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 [VI] - Dangereux Vestiges

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Ven 15 Fév 2019, 18:29




Musique |
Catégorie de quête : VI : Recherche et exploration
Partenaire(s) : Solo
Intrigue/Objectif : Retrouver les vestiges de l'Empire dans la jungle de Taelora, spécialement l'ancien Temple de Raanu.

« Vous voulez nous tuer ou bien ?!» souffla le Ridere, dont la fatigue tirait les traits. «Quoi ? Ne me dit pas que tu as peur... Disima ne diffère pas tant de la jungle de Nidalu. » ; «Je n'ai pas peur. Avez-vous au moins une idée de ce que nous cherchons dans ces kilomètres de lianes ?» Un rire macabre fusa et rebondit sarcastiquement dans un écho effroyable. «Ma santé mentale.» Azmüth ne trouva pas ça très drôle et se réfugia aussitôt dans un cocon de glace, comme pour échapper à la la lourde chaleur, aux affreux insectes, à l'air infesté et au regard dérangeant du Suprême de l'Au-Delà. «D'accord, d'accord... Je n'aurai pas dû manger le seul guide que nous avons trouvé. Mais je n'aurai pas pu non plus le laisser repartir vivant. Il nous aurait gêné.» ; «Vous m'aviez dit que ce voyage était un pèlerinage, pas un suicide.» Un cri de douleur déchira l'air suivit d'une grande éclaboussure. Devaraj se retourna recouvert de sueur et de sang, avec  ce qui semblait être un crocodile mort dans les bras. «Qu'est-ce-que tu as dit ? J'ai rien entendu avec l'autre...» Comme il était parti tel un voleur sans demander l'aide des siens pour le trajet sur les mers, il refusait aussi d'utiliser ses dons pour explorer sous forme éthérée -ce qui rendrait la tâche facile, rapide et sans risques- et à utiliser la plupart de ses pouvoirs magiques. Le Chaman avait emporté ses vieilles armes, sa lance, ses poisons, et une myriades de petits objets tranchants qu'il aimait lancer avec adresse. Le Ridere retourna aussitôt dans son cocon glacé, refusant de coopérer avec cette folie.

Ils se trouvaient au plus profond de Disima, évidemment tout deux perdus. Mais Devaraj ne semblait pas s'en soucier. C'était la définition propre de sa vie, d'être perdu. Et des indications géographiques ne l'aideront pas à trouver ce qu'il voulait. L'époque qu'il recherchait était trop lointaine pour que les noms figurent sur des cartes ou dans les esprits, en tout cas des Vivants. Devaraj prit le temps de souffler et de boire l'eau déjà tiède et infecte de sa gourde. Il avait abandonné sa lourde cape pour rester torse nu, ne gardant qu'un pantalon de toile et des bottes en cuir léger. Ce n'était pas une bonne idée d'exposer autant de peau nu aux moustiques, mais enfin il faisait trop moite pour que les habits lui soient supportables. Cela faisait deux jours qu'ils marchaient avec difficulté dans ce lieu maudit et le Fumeur Macabre s'était débarrassé d'une cinquantaine de bêtes sauvages qu'il était incapable d'identifier. Il regarda d'un air morne sa peau zébrée d'écorchures et son avant-bras bandé dans un pansement d'infortune. A croire qu'il avait perdu la main depuis sa jeunesse et qu'il n'avait peut-être plus l'âge de courir ainsi au devant du danger. Pourtant la fatigue dans ses muscles, la saleté, sa bouche sèche et pâteuse, la douleur lancinante là où des crocs avaient déchirés sa chair, les maux de têtes et nausées provoqués par les poisons des monstres, tout cela il l'endurait sans penser à s'en plaindre. Ne méritait-il pas d'être seul et sans secours et de souffrir un voyage long et périlleux pour réparer les erreurs du passé ? Pour retrouver au milieu de nul part un semblant de foi et de courage ? Les yeux voilés par des souvenirs qui ne lui appartenaient pas, le Chaman regardait en silence les lignes du passé, cherchant en vain celle qui était sienne et qu'on lui avait enlevé avec brutalité. Il manqua de s'endormir et ne se réagit qu'au son lugubre qui rodait dans l'ombre. «Il vaut mieux se réfugier dans les hauteurs... C'est peut-être un autre crocodile qui a trouvé le cadavre de son congénère.» La voix d'Azmüth lui parvint au dessus de lui. Devaraj le rejoignit bientôt en grimpant à l'arbre, un exercice plutôt aisé vu les nombreuses lianes qui pendaient le long du tronc. «Fais attention. Tu as un serpent sur l'épaule.» ; «C'est encore une blague ?» ; «Non.» répondit placidement Devaraj, levant ses doigts pour lancer un éclair d'argent sur la chose qui manquait maintenant d'étrangler le Ridere. «Bon sang. Prend ça.» Il sortit un peu de poudre d'une poche cousue à sa ceinture et obligea Azmüth à avaler. «Qu'est-ce-que c'est ?! Je ne veux pas de ta dro-Grmblmm ! » Dans un craquement, l'être bleu se réfugia une nouvelle foi dans un carcan de glace. «C'est pour que tu retrouves tes couilles et arrête de hurler. Maintenant tous les habitants de la jungle sont au courant qu'on a égorgé quelqu'un à cet endroit précis.» Grognant sur l'incompétence de son compagnon de route, il avala sa part de Demencia. Elle faisait flotter en lui une douce chaleur qui n'avait rien à voir avec l'enfer brûlant qui les prenaient dans ses serres moisies. Au bout de quelques minutes, les effets causés par son éloignement avec l'Île Maudite s'estompaient lentement et il finissait par ne plus rien ressentir du tout à l'intérieur de lui-même. Cela lui donnait un regard vide avoisinant le poisson mort et une grimace digne d'une momie impassible. Seul la brûlure physique de son corps le gardait vif et lui rappelait de ne pas somnoler pour sa propre survie. Perchés à plusieurs dizaines de mètres de hauteur, les deux voyageurs pouvaient alors distinguer un océan vert plongé dans une fausse immobilité et dont émergeaient ça et là des formes biscornues et des cris mauvais. Sur la gauche, de gigantesques pyramides reposaient dans la Mort, restes d'un passé révolu. «Regarde... Il y a des ruines par là-bas.» ; «Je ne vois rien.» ; «Ouai. Hum. Je n'ai plus l'habitude de parler à des non Chamans. Dans le monde des Morts, il reste encore des bâtiments en entier.» Soudainement fasciné par les vestiges éthérés et leur équivalent en pierre, Devaraj se tint debout sur l'enchevêtrement de lianes, silencieux. Ils étaient là, les restes matériels de la vision paradisiaque qu'il avait eu dans l'Au-Delà. Les Conservateurs lui avaient montré une capitale dont la magnificence n'égalait en rien ce qu'il avait pu contempler jusqu'ici. Même si l'Océan les avait tué et la nature avait repris ses droits, ces colosses froids et menaçants inspiraient crainte et admiration. Il s'imaginait la ville qu'il avait vu s'étaler de son vivant ici-même, avec ses habitants, ses ruelles, ses couleurs flamboyantes, ses lignes raffinées. «Devaraj ?» ; «Hm.» ; Perdu dans sa contemplation, le Chaman rivait son regard dans le Monde d'Ezechyel et sur ces si belles ruines. «DEVARAJ !» Il sursauta, se retourna brusquement pour découvrir Azmüth aux prises avec une liane animée d'une vie meurtrière. Étouffant un juron, le Chaman déchira le coupable d'un geste brute et attrapant le Ridere par le bras, il le traina aussi vite qu'il pû loin du chemin grimpant qui voulait les tuer, vers le sol et vers les amas de pierres. Il commençait à manquer de souffle lorsque ses pieds agiles touchèrent le roc et il était à peu près certain de s'être foulé la cheville un peu plus tôt en sautant d'un arbre. Mais là où ils atterrirent ne régnait brusquement que le silence des tombeaux, comme si la nappe sombre de la Mort retenait à l'extérieur la jungle et ses bruits. Entourés de toutes parts par les hautes constructeurs qui jetaient une ombre glaciale sur la place, ils s'avancèrent en frissonnant. Leurs pas résonnèrent dans un écho qui était tout sauf accueillant.

«Tu en as mit du temps. Es-tu aussi capable qu'on le raconte ?» ; «Je ne crois pas.» rit honnêtement le Chaman avant de se rembrunir. Il avait reconnu sa voix avant même de la voir là, assise avec dignité sur une pierre tombée dont le lierre cachait les gravures. Ce n'était pas la critique mais le manque évident de coopération qui l'agaçait. «Écoute. Je m'en fous de savoir si oui ou non tu approuves. La déesse ne demande ni ton avis ni le mien et ton Empire renaîtra de nos mains. Et sans  l'aide des êtres brutes, sanglants et inférieurs que nous sommes à tes yeux, cela n'arrivera peut-être jamais. Nous sommes le pont entre la Vie et la Mort. Si tu comptes revivre en claquant des doigts, cela ne pourra pas se passer sans notre présence.» Il se tût un bref instant, songeant à la tuer malgré son ton calme. «C'est nous qui avons votre écriture, n'est-ce-pas ? C'est moi qui connait le nom de ta descendance et comment la trouver. C'est moi qui peut te faire vivre ou mourir.» Maya Zmir blêmit. Personne n'aurait osé lui parler sur ce ton de son vivant. Elle ne comprenait pas pourquoi son ardent souhait de voir son Empire renaître de ses cendres reposait entre les mains de ce personnage détestable, impoli et ignorant. Repoussant une remarque acerbe, elle se tut. Il avait raison et bien qu'elle se refusa à l'accepter, elle pouvait encore endurer cela, au moins pour rendre honneur à Sergueï. Des millénaires s'étaient accomplis depuis leur décadence, ils avaient sombré dans l'oubli le plus complet et leurs espoirs étaient alors mourants avant que le Suprême de l'Au-Delà ne se mette à dépoussiérer leur histoire. Son mari lui avait bien dit qu'ils feraient mieux de se réjouir de cet inattendu retournement de situation. «Ce ne sont pas mes affaires je l'avoue, mais il se trouve qu'Edel et Raanu m'y ont mêlé et que j'ai maintenant toutes les cartes en mains. En l'absence de ton amabilité... Hum, qui sait ce qui se passe quand un Fou a entre ses doigts le Savoir ?» Très calme, il conclut d'une voix douce. «Une fois que ma tâche sera terminée, je me retirerai aussitôt, ne crains rien. Mais dans l'attente, je te conseille donc de taire tes désaccords que je considère comme étant une insulte à Raanu. Une Aether ne se trompe pas, encore moins celle de la Connaissance.» L'ancienne impératrice hocha silencieusement la tête bien que son dégoût se soit soudainement décuplé. «Je vais te montrer où se trouvait le Temple.»

Le Temple, il n'en restait qu'une masse de pierres recouverte par les mousses humides et les lianes grimpantes. Elle s'en alla dès qu'elle eut reconnu puis désigné l'endroit, se dépêchant de retourner dans l'Au-Delà, en sécurité.

1818mots
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