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 [XII] - Gestion et organisation II | Solo

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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 06 Juil 2019, 06:51




Gestion et organisation 2

# Changement



Catégorie de quête : XII. Organisation
Partenaire : Me, myself and I ♪
Intrigue/Objectif : Prenant place peu après le RP de Gestion et organisation, la Compagnie emploie finalement ses efforts dans la composition des différents groupes qui mèneront les explorations pour trouver la nouvelle terre angélique.


« Bien! Maintenant que vous êtes tous là, nous pouvons commencer. »

Assis autour d’une table, les Fantassins de notre Troupe fixaient attentivement le capitaine. Tout récemment, une annonce officielle avait été lancée à l’attention de tous les membres de la Compagnie de Yüerell : chaque soldat devait retrouver son capitaine dans les plus brefs délais. En effet, malgré le semblant d’urgence de la nouvelle, cela prit tout de même presque quatre jours pour que l’annonce fasse le tour des unités afin que chaque milicien rejoigne ses équipiers de peloton et c’est pourquoi, à l’heure que ces lignes s’écrivent, l’ensemble des soldats de Yüerell se trouvaient désormais en compagnie de leur capitaine, en petits groupes reclus. Chacun des officiers avait eu le mandat de présenter l’annonce à leurs hommes afin d’établir un récapitulatif des effectifs pour chacun des groupes qui seront prochainement déployés pour les expéditions. Les Consuls et les différents officiers de la milice attendaient ces résultats avec impatience afin de passer à la prochaine étape de l’organisation.

« Comme vous avez dû l’entendre, j’ai eu une longue réunion avec les autres capitaines ainsi que les officiers supérieurs à propos des explorations et des groupes que nous pensons constituer pour le voyage. »

Debout à l’autre bout de la table, notre capitaine jugeait chacun de nos faciès très attentivement, comme pour s’assurer d’avoir l’entièreté de notre attention.

« Commençons par le commencement, décréta-t-il finalement, attendant de nous que nous mémorisions l’ensemble des informations qu’il s’apprêtait à nous communiquer. À la lumière de plusieurs rapports envoyés par nos Patrouilleurs partis en reconnaissance, qui ont investigués et analysés les différents lieux potentiels et favorables à l’implantation de notre colonie, nous avons conclus que nous allons séparer nos forces afin d’explorer trois territoires. »

Déroulant deux parchemins sur la table, le capitaine Endeover nous incita à nous rapprocher pour avoir un meilleur aperçu des cartes qu’il s’apprêtait à nous présenter. Comme un seul homme, nous tendîmes nos cous vers l’avant, constatant qu’il s’agissait, respectivement, des cartes géographique et maritime de régions situés au cœur de la Mer de la Méduse. Une terre, en particulier, attira notre attention en raison d’un grand cercle qui le marquait et le distinguait du reste des territoires présents sur la carte.

« Voici les terres de Faraael où il est possible de retrouver les Gorges Dorh », introduis l’Immaculé en posant son index au centre des terres.

[XII] - Gestion et organisation II | Solo Gorges10


« Selon les éclaireurs, le territoire posséderait une superficie allant de quatre milles à cinq milles kilomètres carrés.

- C’est une bonne étendue… S’impressionna Faith de sa délicate voix avant que le capitaine Endeover porte son regard sur elle, esquissant un sourire.

- Effectivement, et il semblerait que le diaporama soit particulièrement magnifique : des lacs à profusion, qui reposent au fond des canyons, ainsi que d’impressionnantes gorges formées dans la roche sédimentaire. »

Cette fois-ci, le capitaine mis de l’avant la seconde carte, une carte géographique qui avait été dessiné le plus précisément possible par les cartographes de la Compagnie, lors de leurs propres expéditions, en collaboration avec le groupe de reconnaissance.

« Comme vous pouvez le voir, le relief paraît accidenté sur ce flanc, mais de l’autre côté de cette gorge, le versant est beaucoup moins à pic et la végétation y fleuri également plus abondamment. »

En effet, il nous était possible de distinguer, grâce aux coups de crayon travaillés des experts, les différents profils géographiques du territoire, parvenant à localiser les zones plus dangereuses et de supposer les terres qui, elles, semblaient avoir été bénies par le toucher de Phoebe. Rapidement, le capitaine nous renseigna également sur les principales espèces de la faune et de la flore qui avaient investies les lieux et nous indiqua les endroits qui, selon l’opinion avisé des éclaireurs, seraient des zones idéales pour l’agriculture, l’implantation d’une ville et, bien évidemment, vis-à-vis le potentiel de protection.

« La principale qualité des Gorges Dorh repose sur son important réseau souterrain », nous apprit le capitaine en pointant du doigt l’une des faces qu’il nous était possible de distinguer depuis la carte.

Les canyons présentaient d’innombrables crevasses à leur surface et l’un des cartographes avait laissé une note comme quoi il était évident que des passages avaient été creusés dans la roche, ces derniers s’enfonçant à des profondeurs qu’il n’avait malheureusement pas pu estimer en raison des risques. L’action de l’érosion, effectuée par les cours d’eau et les précipitations de la région, au fil des siècles, était également la principale hypothèse qui pouvait expliquer la formation de ces creux.

« De ce fait, les Consuls et le reste des officiers supérieurs ont cru qu’il pourrait être intéressant de profiter de ce réseau et de former une civilisation en fonction de ces grottes afin de bénéficier d’une meilleure défense, c’est bien ça? Avança Hiddleston.

- C’est exact. Nous aimerions exploiter cet environnement, en apprendre davantage sur la configuration de ces souterrains et, ainsi, être en mesure de les utiliser à notre avantage pour des fins militaires, dans l’éventualité d’une attaque, commença le capitaine en nous adressant, tour à tour, une œillade en coin. Outre son réseau souterrain, les Gorges Dorh présentent une flore riche ainsi que plusieurs centaines d’hectares de terres fertiles que l’on pourrait utiliser pour l’agriculture. Cependant, nous aurons beaucoup de chemin à faire avant de pouvoir s’installer là-bas, notamment en raison de la faune. À la suite de leurs expéditions, les éclaireurs ont constaté qu’il y avait de nombreux animaux sauvages, agressifs et territoriaux, et la majorité sont des bêtes aux dimensions impressionnantes, nous apprit le capitaine en collant ses pouces et ses index ensemble. Imaginez-vous qu’il s’agisse d’une souris, nous dit-il avant d’écarter ses doigts à près de trente centimètres les uns des autres. Et ceci est la taille des souris des Gorges Dorh. »

À ce constat, nous fronçâmes les sourcils, intrigués.

« Économiquement parlant, il s’agit également d’une région à l’intérieur des terres et nous serions assez loin de la mer pour favoriser le commerce : nous serons coupés de tout en raison de notre localisation, tant et aussi longtemps que nous ne construirons pas de voies praticables pour les déplacements, indiqua Hayden, nous faisant bien comprendre que le territoire n’avait pas que des qualités : il était impossible de trouver une terre dénuée de toutes hostilités, dangers et difficultés, après tout. Également, le nombre particulièrement important d’escarpements et le relief pourraient aussi nuire à l’implantation d’une civilisation vivable, mais les éclaireurs nous ont affirmé qu’il serait possible, avec les bons outils et les bonnes personnes, de façonner le territoire selon notre désir sans trop le détériorer. »

Le capitaine conclue son monologue en roulant les parchemins : les Gorges Dorh des terres de Faraael semblaient être un lieu prometteur, extrêmement intéressant aussi et, comme de fait, je ne pouvais qu’être curieux de la suite des choses, notamment en constatant qu’Endeover sortait de nouvelles cartes qu’il se permit d’étendre sur la table. Ainsi, pendant près d’une heure, le capitaine nous renseigna sur les deux autres territoires qui avaient été sélectionnés par les officiers en accord avec les rapports des éclaireurs.

De fait, le second territoire se trouvait dans la région de la Mer de Cristal.

[XII] - Gestion et organisation II | Solo Terre_10


Baptisé « terres d’Iyora » par les Patrouilleurs, il s’agissait d’une zone montueuse encadrée, du côté nord, par une chaîne de montagnes et de monts s’étendant sur plusieurs kilomètres. Sillonnant le bassin versant de cet espace vallonné, ces montagnes ne possédaient en rien les hauteurs inégalées et impressionnantes d’autres monts, mais n’avaient également rien à leur envier; pour ne citer que leur pente escarpée et extrêmement dangereuse pour l’amateur et les moins avisés. Nos supérieurs songeaient à poser les fondations de leur nouvelle civilisation sur le flanc sud du pic le plus élevé de la chaîne de montagnes, un escarpement qui aurait pu sembler austère en raison de ses pentes abruptes et de son pic enneigé, s’il n’y avait pas eu une richesse floristique aussi grande en basse altitude. En effet, selon les rapports, de nombreux cours d’eau s’entrelaceraient à travers le diaporama, prenant passage entre les inégalités du relief, à la manière d’un réseau tentaculaire hydrique qui aurait investi et régulerait intégralement l’écologie alpine de la région, développant des habitats favorables à l’éclosion d’une végétation florissante et à l’établissement d’espèces fauniques tout aussi variées.

« La proximité à l’eau qu’offre ce territoire est non négligeable : cela pourrait nous créer des corridors qui nous permettraient de rejoindre le niveau de la mer, un peu plus en contrebas, depuis le fleuve qui se trouve à l’ouest, précisa le capitaine. Puis, comme les Gorges Dorh, une importance superficie de terre fertile pourrait être utilisée à des fins agricoles. Cependant, encore une fois, il s’agit d’une terre inconnue et la jungle, qui se développe du côté est du territoire, nous est encore bien mystérieuse : les éclaireurs l’ont quelques fois explorés, mais n’ont jamais eu le courage de s’enfoncer davantage à l’intérieur de celle-ci : ils se sentaient étrangement surveillés et ont préféré attendre que nous nous déployions en plus grand nombre pour investiguer les lieux. »

Au moins, nous étions conscients de la menace qui semblait se cacher derrière le couvert de ces arbres. J’acquiesçais d’un hochement de la tête, perdant mon regard sur les mouvements de mains de mon capitaine, qui réorganisait les cartes afin de nous présenter les plans du troisième et dernier territoire.

[XII] - Gestion et organisation II | Solo Terre_11


Les terres d’Ormihor, comme l’avait appelé les Patrouilleurs, se situaient, quant à elles, en plein cœur de l’Océan. Île qui s’étendait sur près de cinq cents kilomètres carrés, cette dernière était, encore une fois, cernée par les montagnes et les élévations abruptes. Entourée par de vastes plaines verdoyantes, où le couvert forestier atteignait avec peine les cinq mètres de haut, la ceinture de montagnes cachait en son sein un précipice aussi profond que large, déversant tout le soûl des rivières qui en sillonnaient sa surface dans le cratère en contrebas. L’accumulation des eaux avait ainsi permit la formation d’un imposant lac où une multitude d’espèces aquatiques se développaient en d’innombrables bancs de poissons. Dans ce creux à ciel-ouvert, bien plus bas des altitudes impressionnantes des montagnes en amont, la végétation y était plus luxuriante et vivace, pleine d’arbres et d’arbustes fruitiers qui prenaient racine sur une presqu’île rattachée au reste de la terre.

« Cependant, on peut oublier l’agriculture de masse dans cette région : le sol alpin n’est en rien favorable à cette pratique, à l'exception, peut-être, des plaines qui encadrent la ceinture de montagnes », nous informa le capitaine Endeover.

À cette mention, certains plissèrent les yeux et d’autres restèrent silencieux, se demandant ce que trouvait les officiers de « viable » dans ce genre de territoire s’il ne nous était même pas possible de développer une quelconque agriculture. Le capitaine, de son côté, ne justifia pas le choix de nos supérieurs, portant tout simplement son regard sur les cartes, ravi.


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Isiode et Isley
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Isiode et Isley
Sam 06 Juil 2019, 07:01

« Où seras-tu déployé? »

Conservant ma position assise, je levais lentement mon visage en direction de mon frère, qui venait de pénétrer dans notre chambre tout en délaissant ses bottes aux pieds de sa couche.

« Sur les terres d’Ormihor », lui appris-je en relâchant un soupir.

Je me laissais tomber sur le dos, rebondissant contre la surface moelleuse du matelas de mon lit avant de fixer le plafond au-dessus de ma tête. Je restais ainsi un long moment, méditant, écoutant d’une oreille distraite les va-et-vient de mon frère, dans la chambre, alors que ce dernier se changeait.

« Et toi?

- Je pars avec le détachement qui explorera les Gorges Dorh.

- Aaah! Tu seras avec le capitaine et Travis. »

Il acquiesça d’un hochement de la tête, relâchant un simple « Hum, hum » pour me confirmer la chose. Une fois de plus, le silence s’écrasa dans la pièce. Nous étions tous deux plongés dans nos pensées, et si celles de mon jumeau me paraissaient plus ou moins claires – il devait songer à Araya, à son insupportable dilemme quant à savoir s’il devait tout quitter maintenant, alors qu’il en était encore temps, ou continuer de supporter la Compagnie dans son projet d’expédition – les miennes étaient remplies de schémas, de cartes et de mots qui s’entremêlaient les uns par-dessus les autres dans un brouillon indescriptible et cauchemardesque. Les propos du capitaine revenaient sans cesse dans mon esprit tandis que les plans des différentes zones que nous nous devrons d’explorer se superposaient. Les terres de Faraael et les Gorges Dorh; les terres d’Iyora et celles d’Orhmior : lesquelles accueilleraient notre nation? Lesquelles deviendront notre future maison? Perdant patience à tourner et retourner ce genre de pensées, je finis par me redresser, scrutant mon frère avec attention.

« Quelque chose ne va pas, Isiode? Tu me regardes comme un chien irrité…

- Je me demandais… »

Inconsciemment, c’était comme si je m’étais moi-même noué la gorge pour stopper le flot de propos qui souhaitait s’échapper de ma bouche. Cependant, après une pause qui parut durer une éternité, je finis par réitérer mes paroles, allant, cette fois, jusqu’au bout de ma réflexion.

« Je me demandais simplement si tout va bien se passer. Si nous avons bien fait de nous préparer de la sorte. Si nous avons… »

Une fois de plus, je m’arrêtais. Et si nous avions mal calculé notre logistique? Et si nous finissions par être découvert? Et si tout ce que nous accomplissions maintenant nous apportait uniquement plus de désespoir? Je savais parfaitement que nous ne pouvions construire quoi que ce soit en mâchant et remâchant des « si » à la volée, comme pour s’empêcher d’avancer, comme pour se donner des excuses derrière lesquelles nous pouvions simplement nous cacher, mais en même temps, je ne pouvais que redouter ces potentielles réalités. Parce que j’avais l’impression que tout ceci n’était qu’un beau et terrible rêve. Après tout ce que nous avions vécu, je trouvais cela difficile à croire qu’à présent, tout semblait progresser rondement, sans difficulté apparente. Tout se concrétisait – enfin – et si j’avais dû me montrer plus enthousiasme aux vues de tout ce que nous accomplissions aujourd’hui, une boule, pourtant, m’écrasait l’estomac, une nervosité que je n’arrivais pas à m’expliquer quand bien même j’appréciais et adhérais complètement aux initiatives de la couronne et de son dignitaire pour faire avancer notre peuple vers d’autres horizons.

Percevant mon émotion, Isley finit par se rapprocher de ma position, posant l’une de ses mains sur mon épaule. Machinalement, je relevais la tête dans sa direction, l’éclat d’inquiétude au fond de ses yeux m’agrippant avec violence. J’abaissais alors mon visage cachant mon trouble derrière un vague geste du bras que j’exécutais pour le forcer à retirer sa poigne.

« D-Désolé… Mais ce n’est pas toi d’être aussi… »

À ces propos, un rictus s’arracha de ma commissure et avant même de nous laisser entendre le reste de sa phrase, je lui coupais la parole en m’élançant dans une vague excuse portée par un rapide débit :

« Effectivement… Je dois être un peu fatigué. Ça a été une longue journée. »

Mon frère se tut, m’examinant du regard. Au silence qui me fut renvoyé, je finis par me retourner pour dévisager Isley qui, debout, arborait une drôle d’expression mêlant l’incertitude et l’inquiétude.

« Oui. Après tout, nous venons à peine de terminer notre inventaire, en plus », laissa-t-il finalement tomber, comme pour se raviser de dire autre chose, croyant certainement que je détournerais de nouveau la conversation pour ne pas parler plus que nécessaire de ce qui me tracassait, et il aurait eu raison.

Car je ne pouvais pas me montrer faible alors que j’avais placé toutes mes convictions et toute mon énergie dans ce projet. Je ne pouvais pas – pas aux yeux de tous – montrer des signes d’hésitation et d’anxiété. Je me devais de poursuivre cette aventure jusqu’au bout. Parce qu’elle était la représentation de tous nos espoirs; je ne pouvais décemment douter de ces derniers maintenant. Je ne pouvais tout simplement pas… Et c’est pourquoi je conservais mon visage dans le creux de ma main, alimentant le silence qui avait suivi l’intervention de mon frère.

De son côté, Isley réfléchissait, se demandait et se tracassait. Toutes à la fois, ces vagues de sentiment le submergeaient tandis qu’il me scrutait du haut de son mètre quatre-vingt-six. Il désirait m’aider, au plus profond de lui, c’est tout ce à quoi il aspirait au moment précis, mais en voyant l’entêtement avec lequel je m’obstinais à garder le silence, mon jumeau fini par abdiquer, me tournant le dos pour se diriger vers sa propre couche. Il savait parfaitement que le poids que je soulevais était bien plus grand que ce que je pouvais – et devais – lever, mais à toutes les fois qu’il avançait l’une de ses mains pour m’aider à dégager mes épaules de ces fardeaux, je refusais son aide en prétextant que tout allait bien, car tout devait bien aller. Autrement, je pense que je m’effondrais sous cette accumulation de fausses responsabilités.

« J’ai été surpris, commença Isley en essayant de changer de terrain de conversation, que tu ais finis par choisir l’unité tactique plutôt que celle de protection.

- Ce n’est pas si surprenant que cela, admis-je après un court moment de silence durant lequel je détachais finalement ma main de mon visage, intérieurement ravi qu’Isley ne veuille s’avancer davantage sur le précédent sujet. Depuis le début, j’ai une préférence pour cette unité afin d’avoir un aperçu et une idée de la logistique et de la stratégie de nos supérieurs.

- Je croyais que tu aimais être dans le feu de l’action.

- Mais j’aime aussi savoir ce qui se trame dans l’ombre. Ne serait-ce que pour vous fournir le meilleur des supports une fois sur le terrain. »

Parce que la défaite ne nous était pas permise, pas alors que nous y mettions autant d’efforts et d’énergie à chaque jour depuis le commencement de notre collaboration avec le dignitaire de la Reine. C’est pourquoi, sous les conseils avisés de l’Archange Ivanhnoé, les principaux acteurs des explorations avaient cru bon de séparer, en quatre unités interreliées, chacun des trois détachements d’expédition. Chacune de ces unités avait une fonction précise, mais chacune d’entre elles nécessitait la participation et le soutien des autres pour consolider, de manière optimale, l’activité de tous les membres du détachement. Ainsi, il était possible de décrire, respectivement, chaque unité de la manière suivante :

La première unité, grossièrement appelée l’Unité scientifique, s’occuperait principalement d’évaluer et d’examiner l’écologie de chacun des environnements que nous explorerions. Étant donné la biologie dissemblable des trois territoires en matière de faune et de flore, en plus d’un climat qui nous était encore bien étranger, il semblerait qu’une sélection particulièrement stricte a été réalisée afin de pouvoir s’assurer de l’efficacité de chaque scientifique dans son domaine de prédilection. Par exemple, les principaux experts en biologie marine et aquatique interviendraient surtout sur les terres d’Ormihor, où d’importantes populations aquatiques avaient été aperçues au courant des précédentes sorties de reconnaissance. Au contraire, ce seront des spéléologues – du moins, de passion ou d’activité, plus que de métier, il semblerait – qui seront envoyés aux Gorges Dorh afin d’explorer et de cartographier plus en détails le fameux réseau souterrain de la région.

Le second groupuscule – l’Unité médicale – quant à lui, rassemblerait tous les médecins et soignants de métier afin de maintenir la bonne santé des groupes et fournir, au reste des unités des détachements, les produits et les soins qu’ils leur seront nécessaires en matière de besoins médicaux. Il avait également été décidé que l’unité s’occuperait des stocks de nourriture afin d’en assurer le suivi quotidien.

En parallèle, l’Unité de défense avait pour devoir de protéger les autres unités grâce, notamment, aux habiletés martiales et à la maîtrise des armes de ses représentants. En nous proposant une collaboration, l’Archange Ivanhnoé avait désiré, dès le début, que l’intégration des miliciens de la Compagnie de Yüerell se fasse par le biais de cette unité qui, à bien des égards, se trouvait être l’un des groupes – si ce n’était pas le groupe – pivot de cette entreprise. En effet, leur devoir était grand, puisqu’ils représenteraient le premier mur de défense et de garde de tous les membres participant aux expéditions. De plus, ils s’occuperaient de la transmission et du relais d’informations pour permettre à la dernière unité, l’Unité tactique, d’élaborer ses plans et ses différents déploiements selon ce qui leur étaient rapportés.

Cette dernière unité serait la moins mobile de toutes, puisque ses activités se feraient principalement au campement général du détachement, le point central des opérations. Sur ses épaules reposaient le suivi des allés et venus de toutes les personnes du détachement en plus de la gestion des explorations afin de réduire, au maximum, les risques et dangers liés aux sorties vers ces inconnus qui nous tardaient d’investiguer, mais qui cachaient encore en leur sein bien des secrets dont la portée nous était tout aussi étrangère.

« Dans moins de trois mois, c’est ça?

- Dans moins de trois mois, me confirma mon frère en hochant de la tête, un vague sourire aux lèvres avant de se laisser tomber de tout son long sur son lit. C’est tellement impressionnant, tout de même.

- Quoi donc?

- Tout ça. La gestion de l’Olori Ivanhnoé, l’effervescence qui prend l’ensemble des miliciens pour ce projet… »

Isley se tourna dans son lit pour me fixer de l’autre côté de la pièce.

« Tu n’as pas l’impression que nous nous rapprochons véritablement du renouveau auquel nous aspirons? »

Je pris le temps de réfléchir quelques secondes, considérant qu’à l’heure actuelle, il est vrai que ce projet nous donnait des ailes, nous faisait croire que nous participions à plus grand que nous étions réellement, et ce sentiment était tout à fait grisant; je le ressentais également. Pourtant, j’avais conscience qu’à un moment ou à un autre, la réalité nous rattraperait et nous brûlerait les ailes à l’instant où nous nous sentirions suffisamment confiants pour nous rapprocher du Soleil. Pourtant, je me réservais ces inquiétudes, gratifiant mon jumeau d’un éclatant sourire.

« Oui, c’est ce que je crois aussi »

Après tout, l’une de mes prochaines fonctions sera de m’assurer qu’aucun homme ne connaisse une triste fin durant ce voyage.


1 873 mots | Post II


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