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 [Métier] Dans les coulisses du palais | Nymeria

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Babelda
~ Rehla ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 20/04/2015
Babelda
Mar 31 Juil 2018, 18:59

Nymeria s'avança silencieusement dans le grand hall d'entrée du palais royal. Pendant un instant, la magicienne s'immobilisa, la bouche béante et le regard ébahi devant la splendeur du lieu. Elle déglutit avec difficulté, laissant son regard glisser sur le sol de marbre, les murs scintillants et le plafond haut perché. L'impression inquiétante d'être minuscule, de n'être rien de plus qu'une fourmi perdue dans l'immensité d'un jardin s'empara d'elle. La pensée angoissante qu'elle se perdrait dans un endroit aussi vaste s'insinua en elle, mais elle la chassa en secouant la tête. Ce n'était pas le moment de penser à ce genre de choses, elle avait déjà suffisamment de choses en tête qui l’inquiétait pour en rajouter. Serrant contre elle le petit sac de toile qu'elle avait apporté, la brune se rapprocha d'un mur derrière elle. Il ne lui restait plus qu'à attendre, maintenant. Il n'y avait pas l'ombre d'une personne alentour. Pas étonnant, le soleil pointait tout juste le bout de ses rayons, réveillant à peine les habitants matiniers de la capitale. Elle ne s'était pas réellement attendue à voir foule, mais être seule dans un si grand endroit la rendait plus nerveuse encore. Alors, pour s'occuper l'esprit, elle commença à lisser sa petite robe blanche, aux motifs de fleurs bleues. Du bout du doigt, elle frotta une tache indélébile qui n'était jamais partie, située sur le côté du vêtement. Elle passa ensuite la main sur son crâne, s'assurant qu'aucune mèche rebelle ne s'était échappée du chignon qu'elle avait pris soin de faire, rassemblant ses longues boucles brunes pour avoir l'air moins négligée. Son frère lui répétait souvent que ses cheveux détachés lui donnaient un air de sauvageonne. Elle ne voulait surtout pas donner cette impression à ses employeurs, encore moins dès le premier jour de travail. Dans le silence presque religieux de l'endroit, Nymeria n'entendait que sa propre respiration, le froissement de sa robe et le résonnement de ses petits souliers sur le sol. Chaque bruit était amplifié entre ces murs, s'élevant dans le silence, semblant prendre des proportions cacophoniques.

« Vous êtes là pour le poste ? » Nymeria sursauta. Elle n'avait entendu personne arriver jusqu'à elle, n'avait pas vu davantage de gens. Pourtant, la voix était toute proche, sur sa gauche. Tournant la tête, elle aperçut une silhouette gonflée. Une domestique lui faisait face, un air pincé sur le visage, quoi que peut être impatient. « Alors ? » Enchaina-t-elle pour presser une réponse. Nymeria hocha timidement la tête. « Eh bien, tu n'as pas une langue, pour parler ? » « S-Si. Je-Je veux dire... Je suis ici pour le poste. » « Bien, alors suis moi. » La femme poussa sur le mur où s'était adossée Nymeria, et une porte que n'avait pas aperçu la brune se découpa dans la surface. Une fois les deux passées à travers, la domestique referma derrière elles. Donnant un coup de clé dans la serrure, les joints de la porte se fondirent dans le mur, disparaissant et ne laissant plus qu'un trou de serrure là où on avait inséré la clé. Curieuse, Nymeria s'approcha, essayant de comprendre comment cela était possible, touchant du bout des doigts l'endroit où s'étaient trouvés les contours la porte. « Eh bien, ne traîne pas ! Tu te perdrais, et ne compte pas sur moi pour revenir te chercher. Je suis déjà débordée. » En effet, la femme avait déjà pris plusieurs mètres d'avance sur la nouvelle, qui se hâta de la rattraper et continua à trottiner derrière elle pour être sûre de ne pas se retrouver seule dans le dédale où on l'avait enfermé. Ces passages secrets semblaient bien moins luxueux que l'extérieur où ils amenaient. Étroits, pas plus de deux personnes n'auraient été capable de s'y croiser. Les portes magiques s'enchainaient le long du mur de droite, alignant une succession de serrures au-dessus desquels des panneaux en or et argent indiquaient le nom des pièces sur lesquelles elles débouchaient. Le plancher était en bois et les murs bien moins luisant que ceux du hall, portant précairement les chandeliers qui éclairaient l’endroit. Même le plafond était plus bas. Nymeria avait l'impression d'avoir été téléportée dans un autre lieu, bien loin du palais. « Lorsque tu t'adresseras à quelqu'un, tu l'appelleras Monsieur ou Madame, à moins qu'il n'ait un titre particulier. Il te faudra apprendre par cœur tous les titres de marque et reconnaître les signes distinctifs qui leurs sont associés. » Elles tournèrent à droite et longèrent un autre couloir semblant encore plus étroit et plus sombre, comportant d'autres portes dont les contours étaient biens distincts cette fois. Les écriteaux étaient cette fois en bois. Les boudoir rose et suite luxueuse avaient été remplacées par des lieux tels que cuisines ou écuries. « Tu ne regarderas pas directement dans les yeux un invité de haut rang, et tu prendras soins de toujours le saluer convenablement - par une courbette, s'entend. » Au ton qu'elle employait, tout cela semblait évident et ennuyant à expliquer, comme si elle l'avait déjà répété un nombre incalculable de fois. Nymeria, qui n'avait aucune idée de toutes ces normes, écoutait néanmoins avec soin, essayant de tout mémoriser. « Pour le moment, tu iras là où l'on aura besoin de toi. Les cuisines. Les bains. Les lavoirs. On t'appellera pour tout et rien. Tiens-toi toujours prête. En toute circonstance. » D'une voix timide, Nymeria demanda : « Alors... Je ne serais pas aux services de l'Impératrice Blanche ? » La femme s'arrêta brusquement, la magicienne n'eut pas le temps de faire de même et lui fonça dessus. La domestique se retourna et la toisa d'un air mauvais, avant de partir dans un rire moqueur. « Toi? T’occuper de la Reine ? Et puis quoi encore ? Seules les plus aguerries peuvent être aux services de sa majesté. Non. Toi, tu resteras aux fourneaux, jusqu'à ce que l'on décide que tu es apte à faire autre chose de tes mains. » Elle planta son index dans la poitrine de la brune, qui recula sous l'impact. « N'oublie surtout pas où est ta place. » La femme repartit aussitôt, fulminant. Nymeria se mordit l'intérieur des joues : à peine arrivée qu'elle se faisait déjà des ennemies. Déçue de cette découverte, elle n’ajouta rien et se remit à marcher. « Bien. Il faut que l'on aille te chercher une tenue. Ce sera à toi de t'en occuper : Tu devras l'apporter au lavoir toi-même et aller chercher une tenue de rechange à la blanchisserie. Personne n'ira le faire pour toi. » La femme ouvrit subitement une porte, un brouhaha envahissant soudainement le couloir, elle passa la tête à l'intérieur et hurla pour se faire entendre. « Julie, Martin a besoin de toi ! Et rapidement ! Il ne peut pas attendre jusqu'à demain. » Elle claqua la porte et le silence retomba comme s'il n'avait jamais été perturbé. Elle reprit sa route de son pas rapide. Quelques portes plus tard, elle s'engouffra dans une nouvelle salle. La Vaughan la suivit sans hésiter. Il y faisait très chaud, de la vapeur brouillant la vue de la jeune fille, qui redoubla d'efforts pour ne pas se laisser distancer par sa guide. Celle-ci se dirigea sans hésiter à travers les draps étendus, les passages des autres domestiques et les bassines utilisées comme lavoirs. Au détour d'une armoire, elle leva un bras et attrapa une robe noire. Quelques étagères plus loin, elle s'empara d'un tablier blanc. Elle ressortie par une porte, que Nymeria n'aurait jamais aperçu si la domestique ne s'était pas dirigée droit dessus. Aussitôt la porte refermée, le bruit sembla totalement isolé, comme si l'on avait rêvé ce capharnaüm. « Tiens. Ils doivent être à ta taille. » La femme repris sa marche, Nymeria la suivant en accélérant le pas derrière, sa tenue sous le bras. « Nous allons t'enregistrer dans les registres et te donner ta clé. Ensuite, tu m'accompagneras pour ta première tâche. » La brune hocha la tête avant de se souvenir comment la domestique avait réagi en la voyant faire cela. Elle inspira profondément pour ne pas bégayer. « D'accord. »

Finalement les deux femmes passèrent par la porte Secrétariat. La salle était petite, lumineuse et une forte odeur d'encens planait partout. « Gisèle, la nouvelle est là. » Nymeria aperçu une petite tête blonde surgir de derrière l'un des trois bureaux. Il était de loin le mieux organisé et pourtant, même celui-ci était enseveli sous les piles de papiers. « Oh à qui avons-nous l'honneur ? » Avec ses petits pas rapides, elle fit le tour de son bureau et s'approcha de la demoiselle pour lui attraper les deux mains. « Nymeria... Vaughan. » Laissa échapper la nouvelle employée. « Une Vaughan de plus... » dit distraitement la dame, laissant traîner son regard sur la marque qui barrait le visage de la demoiselle. Celle-ci ne put s'empêcher de retirer l'une de ses mains pour dissimuler sa cicatrice. « Bien bien, voyons voir ce que nous avons là. » Enchaîna la vieille dame en retournant vers son bureau. Elle attrapa une plume, une feuille et une enveloppe. « Voici votre contrat. Signez ici, ici et là. Voilà, comme cela. Maintenant, ceci, pour vous. » Elle lui donna l'enveloppe, aussi légère qu'une plume. Nymeria l'ouvrit et découvrir à l'intérieur une petite clé de bronze. Étrangement, le bout de celle-ci n'arrêtait pas de changer : tantôt petite avec seulement deux crans, puis longues avec cinq dents... Intriguée, la magicienne l'approcha de ses yeux pour mieux observer ce phénomène sans pour autant le comprendre. « Cette clé vous permettra d'ouvrir toutes les portes du palais auquel vous avez accès. Ne la perdez surtout pas, elles sont matriculées et votre nom est relié à cette clé spécifiquement. » En effet, Nymeria pu lire le numéro Deux-cent-trente-six. « Elle vous permettra également de venir au château à n'importe quel moment, de n'importe où. Il vous suffira de l'insérer dans la serrure d'une porte quelconque et de l'ouvrir. Elle débouchera sur le couloir des domestiques. Lorsque nous aurons besoin de vos services, la clé scintillera en bleue, il faudra alors venir au plus vite. » Elle se tourna pour montrer un grand panneau de bois, derrière son bureau. Plusieurs noms s'y alignaient, et au-dessus, de petites serrures, avec ou sans clé. Avec incrédulité, Nymeria vu son propre nom apparaitre dans le panneau, alors que à femme rangeait son dossier. « Si l'une des clés est déjà insérée, la vôtre vous conduira directement là où l'on a besoin de vous. » La femme sembla chercher ses mots quelques secondes. « Bon et bien... Je crois que c'est tout pour moi... Je vous laisse entre les mains de Béatrice. » Nymeria se tourna vers la domestique qui était venue la chercher. « Bien. Habille-toi, on nous attend. Pour les préparations. » « Les préparations de quoi ? » « Mais celles de la plus belle des fêtes voyons : Lux in Caelum. » Nymeria ne put retenir le sourire béat qui lui étira alors les lèvres.

Travailler de ses propres mains. Travailler dure, pour gagner de l'argent et devenir autonome. Enfin, elle y arrivait.
1854 mots


Merci Kyra nastae

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