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 Le monde tourne, c'est tout | Za & co

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 3843
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Ven 11 Mai 2018, 15:20


Je te le promets. Plus il y songeait, plus il se demandait ce qu'il lui avait pris, de souffler ces quatre mots au creux de son oreiller. Il n'y avait pas à promettre de réfléchir à un éventuel départ, puisqu'il ne partirait pas. C'était Laëth, qui devait réfléchir au fait - ce ne pouvait pas être une simple possibilité - de rester. Ils étaient ici chez eux. Ils avaient tout ce qu'il leur fallait. Un toit, une famille, quelques amis, un travail. Le bonheur à portée de main. Pourquoi devait-elle toujours rêver de nouveaux horizons ? Pourquoi projetait-elle inlassablement sa félicité vers un ailleurs et un futur lointains ? Priam savait se contenter du peu de choses qu'il avait à disposition. Il avait conscience que sa vie, ici, à Bouton d'Or, n'était pas parfaite. Elle avait quelques défauts, quelques défaillances inévitables, des imperfections qui faisaient d'elle tout ce qu'on lui demandait d'être : une vie.  Il en avait conscience ; cependant, il s'en contentait. Partir lui paraissait être une idée saugrenue. Il y avait autre chose, aussi, quelque chose qu'il refusait de s'avouer : une peur de l'inconnu qui le tétanisait. Si quelqu'un osait mettre le doigt dessus, il bafouillait, protestait vainement, s'embrouillait dans ses explications, se renfermait derrière un visage bougon, grognait seul dans son coin. Ce n'est pas de la peur, mais de la raison, se répétait-il avec vigueur. Pourquoi tout quitter pour rejoindre des inconnus et défendre leur cause ? Pourquoi risquer sa vie, sous prétexte qu'ils avaient quelques caractéristiques communes, comme cette grande paire d'ailes blanches fixée dans le dos ? Merci bien, il se contentait parfaitement de son petit confort dans les champs d'or connus par cœur. Les Terres de Lumnaar’Yuvon était son foyer ; ses frontières, les remparts qui le protégeaient d'un extérieur hostile.

Là où le soleil ne se meurt pas, est-ce qu'il y a des étoiles ? se questionnait Laëth. Est-ce que cela existait, un soleil éternel, qui n'était ni dévoré par la nuit ni éclipsé par la lune ? Aurait-elle l'occasion, un jour, de contempler un tel spectacle ? Elle avait trop respiré l'odeur des vieux contes. L'idée que d'extravagantes folies pussent être réelles lui montait à la tête, et elle inventait ce que n'importe qui autour d'elle aurait traité d'ineptie. Sa curiosité tenaillante la frustrait. Elle ne trouvait pas les réponses. Elle se sentait terriblement limitée - elle était limitée. Elle voulait découvrir. Parcourir ! Aider, aussi. Il y avait longtemps qu'elle ne se sentait plus à sa place, ici. Les spirales de son esprit avaient fini par la convaincre qu'elle appartenait à un ailleurs et un futur différents. Alors, elle regardait en l'air. Elle se crevait les yeux à scruter le ciel, cette immense étendue capricieuse qui voyait tout. Parfois, elle rêvait qu'elle suivait la course des nuages, qui glissaient sur la toile bleue, soufflés par le vent. Comment pouvait-il ne pas comprendre ? Comment pouvait-il n'avoir jamais éprouvé un tel sentiment ? Comment pouvait-il se complaire ici, dans la poussière et les graminées ? Comment le pouvait-il, tandis qu'il savait parfaitement que les Anges, ce peuple auquel il ne pouvait nier appartenir, avaient besoin de toute l'aide du monde pour subsister ? Ce n'était pas en restant là, bras croisés, qu'il allait pouvoir y changer quelque chose. Comment pouvait-il se montrer si indifférent quand elle sentait son cœur se serrer à cette pensée ? Elle avait presque envie de prendre un marteau pour taper sur son crâne jusqu'à ce qu'il revînt à la raison. Malheureusement, elle doutait qu'en faire de la bouillie eût été une solution. Elle se contentait donc de lui lancer des œillades éloquentes.

Priam aimait sa sœur. Ce n'était pas contestable. Pourtant, ces derniers temps, il avait tendance à l'éviter. Chacune de leurs conversations s'était terminée par un regard appuyé ou un sous-entendu trop clair pour ce qu'il devait être. Évidemment, il n'était pas en reste, mais la situation commençait à lui peser. Aussi, il s'était rapidement faufilé hors de la maison, à la fin du repas. Il avait du travail ; il restait encore beaucoup de blé à faucher avant le soir. Saisissant une faucille au passage, il se rendit jusqu'au champ qu'il avait quitté en début d'après-midi. Il n'était pas assez adroit pour manier une faux : la dernière fois, il avait manqué de se trancher le pied, et le mollet de son père par la même occasion. La frayeur passée, il en avait conclu qu'il manquait d'entraînement et de dextérité. Cela viendrait, assurément. Il lui fallait juste travailler dur. Perdu dans des considérations techniques, il n'aperçut la chevelure blonde de Za qu'au dernier moment. Il s'arrêta juste à temps et lâcha, presque surpris : « Salut, Za. » Il avait l'habitude de s'occuper des champs à ses côtés depuis... depuis longtemps - sur ce coup, la notion du temps lui échappait. « Ça va ? » s'enquit-il tandis qu'il s'inclinait pour commencer à faucher. « Ça s'est bien passé, le trajet jusqu'à la ferme du vieux Oazd, l'autre jour ? » La route était caillouteuse. Les charrues rebondissaient sur les bosses et tombaient dans les creux, ce qui lui avait toujours provoqué de terribles bleus dans le bas du dos et au fessier. Ceci dit, l'arrivée près de la bâtisse, entourée de prés peuplés de bicornes, n'arrangeait guère les choses, puisqu'en général, les oies - ces idiotes de gardiennes - criaillaient sur les visiteurs - lorsqu'il était enfant, l'une d'elles lui avait pincé le mollet, et depuis, il éprouvait pour elles autant une peur bleue qu'une répulsion féroce. Quant à Oazd, il avait l'habitude de lui asséner une tape amicale qui le faisait chanceler. Dans ses bons jours.
999 mots

  1. « Le monde tourne, c'est tout. On peut s'accrocher et tourner avec, ou se lever pour protester et se faire éjecter. » - Stephen King, La Ligne verte




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Dim 20 Mai 2018, 20:52

« Je n’en sais pas plus, Za… ». Paaz sourit d’un air fébrile. Elle avait toujours la même expression lorsque Za l’interrogeait sur son passé. Si la Réprouvée était amnésique uniquement sur certains points, l’Ange ne se rappelait d’aucun événement de son existence. Le flou le plus total régnait en son esprit, si bien que Za désespérait. L’Impératrice des Deux Rives lui avait demandé de veiller sur la blonde et de l’avertir dès qu’elle retrouverait un semblant de souvenirs. Pourtant, ceux-ci ne semblaient pas vouloir faire leur entrée dans la mémoire de la jeune femme. Comme si Nir avait pressenti la réaction future de la guerrière, il se mit à pleurer, quémandant l’attention de Paaz qui ne put voir Za lever les yeux au ciel. Ça l’agaçait d’avoir à s’entretenir avec l’Ange presque tous les jours, pour aucun résultat qui plus est. « Pfff. » fit-elle, ses yeux courant sur la silhouette de son hôte. Elle était petite et frêle. La Réprouvée n’avait pas énormément de muscles non plus mais les choses n’étaient pas comparables. Elle pouvait se tenir debout et prendre une arme dans sa main. Tout ce que savait faire Paaz était de se déplacer de sa chaise à un point x de la pièce. Elle était certaine qu’elle ne tiendrait jamais sur un champ de bataille. Elle semblait faite de porcelaine et la voir travailler aux champs frôlait le ridicule. « Et lui ? Il va bien ? ». À un moment, il valait mieux changer de sujet. « Oui. Il se développe petit à petit. Il a eu de la fièvre la nuit dernière mais elle semble être tombée. Il sera un guerrier redoutable, j'en suis certaine. ». Il fallait bien que quelqu’un ici le soit. Elle ne savait pas pourquoi mais Za voyait mal cette femme en bonne mère de famille. En fait, si, elle comprenait les fondements de cette impression qui l’enserrait : Paaz était le portrait craché de la mère d’Erza, celle-là même que les Réprouvés vénéraient telle une Zaahin. Elle portait d’ailleurs un bout du prénom de celle-ci : Paaz Kiin'Din, une Zaahin priée avant les combats. À regarder l’Ange, elle n’avait rien de l’héroïne citée. « Ouais. Pour l’instant il semble surtout être fait pour être bruyant. ». La femme eut une moue surprise avant de sourire, bien plus patiente que la Réprouvée. « Allez, j’y vais. J’ai du travail. Je reviendrais peut-être demain. ». « D’accord mais je ne pense pas qu’il y aura du nouveau. ». Elle marqua un temps d’arrêt, comme si elle hésitait à lui confier la suite. « Tu sais Za… Tu n’es pas obligée de venir tous les jours. Je m’en sors très bien. ». « Sans doute mais c’est pas moi qui décide. » fit-elle en sortant, lui lançant un signe de la main pour seul au revoir.

Za commença sa journée de travail d’humeur assez bougon. Voir Paaz lui hérissait toujours le poil pour une raison inconnue. L’Ange lui rappelait qu’elle-même ressemblait à Erza et qu’elle en était, pour ainsi dire, une copie. La faiblesse qui était sienne rendait néanmoins leur similitude plutôt invisible aux yeux des autres. Elle se demandait quand est-ce qu’elle pourrait devenir forte, combattre vraiment sans manquer de se tordre le poignet dans un faux mouvement. C’était arrivé quelques lunes auparavant et sa colère l’avait suivi pendant plusieurs jours, le temps qu’elle puisse de nouveau se servir de son membre. Aussi, faucher lui fit du bien, malgré la douleur qui s’éveilla assez vite au niveau de ses articulations. Elle devait se renforcer coûte que coûte si elle voulait avoir un véritable poids dans la communauté des Réprouvés. Être utile à sa race, voilà ce qui lui ferait plaisir, au lieu de jouer les gardiennes d’Ange. Perdue dans ses pensées, elle n’entendit même pas Priam s’approcher d’elle. « Salut. » marmonna-t-elle après que la surprise se fut éloignée. Elle avait quitté un Ange pour en retrouver un ; belle ironie. Quoi que, celui-ci était bien plus intéressant que la blonde. Au moins, il travaillait, lui. Fixant le brun d’un air songeur, elle devait avouer s’être habituée à lui, aussi parce qu’il était né ici bien avant qu’elle n’arrive et qu’il l’avait aidée d’une certaine manière. Au début, elle avait connu une grande détresse, détresse qui avait d’ailleurs fait ressortir son côté démoniaque la plupart du temps. Elle détestait se sentir dépassée par les événements et le calme ne l’avait étreinte que depuis peu. Enfin… tout était relatif. Cela dit, côtoyer l’Ange s’était avéré bénéfique, comme si le bien qui l’entourait avait le don de l’apaiser. En attendant, elle n’était pas dans sa phase la plus sympathique. Elle allait devoir faire un effort. C’est ce qu’elle se dit jusqu’à ce qu’il lui demande si ça allait et qu’il lui parle de la ferme maudite. « Ouais je me suis fait niquer par une oie. J’ai encore un bleu à cause de cette pute. ». Elle lui aurait bien tordu le cou si elle n’avait pas eu peur de se retrouver confrontée à son propriétaire. Et puis, à Bouton d’Or, tuer les animaux des fermiers n’était pas autorisé. Elle risquait de se faire couper un doigt, ou même carrément la main. « Puis ça me soûle là ! Je dois veiller sur l’autre Ange amnésique. Tous les jours j’y vais et tous les jours elle ne se rappelle toujours pas. ». Elle soupira bruyamment et lança sa faucille dans les blés, si bien qu’elle disparut. « Merde. » fit-elle, consciente qu’elle allait devoir fouiller pour la chercher, maintenant. Agacée, elle se lança néanmoins dans la tâche, se faisant charger au bout de trente secondes par une guêpe mécontente de s’être fait déranger. La suite de jurons qui s’ensuivit fut aussi longue que fleurie.

Une fois qu’elle se fut débarrassée de l’insecte et qu’elle eut retrouvé son outil, elle se tourna vers Priam pour le questionner en retour. « Et toi, ça va ? Ça fait un bout que j’ai pas vu ta sœur d’ailleurs… ».
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 12 Juin 2018, 00:09


D'une certaine manière, Za lui rappelait Laëth. Elle faisait preuve du même empressement pour chaque chose, de la même frustration et du même dépit face à chaque raté. Une volonté de bien faire similaire. Priam aussi, parfois, s'agaçait de ses échecs. Néanmoins, il se laissait rarement déborder. Il contenait, enfermait, emprisonnait ses ressentis ; intériorisait tant qu'il pouvait en paraître fade ou stupide. Ou indécemment grognon. Ou les trois. Il n'était pas d'une intelligence éclatante, il n'était pas non plus pourvu d'un charme saisissant, mais son mutisme émotionnel avait tendance à renforcer cette aura pâle qu'il dégageait. Au minimum, cette attitude posait question. Un peu trop discrète pour Lumnar'Yuvon, quoi qu'on ne s'en plaignît pas : mieux valait cela qu'un fanfaron qui croit pouvoir imposer sa loi. Des relations d'entraide prévalaient au sein des Terres réprouvées. L'Ange affectionnait cela, et faisait son possible pour se montrer aussi solidaire que le reste de la population - son éducation encourageant ce penchant naturel. Il se souvenait que, lorsque Za était arrivée, chacun lui avait tendu la main, lui y compris. Ce n'était pas toujours facile ; dans l'âme des Réprouvés s'agitait une part démoniaque, qui, lorsqu'elle prenait le dessus, notamment chez les moins expérimentés, pouvait pousser à commettre des actes et prononcer des paroles regrettables. Ce n'était pas facile, non, mais c'était essentiel. C'était le fondement de leur communauté, de ce qui faisait de Bouton d'Or ce qu'elle était.

Malgré, parfois, quelques déconvenues. Des véhémences tacites. Comme pour les foutues oies du vieux Oazd. Il grimaça à l'évocation du traitement que l'une d'elles avait réservé à la Réprouvée. « Ça fait mal, hein ? Y'en a une qui m'a mordu, quand j'étais gamin. » Depuis le temps, elle devait être morte... cependant, il semblait qu'elle disposait de féroces successeurs. Dommage pour eux. « J'essaie de faire gaffe quand je m'approche, mais elles arrivent souvent en fourbes. » Cachées derrière un fourré, derrière un bac d'eau, derrière une partie du troupeau, elles déboulaient, battant des ailes et poussant leurs cris agressifs. Non, définitivement, il n'aimait pas les oies. Sauf dans l'assiette.
La suite des dires de Za le tira de sa réflexion. L'Ange amnésique... « Paaz ? » Le visage gracile de la jeune femme lui revint. « Ah b- ? » voulut-il demander, avant d'être interrompu par le lancer de faucille de la blonde, dont la colère refaisait surface comme la lave d'un volcan à peine endormi. Aussitôt, il accrocha son propre outil à sa ceinture, et entreprit de l'aider à retrouver son ustensile. Soudain, il vit la jeune femme s'agiter en tout sens. Il fronça les sourcils et releva la tête, tandis qu'elle pestait toutes les insultes qu'elle semblait connaître, en gesticulant pour essayer de fuir un insecte rayé jaune et noir. Le bras de Za s'approcha dangereusement du visage de Priam, et il se décala juste à temps pour éviter un coup en pleine figure. Il lâcha un « woh ! » surpris, avant d'observer la guêpe s'éloigner, son bourdonnement irritant s'estompant à mesure que son corps ne se résumait qu'à un point noir dans le bleu du ciel. Ils reprirent leurs recherches et tombèrent rapidement sur la faucille.  Il se remit à travailler.

« Laëth ? Ouais... » Il poussa un soupir. Laëth. Longue histoire. « Ouais, moi ça va. Pas grand-chose de neuf. Enfin, j'ai hâte que ce soit Naakar'Lus, ça va être bien. On va être crevés avec tous les préparatifs, mais ça va être bien. » Sans compter que cela lui permettrait de se changer les idées - les préparatifs, comme la fête. Parce que Laëth... Elle ne démordait pas de ses plans. Elle voulait partir. Il avait l'impression de devoir retenir un oiseau fou dans une cage devenue trop petite pour lui. Elle rêvait plus grand. Elle rêvait mieux. Sans aucune garantie que ce mieux existât. Elle fantasmait sur des légendes. Pouvait-on lui en vouloir ? Dans le monde en vase clos de Bouton d'Or, pouvait-on réellement envisager l'extérieur avec un regard critique ? Ce n'était qu'une immensité inconnue, qui tétanisait, intriguait ou attirait. Priam la craignait. Il ne voulait pas se l'avouer, mais il avait peur de ce qu'il pourrait trouver, s'il quittait sa terre natale. Au-delà des vastes champs d'or, tout lui semblait beaucoup trop incertain pour ne pas être menaçant. Finalement, il lâcha : « Laëth n'a plus trop envie de participer à tout ça, je crois. » Je crois. Il déglutit et se redressa, pour regarder la Réprouvée dans les yeux. « Elle veut partir. Pour les Jardins... avec les autres Anges. » Za avait sûrement compris ce qu'il voulait dire dès la première phrase, cependant, le fait de développer et d'insister le forçait à prendre réellement conscience de la chose. Il voulait qu'elle restât ici, avec lui ; néanmoins, plus le temps passait, plus il la voyait s'éloigner, et plus son sentiment d'impuissance grandissait. Il ne voulait pas y croire ; c'était pourtant la douloureuse réalité. « J'essaie de la faire changer d'avis, mais enfin, tu la connais : elle est plus butée qu'un Cerfeuil. » Il rumina quelques paroles qu'elle lui avait jetées à la figure, puis son attention se reporta sur son actuelle collègue. « T'en penses quoi, toi, de tout ça ? Paaz, elle veut partir ? » Il n'en avait pas tellement discuté avec les autres Anges. Il s'agissait d'un sujet qu'il préférait éviter, la plupart du temps. Garder ses œillères était l'une de ses spécialités.




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Sam 21 Juil 2018, 21:37

Za lança un regard courroucé à la guêpe, prête à en découvre s'il le fallait. En vérité, ces machins-là faisaient presque aussi mal que le bec des oies. Une fois, elle avait vu une gamine revenir des champs avec la cheville enflée. Il avait fallu plusieurs jours avant que les symptômes disparaissent. Depuis, elle se méfiait de tout ce qui faisait « bzzz » comme de la peste. Heureusement, l'animal dut se lasser – puisqu'il ne pouvait pas décemment avoir été impressionné par les yeux furibonds de la Réprouvée – et s'en alla. La jeune femme reporta donc son attention sur Priam. Il semblait soucieux concernant sa sœur mais elle ne dit rien. Elle n'était pas très futée et, souvent, voyait des choses qui, en réalité, n'existaient pas du tout. Elle était bien plus douée pour faucher en silence ou grogner que pour s'initier à la psychologie de comptoir. Pourtant, une lueur vint éclairer ses yeux lorsqu'il parla de Naakar'Lus. Beaucoup de Réprouvés se réuniraient sur les Terres de Lumnar'Yuvon durant cette période. Ce serait l'occasion de manger à volonté, de se battre et d'assister aux combats d'individus beaucoup plus puissants qu'elle. Elle espérait que Zéleph serait là. Cela dit, s'il venait, Paaz ne devrait certainement pas sortir de chez elle. Erza ne voulait pas qu'il la voit. Elle ressemblait trop à sa mère. Naakar'Lus demandait beaucoup de préparatifs et, oui, l’Ange avait raison, ils finiraient sans doute affalés par terre à la fin. « Tout le monde a hâte ! Et puis, c’est le moment de rencontrer d’autres Réprouvés ou de faire plus ample connaissance avec ceux que l'on connait déjà… ». Il n’y avait aucun doute sur ce qu’elle entendait par « faire plus ample connaissance. ». Elle lui tapota l’épaule. « Dommage que tu sois un Ange ! ». Là, par contre, c’était plus ambigu et il pouvait le prendre dans le sens qu’il voulait : dommage parce qu’il ne pouvait pas franchement profiter des femmes échaudées par la soirée ou dommage parce qu’ils ne pouvaient pas faire, tous les deux, « plus ample connaissance ».

Quand il parla de nouveau de Laëth, Za le dévisagea un instant. Si elle continuait à s’arrêter de travailler toutes les cinq minutes, elle ne risquait pas d’avancer. Seulement, le propos éveilla sa curiosité. Cette fois, il ne fallait pas être un grand savant pour comprendre que son interlocuteur était touché par la situation. Qui ne le serait pas, après tout ? « Ah. » fit la Réprouvée, en se grattant doucement la cuisse avec sa faucille. « Hum… » ajouta-t-elle, tout en réfléchissant à la situation. « Elle veut partir… » répéta-t-elle au bout d’un court silence. « Je ne sais pas, Priam. ». Elle leva les yeux vers l’horizon. Qu’y avait-il derrière les champs de Bouton d’Or ? Elle n’en avait aucune idée. Elle avait quelques vagues souvenirs d’une vie qui lui paraissait ancienne et, finalement, qui ne lui appartenait pas mais, au fond, elle n’avait jamais cherché à partir d’ici pour la bonne et simple raison qu’elle ne s’était jamais posée de question. « C’est ici notre maison, tu sais. Est-ce qu’elle manque de quelque chose pour vouloir partir ? On part quand on ne se sent pas à sa place ou quand on a mal… J’imagine. ». Za laissa tomber son outil à ses pieds, veillant à ne pas se le prendre sur l’orteil comme la dernière fois. « Et puis, c’est où, ça, les Jardins ? ». Elle n’était pas très cultivée sur la géographie. Bien sûr, elle avait entendu parlé du lieu parce qu’elle n’avait pas pu passer à côté. Dans le contexte actuel où les enfants des Réprouvés étaient soit des Anges, soit des Démons, le sujet revenait souvent dans les conversations. Quand elle passait du temps avec Erza, elle ne comprenait pas la moitié des choses évoquées mais avait quand même retenu le Génocide et les Jardins. « Si c’est loin, elle va y aller comment ? Et puis elle ne connait personne là-bas… Elle veut y vivre pour toujours ? ». Les questions semblaient un peu naïves. Za haussa les épaules. Elle voulait vraiment répondre un truc qui permettrait à Priam de se sentir mieux. « Tu sais… à mon avis, elle va y aller et revenir ici ensuite. C’est ici que vivent vos parents et qu’elle a ses repères. Elle pourra se marier avec un Réprouvé ou un autre Ange, quelqu’un qu’elle connait, qui a le sens du travail et qui ne la laissera jamais tomber. ». Elle ne le dit pas mais, en réalité, imaginer une communauté entièrement composée d’Anges lui donnait presque des hauts le cœur. Ça devait puer l’amour et les comportements nian nian là-bas. « Paaz non… Je ne sais pas. Elle doit déjà se rappeler de qui elle est alors… Et puis, elle a son fils adoptif dont elle doit s’occuper. Si elle part, elle ne pourra pas l’emmener parce qu’il est Réprouvé. ». Elle reprit sa faucille avant de s’arrêter. « Et toi ? Tu ne vas pas partir au moins ? » s’inquiéta-t-elle soudain. « Tu sais… je crois que la famille c’est le plus important. Plus que la race. Les Anges… tu ne les connais pas, Laëth non plus. Ce n’est pas la même culture… Et puis… qui dit que les Démons ne vont pas venir finir le travail aux Jardins ? ».

Pendant ce temps-là, Brii était en train de balayer devant chez elle. La Réprouvée avait rentré un cagot de plusieurs légumes qu’elle allait cuisiner en quantité. Elle avait décidé d’inviter des gens plus tard. Partager un repas était toujours une bonne chose pour se changer les idées. Les cauchemars de la veille l’avaient fortement marquée. Sa tunique grise était surmontée d’un tablier crème qui lui évitait de tâcher sa tenue. Elle chantonnait des airs guerriers d’un air distrait.
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Dim 19 Aoû 2018, 17:54



A force de ne faire qu’observer sans jamais plus se poser de questions, Khayn ne savait plus s’il ne faisait que regarder si une scène se déroulait sous ses yeux ou si c’était un souvenir qui remontait dans son esprit. Récent ou ancien, cela n’avait aucune importance. Tout ce qu’il admettait était que tout ce qu’il voyait, ou vit un jour, avait eu lieu. Une dispute au cœur d’un moment de joie, un accouchement inattendu sur la poussière humide des dernières pluies, un jeune homme ivre trébuchant dans la neige qu’il jaunissait. Toujours ces scènes de la vie impossibles à prédire, mais pourtant répétées, encore et encore. Non pas comme une histoire racontée en boucle, mais comme une succession d’actes et de situations qui menaient inextricablement vers un résultat qui lui était déjà apparu.

Il avait vu les générations se succéder, ou de nouvelles remplaçant les originelles. Il pouvait comprendre qu’à leur échelle, leurs décisions et leurs actions étaient uniques. Pourtant, plusieurs années auparavant, et plusieurs autres ensuite seraient les témoins d’une impression de déjà vu. Il devenait alors compliqué de démêler le vrai du faux, de distinguer la fatalité au destin. Ces gens qui vont travailler aux champs, discuter, balayer devant leur porte, regarder le ciel étoilé avant de se coucher. Ils ne pouvaient sans doute pas comprendre.

Encore et encore, il s’abreuvait de leurs regards quand ceux-ci se tournaient vers lui, comme s’ils pouvaient répondre au geste de salut que l’Ombre leur envoyait. En proie à la frustration quand ces Réprouvés et assimilés passaient à quelques pas de son cadavre recouvert par la nature et le temps, alors qu’ils étaient obnubilés par l’eau que contenait le puits. Alors il se contentait de les observait quand ils tiraient sur la corde, ou de tourner autour dans un vain espoir d’attirer leur attention sur son enveloppe diaphane.

Le dos contre la pierre, du moins le crût-il, Khayn regardait les gens suant sang et eau pendant qu’ils cultivaient leurs terres, des champs d’or à perte de vue. Il posa ses yeux sur un duo de jeunes gens ; elle, probablement plus âgée que lui. Et comme à son habitude, il imagina leurs paroles, bien trop loin pour les entendre, mais incapable de s’éloigner de son point de repère de plus de quelques pas. C’était à peine s’il pouvait effleurer la route en surplomb de la petite descente d’herbes folles, ou caresser les premiers épis dans le champ pourtant juste là.

Peut-être était-ce là un jeu que de deviner les discussions de ces gens aveugles et sourds qui n’avaient guère plus d’importance que les insectes qui virevoltaient autour d’eux. Tous subiraient le même sort, et leurs actions ne serviraient qu’à rallonger ou raccourcir ce temps qui leur était accordé par le Maître. Cette entité qu’il ne pouvait nommer mais qui murmurait sans discontinuer à son oreille. Eux en revanche, ces jeunes gens, il les avait croisé bien des fois ; comme bien d’autres villageois. Ils se côtoyaient depuis quelques temps déjà. Parfois, d’autres personnes les accompagnaient. C’était comme lire une histoire où chacun d’eux était des bribes de la Mémoire du monde. Car comme leurs aïeux et leurs descendants, un jour aussi ils laisseraient leur place.

Alors peu importait sa vision du monde, Khayn ne pouvait que laisser le temps filer et les rattraper. L’Ombre soupira. Une liberté qu’il ne connaitrait jamais. Mais une liberté illusoire dans laquelle ces deux êtres resteraient enfermés. Peut-être était-ce mieux ainsi. Peut-être que cela rendait la Vie plus supportable. Il ne pouvait que le leur souhaiter.
Mais ces Existences n’avaient de valeur que pour celles qui se côtoyaient. Car elles n’avaient, n’ont et n’auront que pour se forger leur reflet mutuel, en chacune d’entre elles.

Et que le temps passe.
Et que soit leur destinée.
Que l’essence de la fin les enlace
Par leur inconscience innée.



Merci à vous et bonne continuation ;)
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Priam et Laëth
Mar 25 Sep 2018, 10:42


Naakar'Lus était une occasion de s'amuser, pour les enfants comme pour les adultes. Lorsqu'il était gamin, Priam adorait participer aux différents ateliers, puis admirer les danses sauvages des combattants. Il pariait souvent sur le vainqueur, avec Laëth. Le soir venu, ils suppliaient leurs parents pour pouvoir rester. Lorsqu'ils cédaient, le frère et la sœur frémissaient d'une excitation qui les maintenait éveillés jusqu'à ce qu'ils s'assissent près d'un feu de camp et ne tombassent inopinément dans les bras du sommeil, fauchés par cette journée trop chargée. Za n'avait pas connu cela, cependant, la façon dont s'alluma son regard ne trompait pas. Elle y trouvait son compte, elle aussi. Même si, comme il l'avait précisé, les préparatifs risquaient de les éreinter ; c'était le prix à payer, et il y participait donc volontiers. Les paroles de la Réprouvée lui arrachèrent un franc sourire - tout à son empressement béat, il n'avait pas compris le sous-entendu. Jusqu'à ce qu'elle lui tapotât l'épaule en évoquant sa condition d'Ange. Il la regarda, son sourire fané, pris au dépourvu, balbutia quelques mots incompréhensibles, puis finit par éclater de rire - tant surpris qu'elle lui parlât aussi franchement que gêné par la teneur de ses propos (est-ce qu'elle sous-entendait réellement tout ce qu'il avait pu comprendre ?). Cela dit, ça n'avait rien de surprenant en soi : il savait pertinemment ce qui se tramait derrière les fourrés ou au fond des maisons durant les festivités, et prétendre qu'il ne comprenait pas les blagues salaces après avoir passé toute son existence à Lumnaar'Yuvon aurait été l'un des plus gros mensonges qu'il eût jamais énoncé. « Dans une autre vie, peut-être ! » hasarda-t-il, un demi-sourire en coin, avant de recommencer à faucher.

Cependant, son esprit était préoccupé par ses récentes conversations avec sa petite sœur. Il n'avait aucune envie qu'elle s'en allât. Ce fardeau pesait si bien sur son cœur qu'il ressentait le besoin d'en parler, ne serait-ce que quelques minutes, pour quelques phrases. L'Ange se sentait désemparé : il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il lui fallait faire. Rien ? La convaincre de rester ? Lui faire assez peur pour la contraindre ? La laisser partir en lui faisant promettre de lui écrire souvent ? Partir avec elle...? Il ne le voulait pas. Il fixait les épis de blé, las ; il jeta un regard à la blonde, qui paraissait aussi perdue que lui. Était-il seulement possible de faire changer Laëth d'avis ? Elle avait si bien implanté l'idée dans son petit crâne. Il était d'accord avec la Réprouvée. Ils appartenaient à Lumnaar'Yuvon. Ils étaient les enfants de ces terres d'or. « Je pense pas... On a reçu la même éducation et on est traités de la même manière. Je sais qu'on est différents, mais si différents ? » Il fit la moue. « J'ai peur qu'elle fantasme la vie aux Jardins... Je sais que c'est pas parfait, ici, mais bon. C'est bien. On s'y sent bien. » Il soupira, coupa une nouvelle gerbe de blé, revint à sa compagne de labeur. « C'est chez les Magiciens. » Il trouva étrange de prononcer cette phrase. Il n'avait jamais vu un Magicien, et ignorait tout à fait ce à quoi ils ressemblaient. Priam réalisa alors que tout ce qu'il savait sur les Jardins de Jhēn n'avait, pour lui, rien de concret. Cependant, il continua : « C'est sur les Terres du Lac Bleu, ou quelque chose comme ça. C'est pas très loin, je crois... j'espère. » La pensée que sa sœur pouvait peut-être entamer un voyage de plusieurs semaines, mois ou années le glaça. Il ne s'était jamais vraiment renseigné. Combien de temps pour aller jusque chez les Magiciens ? Il déglutit. « Elle va y aller à pied, à mon avis. On a besoin des deux juments à la ferme, et on n'a pas les moyens de prendre un troisième cheval pour le moment. Enfin je crois pas. » Il n'était pas non plus très à jour sur les finances des Belegad - s'il voulait un jour reprendre l'exploitation, il allait devoir s'y mettre. Il lâcha sa faucille à son tour et se gratta l'arrière du crâne. « Non, elle connaît personne. Enfin, peut-être vite fait, comme ça, quelques Anges qu'elle aurait connu ici... mais dans nos proches, personne, c'est sûr. Et je crois que oui, elle compte y vivre pour toujours. Elle n'a pas l'air d'avoir envie de faire sa vie ici, en tout cas. » Malgré lui, un goût amer lui raclait la bouche. Et son cœur battait trop vite. Les questions de Za avait fait émerger des inquiétudes qu'il avait jusqu'ici réussi à brider. « C'est ce que j'ai essayé de lui dire. » Il ne l'avait pas dit aussi calmement, certes. « Mais elle est têtue comme une mule. Parfois, je me dis que c'est avec un marteau qu'on devrait lui rentrer un peu de raison dans le crâne. » Il passa une main mi-fatiguée mi-agacée sur son front en sueur.

« Ah oui, c'est vrai, pour Paaz et son fils... Logique qu'elle ne parte pas. » Il aurait fait pareil, c'était certain. Sans compter que, comme Za l'avait dit, sa mémoire lui échappait. Elle avait d'autres préoccupations. L'Ange, songeur, scruta l'horizon de ses iris dorés. La question de la jeune femme lui arracha un frisson. « Moi ? Je... » Quoi ? Pas indécis - il ne voulait pas partir - mais hésitant - pouvait-il réellement laisser sa sœur seule ? La blonde avait raison, les Démons pouvaient très bien décider de terrasser les Anges. Ceux-ci disposaient-ils de moyens suffisants pour se défendre ? Il inspira profondément en fermant les yeux pour essayer de calmer son pouls en pagaille. « J'ai pas du tout envie de partir. Comme tu l'as dit, je sais rien de ces Anges, y'a des risques, et la famille prime sur tout le reste. » Priam marqua une pause avant de relever ses prunelles vers son interlocutrice. « Mais est-ce que ça, ça voudrait pas dire que je dois pas abandonner ma sœur ? » Il se mordilla la lèvre. « Et toi, tu vas rester ici pour toujours, ou tu veux aller ailleurs ? Gona'Halv ? »

Laëth se trouvait bien loin de toutes ces considérations. Elle continuait de fantasmer son voyage et sa vie future. Dès le matin, elle avait décidé de poursuivre leur préparation. Elle avait prévu de retrouver Nikolaz dans l'après-midi - il avait, semblait-il, des informations cruciales à lui communiquer - et ne voulait pas arriver les mains vides. Néanmoins, elle ignorait par où commencer ses recherches, surtout quand nul n'était au courant de ses intentions - hormis Priam, mais Priam était si taciturne qu'il faudrait sans doute un certain temps avant que qui que ce fût apprît la nouvelle. Elle était presque certaine de partir mais, étrangement, elle n'avait pas envie de le crier sur tous les toits. Comme si elle avait peur que ses plans fussent compromis à la dernière minute. C'était idiot.
Serrant contre elle un gros sac chargé de farine, elle avançait maladroitement vers la maison des Jalaan'Gaann. Elle ne voyait pas vraiment où elle posait les pieds - elle portait le sac le plus haut possible, parce que c'était ainsi qu'elle souffrait le moins de cette charge -, et priait à chaque instant pour ne pas marcher sur un râteau qui lui reviendrait alors en pleine figure. Comme elle approchait, elle distingua nettement Brii, sur le pas de sa porte, balai à la main. Lorsqu'elle ne fut plus qu'à quelques mètres, elle lança : « Bonjour Brii ! » N'y tenant plus, elle déposa - un peu abruptement - le sac sur le sol, dans un nuage de poussière qui se répandit autour de son fardeau. Comme si elle percutait soudainement, elle écarquilla les yeux et pinça les lèvres. « Mince, je suis vraiment désolée, j'ai pas fait attention. » Embarrassée, elle tendit la main vers le balai. « Je vais le faire, vraiment désolée. » Cela, au moins, était dans ses cordes. Puis, dans sa grande confusion, elle crut bon d'énoncer la raison de sa venue : « Papa et maman m'ont dit que tu avais besoin de farine et ils m'ont donné ce sac, alors, voilà. Je... Tu vas bien ? »

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Dim 17 Fév 2019, 18:00

« Ouais, peut-être » s’amusa-t-elle en le regardant un instant. Il n’était pas vilain, après tout. Cela dit, les Anges avaient leurs règles et son petit doigt lui disait qu’elles ne consistaient pas à s’envoyer en l’air avec une connaissance entre deux fauchages de blé.

Za observait Priam depuis quelques temps, l’écoutant parler tout en travaillant. La sueur perlait également sur son front mais elle ne pouvait pas s’empêcher de réfléchir à la drôle de situation que vivait l’homme. Ange dans un village de Réprouvés… Oh il n’était pas le seul mais il était certain que tout ceci devait le questionner. Les siens, cependant, n’étaient pas trop du genre à pardonner une désertion, surtout à Lumnaar’Yuvon. La famille avant tout, la communauté avant tout, voilà ce qui les caractérisait. Elle soupira. C’était un peu trop pour elle et elle voyait bien que les questions qu’elle avait posées mettaient réellement l’Ange dans un état d’anxiété qu’elle n’avait pas souhaité provoquer. Comment faire pour réparer ses maladresses ? « Moi ? Moi je vais… Boarf, j’en sais rien, je verrai bien de toute façon. Faut que je surveille Paaz pour l’instant. ». Elle marqua une pause. « Bon, t’sais quoi ? On va aller se détendre un peu. Tu vas voir. Je vais m’occuper de toi. ». Elle sourit d’un air espiègle, prit le panier en osier qu’elle avait amené avec elle pour venir ici d’une main, et celle de l’Ange de l’autre. « Tu sais, parfois, je pense qu’il vaut mieux faire un peu le vide dans son esprit et ne penser à rien d’autre qu'à l’instant présent ! » lui dit-elle en chemin. Elle aussi avait certains soucis. Elle était un clone et donc, de ce simple fait, pas réellement légitime. Elle vivait sa vie mais c’était quand même délicat de ne pas se répéter qu’elle n’aurait pas existé sans Erza et qu’elle faisait des choix qui ne dépendaient pas réellement d’elle. Enfin, à vrai dire, elle s’emmêlait elle-même les pinceaux quand elle pensait à sa situation. Sa raison et sa réflexion n’étaient pas encore très développées. Cependant, le sentiment de malaise qui l’embrassait était bien réel, peu importe qu’elle n’arrivât pas réellement à mettre les bonnes explications dessus.

Quelques longues minutes plus tard, ils débouchèrent sur un cours d’eau un peu plus large que les maigres ruisseaux qui serpentaient habituellement entre les champs. Un petit bosquet entourait la zone. À vrai dire, Za l’avait découvert un peu par hasard, en suivant un homme qui n’était pas un Réprouvé. Depuis, elle avait appris l’art de l’hygiène, un art qu’elle pratiquait uniquement de temps en temps mais qu’elle appréciait assez pour se changer les idées. C’était juste peu commun, la plupart des habitants de Lumnaar’Yuvon préférant se laver à l’eau froide, à même l’eau tiré directement d’un puit. « Allez ! À poil l’Ange ! Montre-moi tes abdos que je rigole un peu ! ». Elle fouilla dans son panier et en sortit un flacon d’alcool fort. « Et bois ça ! Ça te changera les idées, crois-moi ! ». Elle ricana tout en se déshabillant. Elle fit une boule de ses vêtements qu’elle fourra dans un coin. Puis, totalement nue, elle le fixa, attendant qu’il soit prêt pour pouvoir sauter dans l’eau.

Le regard de Brii croisa le corps encore frêle de la jeune Laëth Belegad, portant tant bien que mal un gros sac. La Réprouvée sourit, amusée de la voir vaciller légèrement dans l’effort. Cela contribuerait à la rendre un peu plus solide, même si porter des charges lourde ne façonnait pas une guerrière pour autant. Il fallait bien plus, beaucoup plus. Sans savoir pourquoi, elle aimait beaucoup Laëth et se sentait bienveillante à son égard. Pourtant, celle-ci était une Ange. Avait-ce de l’importance ? Après tout, elle était fille de Réprouvés et vivait ici comme telle. « Vas-y, je te laisse faire. » lui fit-elle d’une voix douce en lui donnant le balai. Elle avait à cœur d’apprendre aux jeunes à être responsables de leurs actes. « Oui je vais bien. Un peu fatiguée mais ça va. Alduin est rentré tard hier. Ils ont fait une battue sur d’autres terres afin d’éliminer des Goled. Il paraît qu’ils ont ramené quelques Kiir’Saqhon de l’expédition. Il faudra leur trouver un foyer, aujourd’hui sans doute. ». Un Réprouvé avait été blessé mais, heureusement, ses jours n’étaient pas en danger. « Tu m’aiderais à préparer à manger pour ce soir ? » demanda-t-elle. « Nous pourrions discuter un peu comme ça. Tu pourrais me parler de toi et de ta famille. Tes parents vont bien ? Et ton frère ? Ça fait longtemps que je ne lui ai pas parlé à celui-là. Je vous revois encore tous les deux, hauts comme trois pommes, toujours fourrés ensemble. J’ai l’impression que c’était hier. ».

Quoi ? Moi ? Longue ? Nooon ! Bon je vais éviter de refaire la même la prochaine fois, promis xD Surtout que, comme j’ai déjà dit, j’aime beaucoup ce rp XD De toute façon, pas de pression, on y va au rythme qu’on veut <3
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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Sam 04 Mai 2019, 08:53


En toute honnêteté, Priam n'avait aucune envie de s'attarder sur ses pensées angoissantes. Sa sœur lui causait suffisamment de souci pour qu'il ne se trouvât pas à remâcher ses craintes en son absence, et à remettre en cause son propre avenir. Quoi qu'il eût du mal à y échapper, il s'efforçait de le faire. Aussitôt après avoir posé sa question à Za, il avait repris son fauchage, méthodiquement. Comme elle répondait, il tendit l'oreille pour écouter, si bien qu'il manqua de se couper quelques doigts - l'espace d'une seconde, il pâlit. Il cessa son labeur pour se consacrer à ce que disait la Réprouvée. Paaz, c'est un peu comme sa petite sœur, en fait. Faut toujours qu'elle s'occupe d'elle. Les liens de sang en moins ; toutefois, le sentiment de solitude de l'Ange s'estompa doucement, dilué par la perspective que d'autres vivaient des situations similaires, à mi-chemin entre l'amour et la contrainte. Cela n'en rendait pas les choses plus supportables, mais il s'en voyait légèrement galvanisé. Comme toutes ces autres personnes, il trouverait une solution. Chaque chose en son temps - son impatience pouvait hurler, elle n'obtiendrait pas gain de cause, il le savait. « Ouais... » lâcha-t-il pour combler le bref silence. « Hein ? Mais Za, on d... » Déjà, elle l'attrapait par la main et l'entraînait à sa suite. L'instant présent ? « On est censés travailler, là, pas se détendre. » Tiraillé entre l'envie de la suivre et son sens du devoir, l'Ailé ne cessait de jeter des regards par-dessus son épaule, tandis que ses pas s'emboîtaient dans ceux de la jeune femme. Finalement, une dernière et implacable remarque de sa part acheva ses protestations comme ses hésitations. Ils n'auraient qu'à cultiver ce champ plus tard.

Ils marchèrent sous l'écrasant soleil durant plusieurs minutes, qui lui parurent des heures. Lorsque l'ombre des arbres et l'appel frais du cours d'eau coulèrent sur sa peau humide, il se réjouit instantanément. Il lâcha la main de Za et s'approcha de la rivière frémissante. A l'injonction de la blonde, il haussa les sourcils et un sourire amusé étira ses lèvres - pour l'apparence des muscles, ça oui, elle pourrait sûrement rire. Priam n'incarnait pas vraiment l'idéal réprouvé des temps modernes. Il avait la carrure svelte des Ailes Blanches - quoi qu'au sein de ce peuple, il aurait probablement semblé plus étoffé que les éphèbes de sa condition. Il eut à peine le temps de se retourner qu'il la vit lancer une flasque en sa direction. Il la rattrapa de justesse et lui jeta un coup d’œil perplexe. « C'est quoi ça ? » questionna-t-il en ouvrant le flacon. Une odeur âcre se glissa jusqu'à ses narines. Il fronça le nez. Cependant, sans plus poser de questions, il renversa la tête en arrière et en avala une bonne gorgée. Une grimace déforma immédiatement ses traits. Il racla plusieurs fois sa langue contre son palais et ses dents, désireux de faire disparaître l'âpreté du goût, sans succès. Il grogna, sans véritablement être irrité : « Je vais avoir les tripes désinfectées avec ton bordel... » Rebouchant le récipient, il pivota vers la jeune femme pour le lui rendre. Elle avait fini de se déshabiller. Dans ces moments-là, il oscillait entre deux réactions. La première coulait de source : une sorte d'indifférence motivée par une absence de pudeur propre aux Bipolaires, ou un petit plaisir que peu d'êtres vivants auraient su réprimer. Quant à la seconde, elle était liée à ce qu'on avait bien voulu lui dire des Anges, et, peut-être, à une nature profondément ancrée. Il y avait cette histoire du péché de chair, et une petite voix intérieure s'obstinait à instiller en lui une désagréable once de gêne. Néanmoins, il demeurait rare qu'il s'attardât sur la deuxième, et il agissait en général selon son éducation. Si ses ailes criaient le contraire, son cœur était acquis au peuple dual. Aussi, il obtempéra et se défit de ses vêtements, jetés entre les racines d'un arbre.

Puis, sans attendre le signal de Za, il s'introduisit dans l'eau. Elle était froide. Mais, au moins, il avait pied. Il leva la tête vers la Réprouvée, sans pouvoir empêcher son regard de glisser sur une ou deux courbes, avant de lancer : « T'attends qu'il grêle ou quoi ? » Une autre pensée le frappa, qu'il avait tendance à oublier à mesure qu'il passait du temps avec la jeune femme. Za, c'était un peu Erza. Elle n'en avait ni la carrure ni le charisme, néanmoins, elle portait les mêmes traits. C'était donc presque comme si sa souveraine se tenait là, devant lui, nue. L'once de gêne qu'il avait ressentie l'envahit et il souhaita qu'elle s'immergeât rapidement. Il avait bien trop sacralisé la figure de la Dovahkiin, qu'il connaissait depuis ses plus tendres jours, pour l'imaginer ainsi. Il essaya de toutes ses forces de chasser ses pensées parasites. Cela étant, au moins, il ne songeait pas au départ imminent de sa cadette. « Repasse-moi la bouteille, s'te plaît. » En espérant que la course de l'alcool dans ses veines lui changerait véritablement les idées.

Laëth s'empara du balai qui lui était tendu et, la sueur toujours accrochée au front, entreprit de reconstituer le tas qu'elle avait défait. Dans le même temps, elle écouta Brii. « Des Goled ? » Elle n'en avait jamais vu en vrai ; néanmoins, elle connaissait leur réputation et avait souvent eu écho d'histoires à leur sujet. Parfois, lorsqu'elle se rêvait guerrière, elle s'imaginait en terrasser quelques-uns, dans des sauts et des acrobaties aussi improbables que spectaculaires. Petite, elle espérait si fort pouvoir participer à l'une de ces fameuses battues ! Désormais, ses fantasmes voguaient sur d'autres flots, plus lointains, plus inconnus, mais qu'elle voulait plus proches et plus familiers. « C'est bien, pour les Kiir'Saqhon. » conclut la jeune Ange en se redressant pour poser le balai contre le mur de la maison. Les ailes carmines représentaient l'avenir du peuple réprouvé. Les Anges et les Démons nés de leurs ébats pouvaient y participer, cependant, Laëth ne se leurrait pas. Ils ne pouvaient être la pierre angulaire de la société qui s'érigeait. Ceux surgis du sang ennemi porteraient les étendards avec plus de légitimité. Cela la réjouissait, pour les Bipolaires, et la confortait dans l'idée qu'elle n'avait pas sa place ici. Maintenant qu'elle avait déposé la farine, elle pouvait s'atteler à la préparation de son périple... « Pour ce soir ? Je, oui, bien sûr. » Elle sourit. Le voyage, une autre fois. Demain matin. Elle verrait tout de même Nikolaz cet après-midi. Tant pis. Il comprendrait. Attrapant à nouveau l'épais sac qu'elle avait amené, la jeune Ange suivit Brii à l'intérieur. Elle laissa son paquet près de la porte, prenant soin de le faire avec délicatesse. Ensuite, elle se dirigea vers la cuisine, en écoutant la blonde. Sur les dernières phrases, un sourire heureux étira ses lèvres, et un rire bref se fraya un chemin à travers sa gorge. « Hola, et pourtant, c'était il y a un moment ! » Dans leur enfance, les deux Belegad étaient connus pour ne jamais apparaître l'un sans l'autre. L'adolescence avait pavé des voies différentes pour chacun - et la décision qu'elle avait prise s'apparentait à une paire de ciseaux venue trancher le fil qui les reliait -, malgré tout l'amour qu'ils se portaient et le soutien indéfectible dont ils faisaient preuve l'un envers l'autre. « Priam va bien. » assura-t-elle en prenant la planche à découper que lui tendait la Réprouvée. Elle attrapa une pomme de terre et commença à la peler. « Il bosse avec Za, là. Je lui dirai de passer te dire bonjour. » Elle sourit à Brii. « Et mes parents aussi, ça va. Ils ont beaucoup de travail en ce moment, surtout avec la préparation de Naakar'Lus. Ça les fout un peu sur les nerfs parfois, mais bon, c'est normal. Je suis un peu nerveuse aussi, je crois. Et super impatiente. » A l'approche de l'événement, les environs fourmillaient d'activité. Chacun travaillait plus, et l'excitation se mêlait à la tension. « Et toi, tes enfants, ça va ? Vous faites quelque chose de particulier pour Naakar'Lus ? Est-ce que Isran va participer aux combats ? » La jeune Ange éprouvait une admiration sans faille pour la guerrière, qui parfois lui apprenait à se battre.

Haha te presse pas, le concours avant tout ! (sauf si ça te fait une pause détente dans tes révisions héhé)




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Dim 30 Juin 2019, 15:22

Za était ravie de constater l’abandon du travail par Priam. Elle n’aurait pas pensé, se préparant presque à devoir l’attraper par la peau des fesses pour le tirer hors du champ. Elle n’était pas certaine que la chose aurait été concluante mais avec un peu de bonne volonté, peut-être qu’elle l’aurait convaincu davantage.

« Je ne sais pas trop ce que c’est mais ça te fera du bien ! » fit-elle alors qu’elle le voyait déjà boire une grosse gorgée. C’était vrai. Il s’agissait d’une recette secrète, élaboré par un Réprouvé de sa connaissance. Il lui en avait donnée quelques bouteilles après qu’elle l’ait aidé à tenir sa taverne plusieurs jours. Il s’était fait frapper par sa femme la veille de sa demande et il était dans un sale état. Les violences domestiques n’étaient pas rares, à l’image des violences tout court. Heureusement, de façon globale, les plus instables étaient aussi les moins dangereux. Pour le coup, elle ne l’avait pas raté et la magie de soin avait mis longtemps à agir. C’était donc en rendant service qu’elle avait hérité de ces précieuses bouteilles et elle n’en avait jamais bu jusqu’à aujourd’hui. Elle verrait bien. « Sans doute mais, au moins, t’as l’air plus viril quand tu bois à la bouteille que quand tu fauches les champs. » répondit-elle toujours sur une même voix taquine. « Allez dessape toi, je te dis ! C’est bon, j’en ai vu d’autres des kikis ! » dit-elle après avoir rattrapé la fiole tant bien que mal. Un grand sourire éclairait son visage, quelque chose d’assez enfantin finalement, qui perdura lorsqu’il fut nu. « Ouais ça va je viens. » grogna-t-elle en attrapant la fiole. Une fois qu’elle l’eut bien en main, elle se mit à ricaner. « Attention ! J’arriiiive ! » prévint-elle avant de se reculer un peu, de se mettre à courir et de sauter en se recroquevillant sur elle-même. Bien sûr, elle but la tasse au passage mais ne perdit pas de vue l’essentiel, à savoir : la fameuse bouteille. Quand elle revint à la surface, elle toussa un peu avant de reprendre contenance et de placer ses cheveux trempés vers l’arrière. Elle leva la main hors de l’eau pour montrer à Priam qu’elle avait la fiole. « T’en veux ? » demanda-t-elle en faisant quelques mouvements pour s’approcher de lui. « Je sais pas si tu mérites. » Elle se stabilisa, déboucha le contenant et bu une grosse lampée du contenu. Elle eut à peu près la même réaction que l’Ange. « Tain c’est fort ce truc… Tu vas finir par rouler sous la table si t’en bois trop… » Elle réfléchit. Son regard vif montra rapidement qu’elle venait d’avoir une idée de génie ; « de génie ». « Ce qu’on va faire c’est que celui qui a la bouteille doit porter l’autre sur ses épaules. Il peut boire mais pas de réconfort sans effort. Tu commences ! Pas le droit de refuser sinon t’es une poule mouillée ! » Elle ricana et lui lança la fiole avant de se déplacer pour se mettre derrière lui. Ce n’était pas si facile de monter sur quelqu’un. « Aide-moi roo ! » Elle se colla à lui et l’agrippa comme elle put pour essayer de monter sur ses épaules. « À moi le mont Priam ! Je te gravirai ! Youhou ! » lança-t-elle avec une joie non dissimulée, tout en essayant d’oublier qu’ils n’étaient plus franchement des enfants. D’un côté, elle ne l’avait jamais été, elle.

Brii observait Laëth avec le regard d’une mère. Ce n’était pas sa fille, bien sûr, mais elle l’avait vu grandir. La communauté était soudée et c’était aussi ce qui faisait que la violence pût être endiguée facilement. Quand il y avait un problème, des Réprouvés plus expérimentés étaient toujours partant pour le régler et faire justice à la victime. La loi des pairs était inviolable. « Oui ce serait bien. J’aimerais bien qu’il regoûte ma fameuse potée de légumes, surtout que maintenant qu’il est plus grand, il fait partie de ceux qui rendent ma cuisine possible ! » Lumnaar’Yuvon était un tout, comme une ruche. Chacun avait sa tâche et chacun nourrissait les terres à sa manière, selon ses capacités. « Il l’aimait bien quand il était petit, je crois. » La Réprouvée coupait elle aussi les pommes de terre. Elle avait d’autres cageots remplis de plusieurs légumes comme des panais, des carottes, des poireaux. Elle se déplaça pour raviver un peu le feu afin que l’eau de la marmite, placée au-dessus de la grande cheminée, boue. Elle n’utilisait que très peu la magie alors les préparations restaient basiques, rustiques. Ça lui allait très bien comme ça, dans la pure tradition. « Oui, je vais montrer aux plus jeunes comment faire de l’huile. Alduin a prévu de les faire s’entraîner un peu au maniement de la hache. Isran reviendra de Gona’Halv pour assister à l’événement et participera sans aucun doute aux combats. Tu pourrais la rejoindre ! Elle t’aime bien, tu sais. » Brii sourit. « En tout cas, Alduin est content de revoir sa sœur. Il ne parle plus que des Goled et d’elle, même dans son sommeil ! » Elle rit, plaisantant. « Brii ! Oh ! Je t’apporte la paille que tu m’as demandé ! » La jeune femme tourna la tête vers la porte. Un homme à la haute silhouette venait d’arriver. C’était Hugh. Torse nu, un chapeau de paille sur la tête, son regard s’arrêta sur Laëth un moment. Il l’observait depuis quelques temps, sans qu’il ne puisse connaître ses volontés de quitter Lumnaar’Yuvon. Il la trouvait séduisante, même s’il ne lui avait jamais trop adressé la parole avant. « Tiens, bonjour. » fit-il. « Ton frère n’est pas avec toi ? Comme Za et lui ne sont plus au champ… » Il laissa un silence s’installer avant de passer une main dans sa barbe. « Ah ben… Priam n’est plus un enfant, après tout. Ils ont dû aller faire des galipettes derrière le moulin ! La jeunesse, je vous jure. ». Il ricana avant de sortir pour aller ranger la paille.

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Priam et Laëth
Mer 07 Aoû 2019, 23:25


C'était une vie improbable, qu'il menait sous les frondaisons réprouvées. Quelques siècles plus tôt, s'il avait vu le jour au sein d'une citadelle immaculée, tout aurait été très différent, y compris lui-même. Cette scène n'aurait jamais eu lieu : il n'aurait probablement pas adoré les Réprouvés, qu'il aurait trouvé trop rustres ou trop brusques. Pourtant, c'était ce qu'il appréciait : ces comportements sans détour et ces attitudes sans concession, les moments simples et les expressions franches. « Allez ! » insista-t-il, comme elle refusait de lui donner la bouteille. « Tu m'as trempé avec ton saut, je mérite bien un petit remontant. » A l'image de la jeune femme, il avait rabattu sa tignasse vers l'arrière. Il s'approcha pour tenter de lui subtiliser l'objet de sa convoitise, mais la Réprouvée porta le goulot à ses lèvres et en but une longue gorgée. Il croisa les bras et arqua les sourcils. « Pfff, que dalle. Tu l'as dit, je suis viril quand je bois à la bouteille, et c'est parce que je tiens super bien. » Il claironnait, quand ils savaient tous les deux qu'elle avait raison. L'Ange était trop faible pour résister longtemps aux effets de l'alcool et ne semblait pas avoir des prédispositions dans ce domaine. C'était un sujet de taquineries pour Laëth et ses amis ; il ne s'en offusquait pas et se contentait de répondre que lui, au moins, ne coûtait pas trop cher lorsqu'il s'agissait de festoyer - il fallait bien y trouver des avantages. Puisque les yeux de Za s'illuminaient, il crut qu'il avait gagné et qu'elle allait céder mais, contre toute attente, elle proposa une forme d'échange qui arracha un sourire à l'ailé. Elle plaisantait, évidemment. Il rattrapa la fiole de justesse, tandis qu'elle le contournait. Ah, non. Il n'eut pas le temps de protester. « Aïe ! » s'exclama-t-il alors qu'il se prenait son pied dans la hanche. Il frotta la zone endolorie, une moue grincheuse imprimée sur ses traits angéliques. « Oui oui, attends. » Il s'appuya en flexion sur ses genoux, prit un autre coup, dans la tête cette fois, et grogna : « Pour la délicatesse, on repassera, hein. » Pour la peine, il but un coup, avant de véritablement l'aider en s'agenouillant. Comme il était concentré sur le fait de lui permettre de gravir sur ses épaules, il ne fut pas gêné par sa nudité. L'avantage, installée ainsi, c'était qu'il ne la voyait pas. Le désavantage, c'était qu'il la sentait très bien - trop bien -, et qu'il devait tenir ses cuisses pour qu'elle ne tombât pas. Pourquoi fallait-il que la peau de la nuque fût si sensible ? « Le mont Priam... » Il ricana, embarrassé par le second sens qu'il y décelait. « Et on, je... » Il voulait chasser sa gêne. Il essaya de se lever, mais en dépit de l'aide de l'eau, qui allégeait son propre poids, il n'y parvint pas. Plus ses pensées empruntaient un chemin proscrit, plus il avait chaud, plus il sentait la sueur perler à son front, plus ses joues rougissaient, et chaque mouvement demandait un effort supplémentaire. La bouteille, la bouteille. Il coinça l'une des jambes de Za avec son coude et s'abreuva une nouvelle fois. Comme il avait abandonné l'idée de se lever, il tenta de se déplacer sur les genoux. Échec cuisant : le corps de Priam fut projeté vers l'avant et les deux compagnons sombrèrent dans le cours d'eau. Lorsqu'il émergea, le jeune homme toussa et cracha de l'eau. Il aurait été facile de croire qu'il s'étouffait ; en réalité, il riait tant qu'il éprouvait des difficultés à faire sortir l'eau de ses poumons. Quand il eût fini de s'arracher la poitrine, il admit avec une moue faussement contrite : « Ma virilité est obligée d'admettre que t'es quand même pas facile à porter. » Ou, au moins, qu'il n'était pas très athlétique. « En plus, ça serait pas plutôt à moi de te monter ? » Il avait déjà vu les Bicornes et les Cerfeuils faire : c'était toujours le mâle qui... Il se figea, comme s'il venait d'assimiler ce qu'il avait dit. Avec ses comparses, ils auraient ri ; cependant, quand l'air se chargeait d'un parfum d'envie, il se trouvait immédiatement troublé.

Laëth hocha la tête, un sourire tendre aux lèvres. « Oh oui, il l'adorait. Je me rappelle qu'il suppliait papa et maman, certains soirs, pour qu'on aille manger chez vous ! Ça faisait grogner papa, parce que sa potée de légumes n'avait pas autant de succès... » Il ne mettait pas exactement les mêmes légumes, et les deux enfants avaient longtemps soupçonné la blonde d'y ajouter un aliment secret... Les souvenirs dansaient dans son esprit tandis qu'elle déposait les pommes de terre dans un récipient en bois. Une joie évidente éclaira ses traits lorsque Brii lui déclara qu'Isran l'appréciait. « Super ! Ça fait vraiment longtemps que je ne l'ai pas vue. » Elle ne se rappelait pas de leur dernière rencontre, à vrai dire. Considérant l'impatience d'Alduin - ce qui la fit rire aussi - il était bien possible que cela remontât à plusieurs mois. « En tout cas, c'est bien, comme ateliers ! Vous devriez attirer les foules. » Puis, elle enchaîna : « Et je vais aussi m'inscrire à un combat, oui ! Il est temps que j- » Une voix masculine l'interrompit. Elle pivota et aperçut Hugh, Réprouvé de haute taille à la barbe tressée. Comme il la regardait, elle lui adressa un sourire, puis répondit à son salut. Elle secoua la tête à la mention de son frère, avant de froncer les sourcils. Comment ça, plus au champ ? Il avait dit qu'il y demeurerait jusqu'au repas. Priam était un garçon travailleur : abandonner sa tâche avant de l'avoir terminée ne lui ressemblait pas du tout. Était-il arrivé quelque chose ? Parfois, il se coupait ou se faisait une vilaine entorse. L'insinuation de Hugh la laissa d'abord muette ; ensuite, elle avala sa salive de travers et se mit à tousser bruyamment. « De-Des quoi ? » Il était déjà parti, aussi, elle se tourna vers Brii, désemparée. « Il ferait pas ça, hein ? Si ? » Il ne pouvait pas, il n'avait pas le droit, il allait... Non non non non non.

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Ven 30 Aoû 2019, 17:39

« Fais pas ta chochotte ! » fit-elle lorsqu’il émit un son de douleur. Ces Anges… vraiment. « T’es un homme ou t’es un cochon ? Faut savoir ! » Ce n’était pas évident non plus. Le Mont Priam n’était pas si facile à escalader ! Pourtant il était loin d’être le plus grand de tous les hommes qui vivaient à Lumnaar’Yuvon. Comme quoi, tout n’était pas qu’une question de taille. « Ha ha ! » fit-elle quand elle eut réussi. Ce n’était pas facile de tenir et elle devait serrer ses cuisses autour de lui. Elle n’avait pas beaucoup d’équilibre et sa monture n’était pas très stable. « Alors Mont Priam ? On a oublié de travailler ses abdominaux ? » ricana-t-elle. « C’est drôle… » fit-elle, un peu à la légère. « Avec tes cheveux entre mes cuisses, on dirait que je suis vachement plus poilue ! » Elle était drôlement bien, les cuisses écartées autour de sa nuque. C’était doux et chaud. Ça la rendait un peu fiévreuse. Elle s’en rendait compte mais était trop lancée dans ses bêtises pour que son envie devienne sérieuse. « Si on te faisait des tresses, j’aurais le pubis d’une vraie guerrière… » dit-elle, plus pour elle-même que pour lui. Dommage que sa pilosité ne fût pas si étendue. Elle aurait bien aimé pouvoir coiffer cette zone particulière. « Oh… Priam… Non ! Tu… » Et elle se retrouva projeter en avant, bien obligé d’oublier ses rêves de pubis épique et de boire la tasse. Elle réapparut, riant comme une enfant, de l’eau lui sortant par le nez. Elle avait déjà bu de la bière par le nez… et de la bière à l’envers aussi, et elle se demandait ce qui était le plus désagréable. L’eau sans doute parce que, quand elle était raide au point de faire ce genre de conneries, plus rien ne la faisait vraiment souffrir. « Boarf ! Qu’est-ce que tu crois ? Bien sûr que je suis lourde ! Je suis musclée, moi ! » Elle avait insisté sur le dernier mot, le narguant pour plaisanter.

Elle lui prit la bouteille des mains et le regarda un moment. « Mais c’est ce que tu vas faire, Priam. C’est ce que tu vas faire ! » dit-elle avec un sourire carnassier et une lueur dans le regard. Maintenant qu’elle n’était plus tant intéressée par ses poils pubiens, elle avait beau fanfaronner, il ne faisait plus aucun doute qu’il l’attirait inéluctablement. Il n’était plus un enfant et, même s’il n’était pas taillé dans la roche, il restait un mâle tout à fait potable. Elle avait bien envie qu’il la monte. Elle fit une moue un peu étrange, but une gorgée de la boisson et se rapprocha de lui d’un air langoureux et joueur. Elle enroula ses bras autour de son cou et colla son corps au sien comme une méduse qui viendrait s’échouer sur une plage. Là, elle sourit, avant de crier bruyamment. « Oh oui Priam ! Ha ! Ha ! Oh ! Monte moi ! Oh oui ! J’aime ça ! » Elle finit par rire aux éclats, sans pour autant se décoller de lui. Un peu après, elle se recula enfin, lui envoya une tape amicale dans l’omoplate et se retourna. C’est qu’avec ses crétineries, heureusement qu’elle était dans l’eau parce qu’il y avait une partie de son anatomie qui aurait légèrement trahi son désir. Elle se pencha un peu, plaçant ses mains de chaque côté de son corps. « Bon ben ! Tu me montes ? Je veux boire moi ! Je parie que je tiendrais plus longtemps que toi avec toi sur mon dos que l’inverse ! Si je gagne, tu diras à ta sœur qu’on a couché dans les fourrés, juste pour voir sa tête ! » Elle ricana à cette idée.

Brii observait Laëth avec un petit sourire. « Oh tu sais… Ton frère n’est plus un enfant, à présent. Ce n’est plus la potée de légumes qui intéresse les jeunes hommes comme lui. Ses hormones doivent le travailler, c’est sûr. » La Réprouvée savait de quoi elle parlait. Elle avait été jeune, elle aussi. « C’est si vite arrivé… Priam est joli garçon, je suis certaine que plusieurs filles doivent avoir des vues sur lui malgré sa faible musculature. Il l’a peut-être déjà fait… Vous ne parlez pas de ces choses-là ? » Parfois, les Anges étaient un peu plus réservés. Il faut dire que leurs problématiques étaient plus complexes. Peut-être que le frère et la sœur étaient gênés d’aborder le sujet ? Elle ne savait pas et ce n’était pas vraiment à elle de jouer les entremetteuses. « En tout cas, tu n’es pas en reste. » Elle donna un petit coup de menton en direction de l’extérieur. « Hugh te dévorait des yeux. »

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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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Priam et Laëth
Ven 20 Sep 2019, 10:16


Il la toisa d'un œil circonspect. « Musclée, hein ? Hum, donc ce gras qui pend, en fait, c'est pas du gras... c'est du muscle. Du muscle souple. Tout s'explique, woh. Quelle femme ! » se moqua-t-il. À défaut d'avoir deux ailes dissemblables, Priam avait de la répartie - autant que le lui permettait son intellect, en tout cas. La répartie, c'était une forme d'humour, et l'humour, c'était un merveilleux subterfuge pour changer de sujet. Il espérait que Za ne retînt pas la remarque selon laquelle il devait lui monter dessus - il fut vite déçu. Il ne savait pas ce qui devait le plus le mortifier entre son sourire prédateur et l'étincelle qui embrasait ses iris bleus. Les deux, sans doute. Problème : son corps ne suivait pas le fil de son esprit. La réaction se révélait très différente. En dépit de la fraîcheur du cours d'eau, une chaleur diffuse l'envahissait. Au fond de ses yeux, il y avait deux perles de désir, dont l'ardeur ne fit que s'accroître lorsque la Réprouvée s'approcha. Elle n'était ni élégante ni sensuelle, mais sa peau contre la sienne enflamma ses entrailles. Il lui était déjà arrivé de se retrouver aussi près d'une femme. Il en avait même embrassé, et peut-être qu'il y avait eu quelques caresses égarées. Néanmoins, ce n'était jamais allé plus loin. Jamais. Laëth l'avait mis en garde contre la déchéance. Mais maintenant qu'il était certain de ne pas quitter Lumnaar'Yuvon, peut-être qu'il pouvait...? Il n'avait des Anges que l'apparence, après tout. Il inclina son visage vers le sien, décidé à détruire la distance qui les séparait et à dévorer son sourire. Cependant, elle se mit à pousser des hurlements, qui d'abord le surprirent, puis lui coupèrent toute envie de continuer. Sans parler de la petite claque qu'elle lui colla sur l'épaule. Il se sentit aussi froid que l'onde qui les entourait. Ses traits perdirent de leur superbe jusqu'à ce que sa figure affichât l'air bougon qu'on lui connaissait si bien. Le sens de l'humour, désormais, il l'emmerdait. « Hm. » Il était vexé, voilà. Il lui monterait dessus, ça oui, mais elle regretterait d'avoir choisi cette option-ci. Tandis qu'il se préparait à se hisser sur les épaules de la blonde, il se rassura en se disant qu'au moins, son anatomie ne le trahirait pas. « Y'a aucune chance que tu gagnes ! C'est pas ton centimètre en plus qui va faire la différence, crois pas ! » L'attrait de la compétition lui fit presque oublier d'être de mauvaise humeur. « En plus, mentir, c'est pécher. Je suis un putain d'Ange, tu sais bien, alors je pèche jamais. » C'était bien connu. Ils étaient sages comme des images, surtout lui. Il leva avec difficulté - il avait la souplesse d'une fourche - sa jambe gauche par-dessus les omoplates de Za, avant de pousser pour caler son autre jambe. Ce n'était vraiment pas facile, et il termina rouge de son effort. « Et elle me croirait jamais. Elle sait que je préfère les filles musclées. » continua-t-il à charrier, perché dans un équilibre précaire sur les épaules de la jeune femme.

Plus un enfant... Ses hormones... Elle était dans le même cas. Elle aussi ressentait l'envie, parfois même une sorte de besoin viscéral, de s'unir charnellement. Depuis qu'elle perdait du sang, à peu près tous les mois, son corps et son esprit s'étaient métamorphosés. A la poussée de la poitrine, à l'élargissement des hanches et au développement de la pilosité s'étaient ajoutées de nouvelles dispositions mentales - ou en tout cas, ce qui n'était que prémices s'était renforcé. Elle désirait des garçons, d'une façon qui ne lui était pas accessible. Si elle voulait aller chez les Anges, elle ne devait pas céder aux impulsions de son organisme. Mais ça, Brii ne le savait pas. Personne ne le savait. Sauf Priam. Qui avait promis d'y réfléchir. Avait-il fait son choix ? Était-ce ainsi qu'il souhaitait le sceller ? Elle se détesta pour cela, cependant, elle ne put s'empêcher de vivre cette idée comme une trahison. « Si, un peu. » Un peu. Et s'il avait déjà serré une femme dans ses bras, comme le suggérait Brii ? Il ne le lui avait pas dit. Il avait déjà été amoureux. Néanmoins, ses histoires d'amour n'avait jamais véritablement abouti. Pas assez musclé, trop angélique ; et des raisons du cœur convoité que le cœur aimant ne peut souffrir. À bien y réfléchir, peut-être que cela avait fonctionné, une fois. Avec Thala. Mais ça n'avait pas duré longtemps. « Il a déjà été amoureux, mais je ne crois pas qu'il se soit passé grand-chose. » Son expérience était semblable en termes de résultats. Dès qu'elle avait envisagé de se rendre chez les Ailes Blanches, elle avait fait son possible non seulement pour ne pas se laisser aller aux plaisirs de la chair, mais aussi pour ne pas tomber dans les bras de l'amour. Elle ne voulait pas s'attacher inutilement ; car si elle devait tout quitter, la douleur serait atroce. Elle ne savait pas aimer à moitié ou un peu ; elle aimait parfois même trop fort pour son propre cœur. Elle avait tout fui, avec plus ou moins de succès, plus ou moins de peine, plus ou moins de facilité. Néanmoins, à ce jour, c'était plutôt une réussite. Ses proches lui manqueraient horriblement, mais il n'y aurait aucun amour à décevoir. « Hugh ? » sursauta-t-elle presque, plongée dans ses souvenirs. Son regard vert suivit le signe de la Réprouvée et se porta vers l'extérieur, tandis que ses joues prenaient une teinte rosée. Elle n'avait même pas fait attention. « Ah, tu-tu crois ? » Elle attrapa une pomme de terre qu'elle éplucha avec plus de vigueur, avant d'enchaîner : « Je pensais qu'il préférait les femmes... plus imposantes ? » Son côté rustre, sûrement. Ni Brii ni elle n'avait la carrure de la plupart des Réprouvées de Lumnaar'Yuvon. « Enfin, de toute façon, en tant qu'Ange, on doit être amoureux pour le faire sans encourir un risque... Au cas où, tu sais. » Elle posa la patate qu'elle tenait, gardant la main dessus, songeuse. « Je pense pas que Priam soit amoureux de Za. » Elle le disait aussi pour elle-même, pour se rassurer. En même temps, ce serait amusant, qu'il se fût entiché du clone de leur souveraine. Peut-être qu'elle devrait aller voir du côté de la rivière, pour vérifier ? D'un autre côté, s'il avait fait son choix... Son regard s'assombrit. Elle se mordilla la lèvre, indécise.




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Dim 17 Nov 2019, 19:21

« Du gras ? N’importe quoi ! Ce sont mes réserves pour Krah ! Il faut bien que je survive au froid ! T’y connais rien de toute façon ! » avait-elle répondu d’un ton faussement irrité. Elle n’était pas du genre à prendre les choses mal. Enfin, ça dépendait du sujet. Ça dépendait aussi surtout de son humeur. Parfois, un rien faisait ressortir la Démone qui sommeillait en elle. D’autres fois, il lui arrivait de garder le sourire alors que sa journée s’avérait particulièrement pourrie. Actuellement, elle se sentait entre le Bien et le Mal, au centre d’une balance fragile, équilibrée par un désir de plus en plus présent. Et elle les avait perçues, ces deux lueurs qui avaient brillées dans les yeux de Priam un peu plus tôt. Et si elle n’avait pas rigolé ? Elle était encore en train de se poser la question lorsqu’il entreprit de lui grimper sur les épaules. « Mon centimètre va te faire mordre la poussière ! » annonça-t-elle. « Ouais c’est ça. Je sais pas où t’as vu ça mais moi j’ai jamais entendu parler de ton bordel de ne pas mentir. » Cela dit, si c’était vrai, ça lui donnait quelques idées. Il était un putain d’Ange après tout, comme il l’avait si bien rappelé. Elle pouvait abuser de ses faiblesses et des interdits de sa race.

Alors qu’il commençait à lui grimper dessus, elle grimaça. « Putain t’es lourd ! T’as encore abusé sur la charcuterie ou quoi ? » C’était plutôt elle qui en abusait. Ça et le fromage… surtout lorsqu’il était fondu. En rajoutant des pommes de terre… miam. Elle en salivait presque. Elle en aurait salivé vraiment si Priam n’était pas aussi inconfortable. « C’est quoi le délire ? Vous les Anges, même quand vous rangez vos ailes, vous gardez le même poids ou … ? » Elle tituba un peu et arrêta de parler, pour se concentrer sur la bouteille. Elle but une gorgée, son esprit occupé à penser à la chose qui reposait sur sa nuque. La moitié coula à côté de sa bouche alors qu’elle exécuta un mouvement malheureux, puis un autre, et encore un autre. Si le tout n’était pas aussi disgracieux, il aurait sans doute été possible de croire qu’elle dansait. « Raa ça me soûle ! » hurla-t-elle en attrapant les mollets de Priam qu’elle rejeta en arrière pour le virer de sur son dos. Ni une ni deux, elle prit plusieurs gorgées du breuvage. Quand il émergea, elle lui sourit. « Ben quoi ? Les règles c’est pas fait pour être respecté à ce que je sache. » Elle porta de nouveau le liquide à ses lèvres et s’approcha de lui. « Han j’ai une idée, pour voir si t’es habile ou pas ! » Elle ricana. « Attends, tu vas comprendre ! On appelle ça la passation ! » Ni une ni deux, elle plaça du liquide dans sa bouche avant de coller ses lèvres aux siennes. Forcément, son histoire ne marcha pas fort et l’alcool coula un peu partout à côté. Elle finit par exploser de rire, lui en envoyant un peu au visage par la même occasion. « Bouarf t’es trop nul ! » Elle lui passa la bouteille et l’observa en reprenant son sérieux, un air un peu bizarre sur le visage. Elle repensait à ce qu’il avait dit, à propos du fait qu’il aimait les femmes musclées. Elle lui attrapa la main et la posa sur l’une de ses fesses. « C’est assez musclé pour toi là ? » demanda-t-elle avec un air de défi sur le visage.

Brii regardait Laëth avec des yeux attentionnés. « Je vois. Après tu sais, même si vous parlez beaucoup, il peut très bien avoir quelques secrets. Ce n’est pas toujours évident, surtout au commencement. Tu es sa sœur, après tout. Ça peut être gênant. » Elle-même ne parlait pas de sexe avec les membres de sa famille. « Crois-moi, quand tu désireras ou aimeras quelqu’un sérieusement, ce ne sera peut-être pas à Priam que tu voudras te confier. Tu voudras peut-être même tout garder pour toi. » Elle lui fit un clin d’œil, tout en continuant à s’occuper du repas. « Hugh ? Non, il préfère les femmes plus menues. Ça doit être son côté protecteur. » Ou alors, il était comme leur père : amoureux des Anges. « Ah oui, les règles angéliques. Tu sais, je doute que quelqu’un vienne te chercher ici si jamais tu fricotes sans être amoureuse. En plus, j’ai entendu dire que les Anges n’étaient plus déchus. » Elle ne savait plus exactement d’où elle tenait l’information. « Je ne devrais peut-être pas parler de ça avec toi et laisser ces choses-là à tes parents mais… Parfois c’est difficile de résister à la tentation. L’amour est une chose que je trouve vraiment différente du sexe. Le sexe est plus passionnel et dans certaines situations, la réflexion est reléguée à un rang secondaire. Quand tu désires tu peux facilement perdre la tête et te laisser glisser dans des chemins interdits. Certains sont prêts à tuer par passion, c’est pour te dire. » Elle marqua une pause et sourit. « Enfin, tu devrais aller chercher ton frère. Ça te rassurera sans doute même si, encore une fois, tu ne dois pas craindre quoi que ce soit. Si un Ange vient ici parce que l’un de vous a péché, il sera reçu comme il se doit. » C’est-à-dire très mal.

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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Lun 18 Nov 2019, 00:35


« Arrête de râler ou je te colle un saucisson dans la bouche pour te faire taire, et on verra qui abuse de la charcuterie ! » Nécessairement, demander à Za de cesser de ronchonner dans une telle situation, c'était comme demander à un coq de ne pas chanter aux aurores : très illusoire. Ce qui le fut moins, ce fut ce mouvement de bascule vers l'arrière et son plongeon soudain dans l'eau. Venait-elle réellement de le jeter par-dessus bord, quand il avait souffert de la porter sur quelques pas - inutile de revenir sur la fin peu glorieuse de cette opération ? Le fils de Réprouvés surgit à la surface dans une marée de bulles et d'éclaboussures. « T'as triché ! » s'exclama-t-il en crachant l'eau qu'il avait manqué d'avaler. Face à son argumentation, il ouvrit la bouche, prêt à répondre, mais finit par la fermer et froncer le nez. Touché. Le respect des règles n'était pas toujours son fort. « La passation ? C'est quoi ce bord- hmpf ! » Sans doute aussi efficace que son histoire de saucisson, son affaire. L'Ange se demanda ce qui était le plus désagréable entre ce baiser tant précipité que mal maîtrisé et l'alcool qui coulait contre son menton et son torse. Dans les deux cas, c'était du gâchis ; toutefois, cela n'empêcha pas ses pulsions de revenir à la charge. Lorsque la Réprouvée se décala, il eut un moment de stupeur, avant de passer son bras sur ses lèvres dans un geste brusque. « Pouah ! » Puis, il s'aspergea le visage d'eau pour en chasser l'alcool qu'elle lui avait soufflé dessus. « Mais c'est toi, tu sais ni boire ni embrasser ! » asséna-t-il en attrapant la flasque qu'elle lui tendait. Il en prit une grande gorgée - ce qui ne se révélerait pas être sa meilleure décision, puisque les molécules de la boisson faisaient déjà leur travail. De biais par rapport à la blonde, il l'observait du coin de l’œil. L'air qu'elle affichait ne lui disait rien de bon, toutefois, il n'eut pas le temps de prendre une décision. Déjà, elle se saisissait de sa main et l'amenait à son postérieur. Il ne prit pas la peine de réfléchir à sa réponse, qui fusa sans même une hésitation : « Pas terrible. » Un sourire narquois étira ses lèvres. « Mais y'a du potentiel. » Forcément, puisqu'elle était la clone d'Erza. Enfin... il n'avait pas envie de poser le moindre de ses doigts sur les fesses de la Dovahkiin. Celles de Za, en revanche... « Il te manque juste de l'entraînement. C'est comme pour embrasser. » Son sourire s'accentua. « Ça, je peux te filer un coup de main. » Il n'était pas un expert, mais jusqu'à preuve du contraire, il fallait être deux. Il passa son bras libre dans le dos de la jeune femme pour l'attirer plus à lui et joignit ses lèvres aux siennes. Dans le même temps, il la poussa vers la rive pour trouver un appui. Le monde tanguait un peu trop à son goût. Il jeta la bouteille sur la terre et remonta sa main dans ses cheveux. La déchéance ? Vite oubliée.

Brii avait raison. Des secrets, elle en avait aussi. De petites choses, rien d'énorme, mais tout de même. Ils étaient là. « Hum... » Elle était encore jeune. Si elle comprenait ce que disait la Réprouvée sur le principe, elle avait du mal à se le figurer. Du désir, elle en avait, mais ce n'était certainement rien de sérieux, en effet. « Tu ne crois pas que ce ne sont que des rumeurs ? Ça paraît tellement improbable, que la déchéance n'existe plus... » la questionna-t-elle, dubitative. Le schéma de la déchéance s'était si bien ancré dans son esprit qu'elle avait du mal à comprendre comment les Anges pouvaient en faire fi. Leurs Dieux ne se fâchaient-ils pas ? Ne le considéraient-ils pas comme une dérogation à des lois fondamentales ? Est-ce que ce n'était pas un peu comme si les Réprouvés décidaient de ne plus respecter leurs coutumes et leurs fêtes ? Les Zaahin seraient sans doute furieux. La jeune fille ne savait pas trop quoi en penser. Elle lâcha la pomme de terre et passa une main sur son visage. Perdre la tête. Malheureusement pour elle, elle n'avait pas besoin d'être prise en tenailles par des envies d'ordre sexuel pour sentir qu'à certains moments, elle plongeait. Cette sensation de perdre pied, elle la connaissait bien, peut-être un peu trop. A la dernière remarque de Brii, la brune esquissa un sourire. « C'est vrai, je ne donne pas cher de sa peau. » Cela lui rappela toutefois avec brutalité ce à quoi elle se destinait en choisissant de partir : il n'y aurait aucun retour en arrière possible. Si elle revenait, elle mourrait. « Merci, Brii. Je vais aller le chercher, oui. En plus, si papa et maman se rendent compte qu'il a déserté le champ... » L'Ange se détacha de la table et essuya ses mains contre son pantalon. Comme elle se dirigeait vers la sortie, elle lança : « Merci pour tout, en fait. Je reviens dès que possible ! » La porte franchie, elle se dirigea vers la rivière, comme Hugh le lui avait indiqué.

Rien à craindre. Le problème, c'était que Laëth ne redoutait pas tant la venue d'un Ange pour souiller leurs ailes que la potentielle alchimie entre Za et Priam. Elle connaissait vaguement la première, et elle savait presque par cœur le deuxième. Elle imaginait parfaitement le souci, quoi qu'elle n'eût aucune envie que de telles images lui traversassent l'esprit. Brii avait beau avoir essayé de se montrer rassurante quant à la déchéance, cette pensée ne la quittait pas, tout comme l'espoir fou que son aîné finît par se joindre à elle. Aussi, elle frôla l'attaque quand elle se retrouva face à la scène qu'accueillait le cours d'eau. Les deux corps enlacés. Elle aurait pu faire demi-tour. C'était sans compter sur son impulsivité. D'abord, son propre silence la glaça, puis la colère l'enflamma. « ... MAIS PRIAM ! » L'intéressé sursauta violemment en relevant la tête. « Laëth ? Qu- » Elle plaqua ses mains sur sa figure. Il fallait qu'elle oubliât ce moment suprêmement gênant. « Sors de là, dreell ! » Elle ne voulait pas savoir où ou dans quoi il se trouvait exactement, mais il fallait qu'il sortît. « T'as perdu la tête ou quoi ? » Elle l'aurait frappé, tiens. Il avait de la chance d'être trop loin. Et l'autre là, Za... « Et toi, franchement, tu pouvais pas le repousser ? Les Anges, c'est pourtant pas ce qui manque. » S'il était déchu à cause d'elle... Sa peur première n'était pas qu'il ne pût jamais venir aux Jardins avec elle, mais simplement que, si ses ailes noircissaient, ils seraient forcés de vivre loin l'un de l'autre ; et le temps et les mœurs feraient d'eux des étrangers.




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Lun 18 Nov 2019, 23:31

Dire qu’elle avait failli lui envoyer à la face qu’elle aurait préféré qu’il lui foute son saucisson à lui dans la bouche plutôt qu’un bout de charcuterie. Elle aurait su, elle l’aurait fait. « T’es vraiment un chien galleux ! » lui répondit-elle lorsqu’il jugea son postérieur pas fameux. Il se croyait mieux peut-être ? Il avait un corps d’Ange et tout ce qu’il avait de Réprouvé était cette sale manie de la fixer d’une façon narquoise. Il était fougueux aussi. Bon, il avait quelques avantages mais il n’était pas le premier choix non plus. Il y avait des hommes bien plus musclés et imposants que ce blanc bec et ses histoires de vertus à la mords moi le nœud. Elle se demandait même ce qu’elle lui trouvait. Il n’était même pas capable de la pénétrer quand elle en avait envie ! Pfff. C’était peut-être ça le truc. Elle aimait les défis. Peut-être. Ou peut-être qu’elle avait trop bu et que le feu qui brûlait dans son bas ventre n’était dû qu’à l’alcool qu’elle avait ingurgité. « Mouais. » fit-elle pour toute réponse. S’il continuait, elle allait aller s’entraîner dans la première taverne qu’elle trouverait, là où les vrais hommes n’hésiteraient pas à lui écarter les cuisses. Bon ok, elle se tapait rarement les Réprouvés les plus séduisants. Elle ne l’était pas franchement non plus, même si le fait qu’elle soit un clone de la Reine en débridait certains. Le souci c’est que, généralement, c’était plutôt l’effet inverse. Beaucoup n’osaient pas, par peur de croiser le regard noir de la Dovahkiin. Le fait est que la blonde aux yeux rouges s’en fichait bien ; tant que Za ne se trouvait pas entre son mari et elle, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Elle était plongée dans ses pensées quand il parla du coup de main. Elle fut un peu surprise mais un sourire carnassier apparut rapidement sur son visage. « Chiche. » fit-elle, soudainement bien moins rancunière à son égard. Lorsqu’elle le vit approcher, elle s’imagina rapidement la suite des événements. Pas besoin de faire un dessin. Il faudrait vraiment que les Zaahin soient de sacrés emmerdeurs pour foutre un obstacle sur le chemin qui le conduirait en elle. Alors que leurs lèvres se joignaient, elle sentit la rive dans son dos. L’une de ses mains trouva un chemin dans les cheveux de l’Ange tandis que l’autre agrippait son dos. Elle la descendit jusqu’à ses fesses pour le coller davantage à elle. La respiration saccadée, elle avait de plus en plus envie de le sentir en elle.

« Peut-être… » répondit Brii. « Mais ce serait étrange, tu ne trouves pas ? Qui lancerait de telles rumeurs ? » Beaucoup de choses avaient changé depuis la fin de la Guerre des Dieux. Le fait que les Réprouvés puissent enfanter des Anges et des Démons en faisait partie. Jusqu’ici, aucun de leurs enfants angéliques ne s’était retrouvé avec des ailes noires. Après le Génocide, ce ne serait pas si délirant que les Anges souhaitent garder les leur coûte que coûte. À quel prix ? « Oui vas-y. » fit la Réprouvée avec un petit sourire.

Za avait entouré ses bras autour de la nuque de Priam. Alors qu’elle s’apprêtait à se hisser sur la rive pour lui offrir une plus grande marge de manœuvre vers d’autres contrées où il pourrait éventuellement glisser sa langue, elle fut obligée de revenir à la réalité. Elle grimaça en entendant la voix de Laëth. Mais qu’est-ce qu’elle venait foutre ici celle-là hein ? Et forcément, Priam allait se retirer parce que c’est ce qu’il faisait toujours pour sa petite sœur chérie d’amour. N’importe quel Réprouvé digne de ce nom aurait balancé un objet à la tête de la concernée pour la chasser mais lui ne le ferait pas. Il allait se stopper et s’excuser, la queue entre les jambes. La situation agaça profondément Za qui repoussa l’homme. « Putain, tu fais chier ! » ragea-t-elle sans qu’on sache vraiment à qui elle s’adressait. Elle se hissa sur le rebord et se releva. Elle marcha à grandes enjambées jusqu’à ses affaires qu’elle empoigna à pleines mains sans pour autant se rhabiller. Za se dirigea ensuite vers Laëth, miss Ange parfaite, toujours là pour faire chier son monde avec ses grands cris de pintade. « Moi ? » demanda-t-elle pour répondre à ce qu’elle lui avait dit plus tôt. « Non. De toute façon, c’est pas la première fois que je me tape ton frère. » Elle pencha la tête sur le côté et se jeta littéralement sur les lèvres de la jeune femme. Après un baiser plus violent qu’autre chose, la blonde déclara avec un regard démoniaque : « Va te racheter une vertu, grognasse. » Puis, elle tourna les talons, avec la ferme intention de se barrer. Et si cette pétasse cherchait à la retenir, elle allait vraiment lui en coller une.

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