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 [XIX; XVII; VIII] Sans même un au revoir | Sól & Máni

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Sól
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◈ Parchemins usagés : 2030
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
Sól
Ven 05 Oct 2018, 20:48


Catégorie de quête : XIX - Enquête
Partenaire : Mani [solo]
Intrigue/Objectif : Depuis plusieurs semaines déjà, Sol a remarqué la disparition de sa camarade de jeu favoris : Laëth. L’ange n’ayant pas informé la plus jeune de son départ, l’enfant se retrouve sans nouvelle, et sans réponse à ses questions. Pourtant, la blonde ne compte pas en rester là et est bien décidée à découvrir ce qu’il se passe.

« Maman, est ce que Laëth est rentrée chez elle ? » La voix innocente de l’ange résonna dans la cuisine, comme une funeste déclaration qui s’ensuivie par un long silence. La réprouvée marqua une pause dans sa tâche, avant de reprendre la broderie sur laquelle elle travaillait depuis plusieurs jours déjà. Elle inspira longuement, ses mains tremblant légèrement : elle retenait son agacement grandissant, se refusant de craquer. Depuis que la jeune Belegad avait quitté Lumnaar'Yuvon, Sól ne cessait de poser les mêmes questions : Où Laëth était-elle partie ? Pourquoi ne rentrait-elle pas ? Est-ce qu’elle viendrait bientôt rejouer avec elle ? A chaque fois, les réponses que la blonde obtenait étaient évasives. Rien de précis, rien de clair. Juste des paroles en l’air pour la faire taire. Et si l’adulte en avait mare d’entendre encore et encore les mêmes interrogations, l’ange en avait assez qu’on lui cache des choses. Qu’est ce qui avait pu arriver à son amie pour qu’on lui mente ainsi ? L’avait-on enlevé ? Était-elle blessée ? Était-elle finalement partie à Gona’Halv pour entamer son entrainement militaire ? Quoi que ce fut, ce n’était rien que Sól n’était pas capable d’entendre. Alors pourquoi, par les Héros, lui cachait-on la vérité ? Sa patience diminuait autant que celle de son entourage, mais elle ne se démontait pas et continuait à réclamer des explications, inlassablement, encore et encore. Cette-fois-ci, elle avait attendu que les garçons partent aux champs et que sa mère se remette au travail, dans le salon, se dévouant pour faire la vaisselle dans la petite bassine d’eau de la cuisine. Ainsi, elle ne serait pas embêtée et pourrait mener son interrogatoire sans les trouble-fêtes qu’étaient ses frères. Du moins était-ce ce qu’elle s’était imaginé.

Madame Tynath'thuk répondit d’une voix sèche. « Je ne sais pas. Elle rentrera lorsqu’elle aura terminé ce pour quoi elle est partie. » La blondinette arrêta un instant de frotter l’assiette recouverte d’huile pour lancer un regard à la silhouette de sa mère, qui portait toute son attention sur son travail. « Et qu’est-elle partie faire exactement ? » « Ca ne te regarde pas, petite polissonne ! » L’enfant roula des yeux et soupira. « Mais… Pourquoi personne ne veut me le dire ? Tout le monde est au courant à part moi. » « Ce sont des affaires de grands. » Les lèvres mordillées à l’entente de ces paroles rougirent suite au mauvais traitement qu’on leur faisait subir. « Mais, même Nin il sait ! C’pas juste, il est pas beaucoup plus vieux que moi et – » « Sól. » La mère de famille commença à hausser la voix. Ce n’était jamais bon signe. Pourtant, entêtée comme elle l’était, cet avertissement ne suffit point à stopper l’enfant. « Lui, il la connait même pas ! C’est moi qui joue tout le temps avec Laëth, mais personne veut me dire pourquoi elle – » « Sól ! » « pourquoi elle vient plus jamais nous voir. » « Ca suffit ! » La femme s’était soudainement redressée. De rage, elle avait laissé tomber l’ouvrage sur lequel elle avait essayé sans grande réussite de se concentrer. Le regard sévère, elle se tourna vers sa fille et fonça sur elle, ses émotions la submergeant sans qu’elle ne puisse les contrôler. Ce fut le regard foudroyant de sa génitrice qui éveilla l’inquiétude chez Sól. Elle comprit, trop tard, qu’elle avait dépassé les bornes. Sans attendre son reste, elle lâcha dans l’eau l’assiette et le chiffon et se mit à courir autour de la table tandis que la réprouvée la pourchassait. « Petite insolente ! J’en ai assez de tes questions ! Assez, tu entends ?! Que je ne te reprenne plus à nous embêter ! Laëth est partie, et tu ne la reverras jamais ! Jamais c’est compris ? Elle ne reviendra pas ici ! Elle n’est plus la bienvenue ! » Ces paroles, prononcées avec dégoût, clouèrent sur place la petite fille. Son cœur se serra, sa gorge se noua et, le regard se remplissant de larmes, elle se tourna vers sa mère qui arriva comme une furie et lui attrapa avec hargne le bras. « Pourquoi dis-tu ça maman ? » « Parce que c’est la vérité ! Cette petite ingrate est partie ! Bon vent ! On ne voulait plus d’elle ici, de toute façon ! » Sól se débattit et, d’un geste sec, se libéra de l’emprise de sa mère. « Non ! C’est faux ! Tu mens ! » La tristesse rongeant son cœur, la petite poussa la réprouvé de toute ses forces et, les larmes coulant à flot, alla se réfugier dans sa chambre.

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Sól
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Sól
Ven 05 Oct 2018, 21:00


Catégorie de quête : XVII- Persuasion & VIII – Complot
Partenaire : Mani [solo]
Intrigue/Objectif : Petit démon manipulateur, Mani a remarqué la tristesse engendrée par le départ de Laëth. Laissant trainer de droite et de gauche ses oreilles, le polisson comprendra vite que l’ange s’en est allée rejoindre les Jardins de Jhen, abandonnant les réprouvés et plus particulièrement, sa sœur. Loin d’être tendre avec cette dernière, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour la narguer et lui faire croire qu’elle l’a trahit, qu’elle ne l’aime plus et qu’elle l’a lâchement abandonné, essayant de la retourner contre son amie.

« Qu’est ce qui t’arrive ? Pourquoi tu pleurniches d’abord ? » Pour toute réponse, la boule sur le lit tira à elle plus de draps. Le démon soupira et sauta de son lit, regardant avec lassitude la silhouette que formait le corps de sa jumelle. « Pleurer dans son coin, ça sert à rien. Pleurer, c’est pour les faibles et les lâches. » Aucune réaction. Le diablotin commença à faire les cent pas, traversant et retraversant leur chambre. « C’est encore à cause de Laëth, c’est ça ? » Pendant quelques secondes, la blonde ne fit rien, puis finalement le garçon entendit un reniflement de sa part. Bon. C’était le premier son qu’il entendait d’elle depuis qu’il l’avait quitté ce matin, c’était un début. Sentant qu’il approchait du point sensible, un sourire mauvais s’esquissa sur ses lèvres. Il continua son monologue, croisant ses bras derrière son dos, comme s’il proférait un discours de la plus grande importance. « Oui, c’est forcément à cause d’elle. Lorsqu’on est rentré, maman était furibonde. Son mauvais côté a clairement refait surface ! Bravo sœurette ! » Un ricanement s’ensuivit de cette remarque. « Comme quoi, même toi tu arrives à éveiller son côté obscur. » Il est vrai que la mère des jumeaux était de loin la personne la plus douce et la plus patiente de la petite maison, et son côté angélique prédominait souvent sur celui maléfique. Si Máni parvenait à la faire sortir de ses gonds et à révéler le démon en elle, il était extrêmement rare que Sól en soit à l’origine -et lorsque cela arrivait, la blondinette en souffrait toujours beaucoup. C’était une chose que de faire crier leur père, mais c’était une toute autre affaire que d’énerver leur mère à ce point. « Et qu’est-ce qu’elle a fait ? Est-ce qu’elle t’a donné une correction ? Est-ce qu’elle a juste crié fort sur son gros bébé ? » Le démon, qui s’était rapproché de la cachette de la blonde, commença à enfoncer ses indexes dans les côtes de sa sœur sans aucune délicatesse. La fillette n’essaya même pas de se défendre. Ce manque de réactivité agaça le garçon qui s’immobilisa un instant. Le regard dur, il observa la boule un instant, silencieux. « Elle a enfin dit que ta super copine reviendrait jamais ? » La réaction fut immédiate. Le drap vola dans les airs tandis que la tête blonde de l’ange émergea de derrière sa cachette. Les ailes déployées, Sól sauta sur Máni et l’entraina dans sa chute. « Tais toi ! Tais-toi tais-toi tais-toi ! Fiche-moi la paix ! » De ses petites mains, elle essayait d’empêcher la vilaine bouche de rire, tandis que ses propres yeux déversaient à nouveau des torrents de larmes. « Haha ! Quelle idiote ! Tu croyais que ta super copine elle resterait toujours pour t’aider ? » « TAIS-TOI ! » Abandonnant le combat, la fillette prit ses jambes à son coup et tourna à droite dans le couloir. Máni ne prit pas la peine de la suivre : il savait déjà qu’elle allait s’envoler par la fenêtre.

Toujours au sol, le démon observa le plafond. D’une oreille distraite, il entendit des pas se précipiter dans les escaliers puis, du coin de l’œil, il aperçut sa mère se tenir devant la porte de la chambre. « Máni… Où est passée ta sœur. » « Dehors. » Madame Tynath'thuk soupira. « Vous vous êtes encore disputés. Pourquoi, cette fois-ci ? » « Elle ne voulait pas me répondre. » « Et tu l’as poussé à bout… » La réprouvée secoua la tête et s’approcha de son fils. « Pourquoi faut-il toujours que tu ailles aussi loin ? Je t’avais pourtant dit de ne pas l’embêter et de la laisser tranquille. Tu sais bien qu’elle est triste. » Le garçon claqua de la langue, agacé par ces reproches. Il en avait assez. Sól était toujours la favorite. La petite protégée. Celle qu’il ne fallait surtout pas toucher ! On n’avait jamais le droit de rien faire à Sól, en revanche, lui, il recevait toutes les misères du monde sans que l’on ne lève le petit doigt pour l’aider. La vie était injuste. Et tout cela lui donnait toujours plus envie de tourmenter l’ange. La réprouvée prit place à ses côtés. Tendrement, elle passa ses doigts dans la chevelure d’ébène de son enfant. Celui-ci, surpris, se redressa aussitôt, balayant d’un revers de la main ce geste de tendresse. Une lueur de déception traversa le regard de la mère avant qu’elle ne se résigne. « Retourne voir ta sœur et présente-lui tes excuses. » Avant de partir, elle s’arrêta sur le pas de la porte. « Et n’oublie pas. Ne l’énerve pas plus. C’est clair ? »

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Sól
Ven 05 Oct 2018, 21:05

La fillette s’arrêta devant la ferme des Belegad. Les yeux encore rougis de son chagrin et le nez dégoulinant, elle observa de loin la maison de son amie. Comme à chaque fois, elle s’était avancée au plus près, sans pour autant oser s’approcher au point d’être remarquée. La petite resta debout quelques minutes avant de se décider à s’assoir, épuisée de son vol. Perdue dans ses pensées, elle attrapa un brin d’herbe avec lequel elle commença à jouer. Elle en attrapa un second, puis un autre, et finalement, elle commença à fabriquer une couronne de fleur, comme celles que lui avait appris à faire Laëth. La plus âgée était bien plus douée et Sól manquait encore d’entrainement. Mais elle continuait d’en faire, progressant un peu plus à chaque fois. Elle entendait encore les encouragements de sa camarade, qui lui répétait qu’avec de la pratique, elle finirait par en faire des aussi jolies qu’elle. Ce simple souvenir suffit à faire trembler les lèvres de la fillette. Ses yeux se reremplirent d’eau et se mirent à couler, mais la blondinette essuya son visage d’un geste rageur. Elle détestait pleurer. Elle détestait être triste. Ca ne lui ressemblait pas. Elle était la petite Tynath'thuk, elle était pleine de vie et souriante. Elle courait après les papillons et jouais à cache-cache. Elle ne restait pas dans son coin à pleurnicher, comme l’avait si bien dit son frère. Ses épaules tressaillirent tandis que de nouveaux sanglots éclataient, incontrôlables. Les paroles de sa mère tournaient en boucle dans son esprit. Laëth était partie. Pour de bon. Elle ne reviendrait pas. Elle ne jouerait plus avec elle. Sa gorge se noua davantage. Pourquoi n’était-elle plus la bienvenue ? Avait-elle fait quelque chose de grave ? Avait-elle volé quelque chose ? Non, on n’était pas banni pour cela. On vous coupait la main si l’on vous y reprenait trop de fois, mais on ne vous abandonnait pas. Et puis, Laëth était bien trop gentille pour faire quelque chose comme ça. Impossible qu’il s’agisse de quelque chose de ce genre ou de pire. Mais alors quoi ? Qu’avait-elle fait pour mériter de ne plus être la bienvenue chez sa propre famille ? Sól se sentit coupable. Peut-être que sa famille ne voulait plus d’elle, mais l’enfant ne lui en voulait pas, elle était toujours la bienvenue chez elle. Si elle n’avait pas passé autant de temps à jouer dans le champ sans s’intéresser à sa camarade, peut être aurait-elle été capable de l’empêcher de partir pour ne plus jamais revenir ? Elle aurait pu la cacher dans la grange et lui apporter des carottes et des pommes en secret ? La fillette se recroquevilla encore plus, serrant ses jambes contre sa poitrine et posant la tête sur ses genoux.

Après quelques minutes, elle essuya son visage sur son maillot déjà bien trempé, et se releva. Elle voulait des réponses, et ce n’est pas en restant cachée dans les hautes herbes qu’elle les dénicherait ! Néanmoins, elle n’osa pas s’approcher de la demeure des Belegad : elle craignait que les parents de Laëth répètent aux siens qu’elle était allée fouiner, alors qu’on lui avait expressément interdit de continuer à poser des questions sur ce sujet. Il faudrait qu’elle aille chercher ailleurs. Alors elle se mit en route, suivant le petit chemin de terre qui menait au reste du village. Marchant d’un pas décidé, le regard déterminé et le visage haut, elle savait exactement où aller : si quelqu’un était au courant de tout ce qui se passait à Lumnaar'Yuvon, c’était la Dovahkiin. C’est elle qui pourrait répondre à toutes ses questions ! Portée par le courage et l’innocence propre à son âge, Sól se dirigea vers la demeure de la reine, et ne s’arrêta que parce que deux grands bonhommes, ayant remarqué là où elle se dirigeait, l’avait empêcher d’aller plus loin. « Où est ce que tu crois aller comme ça, gamine ? » « Je dois voir la Dovahkiin. J’ai des questions à lui poser. » « Haha ! Mais c’est ça oui ! Reviens quand tu auras appris à te battre ! » « Non, je dois vraiment lui parler. » Voyant qu’elle parlait tout à fait sérieusement, les deux hommes avaient rit et la portant d’une seule main, celui de droite lui avait fait faire demi-tour. « Bon, assez joué comme ça gamine. Va voir ailleurs si j’y suis. Et que je ne te reprenne pas à essayer de revenir embêter la reine. » Déçue que son plan ne fonctionna pas, Sól n’en resta pas pour autant sur cet échec.

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Sól
Ven 05 Oct 2018, 22:18


« Sól! Allez c’est bon, sort de ta cachette ! » Máni s’avança jusqu’au pommier où il pensait que sa sœur c’était réfugiée. Il est vrai que l’ange venait souvent s’y cacher, il s’agissait de son petit repère. Elle venait généralement y rêvasser mais il avait supposé que si elle devait trouver du réconfort quelque part, un endroit sans leur mère ni Laëth, ce serait dans ce vieil arbre. Alors, sans vraiment se poser de question, il s’y était dirigé et l’avait appelé, sans obtenir de réponse de sa part. « Arrête de bouder d’accord ? Sinon maman ne va pas être contente. » Désinvolte, il donna un coup de pied dans une pomme abimée qui était tombée sur le sol. Devant le silence qui se prolongeait, le démon soupira. « Bon, ça va, je m’excuse d’accord ? Je suis désolée d’avoir été méchant, de t’avoir fait pleurer et tout le reste. » Il n’en pensait pas un mot mais si cela pouvait aider la blonde à redescendre, pour qu’ils retournent ensemble voir leur mère, il était prêt à mentir jusqu’au point de s’excuser. De toute façon, il ne lui faudrait guère longtemps avant que les représailles ne reprennent de plus belle. « Hého, tu m’entends ? » La brise secoua les feuilles du pommier, mais il n’entendit pas la voix de l’ailée. « Sól, si tu m’obliges à grimper là-haut, ça va chauffer ! » Autrement dit, il ne se retiendrait pas pour recommencer aussitôt les chamailleries. « Pff. Bien fait pour toi, j’arrive ! Ca t’apprendras à pas réagir ! » Mettant sa menace à exécution, le brun grimpa aux branches de l’arbre et essaya de monter aussi haut que possible. Ses yeux scrutèrent les branches feuillues, mais à sa plus grande surprise, il ne trouva aucune trace de sa sœur. « Sól ? » Il chercha encore quelques secondes avant de se rendre à l’évidence : il s’était trompé. Sa moitié ne se trouvait pas ici. Agacé, et quelque peu embêté de devoir fournir plus d’efforts pour la retrouver, le diablotin redescendit à terre.

Peu motivé, il se dirigea vers la ferme, au cas où la blonde y serait retournée entre temps, sans qu’il ne s’en aperçoive. « Tu crois que j’ai été trop dure avec elle ? » Máni s’arrêta un instant. Il venait de dépasser la fenêtre de la cuisine, où discutaient ses parents. Curieux, il préféra s’installer dessous pour écouter confortablement ce qu’il se dirait. C’est en écoutant à l’insu les personnes que l’on espionne que l’on en apprend toujours le plus ! « Non, elle s’en remettra. Comme ça, elle comprendra qu’il ne sert à rien de continuer à attendre en vain… » « Oui mais… son regard… Si tu avais vu son regard… Elle n’a pas compris pourquoi je me suis énervée. Elle n’a rien compris du tout ! Elle ne sait même pas de quoi je parlais… » « Ha… Je sais. Mais elle est trop jeune pour qu’on lui parle des Jardins. Si on commence déjà à lui monter la tête avec ça… Elle risquerait de s’y intéresser un peu trop. Encore plus maintenant que Laëth s’y est rendue. Ca ne fera que l’attirer davantage. Cette gamine, c’était son modèle. Elle risque de reproduire le même schéma, si on lui en parle trop tôt. » Máni, qui ne perdait pas une miette de ce qu’il se disait, comprit rapidement de quoi il s’agissait. Si on se gardait bien de parler des Jardins de Jhen devant l’ange, on ne se privait pas d’y faire allusion devant le petit diable. Après tout, les Jardins étaient censés être un havre de paix, là où des personnes aimantes et chaleureuses voulaient vous accueillir. Quand aux enfers, ce n’était qu’un endroit sanguinaire où vivre était encore plus compliqué que la vie ici. Si la première destination pouvait donner envie à certains, Máni ne comprenait comment la deuxième pouvait attirer du monde. Le démon avait donc toujours été au courant du choix qui se présentait aux enfants non réprouvés. Bien évidemment, il savait que le territoire des anges ne devait pas être aussi resplendissant que certains le décrivaient -après tout, il s’agissait bien de ces fanatiques totalement dégénérés qui y vivaient. S’ils avaient la bonne étiquette, la vérité était bien moins rose du point de vue du garçon : sur certains aspects, les anges pouvaient se montrer aussi mauvais que les démons. Néanmoins, l’envie d’en parler à sa jumelle le titillait parfois. Il avait cependant gardé le silence tout ce temps, pour la simple et bonne raison que le départ de sa sœur le priverait de bien des plaisirs, plaisirs qu’il n’était pas prêt à abandonner. Un sourire qui ne présageait rien de bon naquit sur son visage. Peut être qu’il était temps, désormais, d’en parler avec la blonde.

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Sól
Sam 06 Oct 2018, 00:19

Sól avait peut-être visé trop haut en espérant parler directement à la reine. Après tout, il est vrai que la Dovahkiin ne parlait pas à n’importe qui. Sans doute était-elle occupée à parlementer avec d’autres personnes plus importantes, des diplomates ou des seigneurs de guerre. Même elle, Sól, petite fille de dix ans, pouvait le comprendre. Tout ce qu’elle demandait, c’était qu’on le lui explique. Et non pas qu’on l’envoie balader comme un vieux torchon que l’on aurait oublié d’envoyer au lavoir ! Contrariée d’avoir été ainsi traitée, la fillette n’en demeurait pas moins avide de réponses et avait tourné son attention sur quelqu’un d’autre. Puisqu’elle avait fait tout ce chemin pour arriver jusqu’à la demeure de la souveraine, elle n’était pas loin du cœur du village. Alors, autant en profiter ! Les gens d’ici aussi devaient en savoir beaucoup ! Peut-être avaient-ils entendu parler du départ de son amie ? Peut-être pourraient-ils lui expliquer ce que signifiait toute cette histoire ? Alors, du haut de son mètre quinze, la blondinette s’avançait comme l’aurait fait n’importe quel réprouvé qui se respecte ! Le torse bombé, le menton relevé et le regard perçant. La petite n’aimait pas se battre mais elle restait néanmoins attentive aux conseils qu’on lui donnait. Elle avait ainsi retenue qu’un adversaire qui ne montre pas sa peur est toujours plus difficile à vaincre, alors que quelqu’un qui semble facile à intimider, ça se plie en quelques coups bien placés. Alors voilà, elle allait élargir ses épaules et mettre ses petits poings sur ses hanches, afin de s’imposer et d’exiger ses réponses !

L’enfant s’arrêta brusquement devant la porte de la taverne. Pendant un instant, le doute et l’angoisse l’envahit. Faisait-elle bien de chercher des indices ici ? N’allait-on pas la gronder si on la voyait à une telle heure dans les parages ? Après tout, le travail au champ continuait, il n’était pas encore question de se reposer. Elle-même ne se trouvait pas aux champs pour la simple et bonne excuse qu’elle avait fuit et désobéissant à ses parents. Si quelqu’un venait à le leur dire, ils lui passeraient un sacré savon, et elle ne voulait pas de cela non plus… « Non, il faut y aller ! Courage ! » se murmura-t-elle à elle-même pour dissiper ses inquiétudes. D’autres paysans l’avaient sans doute aperçu flâner jusque chez la Dovahkiin, si l’on devait la dénoncer, c’était trop tard, alors quitte à être grondée, autant l’être pour quelque chose d’utile. Reprenant une posture de conquérante, la fillette ouvrit la porte dans un fracas théâtral et se dirigea vers le comptoir. S’y reprenant à deux fois, elle grimpa sur un tabouret et, avisant une silhouette, elle vociféra : « Tavernier ! Un lait de bicorne, s’iouplait ! » Disant cela, elle déposa quelques Knu qu’elle avait dans une de ses poches. Son visage était aussi impassible qu’elle en était capable -c'est-à-dire pas vraiment- et son attitude aussi courageuse que celle d’un chaton craintif. Néanmoins, elle ne baissa pas le regard quand l’homme s’approcha d’elle, un air moqueur au visage. « Oh tiens donc. Et tu espères que trois Knu qui s’courent après ce sera assez ? Arrête de rêver ma p’tiote, et va travailler au lieu de m’enquiquiner pour rien. » Sa carapace fondant à chaque mot prononcé par le tenancier, son visage se décomposa. « Mais… Mais j’ai des questions, moi. Je voulais juste savoir pourquoi Laëth elle est partie. Pourquoi elle est plus la bienvenue chez nous ? » Pendant un instant, le regard du travailleur se braqua au sien, d’abord interrogateur, puis lasse. « Gamine, c’est pas à moi de t’apprendre ces choses-là. » « S’il vous plait… » Le ton était implorant, les yeux bleus suppliaient. Avec un soupire, l’homme céda devant la mine désespérée de l’enfant. « C’est pourtant simple. Tu m’parles bien d’la p’tite ange là, la Belegad ? Bah c’est simple. Elle a préféré les ailes blanches à sa véritable famille. » Comme s’il était empli d’amertume, il cracha dans la chope qu’il était en train de nettoyer. « Elle a fait son choix. Maintenant, trop tard pour revenir dessus. » Il commença à astiquer le récipient avec entrain. « Bon allez, maintenant ouste, va aider ta famille au lieu de lambiner ! » Suivant l’ordre qu’on lui avait donné, Sól quitta la taverne, la tête tournante. Elle n’était pas certaine d’avoir bien compris ce que le monsieur lui avait dit. Ou plutôt, elle n’était pas certaine de vouloir comprendre.

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Sól
Dim 07 Oct 2018, 06:05


« Sól , où est ce que tu te caches encore ? » Máni appelait sa sœur sans conviction. Depuis plusieurs longues minutes déjà, il avait cessé de s'égosiller et se contentait de parler légèrement plus fort que d'habitude, histoire de donner l'impression qu'il la cherchait vraiment. Même si Sól  n'était pas loin, il était impossible qu'elle puisse l'entendre si elle se trouvait plus loin que dans le champ de vision du démon. Mais cela importait peu au garçonnet, qui n'était pas pressé de la retrouver. Après tout, tomber sur elle signifiait devoir rentrer à la ferme, alors que le temps qu'il passait à la chercher, c'était autant de temps loin du travail aux champs. Encore une fois, le brun était frappé par l'injustice qui les séparait. Alors que Sól  avait passé la matinée à pleurnicher sous son drap, lui n'avait cessé d'aider leur père avec les plantations. Sans doute le sermonnerait on d'avoir pris trop de temps à trouver la blonde, qui était partie on ne savait trop où... Agacé par ses propres pensées, le diablotin donna un coup de pied dans un cailloux avant de reprendre sa marche désinvolte, les mains dans les poches et le dos voûté. « Sól c'est bon tu peux rentrer maintenant. Maman n'est plus en colère, et elle s'excuse d'avoir dit toutes ces choses. Et... moi aussi je m'excuse. » Au ton qu'il employait, totalement détaché, on se doutait bien qu'il n'y avait rien de sincère dans ces excuses mais étrangement, Sól  semblait toujours prompte à le pardonner du moment qu'il glissait quelques mots d'apitoiement dans son plaidoyer. Et puis de toute façon, à quoi bon se fatiguer inutilement : elle n'entendait pas ce qu'il racontait pour le moment. Il ne faisait cela que pour la forme, pour que les agriculteurs qui le voient passer puissent ensuite témoigner à ses parents qu'il cherchait bien gentiment ça sœur, dans l’hypothèse où on viendrait leur poser la question.

Máni suivait le chemin de terre qu'un paysan lui avait indiqué. Apparemment, Sól  se dirigeait vers le cœur du village. Le garçonnet se demandait bien ce qu'elle pouvait aller y faire, il n'y avait personne qu'ils ne connaissaient vraiment là-bas. Bien-sûr les visages étaient familiers mais la famille était plus proche des personnes vivant aux alentours de leurs propriété et des bergers qui s'occupaient des bêtes qu'ils achetaient que des personnes vivant au centre du village. Mais bon, quelle importance ? Au moins, cela lui faisait perdre du temps et ça le promenait un peu. Chose qui n'était pas souvent de bon augure, le démon se mit à sourire. Cette journée lui semblait plus rayonnante encore que d'habitude, sans doute car il s'apprêtait de ruiner l'humeur de sa sœur et que cette perspective l'enchantait. Alors qu'il planifiait comment s'y prendre pour atteindre son but, il aperçut la petite silhouette de sa jumelle, penchée au-dessus d'un puits. Son sourire s'élargit et avec des pas souples et discrets, il s'approcha d'elle sans faire un bruit. « Finit de pleurnicher ? » L'ange n'ayant pas entendu le prédateur sursauta. « Máni  t'es pas marrant ! Tu m'as fait peur ! » « C'était le but ! » rétorqua-t-il en affichant un rictus moqueur. Surplombant sa sœur grâce à sa taille, il lui ébouriffa les cheveux avant de retrouver un visage sérieux. « Alors, tu es calmée ? On peut rentrer à la maison ? » Sól  détourna le regard vers les bâtisses du village. « Non, je n'ai pas encore toutes les réponses que je cherche. » Prenant un air peiné, le démon soupira et s'accouda au puit. « Ha sœurette... tu me rends triste tu sais ? » « C'est moi qui te rends triste ? Et puis quoi encore ? » « Mais oui je t'assure... Au lieu de venir me demander conseil, à-moi ton frère, ta famille, tu préfères vadrouiller ici pour parler à de simples inconnus. » « Et pourquoi je te parlerais à toi ? » « Eh bien si tu avais pris le temps de venir me demander... Tu aurais vite compris que je sais où est passée ta chère copine, et pourquoi elle est partie. » Pendant un instant, Sól  toisa le brun avec méfiance avant de lâcher : « Je te crois pas. » Le malin se remit debout et leva les mains en l'air, comme un signe d'impuissance. « Tu vois, tu me fais de la peine. Tu ne veux même pas me croire alors que je suis plein de bonnes attentions. » Máni  se mit en route. « Mais bon, puisque tu ne veux pas savoir la vérité, je te laisse tranquille. Tu viens ? Maman se fait un sang d'encre. »

Post III
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Sól
Dim 07 Oct 2018, 06:06


« Attends ! » Sól s'était à son tour levée et avait rattrapé son frère. « Tu... Tu sais vraiment ce qu'est devenue Laëth ? » Le démon se tourna pour lui faire face et lui posa une main sur l'épaule. Venant de lui, c'était un geste plein d'amour et de tendresse. « Puisque je te le dis, Sól. » Le démon se remit aussitôt en marche, comme pour la faire languir. Sól savait parfaitement ce que le diablotin voulait : il attendait qu'elle le supplie. Il ne cracherait le morceau que si elle suppliait suffisamment. L'aile blanche se moquait de devoir passer pour une idiote aux yeux de son frère -pour qui supplier était sans doute synonyme de faiblesse, de lâcheté et de tout un tas d'autres choses dégradantes. Elle voulait simplement obtenir des réponses et elle ferait tour ce qui était nécessaire pour cela -même donner son dessert pendant toute une semaine. La blondinette se mit à courir pour dépasser son frère et se posta devant lui, les bras tendus comme pour lui barrer le passage. « Attends ! Si tu sais quelque chose, dis-le-moi ! » « Non non, j'ai bien compris que tu ne me faisais pas confiance et que tu ne voulais pas te confier à moi. Je sais – » « Je te donnerai mon dessert pendant toute une semaine ! Alors parle ! » Le démon sembla réfléchir à la proposition. « Deux semaines. » « Si tu veux. » « Et tu me donneras ce qu'il reste de la jarre de bonbons de Santa'Claus. » « Mais, tu avais qu'à économiser les tiens ! » « Oh d'accord je vois, tu ne veux pas savoir – »  « D'accord très bien tu as gagné ! Mon dessert pendant deux semaines et mes bonbons. Alors qu'est-ce que tu sais ? » Les enfants se remirent en route jusqu'à leur maison. « Elle est partie aux Jardins de Jhēn. » « Les jardins ? Mais... n'est ce pas là que... » « Si. C'est là où vivent les ailes blanches. » Cette déclaration fit grimacer la petite blonde. « Pas toutes les ailes blanches. Seulement les anges. » Cette distinction était très importante dans son esprit puisqu'elle se considérait plus comme une Réprouvée que comme une ange, en dépit de la couleur immaculée de ses ailes. « Si tu le dis... Toujours est-il que c'est là-bas qu'elle est allée. » « Mais... pourquoi voudrait-elle aller chez eux ? Et pourquoi ne pourrait-elle pas rentrer après ? » « Ha petite sœur... Il y a tant de chose qu'il te reste à apprendre... » « Qu'est-ce que tu veux dire ? » « Eh bien par exemple... Tu ne sais toujours pas que lorsque nous serons grands, nous devrons faire un choix. Entre rester ici ou retourner au prêt des nôtres. Partir signifie ne jamais revenir. Partir, c'est abandonner pour de bon tous les réprouvés et ne plus penser à eux. » Sól s'arrêta de marcher, sans que son jumeau ne s'en aperçoive. « Mais tu sais, je la comprends. Laëth est aussi faible que toi. Elle est nulle au combat. Pas étonnant qu'elle nous ait abandonné et  ait préféré rejoindre ces moins que rien d'angelots. Et puis là-bas, il paraît que la vie est plus simple. Ils ont pas besoin de travailler. C'est que des fainéants de toute manière. » « Tu mens ! » « Non non je t'assure ! Tout ce qu'ils font c'est profiter des terres magiciennes et dormir en buvant le vin qu'ils leur volent ! » « Tu mens ! Laëth ne nous a pas abandonné ! » Máni s'arrêta à son tour. « Oh. Ça... » Sól se mit à courir, bousculant au passage le brun, les larmes coulant à nouveau le long de ses joues.

~~~

« Sól ça ne va pas ? » La fillette poussa du bout la fourchette les légumes avec lesquels elle jouait depuis plusieurs minutes sans les manger. A la question de sa mère, elle se mordit les lèvres. « Je... j'ai pas faim. » Madame Tynath'thuk s'approcha de sa fille et posa sa main sur son front. « Non... Tu n'as pas de fièvre pourtant... Ma puce il faut manger. Tu n'as rien avalé depuis hier soir. Force-toi un peu. » La blonde hocha la tête sans conviction et recommença à faire rouler le morceau de carotte dans son assiette. Les garçons discutaient entre eux et la plus petite profita d'un moment où leur débat commença à créer des désaccords pour attirer l'attention de sa mère en lui secouant le bras. « Maman... c'est vrai que Laëth est partie parce que... » Sa gorge se noua alors qu'elle repensait aux paroles qu'avait dit son frère, hier soir, lorsqu'il était venu la consoler maladroitement. « Parce qu'elle nous aime plus ? Et est-ce que c'est vrai que si jamais je pars comme elle pour la retrouver, c'est vous qui m'aimerez plus ? » Cette fois ci, ses yeux ne se remplirent pas de larmes. Sól ne pleurait pas mais sa voix était brisée, et laissait aisément comprendre la peine qui la déchirait intérieurement.
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Sól
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Sól
Dim 07 Oct 2018, 20:44


Máni replia la lettre, un rictus placardé sur le visage tandis qu’il traversait le couloir menant jusqu’à la chambre. La nuit était déjà tombée et sa jumelle était allée se coucher directement après le repas. Elle le faisait tout le temps, depuis qu’elle avait appris pour le départ de Laëth. Elle ne restait plus après diner, se contentant de débarrasser la table, de faire sa toilette et de monter dans son lit. Le matin, elle descendait la dernière, mangeait rapidement avant de partir faire ses corvées. Fait étrange, elle avait même pris l’habitude de travailler aux champs. Le diablotin suspectait que leurs parents l’y aient obligé, désapprouvant son comportement suite à la discussion qu’ils avaient eu avec elle. Eux qui avaient toujours essayé de la couver, de trop la protéger, voilà qu’ils en payaient le prix : apprendre d’un seul coup que certains des leurs les abandonnaient, et que Laëth faisait partie de ces traitres qui quittaient Lumnaar'Yuvon définitivement, c’en était trop pour la blonde. Naïve comme elle l’était, elle n’avait jamais prêté attention aux autres départs, et lorsqu’on y faisait des allusions, elle ne s’attardait pas sur ces sujets qu’elle ne comprenait pas… Tout cela semblait l’avoir dévasté. Deux semaines déjà qu’elle l’avait appris, et Sól ne s’en remettait pas. Si elle avait cessé de pleurer et qu’elle trouvait encore la force de sourire aux autres, dès qu’elle se retrouvait au sein de la famille, elle se refermait à nouveau sur elle. A chaque fois qu’il y pensait, Máni en éprouvait une satisfaction malsaine. Il se réjouissait du fait qu’il soit en partie responsable de cet état morose – c’était après tout grâce à lui qu’elle avait apprit la destination de l’autre ange. Ce sentiment, plus poussé encore que d’habitude, avait fait comprendre quelque chose au diablotin. Il était jaloux de Sól. Jaloux au point de vouloir s’approprier toute l’attention et la tendresse que ses proches réservaient habituellement à la souriante petite fille qu’était sa sœur. Alors, en voyant son père de plus en plus agacé par le comportement de l’ailée, le garçon ne pouvait s’empêcher de ressentir un sentiment d’accomplissement -enfin, il obtenait l’approbation des siens, plus encore que Sól.

Pliant les bras sur sa poitrine, le brun s’adossa à la porte qu’il venait de fermer derrière lui. « Je sais que tu ne dors pas. » La blonde ne prit pas la peine de répondre. « J’ai avec moi quelque chose qui devrait t’intéresser. Tu n’es pas curieuse de savoir de quoi il s’agit ? » L’ange soupira. « Non. Laisse moi tranquille, j’essaye de dormir. » « Oh, vraiment ? Ca m’étonne un peu, j’dois avouer. J’m’étais imaginé que tu voudrais savoir ce que pensait Laëth, et que tu aimerais lire la lettre qu’elle t’a adressé. » La silhouette remua un peu, avant de finalement se redresser. « La lettre… Celle que Maman a caché dans le placard ? » Un sourire conquérant remplaça le rictus sur le faciès du voleur, qui alla rejoindre sa cible sur le lit. « Maman va être furieuse, si elle apprend qu’c’est toi qui l’a pris. » « C’est pour ça qu’elle ne peut pas l’apprendre. Tu ne dois rien lui dire, d’accord ? » Suspicieuse, la blonde observa son frère, qui masquait de son mieux ses émotions. « Pourquoi tu fais ça pour moi ? » « Je te l’ai dit. Parce que je tiens à toi. Et que tu as le droit de savoir ce qu’il se passe. Moi, on ne me cache plus rien. Mais toi, on croit toujours que tu es faible. Que t’es une pleurnicheuse. Mais je sais que c’est faux. T’es pas comme elle. » Leur regard se croisa et pendant un instant, Máni crut qu’il en avait trop fait. Pourtant, la lèvre inférieure de la blonde trembla à nouveau. « M-Merci, Máni. » Elle inspira une grande bouffée d’air pour se ressaisir puis elle tendit la main. Son frère la lui donna et elle la lut aussitôt.

« Elle dit… Elle dit qu’elle espère qu’on pourra bientôt se voir. » Máni feignit d’hésiter à dire quelque chose. « Qu’est-ce qu’il y a ? » « Si tu veux mon avis… Ce qu’elle essaye de faire, c’est de te convaincre. Te donner envie de la revoir, c’est comme de dire qu’elle veut que tu la rejoignes. » Devant l’air incrédule de sa sœur, Máni continua. « Réfléchis un instant, elle nous a quitté, et il n’y a aucune chance que les réprouvés acceptent qu’elle revienne. Je te l’ai dit, une fois qu’on a décidé de partir, c’est pour toujours ! La seule chance qu’elle aurait de te revoir, c’est que tu reviennes auprès d’elle. Que tu nous abandonnes à ton tour. » « Non, Laëth me demanderait jamais une telle chose… Elle est trop gentille pour ça. » « Oui, et elle nous aimait aussi beaucoup, pourtant elle est partie loin d’ici. Si ça se trouve, c’est même pas vraiment elle qui a écrit cette lettre. Les angelots, ils ont qu’une envie, c’est de rameuter tous les nôtres chez eux. Avec leur malédiction, ils sont incapables de se reproduire, alors ils attendent sagement qu’on vous envoie directement chez eux. Ils savent que nous, on peut en créer, des anges. Si ca se trouve, elle leur a dit que vous étiez proches, et ils l’ont forcé à t’écrire pour que tu ais envie de la retrouver. Mais Sól… Toi, tu nous aimes n’est-ce pas ? Toi, tu nous abandonneras pas comme elle l’a fait. Si tu faisais ça… Ca détruirait Maman. Et… Et moi aussi, ça me ferait beaucoup de peine. » Sól hocha vigoureusement la tête avant de se jeter dans les bras de son frère. Celui-ci dû se mordre les joues pour ne pas rire de sa manigance.

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[XIX; XVII; VIII] Sans même un au revoir | Sól & Máni

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