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 [Événement] Ce qu'elle nous a promis

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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Isiode et Isley
Mar 17 Juil 2018, 00:19

Ce qu’elle nous a promis


Crédit: The Sleeping Green - The Awakening by Julian Bauer

Musique

Ils avaient attendu longtemps la réalisation de ce souhait et pourtant, maintenant qu’il avait été matérialisé dès l’instant où l’Apakan avait fait sa déclaration, durant la cérémonie du Grand Recueillement, ils craignaient plus qu’ils se réjouissaient de la portée de ce vœu qu’ils avaient nourris des années et des années durant, depuis qu’ils avaient été forcés de quitter leurs terres, devenues ruine et désolation par le joug des Démons. Les promesses n’étaient plus seulement qu’une suite de mots qu’ils s’étaient lassés à écouter à force de les entendre, mais un projet qui avait déjà commencé à se concrétiser, à la surprise générale. En effet, l’annonce sortait un peu de nulle part, l’assemblée s’étant mise à sourire ou à écarquiller les yeux à la nouvelle, la Reine des Ailes Blanches n’ayant rien laissée transparaître de ses intentions jusqu’au jour de la déclaration, ce qui en avait ébahis plusieurs. Ils s’attendaient tous à une nouvelle de ce genre, évidemment, mais pas aussi tôt, pas alors que leurs relations diplomatiques étaient à refaire et que le peuple essayait toujours de se relever à la suite de ses pertes. Oui, ils désiraient partir, parce qu’ils avaient besoin d’une maison, d’une terre qui puisse leur appartenir. Ils ne pouvaient prétendre récupérer des griffes des Cornus la terre qui les avait autrefois protégés et, par simple envie de se reconnaître sur un territoire, de se reformer une histoire, une nation, ils désiraient se rebâtir afin d’apprendre du Passé pour mieux attaquer l’avenir.

Toutefois, en même temps, ils ne pouvaient s’empêcher de songer au pire. Et si les Démons avaient vent de leurs projets? Et si leurs ennemis ou des opportunistes choisissaient de profiter de l’occasion pour mieux leur nuire? Et s’ils dérivaient, au cours de leurs recherches, au cœur de contrées sauvages et inhospitalières qui risquaient de les tuer? Les maladies, la faune et la flore locales, le climat, les indigènes de ces régions à découvrir… Tant de facteurs qui pouvaient les handicaper plutôt que de leur rendre service. L’inconnu était un horizon dangereux et étaient-ils vraiment prêts à prendre le risque de s’y aventurer? Étaient-ils prêts à faire le pas décisif et reprendre leur destin en main? Si les uns tendaient haut leur poing en signe d’affirmation et de conviction, les autres hésitaient toujours, torturés par des réflexions qui leur semblaient, pourtant, cruciales de considérer avant de s’engager dans une entreprise d’une telle envergure. Que les Ætheri les bénisse, les Magiciens semblaient les soutenir à cent pour cent dans leurs démarches et, de cela, plusieurs en furent extrêmement soulagés, persuadés qu’avec l’aide de ces alliés, tout irait définitivement pour le mieux. Malgré tout, d’éternels incrédules continuaient de supporter que cette décision ne fût pas la plus raisonnable, ni la plus sensée. Était-ce la peur qui les paralysait de la sorte? Était-ce la menace toujours pesante des Démons qui les freinaient? Était-ce la raison qui, au contraire, leur faisait prendre le parti de ceux qui désiraient avancer avec prudence et précaution? Déclarer que des terres seraient investies était une chose, mais l’appliquer de la bonne façon en était une autre et seuls les Dieux savaient ce qui les attendaient par-delà les mers et les océans…

D’un autre côté, à faire traîner les choses de cette manière, ils ne pourraient jamais pleinement recouvrir leur indépendance. Si les Magiciens ont été généreux en leur prêtant un territoire, en leur réservant des fonds afin de financer leurs expéditions vers l’outremer, ils ne pouvaient indéfiniment assurer leur survie aux dépends des Mages Blancs. Tôt ou tard, vous ne pensez pas qu’ils se fatigueront de travailler pour les besoins d’une communauté qui n’a pas voulu se reprendre en main? Trouvez-vous cela pathétique? Il y a de quoi. Le peuple angélique représentait depuis longtemps une race forte et fière. Sa puissance n’était plus à contester et il s’est assis peut-être un peu trop longtemps sur ses lauriers, croyant à tort que sa prospérité était intouchable. Et regardez-les aujourd’hui : une chute et ils baissaient les bras; une chute et ils n’étaient plus capables de remonter… La maxime mentionne pourtant que tomber est permis et que se relever est ordonné, n’est-ce pas? Alors pourquoi fallait-il leur secouer ainsi les plumes pour les obliger à bouger? Ils devaient être en mesure de se lever par eux-mêmes, de prouver au reste du monde que malgré la défaite, ils parviendraient à reprendre ce qu’il leur était dû, prouver qu’ils étaient assez forts pour se redresser, prouver qu’ils avaient suffisamment de foi pour se reconstruire et ne pas désespérer. N'est-ce pas ce que tout le monde s'attendrait d'un peuple?

Quoi qu’il en soit, les mois qui les attendaient seraient particulièrement agités… Entre partir, contester et rester, que vont-ils choisir, vous croyez?

789 mots


Explications


Bonjour ou bonsoir (tout dépendant dans quel fuseau horaire vous vous trouvez ♪)

Je vous ai concocté (avec du sucre, des épices, et des tas de bonnes choses /sbaf/) un petit Événement tout simple. Depuis l’annonce de l’Élue des Cieux lors du jour du Grand Recueillement (le précédent événement angélique), comme quoi elle planifiait organiser des expéditions un peu partout à travers le monde pour annexer de nouveaux territoires pour les Anges, la déclaration a suscité diverses réactions à travers la communauté des Ailes Blanches. Bien sûr, plusieurs individus sont particulièrement enthousiastes par la nouvelle, mais d’autres restent sceptiques, terrifiés, incertains, voire carrément en désaccord avec la Reine et ce, pour bien des raisons. En bref, ce RP est l’occasion pour vous de mettre en scène les tensions entre les différents partis angéliques (qu’il s’agisse d’un échange d’opinions, d’altercations qui dégénèrent, etc.), mais également de positionner votre personnage par rapport aux décisions de la couronne, sachant qu’Asriel se met à dos le quart des souverains de cette planète (#Déchus#Réprouvés (et les Magiciens aussi, mais ça, ça reste secret ;D)) et qu’elle ne semble pas le moins du monde se soucier des vertus qui, pourtant, font la nature même de la race (et si vous voulez papoter ici et là dans le dos de la Reine, vous pouvez /sbaf/).

Également, j’ai un message pour les membres qui sont venus me voir pour mon intrigue personnelle avec la Compagnie (la demande a disparu dans les hécatombes du sujet, cependant xD). Récemment, j’ai terminé un solo dans lequel un Olori (lvl V), dignitaire de la Reine, du nom de Nathanaël Ivanhnoé, demandait aux membres de la milice s’ils acceptaient de l’aider à annexer une terre pour les Anges. Par conséquent, après cette annonce, les Consuls de la Compagnie (les haut-dirigeants en somme) ont établi une période de votes, en accord avec l’échéance mise en place par Nathanaël, afin que chacun des membres de la Compagnie puissent donner son avis sur le sujet. Du coup, ça se passe un peu à la manière d’une élection : une urne se trouve en plein cœur du QG de la Compagnie et deux Anges surveillent constamment celle-ci afin qu’il n’y ait aucun malin qui joue avec les votes. Votre personnage peut voter n’importe quand, de jour comme de nuit. Bref, tout ce que votre personnage aura à faire à la fin de votre réponse, c’est d’inscrire sur une feuille si, oui ou non, il est prêt à s’embarquer dans cette aventure. Bon, je ne vais pas vous mentir, mais le choix est déjà fait en vrai xD Cela étant dit, si vous le désirez, vous pouvez illustrer dans votre réponse la réaction de votre personnage quant à la nouvelle, expliquer si Nathanaël l’a convaincu ou pas, etc. ^^

D’ailleurs, votre réponse peut se situer un peu n’importe quand par rapport à la chronologie des autres Événements/Rps du forum, tant que ça se passe après les événements du Grand Recueillement =)

Je crois que j’ai fait le tour! Et comme d’habitude, si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’envoyer un MP ♪

Vous avez jusqu'au 17 septembre 2018, 23h59, heure française, pour poster.

À vos plumes nastae


Gains


Pour 900 mots minimum :
✠ 1 point de spécialité au choix.

Pour 450 mots de plus (donc, pour 1 350 mots minimum) :
✠ 1 point de spécialité au choix.



It's a little price to pay for salvation
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[Événement] Ce qu'elle nous a promis Signat20
Merci Mancy et Shanxi pour les cadeaux ♪:
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ YinYanisé(e) le : 01/05/2015
◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
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Mancinia Leenhardt
Ven 20 Juil 2018, 17:57

La nuit était tombée au-dessus des Jardins de Jhēn. Ce lieu paisible sombrait de nouveau dans son repos quotidien et dans une habitude inébranlable. Depuis le Grand Recueillement, Neah avait repris le cours de son existence. Son coeur est encore meurtri et sa colère, devenue une haine inaltérable envers les Engeances Démoniaques, est actuellement son seul moteur. Il venait d'exécuté une mission qui s'était avérée assez longue et épuisante. Celle-ci avait duré plus d'une semaine. C'était donc avec un certain bonheur que l'Ange revint auprès des siens pour se remettre de ses émotions. Il était actuellement en train de boire autour d'une table avec quelques amis, tout en conversant des récents événements. L'Apakan avait fait une annonce détonante en déclarant que les Anges étaient désormais prêts à relancer la machine en allant conquérir un nouveau territoire. Un nouveau foyer à eux. Était-ce tôt ? Sans doute. Est-ce que cela comportait des risques ? Évidemment. Quoi qu'il en soit, il était clair qu'ils n'avanceraient à rien en restant stagné ici. Ils ne pourraient pas récupérer la Terre Blanche en attendant que le temps passe, ou que quelqu'un le fasse pour eux. Personne ne le ferait. Prendre de nouveaux territoires serait, à l'inverse, une étape vers la reconstruction et le rétablissement des Anges en tant que véritable nation. S'ensuivrait sans doute des périodes difficiles, avec tous les risques que cela impliquait. Mieux valait mourir en tant qu'individus que d'attendre la mort en se cachant. C'était son avis et il était relativement partager par ses compagnons.

En buvant dans son verre, Neah lisait une lettre reçue en son absence. D'une écriture magnifique et agréable, elle était signée de la main d'un membre de la Milice. Cette dernière le prévenait que l'Olori Nathanaël Ivanhnoé désirait leur aide dans cette phase délicate de recherches et d'annexion. Pour choisir au mieux le chemin de l'avenir, la Compagnie a établi une période où chaque membre pouvait apporter son choix. Voulait-il y prendre part ? Est-ce que la question se posait sérieusement ? À ses côtés, plusieurs camarades discutaient. Il écoutait distraitement la conversation, ne jugeant pas importun d'y intervenir tout de suite. Gilgamesh, lui, ne disait rien. Cela faisait longtemps qu'il avait convaincu ce dernier d'embrasser la Cause. Assis en face de lui, observant, il n'était pas peu fier compte tenu de tout ce que l'Ange avait réalisé et de tout ce qu'il continuait d'accomplir. Cette élan que la Reine avait insufflé, il était convaincu de voir Neah en réaliser les objectifs. Cela lui demanderait du temps, mais il y parviendrait.

Je ne suis pas convaincu que ce soit une bonne idée.

Certains demeuraient, visiblement, sceptiques sur la question.

Les Magiciens nous ont accueillis. Nous devrions saisir cette occasion pour nous reconstruire.
Nous reconstruire ? demanda Neah en relevant son visage de la lettre. C'est ce que nous ferons sur un nouveau territoire. Ne dépensons pas inutilement notre énergie à nous reconstruire sur des terres qui ne nous appartiennent pas et que nous serons contraints de quitter. L'Ultimage n'agit que par pitié. Qui sait si elle ne nous vendrait pas pour obtenir les faveurs du Malin lorsqu'elle en aura assez de tout ceci et y verra un intérêt plus grand ?
C'est vrai. J'en viens même à me demander si elle n'a pas attendu exprès avant de nous aider.
N'exagérons rien !

Cette remarque lancer par Gilgamesh n'était pas anodine. Neah était conscient qu'il veillait à tester la foi des disciples. Il ne faudrait pas que le feu s'éteigne.

Nous étions bien présents à Stenfek et sur l'Edelweiss Enneigée pour défendre les autres nations de cette menace. Cette guerre contre les Démons ne nous engageait pas seulement. Et nous, qui est venu nous aider ?

La réponse était évidente compte tenu de leur situation. Très bas, Neah regrettait même de ne pas avoir tué plus de Démons et de Réprouvés dans la manoeuvre.

Je ne lui fais pas confiance non plus, dit Gilgamesh en croisant les mains. Je suis certains que beaucoup de Mages Blancs désapprouvent sa politique. On ne sait jamais que le Sorciers aient envie de faire pareil...
Cependant, les Réprouvés et les Déchus sont...
En avons-nous quelque chose à faire de leurs avis ? demanda Neah en l'interrompant, le regard dur. Ils ne sont devenus nations que par la bonne volonté de tous. Nous avons été assez stupides pour le tolérer que de mettre un terme à l'existence de ses aberrations. Et maintenant, ils nous refuseraient ce privilège ? Au nom de quoi ?

Difficile de répondre à cette délicate question.

En quoi les écouter va-t-il nous aider ? L'une ne pense qu'à la guerre et l'autre à copuler. Il n'est guère étonnant qu'ils aient décidé de s'unir dans leur perversion morbide.
Tout de même...N'est-ce pas trop tôt ?

Neah reposait la lettre plié calmement devant lui. C'était comme s'il abattait son poing sur la table aux yeux des autres.

Ça suffit.

Il y eu un léger silence autour de la table.

Les Humains ont été une grande nation, puissante et se tenant d'égal à égal avec nous tous. Qui est responsable de leur quasi-extermination ? Ludwig Macaria, le Monarque Démoniaque d'alors. Nous subissons actuellement ce que nos Protégés ont vécus durant des siècles. Il n'a fallu que le courage de la Reine Violette pour érigé une ville dans le Désert. Certes, elle ne l'a pas fait seule, mais combien étaient-ils à lui rire au nez ?
Utopia est en ruines. Ils sont obligés de construire en secret.
Ils se dissimulent pour mieux se remettre, comme nous le ferons. À l'époque, personne n'a tendu à la main aux Humains, nous étions les seuls. Jamais nous n'avons rechigné à la tâche. S'ils ont envie de briser ses liens qui nous lient depuis si longtemps, c'est parce que notre politique était trop laxiste et s'est répercutée sur eux, causant ainsi la mort de bien des leurs. Nous défendons le Bien mieux que quiconque sur ces terres, mais nous avons laissé le Mal croître à tout va plutôt que de l'écraser définitivement.

Gilgamesh sourit en buvant dans son verre de vin. Les paroles de l'homme avaient faits mouche. Qui mieux que lui connaissait mieux les Humains pour avoir été proche d'une femme respectable, s'étant élevée à la sueur de son front ?

Les Humains se relèvent seulement. Cela leur a pris des siècles. Sans magie et avec leur détermination. Nous devrions prendre exemples sur eux. Ils sont plus forts qu'on ne le croit.

Unis, ensemble, ils pourraient sans doute combattre l'adversité. Se venger des Démons lorsque le moment sera venu. Peut-être même plus encore. Quelques Anges présents s'échangèrent des regards. Ils n'ignoraient pas son lien avec Mancinia Leenhardt.

Tu as des nouvelles de ta Protégée, Neah ? demanda un de ses amis.
Non.
...Je suis désolé, dit l'un en détournant les yeux.
Je sais qu'elle reviendra Je ne sais pas dans combien de temps, mais j'attendrai.

Mancinia était bien trop exceptionnelle pour être retenue ainsi, il en était convaincu. Si la Malédiction avait dû la tuer, cela fait longtemps qu'elle aurait une sépulture digne d'elle. Gilgamesh l'observait. Cette femme avait une influence sur lui pour avoir été l'une des raisons qui le retenait, fût un temps, de le suivre pleinement. Il avait pourtant poursuivi sa voie dans les combats, demeurant sur une mince ligne. L'Imprévisible n'était plus là. Désormais, c'est en son nom que Neah combattait. En souvenir de leurs deux races décimées. Tragique. Admirable.

Ton lien a évolué. Tu ne te considères plus seulement comme un Gardien, n'est-ce pas ?
Je ne sais pas. Nous verrons.

Ceci marquait la conclusion de la conversation et elle repartit sur des choses plus légères, comme un mariage en préparation et que l'on célébrerait bientôt. L'avenir n'était pas fait que de sang et de larmes. Il y avait aussi quelques éclats de bonheur. Une fois que la soirée fût achevée, l'homme ne rentrait pas directement chez lui et fit un détour pour répondre à l'appel. Neah marchait vers l'urne scellé d'un couvercle troué et y déposait son morceau de papier après avoir salué les deux soldats qui veillait sur elle. Lui-même acceptait, naturellement, de prendre part à ces expéditions. En tant qu'Ange, en tant que Soldat et en tant que représentant de la Milice, il savait que l'avenir des siens n'était pas ici. L'Ànjonù en était convaincu depuis longtemps.

1 390 mots


[Événement] Ce qu'elle nous a promis Chriss10
Art by Chrissabug

Meuh:
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Stanislav Dementiæ
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Stanislav Dementiæ
Sam 21 Juil 2018, 14:58


« Et toi, qu'est-ce que tu en penses ? » Un rictus des moins naturels se dessina sur les lèvres de l'ange qui garda le silence tandis qu'elle se penchait sur le livre de recettes. Elle versa quelques herbes dans son chaudron, se réfugiant dans son travail pour s'octroyer quelques secondes de réflexion. « J'en pense que tu viens dans notre boutique pour t'occuper lorsque tu ne sais plus qui embêter. Tu n'as pas mieux à faire ailleurs ? » Elle avait esquivé la vraie question, répondant à son interrogation par une autre. Sa camarade reviendrait à la charge bien assez vite. Werdna se mordit la langue pour s'empêcher de parler. Et puis zut. Il fallait que ça sorte. « Par exemple, préparer l'expédition que tu attends tant. Tes valises ne se feront pas seules. » Son ton était amer. Peut-être un peu tranchant. Elle ne partageait pas l'engouement de sa compatriote face à la déclaration de leur reine. La promesse de conquêtes qu'avait fait Asriel n'avait laissé personne indifférent, on l'encourageait ou la déplorait mais chacun avait son avis sur la question. La rouquine était de ces derniers, de ceux qui se méfiaient de ce que cela entraînerait. Ou disons plutôt qu'elle restait mitigée sur la question. La déclaration l'avait surpris au plus haut point, en particulier d'entendre que le peuple de Suris leur apportait, une fois de plus, leur soutient. Ils n'étaient, décidément, pas les protecteurs de la paix pour rien. Savoir les magiciens de leur côté était sans doute la seule raison qui lui permettait de ne pas totalement rejeter l'idée. Si l'Impératrice Blanche avait donné son accord pour cette expédition, c'est que la proposition ne devait pas être si déraisonnée que ça, que les risques étaient limités. Qu'ils avaient une chance, enfin, de retrouver leur autonomie, leur liberté... Étrangement, l'apothicaire se fiait davantage au jugement de la reine des magiciens qu'à celui de sa propre souveraine. On ne pouvait dire que l'Apakan avait été des plus raisonnables, et ses actions n'avaient pas toutes été accueilli avec satisfaction à travers le public angélique. Pourtant, l'alliance avec les anges dans cette entreprise élargissant les horizons de leur race. Enfin, un soupçon d'espoir pointait dans les cœurs. Werdna ne pouvait nier le ressentir, cet élan d'optimisme. Parfois, elle se surprenait même à se demander où se trouverait leur nouvelle terre. A quoi ressemblerait-elle ? Y entendrait-on les rires d'enfants insouciants ? Cette pensée la ramenait brutalement à la réalité : il n'y aurait pas d'enfant, pour le simple fait que Sympan les avait punis. Quant aux discussions paisibles qu'elle fantasmait, il y avait la menace des enfants de l'Œil : les engeances maléfiques avait réduit drastiquement leur démographie. L'insécurité que ces monstres avaient créée la suivait jusque dans ses rêves, et dès le moment où elle se plaisait à imaginer une vie loin des Jardins de Jhēn, des images de massacre lui revenait en mémoire. Comment être certains qu'ils ne retenteraient pas l'expérience ? Comment savoir qu'ils ne couraient aucun danger, dehors ? Les démons les avaient décimés alors que leur nombre était au moins trois fois plus élevé. Alors que leurs forces étaient décuplées. La peur de subir un nouveau génocide sans pouvoir riposter n'était pas le seul frein à son acceptation. Les tensions avec les Déchus et les Réprouvés s'étaient encore aggravées. Une nouvelle guerre planait dans l'air alors qu'ils n'avaient toujours pas réussi à se remettre des pertes de l'attaque des Terres Blanches. Si de nouveaux ennemis s'ajoutaient à la liste, Werdna ne donnait pas cher de leur peau. L'ange soupira en passant la main dans sa chevelure, regroupée en un chignon négligé. Tout cela était bien compliqué.

« Il a recommencé à te parler ? A essayer de te convaincre ? » Les yeux de la jeune femme s'agrandirent d'eux même. « Hector. » précisa sa camarade. Elle ne s'était pas attendue à cette question. Son visage s'assombrit un peu plus encore. « Disons que les paroles de notre souveraine ont ravivé son engouement... Moi qui pensait avoir été claire. » Elle secoua doucement la tête, visiblement excédée par la bêtise de cet homme. Parfois, elle se demandait ce qui lui avait tant plus chez cet homme. « Il m'a sollicité plusieurs fois pour faire partie de son expédition. Et pour l'aider à préparer de nouvelles recrues. » « Tu as refusé ? » « Évidemment. » Le visage de la brune se renfrogna : elle désapprouvait le comportement de sa camarade. « Tu ne trouves pas cela lâche ? » « Que veux-tu dire par là ? » « Refuser de t'investir. Refuser de nous aider à avancer. Pourquoi ne pas accepter d'enseigner à des novices un peu de ton savoir ? De ta combativité. Tu étais une très grande guerrière. Tu- » « Oui et comme tu viens de le souligner, j'étais. Au passé. C'est de l'histoire ancienne. Je ne me bats plus. C'est terminé. Alors à moins qu'il ne souhaite que j'enseigne à ses protéger comment concocter des remèdes contre les vomissements, auquel cas je serais ravie d'aider, je me vois navrée de refuser sa proposition. » Son regard anthracite était orageux. « Je suis certaine que nos guerriers seraient très heureux d'apprendre à se défendre en balançant des herbes sur nos assaillants. » ajouta-elle d'un ton cynique en remuant la mixture qu'elle préparait. « Tu es hypocrite. » Werdna serra la mâchoire pour ne pas soupirer. Elle savait déjà ce qui allait suivre. Elle le lisait dans l'esprit de sa camarade avant même que les mots ne se forment dans sa bouche. Elle fulminait tellement que ses pensées résonnaient dans sa tête sans qu'elle n'ait à se forcer. « Tu prétends refuser de te battre. Refuser de prendre les armes pour ton peuple. Pourtant, tu ne bronches pas lorsqu'il s'agit des autres qui mènent nos combats pour nous. A notre place. Parce que des froussards comme toi refusent de s'impliquer. » Werdna restait immobile. L'envie de répliquer était dévorante, mais cela ne ferait qu'envenimer les choses. « Tu te rends compte de l'image misérable que nous renvoyons ? Devoir survivre aux crochets des magiciens. Au bon vouloir de cette... Traitresse. » On pouvait sentir toute la haine de l'ange dans ce dernier mot. « Cette catin qui fornique avec notre pire ennemi. Elle se laisse charmer par le Mal. Combien de temps avant qu'elle ne nous livre à ses nouveaux amis ? Combien de temps avant qu'elle ne participe à notre éradication ? » « Cela fait dix ans que nous vivons sur ces terres. Dix ans que les magiciens nous offrent leur hospitalité et leur protection. Je doute que leur souveraine décide tout à coup de nous vendre en pâture aux Diables. Elle aurait eu d'innombrables chances de le faire. Elle n'a jamais cédé. Pourquoi le ferait-elle maintenant, après toutes ces années ? » « Je n'ai pas envie de prendre le risque d'attendre qu'elle se lasse de notre présence. Ne t'es-tu jamais dit qu'elle finançait nos expéditions parce qu'elle s'était lassée de jouer les bonnes mères ? Que nous offrir sa protection n'était plus dans ses projets ? » L'apothicaire soupira. L'envie de hurler pressait. Pourtant, elle utilisa les dernières forces de sa détermination pour garder un semblant de calme, pour contrôler sa voix tremblante. « Si tu te méfies autant d'elle, qu'est ce qui te fait croire qu'elle ne communique pas secrètement nos projets au Malin ? Qu'elle ne donnera pas notre position aux serviteurs du Mal avant même que nous puissions construire notre première maison ? » L'interlocutrice eu un mouvement de recul en voyant l'ange se rapprocher et pointer un doigt dans sa poitrine. Werdna s'impatientait. « Ne peux-tu voir que notre rage nous aveugle ? Il y a des milliers de choses à prendre en compte, et que tout le monde ignore. Comme notre vulnérabilité, une fois que nous aurons construit notre hypothétique nouvelle maison. Comment faire pour assurer notre protection par nous-même ? Comment faire pour nous nourrir, nous armer, nous vêtir ? Notre économie est au plus bas. Nous n'avons aucune ressource, aucune richesse pour nous assurer une vie convenable. » « Nous n'aurons qu'à replanter. Et puis s'ils sont si bons, les magiciens n'auront qu'à nous aider financièrement les premiers temps. » Werdna fronça les sourcils. « Cela prendrait des années avant que nous ne revenions totalement autonomes. Et même. Tu me traite d'hypocrite mais écoute-toi. Tu me reproches de trop compter sur les mages blancs en vivant ici, mais tu espères toi-même obtenir leur soutien pour construire notre indépendance. » En face d'elle l'ange soupira. « Tss... Tu as raison. Cache ta peur derrière de beaux arguments. Mais pendant que tu attendras ici, bien à l'abri, misérable comme un pou, nous restaurerons l'honneur des ailes blanches. » Sur ces mots, la brune se leva et quitta la boutique.
1476 mots
Merci beaucoup pour ce rp nastae



Merci Kyky  nastae
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Kyra Lemingway
~ Déchu ~ Niveau III ~

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◈ YinYanisé(e) le : 22/03/2016
◈ Activité : Tenancière d'un Bar à vin (rang I) ; Négociatrice (rang I) ; Brasseur (rang I) ; Reine du monde des contes à mi-temps
Kyra Lemingway
Dim 02 Sep 2018, 15:51



Qu'est-ce que la vérité ? Il y a la tienne, la mienne et celle de tous les autres. Toute vérité n'est que la vérité de celui qui l'a dite. Il y a autant de vérité que d'individus.

Ce qu'elle nous a promis


Cela faisait pas moins d'une bonne heure que tu fixais le monument, prenant le temps de lire chacun des noms inscrit sur les ailes des colombes sculptés dans la pierre blanche. La lune était déjà visible, indiquant le coucher imminent de son homologue qui illuminait les journée et un vent frais commençait à se lever. Derrière toi, un bruit de pas se fit retentir. Tu ne pris pas la peine de te retourner. Tu savais de qui il s'agissait. Après tout, c'est toi qui avait demandé à lui parler. A porté de voix, Nefraïm fut le premier à entamer la conversation. « Je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée de te montrer ainsi. Ce lieu est un lieu d'hommage, il est donc régulier d'y rencontrer d'autres personnes. » - « Bonsoir à toi aussi. Cela faisait longtemps. ». Ton modèle poussait un soupir. Tu savais que ce n'était pas la seule raison pour laquelle il t'avais fait cette remarque. Il avait encore du mal à voir  une copie de lui lui faire face de cette façon. « Qu'est-ce qu'il y a de si urgent ? » - « J'aimerais connaître ton avis. » - «A propos? » - « A ton avis ? » - « Justement. Il y a tellement de sujet à débat depuis quelques temps. Ça va m'être difficile de deviner ce que tu me demande. ». Il n'avait pas tord. D'une certaine façon, on pouvait dire que l'on avait de la chance que ces problèmes touchaient là le peuple angélique. Chez une race avec moins de principes et de tenue,  ça aurait vite fait tourner en guerre civile... « Je tenais à savoir ce que tu pensais de l'expédition à venir, visant à retrouver une certaine autonomie. ». Tu observais Nefraïm qui gardait le silence pendant quelques instants, fixant à son tour le cénotaphe. Il était plongé dans une réflexion profonde, mais également dans le souvenir du Grand Recueillement. Ce même jour où l'Apakan avait annoncée cette expédition financée par l'Impératrice d'Ivoire. Il se décida à enfin tourner son regard vers toi, plongeant ses iris ambrés dans les tiennes. Les siennes. « Je ne vois pas pourquoi tu me poses cette question. Tu devrais déjà être au courant de ce que j'en pense. ». Tu laissais un rictus t'échapper. Cette réaction ne t'étonnais même pas. Malgré cette entente qui c'était installée entre vous deux, il restait continuellement sur la défensive. «En effet. Et il est bien là mon problème. Tout le monde semble s'être déjà positionné sur la question. Certains sont favorables à retrouver un début de liberté, d'autres bien au contraire aime ce petit confort qu'offrent les Terres Magiciennes. Mais ce n'est pas ton cas, n'est-ce pas ? Pourquoi as-tu un avis partagé ? », le questionna-tu en plissant les yeux, ces derniers toujours plantés dans les siens. « Il y a des choses qui m'échappes. », conclua-tu, les bras croisés sur le torse. Cette fois, c'est sur le visage de ton modèle que tu voyais un rictus se former sur le coin de ses lèvres. « C'est bien la première fois que quelque chose t'échappes. » - « C'est sûrement dû au fait que l'on minimise nos rencontre. ». Ce à quoi l'Okan ne te répondis que par un haussement d'épaules.

Il y eut quelques secondes de flottements avant que l'un d'entre vous ne se décide à briser le silence. « Alors ? », repris-tu en te positionnant face à lui. « Je suis bien curieux de savoir pourquoi, toi, tu ne supporte pas cette cause. », continuas-tu en insistant bien sur sa personne. L'Ange pris un instant de réflexion, plongé dans la contemplation du cénotaphe. Lui-même semblait avoir du mal à trouver une réponse exacte à cette question. Mais il finit par enfin reprendre la parole. « Et moi je suis curieux de savoir pourquoi tu as besoin que je te l'explique de vive voix. Jusqu'à présent tu ne m'as jamais rien demandé. » - « La situation est spéciale. Je ne sais pas ce que tu penses d'un événement comme celui-là. Ce n'est pas rien ! A la limite que je ne sois pas au courant que tu ais passé l'après-midi à cueillir des fleurs avec Martine, c'est pas bien grave. Je peux me débrouiller si jamais on y fait référence alors que je ne suis pas au courant. Mais ça, j'aimerai bien que tu te rendes comptes que je ne peux pas l'inventer ! C'est ce genre de détail qui, soit me font passer pour un usurpateur... » - « Ce que tu es d'un certain point de vu. ». Tu marquais une pause mais laissa couler cette pique. Après tout tu n'avais pas fini ta phrase. « Soit te font passer pour sénile. ». Tu le vis froncer des sourcils. Tu ne t'en voulais pas. C'était vrai et bien rendu pour ce qu'il venait de te dire. « Pour une fois je veux connaître la raison de cette indécision directement de ta part. ».

Nefraïm laissa quelques secondes s'écouler, prenant en compte tout ce que tu venais de lui dire. Puis il fini finalement par développer ses pensées. « Bien sûr que j'encourage cette cause. Certes, les Magiciens nous ont été d'un grand soutien pour nous rétablir et il faut bien admettre que sans eux... ». Il marqua une pause, baissant le yeux. Puis, dans un soupir, repris où il en était. « Sans eux la moitié, non, pratiquement tout ce que l'on a fait, imaginer et projeté – comme l'expédition de l'Apakan - n'auraient été possible. Nous aurions été un peuple sans terres, réduit à l'état de race minoritaire, qui aurait eu tout le mal du monde à réussir à se relever. ». A nouveau il laissa quelques secondes de silence s'écouler. Il est vrai que ce futur n'avait rien de réjouissant pour le peuple Angélique. « Finalement, on peut dire que ça aurait été la fin des Anges sans le soutien des Mages Blancs. » - « On peut dire ça comme ça, oui. » - « Alors quoi ? ». Nefraïm poussa un nouveau soupir avant de planter de nouveau ses prunelles dans les tiennes. « Alors, ce n'est pas en restant prostré ici que l'on pourra retrouver ce que l'on a perdu. Ce n'est pas en restant cloîtré sur ces terres que l'on fera avancer les choses et que l'on pourra redevenir un grand peuple. On se rit de nous non pas pour ce que l'on est, mais pour ce que nous sommes devenu. Rabaissés à vivre au dépend d'un autre peuple sur un territoire qui ne nous appartient même pas ! ». Tu gardais le silence, fixant l'Ange qui semblait se libérer d'une pensée qu'il s'était obligé à gardé enterré jusque là. Tu le voyais se pincer l'arrête du nez. Il était agacé. Par tes questions ? Par la situation ? Était-ce totalement autre chose ? Non, c'était un tout.

« Pourtant tu es indécis malgré ça. Malgré cette envie de partir. », finis-tu par ajouter après un silence qui paru durer une éternité. A présent c'était lui qui te fixait sans un mot. C'était certain. Il était agacé. Il finit par fermer les yeux et souffler un bon coup, cherchant à apaiser son esprit troublé. Puis, levant les yeux en direction de Phoebe, il se décida à enfin te répondre. « C'est compliqué... Oui, je suis indécis. Car je le répète, on n'avancera pas si on reste ici. Seulement... », il poussa un nouveau soupir ponctuant sa phrase. « Seulement à présent il y a Avetis. ». Bien sûr. Le petit. Tu te doutais qu'il était une des causes de ce recul. De nombreuses choses avaient changé dès lors que l'enfant avait fait son entré dans la vie de l'Okan. « Tu ne peux pas l'emmener, mais tu ne veux pas non plus le laisser à l'Humaine. C'est cela, n'est-ce pas ? ». Tu n'obtins aucune réponse de sa part. Il se contenta de planter ses prunelles dans les tiennes. Mais cela suffit pour te faire comprendre que tu avais juste. « C'est bien égoïste comme pensée, je m'en rends compte... Mais la vérité est que je crains qu'elle ne retourne en Haute-Terre avec lui si je pars. ». Et il avait raison de craindre car elle en serait bien capable. Pour leur sécurité. Seulement tu savais que ce serait là une mauvaise idée de la part de la nourrice.

« Tu es satisfait de ma réponse ? » - « On ne peut plus. », confirma-tu en posant une main sur le torse. Mais rapidement tu fus déstabilisé par une question de Nefraïm. « Et toi ? Qu'en penses-tu ? » - « Pardon ? » - « La décision de l'Apakan d'explorer et annexer de nouvelles terres. Quel est ton avis ? ». Tu observais, intrigué, ton modèle qui te fixait les bras croisés. Tu ne t'attendais pas à ce qu'il te pose cette question. Quoi que, venant de sa part, ça ne t'étonnais pas tant que ça. « Tu sais parfaitement ce que j'en pense. Mieux que moi même. », lui répondis-tu alors avec un rictus. « Je ne te demande pas mon avis. Mais le tiens. Ce que toi, personnellement, tu en pense. ». Un rire t'échappa. « En voilà bien une drôle de question. ».
Le choix n’existe qu’entre deux choses : le gain ou la perte.

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Ven 07 Sep 2018, 00:02

[Événement] Ce qu'elle nous a promis Wzyixzz

« …que nos décisions soient justes. Que nous marchions sur Ton chemin, sans jamais laisser nos cœurs nous éloigner de Ton jugement. Drejtësi, éclaire nos esprits. » Zachary termina sa prière dans un souffle, en même temps que les neuf autres prêtres du dortoir. Dans un mouvement commun, il écarta les bras et se leva en réprimant un rictus de douleur, son bougeoir en main. Les anges qui se couchaient directement soufflèrent leur bougie. Chaque soir, ils priaient pendant plus de trente minutes, en récitant un psaume à l’honneur des Ætheri représentant les Vertus de leur peuple, chaque jour étant consacré à un Æther différent. Mais chaque jour, sans exception, ils priaient Ahena au réveil. Aujourd’hui, c’était la Déesse de la Justice qui était vénérée. « Bonne nuit, Zach », lui murmura son voisin de lit en se glissant sous ses draps. « À toi aussi, Merryn. Que Harabella veille sur toi. »

Zachary n’allait pas se coucher directement, car il avait un certain rituel à accomplir pour passer une nuit sereine. Il prit son bougeoir et se dirigea vers les cuisines du presbytère, en transportant un bocal de feuilles de thé. Il ne s’agissait pas de n’importe quelles feuilles : Zachary les avait reçues en cadeau d’Amélie, l’infirmière qui avait suivi toute sa convalescence après la défaite des Anges. Cette dernière les avait achetées à une tribu chamane dont Zachary avait oublié le nom. Il avait aussi oublié le nom de la plante et sa préparation, mais l’essentiel était qu’elles lui offraient un sommeil sans rêves. Avant de les consommer, l’ange n’était pas parvenu à passer une seule nuit sans cauchemars et insomnies. Il ne pouvait plus s’en passer et les préparait en thé avant chaque nuit. À vrai dire, elles lui rendaient service à lui, mais également aux prêtres qui partageaient sa chambre, puisqu’elles mettaient fin à ses terreurs nocturnes.

« Zachary ! Je te cherchais. » En arrivant dans les cuisines, l’ange tomba nez à nez avec son ami et confident, Finn. En guise de salut, ils s’immobilisèrent et s’adressèrent un léger mouvement de tête. Finn était petit et fin, ses cheveux roux laissant toujours dépasser quelques épis. « Qu’y-a-t-il ? » Demanda Zachary en sortant une bouilloire de l’étagère. Alors qu’il se dirigeait vers le puits du jardin, Finn l’arrêta et canalisa sa magie élémentaire pour remplir sa bouilloire. Finn n’était pas très doué en tant que prêtre, mais il fallait avouer une chose : il maîtrisait l’élément de l’eau comme un roi. « Merci. » Zachary le gratifia d’un sourire, puis alla chauffer la bouilloire. Son ami le rejoignit et sauta sur le plan de cuisine. « Comment vas-tu ? Je veux dire… depuis le Recueillement d’hier. » L’ange soupira en regardant sa bouilloire. Il se perdit dans ses pensées et oublia de répondre.

« Je vois », dit-il simplement après quelques minutes. Finn jouait avec son unique aile. Il avait perdu l’autre pendant la guerre, faisant partie des nombreux infirmes. « Quelque chose me trotte dans l’esprit depuis hier », insista-t-il alors que Zachary fixait les flammes de la cheminée. Les deux anges restèrent un moment sans parler, chacun perdu dans ses tourments. La bouilloire de Zachary sifflait de plus en plus fort. Quand le bruit fut presque insupportable, il la retira du feu et versa l’eau dans sa tasse, puis y ajouta les feuilles. Ce mouvement machinal le ramena brusquement à la réalité. Il huma l’odeur du thé et se tourna vers son ami. Il ne bougeait plus et avait les yeux perdus dans le vide, son aile opérant des mouvements fébriles. Zachary posa sa main sur son épaule, tenant sa tasse de l’autre. « Dis-moi, mon ami. » Ce dernier sembla revenir d’un autre monde.

« Ah… oui. C’est à propos du discours de la Reine. » Il prit une grande inspiration avant de continuer : « Notre peuple ne fait que commencer à se reconstruire, et elle semble nous signifier que notre temps est révolu ici. » Zachary poussa un second soupir. Il s’assit à côté de Finn et l’entoura de son bras, en cherchant son regard. « C’est normal d’avoir peur », lui affirma-t-il en resserrant sa prise sur lui. « Mais elle a raison. Chaque jour que nous passons à rien faire, nos ennemis avancent ! Est-ce que tu comprends, ça ? Le temps nous échappe. Nous ne pouvons pas attendre ici éternellement ! » Zachary était en train de se faire emporter par sa passion. Il avait attendu ce discours de la Reine depuis si longtemps. Lui avait l’impression de mourir à petit feu dans le presbytère. Il passait ses journées à espérer un miracle, à prier tous les Dieux qui daigneraient lui accorder de l’attention. Il n’en pouvait plus de piétiner. Autour de lui, les autres semblaient nier tout ce qu’il s’était passé. Lui voulait exprimer sa colère, il voulait leur montrer que la guerre s’était déroulée, que le peuple était bien dans son pire état, que ce monument de Recueillement n’enlèverait rien de leur peine. Zachary se sentait impuissant.

« Nous pouvons ignorer ce que nous ne voyons pas. Mais je te le dis, Finn, nous courons à notre perte définitive si nous nous enfermons dans les Jardins comme dans le placenta d’une mère. Cela ne peut plus durer ! » Il s’écarta de Finn et tapa du poing sur la table, en faisant sursauter l’autre prêtre. « Calme-toi, Zach ! Ai-je dit que j’étais contre ? Non. D’ailleurs, j’ai voté pour qu’une expédition soit menée avec la Compagnie de Yüerell. Cesse de voir des ennemis partout, par Ava ! » Le visage de Zachary était déformé par la colère. Il avait envie de jeter la tasse dans le visage de Finn. D’ailleurs, il allait le faire. Alors qu’il levait doucement sa tasse, soudain, toute sa colère s’envola. Comme par magie… « Zachary ? Reviens dans les dortoirs. »

C’était Hank qui venait d’entrer dans les cuisines. Peut-être avait-il entendu le bruit sourd de son poing sur la table. Ce dernier était le mentor de Zachary, et il avait bien compris que son élève était rongé d’un mal grandissant. Il ne le quittait jamais des yeux très longtemps. Il était pire qu’une sangsue, avec l’utilisation abusive de son satané contrôle des émotions. Zachary nourrissait une haine envers lui, tel un adolescent rebelle qui ignore encore tout du monde. Au fond, la raison était que Hank lisait en lui comme dans un livre ouvert, et ça l’effrayait au plus haut point. C’était également pour cela qu’il n’avait jamais osé lui manquer de respect, malgré tout ce qui lui venait en tête dans des moments pareils.

« Oui, Hank… j’arrive. » Alors qu’il se retournait vers Finn, Hank insista : « Maintenant. » Finn esquissa un sourire en voyant l’expression désabusée du prêtre. C’était le premier sourire que Zachary voyait depuis longtemps. « Pardon, Finn. Tu as raison. Moi aussi, j’irai voter demain… et mon avis est, au fond, le même que le tien. » Il ne parvint pas à soutenir son regard plus longtemps. « À demain, à l'Autel d'Ahena. » Finn s’approcha et lui donna une brève accolade. « C’est pardonné, mon frère… nous nous retrouverons demain ! » Il prit une pomme à la volée et sortit de la pièce en gratifiant Hank d’un hochement de tête respectueux, que ce dernier lui rendit, un peu à contrecœur. Il n’appréciait pas Finn, car il avait des idées que ce dernier jugeait ‘extrêmes’. Des idées que partageait Zachary. Comme beaucoup d’anges dans le presbytère, son mentor avait été profondément choqué par le discours de la Reine, et Zachary avait entendu des bribes de ses conversations avec les autres mentors : certains croyaient jusqu’à un complot, ou même à un ensorcellement de la Reine par les démons.

Lui ne comprenait nullement ces opinions, car les mots qui étaient sortis de sa bouche, lors du Recueillement, avaient donné l’exacte forme de ses idées. Zachary fit demi-tour et sirota sa tasse de thé, puis il alla rejoindre son mentor, qui le guida jusqu’à leur dortoir. Sur le chemin, Hank s’apprêta à lui faire part d’une leçon sur la Tempérance. Mais quand leur regard se croisèrent, même pour un bref instant, il comprit que Zachary avait besoin d’autre chose. Son élève pensait qu’il devait agir, mais ce n’était que la manifestation d’une envie sourde d’échappatoire. Il lui fallait du temps. Et il était dans son intérêt qu’il s’en rende compte avant de quitter les Jardins et tous ses repères. Car sans cela, il se perdrait définitivement.
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Ven 07 Sep 2018, 21:40




La nuit était froide, et le vent qui la parcourait l’était encore plus. Brethil resserra les fourrures qu’elle portait sur ses épaules en ramenant lentement ses jambes près de son corps frissonnant. L’air qui sortait de ses lèvres se condensait en une fine couche de buée qui lui dérobait sa chaleur à chaque souffle. La blonde était frigorifiée, mais ne bougeait pas du lieu où elle s’était installée. La tête renversée vers le ciel, l’Ange s’était égarée dans une profonde contemplation des étoiles qui brillaient de mille feux. Leur intense lueur d’argent se reflétait à travers la couleur azurée de ses pupilles, donnant à son visage un teint presque irréel. Sa peau étant naturellement pâle, la jeune femme ressemblait à un esprit qui s’était laissé piéger par la beauté de l’Æther de la Lune. Les brins d’herbe du champ caressaient ses jambes nues dans un mouvement tendre qui procurait à l’Ailée une agréable sérénité. Le monde ne semblait plus exister au cœur de cet endroit paisible. Elle se sentait à l’abri de ses maux, comme si les Dieux lui autorisaient enfin à se séparer des fardeaux qu’elle ne parvenait autrement pas à chasser de son esprit. « Te voilà! Je t’ai cherché partout! » Surprise, l’Immaculée se retourna. Elle avait reconnu la voix avant même que la nouvelle arrivante n’apparaisse dans son champ de vision. Mérédith se fraya un chemin à travers la végétation, tenant entre ses bras un manteau épais qu’elle offrit à son amie. Brusquement sortie de ses songes, l’Okan dévisageait le faciès anxieux de son amie qui lui proposa de se lever en tendant sa main. « Je suis surprise de te voir ici. Que fais-tu dehors dans un froid pareil? » Brethil accepta la poigne de la brune pour se redresser, ses sens reprenant peu à peu conscience de leurs environs. Dans un geste instinctif, la jeune blonde alla se coller sur la Wun qui l’étreignit aussitôt. « Je réfléchissais. » - « À quoi? Se posa-t-elle d’un ton confus. Qu’est-ce qui est si important pour que tu coures le risque de tomber malade? » La concernée poussa un soupir. « Un tas de choses. » - « Comme quoi? » Elle resta muette. Le regard de la brune s’intensifia : elle faillit répliquer, mais se ravisa à la dernière minute. « Ne restons pas ici, nous allons geler, mais j’exige des réponses lorsque nous serons rentrées. »

Lentement, les deux femmes se mirent à traverser le champ en silence. Seuls les bruits des insectes venaient perturber la platitude de l’ambiance nocturne. L’Ange ne se souvint plus du temps qu’elles passèrent à marcher néanmoins, quand l’air chaud de l’intérieur de la maison la fouetta en pleine figure, elle fut incapable de retenir un soupir de soulagement. Alors qu’elle se débarrassait des couches additionnelles de vêtements qui la recouvraient, Mérédith s’empressa d’aller faire bouillir de l’eau au-dessus du foyer pour préparer du thé. « Tu ne m’as toujours pas dit ce qui s’est passé avec ce soldat. » - « Je sais. » Brethil ne rajouta rien de plus. La brune s’était attendue à ce que son amie daigne développer sa pensée, mais la blonde demeurait obstinément muette à ce propos. L’Ange soupira, puis se retourna pour faire face à l’Immaculée aux cheveux dorés. Cette dernière avait les yeux rivés sur la fenêtre, abordant un air à la fois mélancolique et coupable qui intrigua la Wun. « Tout va bien? » S’enquit-elle d’une voix douce. « Oui. » Brusquement, l’Okan pivota comme si quelque chose la dérangeait. Son regard était perturbé. « Enfin, non. Je ne sais plus. » - « Ça ne te ressemble pas. » - « Quoi? » - « D’être incertaine. » La femme baissa les yeux. « Au contraire, je le suis en permanence. » Son amie esquissa un sourire triste. Elle avait toujours su que quelque chose n’allait pas avec l’Immaculée, mais elle n’avait jamais osé insister. La Tempérance était l’une de ses Vertus de prédilection après tout, mais elle avait toujours manqué de Force. Ce n’était que maintenant qu’elle réalisait à quel point la souffrance avait grugé sa congénère et se le reprochait amèrement. « Tu veux en parler? » - « Pas maintenant. » L’Ange ne se sentait pas prête à le faire. « Bien. » Mérédith retira l’eau bouillie du feu et s’engouffra dans la salle à manger pour finaliser la préparation de la boisson chaude. « Il doit bien y avoir quelque chose dont tu es entièrement sûre, non? » Le bruit de la vaisselle retentissait, plongeant la maison dans une ambiance familière qui arracha l’ombre d’un sourire à l’Ailée. « Par exemple, que penses-tu de la déclaration de la reine? » Évidemment, c’était le sujet qu’elle avait choisi. Après tout, il était suspendu à toutes les lèvres des résidents des Jardins depuis que les rites funèbres s’étaient achevés. Qu’on ait un avis bien tranché ou plus hésitant, tout le monde avait une opinion qu’il désirait partager. Le propos était certes délicat à aborder, mais cela ne changeait rien au fait qu’ils avaient chacun une chose à exprimer sur les mots de l’Élue des Cieux. Des tensions se créaient partout sur le territoire, alourdissant l’humeur qui régnait parmi les Ailes Blanches. Forcément, Brethil ne faisait pas exception à cette tendance, mais elle préférait éviter de s’avancer trop souvent dans les conversations pour ne pas avoir à gérer un conflit avec l’un de ses congénères.

Cependant, la Wun aux cheveux bruns était sa meilleure amie et de ce fait, elle se voyait mal garder le silence, essentiellement parce qu’elle avait déjà refusé de parler d’Isiode. « Toute cette histoire me semble précipitée. L’Apakan a prononcé son discours si soudainement qu’il est normal que nous soyons tous un peu confus. Cependant, nous aurions dû nous attendre à une telle annonce, car ça fait trop longtemps que cette question piétine. » - « Tu penses que ce serait une bonne idée de commencer à explorer de nouvelles Terres? » C’était une question rhétorique. La blonde hocha tout de même la tête. « Tôt ou tard, nous serions arrivés à ce même point. C’était inévitable. » - « Sans doute, mais tu ne crois même pas un seul instant qu’il soit trop tôt? » - « Peu importe ce que nous faisons ou disons, ça le sera toujours. » Mérédith réapparut dans la pièce principale en tenant deux coupes de thé fumantes. Elle en tendit une à sa partenaire. « Il n’empêche que je reste inquiète. C’est beaucoup trop dangereux, surtout à l’heure actuelle. » - « Ça l’était hier aussi, comme ça l’est aujourd’hui et le sera demain. Nous ne pouvons pas profiter de la générosité des Magiciens et l’Impératrice Blanche plus longtemps. » - « Elle sera toujours généreuse à notre égard car tout comme nous, elle œuvre pour le Bien. » - « On dit qu’elle a une relation intime avec le Diable. » - « Tu ne peux pas croire tout ce qui se dit sur elle. Ce ne sont que des histoires à exciter les artistes ! Je te signale que notre propre Souveraine s’est mise à dos les Déchus et les Réprouvés ! »

L’Ange huma le parfum de son breuvage en soupirant. Sur ce point, l’Okan n’avait pas d’autre choix que d’accorder du mérite aux paroles de Mérédith. Tout était si compliqué déjà avec leur démographie, les traumatismes liés au génocide, leur économie... Ce n’était que des exemples parmi une multitude, mais l’Élue des Cieux semblait décider à rajouter de l’huile sur le feu à toutes les occasions qui se présentaient. Leur peuple traînait péniblement dans la boue depuis près de dix ans, et si quelque chose leur manquait affreusement, c’était des alliés. Et mis à part les Magiciens, personne n’avait encore daigné leur offrir de l’aide. Les Anges étaient seuls à faire face contre leur propre adversité et peu importe comment se dessinerait leur avenir, ils en seraient les uniques peintres. « Nous avons besoin d’une nouvelle Terre, Mérédith. Notre situation ne peut pas perdurer éternellement. » - « Je sais. » - « Alors pourquoi continues-tu d’hésiter? » - « Tu le sais très bien. » Elles tournaient en rond. « Écoute, je ne veux pas me disputer. Je suis consciente des enjeux, mais si tu veux rester ici, je comprendrais ta décision et je l’accepterai. » - « … Tu crois vraiment être à la hauteur? » Le visage de Brethil pâlit à vue d’œil et ses mains se mirent à trembler. « Que veux-tu insinuer? » Les yeux noisette de son amie étaient ancrés dans les siens. « Que penses-tu obtenir d’une telle entreprise? » - « Un nouveau départ. » Doucement, Mérédith lui empoigna les épaules. Son visage était déformé par une peur indescriptible. « D’accord. Juste… promets-moi de ne jamais te perdre de vue. Promets-moi de rester en vie et surtout, de ne pas mourir pour rien. » L’Ange aux cheveux d’or déglutit. Cela faisait combien de temps qu’elle n’avait pas entendu ces mots?

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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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Isiode et Isley
Sam 15 Sep 2018, 20:59




Ce qu’elle nous a promis

# Un Destin en main



« […] De ce fait, chers membres de la Compagnie, vous êtes tous invités à partager la nouvelle avec vos collègues et les absents pour que ces derniers puissent également donner leur avis sur la question. Discutez-en et n’hésitez pas à faire connaître votre opinion, parce que nos prochaines actions dépendront de votre décision. Vous ferez le bon choix. Pour vous, pour la Compagnie, pour notre peuple, nous en sommes convaincus. »

À la suite de ces mots, un silence particulièrement écrasant s’abattit sur le rassemblement. Chacun portait une attention particulière aux paroles du Consul, accordant à son discours un intérêt, voire une importance plus grande qu’escomptée. Après tout, cette demande n’était pas n’importe laquelle. Elle définirait nos prochains mouvements, notre prochaine opération et ce, pour des mois et des mois à venir…

« Dès ce soir, ici même, au bâtiment principal, sera placé une urne dans laquelle vous nous ferez part de votre décision finale, fit savoir le second Consul de la milice, qui s’était gardé de partager toute parole depuis le début de l’assemblée. Nous placerons du papier et des crayons à votre disposition et si vous désirez prêter main-forte à l’Olori Ivanhnoé, inscrivez simplement sur l’un de ces bouts de papier le mot « OUI. » Dans le cas contraire, inscrivez « NON. » Nous comptabiliserons vos votes le jour de la prochaine Pleine Lune à la suite d’une seconde convocation générale. »

Et pendant que la voix de l’Ànjọnú Nortamion portait jusqu’au fond de la salle, nous pûmes observer un jeune militaire porter une boîte en bois, ouverte à l’un de ces côtés par une longue et mince fente. Il venait de déposer, sans bruit, l’urne dans laquelle nous devrons jeter nos bouts de papier avant de s’éclipser derrière la scène. Pourtant, même s’il avait bougé derrière les Consuls afin de se décharger de son fardeau, peu de gens s’étaient véritablement arrêtés sur sa personne, bien trop concentrés à écouter ce qu’Amaël Nortamion avait à dire.

« Avez-vous des questions? Renchérit l’Ànjọnú Luthosia en balayant la foule du regard, mais face au silence qui lui répondit, il exhala un soupir avant de lever son bras gauche. Sur ces mots, je conclus notre assemblée », annonça-t-il.

Il échangea une brève œillade avec son égal, qui lui fit un léger signe de la tête.

« Que Cyriasa soit avec vous, soldats. Votre jugement est le nôtre », conclua le deuxième Consul de la milice de sa voix rauque et chaude avant de compléter l’exhortation de la milice du salut militaire de Yüerell.

Cet enchaînement – la salutation militaire précédée par la prédication de la Compagnie – n’était pas une tradition en soi, mais consistait une habitude que ces Consuls, au fil des années, avaient conservé au point de le définir comme un usage, un us qu’ils s’étaient accoutumés à esquisser à la fin de chacune de leur déclaration officielle; ainsi, cela signifiait que nous pouvions rompre les rangs. Pourtant, cela prit quelques secondes à l’assemblée avant de se disperser à la manière d’une ruche en pleine effervescence et même après, peu de paroles furent réellement échangées, chacun transporté dans sa réflexion au cœur d’un univers remplis de probabilités, de convictions et, à l’inverse, de doutes aussi. Cependant, chaque apprenti qui aspirait à devenir, un jour, militaire; chaque Fantassin qui mettait sa vie à la première ligne afin de préserver ce qui restait de notre civilisation; chaque Patrouilleur qui s’engageait à vivre dans la discrétion et le danger afin de prévenir tout nouvel incident ; chaque ecclésiastique et civil qui se battaient, à leur manière, contre les démons; chacune de ces personnes portait sur ses épaules, à cet instant, un poids qu’ils ne considéraient pas insupportable, mais particulièrement lourd, lourd de responsabilité et de confusion. Ils devaient faire ce qu’il y avait de mieux pour leur prospérité à tous… Cependant, étaient-ils tous prêts à s’engager sur cette voie pour y arriver?


« Qu’est-ce que vous en dîtes? »

Travis fut le premier à briser le silence dès que notre unité se rejoignit dans la chambre de mon frère. Isley dormait encore, mais pour la première fois depuis des jours, ce n’était pas son état qui accaparait mon esprit.

« Qu’il était enfin temps, répondit Acram de but-en-blanc en s’adossant à l’un des murs de la chambre, son regard tourné vers la fenêtre. Nous avons joué trop longtemps aux martyrs et aux infirmes. C’en est assez. Il faut partir et recommencer à zéro. »

Hiddleston restait muet, mais jeta un long regard dans sa direction, pensif.

« Je suis d’accord avec toi… Avoua Nora après un moment, sans pour autant expliciter sa pensée.

- J-Je ne suis pas convaincue… »

Nous nous tournâmes d’un seul bloc en direction de la propriétaire de cette petite et faible voix. Faith gardait les yeux baissés, ses ongles s’accrochant aux manches de sa tunique alors qu’elle serrait fortement ses poings, anxieuse. Elle était visiblement terrorisée.

« Je n’ai rien connu d’autre à l’exception des Jardins et de la Terre Blanche… Je… Je ne me suis jamais autant sentie chez moi qu’ici. »

Je lui coulais un regard, plaquant mes iris dans les siens, mais elle se détourna rapidement, les joues rouges. Elle savait pertinemment ce que plusieurs ici pensaient. Elle connaissait plus ou moins notre passé et savait que la Terre Blanche que la majorité de la Troupe avait connue différait énormément de ce qu’elle avait vécu. De ce fait, notre définition et notre vision de ce qui représentait notre « maison » n’était semblable sur aucun point. Faith n’avait connu que l’esclavage et la souffrance sur la Terre Blanche, marchant à travers les décombres et les ruines d’une civilisation qu’elle n’avait pu contempler à son apogée. Alors quoi de plus naturel qu’elle considère les Jardins de Jhēn comme son véritable gîte, son refuge? C’était ici qu’elle se sentait le plus en sécurité, c’était ici qu’elle avait pu mettre un terme aux cauchemars de son passé avec les Démons. Pourquoi devait-elle partir aux ordres d’un autre alors que c’était ici qu’elle s’était construite une nouvelle vie?

« Tu n’as pas à nous suivre si tu ne le désires pas, Faith… Avança le capitaine Endeover en esquissant un sourire. Personne n’y est forcé. »

J’hochais vaguement de la tête pour lui donner raison.

« Nous n’avons pas vécu les mêmes expériences et c’est tout à fait normal que tu sois attachée à ces terres, car tu n’as pas vu les tiennes disparaître… »

Hemmiel ne disait pas un mot, à mes côtés, mais je l’aperçu redresser doucement la tête dans ma direction lorsque je me mis à parler. Je méditais quelques secondes sur mes paroles avant de poursuivre :

« Mais pour nous, commençais-je avant de marquer une pause subite et de soupirer. Plutôt, pour ceux qui n’ont connu, avant la guerre, que la Terre Blanche et ses tours de cristal, ces Jardins ne sont pas notre foyer… Nous nous y abritons, mais nous n’y vivons pas pleinement. Ces terres ne sont pas nôtres et tout ce que nous réclamons, c’est retrouver un endroit que nous pourrons appeler, nous aussi, maison.

- Je comprends… Chuchota l’Immaculée en entortillant ses doigts.

- Et toi, Hiddleston, quel est ton avis? » Demanda le jeune Hemmiel, curieux.

Le guerrier ne répondit pas immédiatement.

« Je reste convaincu que partir est trop tôt et que nous devrions former de nouveaux partenariats avant toute chose… Mais »

Acram fronça les sourcils, visiblement surpris.

« Mais je suis d’accord sur le fait que partir est notre seule solution. Nous ne pouvons rester ici éternellement, enfin, pas tout un peuple. Nous exploitons les ressources d’autrui et espérons qu’un lendemain plus brillant nous éclairera alors que nous ne faisons absolument rien.

- Tiens, plaisanta Acram. Tu nous sors un discours bien différent des autres fois.

- Tais-toi, soupira l’Ange aux cheveux d’ébène avant de balayer notre Troupe du regard. Avez-vous déjà fait votre choix? »

Plusieurs, malgré leur affirmation, restaient indécis quant à leur décision définitive et lorsque le regard azuré d’Hiddleston se posa sur mon visage, je le gratifiais d’un large sourire.

« Je n’ai jamais eu à faire de choix sur cette question, avouais-je en tournant, pour la première fois, mon regard vers le visage assoupi de mon jumeau. L’Archange Ivanhnoé et la Reine ont mon soutien depuis le début. »


1 375 mots


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Lun 17 Sep 2018, 21:25




[Événement] Ce qu'elle nous a promis Sebast12

L'ombre invisible du démon envahit la chambre de l'ange malade.

Gideon contemplait avec un mépris infini les anges de cette ère se débattre dans la boue de leur misérable existence. Depuis la fin de la guerre, sa haine envers ses anciens congénères approximait quasiment celle qu'il entretenait pour les engeances du Mal depuis des millénaires, si bien qu'il avait abandonné l'idée d'un jour revenir aider son ancien peuple. Les intentions de Delix brillaient toujours dans ses pensées malades, mais il avait aucune honte à clamer que le mal se guérissait par le mal et qu'il pouvait ainsi se permettre de revenir saupoudrer les vivants de chaos.

Alors que les couloirs grouillaient de monde, l'esprit parasite avait prit soin de rester à l'abri des regards, dans les murs ou le sous-sol. La présence des Consuls le rendait frileux. Son aura était facilement détectable et s'il se réjouissait souvent de l'effet effrayant qu'il faisait sur les vivants, l'esprit préférait actuellement se faire discret et ne pas prendre part au spectacle. C'était seulement par curiosité malsaine qu'il était revenu se promener dans les quartiers de la Compagnie, pour ne retrouver que ce qu'il estimait être des ruines fumantes. A son époque, les éclats de lumière de Delix faisait briller leurs rangs. Pouvait-il y faire quelque chose ? Sûrement, oui. Et il n'en avait pas envie. Son premier objectif était de retrouver sa puissance d'antan ainsi qu'un corps tangible, ce qui selon lui, ne saurait tarder vu l'affaiblissement conséquent et incrémental du Suprême de l'Au Delà. La patience du parasite s'amenuisait aussi vite que les grains d'un sablier et il supportait de moins en moins de dépendre du chaman pour interagir avec ce monde... Toutes les actions qui ne servaient pas à tuer un peu plus Devaraj n'étaient pour le parasite que divertissements et folies passagères.

Un monde immense lui était donné dans l'Au-Delà, pourtant il n'avait pas su y trouver ce qu'il cherchait : l'extermination du Mal, peu à peu gangrené en simple envie de puissance dévastatrice. L'esprit voulait la Vie de nouveau entre ses mains, afin de pouvoir la tordre et la déchirer. Il se savait indestructible -ou presque, comme le lui avait si bien rappelé le Prince des Cauchemars-, il se savait être une pierre agaçante dans les rouages du Cycle et cela suffisait à justifier les pires motivations. Dissimulé dans les murs de la chambre de celui qui semblait s'appeler Isley, Gideon écoutait attentivement les dialogues tendus et les éclats de voix. Le résultat de l'élection lui importait peu, par contre les informations sur les identités et relations des différentes personnes présentes piquaient sa curiosité. Sur ce lit reposait un visage endormi, affaibli, parfaitement représentatif de l'état de la société angélique. L'esprit comprit rapidement qu'il s'agissait en réalité de deux jumeaux. Il comprit aussi que l'un était trop faible pour être digne d'intérêt et que l'autre avait cette étincelle prometteuse dans les pupilles, cette flamme caractéristique des fanatiques. Des millénaires de contemplation lui avaient appris à déchiffrer les visages humains. Cet homme lui rappelait sa propre jeunesse, telle qu'il se l'imaginait car ses souvenirs étaient beaucoup trop lointains, fades et passés pour en tirer quelque chose.

L'ancien ange ne savait pas s'il avait plus envie de leur mettre des battons dans les roues, de leur rire au nez pour regretter leurs morts, de se moquer de leur indécision, de leur montrer des visions de ce qu'il se passait actuellement en Enfer ou de leur montrer la dérision de leurs actions ridicules et de leurs tentatives de rester en vie devant l'éternité immortelle qui les attendait tôt ou tard. Une partie de lui était aussi curieuse de contempler ce jeune homme au paroxysme de ses convictions. Avec un vague sourire, il vit la chambre se vider à nouveau. Ces émotions étaient éphémères et extrêmement faibles. Le temps avait ce don d'effacer toute sensation et de rendre le monde fade. Pour lui, seules la haine et l'envie étaient restées. Elles formaient son quotidien éternel, troublaient sa vision.

Avisant de quoi écrire sur la table non loin, l'esprit redevint tangible. Comme d'habitude, cela lui causa un choc sourd et douloureux. Sous cette forme, sa magie s'effilochait lamentablement... L'agacement était instantané. Qu'importe, quelques secondes suffiront. "N'ayez pas peur. Cette terre n'est que pêché et impureté, elle est voué quoiqu'il en soit, à disparaître." écrivit-il avec amusement sur le papier, une sorte de malice troublant son cœur terne. Pour s'amuser. Une simple distraction qui pourrait en briser plus d'un sur son brutal passage. Des pas se rapprochant à nouveau dans le couloir, il lâcha plume et parchemin au sol pour fuir. La feuille n'était même pas tombée au sol que le fantôme s'était déjà évanoui dans les murs.  

Enlisés dans leurs faiblesses, les anges étaient tombés. Être une aide pour eux n'était pas son choix... Au contraire, il n'était là que pour le chaos et les douleurs. Dans un éclat de rage froide et silencieuse, l'esprit fusionna avec l'urne des votes.

Mots : 901
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Lun 17 Sep 2018, 22:39


The Balance réalisée par Olivier Demers

Tout le monde le sentait dans l'air. Ses étincelles qui crépitaient, prêtes à s'enflammer à tout instant. Raeden et sa troupe l'avaient d'ailleurs bien observé. Les sautes d'humeurs étaient plus régulières et finissaient plus souvent en pugilat. La peur et l'espoir mélangés formaient un cocktail explosif. Les gens ne savaient plus que penser, ne savaient plus où ils en étaient. La Déchéance ne tombait plus aussi facilement qu'avant et en cet instant, c'était peut être une bonne chose car les gens semblaient plus promptes à céder à la colère, à en venir aux mains avec le voisin parce qu'ils n'arrivaient plus à communiquer, à trouver un point d'entente, et qu'il était toujours plus facile de détruire ce qui nous faisait peur que d'essayer de le comprendre. L'Anjonu se demandait d'ailleurs si le fait que les Anges craignaient moins de tomber dans le péché n'envenimaient pas les choses. Il se souvenait d'une époque où les Ailés prônaient plus que tous les Vertus et s'appliquaient à les instruire aux autres et à les cultiver chaque jour. Aujourd'hui, le peuple angélique donnait parfois l'impression d'avoir perdu cela de vue. Pas étonnant que les Humains se soient mis en retrait par rapport à eux et que certains refusent d'avoir des Anges gardiens.

Chez, une baston vient d'éclater rue de la Paix. A l'auberge du Sourd-Muet.

Et merde !

Certainement que dans une autre situation, ils auraient pu sourire de ce paradoxe d'une bagarre dans la paix, mais ce genre de chose se produisait de plus en plus souvent, malheureusement, ses derniers temps. Et rien n'était trouvé ou fait pour y mettre fin, à part des patrouilles plus régulières, qui ne pouvaient cependant pas tout résoudre. L'équipe du Délaissé se rendit sur place aussi vite que possible. Ils commençaient à bien connaître les lieux, à devoir y venir régulièrement. C'était l'un des endroits où les gens venaient se retrouver le soir, après une dure journée de labeur, pour passer un bon moment, se détendre un peu, essayer d'oublier les horreurs et d'instaurer une routine agréable. Sauf que depuis le Grand Recueillement et l'annonce de la Reine, les esprits étaient en ébullition. Ils n'arrivaient plus vraiment à faire la part des choses ou plutôt, ils étaient tellement à fleur de peau que la moindre opposition d'émotion entraînait un conflit. Parce que les gens avaient peur. Peur d'espérer et peur de ceux qui espéraient. Peur qu'y croire ne soit juste qu'un rêve voué à se transformer en cauchemars.

La troupe de Raeden arriva rapidement sur les lieux. Ils durent jouer un peu des muscles et de la force pour séparer les fauteurs de trouble. Ils n'étaient pas nombreux. Trois ou quatre paumés qui s'étaient échauffés sur la conquête de nouveaux territoires, qui avaient échangé leur point de vue mais n'avaient pas su faire la part des choses. Le regard de l'Anjonu balaya la salle de la taverne. Les autres protagonistes présents dans la salle étaient désemparés. Cela se lisait dans leur façon de se tenir, de regarder autour d'eux, d'éviter de croiser le regard d'autrui. Ils ne savaient que penser et les bagarres et les discussions houleuses de ses derniers temps ne faisaient rien pour les aider à retrouver un semblant de sérénité.


Qu'est ce que l'on fait d'eux, Chef ?

On les emmene !

Tous ?!

Oui.

Le jeune soldat regarda l'Ange, la circonspection se devinant sur son visage. Habituellement, pour ce genre de chose, les gars ayant conduit à l'affrontement avaient le droit à un petit sermon pour leur remonter les bretelles et on les renvoyait ensuite chez eux, l'affaire n'allant jamais plus loin. Mais cette fois-ci, Raeden en avait ras le bol. D'accord, ils étaient membres d'un peuple qui avait subi un grave traumatisme, qui avait été jeté au plus bas. Mais était-ce une raison pour pardonner tout, pour le considérer et le laisser agir comme un adolescent à qui on laisserait tout passer parce qu'il s'était blessé ? Le guerrier n'était pas de cet avis et il comptait bien le montrer. On pouvait ne pas être d'accord les uns avec les autres. Mais ce n'était pas pour autant pour cela qu'il fallait tout laisser passer et ne plus assumer les conséquences de ses actes. Peut être que passer une nuit enfermée ferait réfléchir tout un chacun.

Lui aussi se poser beaucoup de questions. Il n'était pas certain que toutes les décisions prises par la reine soit judicieuse. Il ne savait pas ce que l'avenir leur réserver. Mais au lieu d'attendre que celui-ci vienne à eux, c'était à eux de faire en sorte d'aller à lui, prêt à y faire face et à l'affronter. Peut être pensait-il ainsi parce qu'il avait vécu d'autres guerres, subit d'autres traumatismes, qu'il possédait la puissance et la force d'encaisser et de se relever. Il n'aurait pu le dire et ce n'était pas son but. Mais voir son peuple se déchirer par la peur le rendait malade. Les efforts de tout un chacun auraient dû pointer dans une seule et même direction, vers un seul et même but. Au lieu de cela, ils étaient désœuvrés et l'annonce de la recherche de nouveaux territoires pour les accueillir ne semblait que craqueler encore plus leur carapace fragile.


950 mots
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Isiode et Isley
~ Ange ~ Niveau III ~

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Isiode et Isley
Mar 18 Sep 2018, 02:05




Ce qu’elle nous a promis

# Nation



La nouvelle avait rapidement fait le tour de notre Troupe et à présent, tout le monde se trouvait autour de mon lit, des sourires au visage et du soulagement qui débordait de leurs yeux.

« Tu nous as inquiété, imbécile. Qu’est-ce que tu avais? »

Mon regard se porta sur Acram, qui venait de parler. Pourtant, je ne lui répondis pas, prenant plutôt le temps de faire le tour des visages qui m’encerclaient.

« Où se trouve Isiode? »

Les regards d’Hiddleston et de Travis s’assombrirent brièvement.

« Nous ne savons pas…

- Mais il reviendra! Assura le jeune Travis en me gratifiant d’un sourire rempli de confiance.

- Quoi qu’il en soit, comment te sens-tu? »

Une fois de plus, je me tus, baissant les yeux. Des images et des sensations me revenaient brusquement et je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour ne pas les laisser m’envahir et exploser.

« U-Un peu… nauséeux.

- C’est normal, tu es resté dans les vapes pendant tellement longtemps… »

Je n’osais pas demander depuis combien de temps exactement.

« Dans ce cas, repose-toi, me conseilla le Capitaine Endeover en posant sa main sur mon épaule. Nous te résumerons tout ce qui s’est produit pendant ton sommeil lorsque tu auras récupéré. »

Doucement, j’acquiesçais d’un hochement de la tête, la gorge nouée. Puis, un à un, mes compagnons quittèrent ma chambre. Ce ne fut qu’au moment où je n’entendis plus le claquement de leurs bottes sur le plancher que je me permis d’enfoncer mon visage entre mes mains et de pleurer. Pleurer et pleurer. Comme je l’avais rarement fait depuis des années.

Quelques jours plus tard…

L’Ànjọnú Nortamion terminait de comptabiliser les votes : des quelques centaines de morceaux de papier qui s’étaient trouvés dans l’urne, il n’en restait presque qu’une dizaine à prendre en compte. Par vague de cinq à dix individus, la salle de rassemblement se remplissait progressivement des militaires de la Compagnie de Yüerell ainsi que du personnel ecclésiastique et de plusieurs civils affiliés à la milice. Une curiosité avide maquillait chaque faciès que je croisais. Le rassemblement de ce soir marquerait une nouvelle étape de nos vies. Du moins, tout dépendrait de la décision de la majorité. Anxieux, plusieurs paires d’yeux restaient braqués sur les Consuls et les autres officiers supérieurs de la Compagnie, qui s’entretenaient à voix basse sur la scène tandis que, à quelques mètres d’eux, était assis le dignitaire de l’Élue des Cieux, Nathanaël Ivanhnoé. Des murmures s’élevaient de la foule, qui spéculait sur la finalité de cette réunion. Porterons-nous, oui ou non, main forte à l’Olori?

« Je suis heureux de voir que plusieurs d’entre vous ont répondu présent à notre convocation, déclara l’Ànjọnú Luthosia comme introduction à l’assemblée, réclamant ainsi le silence aux troupes. Comme vous le savez, le jour est enfin arrivé de donner notre réponse à l’Archange Ivanhnoé. Vous avez eu, depuis la dernière Pleine Lune, la possibilité de faire entendre votre voix et nous faire connaître votre opinion quant à un partenariat avec l’Olori Ivanhnoé. Vous avez été nombreux à participer et nous vous en sommes particulièrement reconnaissants. »

Les Consuls adressèrent un sourire à la foule avant que Michkaël Luthosia reprenne la parole.

« Sur ce, nous ne vous ferons attendre plus longtemps. »

Il se tourna automatiquement vers le dignitaire de la Reine qui, silencieux, venait de se lever de son siège.

« La Compagnie a parlé et en son nom, Olori Ivanhnoé, je vous présente vos nouveaux partenaires », annonça le Consul en faisant un large signe de la main en direction de la foule qui se mit à écarquiller les yeux et à fendre leur visage de sourires irrépressibles.

Pour autant, il eut un bref moment où le silence fut complet, mais à l’instant où les deux hommes se serrèrent la main, une explosion de joie fusa du rassemblement. Des applaudissements accompagnaient les acclamations tandis que, tour à tour, les Consuls échangèrent une poignée de main avec le dignitaire de la Reine. Ce dernier arborait un merveilleux sourire sur la commissure de ses lèvres et ses yeux translucides témoignaient de la gratitude et de la profonde reconnaissance qu’il nous accordait en raison de notre soutien majoritaire à son projet.

« Merci, prononça l’Olori en faisant face à l’assemblée à ses pieds, abaissant son buste vers l’avant en signe de remerciement. Je suis content de constater que vous êtes prêts à aller de l’avant. »

Tournant brièvement son visage vers les Consuls, qui venaient de se placer à sa hauteur, il finit par reposer son regard sur la foule de soldats, qui se calmaient petit à petit de leur frénésie.

« Notre peuple mérite un nouveau départ. Je ne sais pas combien de personnes nous suivrons dans notre entreprise, mais je serai prêt à m’embarquer dans ce projet avec tous ceux et celles qui le désireront. Les mois qui nous attendent ne seront pas de tout repos et nous avons peu d’alliés qui nous soutiennent dans cette expédition, mais j’ai foi en vous et en nous : tous ensemble, nous tracerons notre Destinée et redresserons les fondations de notre communauté. Ensemble, nous pourrons rendre aux Anges leur indépendance, leur force et fierté en tant que nation. Soyez fiers de qui vous êtes et n’ayez crainte de l’horizon, car c’est là-bas que se dessinera notre futur. »

Une fois encore, des exclamations éclatèrent des quatre coins de la salle de rassemblement, la commotion qu’insufflait le discours de l’Archange ne s’arrêtant qu’après de longues minutes. Je scrutais mes environs, curieux de constater que les regards de mes compagnons s’illuminaient d’une flamme exaltante et passionnée. Cette promesse d’un renouveau les faisait rêver, gonflait leur poitrine de courage et de détermination. Ils connaissaient les dangers, mais ne pouvaient s’empêcher de songer que cela ne les arrêterait pas, plus maintenant. Dix ans que nous nous cachions sur une terre dont nous n’étions souverains de rien; dix ans que nous encaissions le regard méprisant des autres nations qui nous considéraient comme faibles et misérables; dix ans que nous nous morfondions en espérant que les choses bougent d’elles-mêmes… Mais qui pouvait mieux nous reconstruire que nous-mêmes? Cela faisait dix ans que nous nous étions arrêtés de vivre comme communauté et il était temps que cela change… Non… Il était temps que nous changions et que nous reprenions notre vie en main, car personne d’autre ne le ferait à notre place, pas les Magiciens, pas même les Dieux. Un vague sourire s’esquissa sur le bord de mes lèvres tandis que les vivats s’éteignaient au cœur de la foule. Lorsqu’un semblant de calme revint enfin, l’Ànjọnú Nortamion prit, cette fois, la parole, expliquant que chaque unité de chaque peloton connaîtrait le plus tôt possible ses directives quant aux prochaines opérations.

« Plusieurs tâches administratives doivent être entamées, ne serait-ce que pour le soutien financier et l’organisation, mais nous vous tiendrons au courant tout au long du processus jusqu’au jour J. D’ici là, entre vos missions et vos entraînements, nous vous donnerons quelques tâches à accomplir afin de nous préparer au mieux à la première expédition.

- Nous aurons besoin de chacun d’entre vous et c’est pour cela que nous comptons sur votre collaboration et votre participation, enchaîna le Consul Luthosia d’une voix forte. Nous avons fait un choix et c’est à nous de le porter jusqu’à la fin! »

L’ovation de la foule lui donnait raison. C’était incroyable. L’énergie était complètement folle, bien différente de tout ce que j’avais ressenti auparavant. Et c’était la première fois depuis des années que je voyais les membres de la milice être aussi soudés. Bien des malheurs nous avaient divisé par le passé, bien des mésententes nous avaient déchiré, mais aujourd’hui, je ne voyais plus de partis, plus de coalitions qui n’étaient seulement portés que par la discorde et les démêlés. Aujourd’hui, j’observais la fierté d’une véritable communauté. C’était beau et tellement grisant, l’ivresse de cet emballement réchauffant ma poitrine d’une chaleur vivifiante.

« Que les Ætheri soient avec vous, soldats! Dès aujourd’hui, nous changerons notre Destin! »

Et la soudaine exultation de la foule balaya toute peur, tout doute, de nos cœurs. Ensemble, nous avions toujours été plus forts. Ensemble, nous pourrions soulever des montagnes et déchainer l’Océan. Ensemble, nous serons capables de porter le futur des Anges.

Reste à savoir si je les suivrais dans ce futur… Pensais-je tristement, alors qu’un serrement au cœur fit grincer mes dents.


1 403 mots | C'est ce qui arrive quand on oublie sa propre deadline /sbaf/ Du coup, pas de gain pour ce post-ci ~


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