discussion du couple.  « Pourquoi toujours des chats ? » Elle haussa les épaules. « Viens ma Fripouille. » -  « Fripouille ? Décidément, les terreurs des océans ont des noms à la hauteur de leur réputation. » -  « Si tu n’es pas content, tu peux aller dormir sur le canapé ce soir. » -  « Très bon choix. J’approuve. Jolie Fripouille. » -  « C’est bien ce qu’il me semblait. » Vanille glissa les doigts dans la fourrure du Kraken, qui ronronna de satisfaction. Elle était poisseuse et collante, entièrement recouverte de sang, des morceaux de chair coincés entre les dents. « Alors ? Elle avait quel gout la vieille Marie-Antoinette ? Pas trop dure à croquer ? Non … Ma Fripouille, c’est la plus forte. Elle en a fait qu’une bouchée. » Malheureusement pour elle, ce n’était qu’une image. Le monstre avait pris tout son temps. Vanille voulait que l’agonie de tous soit très lente. Très très - très très - lente.  « Mieux que le gros Philibert hum ? Trop de gras celui là. » Le Golven était jonché de cadavres en piteux état. Les murs étaient couverts de sang. Il y avait de tout et de n’importe quoi, partout. Un vrai carnage. Au beau milieu de ce massacre, le couple dînait tranquillement. « Pardon ? » dit-elle avec un grand sourire, en enlevant le bâillon à un type, presque saucissonné à ses pieds. Il baignait dans son sang, le ventre déchiqueté.  « Vous êtes complètement fous ! Qu’est-ce que ça peut vous faire, hein ? Ce sont des animaux ! Ce n’est que de la viande !  » -  « Hum … J’adorerai débattre avec vous des différences idéologiques entre deux nations et du fossé des conceptions mais … je suis assez d’accord avec vous. D’ailleurs, vous aussi, vous n’êtes que de la viande. Bon appétit, Fripouille. » Elle remit le foulard en place.  « Ce que tu peux être garce, quand tu veux. » -  « Et encore … Jarod arrive. Je l’ai prévenu. Dans les moindres détails. Nous allons ravager cette partie de la forêt. »

Fripouille creusait littéralement dans le cadavre - encore chaud et frétillant mais plus tellement fringant - du maître des lieux. Elle se faisait une petite place dans ses entrailles, pour sortir sa petite tête couverte de sang entre deux côtes ou dans sa gorge. Elle adorait déchirer la peau. Un vrai petit monstre. Elle avait pris tout son temps, pour massacrer un à un les individus présents. Elle avait essuyé quelques mauvais coups, c’est vrai, mais même les plus virulents ne venaient pas à bout de ses moustaches. « Vraiment increvable, cette bestiole. » - « J’ai hâte de voir sa véritable forme. Allons nager un peu, Cole. » - « Avec plaisir. Je suppose. » Elle surjouait un peu l’enthousiasme. Elle pensait encore à Imeg. Elle se promit de baptiser son prochain dragon en son honneur.  

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