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 Si tu peux être brave et jamais imprudent | Solo

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Sam 21 Avr 2018, 00:24

« Ah… ». Son doigt parcourait la peau de son cou, doucement. La tête en arrière, les yeux fermés, un long frisson venait de la saisir. « Remontez… ». Il s’exécuta minutieusement, prenant garde d’accéder à la moindre de ses demandes. « Est-ce que cela vous conv… ». « Chut. Ne parlez pas. » ordonna-t-elle. Elle écoutait la voix en provenance du miroir et imaginait les mains d’un tout autre individu sur elle. Nue dans sa baignoire, elle n’éprouvait devant l’homme qui l’accompagnait aucune gêne. Il était particulier, un être en qui elle pouvait avoir pleinement confiance et à qui elle avait la possibilité de se livrer entièrement. Il ne pourrait jamais la trahir, jamais désobéir à ses revendications. Au début, elle n’avait pas été favorable à la chose et puis, en y réfléchissant plus attentivement, elle avait fini par accepter de répondre à son énigme. « Effleurez mes lèvres… » continua-t-elle. Ses doigts s’exécutèrent au même rythme. Cela faisait plusieurs longues minutes qu’elle était dans la même position, guidant l’Orine sur sa gorge, dans son cou, dans ses cheveux, tout en essayant d’oublier sa présence. Elle ne voulait pas que ce soit lui qui la touche. Elle avait d’autres envies. L’Impératrice Blanche avait bien conscience que son comportement était profondément malsain et, quelque part, sans doute espérait-elle qu’une fois qu’elle aurait trouvé la Couronne des Cieux, les choses s’arrangeraient d’elles-mêmes. Il le fallait. D’un autre côté, Kyo avait son utilité. Grâce à lui, elle s’habituait au contact physique, à sentir les mains d’une autre personne sur elle, à en éprouver l’effet, à diminuer la surprise que les caresses provoquaient en elle. C’était très différent, néanmoins. Elle ne pensait pas le Diable capable d’une telle douceur. Il hantait ses nuits avec violence, sans aucune once de patience.  

Alors qu’elle allait donner de nouvelles instructions, le ton changea nettement. Elle ouvrit les yeux, se redressant par la même occasion. Le Monarque Démoniaque avait quitté son office. Elle n’avait aucune idée de la teneur de sa conversation précédente, n’écoutant pas le fond mais bien le timbre de sa voix. Seulement, le ton n’était très clairement plus le même et la présence d’un deuxième protagoniste finit d’achever l’état de lascivité dans lequel elle s’était plongée. Lucius. « Tu es allé trop loin, Lucius. Que tu me désobéisses passe encore, du moment que ça ne va pas à l’encontre de mes plans. Mais libérer des Anges pour les beaux yeux de la Reine, ça va au-delà de ce que je peux tolérer. ». Edwina se tendit. « Elle ne m’a rien demandé. J’ai mes propres raisons ! ». Elle redoutait la suite. Kyo la regarda, comprenant sans mal que sa maîtresse vivait une situation de troubles. « Tu ne me feras pas croire qu’elle est étrangère à cette pseudo-rébellion ! Je sais mieux que quiconque ce dont elle est capable. Regarde ce que je suis devenu par sa faute ! Tu es faible, Lucius ! Le grand Roi que je suis s’est fait corrompre et tu penses y avoir échappé, toi ? Tu es insignifiant, fils. Ne me fais pas rire. ». La Belle bascula sur ses genoux et positionna son ventre contre la baignoire pour attraper le Miroir qu’elle avait au préalable posé sur une chaise. Zane était furieux. L’autorité dont il faisait preuve aurait pu lui plaire dans d’autres circonstances. Seulement… « Ne me sous-estime pas… Je te prouverais de quoi je suis capable, seul. Tu ne me traiterais pas de la sorte si… ». « Les rêves sont uniquement destinés à ceux qui manquent d’ambition. Réveille-toi. ». Elle se pinça les lèvres. « Je te tuerais. Et quand ma lame transpercera ta gorge, je te ferais regretter ces mots ! ». Ses dents se plantèrent dans l’inférieure. Ça allait beaucoup trop loin et elle doutait sincèrement que Zane le laisse continuer. « Pour ça, il te faudra compter sur un miracle. ». La suite fut à l’image de ce qu’elle avait pu imaginer. Allant crescendo, la dispute se termina par la séparation des deux hommes qui seule permit à la Reine de reprendre une respiration convenable. Elle se recula dans sa baignoire et ferma les yeux un instant, livide. Elle espérait sincèrement que les choses s’arrêteraient là, pour le bien de Lucius.

Une fois dans son lit, elle reporta son attention sur le miroir. La scène était toute autre. Le Diable expiait ses pulsions, les mains agrippées sur les fesses de sa partenaire ou, plutôt, de l’une de ses partenaires. Le regard de la Belle ne dévia pas. Jadis, lorsqu’elle avait commencé à utiliser l’artefact, la moindre parcelle de peau la gênait, si bien qu’elle était obligée de détourner les yeux et de mettre fin à la magie de l’objet. Seulement, avec les années, et la curiosité aidant, elle avait fait reculer, petit à petit, ses limites. À présent, non seulement sa connaissance de la physionomie du Monarque Démoniaque était parfaite mais, en plus, elle avait une idée plutôt précise de ses habitudes, de ses pratiques et de ses lubies. Pour autant, elle n’avait trouvé un certain plaisir dans ce qu’elle voyait que très récemment, son corps réagissant de façon incontrôlée. En réalité, une fois que la gêne s’était estompée et qu’elle avait eu la certitude – surtout – qu’il ne pouvait pas la voir faire, elle avait eu le comportement d’une étudiante, essayant de comprendre, d’assimiler. Les mœurs démoniaques étaient très différentes de celles de son peuple. Le sujet l’avait intéressée et elle avait fait des recherches, jusqu’à ce que ses rêves apparaissent, que ses sensations s’éveillent et que l’attraction qu’exerçait le Diable sur elle devienne prégnante. À vrai dire, la seule chose qu’elle trouvait embarrassante était les cris de la partenaire de Zane. Elle avait beaucoup de mal avec cette dimension très animale et instinctive. Elle ne se pensait pas capable d’un tel comportement même si ses songes laissaient supposer le contraire.

Le fait est qu’elle avait beaucoup de difficulté à se détendre. La dispute entre le père et le fils habitait ses pensées. Lucius l’avait prévenue qu’il prendrait des risques. Plus que cela, il lui avait dit de ne pas intervenir. C’était sans doute plus sage pour l’instant. Le regard de l’Ultimage caressa de nouveau le Miroir. La configuration avait changé. Il était passif, se faisant servir par plusieurs femmes affairées à la tâche. Edwina releva les yeux, convaincue que ce ne serait pas ce soir que la situation évoluerait entre les deux Démons. Une fois que le Vil serait satisfait, il dormirait.

Elle soupira, se tournant vers son Orine. « Vous savez ce que je veux. » fit-elle doucement. Kyo se disait qu’il passerait probablement le reste de sa vie à jouer le rôle de ceux que sa maîtresse voulait à ses côtés. Il changea donc d’apparence, l’invitant à venir près de lui. Elle sourit et se rapprocha, glissant sa main sur son torse. Elle savait qu’il ne pouvait activer sa magie bien longtemps mais ce serait suffisant jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Il passa ses doigts dans ses cheveux, les caressant lentement.
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Mer 25 Avr 2018, 19:49

L’Orine avait très peu dormi. Cela faisait à peine quelques jours qu’elle l’invitait dans son lit mais les nuits de la Belle étaient agitées. Elle gémissait, serrait ses doigts sur sa peau, s’agrippait même à lui parfois. Bien que préparé à servir, il avait du mal à gérer certains éléments. Il avait essayé de l’apaiser mais la toucher provoquait un tout autre effet. Il avait donc décidé de ne plus poser les mains sur elle et de rester immobile, à attendre de trouver le sommeil ou bien que le jour se lève. Il se demandait s’il ne pourrait pas contacter le Monarque Démoniaque, d’une manière ou d’une autre. Il n’était pas le seul à hanter ses pensées mais il y avait une place toute particulière qui, petit à petit, gagnait du terrain. Kyo voyait sa présence comme une sorte de poison qui se répandait au fur et à mesure dans les veines de sa Maîtresse. Il n’arrivait pas à déterminer s’il fallait couper la tête du serpent ou le laisser s’introduire en elle. Il soupira.

Lorsqu’Edwina se réveilla, elle était en sueur. Pourtant, elle ne s’appesantit pas sur ses frasques nocturnes. Elle dirigea sa main vers le Miroir, avec beaucoup plus de fougue que d’ordinaire. Elle voulait le voir, s’assurer que les choses étaient rentrées dans l’ordre. Alors que ses yeux se focalisaient sur l’artefact, la porte s’ouvrit, révélant le visage d’une toute jeune servante qui n’avait pas pris la précaution de frapper et qui se figea lorsqu’elle vit l’homme torse nu entre les draps et l’état de la Reine. « Oh… Je… Pardon. » commença-t-elle. L’Impératrice Blanche ne lui prêta pas la moindre attention, fixant la silhouette de Zane. En réalité, elle ne l’avait tout simplement pas entendue, bien trop préoccupée à essayer de déterminer sur les traits de l’homme si la situation avait évolué favorablement ou non. Ce n’était en aucune manière le cas. Pire que cela, à le voir s’apprêter et à l’écouter, il se préparait à une traque. Kyo fit signe à la servante de repartir de là où elle était venue, discrètement. Celle-ci avait les joues en feu. Voir pour la première fois le visage de la Belle et l’observer en compagnie d’un homme n’avait pas manqué de la perturber. Elle savait que d’ici quelques minutes, elle ne se souviendrait plus du faciès d’Edwina. Cependant, celui de son amant, elle ne l’oublierait pas de sitôt. Il fallait absolument qu’elle en parle.

La Belle se leva et retira la chemise de nuit qu’elle portait. Faisant face à la glace murale, elle se fixa un moment sans se voir. Lucius lui avait dit de ne pas intervenir, certes, mais allait-elle lui obéir ? Il y avait peu de chances. Peu importe ce qu’elle avait vu de l’avenir, peu importe ce qu’il désirait, le risque était trop grand et ses prédictions imparfaites. Elle inspira et ferma les yeux, laissant sa magie enrober son corps d’une tenue aussi blanche que la neige. Vêtue, elle se tourna vers l’Orine. « Allez voir le Nylmord et dites-il lui de me remplacer pour la journée. S’il ne vous apporte pas de crédit, ajoutez que je suis partie courir après le Monarque Démoniaque. ». Et elle s’éclipsa sans rien ajouter de plus, le Miroir à la ceinture.

Le retrouver ne fut pas aisé mais une fois au Berceau Cristallin, l’Impératrice Blanche se mit à suivre l’homme. Elle ne souhaitait pas intervenir, sauf s’il dépassait les bornes. Au début particulièrement peu encline à s’approcher de lui, elle se contentait de l’espionner dans le miroir et de rester à bonne distance. Le fait est qu’elle commença à prendre goût à cette double traque. Poursuivre la Bête, voir sa silhouette se dessiner à quelques centaines de mètres de là avant qu’elle ne disparaisse derrière un arbre avait un petit côté plaisant. Parfois, elle doutait, lorsque ses mouvements ralentissaient ou lorsqu’il semblait subodorer quelque chose. Alors, elle se cachait derrière un arbre, observant son profil dans l’artefact pour être certaine de n’avoir pas été repérée. L’adrénaline au sein de sa poitrine avait un goût délicieux. Et s’il la repérait ? Elle se pinça la lèvre inférieure, soudain particulièrement disposée à imaginer des scénarios immoraux. Au moins, s’il focalisait son attention sur elle, il oublierait momentanément son fils. Se sentant se perdre dans des considérations qui n’avaient rien à faire ici, elle essaya de se concentrer sur sa tâche, presque persuadée que la proximité du Vil était pour quelque chose dans ses idées lubriques. À un moment, elle faillit intervenir, lorsque Lucius se prit la lance de son père dans la jambe. Voir le Démon endossé le rôle de la proie lui était difficilement supportable. Parallèlement, la cruauté de Zane envers son propre fils provoquait des sentiments contraires en elle.

Le soir venu, Edwina s’assit contre le tronc d’un arbre, surveillant le Monarque Démoniaque d’un œil distrait tout en mangeant quelques fruits qu’elle avait fait apparaître. Son attention fut néanmoins renouvelée lorsqu’une femme blonde s’approcha. Elle observa la scène quelques longues minutes, un fin sourire se dessinant sur ses lèvres. La gente féminine finirait par le perdre. Cela étant, l’aubaine était trop belle pour qu’elle ne la saisisse pas. Jusqu’ici, elle n’avait fait que suivre le Défiant. À présent, grâce à la distraction que lui offrait cette inconnue, elle pourrait le devancer, voire trouver Lucius la première.
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Sam 19 Mai 2018, 01:21

La boussole à la main, ses pieds s’enfonçaient de plus en plus dans la neige. L’artefact devait la mener sans trop de difficultés à Lucius. Le problème résidait dans le fait qu’elle n’avait pas réfléchi, jusqu’ici, à ce qu’elle ferait une fois qu’elle l’aurait trouvé. Il lui avait dit de ne pas intervenir et si elle ne craignait pas son courroux dans les faits, elle n’avait aucune envie qu’il pense qu’elle ne lui faisait pas confiance ou, pire, qu’elle ne le croyait pas capable de se débrouiller tout seul. Le pragmatisme rendait pourtant l’équation parfaitement limpide : Zane était cent fois plus puissant que son fils. S’il le trouvait, s’il s’énervait…

Lasse de se débattre avec la poudreuse, elle balaya l’air présent devant elle d’un geste sec de la main. La neige s’écarta sur les côtés, ouvrant un passage royal à l’Impératrice Blanche. Tourmentée par le flot de ses pensées, elle commença à envisager de ne pas rejoindre le jeune homme. Assurer ses arrières serait suffisant. Elle avait déjà plusieurs idées, dont une particulièrement osée mais qui serait sans doute la plus efficace. Après tout, n’était-elle pas sur le territoire des Lyrienns ? La Glace n’était pas l’hôte la plus accueillante. « Hum… ». Créer un événement ne s’improvisait pas si facilement. Edwina arrêta de marcher et ferma les yeux quelques secondes. Les bras le long du corps, ses muscles se tendirent et ses doigts se crispèrent. Ses avant-bras remontèrent doucement, difficilement, comme si une force mystérieuse empêchait son mouvement d’être fluide. Autour d’elle, la neige commença à se soulever lentement, comme si un animal s’apprêtait à en sortir. Il s’agissait de bêtes bien particulières, des monstres qui, jadis, n’avaient été que des Hommes. Les cadavres se multiplièrent autour d’elle, les carcasses de ceux qui avaient péri ici, à cause des guerres, à cause du froid, à cause des animaux sauvages. Certains de leurs membres étaient manquant mais peu importait. Ils étaient bien plus effrayants ainsi. L’objectif était simple : ils allaient trouver les Lyrienns, les attaquer et faire en sorte que l’armée présente sur le territoire face le déplacement. Avec un peu de chance, le Diable renoncerait si le risque de finir en prison se profilait à l’horizon. Elle observa l’objet afin qu’il lui indique le plus grand village de la région présent à proximité. Ce serait là-bas qu’ils iraient.

Elle allait reprendre sa marche quand son regard fut capté par une silhouette qui se profilait à l’horizon. Elle plissa les yeux, le vent venant emmêler ses cheveux. L’obscurité n’aidait pas à capter les traits de l’inconnu. Il dégageait quelque chose mais rien de comparable au Monarque Démoniaque ; du moins, c’est ce qu’elle crut au début. Elle resta immobile, attendant qu’il ou elle s’approche. Sa longue chevelure aurait pu faire penser à une femme au premier abord mais sa hauteur et sa largeur ne laissaient que peu de doutes sur son sexe. À moins qu’il s’agisse d’une Réprouvée, égarée au sein du Berceau Cristallin. L’attente lui sembla longue, son instinct s’éveillant petit à petit. Elle inspira, son corps en alerte. C’était étrange. Elle était prête à jurer qu’il s’agissait du Diable mais, en même temps, elle aurait parié le contraire. Un sentiment de malaise la saisit. Quelque chose n’allait pas. Il n’était pas assez imposant, pas assez attirant. Sans doute aurait-elle pu susurrer le mot « fade » mais la chose aurait été trop sévère. Non, il était juste différent, moins impressionnant, plus abordable. C’était lui ; sans l’être. Une chimère ? Une illusion ? Ou… un clone ? Elle sourit à cette idée. Il n’éveillait en elle qu’une fièvre modérée qui ne suffisait pas à lui faire perdre ses moyens. Plus il approchait et plus elle sentait le prédateur s’étirer en elle, comme s’il se préparait à se jeter sur lui pour n’en faire qu’une bouchée. Elle se sentait d’humeur bien plus entreprenante, moins hésitante. Son désir était moins grand mais, paradoxalement, il ne lui liait pas les mains. Elle se mit à marcher vers lui, se servant de sa magie pour vérifier qu’il était bien palpable. Son haut finit au sol, en lambeaux. Un clone donc, trop semblable pour être quelqu’un d’autre, trop faible pour être l’original. Une fois devant lui, elle n’attendit pas qu’il se lance dans une envolée théâtrale. Sa main se faufila derrière sa tête et ses lèvres rejoignirent les siennes. Ses doigts coulèrent sur les muscles de son torse. Elle avait envie de le toucher. Elle avait envie qu’il la touche, aussi.
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Mar 26 Juin 2018, 00:24

« Chut. » fit-elle en posant son index sur les lèvres du faux Diable. Elle ne voulait pas qu’il parle. Il n’était pas le véritable ; simplement un pantin, un cobaye. À califourchon sur lui, elle l’avait forcé à s’enfoncer dans le matelas qu’elle avait créé de toute pièce et l’avait rejoint. La Belle se pinça les lèvres et enleva doucement son doigt, comme si elle craignait qu’il lui désobéisse. Le véritable l’aurait sans doute fait. Celui-ci n’avait pas la même autorité. Elle était la partie dominante de l’histoire et, à vrai dire, elle était certaine de pouvoir y prendre goût. « Ne bougez pas… » susurra-t-elle. Parfois, elle se demandait si elle ne le désirait pas à cause de son incapacité à réellement faire face à ce qu’il était. En réalité, elle avait trouvé, au fil des lunes, mille justifications, simplement pour se rassurer. Sa préférée consistait à avancer qu’il était le Monarque Démoniaque et que son statut le rendait séduisant aux yeux de toutes les femmes qui croisaient sa route ; elle comprise. Peut-être n’était-elle, au final, qu’une victime comme les autres ? C’était réconfortant en un sens. Pourtant, au fond, elle savait parfaitement qu’elle ne pouvait expliquer ce qu’elle ressentait en faisant appel à la raison. Il n’était pas le premier à hanter ses rêves et ses fantasmes mais sans doute était-il le seul avec qui elle avait envie de rendre les choses plus… réelles. Elle n’en était pas sûre pour autant. Simplement, quand elle le voyait, elle ressentait cette envie dévorante de se coller à lui, une envie qu’elle préférait fuir ou qu’elle préférerait vouloir fuir. Réfléchissant, elle fixa les lèvres de l’homme un instant. Était-ce bien de faire ça ? De se servir de ce morceau de Zane pour s’exercer à des pratiques douteuses ? Détachant son regard de l’homme, elle se mit à observer les environs, cherchant à être certaine que personne ne les épiait. « Ne bougez pas. » répéta-t-elle doucement. Sans doute devait-elle arrêter de penser, juste… agir. Elle inspira, faisant glisser ses doigts le long des bras du Démon. Elle parcourut sa peau jusqu’à atteindre son cou et descendit ses mains sur son torse. Elle était hésitante, ses caresses ne se limitant parfois qu’au frôlement de ses ongles sur son épiderme tant elle se battait contre elle-même pour continuer à explorer les moindres recoins de ce qu’il était. Arrivée vers son bas-ventre, elle s’arrêta et se mordit la lèvre. « Hum… En fait… » commença-t-elle, ayant soudain l’intention de revenir sur ce qu’elle avait exigé plus tôt. « J’aurai besoin que vous me disiez quoi faire à partir de maintenant. ».

Assise sur le bord du lit, la Tisseuse venait de recréer les vêtements qu’elle portait plus tôt. Ce qui était précédemment confortable n’était plus que pierre. Elle avait fini par aller un peu trop loin et elle n’avait su assumer les choses. Elle avait paniqué. Les mains sur les genoux, elle se contentait de fixer le sol d’un air un peu absent, se tordant la bouche en signe d’indécision. Ses yeux finirent par remonter sur le corps de l’homme statufié. Elle avait été obligée de le « tuer ». Elle réussirait sans doute à se convaincre qu’elle l’avait fait pour protéger Lucius. Au fond, elle savait parfaitement qu’elle préférait garder ce qu’il s’était passé secret. La Reine s’humecta les lèvres avant de se lever, contemplant ce qui ressemblait à présent à une œuvre d’art. Le Diable nu, étendu sur un lit, une expression légèrement surprise sur le visage. « Hum… ». Edwina fit une grimace avant de tourner les talons. Elle espérait que quelqu’un s’occuperait de détruire ce qu’elle avait façonné et que la sculpture ne se retrouverait pas exposée dans une quelconque galerie. Elle risquait d’avoir du mal à faire face au concerné la prochaine fois qu’elle le verrait. En attendant, elle devait quitter les lieux. D’ici peu, elle ne doutait pas que la garde Lyrienne foulerait le sol enneigé.

Avant son départ, elle traça quelques pentacles au sol, réservant leurs effets à Zane, si jamais il finissait par arriver à ce point précis.

Fin
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