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 Il en faut peu pour mettre le feu | Priam [Flashback| Naakar'Lus]

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Dim 11 Nov 2018, 16:05


« C’est qui, qui va finir dans mon assiette ? C’est toooi. » Chantonna-t-elle, en caressant le poil blanc de l’animal. Aucune réponse ne se fit entendre. Restant insensible aux moqueries entendues, la créature préférait continuer de massicoter son foin, en soufflant parfois sur son visage en signe d’approbation. Lysange adorait les bicornes, que ce soit en ragoût ou sur leurs quartes pattes. Ils étaient aussi beaux que bon et suffisamment idiots pour se laisser cajoler par une enfant qui désirait les dévorer. « Ne leurs faits pas peur. » La gamine ne broncha pas à l’indication du berger, se permettant même de l’ignorer dans un vague haussement d’épaules. À son tour, ce dernier ne répliqua pas face à son insolence. Il avait l’habitude de son attitude dédaigneuse – la connaissant depuis qu’elle rampait à même le sol. Dans un premier temps, il avait bien cherché à la chasser de son enclos, mais à peine avait-il tourné le dos, après leur altercation, que déjà ses petites ailes rouges se distinguaient entre ses bêtes. Il comprit bien vite que c’était peine perdue : elle était bien trop obstinée et impertinente. Au final, par lassitude, mais surtout par compassion pour Cléore, il avait fini par se résigner à apercevoir une touffe rose tournait autour de ses bêtes. Ne serait-ce que deux trois fois, le temps que Koor et Gravuun accomplissent leurs caprices météorologies. « Pour une fois, tu ne veux pas servir à quelque chose et participer aux activités ? » – « Non. » Son intention était toujours focalisé sur le bétail, préférant continuer de les caresser, plutôt que de détourner le regard et de malencontreusement apercevoir les enfants, qui s’empressaient et s’entassés pour participer à l’activité due lieu. Si ses mirettes croisaient les leurs, elle n’était pas certaine de conserver son sang-froid. Que des têtes de piaf et de chèvre. Qui plus est, des enfants. Tout ce qu’elle « adorait » en somme. « Donc tu comptes passer ta journée dans mes pattes ? » – « Ça dépend, tu comptes passer ta journée à m'parler ? » À trop interpeller la réprouvée, les enfants commençaient à remarquer sa présence. Chose qu’elle ne souhaitait absolument pas. Elle songea à riposter avec l’une de ses fameuses répliques cinglantes, pour calmer les ardeurs bienveillantes du berger – et des potentiel enfants qui souhaiterais lui parler –, mais une voix chaleureuse l’interpella, stoppant toute envie malveillante. « Et si tu laissais plutôt ses pauvres bêtes tranquilles ? » La gamine leva les yeux vers sa tante qui l’avait rejoint, appuyée contre le rebord de l’enclos. Cléore fit un signe à l’homme en guise de salutation – et sans doute de pardon. « Hum. J'les embête pas. J'suis même sûr qu’ils m’adorent. » La langue râpeuse d’une des créatures parcourut son visage, comme pour confirmer ses dires, provoquant ainsi un fou rire incontrôlable chez l’adolescente. Elle continua de cajoler le bicorne avec plus d’ardeur, sous le regard bienveillant de sa marraine. « J’en suis persuadée. Mais tu ne veux pas aller t’amuser avec les autres, pour changer ? » La soudaine allégresse de Lysange s’évanouit bien vite dans un grognement bestial « T'sais très bien que j'l'ai aime pas. » Aussi loin que remonté sa mémoire, elle avait toujours fui les anges et les démons. Quant aux hommes, il l’agaçait bien trop rapidement. Le plus souvent, ses conversations se concluaient à coup de poing. « Ne soit pas si pessimiste, je doute que tu es rencontré tout le monde. » – « J't'assure que si. » Dans un dernier geste d’affection, elle finit par délaisser sa bestiole pour rejoindre son interlocutrice, qui la contemplaient d’un air amusé. « Tu n’es pas très convaincante. » – « Pourquoi, j'devais l'être ? » Elle se contenta d’un « non » de la tête, tout en conservant son sourire. « Je ne comprends pas. Ton père me dit que tu te sociabilise pourtant facilement à Sceptelinôst. » Elle leva les yeux au ciel. « Mouais. Trop facilement pour lui, j'suis sûr. » – « Alors pourquoi tu ne fais pas là même chose ici ? Il y a plusieurs personnes de ton âge et puis… » – « Il n’y a rien pour moi ici. » Murmura-t-elle avant de sauter par-dessus la clôture pour quitter l’enclos au plus vite. Elle ne désirait pas entendre la fin de son argumentation. Pour cause, elle ne la connaissait que trop bien et comme à chaque fois, elle n’aurait aucun contre-argument à exposer. Simplement la fuite, pour éviter toute confrontation et débordement regrettable. Ce qu’elle fit. Une fois encore. En s’éloignant d’un pas rapide de son précédent refuge, sans un regard pour sa tante, qui lui hurla un : « Alors essaie de faire en sorte que ton séjour ici ne soit pas un supplice. » ou quelque chose dans ce style. Lysange n’en était pas certaine, mais elle sans moquait éperdument.

Dans un soupir, elle interrompit sa divagation pour contempler l’horizon, avant de balayer du regard les êtres qui grouillaient en ce bas monde. Son regard était froid, remplit d’une rancœur injustifiée. Elle les fixait tous, un à un, les jugeant et les condamnant. Ses semblables semblaient se satisfaire de cette mascarade. Pas elle. Aucun n’était pardonnable. Ils n'étaient que des hypocrites : scellant leur pomme de discorde en faignant la bonne entente, le temps d’une saison… Ça n’avait aucun sens et pas l’ombre d’exister. Sans la moindre finalité assurée, ni même aucun but essentiel, leur entente utopique n’était qu’un leurre. Une saugrenue mascarade que Lysange ne parvenait pas à discernait l’intérêt. Tout ce que lui inspirer cette scène, c’était la rage. Une colère dévorante, qui n'avait de cesse de croître au fil du temps. Ce qu'elle désirait, c’était d’y mettre un terme, à coup d'incendie. Elle rêvait que tout brûle et parte en fumer. Que les individus hurlent et s'entre-tuent. Sans aucune justification. Que ce monde devienne un véritable champ de bataille. Où aucune pitié ne pourrait être réclamée. Que les choses redeviennent ce qu’elle devrait réellement être... Un chaos.

Elle en était convaincue : il serait simplement de mettre le feu aux poudres. Cette petite étincelle qui manquait pour pimenter l'Histoire, ça serait elle. Ce n’était pourtant que peu de chose. Juste une conclusion inévitable à son sens.



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Priam et Laëth
~ Ange ~ Niveau III ~

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◈ Parchemins usagés : 3842
◈ YinYanisé(e) le : 02/02/2018
◈ Âme(s) Soeur(s) : La bière et le saucisson | L'adrénaline et les problèmes
◈ Activité : Berger [III], traducteur [II], diplomate [I] | Soldat [III], violoncelliste [I]
Priam et Laëth
Mer 14 Nov 2018, 19:44


Dès que l'un de leurs verres se trouvait vide, Baïa s'empressait de le prendre et d'y faire couler l'or liquide de Lumnaar'Yuvon - en dépit des protestations mesurées de ses camarades, qui finissaient toujours par tendre le bras pour récupérer la bière. Laëth, habituellement peu pointilleuse à ce sujet, ronchonnait, quand tous les scrupules de Priam s'envolaient à mesure qu'il buvait et que son sourire s'élargissait. Il n'avait jamais tenu l'alcool. Baïa le savait et s'en amusait. De toute façon, puisqu'il comptait rester ici, une cuite de plus ou de moins ne lui ferait pas de mal. Au contraire ! Quand son regard croisa celui de son ami, elle lui adressa un large sourire, qu'il lui rendit avec exagération. Laëth observait son frère du coin de l'œil. Sa tempe palpitait presque d'agacement et elle se retenait pour ne pas serrer les poings - ses doigts jouaient impatiemment contre sa cuisse. Quelques années auparavant, voire même quelques mois, elle aurait agi de la même manière. Désormais, elle avait conscience qu'il lui fallait faire preuve d'un peu plus de retenue vis-à-vis de ces choses-là si elle souhaitait pouvoir s'intégrer à la société angélique. Voir son aîné ne rien changer à son comportement la blessait ; et cette blessure se traduisait en irritabilité. Elle se demandait même s'il ne faisait pas exprès de la provoquer. Preuve de sa très grande maturité. Elle finit par se détourner, les bras croisés, pour discuter avec des personnes qui joueraient moins avec ses nerfs. En quelques minutes, son sourire revint. Elle en oublia même qu'elle avait lamentablement perdu son combat.

« Eh, Laëth. » Elle se tourna vers son frère. Il paraissait un peu moins joyeux qu'une demi-heure plus tôt : elle abandonna le pli qui barrait son front. Il observait un point, plus loin. Elle suivit son regard en demandant : « Quoi ? » - « Pourquoi elle reste toute seule, la fille, là-bas ? C'est le Naakar'Lus ! » La jeune Ange la dévisagea, puis haussa les épaules. Elle semblait pulvériser du regard quiconque tombait sous le joug de ses iris. « J'en sais rien, moi, je la connais pas. » - « On devrait peut-être lui proposer de se joindre à nous ? » Laëth arqua un sourcil, incertaine. Elle jeta une nouvelle œillade à l'inconnue avant de reporter ses yeux sur le brun. « Mouais. Si tu veux mon avis, elle a pas l'air hyper aimable. Mais vas-y, je t'en prie, si les coups de poing de Baïa t'ont pas suffi, c'est sûrement l'occasion ! » railla-t-elle en lui assénant un coup de coude dans les côtes. « Hahaïeuh ! » Son aîné lui jeta un faux regard courroucé, avant de reprendre plus sérieusement : « Peut-être que c'est parce qu'elle est toute seule et qu'elle s'ennuie. » - « Priam. » asséna-t-elle. « Arrête la bière, ça te rend trop beaucoup trop empathique. » A ce moment-là, elle aurait presque préféré qu'il fût bougon comme il savait si bien l'être. Elle avait la sensation amusante que les rôles s'inversaient, dans une certaine mesure. Il lui glissa, un sourire en coin : « Faut bien quelqu'un pour compenser ta méchanceté ! » en prenant la poudre d'escampette sur le « Hé ! » sauvagement lancé de sa cadette. Il avait de la chance : il marchait suffisamment droit pour ne pas s'empêtrer dans ses foulées en trottinant.

Attrapant un verre de bière au passage, Priam se dirigea en marchant vers l'inconnue aux cheveux roses. A mesure qu'il s'approchait, il remarqua que plusieurs bijoux ornaient son visage et que des tatouages s'ancraient sur sa nuque. Plusieurs Réprouvés en portaient, comme des peintures de guerre indélébiles, des cicatrices magnifiées, des mots, des souvenirs, des idées, des victoires, des défaites. Il avait déjà songé à en faire, mais n'avait pas grand-chose à raconter. Plus tard, peut-être. « Salut ! » l’interpella-t-il. Il suffisait d'une once d'éthanol pour lui faire oublier qu'il n'était pas un grand amoureux des relations sociales - comme sa sœur le lui faisait remarquer avec taquinerie, il avait presque tout du parfait ermite, ou au moins du vieux grincheux qui vit dans une ferme éloignée, entouré de ses bicornes adorés et qui exècre les jours durant lesquels il doit se rendre au bourg. « Je m'appelle Priam. » Dans la foulée, il lui tendit la chope qu'il avait récupérée. « On a remarqué que t'étais toute seule, ça te dirait de te joindre à nous ? » demanda-t-il en désignant de la tête le groupe avec lequel il partageait un moment jusqu'alors. Puis, ses yeux dorés revinrent sur la jeune étrangère. A sa tête, il aurait dit qu'elle venait de Sceptelinôst. Elle n'avait pas l'air de sortir des quartiers huppés de Stenfek - il n'y avait jamais mis les pieds, mais son imaginaire débordait de clichés sur les autres territoires réprouvés. « T'es pas d'ici, hein ? » Question rhétorique : c'était évident, et si elle avait toujours vécu ici, il l'aurait au moins connue de vue. Une manière comme une autre d'engager la conversation.

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Ven 16 Nov 2018, 00:38


Absorbée dans ses songes les plus sombres, Lysange n’avait pas pu constater à l’avance qu’elle était devenue le dessein d’un bon samaritain. Lorsqu’elle ressentit la présence du jeune homme, il était déjà trop tard. Elle eut un moment de recul – presque un léger sursaut de stupeur. Un juron mourut au creux de sa gorge, tandis que ses yeux ronds scrutaient son interlocuteur. C’était un ange – pour son plus grand malheur – et un homme, en prime. Heureusement qu’il semblait avoir son âge – voire même un peu plus . Dans le cas contraire, elle n’aurait pas donné cher de sa peau. Par réflexe, elle avait dissimulé sa main derrière son dos, tâtonnant vivement la chute de ses reins à la recherche d’un petit manche inexistant. Prise au dépourvue par sa quête vaine, un second blasphème expira entre ses lèvres. Il est vrai que l’on lui avait formellement interdit d’être armé, surtout en ce lieu et qui plus est, en ce jour. Malheur. Elle ne pourrait compter que sur ses ongles et ses crocs, si jamais elle décidait d’écourter les jours de l’ange. Quelque peu à contre cœur et – littéralement – désarmée , elle reporta son intention sur l'importuneur. Sans doute est-ce dû au coup qu’elle avait pris précédemment à la tête, lors de son combat, mais à son sens, l'homme qui lui faisait face n’était pas si désagréable à regarder. Elle pouvait même affirmer qu’il dégageait un certain charme. Son regard s’attarda sur lui, presque par plaisir. Elle ne l'avait jamais vue auparavant. Cependant, les traits de son visage ne lui était pas inconnu, pour autant, il ne lui était pas familier non plus. Lysange était loin d’être un physionomiste et pour cause, Sceptelinôst avait beau être une petite presqu’île, ses habitants n’étaient jamais fidèlement identiques. Elle en avait connu, des visages et des noms, mais jamais plus d’un cycle solaire. Tôt ou tard, ces ombres humanoïdes finissaient par disparaître dans les entrailles de la Cité. Alors à quoi bon saturer sa mémoire d’informations qui seront bien assez vite obsolètes. C'était inutile. Toutefois, pour l’occasion, elle aurait souhaité se remémorer dans quelle circonstance elle avait pu connaître l'homme ailé. Peut-être se souviendrait-elle plus tard.

Déboussolée, l’adolescente écouta les paroles qui lui étaient adressées avec une certaine méfiance, puis, lorsqu’elle remarqua la chope qui lui était tendue, ses muscles se détendirent instinctivement. Elle saisit le réceptacle si généreusement offert, sans un merci ou un quelconque signe de gratitude. « On ? » Se contenta telle de répéter, en glissant ses mirettes vers l’endroit indiqué. Quelques regards indiscrets se dirigeaient brièvement vers eux, accompagner de quelques paroles et rires.  « Hum. » Indifférente à ce spectacle, elle porta délicatement la chope à ses lèvres, trempant ses dernières avec précaution, avant de boire une petite gorgée du liquide : c’était bien de la bière, rien de suspect. Une fois sa vérification confirmée, elle se concentra à nouveau sur le présumer "Priam". « C’est étrange… J'me souviens pas d't'avoir demandé comment tu t’appelais. » Elle allait très vite lui faire regretter, sa soudaine envie d'étendre ses relations sociales. « C’est l’alcool qui t’a ramolli le cerveau ou t’as un QI de bicorne de naissance ? Si j’étais d’ici, tu serais d’jà qui j’suis et crois-moi, si c’était l'cas, tu ne serais pas venu à ma rencontre. » Elle ne put s’empêcher de se mordre la lèvre inférieure, contrarier par ses propres paroles. Son esprit s'égara à nouveau dans ses pensées, passant d'une émotion à une autre avec une facilité déconcertante. « Allez, va si, finit-elle par soupirer, dit moi directement c'que t’attend d 'moi. On gagnera du temps en blabla inutile. » D’une gorgée, la bière se trouvant dans sa chope devenue en voix d’extinction. « Hum. Quoi que. Laisse-moi deviner. » Les bras croisés contre sa poitrine, elle fit mine de réfléchir en levant ses prunelles cæruleum vers le ciel. « Voyons-voir… C’est l’euphorie de Naakar'Lus qui te pousse à venir au secours d’une pauvre petite étrangère délaissée ? Ou alors t’as fait un pari à la con avec tes amis, qui consiste à m’amadouer ? … Oh, à moins que tu ne soit pas parvenu à t’trouver une ange à te mettre sous la dent... Hum. T’es pas aussi idiot que t’en à l’aire. J’suis sûr que t’as deviner que j’venais de Sceptelinôst, non ? Donc, en vue des rumeurs, tu t’es dit que les filles, là-bas, écartaient facilement leurs cuisses et qu’en prime, c'était des bons coups ? Elle se mit à rire nerveusement en passant maladroitement une main dans ses cheveux colorés, Mouais, c’est logique. Au moins, avec une étrangère, il y a peu de chance que tout Lumnaar'Yuvon ne soit pas aux courants de cette petite aventure dés le lendemain… » Étrangère. Ce mot revenait dans chacune de ses paroles. Pourtant, elle était une réprouvée et c’était son peuple qui l’entourait. Alors pourquoi avait-elle la sensation de ne pas être à sa place, ici ? La Kiir’Sahqon se sentait seule, mais ne désirait aucune marque de compassion. Perdue dans les méandres de ses sentiments antagonistes, elle avait la sensation de perdre pied. De devenir folle à lier. « Non. En fait, j’m’en fou de tes intentions. » La mine grave, ses yeux se reportèrent à nouveau sur l’ange. Lui offrant un regard froid, remplit d’un méprit non mérité. « J’suis d’humeur indulgente, alors j’vais t’faire économiser ton énergie : j’ai pas envie de faire ami-ami avec vous. Alors, t’es bien mignon, mais vas jouer au sauveur avec une autre demoiselle en détresse. J’ai ni besoin de ta compassion, ni de ta foutue bienveillance. » Sa langue claquée et insisté sur chacun de ses mots. Au fur et à mesure de son monologue, le timbre de sa voix devenu vacillant, vibrant par la rage qui se réveiller à nouveau en elle. « Si jamais t’avais pas compris, j’te conseille de te tirer, toi et tes ignobles ailes blanches. » Sur cet ultime conseil, elle pivota du bassin pour se détourner de lui, en lui infligeant au passage un coup d'aile bien placé. Elle avait volontairement déployé cette dernière, pour que son plumage rougeoyant effleure brutalement le visage de son interlocuteur lors de son demi-tour. « T’me remerciera plus tard pour ce conseil. » Elle ne put contenir un léger rire moqueur, malgré son énervement évident. Puis elle fit quelques pas sur le côté, pour s’éloigner de l’ange. Pour elle, elle en avait finis avec lui.


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Priam et Laëth
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Priam et Laëth
Mar 27 Nov 2018, 10:45


Et les mots de l'inconnue, décochés comme des flèches, frappèrent la gentillesse et l'amabilité dont il faisait preuve. Dès sa première phrase, l'Ange fronça les sourcils, pris au dépourvu, incapable d'imaginer une réponse. Il n'avait pas besoin de voir sa sœur pour deviner qu'elle levait les yeux au ciel, tout comme sa propre voix intérieure s'insurgeait face à ce comportement qui, s'il ne pouvait pas être qualifié de totalement imprévisible, s'avérait inadéquat. Il avait pourtant l'habitude des dérapages lunatiques des Réprouvés, de leur inconstance et de leur violence en puissance, de leur humeur incontrôlable pour les plus inexpérimentés. Il en avait l'habitude, et s'en accommodait toujours, comme il s'accommodait du mauvais caractère de sa sœur. Il n'était pas homme à riposter à la moindre vexation. Il pardonnait, inlassablement, comme si son cœur ne savait se remplir d'aigreur. Néanmoins, la virulence de la réaction de la jeune femme aux cheveux roses le surprenait - ou y réagissait-il plus mal qu'à l'accoutumée parce qu'elle n'était pas des leurs ? Peut-être s'y était-il mal pris ? Peut-être que, chez elle, on n'abordait pas les gens ainsi ? L'alcool lui faisait perdre de sa lucidité ; sans doute aurait-il agi autrement s'il avait pu mettre en perspective ses savoirs sur les autres cités des Bipolaires. Il serra le poing, prêt à faire demi-tour en lui disant qu'il ne l'importunerait plus si elle tenait tant à rester seule, mais la Réprouvée ne s'arrêta pas là. « Ce que j'attends de toi ? » rétorqua-t-il, incrédule. Il le lui avait déjà dit. Pourtant, elle s'empêtra dans son imagination vraisemblablement fertile. Il ignorait s'il devait éclater de rire, s'énerver ou pleurer de frustration ; et dans la tourmente de ses émotions insaisissables, il demeura immobile, la face peinte d'une incompréhension sévère. Que voulait-elle, elle ? Où cherchait-elle à en venir ? Elle empruntait un chemin tortueux, au gré duquel elle sembla se perdre elle-même. Nouveau revirement de la fille aux ailes rouges, qui ne lui offrit qu'un regard dans lequel se cristallisait son mépris ; il répondit par la force - ou la faiblesse ? - de deux iris butés, au sein desquels valsaient toujours la lueur d'incertitude qui faisait vibrer tout son être. Les paroles de la Kirr'Sahqon lui firent serrer les dents ; et ce ne fut plus seulement l'incompréhension et le doute qui ravagèrent sa poitrine, mais une colère motivée par l'injustice ressentie. Il la contenait, il la retenait, il y employait tous ses efforts - comme il le faisait à chaque fois.

Il aurait pu laisser couler - il aurait peut-être dû. Cependant, la suffisance et la haine dont faisait preuve la Réprouvée outrepassaient les limites de sa tolérance. Et la gifle qui griffa sa pommette acheva de briser les barrières qu'il s'imposait. Une grimace imprimée sur le visage, il fut forcé de reculer sous la force du coup, et percuta légèrement une table. Il posa sa bière dessus. Puis, à la manière d'un oiseau qui souhaiterait se rendre impressionnant, Priam déploya ses ailes. Il avait plutôt tendance à les laisser repliées, comme pour se fondre dans la masse, sans que nul ne sût s'il agissait ainsi consciemment ou non. Il avait intériorisé sa différence ; et s'il n'en avait plus honte, s'il l'acceptait - on pouvait en douter, il n'en parlait pas -, il ne voulait probablement pas être remarqué pour elle et ne voulait pas importuner les autres avec celle-ci. A cet instant précis, rien de tout cela ne motivait son action. Il eut à peine à faire un pas pour se rapprocher à nouveau de la fille et lui saisir le poignet - juste assez pour la tirer de sorte à la positionner face à lui. Si elle croyait s'en tirer ainsi, elle se trompait. « Tu te prends pour qui, au juste ? » Il s'était redressé et les ailes surplombant sa silhouette le faisaient apparaître plus grand qu'il ne l'était. « Tu viens pas d'ici, alors tu penses que t'as tous les droits ? Tu penses que l'invité est roi ? Tu penses qu'on va tous s'écraser devant tes petits sautes d'humeur et ton mépris pathologique ? » Il souffla narquoisement par le nez. « Je vais t'en apprendre une belle : c'est pas comme ça qu'on se comporte ici, d'autant plus quand on n'y vit pas, et c'est certainement pas de cette manière là qu'il faut agir pendant Naakar'Lus. T'as rien compris à cette fête, ma parole. » Il lâcha son poignet avec virulence. « Je sais pas comment c'est chez vous, mais ici, quand quelqu'un te parle, c'est rarement motivé par des intérêts douteux ou parce qu'on attend quelque chose en retour. La gentillesse, ça existe. » Ses yeux dorés s'étaient mués en deux boucliers venus heurter la forteresse de la jeune femme. « Maintenant, si tu préfères jouer à la demoiselle-en-détresse-qui-n'a-pas-besoin-d'aide-et-se-garde-mieux-qu'un-dragon-ne-le-ferait, grand bien te fasse. Vas-y, et surtout, amuse-toi bien. » Il recula d'un pas. « Je suis sûr que les Réprouvés là-bas seraient ravis d'apprendre que les filles de Sceptelinôst écartent les cuisses plus vite qu'une bicorne en chaleur. Profites-en, parce que les ignobles ailes blanches ne donnent pas là-dedans. » ajouta-t-il en désignant un groupe de jeunes hommes qui riaient et criaient bruyamment, attablés autour d'un jeu de société. « Après tout, Naakar'Lus, c'est aussi l'occasion de tisser des liens avec les autres cités. Si tu préfères faire comme ça qu'en discutant autour d'une bière, vas-y. »

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