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 [ VI ; XVIII] Comme le chat croque la souris. | Sabrina

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Lun 13 Mai 2019, 19:40

Catégorie de quête : VI. Recherche ; XVIII. Persuasion
Partenaire : Sabrina [Toupinou]
Intrigue : Poursuivant son apprentissage de la médecine auprès de son professeur, Callidora usurpe l'identité d'une voyante et rencontre Sabrina, une Humaine à la recherche de sa famille. Se prenant d'affection pour la jeune femme, la Vampire essaiera de l'aider à sa manière.


Affalée dans un fauteuil dont la mollesse l'ensommeillait, Callidora observait les clients d'un air distrait. La délicatesse d'une mélodie lui parvenait depuis la scène. Les pieds croisés sur la table qui lui faisait face, elle reposa le verre au contenu rougeâtre qu'elle sirotait en silence. Insensible au brouhaha charmeur qui résonnait dans l'établissement, ses yeux retournèrent vers les pages abîmées que ses doigts parcouraient. L'étude de la médecine paraissait incongrue pour une créature de son espèce ; son professeur se moquait éperdument de sa véritable nature. Pour autant, le bougre ne se laissait pas convaincre aisément ; persuadé de l'excellence de son enseignement, il lui imposait une épreuve pour chaque nouvelle leçon. Malgré ses belles paroles, son talent ne souffrait aucun doute. Si la fluidité de son esprit lui permettait d'appréhender les notions majeures en un rien de temps, elle savourait le défi que représentait le Déchu et n'hésitait pas à commettre quelques maladresses au passage, amusée du mépris qu'elle lisait alors sur ses traits. Elle ne pouvait s'empêcher de sourire lorsque son poing s'écrasait sur la table. « Jamais je ne ferais de vous une élève digne de ce nom. Vous n'êtes pas à la hauteur de mes exigences. À la prochaine erreur, je vous renvoie. » Il lui suffisait de glisser quelques flatteries pour apaiser le courroux de son maître, et ce dernier, conforté dans son orgueil, reprenait ses divagations. Absorbé par son sujet, il lui arrivait de ne pas même remarquer les questions de son apprentie ; elle ne s'en formalisait pas le moins du monde. Jouer les novices lui apportait un plaisir insoupçonné, et elle s'émerveillait de la paresse que la satisfaction de sa curiosité lui accordait. En dépit des nombreuses affaires qu'il lui fallait régler au manoir, elle n'envisageait pas de quitter Avalon avant plusieurs semaines. Sayanel serait furieux de constater qu'elle se plaisait davantage à écouter des élucubrations sur la meilleure manière de guérir un blessé que d'exécuter ses demandes.

Une mèche bleutée lui brouilla la vue. Nonchalante, elle la replaça sans détacher son regard du dessin d'un intestin finement réalisé. La précision du tracé lui remémorait d'autres heures dédiées à une facette sensiblement plus sombre de la science. Le papier ne pouvait malheureusement contenir les sinuosités dans toute leur splendeur. La vivacité de sa mémoire lui offrait cependant l'opportunité d'associer à chaque nom une image peu orthodoxe de l'organe concerné, et ces réminiscences s'accompagnaient fréquemment de hurlements évocateurs. Un frisson lui parcourut l'échine. Sa mâchoire se crispa. L'ambiance de la taverne contrastait étrangement avec le tableau sinistre que dressaient ses prunelles. Malgré elle, le traité affolait son imagination, et l'appel de la chair déclenchait en elle des contractions involontaires. Il ne faudrait plus tarder à faire couler le sang, sans quoi la folie ne manquerait pas de venir ravager la fragilité de son esprit. Contre toute logique, sa santé mentale dépendait des cadavres qu'elle dissimulait dans son sillage. En dépit de l'importance plus que relative qu'elle donnait aux vies humaines, elle ne tenait cependant pas à créer d'incident. En ces lieux, elle ne se trouvait pas en position de force. Par ailleurs, aussi tolérant qu'il pouvait l'être, son professeur ne lui pardonnerait jamais un tel écart de comportement, et nul doute que son cerveau aiguisé la démasquerait sans peine. La discrétion se révélait indispensable pour mener à bien sa mission. Une profonde inspiration apaisa ses sens. La respiration se parait de curieux mérites que Konaghan avait eu la patience de lui enseigner ; elle songea qu'il faisait définitivement partie de ses plus franches réussites. Quand bien même cela faisait des mois qu'elle n'avait plus succombé à sa soif d'une manière fort regrettable, étudier à longueur de journée émoussait sa volonté. C'était une chose terrible que de sentir son esprit s'effondrer de lui-même.

Cependant, ruminer de pareilles pensées ne lui apportait rien. Pour l'heure, il lui fallait jouer la comédie, et elle devait reconnaître qu'elle s'en tirait relativement bien. Sans être enfantin, deviner les inquiétudes de ses clients ne présentait aucune difficulté particulière. Néanmoins, les Déchus ne se pressaient pas à sa table : elle avait pris soin de se montrer aussi désagréable que possible. C'était la lettre d'une vieille connaissance qui l'avait précipitée en ces lieux. Nivaia avait acquis une solide réputation au sein de la cité. En tant que voyante, elle aidait les malheureux à retrouver des personnes disparues et officiait à l'Auberge des Sapins. En retour d'une ancienne faveur, elle lui avait demandé de prendre sa place certaines nuits, lui laissant le soin de s'abandonner toute entière à son péché. Batifoler entre les draps de parfaits inconnus demeurait un plaisir froid aux yeux de la brune. Réputée pour ses innombrables caprices, la diseuse de bonne aventure ne prodiguait pas ses conseils tous les soirs, et la Vampire profitait allègrement de ce caractère acariâtre qu'elle devait endosser. Imiter l'allure provocatrice de la jeune femme insinuait en elle un certain contentement ; personne ne savait la glace qui reposait entre ses cuisses. Elle avait dû refuser des propositions. L'ironie de la situation ne lui échappait pas. Sans imaginer que les Dieux contrôlaient le moindre des événements sur sa route, elle se disait que s'ils se penchaient sur son cas, ils ne pourraient s'empêcher de rire ; elle-même n'hésitait pas. Un parfum léger lui chatouilla les narines. Contrariée de cette distraction, elle leva les yeux d'un air vaguement intéressé. Une silhouette gracile se tenait face à elle. Quand bien même la blonde n'avait pas ouvert la bouche, qu'on l'interrompe ainsi dans sa lecture lui déplaisait profondément. « Hm. Je ne sais pas qui vous êtes, mais vous n'allez pas aimer ce que je vais vous dire. » D'humeur déplorable, Callidora referma son livre de médecine.

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Ven 05 Juil 2019, 21:23


Je me rappelle de ce jour. Évidemment. Toi, tu n’étais pas là. Tu ne m’avais pas suivi, et tu ne savais pas où j’étais.

Moi-même, je ne le savais pas encore, mais ce jour allait être un des plus importants de ma vie. Cela faisait plusieurs jours, des semaines … peut-être même plusieurs lunes – je ne m’en rappelle plus très bien, tu sais – que j’étais partie à la recherche de Ninon. On m’avait dit que j’étais folle, que Ninon était morte. C’est vrai que Christian – mon frère – avait retrouvé bien trop de sang dans la chambre de notre sœur pour qu’il se s’agisse que d’une simple petite coupure. Mais je n’arrivais pas à me faire à cette idée. Celle d’avoir perdu ma petite sœur aussi soudainement. Alors, j’avais essayé d’oublier ce qu’il s’était passé en faisant quelque chose que je maîtrisais : lire toutes sortes de livres. Mais, je n’avais pas pensé que cette activité allait être celle qui allait changer ma vie.

Car, par un pur hasard, j'étais tombée sur un récit de voyage parlant de personnes décédées, pourtant toujours en vie. A l'époque, je ne comprenais pas vraiment de quoi il en retournait. Le récit était un peu confus, et j’imagine que je n’avais, alors, pas encore toutes les ressources que j’ai actuellement. Pourtant, ce texte était resté à longueur de temps dans ma tête. Je n’arrivais pas à l’oublier. Et il remettait tout en question. Du moins, la finalité de la disparition de Ninon. : et si, malgré tout ce sang, Ninon, était toujours en vie ? Peut-être morte, ... ou non ? Je devais savoir. Je devais être sûre.

J’avais donc commencé de longues recherches. J’avais grappillé des livres, peintures et autres œuvres à droite, à gauche pour essayer de corroborer ce récit. Mais dans le village où j’ai passé ma jeunesse, j’avais de plus en plus de mal à trouver des informations. Sans compter que l’attitude de mes proches, et amis ne m’aidait pas dans ma tâche. J’avais l’impression d’étouffer et de faire du sur-place. Alors, un matin, je suis sûre partie. J’avais entendu parler de plusieurs groupes de voyageurs qui partaient à l’aventure. Et c’est ainsi, que j’avais intégré un premier groupe, puis un deuxième, et un autre encore …

A chacune de mes étapes, j’essayais de trouver d’autres informations utiles sur ces êtres à priori morts. Mon voyage m’amena un jour à Avalon. C’était un moment assez compliqué pour moi. J’étais désespérée à cause de cette recherche frustrante. J’avais, en effet, eu des éléments de réponses, mais j’avais été encore incapable de retrouver ma sœur. J’en étais venue à me demander si je ne me fourvoyais pas et si je ne cherchais pas un subterfuge pour faire vivre ma sœur qui s’était probablement éteinte il y avait longtemps.

J’avais élue domicile avec une autre troupe de voyage à l’Auberge des Sapins. Cependant, j’avais préféré m’isoler d’eux pour la soirée, broyant du noir en engloutissant quelques verres d’alcool local, installée au comptoir. Avant de quitter mon village, je n’avais jamais vraiment touché à ce genre de breuvage … mais depuis quelques temps, le liquide ambré me permettait de taire ces voix de ma tête qui me disaient que je perdais mon temps, et que je ferais mieux de rentrer chez moi. Je pense que le tenancier de l’auberge eut pitié de moi car il me dit cette nuit-là : « Je pense qu’il ferait mieux que vous alliez vous coucher, mam’zelle ! Vu votre état, il serait dangereux pour vous que vous restiez seule. » « Mais, suis pas seule ! » avais-je fait d’une voix pâteuse en lui mettant mon verre à moitié vide devant son nez. « D’ailleurs, m’en faudrait un autre, j’crois. » « Il est tard. Je ne sers plus … » Il allait se retourner mais préféra continuer : «  Ecoutez, je ne sais pas ce qu’il vous arrive, mais une fille comme vous ne devrait pas être ici … Si vous avez besoin d’aide, vous n’avez qu’à me le dire. » « Pas d’aide. Ma sœur. Je cherche. Ma sœur. » « Dans ce cas, vous pouvez peut-être demander à Nivaia, la voyante. Vous avez de la chance ! Elle officie ici. Vous avez dû la voir d’ailleurs. Tenez ! Elle est là-bas. Allez-y de ma part. Elle vous fera peut-être un prix ! » avait-il terminé en haussant les épaules.

Pendant, qu’il retournait à ses affaires, je me demandais ce que je devais faire. Mais je ne me souviens plus vraiment des pensées qui m’étaient passées par la tête … Tout ce que je sais, c’est que je me suis levée de mon tabouret. Gauchement sûrement, car j’avais réussi à me renverser mon verre sur mon chemisier. D’un pas incertain, je m’étais approchée de la voyante. Elle m'avait parlé mais tout ce que j'avais réussi à percevoir, c’était que je la trouvais très belle. « Z’êtes jolie. On m’a dit que vous pouviez p’être m’aider. Ma sœur. Disparue. C’est lui qui m’a dit. P’être un prix aussi. Alors ? L’est où ma sœur ? » J’essayais de faire des phrases … mais c’était vraiment difficile. Et j’avais l’impression que l’alcool s’était mis à stagner dans mes jambes. C’était comme si elles étaient faibles et qu’elles ne pouvaient plus tenir le rôle de me maintenir debout. Je m’étais alors affalée sur la chaise devant Nivaia, un grand sourire aux lèvres. « C’est mieux ! La pièce. Elle tourne un peu, non ? J’vous ai dit q'vous êtes jolie ?  C’est quoi ça ? » demandais-je en pointant le livre que la voyante tenait. « Les livres, j’aime bien. Je trouve qu’on apprend pleins d’choses ! Et puis, dedans, y’as des trucs qu’on penserait pas ! Tiens ! Par exemple, j’pense que ma sœur, c’est devenue une Vampire, mais pas possible de la trouver. Alors, l’est où ma sœur ? » répétais-je.
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