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 [Q] - Allons Gaiement Chez La Voisine | Mertle & Toupinou

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Mer 15 Aoû 2018, 09:20

Catégorie de quête : Q. A venir [Toupinou] & [Mertle]
Partenaire(s) : Mertle [Bellada]
Intrigue/Objectif : A venir

******

Lorsque j’avais reçu cette lettre, je ne l’avais pas ouverte, attendant le moment d’être prête pour faire face à mon deuil. J’ai mis trois années. Je n’ai eu le courage de ressortir cette enveloppe, il y a seulement quelques jours. Akira n’avait vraiment pas fait les choses à moitié.

« Toupe,

Si tu lis cette lettre, c’est que le destin a eu raison de moi. J’imagine que je suis morte de façon inattendue. Je suppose que c’est encore un coup de cette vieille bique de Janine ! Si jamais c’est à cause d’elle, je compte sur toi pour venger ma mémoire en lui faisant bouffer son maudit poulet qui vient sans cesse dans mon jardin ! Cette bestiole ne mérite que ça !

Quoiqu’il en soit, j’aurais aimé rester un peu plus longtemps dans ce bas monde pour t’épauler lors de ta formation de sorcellerie. Je connais quelques petits tours qui auraient pu t’aider à te faire une place dans la société … mais tu devras le faire seule. Je sais que tu pourras y arriver. Tu as assez de ténacité pour le faire. C’est ce que j’apprécie chez toi.

Pour te donner un dernier coup de pouce … et puis aussi parce que je n’en ai visiblement plus besoin, je te lègue ma maison et son jardin attenant (rôti-moi ce satané poulet !) ainsi que ma fortune. Avec mes faibles besoins, j’ai réussi à garder un joli pécule qui te permettra de rester hors du besoin.

J’ai confiance en toi pour prendre soin de ma belle demeure et ne dépense pas tout d’un coup ! Si j’étais toi, je ne dirais à personne que je possède à présent cette somme, les Sorciers sont parfois jaloux et égoïstes.

Prends soin de toi.

La vieille Akira »


Une chose est sûre, c’est que je n’avais pas prévu de devenir riche, et encore moins de cette façon. Mais la vie fait bien les choses.

J’avais donc décidé de revenir dans la maison de Akira pour la remettre en ordre et m’y installer les jours où je ne serais pas à l’école.

Le temps avait fait son œuvre sur la bâtisse. Elle était toujours en bon état, mais une bonne couche de poussière s’étale à présent sur les meubles et certains villageois voyant que la maison était inoccupée avaient pris quelques objets. Les places laissées vacantes sont visibles et je sens une nouvelle fois mon cœur se serrer à chaque fois que mes yeux s’accrochent à un emplacement vide. C’est comme si un bout de Akira et de notre passé avaient disparus avec ces objets volés. Comme ce coffre en chêne massif sur lequel je m’asseyais pendant que Akira me lisait certains passages de ces livres préférés. Ou comme ce chandelier à trois têtes en fer forgé noir que Akira me laissait allumer avant qu’on partage notre dîner.

Mes souvenirs sont toujours aussi clairs. Je sens encore l’odeur de la vieille Akira pendant qu’elle s’exclamait à propos de tel ou tel voisin. Je revois précisément ses mains ridées qui feuilletaient ses livres de cuisine. J’entends encore le bruit de ses pas sur le parquet quand elle cherchait la meilleure façon de m’expliquer une potion. J’arrive même à me rappeler le goût de ses tartes aux pommes !

Les larmes aux yeux, je remets en place quelques meubles : un vieux fauteuil basculé sur le côté, un livre tombé au sol, un tableau mal positionné sur le mur … Je prends ensuite un balai et commence à dépoussiérer le sol. Je ramasse les détritus, quelques feuilles mortes qui jonchent le sol et jette le tout dans la petite poubelle en bois. Je retire ensuite la poussière des meubles, étagères, livres, tableaux … pour finir par contempler le travail accompli. C’est beaucoup mieux ! J’ai l’impression que Akira va débouler dans la pièce d’une minute à l’autre, toute rouge de colère parce que le poulet de la voisine a encore picoré les semis qu’elle avait planté la veille.

Je passe enfin un coup d’eau sur le sol, et attends que cela sèche en me replongeant dans un des livres de Akira. C’est un de ces vieux manuscrits. Je n’arrive à déchiffrer qu’un ou deux mots par ligne, à cause de l’écriture illisible de la vieille femme. Je me dis que la prochaine fois que je reviendrais dans la maisonnette il faudra que je fasse le tri dans ses affaires. Je sens une boule qui me serre la gorge rien que d’y penser.

Une fois la maison propre, je décide de retourner à l’école. Je franchis le seuil, vers le village cette fois. Je remonte l’allée pavée qui me ramène vers le centre de Amestris. Il fait un peu froid, mais il ne pleut pas. Cela me permet de faire le vide, je ne veux pas qu’on voit que j’ai pleuré ou que je suis bouleversée à mon retour en classe.[/justify]

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Bellada Ward
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Bellada Ward
Mer 15 Aoû 2018, 11:23


La vie de madame Boffin était d’une tristesse affligeante, non pas parce qu’une série d’évènements tragiques s’y seraient produits, non, mais parce que cette vieille femme était-elle-même à l’origine de son malheur, la source de tous ses tourments. Alors qu’elle aurait pu profiter de son enfance sur les terres magiciennes, où elle aurait pu vivre paisiblement entourée de sa famille, elle avait choisi de prendre un chemin différent et avait entamé son long périple de solitude. Bien qu’elle n’eut jamais été une femme belle, dont le portrait était assez grossier pour la rendre totalement indifférente aux yeux de ces messieurs, elle aurait tout de même pu trouver un partit suffisamment raisonnable pour se marier à une femme respectable comme elle -elle travaillait contre salaire, avait gardé sa vertu et ne semblait pas prompte à critiquer son époux convoité. Au lieu de cela, Mertle traficota son destin et manipula un homme, se retrouvant alors lié au pire des époux qu’elle put imaginer, l’idylle s’effritant au fil des ans, tandis que l’un se rendait compte qu’il avait été manipulé et que l’autre avait été dupée. Même le fruit de leur mariage n’avait été que le résultat d’abus commis par son mari, comme un revers de bâton de la part de ce destin qu’elle haïssait tant. Parfois, elle avait pleuré de ces malheureux coups du sort, se demandant pourquoi une entité supérieure s’amusait à la tourmenter de la sorte. Puis elle avait fini par comprendre que pleurnicher ne l’aiderait pas à avancer. Alors la sorcière avait décider d’arrêter de se comporter ainsi, et d’aller de l’avant. Si des personnes honnêtes auraient pris la décision de retourner sur le droit chemin, Mertle avait à l’esprit de s’amuser du malheur des autres et de se réjouir des échecs qu’elle causerait. Ainsi devint-elle plus acariâtre et plus mauvaise que jamais, prenant exemple sur celui dont elle partageait le quotidien.

Ce jour là ne faisait pas exception et si quelqu’un avait eu la grandeur d’âme de poser des yeux compatissant sur la demeure du couple Boffin, il y aurait regardé avec peine la vieille femme rabougrie qui, de sa fenêtre, guettait les occasions de se moquer des autres, n’ayant rien à faire de plus intéressant pour terminer ses vieux jours. Elle avait installé une chaise en bois et bancale devant la fenêtre de sa chambre, évitant de rester dans le salon avec son époux. Ses vêtements n’avaient rien de bien élégant, se résumant à une robe de coton noir dont le laçage avait été négligemment fait, d’un châle en laine qui aurait gratté n’importe quelle peau délicate et d’un couvre tête d’un orange criard, seule touche de couleur sur la silhouette rachitique. Les vêtements étaient élimés jusqu’à la corde, des trous étirant les mailles ici et là. Le tout dénotait un manque de revenus flagrant. Ni elle ni lui n’avaient travaillé depuis longtemps, et les sorciers étant ce qu’ils sont, ils avaient réservé un mauvais traitement à leur progéniture qui avait finalement décidé de leur couper les vivres. Ils étaient désormais obligés de grignoter leurs économies pour espérer se procurer quoi que ce soit. La vieille Mertle se consolait avec Minou, dont elle caressait le pelage luisant avec contentement. La boule de poils ronronnait de concert avec le rire sournois de la vieille bique.

« Oh regarde Minou, ce vieux Statellski qui s’en va rôder près de la jolie fleure de Margarette. Il n’a pourtant pas l’air bien serin, n’est-ce pas ? » Quelques secondes lui permirent d’identifier sa peur grâce à sa magie : « Il craint que sa femme ne découvre cette liaison. Il a bien raison, madame n’est pas du genre compréhensive. Peut-être se débrouillera-t-elle pour le faire pendre ? » Un rire rauque secoua les épaules de l’observatrices. « Peut-être devrions-nous glisser une lettre anonyme dans la boîte aux lettres de cette madame Statellski. Qu’en dis-tu, Minou ? » Le chat ronronna de plus belle sur ses genoux, comme une marque d’appréciation des plans vicieux de sa maîtresse. Tandis que les yeux cherchaient d’autres méfaits à commettre, les oreilles entendirent un soin des plus insupportable : la voix de Sefus. « Mertle ! Il me faut des nouvelles chaussettes ! » L’interpellée leva les yeux au ciel avant de répondre. « Je te les ai recousus ! » « Oui mais tu sais aussi bien coudre que cuisiner ! Les trous font déjà leur retour ! Va plutôt m’en racheter d’autres plutôt que de faire ta grippe-sou ! » Le débat s’enflamma mais suite à l’emportement de cet homme qui détestait sa femme, celle-ci fut obligée de sortir de son petit appartement, un panier à la main. Le regard dur, les lèvres pincées, son faciès défiait quiconque de l’importuner sans qu’elle n’ait à ouvrir le bec. Pourtant, cela n’empêcha pas un polisson de la bousculer.
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Jeu 16 Aoû 2018, 19:34


J’entends les corbeaux qui croassent sur les toits des maisons du village. A chaque fois que je les entends, je m’imagine leur conversation et je me dis que j’aimerais bien savoir ce qu’ils se racontent. Vu le niveau sonore et le nombre de réponses qu’ils se lancent l’un après l’autre, cela doit être passionnant. Peut-être se moquent-ils de nous, en train de vaquer à nos occupations quotidiennes ? Peut-être se racontent-ils seulement les derniers potins corbeaux ? Peut-être se mettent-ils à jour sur les commérages entre voisins (Tu ne devineras jamais qui j’ai vu chez les mouettes ? ) ? Ou peut-être qu’ils aiment simplement le son de leurs voix ?

Cela ne m’empêche pas de me promener dans le village et de regarder les vitrines des boutiques. En cette fin d’après-midi les rues commencent à se remplir de villageois, les uns allant faire quelques courses pour le dîner, les autres rentrant chez eux après une dure journée de travail. Enfin, c’est ce que je me dis.

Je suis en train de regarder un couple qui se tient par la main, chose assez rare chez les Sorciers pour que je le remarque. J’ai le nez en l’air si bien que je ne vois pas mes pieds se prendre un pavé légèrement ressorti du sol. Je manque de tomber, mais je ne sais comment, j’arrive à retrouver l’équilibre de peu. Je regarde à droite et à gauche afin de constater si un villageois m’a vu risquer l’humiliation publique, mais je pense que je suis passée entre les mailles du filet. Mon honneur est sauf !

Avec un sourire aux lèvres, je préfère ignorer le couple pour aller faire quelques emplettes pour l’école. Je n’ai pas vraiment besoin de tout ça, mais le fait de savoir que j’ai de l’argent à profusion me donne l’impression que je peux tout avoir, tout de suite … et puis j’ai envie de voir ce que ça fait de pouvoir acheter des articles sans se dire de faire attention. C’est pourquoi, je me dirige vers la librairie et papeterie. A l’intérieur, cela sent le vieux parchemin. J’adore. Je parcours les étagères et choisis un livre qui définit les différentes façons de cuire un crapaud des marais pour plusieurs utilités. Je le glisse sous mon bras et part regarder tous les types de papiers en vente. Je prend dix mètres de papier classique et trois mètres de papier en vélin. Je choisi également de l’encre noire et une nouvelle plume en argent par la même occasion. Je vais ensuite régler mes achats : cinq pièces d’or quand même ! Je ne prends même pas la peine de marchander. Je me sens riche ! J’ai les mains tremblantes quand je tends les pièces au marchand. Et s’il pensait que je les avais volées ? Mais apparemment, le bonhomme n’en a que faire de connaître la provenance de cet argent car il se contente de prendre mes pièces et s’en retourne à ses occupations.

Je sors de la boutique et me dirige vers l’école mais lorsque je passe devant la bijouterie, un éclat brillant me fait détourner les yeux. Je m’approche de la vitrine. C’est un magnifique collier en argent massif et dont le pendentif est un saphir de deux centimètres au moins. Je ne suis pas vraiment portée bijoux, mais celui-là est vraiment magnifique. Je me vois déjà le porter en classe. Là c’est sûr, je serais celle dont tout le monde veut avoir comme amie ! Ce bijou va m’ouvrir toutes les portes ! Je pourrais même le porter pour toutes les autres occasions : une fête, une cérémonie, une messe, un mariage … C’est LE bijou ! Rah ! Qu’est-ce que je fais ? Est-ce que je pousse la porte de la bijouterie ? Est-ce que je m’éloigne ? Est-ce que … Rah qu’est-ce que je dois faire ?

Je n’ai même pas encore regardé le prix. Si cela se trouve, il coûte toute ma fortune ! Je ne peux pas faire ça à feue Akira ! Oh mais j’aimerais tellement le porter ! J’aimerais tellement détenir un objet si précieux que je pourrais faire des envieux !

Qu’est-ce que Akira me dirait ?

Elle me dirait sûrement d’aller allumer le feu pour cuire le potage du soir. Mmh, Akira n’aurait pas voulu que je dilapides mon argent dans un bijou, aussi beau soit-il. Elle-même vivait sans extravagances alors qu’elle avait tout cet argent à disposition. Je devrais prendre exemple sur elle. Oui, c’est ça.

A regret, je me détourne de l’échoppe. La mine sombre, je regarde à peine devant moi. Au bout de quelques minutes, je me dis que je peux bien dépenser encore quelques pièces, mais pour quelque chose d’utile cette fois. Comme par exemple de nouvelles robes pour l’école.

C’est ainsi, que je rentre dans une boutique de prêt-à-porter pour écoliers. Je demande à la couturière si elle peut prendre mes mesures. Je m’installe alors sur un piédestal sur lequel la couturière me fait passer une robe par-dessus la tête et commence à positionner des épingles ici et là. Pendant qu’elle s’affaire autour de moi, mon esprit divague. Je perds la notion du temps.

Après quelques minutes – il me semble – je reviens à moi. Je demande à la couturière combien de temps il lui reste de travail. Elle me répond qu’elle a bientôt fini. Elle n’aura plus qu’à créer mes nouvelles robes avec les notes qu’elle avait prises.

Une fois fini, je règle la couturière et lui laisse un acompte pour la création de mes robes. Je file ensuite à l’extérieur. Je crois qu’il est tard. Je ne sais pas combien de temps je suis restée dans le commerce, mais bien trop longtemps à mon avis. Je vais louper le couvre-feu de l’école c’est sûr !

Avec mes achats sous le bras, je me précipite dans la rue principale. Je dois absolument rentrer à l’école ! Je cours de plus belle – je n’ai pas envie d’être de nouveau punie. Dans mon élan, je bouscule quelqu’un que je ne prends même pas la peine de regarder. Je continue ma route, mais je sens des mains qui m’agrippent. C’est un villageois, rouge de colère.

« Garnement ! Excuses-toi auprès de la vieille ! »

Non, mais pour qui il me prend celui-là ! Il n’a pas compris que j’étais pressée !

« Je fais ce que je veux », lui dis-je. « Et j’ai autre chose à faire, là, maintenant ! Elle n’avait qu’à faire attention la vieille bique ! ».

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Bellada Ward
Jeu 25 Oct 2018, 18:58


« Du poil à gratter. Je vais remplir ses chaussettes de poil à gratter. Comme ça, il ne pourra pas les porter ! Ça lui apprendra à me parler comme à une servante. Qu'est-ce qu'il croit ? Que je vais me laisser faire ? Quelle tête d'âne celui-là ! » Sur tout le visage de la sorcière, on pouvait lire sa contrariété. De ses rides froncées sur son front, aux petits yeux de fouines semblant encore plus menaçant qu’à l’accoutumée, jusqu’à ses lèvres crispées. « Et puis, puisque c'est comme ça, il va apprendre de quel bois je me chauffe ! Il est parti pour une semaine entière d'insomnie ! Je ne le laisserais pas tranquille ! Je me débrouillerai pour infester ses nuits de cauchemars, tellement qu'il me suppliera à genoux de le laisser tranquille ! La seule femme qu’il verra dénudée, ce sera moi ! » Comme elle le faisait souvent, Mertle parlait dans sa barbe. Si quelqu'un était passé à proximité, il aurait entendu un filet de voix nasillard baragouinant on ne savait trop quoi. Peut-être aurait-il cru qu'elle récitait une incantation apprise sur le bout des doigts après de longues années d’études, ou tout simplement qu’elle perdait peu à peu l’usage de sa tête. Sourcils froncés, lèvres repliées, son faciès défiguré par l'amertume n'en était que plus mauvais et laid qu'à l'accoutumée. « Et puisqu'il mérite que ça, je cracherai dans ses assiettes ! Il n’aura plus le droit à un seul repas correct ! Et parce qu’il n’aime pas ça, je ferai plein de soupe de poireau ! Il en boira matin midi et soir ! A toutes les déclinaisons ! » Plongée dans des plans vicieux qu’elle n’aurait le courage de mettre à bien lorsque l’occasion se présenterait, la sorcière ne fit nullement attention aux bruits de pas qui résonnaient sur le pavé, et qui se rapprochaient dangereusement d'elle. En fait, elle ne sortit de ses réflexions qu'au moment où la fillette lui rentra dedans, lui écrasant le pied et manquant de la faire tomber. « Sale crapaud visqueux aux verrues purulentes ! » Surprise par la collision, l’affreuse vieille chouette en avait fait tomber son panier d’osier, qui roula sur quelques mètres avant de s’arrêter dans une rigole. Avec rigidité, la vieille femme se déplaça jusqu’au caniveau où elle se baissa avec toute la difficulté du monde : elle n’avait jamais été ni souple ni adroite mais la vieillesse avait aggravé son cas en la rendant aussi raide qu’un manche à balais. « Oh par Ethelba, qu'la terre est basse ! » gémit-elle en se tenant le bas du dos.

A quelques pas d’elle, Mertle entendit un homme hausser le ton, grondant la fautive de tous ses tracas. « Petite insolente ! » pesta tout bas la vieille femme. Ses narines se gonflants puis se dégonflant comme propulsées par un filet de vapeur, la sorcière se dirigea tout droit sur le duo, pointant son doigt crochu sur la plus jeune. « Toi là ! Avec tes paquets sous l'bras ! » Une fois arrivée à la hauteur de la fillette, la main fripée alla chercher l’oreille pour la tirer de toute ses forces. « Qui c’est qu’tu traites d’vieilles biques ! C’pas parc’qu’jai les ch’veux blancs qu’les tympans sont percés ! Et puis d’abord, qu’est c’qu’tu fais à trainer dehors à cette heure-ci ? Tu d’vrais pas être chez tes parents, plutôt qu’à embêter les gens comme ça ? » Le doigt avait relâché son otage pour redevenir accusateur, pointé fixement sur la poitrine de la plus jeune. « Fais attention, c’pas par’c’qu’chuis pas ta mère qu’j’os’rais pas t’mettre une déculottée devant ces gens ! » Le teint cadavérique avait rosi sous l’emportement, semblant redonner vie à ce mélange d’os et de peau. La furie avait ouvert ses yeux, les écarquillant de façon exagérée jusqu’à rendre le faciès grotesque.

A côté, semblant estomaqué par le soudain regain d’énergie de la grand-mère, l’homme se tenait à l’écart, dansant d’un pied sur l’autre sans savoir comment réagir. « Je… Madame voyons, un peu de tenue ! Ce n’est qu’une enfant ! Même si elle aurait dû s’excuser – » Telle une arme menaçante, Mertle se tourna d’un bloc vers l’inconnu. « Qu’est’c’qu’tu viens t’mêler d’nos affaires toi d’abord ! J’tai pas sonné et c’pas parc’qu’t’as trois poils de plus au menton qu’j’t’enguirlanderai pas après ! S’tu voulais pas de dispute, fallait pas l’arrêter ! C’est malin, d’m’accuser maintenant ! » La chouette avait beau s'en prendre à l'homme, elle n'oubliait pas de garder un œil sur la plus jeune, de peur qu'elle ne prenne la poudre d'escampette.
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Mar 06 Nov 2018, 16:14


Une semaine s’était passée depuis ma rencontre avec la vieille de l’autre jour. Je ne me souviens plus très bien comment cela s’est terminé, mais une chose est sûre : je ne m’attendais pas du tout à rencontrer une personne comme ça ! Et encore moins à me faire tirer l’oreille par une totale inconnue – et vieille qui plus est !

Je ne sais pas ce qui fût le plus terrible : la surprise d’une telle rencontre, le franc-parler de la mégère, l’humiliation de me faire tirer l’oreille comme un sale petit garnement devant le village tout entier ou l’énorme éclat de rire qui m’a secouée lorsque j’ai vu le monsieur qui m’avait arrêtée dans ma course se faire remonter les bretelles par la petite vieille pendant une bonne dizaine de minutes … Évidemment, j’étais rentrée très en retard à l’école cette soirée-là. Et la punition qui a suivie va sûrement restée gravée dans ma mémoire pour quelques années.

Oui, cette mamie est vraiment imprévisible … et franchement drôle – même si je pense que cela n’est pas fait exprès. Je ne sais pas trop quoi penser d’elle … Elle m’intrigue.

Aujourd’hui, j’ai dû aller chercher mes nouvelles robes chez la couturière. Je n’étais pas revenue dans le village depuis l’incident, si bien que je suis obligée de repenser à cette drôle de rencontre. J’ai même un peu peur de me retrouver de nouveau en face d’elle … et en même temps, une part de moi espère tomber sur elle. C’est vraiment étrange. Cependant, pas de traces de la petite vieille sur mon chemin.

A présent, je suis de retour dans la maison de Akira et je m’occupe du jardin. J’aimerais lui rendre un peu de son éclat. Alors après avoir enlever les mauvaises herbes et les plants morts, je me mets à planter quelques fleurs. J’en ai acheté une petite dizaines à la jardinerie de la ville (quarante-cinq pièces tout de même !) avec quelques outils de jardinage que je n’ai pas retrouvés chez Akira. J’ai de la terre collée sur les genoux, et les mains également presque entièrement recouvertes de cette pellicule noire et poisseuse. J’ai au moins appris quelque chose aujourd’hui : je n’aime pas le jardinage. Il a d’abord fallut – après avoir arraché ses fichues mauvaises herbes qui m’ont donné un bon mal de dos – retourner la terre. Ensuite, j’ai creusé des petits trous où j’y ai logé mes nouvelles plantes avant de recouvrir les racines avec de la terre fraîche. Puis je les ai arrosées légèrement. J’ai choisi les plantes à fleurs colorées. Je devais être de bonne humeur en les achetant car je ne suis pas quelqu’un qui aime les choses colorées… Mais en regardant le résultat j’avoue que ça donne un certain cachet à la bâtisse. Je pense que ça aurait plus à Akira … même si elle aurait sûrement préféré des plantes à utiliser pour ses potions. Mais comme, je n’ai pas son talent pour ses choses là et qu’elle n’est plus de ce monde, autant faire ce qu’il me plaît … Et puis je pourrais aussi les déterrer si jamais je souhaite de nouvelles plantes plus utiles… Enfin, pas aujourd’hui car je suis fatiguée. Cette journée a été harassante, mais cela m’a au moins permis de ne pas trop penser à la vieille sorcière.

C’est perturbant en fait, car elle ne ressemble pas à Akira que ce soit physiquement ou même par sa façon de parler … mais il y a quelque chose chez elle qui, je ne sais pas, m’attire, comme j’étais attirée par la présence de Akira. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance ou pas … sûrement pas en fait, mais elle a fait vibré quelque chose en moi. C’est comme si je l’avais reconnue d’une certaine façon. J’espère vraiment retombée sur elle un jour. Je ne sais même pas où elle habite. Est-ce que Akira l’a connaissait ? Est-ce qu’elle l’appréciait ? Est-ce qu’elle était une de ses clientes ? Est-ce que Akira aurait approuvé mon obsession pour cette femme ?

On ne peut pas dire qu’elle ait été gentille avec moi – et  moi non plus d’ailleurs. Elle n’a pas non plus démontré un grand intérêt pour moi non plus, mais j’espère la recroiser un jour prochain. Peut-être que si je la décris à quelques marchands, certains pourront me dire où elle vit ? Mais alors, que ferais-je ? Aurais-je le courage de toquer à sa porte ? Et que dirais-je ? Après réflexion, ce n’est peut-être pas le meilleur moyen de faire connaissance avec cette femme. Elle me lancerait sûrement un sort ou une quelconque malédiction et cette fois j’aurais vraiment tout gagné. J’ai déjà assez de souci à l’école.

La seule chose sensée à faire c’est de ne rien faire et si jamais je dois la revoir, je la reverrai.

Je vais ouvrir les yeux bien grands pour être certaine de ne pas la rater, voilà tout.

Mais tout d’abord, allons prendre un bain pour s’enlever toute cette crasse, les recherches commenceront bien assez tôt.

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Bellada Ward
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Bellada Ward
Sam 16 Fév 2019, 18:21


La silhouette rabougrie de madame Boffin s'arrêta devant la maison. Son œil critique balayait les alentours et comme d'habitude, elle ne put s'empêcher de lâcher quelques commentaires désagréables sur ce qu'elle observait. « Hum... C'quoi ces fleurs trop colorées ? Elle veut nous donner des migraines, avec toutes ces couleurs ? » Il est vrai que l'appartement morose et sombre dans lequel elle se cachait toute la journée étaient loin de l'habituer à la vue de couleurs. Sans doute aurait-elle dû essayer de planter elle même quelques fleurs pour égayer son quotidien et retrouver un semblant de bonne humeur, peut être aurait-ce même aidé à la débarrasser de quelques couches de rides boudeurs, mais cette idée était aussi loin de lui effleurer l'esprit que celle de renouer avec son origine magicienne. Les sourcils froncés au point de former un unique pont sur son front plissé, la vieille femme se remit en marche, sa hanche douloureuse la faisant boiter le long du sentier.  Elle s'arrêta quelques secondes pour donner deux coups à la porte, avant d'ouvrir et de rentrer à l'intérieur sans y avoir été invité. La chouette atterrit dans une salle spacieuse, servant à la fois de pièce de vie et de cuisine. Personne n'était à l'intérieur. Un doute s'insinua en elle : s'était-elle trompé de demeure ? Non, elle était certaine d'être au bon endroit. Se pouvait-il que la fillette se trouva en cours ? Cela non plus ça ne lui semblait pas probable. Peut-être était-elle tout bonnement sortie s'amuser, dans ce cas ? Peu importait, en réalité. La mégère n'avait qu'à attendre son retour. Elle avait prit de quoi s'occuper de toute manière. Sans patienter plus longtemps, Mertle claudiqua jusqu'à la table principale, et y déposa le panier en osier dans lequel elle avait amené plein de provisions. Elle déposa plusieurs boites en fer blanc dans lesquelles elle avait ranger les différents aliments qu'elle avait acheté au marché avant de revenir ici. Différents poissons en tous genres, du crabe, et une fondue de poireaux. Tout avait déjà été préparé par d'autres mains habiles, car il était bien connu que la vieille bique était tout bonnement incapable de cuisiner un plat potable qui n'aurait pas eu une apparence et une odeur répugnante. La sorcière alluma le feu de la cheminé, attrapa une casserole en cuivre et y versa la fondue de poireau pour la réchauffer. Elle s'empara ensuite d'une marmite où elle jeta quelques poissons, des épices en tout genre et de l'eau, afin de concocter un ragout. Elle s'assit ensuite sur l'un des tabourets disponibles, tout en attendant la fillette qui habitait en ces lieux.

« Oh, t'étais donc bien ici ? » Mertle afficha un sourire digne de sa sœur à la gamine. « J'espère qu't'as faim. Je t'ai préparé à manger. » La vieillarde tira un tabouret et invita la plus jeune à se joindre à ses côtés. « Je suis venue faire amende honorable. » Balivernes. Ce n'était nullement la vraie raison de sa venue, mais ça, elle ne le dirait jamais. « J'me rends compte que ma réaction, lors de notre dernière rencontre, n'était pas des plus raisonnable. J'me suis quelque peu emportée… J'espère qu'tu voudras bien me pardonner. » Ce qu'elle ne devait pas dire, pour jouer son rôle ! L'aigrie en aurait presque eut envie de vomir. Après tout, cette petite sotte l'avait bousculé, sa réaction avait été des plus légitimes ! Et son pincement d'oreille n'avait pas été une punition des plus sévères ! Elle cacha néanmoins toutes ses pensées derrière un nouveau sourire. « J'espère que t'aimes les produits de la mère et les poireaux. » Il valait mieux pour elle. Elle n'avait pas acheté toute cette nourriture au prix exorbitant pour qu'elle refuse de manger ! Mertle, dans son nouveau rôle de gentille, se leva et servit une assiette à la blonde. « Tiens, pour toi. » Elle se servit ensuite une copieuse part. « Il faut vite manger, avant qu'ça d'vienne froid. » Oui, qu'elle se dépêche de manger, en oubliant de souffler ! Comme ça, elle se brulerait la langue ! La vieille bique souffla sur sa première bouchée.
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Lun 18 Fév 2019, 16:17


La première chose que je remarque en rentrant par la porte de derrière, c’est l’odeur de nourriture flottant dans les airs. C’est étrange parce qu’il ne me semble pas avoir laissé quelque chose sur le feu. La panique me sert la poitrine quand je me rend compte, qu’à cause de mon oubli, j’ai failli mettre le feu à la maison de ma chère Akira ! Qu’aurait-elle pensé de moi, elle qui a veillé à me léguer son bien ? Et que serais-je devenue alors ? Depuis la mort de Akira, je passe le plus clair de mon temps entre l’école et cette maison. Cela m’aurait vraiment fait un vide si j’avais dû renoncer à ces petites escapades car cela me permet de faire le vide et d’oublier un peu les cours et l’anxiété que l'école me procure.

Revenant à la réalité, j’accours vers le foyer de la cheminée et je manque de m’étrangler de peur en voyant une silhouette assise sur un des tabourets de la cuisine. Lorsqu’elle m’accoste, j’aperçois son visage et je reste incrédule en comprenant qu’il s’agit de la vieille de l’autre jour. Celle a qui je pensais il y a encore que quelques minutes. Par quel enchantement s’est-elle transportée jusqu’à chez moi ? Comment a-t-elle su où me trouver ? Et comment se fait-elle qu’elle soit assise sur un de mes tabourets ?

Interdite, je la vois me servir une assiette bien pleine de son ragoût et me la mettre entre les mains après m’avoir demandée de s’installer près d’elle. J’avoue que le fumet qui s’échappe de sa mixture m’émoustille les papilles. La tentation de goûter à ce petit plat me fait saliver, mais je n’oublie pas la raison de mon retour à l’intérieur. Mes mains sales me rappellent à l’ordre lorsque mon regard glisse vers elles. Je dois être dans un état épouvantable ! Pas dans très bonnes dispositions pour recevoir de la compagnie ! Même s’il s’agit de cette vieille mégère ! Aujourd’hui, cependant, elle a l’air de s’être radoucie. Je ne pense pas courir de danger. En tout cas, je ne pense que je risque de recevoir une rouste ou d'avoir un nouveau tirage d’oreille. Elle est souriante, même si je perçois que son faciès est un peu forcé. Je vois bien qu’elle n’a pas l’habitude de telles démonstrations amicales. Je prends note toutefois qu’elle a pris soin de me ramener à manger. Ce qui tombe assez bien car dans l’engouement de ma restauration du jardin, j’en avais oublié d’aller faire quelques emplettes.

« Euh ... » je commence en cherchant mes mots.

Elle a l’air de ne pas me vouloir de mal, mais j’ai l’impression que Akira ne serait pas très contente de me voir accepter de la nourriture d’une inconnue. Sans parler du fait que cette personne m’a déjà pincée l’oreille et qu’elle est rentrée chez moi sans permission !

Je repose alors l’assiette sur la petite table avec toute la politesse dont je suis capable. Je n’ai pas vraiment envie d’énervée la vieille femme.

En repoussant mon assiette, j’imagine mon Akira acquiescer de mon attitude. C’est vrai que c’était la première à empoisonner ses plats. Même les siens.

« Je suis navrée, mais … qui êtes-vous ? »

Je pense qu’il n’y a pas meilleur commencement pour débuter une conversation cordiale, sans risque de se voir frapper ou pire : se faire balancer, en pleine face, une assiette de ragoût brûlante !

Je m’assoie sur le tabouret que ma convive m’avait désignée plus tôt et continue : « Ce n’est pas que je répugne votre compagnie, et j’apprécie même le fait que vous soyez venue ici faire la paix, mais j’avoue que je me demande ce que vous êtes venue faire chez moi ? On peut même dire que vous ayez de la chance que je sois de bonne constitution aujourd’hui, car lorsqu’une personne inconnue viole les limites de ma demeure, j’aurais très bien pu vous sauter dessus par derrière et vous arracher les cheveux … Enfin j’veux dire : vous auriez pu vous annoncer, non ? » je termine en essayant d’arrondir les angles.

Une vielle mémé comme elle, doit avoir plus d’un tour dans son sac, et je n’ai pas envie d’en faire les frais. Mieux vaut rester souriante et polie.

« J’avais prévu d’aller me nettoyer un peu, voyez-vous. » je poursuis en désignant du menton mes mains noires et mon pantalon salis par la terre. « Je n’avais pas prévu de recevoir aujourd’hui. Ma maison est en désordre et j’aurai préféré avoir eu vent de votre visite plus tôt, j’aurai arrangé un peu mon intérieur … M’enfin, vous voyez. »

D’un regard circulaire, j’englobe mon petit chez moi. J’ai honte de montrer un tel fouillis, même à cette vieille sorcière : des feuilles mortes jonchent encore le sol ainsi que des petits amas de cendres vers la cheminée. Sur la table, des livres de cours sont entreposés ça et là. Je suis même étonnée que la vieille est pu trouver de la place pour poser son panier en osier et trouver une casserole propre pour faire cuire son ragoût.

« Et puis d’ailleurs, pourquoi me faire à manger ? J’veux dire : vous savez, je sais me faire la cuisine tout seule ! Mais bon, j’suppose que je dois quand même vous remercier. J’en mangerai plus tard. J’ai pas très faim tout de suite … et puis j’aimerais vraiment me laver vite fait avant …Mais ça à l’air très bon ! »

Je souris de toutes mes dents pour lui montrer que je ne lui veut pas outrage. Mais bon, c’est quand même culotté de venir comme ça chez moi, comme si c’était sa propre maison, non ? Je me demande ce que Akira ferait à ma place.
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Bellada Ward
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Bellada Ward
Mar 02 Avr 2019, 08:16


Mertle aspira bruyamment le bouillon du ragoût avant de sursauter en arrière : elle n'avait pas suffisamment soufflé sur sa cuillère, cette fois-ci. La vieillarde aurait bien lâché un chapelet de jurons très inventif si elle 'avait pas été en présence de sa jeune hôte -elle ne voulait tout de même pas apprendre des grossièreté à la jeunesse de sa nation. Ne pouvant néanmoins retenir une grimace, elle se tourna vers la blonde :  « Mertle. Mertle Boffins. » La vielle mage ne prit pas la peine de retourner la question : elle savait parfaitement qui était cette mioche, et c'est pour cela qu'elle se trouvait ici. Elle ne s'imagina pas une seconde que montrer bien peu d'intérêt vis à vis de son identité aurait pu soulever des soupçons.  « Oh mais je me suis annoncée !  » protesta la bourrique tout en avalant une autre bouchée.  « J'ai toqué, et j'ai appelé pour que l'on vienne m'ouvrir, mais tu ne m'as pas répondu. » Elle se retourna vers la fillette, un air entendu sur le visage.  « Je comprends mieux pourquoi maintenant : tu étais bien occupée dehors... C'est toi qui as planté ces jolies fleures, dehors ? Tout à fait ravissant, elles donnent une nouvelle âme à votre maisonnée. » Quelle horreur ! Elle devrait se laver la langue cinq fois à l'eau salée pour avoir proféré un tel compliment !  « Oh ne te fais pas de chichi pour moi ! Je sais bien que tu ne m'attendais pas, alors je ne te tiens pas rigueur du bazars ! Ça nous arrive à tous, de ne pas trouver le temps pour faire le ménage ! » Mertle était d'ailleurs la plus forte pour repousser à plus tard cette tâche ingrate. Elle possédait bien un balais mais ce n'était pas pour l'utiliser à cette fin.  « Oh ! » laissa échapper la vieille sorcière à la dernière remarque de la blonde. La saligaude ! Elle allait vraiment lui avoir fait acheter ce vrai festin pour rien ! Mertle sentit une poussée de colère gronder en elle, jusqu'à lui échauffer les oreilles. Prenant une mine pincée, elle essuya le bord de ses lèvres avec un torchon qu'elle avait emmené dans son panier. Elle ne devait pas montrer à quel point elle était contrariée ! Sinon, sans aucun doute que la gamine prendrait peur.  « Je vois... Je ne voudrais pas te forcer à manger alors que ton estomac te dit de ne pas le faire... » Sale enfant pourrie gâtée ! Depuis quand les mioches n'obéissaient-ils plus à leurs aînés ? Enfin, vu le comportement qu'elle avait eut à leur rencontre, cela n'aurait pas du l'étonner. Néanmoins, elle sentit que les choses étaient sur le point d'échapper à son contrôle. Si elle n'arrangeait pas cela rapidement, elle aurait fait tout cela pour rien...

Vite, un bobard !  « C'est que... J'ai une fille, vous savez. Et elle aussi à une enfant. Une fillette qui aurait dans votre âge environ. » En cela elle disait la vérité. Elle était devenue grand mère au début de cette ère.  « Le problème, c'est que nous sommes fâchées depuis quelques temps. Elle ne m'adresse plus la parole et, tu t'en doutes, en bonne mère qu'elle est elle refuse également que je vois son enfant. Je compte les jours depuis la dernière fois où nous nous sommes vues ! » Mertle avait prit un timbre de voix dramatique.  « En te voyant la dernière fois, cela m'a fait pensé à elle et quand nous nous sommes quittées ainsi fâchées, le souvenir de notre dispute m'est revenu en pleine tête ! C'est comme si je n'avais rien appris et que je refaisais la même erreur, une fois encore... » La vieille chouette parvint à produire une larme qu'elle laissa couler suffisamment longtemps pour s'assurer que la blonde l'a voit avant de l'essuyer. Elle était une actrice de génie !  « Pardonnes mes pauvres lubies de vieilles dame. Je m'étais simplement dit que, même si je ne pouvais pas me réconcilier avec ma petite fille, ce n'était pas le cas en ce qui te concernait... » La vieillarde poussa la comédie jusqu'à exécuter une mine tellement triste que même le seigneur des enfers en aurait eu le cœur brisé.  « Mais je comprends. Je ne suis pas la bienvenue ici non plus... Ne t'en fait pas, tu peux aller commencer ta toilette. Lorsque tu seras revenue, je serai partie. » Mertle descendit de son tabouret et commença à remballer ses affaires, l'air accablé.
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Ven 05 Avr 2019, 17:57


Durant tout notre échange, je ne quitte pas des yeux la vieille sorcière du nom de Mertle. Je ne sais pourquoi, mais je ne sais vraiment quoi penser de cette sorcière. Elle me déboussole : d’abord elle me tire l’oreille en plein centre du village, ensuite elle vient chez (soit disant qu’elle aurait toqué, mais j’ai tout de même un sérieux doute là-dessus ! ), met la table et me prépare à manger (je n’avais rien demandé moi ! ), et la voilà qui se mettait à pleurer devant moi ! Et bien, à propos de ses larmes de crocodiles aussi, j’avais un doute …

Je sais que je ne devrais pas penser du mal d’une vieille dame, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une sorcière (qui a dû bien rouler sa bosse ! ), je suis certaine qu’elle a dû en embobiner plusieurs avec ses charades … et je n’oublie pas non plus, ce tirage d’oreille qui me reste encore au travers de la gorge ! Bon après, c’est vrai qu’elle m’a préparé un bon petit plat …

La voyant se lever pour partir, je m’exclame en me relevant de mon tabouret. « Attendez ! Je ne peux pas vous laisser partir dans cet état … Qu’est-ce que les gens diraient hein, s'ils vous voyaient partir les larmes aux yeux ? Bon, allez, réinstallez-vous, je vais le goûter votre ragoût ! » Je prends l’assiette qui m’était désignée et commence à en prendre une cuillerée. Je n’ai pas vraiment faim, mais le liquide chaud qui passe dans mon œsophage me fait du bien. Pour la peine, j’en prendre directement une cuillerée de plus. Et puis comme ça, la vieille bique sera contente. Je jette un coup d’œil pour voir le visage de la sorcière. Je ne sais pas ce qui ce trame dans sa caboche mais je me méfie. On peut s’attendre à tout avec une sorcière, surtout une aussi vieille que celle-là. « Vous habitez loin d’ici ? Je ne me souviens pas de vous avoir vu par ici ? » Je voulais faire bonne figure. J’avais déjà presque fini mon assiette, et je voulais faire comprendre à mon invité surprise que j’appréciais sa compagnie – même si j’aurais préféré vaquer à mes propres occupations. « Vous savez, je ne vous en veux pas pour la dernière fois ... » Un mensonge de temps en temps n’a jamais fait de mal n’est-ce pas ? « Évidemment, je ne serais venue vous faire la bise si je vous avez recroisée dans la rue … Mais vous savez ce qu’on dit : le passé est le passé ! Mais c’est bien gentil de votre part d’être venue ici vous excuser ! » J’appuie un peu plus sur ce mot : je veux voir sa réaction, parce que je doute qu’elle soit venue simplement pour cela. Ou alors c’est bien la première sorcière que je croise qui n’a pas d’arrières pensées en faisant une bonne action. Peut-être qu’elle s’ennuie simplement chez elle et qu’elle est venue ici chercher un peu de compagnie … Ou peut-être qu'elle a besoin de moi pour quelque chose … Si c’est pour nourrir ses chats, je pense que je dirais non ! Ou alors, elle devra me faire à manger tous les soirs ! Son ragoût n’est pas exceptionnel, mais c’est plutôt bon. Et c’est meilleur que quand c’est moi qui le fait. Je ne prends jamais le temps de me faire à manger correctement. Je suis plutôt du genre à manger sur le pouce et prends ce qui me vient sous la main … Mmh, finalement, cela peut être une bonne chose pour moi d'être là pour elle - même si c'est pour lui porter ses courses en revenant du marché. « En tout cas, c’est bien bon ! » fais-je en regardant d’un air appuyé mon assiette vide. « Ça fait longtemps que j’avais pas aussi bien mangé ! » Si, elle veut m’utiliser pour quoique ce soit, autant que ça soit à mon avantage. Elle va pas m’avoir aussi facilement la vieille bique ! Après qui sait ? Si cela se trouve, je suis mauvaise langue et elle n’ai venue que pour m’apporter un délicieux repas. « Bon et bien, merci vraiment pour ce repas ! Peut-être qu’on pourra refaire ça à l’occasion non ? Mais attendez, j’ai quelque chose pour vous ! » Je m’éclipse dans le jardin pendant quelques secondes et revient triomphante un bouquet de fleurs multicolores à la main : « Vous aviez l’air de beaucoup apprécier mes fleurs, alors voici un bouquet pour vous ! Vous pourrez le mettre dans vot’p’tite maison ! » Je le lui donne et ajoute un brin sarcastique : « Comme ça vous penserez à moi ! »

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Bellada Ward
Dim 16 Juin 2019, 19:11


Un sourire triomphal défigura le visage de la sorcière tandis que la fillette la retenait. Bien évidemment, elle s'était permise une telle expression de joie en sachant que, dans cette position, la plus jeune était incapable de voir son faciès. « Vraiment, vous feriez ça ? » demanda-t-elle, sa voix tremblant d'excitation en voyant sa tirade fonctionner. Sans doute que pour la plus ingénue, cette défaillance dans son timbre était dû à l'émotion, la gratitude de ne pas se voir rejeter. Essayant d'ignorer les courbatures de son vieux corps, la vilaine remonta sur son tabouret pour observer la blonde avaler son ragoût. Après quelques bouchées, la vieillarde se dit qu'il serait de bon ton de continuer à bavarder. « Il est bon n'est ce pas ? C'est une recette de famille, que j'ai appris de ma grand-maman. C'était une sacrée cuisinière, cette bonne dame... » L'air contrit, la mégère exécuta un signe de paix à l'intention de la défunte. « Oh non, ma fille, aucun risque que tu ne m'aies vus par ici avant. J'habite bien loin d'ici malheureusement. Les beaux quartiers sont bien trop chers pour mes pauvres revenus de retraitée. » se lamenta la vieille bique. Pour une fois, elle ne disait pas de mensonge. Les quartiers aisés comme celui-ci étaient bien hors de sa portée. Lorsqu'elle avait épousé l'homme qui partageait désormais sa chambre, elle s'était imaginée atterrir dans l'un de ces beaux voisinages, et au lieu de cela, elle s'était retrouvée enfermée dans un taudis aussi serré que dans un bocal à sardine. La désillusion avait été brutale et, même après toutes ces décennies, Mertle ne s'était pas tout à fait remise de cette déception. « Non mon enfant, moi, je dois vivre dans les quartiers des falaises. Ce n'est pas très festif, malheureusement. Les Mayfair y mènent leurs affaire, et ce n'est pas toujours de bon augure pour les petits gens comme moi ! » Parfois néanmoins, la méchante s'amusait à parier combien de temps il restait à vivre aux étrangers qui s'aventuraient jusqu'à chez eux. Souvent, ils ne finissaient pas en très grande forme. Tout du moins était-ce ce qu'elle imaginait, puisqu'elle ne les revoyait jamais. Ni elle ni personne d'autre, d'ailleurs. « Mais ce n'est pas aussi nul qu'on ne le prétend. » continua-t-elle tout en fixant la blonde manger. « Il y a des endroits sympathiques... Tiens par exemple ! Juste en dessous de chez moi, il y a une ravissante boutique d'herboristerie ! Ça parfume mon chez moi ! » Ses mots n'étaient que du verni pour atténuer la douloureuse vérité : cette satané jardinière en pacotille faisait empesté son appartement, avec ses drôles de décoctions ! Néanmoins, elle était trop fière pour admettre à une gamine qu'elle vivait dans un taudis qu'elle même ne supportait plus.

« Oh, c'est tout naturel. Je suis l'adulte, alors c'était à moi de faire le premier pas, n'est ce pas ? » répondit la biquette. « Contrairement à ce que pensent ces hypocrites de mages blancs, nous sommes des êtres civilisés, nous ne laissons pas la rancœur nous diviser, n'est ce pas ? C'est ce qui fait la force de notre grande nation. » Cracher sur ses ennemis de toujours lui fit un peu de bien. C'est qu'à force d'avoir fait trop de compliments sur la voisine et sur la soupe, elle commençait à en avoir mal au cœur ! « Je suis très agréablement surprise par votre maturité, jeune fille ! » continua-t-elle. « Les sorciers doivent toujours se concentrer sur l'avenir et laisser le passé derrière eux pour mieux avancer ! »

Finalement, la jeunette termina son assiette et commença à congédier son invitée. Au dernier moment, elle s'éclipsa pour aller faire une drôle d'affaire -Mertle se demanda si elle n'allait pas aller chercher des sous pour lui rembourser le prix de ses courses- puis revint avec un bouquet coloré. L'ancienne magicienne dû user de toute sa force de caractère pour ne pas les lui lancer au visage tout en lui crachant le font de sa pensée. A la place, elle esquissa un sourire faussement réjoui. « Oh c'est tellement attentionné de ta part ! Je suis certaine qu'elles iront parfaitement avec le papier peint de ma chambre ! Je les y mettrait dès que je rentrerai. » dit-elle en pensant intérieurement que ces jonquilles finiraient dans le feu de sa cheminée ! Déçue de ne pas avoir en main une bourse remplie d'or, l'aigrie plaça les fleurs dans le panier d'osier où elle avait remis toute la nourriture qui n'avait pas été consommée. Si cette ingrate pensait pouvoir se nourrir sur son vieux dos, elle se mettait le dois dans l’œil jusqu'au coude ! « Aucune chance que je t'oublie comme ça ! » dit-elle avec un sourire. Oh ça non, vu le trésor potentiel qu'elle représentait, il n'y avait aucune chance pour qu'elle sorte de sa mémoire. « Bon, eh bien que dis-tu que je t'envoie une lettre, un de ces jours, pour refaire ça ? Je pourrais te faire goûter une autre de mes spécialités ? » Mertle attendit d'obtenir la promesse de futures retrouvailles avant de prendre la porte, le sourire aux babines.
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Jeu 11 Juil 2019, 12:45


La vieille accepte mon bouquet avec un grand sourire qui m’étonne. N’a-t-elle pas compris que je me moquais d’elle ?Tant pis, après tout. Si elle croit que je viens de lui faire un réel cadeau tant mieux pour elle … « Oui, pourquoi pas ...» lui répondis-je avec une grimace en pensant à son invitation d’échanger quelques lettres. « Je pourrais éventuellement avoir besoin de quelqu’un pour manger de bons petits plats. » Après tout, si elle voulait m’aider sur le point culinaire, je n’y voyais pas d’inconvénient. Si en plus, je n’avais rien à faire pour avoir le droit à cette récompense, je n’allais clairement pas cracher sur l’occasion. Le plus tôt sera le mieux, d’ailleurs. « D’ailleurs, demain midi, vous êtes disponible ? » lui demandais-je un grand sourire aux lèvres. «  Oh ! Et je vous ramènerais un autre bouquet, vu que celui-là vous a tellement plu ! »

****


Finalement, les années ont passées. J’ai eu le droit à quelques repas, et Mertle a reçu plusieurs bouquets. Nous avons gardé contact, sans réellement créer un lien puissant. Cela dit, j’appréciais la vieille sorcière. Elle me faisait rire. Non pas que j’avais eu l’audace de rire devant son nez. Mais ses attitudes et remarques me plaisaient. Et puis, notre petit jeu aux règles non définies me permettait de voir autre chose que mes livres et autres ustensiles qui étaient devenus comme une partie de moi durant mes études à l’université. Je ne savais pas vraiment ce qu’en pensait Mertle, mais j’espérais qu’elle appréciait – même un tout petit peu – ma compagnie. Bien sûr, je ne savais pas qui de nous deux avait le plus d’emprise sur l’autre, mais nos échanges fleuris et hypocrites avaient le don de m’amuser énormément. Sa voisine du dessous était l’un de nos sujets de conversations préférés – du moins celui de la vieille sorcière – et j’aimais en rajouter un peu, et édulcorer mon ressenti vis-à-vis de cette herboriste – qui n’avait rien demandée mais qui semblait être la victime parfaite pour cela.

Évidemment, j’avais de temps en temps échappée à quelques coups de balais de la vieille sorcière, mais j’arrivais toujours à rattraper mes méfaits, en ramenant un joli bouquet, mes couverts et quelques sucreries pour son chat qui n’était jamais loin de la sorcière. Bien que le nombre de mes visites s’étaient légèrement atténués avec les années, j’avais une nouvelle raison de faire signe à la sorcière, car ayant participée à la Coupe des Nations, elle avait écopée d’une petite renommée qui ne me laissait évidemment pas indifférente. Si notre relation pouvait me permettre d’avancer un peu plus loin dans mes objectifs, je n’allais clairement pas m’en priver.

Alors, tout sourire – comme à mon habitude, lorsque j’allais chez elle – je tiens un énième bouquet de fleurs dans ma main gauche – il s’agit d’une composition constituée d’espèces florales qu’elle n’a, je l’espère, encore jamais vu – et dans ma main droite, je tiens un petit panier contenant quelques figurines en chocolat que j’ai crée moi-même. Elles ne ressemblent pas à grand-chose, mais je me dis que la vieille sorcière sera sans doute touchée de mon attention. Je toque à sa porte et rentre dans la petite bâtisse. « Tenez pour vous ! » lui lancais-je en lui tendant mon bouquet. « Ah et tenez ! J’ai ramené du chocolat » continuais-je en lui mettant mon panier sous le nez. Je pose le panier sur sa table et commence à grignoter une figurine. « Allez-y tant qu’ils sont pas trop chauds, sinon ils vont fondre … et mon panier sera fichu. » J’attends quelques secondes en mâchouillant mon chocolat. Et me met à la recherche de son chat que j’aimerais caresser avant de m’attabler pour le repas. « Minou, minouuuu ! Vous avez préparé quoi aujourd’hui » lui demandais-je en minaudant. « Minou, minouuuu ! » Puis, je m’installe sur une petite chaise et regarde Mertle, le regard espiègle : « Alors quelles sont les nouvelles du jour ? J’ai entendu des ragots succulents sur Germaine, la folle du coin de la rue ! Paraît, que l’autre jour, elle a perdu trois d’ses dents en voulant jouer à sauter sa barrière – on sait pas trop pourquoi d’ailleurs, elle a voulu faire ça – et que quand le médecin est venu, il l’a tellement défigurée, qu’elle en a perdu deux autres ! … Dîtes vous l’auriez pas vu ? Est-ce que c’est vrai qu’elle est moche comme trois poux ? » A vrai dire, je n’en avais que faire de tout ces cancans. Pourtant, j’étais prête à jouer ce rôle, simplement pour voir quelles seraient les réactions de la vieille chouette. «  Et puis, z’avez entendu parlé de la voisine ? Celle du dessous ? On dit qu’elle a une aventure avec un sorcier pas très malin et qui est aussi moche que la Germaine … M’enfin bon, vous savez, j’pensais à aller lui dire deux-trois mots à celle-là, pour savoir qu'est-ce que sont les fleurs que je vous ai rapporté. Ça vous dirait qu’on aille la voir ? Peut-être que vous pourriez lui jeter un p’tit sort par-dessus l’épaule ou quelque chose comme ça. » terminais-je en riant à moitié. J’attendais la réponse de la sorcière avec impatience.
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Bellada Ward
Jeu 01 Aoû 2019, 14:52


« Oh, merci. » ronchonna la vieille chouette du bout des lèvres en récupérant le bouquet de fleurs que lui tendit fièrement son invitée. La mégère laissa passer l’enfant –qui s’était en fait transformée en magnifique jeune femme bien que la dame la voit encore telle une gamine au portemonnaie alléchant -  puis claudiqua à sa suite dans le salon. En passant devant son poil, elle hésita à jeter directement le bouquet dans les flammes, là où finissaient toujours les fleurs colorées de la blonde. Elle jugea néanmoins dangereux de se laisser aller à de tels états dames et se força à aller jusqu’au petit coin de cuisine où elle dénicha un pot, quelle rempli de l’eau sale de la cuvette où l’on se lavait les mains, puis plongea les tiges dans l’eau trouble. « Elles sont vraiment très jolies, celles-ci. » mentit Mertle. « J’espère qu'Minou essayera pas d'les manger, celles-ci. Le petit canaillou aime grignoter les cadeaux que tu me fais, Toupe ! » continua la sorcière. Une fois, alors que la blonde lui avait demandé où était passé le bouquet de la semaine précédente, la Boffin n’avait trouvé d’autre excuse que de prétexter cette histoire de chat affamé. L’excuse semblait avoir satisfait la plus jeune et la vieillarde s’était donc contenté de jouer encore et encore sur cette carte.

« D'chocolat ? » répéta idiotement la vilaine. Curieuse, elle s’approcha du panier d’osier puis, après s’être assurée que la généreuse qui lui offrait cette gourmandise mangeait dans son propre panier, elle s’autorisa à piocher une figurine qu’elle examina avant de la fourrer dans sa bouche d’un seul coup. Elle mâchouilla quelques secondes, son visage exprimant une concentration presque religieuse tandis que ses papilles évaluaient la nourriture. « Mmh… Moui, c’pas trop mal mais p't'être devrais-tu penser à acheter des chocolats plus sucrés. Ceux-là sont drôlement amers. » se plaignit la malpolie tout en piochant à nouveau dans le petit panier. « M’enfin, puisqu’y faut pas abimer ton panier, j'vais m'sacrifier pour en manger que'ques'autres. » continua-t-elle tout en se mettant à l’œuvre. « Mmh, pour aujourd’hui, c’est un gratin d’aubergines et d'courgettes avec des brochettes d'poissons. J’ai aussi un bocal de hareng s'tu veux. » répondit à l’affamée lorsqu’elle lui demanda ce qui était au menu. A contre cœur, la vieille dame abandonna la gourmandise sucrée puis alla chercher des couverts à la cuisine, qu’elle posa sur la table où s’était installé la blonde. Elle fit plusieurs allers retours pour amener la nourriture, qu’elle n’avait aucunement préparée. En effet, Mertle avait trouvé –disons plutôt volé- une étrange petite boite capable de lui fournir un repas par jour. Parfois, les quantités n’étaient pas adaptées et le couple se retrouvait avec des restes, comme ça avait été le cas la veille avec les brochettes de poissons. Toujours était-il que cela permettait à la vieille chouette de ne plus avoir à cuisiner ou alors beaucoup moins qu’avant. Et que ces repas se révélaient étrangement bon. Sefus avait vite vu la différence et s’était douté qu’il y avait anguille sous roche, mais Mertle s’était bien gardée de lui révéler son secret : de la sorte, elle pouvait aisément le punir et lui servir des plats infectes lorsqu’il était odieux avec elle. Les deux dames se mirent donc à table.

« Pouah ! Et encore, trois poux, t'es gentille ! C’est faire une piètre comparaison pour ces bestioles ! Et avec son trou dans la mâchoire, c’est encore pire ! Je l’ai vu s'vautrer et pour tout t'dire, j'soupçonne son p'tit-fils d'lui avoir tendu un piège. Bah, au moins, il s’entraine. Et puis, s’il peut nous débarrasser d'cette vieille chieuse, j’m’en plaindrai pas ! » continua la commère lorsque Toupinou commença à bavarder des derniers potins. « Oh oui, m’parle pas d’c’te teigne, j’l’ai entendu ramener son amant tous les soirs d’la semaine dernière ! » Bien évidemment, les cris de plaisirs qui avaient filtrés à travers le plancher n’avaient aucunement ravi la rabougrie qui, pour tout plaisir, devait se contenter d’imaginer ce que cela pouvait être que de profiter du talent d’un homme. Mertle avait aussitôt haït sa voisine. Enfin, plus qu’avant. « Mais j’crois qu’il est encore plus laid qu'Sefus. Personnellement, j'préfère encore la compagnie d'Minou. » Fort heureusement, les plaisirs qu’elle tirait de son compagnon félin étaient de l’ordre de la joie ingénue et du simple réconfort d’avoir une compagnie qui ne lui était pas totalement néfaste. Elle ne trainait pas encore dans la mode zoophile. « Mais soit, si t'veux aller la voir, on ira après l'repas ! » accepta de bonne grâce la vieillarde qui espérait apercevoir l’homme. « Oh ! T’sais pas qui est c'qu'est venu m’enquiquiner hier ! » s’exclama soudainement la bique. « Non pas un journaliste, quoi qu’ils sont nombreux à m'coller au train dès qu'j'sors le bout de mon nez depuis la Coupe des Nations. Non non, tu te souviens d'ce vieil Arnold ? Celui à qui l’on a jeté un sors pour qu'ses oies lui bectent le derrière dès qu’elles le voient ? Eh bah l’est v’nu se plaindre à moi de ses malheurs ! Et figure toi qu’à cause de ses volailles qui le chassaient hors de sa propriété, il a du s'séparer de sa femme et que, sous ce prétexte, elle a profité de son absence prolongée pour se faire culbuter par le boulanger ! Devine qui a un polichinelle dans le tiroir, maintenant ! » Mertle partit dans un grand rire cruel, se délectant de cette triste anecdote.
914 mots avant matraquage du discours.


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[Q] - Allons Gaiement Chez La Voisine | Mertle & Toupinou 2exr
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Sam 07 Sep 2019, 19:28


Je regarde la vieille sorcière mettre mes jolies fleurs dans un vase rempli d’eau. Je ne suis pas dupe, je sais très bien qu’elle va les jeter dès mon départ de sa maison, mais l’idée que j’arrive à l’embêter de manière aussi subtile me fait rire intérieurement. J’étale alors un grand sourire sur mon visage lorsqu’elle me parle des éventuelles frasques de Minou. Je hoche la tête en faisant une moue désolée à Mertle. Puis, je jette un coup d’œil à Minou et m’accroupis à ses côtés. « Je sais bien que tu n’oserais pas faire ça ! » lui chuchotais-je en lui grattouillant le crâne.

Je m’installe ensuite à table. J’ai l’impression d’être chez moi ici. J’y ai mes petites habitudes et je m’y sens plutôt bien. Sans parler de la présence de Mertle qui me fait rire la plupart du temps. Étrangement la sorcière m’offre à chacune de mes visites une petite bouffée d’oxygène. Ce que j'apprécie … mais pas sûr que je lui avouerai un jour.

Pendant que Mertle déguste mes chocolats, je lui souris, attendant un petit compliment. Suite à sa remarque, je me sens légèrement piquée dans ma dignité. « Je vous en ferais d’autres, ne vous inquiétez pas ! » lui répondis-je en imaginant la vieille s’étouffer avec des chocolats faits avec plus de sucre qu’autre chose… et sûrement roulés sous mes aisselles ! « Encore un gratin ! » fais-je, toujours un peu vexée par son commentaire sur mes chocolats. « Mmh … J’espère que ça s’ra bon alors. Oui, pour le hareng ! J’ai une faim de loup ! » Je n’allais quand même pas refuser de manger ce la vieille sorcière me proposait. C’était tellement rare qu’elle se montre si généreuse ! D'ailleurs, lorsqu’elle met les plats sur la table, je me jette presque dessus. J’ai déjà mangé la moitié d’une de mes brochettes quand je lui fais état des derniers potins. Suite à sa réponse, j’enchaîne en m’esclaffant : « Annh, vous l’avez vu tomber ! Qu’est-ce que ça devait être drôle. Je m’imagine la scène … Son petit-fils vous dîtes ? Peut-être ... » continuais-je en haussant les épaules et en fourrant une fourchette de gratin dans ma bouche. « C’est vrai qu’elle n’est pas très sympathique … Vous croyez qu’on doit donner un coup de main à son petit-fils ? Peut-être même qu’ils nous récompensera … non ? » Je farfouille avec mes couverts dans mon assiette pour récupérer un morceau de hareng en écoutant la sorcière parler. « Ah ! Et alors, il est vraiment aussi moche qu’on le dit ? » demandais-je entre deux bouchées. Le hareng est plutôt bon, même si je soupçonne la sorcière de m’avoir proposée un bocal vieux de plusieurs lunes. « C’est sûr que Minou, c’est un meilleur parti ! » J’observais le chat du coin de l’oeil qui essayait de chopper un bout de poisson salé. « Tiens. » lui fais-je en lui balançant discrètement sous la table un peu de hareng.

Quand j’entends Mertle accepter d’aller voir la Germaine, je n’en crois pas mes oreilles et je reste la bouche ouverte, laissant sûrement quelques miettes de mon repas tomber sur mes genoux. « Ah ! Euh … ok ! Finissons et allons-y alors ! » Puis la vieille change de sujet. « Encore des journalistes peut-être ? » répondis-je, me demandant où elle veut bien en venir. Je sais pertinemment que la sorcière a un objectif pour tout ce qu’elle entreprend et je me doute donc que sa question n’est pas anodine et qu’elle a, au minima, une anecdote croustillante à me conter. « Oui, je me souviens de lui … Il n’est pas très beau non plus d’ailleurs avec son nez crochu et ses oreilles à pustules. Qu’est-ce qu’il vous voulait ? » l’interrogeais-je en plaçant mon menton dans le creux de ma main, attentive. « Pff ! Et en plus il n’est clairement pas intelligent … A moins qu’il soit venu vous voir, vous, sachant que vous y étiez pour quelque chose. Peut-être qu’il avait un plan derrière la tête. Vous êtes sûre qu’il ne vous a pas ensorcelée ou que sais-je d’autre ? » la questionnais-je le regard suspicieux. Je regarde d’un nouvel œil le repas que je viens d’engloutir. Et si le bougre l’avait empoisonné ? « Peut-être vaudrait-il mieux s’en assurer ? On n’est jamais trop prudent, n’est-ce pas ? » déclarais-je en levant le doigt en l’air. « Vous avez de la chance, parce que on en a parlé dans un de mes cours cette semaine. Alors, dîtes-moi : est-ce que vous vous sentez différente depuis votre rencontre avec le vieil Arnold ? Des nausées ? Des boutons étranges ? Est-ce qu’il vous est arrivé de prononcer des mots à la place d’autres ? Comme par exemple : vous vouliez dire « Tomate » mais que vous dîtes « Patate » à la place ? Est-ce que votre fessier vous gratte ? Parce que si c’est le cas, vous êtes vraiment dans la panade ! Peut-être qu’il vaudrait mieux référer à quelqu'un de plus compétent tout compte fait ! Est-ce que la Germaine saurez, elle ? Peut-être qu’elle a entendu des bruits ? … Annh ! Peut-être que c’est elle qui est derrière tout ça ! » continuais-je en tapant sur la table, persuadée d'avoir trouvé la réponse. « Elle nous a peut-être entendu parlé de notre « blague » à l’encontre du vieux schnock ? »
873 mots.
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[Q] - Allons Gaiement Chez La Voisine | Mertle & Toupinou

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