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 [IX] - De l'autre côté du miroir [FB Solo]

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Kaahl Paiberym
~ Sorcier ~ Niveau VI ~

~ Sorcier ~ Niveau VI ~
◈ Parchemins usagés : 3997
◈ YinYanisé(e) le : 25/06/2015
◈ Activité : Professeur
Kaahl Paiberym
Mar 24 Avr 2018, 11:27

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Catégorie de quête : IX Apprentissage
Partenaire : Solo
Objectif : Rp Flashback. Tout juste arrivé sur le territoire magicien, il est demandé à Kaahl de se rendre au sanctuaire de Coelya afin de suivre des conférences ainsi qu'une formation plus spécifique avec un tuteur. Celui-ci va lui apprendre différentes spécificités magiciennes, liées aux métiers, aux sports, à la hiérarchie, aux différents lieux etc.
_

Mon regard se ficha sur la bague que je portais. La situation ne m’avait pas profondément transcendé. Je venais de finir Basphel et voilà que l’on me forçait à suivre des cours en plus. J’avais pensé volontiers que la chose aurait été bien plus simple, que je n’aurai pas dû faire mes preuves en ce domaine. Je m’étais trompé. La Reine ne me semblait pas hostile, loin de là. Seulement, elle voulait que je prenne un peu de temps. Cette position aurait sans doute convenu à n’importe quel individu. Moi non. Je voulais aller vite et je trouverai le moyen de me sortir de ce trou à rats. « Bonjour ! ». La voix était énergique et s’adressait visiblement à moi. Je levai les yeux, ayant un mouvement involontaire de recul dû à la surprise. « Ça surprend, hein ? ». « Assez oui. Qu’est ce qu’il vous est arrivé ? » demandai-je comme si cela m’avait intéressé. Si elle était si à l’aise pour en parler, j’imaginais que les raisons me seraient également offertes. Dans le cas contraire, je n’aurai qu’à m’excuser et passer mon chemin. Pourtant, mon instinct me disait que c’était bel et bien moi qu’elle était venue voir. « Lux in Tenebris. » me dit-elle en grimaçant. « Je vois que tu es resté mignon tout en étant Sorcier. ». Mignon. Faisais-je si jeune ? Bien sûr, mon physique « mignon » m’avait servi jusqu’ici mais, à présent, j’aspirai clairement à devenir un homme et à ne plus paraître adorable. Pour qui me prenait-elle, son ours en peluche ? Je serrai les dents. Il fallait réellement que je me contrôle. L’environnement m’était hostile. À Basphel, les choses étaient bien plus simples, du fait de la multiplicité des races qui y foulaient le sol. Ici, il me semblait être entouré d’ennemis potentiels. Je me sentais telle la proie, entouré de prédateurs. Au loin, le chasseur attendait simplement que je me retrouve submergé pour tirer la flèche de son arc qui me serait fatale. « Je n’ai jamais réellement pratiqué Lux in Tenebris. » répondis-je. C’était véridique. Le don était réputé pour noircir les traits, rendre la silhouette effrayante et, quelqu’un comme moi, qui se devait de paraître agréable et absolument pas malade, ne pouvait se le permettre. « Tu as bien de la chance. Ils disent que ça pourra sans doute partir avec le temps mais j’ai été prise longtemps dans la fièvre du mal que je pouvais faire en me servant de la magie noire… ». Puisque l’on se tutoyait… « Lux in Tenebris ne pardonne que très rarement… ». « Oui. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai changé de camp. Tu sais c’est… Quand j’ai vu ce que cette magie faisait à mon corps et à mon esprit, teintant le premier de ces marques, rendant le deuxième fou… J’ai compris que ce n’était pas le bon chemin et que ça me détruirait. ». Pathétique. Je hochai tout de même la tête d’un air compatissant. « Et toi ? Qu’est ce qui t’a transformé ? ». Cette conversation m’ennuyait profondément. J’avais hâte que notre tuteur arrive. Il devait nous donner quelques cours spécifiques. Comme nous n’avions, ni l’un ni l’autre, grandi sur les terres magiciennes, il avait été décidé qu’il nous instruirait sur le climat, l’architecture, les us et coutumes et divers autres éléments. Si, de base, je pensais que je serai seul, il me paraissait clair que je devrais, à présent, supporter cette traîtresse. Les Magiciens étaient une chose, les Sorciers repentis une autre. Plus elle parlait, plus j’avais envie de la tuer, doucement, qu’elle comprenne les fondements de ma pensée. « Je suis tombé amoureux de la reine. ». Le ton pince sans rire que j’avais pris eut raison de celle de mon interlocutrice. Surprise, elle prit une expression qui rendait les marques présentes sur ses traits encore plus horribles. « Waa… Pourquoi pas, l’amour change un homme. Et alors ? ». Pitié, que l’on me sorte de cette situation. « Alors elle m’a rejeté. Mais j’ai bon espoir qu’en faisant mes preuves et en la côtoyant, elle change d’avis. ». « Surtout qu’elle est encore célibataire. ». Ce n’était pas si bête finalement comme idée. Si j’arrivais à devenir proche d’elle, à la pousser dans un jeu de séduction, à la convaincre d’un amour réciproque, quitte à le provoquer, je pourrais vite grimper les échelons. De même, un mariage n’était pas si inenvisageable. « Oui. » répondis-je, songeur. Malheureusement, j’étais trop faible pour avoir la main.

« Kaahl Paiberym ? ». L’homme me dévisagea, attendant une réponse. J’émis un sourire affirmatif. Il tourna la tête vers la femme. « Vous allez bien, Ella ? ». Ils se connaissaient déjà, visiblement. Depuis combien de temps était-elle là, à suivre des cours ? Mon impatience germa de nouveau. Je n’avais pas envie de rester étudiant des lunes. « Excusez-moi. » fis-je. « Je comprends l’utilité d’une remise à niveau… Seulement, je sors de Basphel et j’envisage des études un peu plus complexes que simplement parler des us et coutumes. Je pourrai très bien trouver tout ceci dans des livres. ». Le tuteur sourit. Un autre que lui aurait sans aucun doute grincé des dents. Cela aurait d’ailleurs été mon propre cas à sa place. « Je comprends également votre impatience. Nous ne mettons pas en doute vos facultés intellectuelles, loin de là. Seulement, vous avez été Sorcier durant une bonne partie de votre existence et ce temps de latence est surtout fait pour nous assurer de votre volonté d’embrasser le bien. Bien entendu, je vais vous inculquer les traditions, vous parler de notre histoire, mais ce n’est qu’une excuse pour que nous puissions passer du temps ensemble et que je puisse déterminer si vous êtes prêt pour la suite. ». Que répondre à ça ? « J’imagine que je n’ai, de toute façon, pas le choix. J’espère donc que vous saurez rendre la chose intéressante. ». « Je suis assez doué à ce qu’il paraît. » répondit le Magicien, entrant dans ma taquinerie.
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Mon corps heurta le sol violemment. Ella se mit à rire. « Je crois que l’Aelya aura raison de toi, Kaahl ! ». Elle était aussi agile que notre tuteur qui se trouvait un peu plus loin. Il s’avança vers moi et me tendit la main pour m’aider à me relever. Je la pris volontiers. Dire que ce sport était une ignominie relèverait de ma mauvaise foi générale. J’étais simplement mauvais. Les Magiciens autour de nous semblaient tous plutôt à l’aise. Les enfants étaient étonnants, tombant autant qu’ils accomplissaient des prouesses. Était-ce ça l’innocence ? Plus je vivais chez ce peuple, plus j’avais l’impression qu’il ne redoutait pas l’adversité. Leur bonheur se voyait sur leur visage, même si la guerre des Dieux faisait des ravages. J’avais l’impression que le gouvernement essayait de prémunir sa population au maximum, comme s’il souhaitait ériger un cocon autour d’elle. Je doutais que ce soit une bonne chose. « Une fois que vous aurez trouvé l’équilibre, vous verrez que la mécanique vous apparaîtra clairement, un peu comme pour l’Opya. ». Depuis plusieurs jours, il nous amenait un peu partout sur les terres magiciennes. Ce que j’avais envisagé, au début, comme profondément ennuyant, m’imaginant rester assis sur une chaise toute la journée, s’avérait en réalité passionnant. Les différentes activités physiques me conquéraient un peu plus au fur et à mesure du temps et même si j’étais on ne peut plus nul en Aelya, certains sports m’avaient plu. Mon corps n’avait jamais été taillé pour l’exercice mais si je voulais faire en sorte que la reine me trouve séduisant, il fallait que j’y mette du mien. Les intellectuels ont beau essayer de se rassurer avec leurs capacités, il ne faut pas se leurrer : les belles femmes ne tombent jamais dans les bras des hommes fades ou laids, surtout pas lorsqu’elles ont le pouvoir d’avoir absolument tout ce qu’elles désirent. Mon absence de muscles était donc un problème qu’il me faudrait résoudre, vite.
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« La hiérarchie nobiliaire ne doit pas être un problème pour vous puisqu’elle fonctionne en miroir par rapport à celle des Sorciers. ». Le tuteur posa les yeux sur moi. « Avez-vous un titre chez votre peuple d’origine ? ». Ella sembla plutôt fière de déclarer que sa famille possédait un comté. Je restai quant à moi silencieux. « Allez quoi. Ne sois pas dégoûté Kaahl. ». De toute ma vie, je pense sincèrement que je n’avais jamais rencontré une Sorcière aussi peu encline à se conformer aux règles de bien séance. Elle n’était pas forcément vulgaire, simplement trop familière. Elle n’avait aucune manière et m’imposait parfois une proxémie mal venue. Concrètement, elle me faisait un peu penser à l’image que je me faisais d’une Réprouvée. « Vous n’êtes pas obligé d’en parler. » précisa l’homme. « Ça m’est égal. » fis-je, avec le ton de quelqu’un qui ne s’en fichait pas tant que ça. Il faut dire que je n’avais officiellement pas renoncé à mon titre. Je restais le chef de famille et retournais parfois en territoire Sorcier sans m’en cacher. « En fait non. » précisai-je. « C’est l’un des aspects qui me perturbe. Sans doute ne suis-je pas si bon que ça mais… passer de Marquis chez un peuple à rien chez un autre est une situation que je juge plus difficile que la transformation de ma magie et de mon esprit. ». « Pourquoi au juste ? ». « C’est une question d’habitude j’imagine. Depuis ma naissance, je suis traité avec égard. Ici, je ne suis personne. ». « Vous pourriez devenir quelqu’un. ». « Je ne vois pas comment. ». « Les titres ne se transmettent pas que par la naissance. ». Ella ne disait plus rien, comme si elle n’arrivait pas à avaler la nouvelle. Le titre de Marquis impliquait forcément d’être le premier fils d’un Chancelier des Ténèbres, ou le premier fils de son premier fils, ainsi de suite. « Si vous faites de grandes choses, alors vous pourrez acquérir un rang nobiliaire. Et, qui sait ? Peut-être réussirez-vous à vous tenir aux côtés de l’Ultimage en tant que Chancelier d’Albâtre ? ». C’était bien le but. Si je réussissais je deviendrais Duc. Je souris. « J’ai quelques doutes sur mes capacités à aller jusque-là. ». Pas le moins du monde. Du moins, si j’y travaillais assidument.
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« J’espère que le spectacle vous plaira. ». Notre tuteur avait décidé de nous sensibiliser aux différents métiers propres à la race. Les transmutare m’avaient particulièrement intéressé. Ce soir, nous allions découvrir les ignis. La nuit était tombée depuis plusieurs longues minutes et lorsque ces professionnels commencèrent à jouer avec le feu, je ne pus m’empêcher de penser que c’était exactement ce que je faisais. Combien de chances avais-je d’être démasqué ? Une infinité. Le fait de devenir plus puissant ne me rendrait pas la tâche aisée non plus. Lux in Tenebris marquait la peau et l’aura. C’est pour cela que je devais scrupuleusement éviter de l’utiliser. Comme il l’avait dit, le spectacle ne faisait que commencer et je ne souhaitais pas que la pluie vienne prématurément y mettre fin.

1862 mots

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