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 [Q] - Victime du mauvais sort | Melissandre & Rosabelle

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Jeu 28 Mar 2019, 20:35



Victime du mauvais sort
[Rosabelle]


Partenaire : Melissandre
Intrigue/Objectif : Ayant eu vent de rumeurs concernant la mélancolie de Melissandre, Rosabelle va chercher à lui remonter le moral. Malheureusement pour elles, les deux jeunes filles ne seront pas sur la même longueur d'onde, ce qui donnera naissance à des quiproquos et des situations absurdes.

« Les Gaskahës sont des papillons pouvant mesurer jusqu’à un mètre et peser 32 kilo. Ils sont disc... » Rosabelle n’écoutait déjà plus le cours. Son esprit était occupé à une toute autre activité. Comment avait-elle fait pour ne pas remarquer à quel point les fesses de Jacob, l’intello de la classe, étaient rebondies. Ses yeux n’avaient pas pu décrocher de cette vision depuis le début du cours. D’ailleurs, ce dernier n’avait-il pas assez duré ? Allait-elle être vieille lorsque, enfin, son professeur allait arrêter de parler de bêtes stupides ? De toute façon, elle n’était même pas certaine de les voir un jour. Elle laissa tomber lourdement sa tête contre son bureau en bois dans un soupir. Bien qu’elle pensait contrôler son geste, l’impact de son crâne contre le meuble émit un bruit sourd et lui causa une douleur lancinante au niveau du front. Rosabelle émit un petit gémissement tandis que le professeur s’était tu pour la regarder sévèrement. Alors qu’il commençait à ouvrir la bouche pour émettre une réflexion, la cloche de l’école sonna. Sauvée par le gong ! Rosabelle saisit d’un geste rapide mais maladroit son sac pour partir comme une flèche de la salle. Dans le couloir, elle se frottait le front en attendant ses amies.

« A croire que tu veux te faire remarquer Rosa. »
La concernée regardait avec un sourire les deux filles qui arrivaient vers elle. L’une était blonde et l’autre avait les cheveux aussi verts que le gazon. « Un an que l’on est là et tu as toujours pas compris qu’il faut écouter en cours ? » Rosabelle levait les yeux au ciel. « Tu te fouterais pas un peu de la charité, Maxine ? Je ne t’ai pas vu ouvrir un cahier de tout le cours ! » « Touché ! » « Et puis qu’est-ce que tu en sais que je n’ai pas écouté, hein ? Tu étais dans ma tête ? » « Pas besoin d’être dans ta tête pour voir que tu regardais les fesses de Jacob ! » Rosabelle ouvrit la bouche, prête à se justifier. « Non, mais ce n’est pas ma faute s’il avait une énorme tâche sur son pantalon aussi ! Ça m’a intrigué pendant tout le cours ! Je parierais sur du crottin de cheval ! » Ses deux amies rirent. « Et du coup, c’est quand que tu vas demander à cet Acier de sortir avec toi ? » Rosabelle mit une main sur sa poitrine en prenant un air offusqué. « Moi ? Avec un Acier ? » « Impossible ! Même si tu avais cinquante-cinq ans, tu ne serais toujours pas assez mature pour un Acier. » « Et tu te dis mon amie, toi ? » « Qui aime bien châtie bien ! De toute façon… Toi, si tu devais sortir avec un autre département… Ce serait l’Etain ! » « Un Etain ? » « Ouais, je suis sûre qu’ils sont les seuls à pouvoir te supporter assez ! » « Ha. Ha. HA ! Très drôle Constance ! »

« D’ailleurs, vous avez entendu la rumeur ? » « La rumeur ? « D’ailleurs » ? Mais ça n’a aucun rapport Maxine ! » « Mais si ! Y a une rumeur qui court sur une Etain et ses problèmes de cœurs. » « Et en quoi ça nous intéresse ? » Rosabelle haussa un sourcil. L’air de rien, elle était tout de même friande de ragots. « Eh bien… On ne sait pas de qui elle est amoureuse ! Jérémy dit que c’est de lui et qu’elle lui a fait sa déclaration mais, tout comme moi, vous savez qu’il ne faut pas croire ce qui sort de la bouche de cet orgueilleux ! » « Bon ok ! Mais c’est qui la fille amoureuse, là ?! » commençait à s’impatienter Constance. « Le Monstre ! » Constance et Rosabelle se jetèrent un regard entendu. « Le Monstre ? » demandaient-elles en cœur. « Bah ouais ! L’albinos là ! L’Humaine de quinze ans, qui est toujours en première année ! Elle n’a décidément rien pour elle la pauvre fille ! » « Et tu t’es vu toi avec tes cheveux verts et ta gueule de travers avant de parler ? Tu es dure ! » « Surtout qu’il paraît qu’elle est plutôt sympa ! » « Ouais bah ça c’est son problème, hein ! Ce n’est pas ma faute si elle est victime du mauvais sort, hein ! » « Tu es vraiment une peste. » ria Rosabelle. Maxine levait les yeux au ciel, faussement vexée. « Bon ! C’est la fin des cours ! On va faire une partie de cartes aux dortoirs ? » « Une partie de cartes ? Non mais tu as pas plus chiant ? Viens là, on va courir un peu dehors ! » Constance, surement là plus mature du groupe, attrapa Maxine par le bras. « Tu viens avec nous Rose ? » « Non. Pas tout de suite. Je voulais faire un truc d’abord ! » « Okay ! Pas de soucis ! » disait la blonde tandis que l’autre se débattait pour se défaire de sa tortionnaire.

Rosabelle marcha un peu dans le couloir avant d’intercepter un élève de première année qu’elle reconnaissait. Il était de l’Etain. Il devait surement connaître le « Monstre ». « Hey ! Tu connais l’humaine aux cheveux blanc de ta classe ? Que suis-je bête.. Bien sûr que tu l’as connais si elle est dans ta classe… Héhé… Hum… Dis, tu pourrais lui transmettre un message pour moi ? Dis-lui qu’une fille blonde l’attend sous le grand chêne du parc. Dis-lui qu’elle veut l’aider pour euh… le mauvais sort qu’on lui a lancé ? » L’amour pouvait être le pire des sortilèges parfois. Pourtant, Rosabelle avait toujours été intrigué par les histoires de cœur. Elle avait vu de nombreuses fois ses parents se déchirer pour se réconcilier dans la foulée afin de montrer à tous que leur mariage était un succès. Peut-être pourrait-elle aider l’humaine à son tour.

Rosabelle se mit en direction du chêne en remerciant l’élève qui partait effectuer sa mission.

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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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Maximilien Eraël
Lun 01 Avr 2019, 21:10

Victime du mauvais sort˥


Un livre posé sur le genoux, un carnet de note à ses côtés, Melissandre s'était installée au milieu des animaux pour travailler son devoir d'ethnologie. Elle y trouvait quelque chose d'apaisant, bien plus que le silence de la bibliothèque. Pourtant cela faisait déjà plusieurs minutes qu'elle avait son regard fixé sur la même page, sa main en suspension au dessus du carnet. C'est une douleur sur l'autre qui la sortait de sa transe. Adélia était sorti du sac dans lequel elle s'était glissée pour pincer la peau de la jeune fille et la ramener au monde réel.

- Un mot ?
- Je réfléchissais...
- Tu réfléchis beaucoup en ce moment.

Ça ne plaisait pas à la Marionnette. Quelque chose lui échappait. Elle croyait connaître la jeune fille. Mais du jour au lendemain elle s'était mise à divaguer et être encore plus imprévisible qu'elle ne pouvait l'être auparavant. Melissandre inspira profondément, puis expira bruyamment avant de remettre ses cheveux derrière ses oreilles, reprenant alors sa lecture.

- En fait... C'est moins facile que ce que je pensais.
« Tu croyais quoi ? Qu'on allait faire un arbre généalogique ? »
- Pfff... En plus même ça c'est pas simple. ...Il va falloir bouger..., ajouta-t-elle en levant les yeux.

Un groupe d'étudiant approchait. Un cours pratique devait être prévu. Dans un soupir, elle referma l'épais livre et le petit carnet pour faire demi-tour. Avant de refermer l'enclos, elle fit un fit signe à Brioche pour insister sur leur départ. Elle aurait pu la laisser dans l'enclos elle aussi... Mais elle ne préférait pas. C'était étrange, un sentiment au fond d'elle qui lui signifiait qu'il valait mieux qu'elle garde l'animal à ses côtés. Peut-être qu'elle avait juste envie de l'avoir auprès d'elle et qu'elle se trouvait une excuse aussi.

- Meli !
« Ah ! Elle nous a finalement trouvé ! »

L'albinos s'arrêta en voyant son clone se précipiter vers elle. En ce moment elle avait tendance à l'éviter, alors cette dernière avait tendance à piquer des colères tout en pleurant de joie quand elles se retrouvaient. Mais Maya était trop prévenante envers Melissandre et ces derniers temps encore plus. Elle avait l'impression d'étouffer.

- Où t'étais passée ? Je t'ai cherché partout !
- Pas partout non...
« Elle serait bien mauvaise à cache-cache. »
- Peu importe... La prochaine fois, dis-moi où tu vas au moins...
- Promis...
« Oui maman... »
- Il va vraiment falloir trouver une solution. On nous a encore confondu.
- Exhibe tes tatouages, au moins comme ça y aura pas de problème.

Pendant un instant régna un silence tendu entre les jeunes filles, Maya affichant un air outré. Finalement Melissandre se rendit compte du langage qu'elle était en train de tenir vis-à-vis de celle qu'elle considérait comme sa jumelle et laissa tomber ses yeux au sol.

- Désolé... Je voulais pas... Pardonne-moi...
- Pardonnée., fit le clone en la prenant dans ses bras. On te cherche. Une fille du Charbon apparemment.
- Ah bon ? Qui ça ? Et pourquoi ?

L'albinos observa Maya avec des yeux ronds. Elle se demandait bien ce que cette fille pouvait lui vouloir. On pouvait s'attendre à tout avec les étudiants de ce département.

- Je sais pas trop...
« Elle est utile elle... »
- Faudra voir ça avec elle, elle t'attend dans le parc... à côté du vieux chêne, si j'ai bien suivi ce que le garçon de ton département m'a dit. De ce qu'on m'a dit c'était pour '' t'aider pour le mauvais sort qu'on t'avait lancé ''.

Elle avait terminé sa phrase sur le ton de l'humour. Au contraire, Melissandre sembla bien plus intéressée. Elle n'avait parlé à personne de ses terreurs nocturnes. Déjà qu'on la trouvait bizarre, si en plus elle ébruitait ses problèmes actuels... Néanmoins, si cette fille était au courant... Qu'elle avait une solution... Une étrange lueur d'espoir qu'elle croyait éteinte sembla alors briller de nouveau tandis qu'elle se précipitait en direction du parc. C'est en pénétrant dans l'immense jardin qu'elle ralenti le pas.

« Tu t'es pas demandée ? »
- Quoi ?
« Une fille du Charbon qui sais à propos de tes insomnies et qui pourra te tirer d'affaire ? »
- Charbon ne veut pas dire idiot.
« Naaaan... Juste jem'enfoutisteàsouhait. »

Le sourire de Melissandre s'affaissa en même temps que son visage. Sélène avait raison. Ils étaient bien plus connu pour être des trouble-fait que pour avoir la solution à un problème dont personne n'était sensé être au courant. Pourtant ça ne l'empêcha pas de se diriger vers le grand ligneux, serrant le livre contre sa poitrine pour se donner plus d'assurance après cette baisse de morale. En même temps qu'elle approchait, elle détaillait la jeune fille qui se trouvait là. Broche à l'effigie du département du Charbon – ce devait être elle –, des boucles de poupée, elle semblait plus jeune que Melissandre, ce qui n'était pas pour la mettre à l'aise. Elle se raclait alors la gorge pour attirer l'attention de la blonde qui devait attendre depuis un certain temps déjà au vu de sa tenue.

- Tu voulais me parler ?

Pendant un quart de seconde elle aurait aimé s'arrêter là... Mais ils avaient raison... Elle n'était même pas du même département qu'elle en plus.

- Excuse-moi... Mais, je me demandais juste... Comment est-ce que tu es au courant de ça ?
L'erreur n'annule pas la valeur de l'effort accompli


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Dim 14 Avr 2019, 12:23



Victime du mauvais sort
[Rosabelle]


La Déchue laissait son corps se reposer sur l’arbre. Elle grimaçait en sentant le bois dur contre son dos. Elle s’était attendue à une matière plus confortable mais il n’en était rien. Pourtant, elle ne se redressait pas. Elle voulait savoir ce que l’écorce allait faire à sa chair. Allait-elle apposer son empreinte sur sa peau laiteuse ? Rosabelle n’en savait rien mais elle voulait tenter l’expérience. Aussi, elle resta posée contre le tronc. Elle avait entendu un de ses aînés dire qu’il y avait du plaisir dans la souffrance. Elle avait envie d'expérimenter cette théorie sans vraiment savoir pourquoi.

« Je ne pensais pas que ça allait être si long. » Finit-elle par dire, lassée de l’attente. Elle croisa les bras sur sa poitrine et penchait la tête en arrière. Elle observait la lumière chaude de l’après-midi filtrée par le feuillage du chêne. Des oiseaux chantaient mais, elle avait beau chercher, elle ne parvenait pas à les distinguer. Ils étaient dissimulés par la végétation. Les parents avaient profité de cette cachette naturelle pour protéger leur nid et oisillons des regards indiscrets. Rosabelle pensait un bref instant à ses propres parents. Elle se demandait ce qu’ils faisaient à ce moment précis. Etaient-ils trop occupés à s’admirer dans le miroir pour penser à leur propre fille ? Rosabelle haussa brièvement les épaules. Elle y était trop habituée à présent pour s’en sentir attristée.

La Déchue baissait les yeux lorsqu’elle entendit un raclement de gorge. Son regard tombait sur une jeune fille. Elle l’écoutait pendant que ses yeux étaient, malgré elle, rivés sur la poitrine de son interlocutrice. Ou plutôt sur le livre qui empêchait ses yeux de voir. Un sentiment de frustration s’embrassait en elle. Elle fronçait les sourcils. Elle aurait voulu avoir à cet instant une vision tellement performante qu’elle aurait pu voir à travers les matières. Rosabelle dut faire un effort considérable pour relever ses yeux vers le visage de la demoiselle. Au vue de l’albinisme dont elle était porteuse, la Déchue sut qu’elle devait faire face à la bonne personne. « Tu es Melissandre, n’est-il pas ? » s’assura-t-elle. « Je suis Rosabelle. Du département du Charbon. Mais tu peux m'appeler Rose. Je préfère. » Elle accorda un sourire amical à l’Albinos. Elle avait beau ne pas briller par son intelligence, elle sentait que la jeune fille n’était pas à l’aise. Et ce fait rendait la réciproque vraie. Rosabelle regrettait l’absence de ses amies à cet instant.

« Oui. C’est ça. Je voulais te parler à propos de… » La Déchue se redressait pour ne plus être avachie sur le ligneux. « à propos du mal être qui s’est épris de toi. » Rosabelle préférait laisser planer l’idée subtile que la jeune fille souffrait d’un amour non réciproque plutôt que de la mettre face au fait et, donc, au mur. « Ce doit être un véritable enfer. Surtout si cela s’est fait soudainement… » Elle s’approchait doucement de l’albinos. D’un œil attentif, elle prenait les mensurations de celle-ci. Elle lui ferrait peut-être cadeau d’un pull tricoté à l’occasion. « Je l’ai su parce que… » Parce que tout le monde en parle ? Rosabelle se dit que ce n’était peut-être pas la meilleure chose à dire. « Je l’ai su parce que je sais. Voilà tout. » finit-elle par mentir. « Et je souhaiterais t’aider à te libérer de ça. » Elle s’arrêta à un mètre de la jeune fille. « Maintenant, il faut que toi, tu es envie d’être aidée. Sans cela, je ne pourrais sans doute rien faire pour toi. Il faut aussi que tu me fasses confiance. » Elle leva sa main pour que l’Humaine, qui n’en avait pas vraiment l’air, la lui serre. Ainsi le pacte serait celé.

Elle espérait cependant que sa main ne serait pas trop moite. Si proche de l’Humaine, elle se sentait étrangement… vidée d’énergie et mal à l’aise. Cette aventure n’allait pas être facile à vivre. Rosabelle se demandait rapidement dans quelle galère elle s’était embarquée avant de se dire qu’elle ne pouvait rester insensible au problème de cœur. Ils étaient si désagréables et étaient un véritable problème pour sa libido naissante. « Tu me fais confiance ? » La Déchue penchait la tête légèrement sur le côté. « Si tu veux, je peux te laisser un temps de réflexion. Nous ne sommes pas pressés. Les cours sont terminés. » Un sourire en coin fleurit sur ses lèvres. « Mais si tu acceptes, nous allons dès à présent dans le foyer ! » dit-elle avec enthousiasme. « Oh ! Et j'aurais besoin que tu me dises le nom d'un garçon de l'école. Le premier qui te vient à l'esprit. » demandait-elle avec trop d'innocence pour être vraiment désintéressée.

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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Lun 20 Mai 2019, 14:06

Victime du mauvais sort
« T’es sûre qu'elle t’écoute au moins ? », demandai Bertrand alors que Melissandre remarquai le manque d'attention que la jeune fille lui accordait.  

Aussi, l'albinos manqua se mettre en colère jusqu’à ce que cette dernière prenne la parole.  Melissandre calma alors ses ardeurs et affirmai son identité d'un signe de tête avant de répéter le nom que son interlocutrice lui donnait.

- Rose ?  

Elle se remémorait ses cours de botanique de début d'année, et ses heures d’études qui y faisaient suite, alors que leur professeur leur avait introduit les bases de ce cours avec quelques plantes communes, dont les Rosacées. Elle avait ainsi pu voir que les plantes étaient souvent associés à un sentiment, mais surtout que cette famille ne se limitait pas aux beaux rosiers que l’on pouvait voir dans les grands jardins. Pourtant elle ne lui laissait pas de doute. Rosabelle. Rosa. Une belle fleur aux épines acérées. Mais alors, plutôt tendre, comme la rose ou passionnée, comme la rouge ?

« Tu te poses de ces questions existentielles... »
« De toute façon j’ai l'impression qu’on le saura bien assez vite ! »

Étrangement ces paroles ne la rassurèrent pas. Au contraire. Et son malaise s’accrut quand la blonde entrait dans le vif du sujet, la mettant devant le fait accompli. Suite à ses mots la Kaa eu du mal à avaler sa salive, son cœur manquant un bond. Elle ne remarquait même pas la distance qui diminuait entre Rosabelle et elle.

« Je sais pas qui est cette fille exactement, mais moi je l'aime pas… », cracha Sélène. « Elle est peut-être sympa de vouloir nous aider, mais elle fait peu crédible avec son ''parce que'' ».

L’albinos ne répliqua ni à sa vis-à-vis, ni à Sélène. Après tout, cette dernière n'aimait pas grand monde, ni grand-chose et Melissandre ne connaissait pas assez la jeune fille pour pouvoir la juger. Néanmoins elle ne pouvait cacher qu’elle était inquiète de savoir que quelqu'un, même s'il ne s'agissait que d'une seule personne, était au courant de ses terreurs nocturnes.  

« Une seule ? Qui te dis que cette gamine a gardé le secret hein ? ».
« Fait pas cette tête. », railla Bertrand. « On croirait que tu as vu un fantôme. »

C'était presque ça. Même si mentalement elle pensait s’être préparée au fait que la demoiselle savait pour son mal, que cette dernière le lui dise en face était bien plus difficile. Et imaginer que son secret n’ai finalement rien de secret était d'autant plus terrible. Elle essaya de murmurer un mot à la question de la jeune fille. Est-ce qu'elle pouvait lui faire confiance ? Elle l’ignorait.

« Non. Moi je veux pas. »

Est-ce qu'elle avait envie de son aide ? Du plus profond de son être ça c'était sûr.  

« En même temps tu accepterais l'aide de la pire crapule si tu pouvais te sortir de cette impasse, hein ? » fit Bertrand dans un rire.

Honteuse devant cette vérité que son compagnon lui plaquait sous le nez, Melissandre baissait les yeux. Elle devait l’admettre, elle aurait acceptée l'aide de n'importe qui pour mettre fin à cette souffrance psychique qu’elle subissait jour et nuit. Alors, est-ce qu’elle allait lui faire confiance ? Peut-être n'avait-elle simplement pas le choix. Aussi finit-elle par lui rendre la main que la jeune fille lui tendait. Et après avoir une nouvelle fois avalée sa salive avec difficulté, elle recouvrait enfin la parole pour répondre à Rosabelle.

- C'est bon, j'accepte ton aide.

Puis elle ne put retenir un air surpris lorsque cette dernière lui demandai le nom du premier garçon qui lui venait en tête. Voilà bien une drôle de demande et elle ne voyait pas trop le rapport avec son problème…

- Pourquoi ça ?

En même temps qu’elle posait cette question, elle comprit au regard de l’étudiante qu’elle n’avait pas le choix et que cette dernière ne la lâcherait pas tant qu’elle ne lui aurait pas donné ce fameux nom. Après quelques balbutiements elle finit enfin par articuler un nom.

- Faust.
« Faust ? »
« Pourquoi lui ? »

C'est vrai ça pourquoi lui ? Elle ne lui avait jamais adressé la parole, et c'était réciproque. Pourtant c'était son nom qui était sorti. Faust. Elle réfléchit un instant à la raison de ce choix. Il lui semblait l’avoir croisé en rejoignant Rosabelle... Peut-être, elle n’en était même pas sûre. Ou bien son cerveau aurait pu faire d'étranges liens de causes à conséquences. Charbon, garçon… En plus des recherches qu’elle menait depuis le bal des débutants. Son mal ayant commencé peu de temps après, elle avait fini par se demander s’il n'était pas dû à ce Démon qu’elle avait rencontré ce soir-là.

- Dis-moi, comment est-ce que tu comptes m'aider ? Je sais plus quoi faire…

Elle était au bord des larmes. Le manque de sommeil lui manquait cruellement également, n’améliorant pas sa gestion des émotions. Déjà qu’elle avait des difficultés à les gérer habituellement… Mais récemment c’était une catastrophe.
ASHLING POUR EPICODE



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Mer 26 Juin 2019, 23:30



Victime du mauvais sort
[Rosabelle]


Rosabelle observait l’albinos. Celle-ci, au regard des différentes expressions qui lui passaient sur le visage, semblait être la proie à de nombreuses préoccupations. Au bout d’un moment, la blonde commençait à être fatiguée de tendre le poignet. Si cela continuait, elle repartirait aussi rapidement qu’elle était venue. Ne disait-on pas que certains étaient morts à force d’attendre dans la même position ? Cependant, en sentant la peau de l’Humaine contre sa main, elle se ravisa. La poignée de main était moite. Pourtant cela ne déplaisait pas à Rosabelle. Elle était même fascinée par cette tiédeur. Le corps était une fantastique machine. Il pouvait exprimer tout haut ce qui était dissimulé. Il ne mentait pas. La tiédeur d’une peau, l’écarlate d’une joue, le souffle court, le pied maladroit... Rosabelle ne pouvait qu’être émerveillée par toutes ces choses. Le corps était révélateur. Elle aimait l’observer.

A la question du « pourquoi ? », la Déchue aurait une énième fois répondu « Parce que. ». Heureusement pour sa crédibilité, la jeune fille la devança en citant le nom d’un garçon. « Oh ! Faust ! Ça alors ! » Rosabelle n’en dit pas plus. L’air de réfléchir idiotement, elle se frotta le menton. Elle ne s’était pas attendue à pareille réponse. Elle savait que les Etains étaient plutôt du genre tolérants et ouverts d’esprit avec les autres départements mais… Faust ?! Sérieusement ? Elle avait beau être elle-même une Charbon et être plus âgée que ce garçon, il n’en restait pas moins qu’elle le trouvait parfois irritant. Mais bon, il fallait aussi avouer qu’elle n’avait jamais fait la rencontre de ce Démon. Elle le jugeait peut-être trop vite. Et puis, il fallait dire que les commérages que l’on racontait sur lui était plutôt drôles. Pourtant… n’était-il pas trop jeune pour l’Humaine ? Rosabelle finit par hocher les épaules, trahissant totalement le dialogue interne qui faisait rage à l’intérieur de sa tête blonde. L’amour n’avait pas d’âge après tout. On disait aussi qu’il rendait aveugle. Voilà peut-être aussi pourquoi l’albinos s’était entichée de ce première année. La tâche n’allait pas être facile pour Rose. Comment aider l’albinos à réparer son petit cœur malade ?

Alors qu’elle ouvrait la bouche pour répondre à sa dernière question, Rosabelle vit les yeux de l’Humaine s’embuer. Oh mince ! Elle ne s’était en rien préparée à subir une déferlante de larmes. D’ailleurs, comment réagissait-on devant une personne en pleurs ? Devait-elle la prendre dans ses bras ? Rosabelle devait avouer que la proximité de leur corps ne serait pas pour lui déplaire. Cependant, elle se reteint de le faire. Finalement, la jeune fille devant elle n’était qu’au bord des larmes ! Elle n’était pas VRAIMENT en train de pleurer ! Peut-être qu’en ignorant les yeux humides, ceux-ci allaient disparaître d’eux même. Aussi, Rosabelle se forçait à sourire. Ce n’était ni très naturelle, ni très beau. « Je compte t’aider en soignant ton cœur. Le cœur étant directement relier au cerveau : c’est en soignant le cœur que je pourrais soigner ce qui se passe dans ta tête. Et, pour l’instant, j’ai plutôt l’impression que ni l’un ni l’autre ne se portent comme un charme. » Rosabelle hochait le tête, convaincue par ses propres dires. « Et pour soigner ce petit cœur malmené, il faut que nous nous rendions au foyer commun. » Rosabelle fit un demi-tour sur elle-même et commençait à marcher, l’air déterminée. Cependant, elle fit rapidement volteface pour regarder Melissandre. « Je t’explique : Nous allons au Foyer pour voir du monde. Tu ressens peut-être le besoin de t’isoler mais ce n’est pas la solution ! En tant que Charbon, j’ai appris que nous ne sommes jamais heureux tout seul. La présence des autres peut être fatigante, je l’avoue, mais elle nous donne aussi une énergie nouvelle. Ne dit-on pas que les Hommes sont des animaux guéguerres ? » Rosabelle fronçait les sourcils. « Sectaires ? Non… ce n’est pas ça non plus… des animaux précaires ? Ce ne doit pas être ça… Enfin des animaux qui vivent en communauté, quoi ! »  Rosabelle fit une légère moue, contrariée de ne pas avoir trouvé le mot qu’elle cherchait, à savoir « grégaires ». Elle aurait pu rester ainsi longtemps, étant donné sa vivacité d’esprit tout à fait médiocre. Cependant, en se concentrant de nouveau sur Melissandre, elle ouvrit de nouveau la bouche. « On discutera au Foyer. C’est l’étape numéro deux de mon plan – l’étape numéro 1 étant de te rencontrer.  La discussion est une étape importante puisqu’elle va m’aider à trouver des solutions qui te seront adaptées. J’ai beau avoir connaissance de ton mal, tu es une personne unique. Tu as donc un esprit unique et ta « maladie » l’est aussi. Il faut que j’apprenne à te connaître pour passer à l’ultime étape : Recherche et essai des solutions ! » Brandissant son poing en avant, elle le fermait pour le rabattre vers elle, l’air d’avoir trouvé la quête de sa vie. Calmant son enhardissement, elle continua plus sagement : « Tu dois bien savoir que je ne suis pas la science infuse. Je suis encore une élève. Une deuxième année qui plus est. Cependant, je ne cherche pas à te nuire, de quelconque façon. Mes actes sont uniquement charitables. Et si tu te demandes pourquoi je fais tout cela, sache que c’est parce que … tu m’intéresses mais euh… pas comme un cas qu’il faut résoudre, hein. Toi, tu m’intéresses ! » Rosabelle se sentit rougir. Elle avait l’impression d’avoir avouer son amour alors qu’il n’en était rien. Bien sûr, si Melissandre lui demandait tout de suite de sortir avec elle, Rosabelle savait qu’elle ne refuserait pas. De toute manière, si un inconnu lui demandait d’être son ou sa petite amie, elle ne dirait pas non… Mais là n’était pas le sujet. Rose était bel et bien intéressée par Melissandre parce qu’elle aimait les histoires de cœur mais aussi parce que cette Humaine l’avait touchée. Bien que plus jeune, Rose se préoccupait à présent de sa situation. Même après cette affaire, elle n’était pas certaine de lâcher cette Humaine au cœur trop sensible dans la nature. Pouvait-elle en faire sa protégée ? Elle mordrait sauvagement ceux qui lui voleraient dans les plumes ! Hum… Peut-être était-elle trop passionnée…

Sans prévenir, Rosabelle prit la main de l’Humaine et partit en direction du Foyer. Sa poigne était cependant assez faible et l’Humaine pouvait à tout moment retirer sa main. De toute façon, Rosabelle ne l’aurait pas remarqué. Elle ne pouvait pas se concentrer sur deux choses à la fois et, à cet instant, elle se focalisait sur le chemin les menant à destination.

Une fois arrivée, la Déchue s’installait -ou plutôt se vautrait- dans un fauteuil. D’un geste de la tête, elle désigna le fauteuil à ses côtés pour que l’Humaine y installe son agréable popotin. « Du coup, je vais te poser une série de questions. » Rosabelle se redressa pour prendre une position plus conventionnelle. « Elles vont peut-être te sembler étranges mais elles me seront très utiles ! Tu m’as donné ta confiance après tout ! » Le poing devant sa bouche, elle toussa de façon mélodramatique pour s’éclaircir la voix. « Tout d’abord, tu préfères les filles ou les garçons ? » Question importante ! Si elle préférait les filles alors peut-être pourrait-elle détourner son intérêt pour Faust vers une autre fille. N’importe laquelle. Peut-être elle-même qui sait ? « Tu as déjà parlé à Faust ? » Elle devait mesurer l’implication de sa personne dans cet amour naissant. « Chez une personne, quelles qualités préfères-tu ? A l’inverse, quels défauts tu ne supportes pas ? » Elle se penchait en avant un grand sourire aux lèvres. « Quelle serait pour toi la rencontre idéale ? Et crois-tu en l’amour ? » De nouveau elle se redressa. Son visage commençait à afficher un air plus sérieux. « Du côté familial, comment est-ce que cela se passe ? » La famille était le premier fondement d’une personne. Une personne pouvait voir l’amour totalement différemment suivant son expérience familiale. « Enfin, depuis quand exactement tu as cette… maladie ? Elle te fait te sentir comment ? Je parle ici de ton état physique et mental. Il faut vraiment que j’en sache plus ! »

1327 mots... J'ai un peu abusé XD
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Maximilien Eraël
~ Humain ~ Niveau III ~

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Maximilien Eraël
Lun 07 Oct 2019, 20:06

Victime du mauvais sort
Melissandre se mordait avec force la lèvre inférieur afin de guider ses pensées vers une souffrance plus immédiate, forçant ses larmes à ne pas déborder. Et ça fonctionnait. Plus ou moins.

« C'est vraiment utile de te flageller comme ça ? »

L'albinos ne répondait pas. Elle ne préférait pas, de crainte de voir ses efforts réduits à néants et s'effondrer face à la Déchue qu'elle écoutai en silence.

« Elle a dû avoir des cours de biologie différents des nôtres... »

A moins qu'elle ne parle d'un point de vu philosophique ? Après tout l'anatomie et la biologie de l'homme et de la femme avait bien des significations, suivant si l'on en parlait en philosophie, en biologie ou en art.

« Mouai, je suis pas si convaincue... Elle a l'air de la fille populaire qui prends plus soin de son physique plutôt que de son esprit. »
- C'est méchant...
« Et pourtant ! », lançai Bertrand sarcastique devant la difficulté de la jeune fille à trouver le mot de ses désirs.
« Nan vraiment... On s'embarque dans sacré bourbier et on s'en sortira difficilement, moi je te le dis ! »
« Ouai, puis en plus, c'est quoi cette histoire qu'elle te sort que tu t'isoles ! On est qui là-dedans ?! »
- En effet...

Voilà une question qu'elle s'était déjà posée quelques fois depuis son arrivée à Basphel et dont elle craignait la réponse. Rosabelle la possédait-elle comme elle semblait posséder la solution à ses cauchemars ? Elle ne le voulait pas. Pas pour ça. Pas maintenant. Elle n'était pas prête. Elle ne le serait peut-être jamais.

- Que...

Ses yeux s'agrandirent à la remarque de la Déchue et le rouge commençai à lui monter aux joues. Que racontait-elle ?

« Bécasse ! Écoute et réfléchis un peu au lieu de t'exciter à la moindre déclaration ! »

L'albinos papillonnai des yeux avant de pousser une exclamation.

- Oh ! Hum... Oui, d'accord... Je vois., répondait-elle ensuite en prenant conscience du mauvais sens qu'elle avait donnée aux paroles de Rosabelle, baissant alors le regard, gênée.

Mais à peine son visage eut-il eu le temps de reprendre une teinte normale que la blonde se saisit de sa main, l'entraînant à sa suite en direction du foyer commun. Elle ne quittait pas des yeux la silhouette face à elle, la détaillant avec une pointe d'envie. Il lui arrivait à elle aussi de se prendre à ce genre d'initiative avant qu'elle ne se décide à s'éloigner des autres. Elle se souvenait de la fois où elle avait traîné Hans derrière elle de la même manière. Ça c'était mal terminé. Un nœud se formait dans son estomac. Et si ça ne se passait pas comme prévu là aussi ? Et si cet élan de sympathie, ce qui passait pour un coup de main, finissait par se transformer en une véritable catastrophe ? Par peur, la Kaa lâchai la main de la Déchue pour la rapprocher de sa poitrine en un geste sécuritaire et fermai les yeux. Elle sentait soudain quelque chose lui attraper délicatement les doigts. Doucement, elle rouvrit un œil et vit Sirrah qui la regardait tendrement.

- Ça va aller...
- Tu es sure ?
- Certaine.
« La luciole à un drôle d'instinct de survie. »
- Mais je lui fais confiance.
« Hé ? Plus qu'à nous ? »

Melissandre n'ajouta rien, se contentant de rattraper la Déchue, interpellant Brioche allongée à l'ombre d'un frêne d'un geste de la main au passage.
A destination, Melissandre jetai un regard circulaire sur l'assemblée déjà présente avant de s'asseoir sur le fauteuil que Rosabelle lui désignait.

« Étranges ? Comment ça peut être plus étrange que les questions qu'elle t'a déjà posée ? »
- C'est pas faux...
« Ouai, puis, confiance, confiance... C'est bien relatif hein ! C'est plus parce qu'on commence à être en manque de solutions qu'autre chose qu'on lui accorde notre ''confiance''. Enfin, toi. Moi je lui fais pas confiance à la blondasse. »
- Mais si ça fonctionne ?

Est-ce qu'elle répondait à Rosabelle ou bien à ses compagnons ? Elle ne le savait pas vraiment. Probablement aux deux. Elle se fit alors très attentive aux paroles qu'allait prononcer sa vis-à-vis et pu constater que, en effet, ses questions étaient loin de ce à quoi elle pouvait s'attendre. Aussi elle en fut quelque peu déstabilisée et mit quelques secondes avant de trouver les réponses à ses questions.

- Hum... Les garçons...
« T'as pas essayé les nanas, comment tu peux en être sure ? », fit Bertrand d'un air narquois.

Melissandre commençai à rougir aux mots prononcés par ce dernier, ajoutant alors presque dans un souffle un « Je crois ?... », peu assuré.

« D'ailleurs, même avec les mecs t'as encore rien fait, hein ! ».

Un instant l'albinos avait alors oublié comment respirer tandis que son visage virai rouge. Elle n'avait jamais vu personne s'intéresser à elle et elle ne s'était intéressée à personne en particulier non plus, son esprit trop encombrée par d'autres choses.

- Je... Hum... Non, enfin, je crois pas. Je sais plus.

L'Humaine était totalement perdue. Entre l'obscurité de ses terreurs nocturnes et le trouble que cette fille infligeait à son esprit depuis tout à l'heure, elle commençait à n'être plus sure de rien, même de sa propre mémoire.

« Sérieux, à quoi ça mène tout ça ?... Puis c'est vachement intime ses questions ! »

Elle n'avait pas tord... Melissandre s'était faite la même réflexion. Cette fille en savait plus sur elle, qu'elle n'en savait sur la Déchue. En vérité, à part son nom, sa race et qu'elle appartenait au département du Charbon, tout n'était qu'inconnu chez elle.

- Attends moi là une seconde., fit-elle en posant la main sur le bras de Rosabelle avant de s'éloigner vers une salle annexe.

Beaucoup de choses y était « rangées », et pour celui qui savait comment chercher, il pouvait y trouver un paquet de choses inutile. En l'occurrence, Melissandre était à la recherche d'une petite boite en bois qu'elle réussi à localiser rapidement. Elle revint rapidement auprès de la Déchue avec son trésor, reprenant avec une lueur dans le regard et un sourire en coin.

- Moi aussi j'ai des questions alors on va jouer un peu. Rien de compliqué, tout reposera sur les épaules d'Oni.
« Han, tu sais que tu risques de plus parler qu'elle si t'as pas la chance aujourd'hui ? »
- J'assume le risque.
« Tss... Ça aurait été plus drôle un jeu où c'était sûr qu'on gagnait à tout les coups ! »

Ridicule ! Elle n'aurait jamais obtenu l'aide qu'elle désirait tant si elles avaient joués dans de telles conditions ! En même temps qu'elle battait les cartes, l'albinos énonçai les règles.

- On tire chacune son tour. Si c'est une carte rouge, c'est à moi de te poser une question. Si elle est noire, je réponds aux tiennes., conclut-elle en posant le talon sur la table.

En exemple, elle s'exécuta la première pour tirer la carte du dessus. Elle fit alors une moue déçue.

« C'est mal barrée ton histoire. »
- Les qualités d'une personne... Hum... En fait j'aime bien voir les personnalités de chacun et donc leurs différentes qualités. Ça rend le monde tellement intéressant toutes ces personnalités uniques. Même si il reste quelque chose de difficile quand on est Humain... Le regard des autres et leurs réactions à notre contact.
« Le monde est intéressant mais loin d'être rose hein ? »

L'albinos fermai un instant les yeux. Oui, le monde n'était pas rose, bien au contraire. Néanmoins, c'était parce qu'elle en connaissait la couleur qu'elle savait également à quoi pouvait ressembler sa rencontre idéale. Elle l'avait déjà imaginée pas moins d'une centaine de fois, surtout depuis ses cauchemars chroniques. Mais ça...

- A ton tour., fit-elle en poussant légèrement le talon.

Un sourire se dessinai sur son visage en voyant la carte que tenait Rosabelle. Elle tapai dans ses mains avant de fixer un instant le plafond, réfléchissant à la question à laquelle elle la soumettrai.

- Voyons... Tu as dis que je t'intéressais. Pourquoi ? En quoi suis-je intéressante ?
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Mots 1388 (tu disais quoi à propos de la quantité 8D ?)


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Ven 06 Déc 2019, 16:26



Victime du mauvais sort
[Rosabelle]


Comment ne pouvait-on ne pas être certain de son attirance sexuelle ? Rosabelle savait depuis toujours qu’elle aimait les deux sexes, par exemple ! Elle n’en avait jamais douté ! D’ailleurs… Elle n’avait jamais vraiment compris qu’elle était la différence entre les fesses d’un garçon et celles d’une fille. On disait souvent que celles des dernières étaient plus rebondies, plus en chair. Pourtant, elle avait déjà vu des garçons avec des fesses divines. Jacob par exemple ! Elle se replongeait dans les souvenirs de son dernier cours, oubliant presque l’albinos. Elle ne remarqua pas le rouge des joues de cette dernière qui contrastait avec son absence de couleur. Rose essayait cependant de revenir à la conversation malgré son inattention déconcertante. Tandis que l’autre semblait être en train de réfléchir à la question qu’elle lui avait posée, Rosabelle se dit qu’elle devait peut-être l’aider à trouver sa préférence de genre. Et si elle l’embrassait, là, comme ça ? Non. C’était stupide. Même la blonde le savait. Aussi, elle commença à jouer avec ses pouces tandis que Melissandre se décidait enfin. « Je ne sais plus. » Quelle drôle de réponse. C’était une catastrophe. Rosabelle s’apprêta à rétorquer une réponse plutôt pessimiste quand l’albinos lui annonça de ne pas bouger et de l’attendre. La blonde était surprise mais obéit. Après tout, elle avait frissonné quand Melissandre avait posé sa main sur son bras. Elles se rapprochaient ! C’était bien ! C’était même mieux que bien ! Un de ses ainés lui avait dit que les contacts physiques étaient des signes annonciateurs d’ouverture de cœurs. Melissandre commençait à l’aimer ? Était-ce pour cela qu’elle ne savait plus quel genre elle aimait ? Peut-être croyait-elle apprécier la compagnie masculine jusque-là mais que la blondeur de Rosabelle avait remis en cause cette certitude ?! Par les fesses de Sympan – s’il en avait ! Rosabelle souriait, les joues rouges de bonheur. Peut-être que Melissandre était partie quelques secondes pour préparer une déclaration d’amour passionnée ? Elle avait hâte que sa bien-aimée revienne ! Allaient-elles s’échanger des bisous baveux ? Rosabelle trépignait d’impatience. D’ailleurs, là revoilà ! Tiens ? La blonde pencha légèrement la tête sur le côté. Que tenait sa chérie ? Une petite boîte en bois ? Oh non ! Melissandre allait-elle lui demander sa main ? Rosabelle n’était pas prête à cela. Elle ne le serait jamais. Elle n’avait rien contre l’engagement mais elle sentait que cela n’était pas pour elle. Et puis, elles étaient trop jeunes, non ? Qu’allait-elle dire à Melissandre ? Son cœur était déjà fragilisé par la peine tragique que lui avait infligée ce satané Faust et… QUOI ? Cette boîte n’avait rien à voir avec une bague ? Rosabelle ne put retenir un soupir de soulagement. D’ailleurs, Melissandre avait l’air d’avoir retrouvé un peu de son sourire. C’était bien.

Rosabelle, intriguée, plaça ses jambes sous son fessier tandis que son buste se penchait vers l’albinos. « Un jeu ?! » s’émerveilla-t-elle. « J’aime les jeux ! » Surtout les jeux où ils étaient questions de blagues salaces. Elle avait aussi découvert tout récemment le jeu de la bouteille. Un jeu fantastique, d’après elle ! Mais là, il n’en était pas question. Il n’y avait pas de bouteille, ni assez de participants. Alors qu’était-ce ? Quoi ? Un jeu de vérité ? Rosabelle croisa les bras sur sa toute petite poitrine. Elle préférait les actions mais bon… Si elle pouvait arranger le souci de Melissandre par ce biais… « D’accord ! » répondit-elle, enjouée. Elle regardait la carte que tira l’albinos et faillit échapper un rire machiavélique et théâtral. Pourtant, elle s’en retient de justesse pour ne pas froisser sa partenaire. Elle ne connaissait pas trop les Étains et ne savait pas quel sens de l’humour ils possédaient. Au lieu de cela, elle la laissa parler, le sourire aux lèvres.

« C’est si difficile d’être humain ? » finit par dire Rosabelle après avoir écouté la réponse de l’autre étudiante. « Oh ! C’est vrai que ça compte comme une question ! » s’aperçut-elle. Elle fit donc une petite moue avant de s’installer plus confortablement encore dans son fauteuil. « Je ne sais pas trop. Je ne fais pas vraiment attention aux humains, en tant que tel. Enfin, vous êtes désagréable. Enfin, pas VOUS personnellement mais votre truc là. Faut dire que c’est assez chiant quand on est à côté de vous. » continua-t-elle sans se dire que cela pouvait blesser l’autre. « Mais, après, bon… Vous n’avez pas la lèpre non plus. J’ai un humain aussi dans mon groupe de classe et faut dire qu’il n’est pas chiant. Enfin… Pas plus chiants que tous les autres Charbon ! » se flagella-t-elle en rigolant. L’autodérision, elle connaissait, contrairement à ses deux orgueilleux de parents. « Mais j’ai remarqué que vous étiez plutôt ouverts d’esprit. » Elle haussa les épaules, secouant légèrement ses boucles d’or. Elle aurait bien voulu grignoter quelque chose pendant qu’elle parlait. « M’enfin voilà… Après, c’est peut-être l’ambiance de tolérance de Basphel qui me fait penser cela. Jamais croisé un Humain en dehors de l’école... » finit-elle par avouer. Rosabelle était une pipelette. Même si elle peinait à maîtriser les mots, elle aimait délier sa langue. En réalité, elle n’avait pas besoin d’un jeu de vérité pour avouer ce qu’elle avait sur le cœur. « Oh, mais oui ! C’est à moi ! » Elle tira une carte. Rouge. Elle écouta la question de l’Humaine. Mince. Elle ne s’était pas attendue à cela.

« Hum…  Tu m’intéresses parce que... » Elle buta. Ce n’était pas parce qu’elle ne savait pas quoi dire. C’était parce qu’elle ne savait pas comment le dire. Encore une fois, cette histoire de mots la peinait. Elle n’était pas prête de devenir écrivain sans étoffer son vocabulaire. Mais, bon, de toute façon, qui voulait devenir écrivain ? C’était un métier ennuyeux ! Avoir une liaison avec des bouts de parchemin, ce n’était vraiment pas pour elle ! Mais passons, il lui fallait répondre à la question de l’albinos. « Parce que... Je n’aime pas quand les cœurs souffrent… Et j’ai l’impression que le tien pleure. » Elle continuait de jouer avec ses pouces. « Je suis une Charbon mais ça ne fait pas de moi une insensible ou une… harceleuse ! » Elle avait entendu beaucoup de ragots qui disaient que les Charbons étaient des voyous et des harceleurs, ne tirant du plaisir que dans leurs méfaits. Ce n’était pas vrai. « J’ai une certaine énergie en moi qu’il me faut canaliser, c’est vrai… Et c’est parce que je n’ai pas su trouver comment la canaliser que mes parents m’ont envoyée ici. » Son sourire de poupée se cassa pour une grimace de ressentiment. « Ces orgueilleux ne m’ont jamais comprise de toute façon ! » Elle croisa les bras sur sa poitrine avant de souffler. « Enfin… » Une boucle blonde lui tomba devant le visage. « Ce que je veux dire par là c’est que je suis une Charbon et que cela m’a fait apprendre une chose : La société ne peut s’épanouir si un de ses membres ne va pas bien ! Par exemple, si je veux que mon groupe devienne la Première Bande alors il faut que chacun aille au mieux ! » Elle replaçait la mèche derrière son oreille. « Enfin… Tu comprends ? » Elle haussa les épaules, un sourire aux lèvres avant de poser une main sur celle de Melissandre et de plonger dans son regard. Vraiment ? Elle n’envisageait pas du tout de sortir avec elle ? C’était dommage : Rosabelle aurait bien voulu… « Je souhaite que tu ailles mieux. C’est tout. » Elle retira sa main. « Bon ! À toi de tirer une carte ! Si tu tires une carte noire, je veux que tu répondes à cette question : Voudrais-tu… » Elle laissa planer le suspense. Son sourire s’agrandit. « Sortir avec moi ? » Elle ne précisa pas si cette sortie était de nature amicale ou amoureuse. Melissandre pouvait choisir ce qu’elle souhaitait. Dans tous les cas, cela ne dérangera pas la Déchue qui avait un besoin de contact constant !

Cependant, avant même que l’albinos ne puisse tirer sa carte, un élève de l’école rentra en trombe dans le Foyer. C’était un Charbon, en quatrième année. « CONCOURS DE PÉTARDS DANS LE COULOIR ! » cria-t-il avant que des explosions soudaines ne se fasse entendre. C’était un appel. Rosabelle ne pouvait pas manquer ce spectacle. Par-dessus les exclamations et l’agitation, elle essaya de capter l’attention de Melissandre et dit en hurlant : « Tu peux venir me voir quand tu veux ! Si ça ne va pas ou quoi, n’hésites pas ! Et ma demande tient toujours ! Prends le temps d’y réfléchir ! » Elle ria avant de se lever, les pieds sur le fauteuil, pour enjamber ce dernier et atteindre la porte qui menait au couloir. Il fallait se dépêcher : les concours de pétards ne duraient jamais bien longtemps avant que les adultes ne viennent y mettre leur grain de sel. Cependant, en disparaissant à travers la porte, Rosabelle espérait que Melissandre allait revenir vers elle avec une réponse positive. Elle tenait vraiment à l’aider et savait que cela n’allait pas se faire en une journée.

1464 Mots... Rose est une pipelette !
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Maximilien Eraël
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Maximilien Eraël
Mar 10 Déc 2019, 15:27

Victime du mauvais sort
Sa poitrine se serrant, Melissandre ne put retenir une moue contrit en l'entendant parler du sentiment qu'elle ressentait à proximité des Humains. Désagréables... Elle n'était pourtant pas étonnée par ses paroles. Néanmoins, elle fut un peu plus intriguée par ce que la Déchue lui énonça ensuite. Les Humains, ouverts d'esprits ? Elle avait raison, ce devait être parce qu'elle n'avait rencontré ces derniers qu'à Basphel qu'elle les voyait ainsi. Qui plus est, elle ne pouvait nier que son appartenance à Babelsba, probablement le Royaume le plus ouvert aux autres cultures, aidait à ne pas se fermer aux autres peuples. Néanmoins, si Rose devait un jour croiser ceux de Muharkel, ou pire, de Grimmvarr, son avis serait peut-être différent de celui qu'elle avait actuellement.

« C'est même certain. Je suis même curieuse de voir ce qu'il arriverai si elle venait à se perdre chez eux. »

Non, ce serait terrible. Ils rivalisaient de brutalités et de sauvageries avec les Evershas dont le territoire de l'Antre des Marais côtoyait le leur. Même elle était terrifiée par les Humains appartenant à ce Royaume et les histoires qui se disaient à propos de leur terre et leur culture, et ne s'y était encore jamais rendue.

Melissandre écouta attentivement la réponse à la question qu'elle lui avait posée. Son coeur qui pleurait ? Peut-être. Elle n'en était pas certaine. Il était cependant certain qu'elle était en souffrance, oui. Elle pencha la tête sur le côté en écoutant son histoire, attentive à ce que la Déchue lui racontait. Elle avait entendu dire qu'une partie des Charbons étaient des étudiants qui avaient été envoyés à Basphel plus dans l'objectif de les éduquer à la vie en société, ces derniers en totale contradiction avec l'autorité parentale et l'apprentissage de ces derniers, plus que celui de leur offrir l'enseignement réputé de l'université.

« Des délinquants quoi... Des gens sur qui on peut compter. », ajouta Sélène avec cynisme.

La Kaa  leva les yeux aux ciels. Vraiment, elle n'était pas prête à lui accorder sa confiance il semblerait. C'était triste, alors qu'elle était surement la seule à lui avoir réellement tendue la main ici. D'autant que ses paroles sur la bonne santé d'un groupe lui parlait. A cause de son appartenance à Babelsba, elle avait apprit la vie dans un groupe et les liens qui unissaient chacun, qu'il s'agissent d'une entente cordiale nécessaire où du sentiment général de chacun. Après tout, les émotions sont contagieuses, qu'il s'agisse du rire ou de la dépression. Aussi elle confirma ses dires.

- Oui, je comprends. Il ne faut pas laisser une personne sur le banc de touche pour la seule raison qu'elle se porte moins bien que le reste du groupe.

Elle posait alors ses prunelles carmins sur la main de Rose lorsque celle-ci vint au contact de la sienne avant de les reporter à nouveau sur la Corvus, réceptionnant le regard de cette dernière.

« Elle est flippante dans sa façon de se tenir... »
« Peut-être, mais c'est à nous de jouer ! »

Melissandre affirmait ce que lui dit Bertrand et Rosabelle d'un signe de tête avant de se pencher, posant la main sur le tas de carte. Tandis que celle du dessus se glissait entre son pouce et son index, elle arrêtait son geste comme la Déchue marqua un silence au milieu de la question à laquelle l'Humaine était sensée répondre. Puis, tandis qu'elle terminait sa phrase, mettant un terme au suspens, l'albinos tourna son regard vers la blonde, surprise.

« Qu'est-ce qu'elle vient de dire ? »
- J'en suis pas certaine...
« Nan mais elle est bizarre, vraiment... T'es sure tu veux répondre à cette question ? »

Avait-elle le choix ? Il lui suffisait de tirer une carte rouge, alors elle pouvait l'éviter. Mais alors il fallait qu'elle ne fasse que ça. Hors, la moitié du paquet était composée de carte noire... Toutefois, était-ce la réalisation d'une Bonne étoile ou la pitié d'un Aetheri, mais un événement externe la libéra de cette éprouvante question. Un concours de pétard ? En effet, à peine l'étudiant avait-il hurlé cela dans le foyer qu'un bombardement se fit entendre à l'extérieur, dans le couloir. Melissandre observa la Corvus s'éloigner vers l'événement après un dernier mot à son encontre. Elle ne bougea pas, reportant son attention sur le paquet de cartes avant de finalement retourner celle qu'elle tenait entre les doigts. Noire.

« C'est passé prêt hein ? », fit Bertrand, ironique.
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Mots 778 - The End


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