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 [IX;X] La vie n'est pas un long fleuve tranquille

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Mar 17 Avr 2018, 23:45

[b]Catégorie de quête :IX (Apprentissage) X (Enseignement)
[b]Partenaire(s) : Eden Laswell
[b]Intrigue/Objectif :Pour Mélodie apprendre à se méfier du monde qui l'entoure, perdre un peu de sa naïveté; pour Eden: enseigner la survie à Mélodie.

Mélodie avait déjà volé un long moment. Elle commençait à fatiguer, ses ailes lui étaient douloureuses. Elle avait besoin de se reposer. Elle atterrit au milieu d’une clairière sans réellement savoir où elle était. Si elle l’avait su, elle ne se serait probablement pas arrêtée, elle se serait fait mal aux elles, mais elle n’aurait pas pris le risque de ce poser au milieu des terres blanches. Elle ne remarqua pas tout de suite qu’elle était surveillée. Elle posa son petit chat par terre et lui donna de quoi se nourrir. Puis elle sortit un petit bout de ficelle et commença à jouer avec son fidèle compagnon. Elle ne remarqua pas que, derrière elle, un démon s’approchait. Même une fois que ce dernier lui eût enfermé la tête dans un sac en toile de jute, elle ne comprit pas ce qui lui arrivait. Un Ange qui aurait vécu autrement, qui aurait été mis en garde contre les démons, aurait sans aucun doute été plus prudent qu’elle, mais pas Mélodie. Elle n’avait jamais rencontré d’autres personnes que ses parents et n’avait même jamais ouït parler des démons. Elle n’avait jamais imaginé que, en dehors du petit monde que ses parents avaient créé pour elle, des personnes auraient pu lui vouloir du mal. Alors qu'on la traînait, elle entendait des rires qui semblaient mauvais. Elle n'avait jamais entendu ricanement pareil. C'est à ce moment qu'elle prit peur. Elle commença à se débattre, à tenter de s'envoler. Elle crut d'abord pouvoir y arriver, Elle commença à se détacher du corps de son agresseur, mais une main la rattrapa aussitôt et la cloua au sol. Elle ressentit une forte douleur qui lui traversa les ailes. Qu'avait-on pu lui faire pour lui faire si mal? Elle ne le savait pas. Mais la douleur fut si intense que la tête commença à lui tourner et qu'elle finit par perdre connaissance.

Lorsqu'elle se réveilla, elle avait toujours le sac sur sa tête, mais on ne la tirait plus. Elle tenta de bouger, mais la totalité de ses membres la faisait souffrir. Elle entendit des voix, mais il n'y avait aucun visage auxquels elle pouvait prêter ces paroles.
-[....] besoin de lui arracher les ailes maintenant, je les lui ai déboîtées, elle pourra rien faire de toute façon. On a un combat qui va bientôt commencer, pas que ça à faire hein....
-Bien bien, comme tu veux, c'est ton esclave après tout, c'est toi qui gère.
Mélodie n'en croyait pas ses oreilles. Elle était devenue une esclave? Pourquoi asservir les gens de cette façon? Pourquoi vouloir lui arracher les ailes? Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Des bruits de pas vinrent vers elle. Elle ne bougea pas, tant pour éviter de souffrir dans ses mouvements que de crainte que son agresseur ne veuille la blesser encore. On la traîna encore sur quelques mètres et elle entendit un son métallique: une porte en métal qui, selon son bruit sourd, devait être bien lourde. On lui ôta le sac de sur la tête. Elle ferma les yeux pour laisser croire qu'elle était toujours inconsciente, bien que, si le démon avait été attentif, il aurait pu noter son battement de cœur excessivement fort qui la trahissait. "Et voilà ta sale bestiole". Avant de partir, pour la forme comme on pourrait le dire, le démon donna un dernier coup de pied dans les côtes de la jeune Ange. Elle ne sut où elle trouva la force de ne pas hurler sa douleur, peut-être était-ce la peur qui inhibait le son de sa voix. La porte métallique se referma et pas s'éloignèrent du corps frêle qui jonchait sur le sol.
Lorsque les pas furent suffisamment lointain, l'Aile blanche se risqua à ouvrir un oeil. Elle était enfermée dans une petite cellule dénué de tout mobilier. Les murs étaient nus et laissaient voir la pierre avec laquelle ils avaient été construits. Le sol n'était autre que de la terre battue et la cellule était fermé, comme elle l'avait supposé, d'une barrière métallique rouillée. Seul petit espoir dans cette pièce triste et froide, une petite lucarne, grosse comme une main, qui laissait un rayon de la lumière du jour entrer. Mélodie alla à cette lucarne pour jauger le lieu où elle se trouvait. Ce qu'elle vit la désola. Ces terres semblaient être mortes depuis longtemps. Il n'y avait plus plante qui vive en ce lieu. Tout n'était que terre, poussière et désolation.
La jeune Ange se recroquevilla dans un coin. Elle était décidément bien loin de sa petite prairie si paisible. Elle commençait à regretter d'être partie de la sorte. Elle n'avait même pas songé à prendre de quoi se défendre. Son coeur était lourd. Elle fondit en sanglots. Elle se sentait complètement désemparée. Ce n'était pas ça la vision qu'elle se faisait du monde. Crème vint se frotter contre ses genoux, mais elle ne parvint pas à retenir ses larmes. Qu'allait-il advenir d'elle maintenant? Comment pourrait-elle se tirer de ce mauvais pas? Qui pourrait lui venir en aide? Elle n'était capable de répondre à aucune de ces questions.

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Mer 18 Avr 2018, 23:55

Formulaire de quête:

Que le temps pouvait sembler long entouré par ses quatre murs en briques avec comme seul voisin les cris stridents d’Anges martyrisés et les rires incessants de leurs bourreaux. Que les journées sont longues sous la chaleur étouffante des Terres Arides lorsque l’on n’y est pas habitué. Cela faisait quelques mois qu’il pourrissait dans ces lieux, mais ce climat ne lui revenait pas. En ce moment, il aurait volontiers troqué ce qu’il lui restait contre de l’eau, ne serait-ce qu’un gobelet ou deux. Mais ses tortionnaires, bien sûr, n’en avaient cure, ils étaient bien trop content de voir une aile blanche dans un état aussi piteux. Adossé contre un mur, le jeune garçon n’avait en effet plus réellement une aura angélique. Sale, poussiéreux, épuisé, il ressemblait un peu à cette vieille toge beige qu’il portait. Mais aussi pitoyable qu’il paressait, aussi faible que sa condition et sa jeunesse pouvait sembler, il n’avait pas abandonné. Abandonner l’envie de vivre, de quitter cet endroit, de s’en aller et de ne jamais revenir. Mais pour cela, il fallait attendre, encaisser les coups et espérer. « Comment t’as fait pour perdre contre cet empaffé ?! Bordel, il n’arrivait même pas à tenir son arme tellement il tremblait ! » Des bruits de pas dans le couloir de la prison accompagnaient les paroles du Démon. A ses côtés, tenus en laisse, se tenait un jeune Ange. Treize, quatorze ans, pas plus, il n’était pas beaucoup plus vieux qu’Eden. A entendre les injures balancées par le Démon, son petit Ange avait perdu son combat dans l’arène et de ce fait, il avait perdu un paquet d’argent. Cette nouvelle aurait pu amuser Eden – tout Démon contrarié lui procurait une intense source de bonheur – mais le sort de son congénère l’inquiétait davantage. Il s’avança autant que possible vers la porte métallique d’où se dressait une légère grille permettant d’entrevoir le couloir. « Pas étonnant que votre espèce se fasse massacrer, vous ne valez rien, ne servez à rien. » Tout en parlant, il tirait sur la laisse pour forcer l’Ange à avancer. Ce dernier était dans un état misérable, blessé par son combat. Il n’avait ni la force, ni la possibilité de se défendre mais le Démon ne montra aucune sorte de pitié ou de compassion et commença à le tabasser quand il trouva que son esclave ne faisait aucun efforts. Eden ferma lentement les yeux, ce n’était pas la première fois qu’un Ange souffrait ici et ce ne serait pas la dernière. Mais à chaque fois, il ne pouvait s’empêcher de s’en vouloir. Il voulait faire quelque chose mais il n’y avait rien qu’il puisse faire. Une nouvelle fois, il était impuissant. Il serra le poing, il le serra si fort que ses ongles commencèrent à s’enfoncer dans la paume sa main. Lorsqu’il rouvrit les yeux, le corps de l’Ange était inerte sur le sol. Il n’était pas mort, même si ce n’était peut-être pas une si bonne nouvelle pour lui vu l’état dans lequel il se trouvait. Son bourreau se tourna vers Eden et voyant son regard noir lui adressa un large sourire narquois avant de partir, comme si de rien n’était. Sans un regard vers son esclave, sans arrières pensées ni remords. Eden relâcha son poing et regarda sa main. Un léger filet de sang dégoulinait de sa main. Il tremblait, et ce n’était certainement pas de froid. Il avait beau avoir vu beaucoup de choses horribles, il restait un gamin. Il se recroquevilla dans un coin se prenant la tête dans les bras.

Quelques temps plus tard, d’autres bruits de pas se firent entendre. Ils s’arrêtèrent devant sa cellule. « Toi, Blondinet, t’es de corvée de vaisselle » L’homme ouvrit la porte métallique avant d’houspiller l’un des siens. « Va chercher la nouvelle, on va lui donner une vague d’idée de ce qui l’attend ici. »  Il poussa Eden à sortir avant de le commander d’avancer vers l’arène pendant qu’il allait chercher l’autre esclave. Arrivé devant le lieu des combats, le Démon lui balança un ballet. « Démerdez-vous, mais faîtes ça vite. » La vaisselle… C’était le nom qu’ils s’amusaient à donner pour nettoyer l’arène le sang des combattants forcés à se battre ici-bas ainsi que tous les déchets laissés dans les tribunes par les Démons avides de combats et de boisson visiblement. Le Démon les laissa seuls dans la pièce en ricanant avant de maugréer quelques ordres à d’autres de ses hommes. Eden abandonna de vue l’horreur de l’arène pendant un instant afin de se tourner sa congénère. « Tu es nouvelle ici ? » La question était parfaitement rhétorique, il connaissait la réponse. Malgré son regard vide d’incompréhension, elle respirait la pureté, l’innocence. Elle ne vivrait pas longtemps seule, ils se feraient une joie de la détruire lentement, douloureusement, comme ils le faisaient avec tout le monde. Sauf que… Elle n’avait pas besoin d’être seule pour avoir à supporter ça. « Je m’appelle Eden. Et toi ? » Il essaya de lui sourire, un sourire plein de compassion, de gentillesse. « Je sais que c’est dur, on est tous passer par là. Mais pour le moment, vaut mieux obéir, sinon, crois, ça va être pire… »
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Ven 20 Avr 2018, 21:27

On était venu chercher Mélodie peu de temps après son arrivée. Elle avait mal. Elle ressentait à la fois sa propre douleur face à son corps endolori, mais elle ressentait également la souffrance de tous les Anges prisonniers des démons. Elle le savait, elle ne maîtrisait pas encore ses pouvoirs. Le pouvoir d'empathie ne lui avait encore jamais posé de problèmes, puisqu'elle n'avait alors été entourée que d'amour. En ce jour, elle la souffrance des prisonniers lui laissait à peine la force de tenir debout. Elle avait été poussée et bousculée jusqu'à arriver devant une arène, alors qu'elle avait les yeux encore rougis. Un jeune garçon vint et se présenta à elle. D'une voix chevrotante, elle se présenta à son tour.
-Mélodie....
Le garçonnet semblait avoir une douzaine d'années, et pourtant, l'expression grave de visage lui en donnait une cinquantaine. Ce qu'il avait vécu devait être particulièrement difficile pour donner tant de maturité à un visage si jeune. Il fut immédiatement sympathique à Mélodie. En fait, son sourire chaleureux la rassurait. Elle était persuadée qu'Eden avait raison. Elle devait mettre ses sentiments de côté et obéir aveuglément aux démons. De façon à sauvegarder sa propre vie. Elle suivit son compagnon dans l'arène.
Elle eut un haut le cœur. Partout dans l'arène, des flaques rouges coloraient le sol, et ce malgré le sable installé pour absorber le liquide vital. Sur les parois, juste en dessous des sièges des spectateurs, des marques sanguinolentes suintaient encore. L'Aile Blanche innocente n'avait jamais vu tant de sang de toute sa vie. A vrai dire, elle n'avait jamais vu beaucoup de sang, uniquement les fois où elle s'était écorché les genoux en tombant ou une légère coupure que sa mère se faisait au doigt en cuisinant. Autrement dit, son expérience n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait sous les yeux.
-Qu'est ce qu'il s'est passé ici? murmura t-elle.
Elle regretta presque aussitôt d'avoir posé la question. Elle redoutait la réponse. Elle commença à nettoyer l'arène en silence. Non qu'elle ne voulait pas parler avec Eden, mais aucun son ne sortait plus de sa bouche. Sa gorge était beaucoup trop serrée. Elle passait le balais pour enlever le sable imbibé de sang. Au bout d'un moment, une boule se dessina sous son balais. Mélodie crut d'abord qu'il s'agissait d'un caillot formé du mélange de fluide corporel et de poussière. Elle tapa dessus pour casser ce petit amoncellement, sans grand succès. Alors, l'Ange se pencha un peu plus pour examiner ce petit tas. Elle le saisi entre ses doigts et commença à épousseter le sable. Elle lâcha l'objet avec frayeur: il s'agissait d'un morceau de doigt qu'un Ange avait perdu lors d'un combat. Si elle avait mangé ce jour là, elle aurait très probablement régurgité tout ce qu'elle avait dans l'estomac, mais comme ce n'était pas le cas, seulement de la bile franchit le seuil de ses lèvres.
Mélodie s'effondra sur le sol. Des larmes silencieuses coulaient le long de ses joues. Et si on l'envoyait se battre dans l'arène? Quelle vie serait alors épargnée? La sienne ou celle de son adversaire? Il n'y avait pas de mystère là-dessus. Elle ne savait pas se battre et elle ne pouvait, de toute manière, consentir à ôter la vie à un autre être vivant. Pourtant elle aimait la vie. Elle l'aimait plus que tout et était chaque jour émerveillée de voir qu'elle respirait.
Malgré tout, elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps dans cet endroit. Elle se sentait comme un poète qu'on aurait envoyé à la guerre. Elle n'était pas à sa place en cet endroit morbide.
-Je veux partir d'ici....
La petite Ange jeta un coup d’œil du côté de son compagnon. Il semblait si fort. Mélodie était admirative, ou plutôt elle avait un peu honte de pleurer ainsi devant lui.
Un démon entra dans l'arène.
-C'est pas encore fini bande de mollassons?!
Il sortit un fouet et fouetta la jeune femme qui n'était pas assez active à son goût, jusqu'à ce que son dos commence à déverser un liquide rouge.
-Voilà encore une tâche à nettoyer! ricana t-il l'air mauvais.
Mélodie ne ressentait même plus la douleur tant son dos était endolori. Un sentiment nouveau monta en elle. Elle mit un moment avant de comprendre ce qu'elle ressentait. Puis elle compris. Elle avait la rage. Non pas une rage dirigée envers les démons, mais la rage de vivre. Ou plutôt, la rage de survivre. Elle ne s'était jamais sentie autant accrochée à la vie.

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Sam 21 Avr 2018, 14:48

« C’est un joli nom » Il se voulait le plus chaleureux possible. Il n’avait pas besoin d’imaginer ce qu’elle ressentait en cet instant pendant qu’elle regardait les parois ensanglantées de l’arène, lui-même l’avait senti cette sensation la première fois. Même maintenant, il ne restait pas indifférent face à cette scène. Loin là. Il avait peur, peur d’être le prochain à se faire ruées de coups, piétiner sous les applaudissements et cris de ces monstres. Peur de devoir se battre à mort contre ses congénères qui ne veulent pas plus de ces combats que lui. Peur de devoir finir sa vie ici, dans son trou perdu à attendre que quelque chose arrive pour le sauver, lui et les siens. Cela faisait quelques temps qu’il était enfermé et avait déjà du participer à quelques combats mais jamais il n’avait été forcé d’aller jusqu’à tuer son opposant. Voyant le résultat des dernières joutes, certains n’avaient pas eu cette chance. Il jeta un coup d’œil furtif derrière lui vers la nouvelle. Il aurait voulu courir, lui sauter dans les bras lui criant que ce n’était d’un rêve, n mauvais cauchemar, que rien de tout cela n’était réel. Qu’il s’agissait, au pire, d’une mauvaise blague et que, dans quelques secondes, quelqu’un sortirait de derrière un mur en riant à s’en décrocher la mâchoire devant sa tête déconfite. Il aurait aimé tout cela, mais ce n’était pas possible. Il se retrouvait donc à tenter de dissimuler, au mieux, ses tremblements, ses craintes et sa terreur. Il avait toujours été bon pour cacher ses émotions, du moins pour les êtres les moins averti. Il aimait montrer – tout du moins faire croire – aux Démons qu’il n’avait pas peur d’eux, il aimait leur tenir tête. Bien que celui lui valut un bon nombre d’heures de cachot ou d’heures de jeûnes. La docilité, ce n’était pas son truc même s’il fallait avouer, que généralement, cela évitait les punitions. C’était le premier jour de Mélodie, il préférait éviter de lui apporter davantage d’ennuis. Si elle pouvait finir la journée sans douleurs, ce serait pas mal.

Au moment où sa nouvelle consœur posa la fameuse question des activités se passant ici, il ne put s’empêcher de détourner son regard afin de regarder dans le vide. « On nous force à nous entretuer » Il ne parlait pas très fort, comme s’il avait peur qu’on l’entende, comme s’il avait honte de ce qu’il racontait ou qu’il révélait un secret interdit. « Chaque jour, différents Anges se battent. Parfois entre eux, parfois contre des bêtes sauvages. » Inconsciemment, il évitait aussi de soutenir le regard de Mélodie. « Ils nous regardent d’en haut, parient sur nos vies et sur les gagnants. » Tout en parlant, il s’était avancé vers le centre de l’arène et s’était tourné de manière à ce qu’elle ne voie pas son visage. Quelques larmes coulèrent alors. Il les essuya d’un mouvement furtif avant de commencer le ménage de son côté. Il ne voulait pas qu’elle voie sa faiblesse, il préférait qu’elle ait quelqu’un en qui croire dans cet instant difficile. D’autres personnes l’avaient aidé quand il était arrivé, ces personnes n’étaient plus là aujourd’hui. C’était à lui de prendre la relève et même s’il n’était qu’un gamin, un mioche aux yeux de ses bourreaux, ce n’était qu’une façade qu’ils avaient eux même aidé à créer. Il ferait ce qu’il pourrait pour la protéger, et pour cela, elle devait temporairement oublier l’idée de vivre et apprendre à survivre. Perdu dans ses pensées, il ne vit pas le Démon arriver. Pourtant une créature comme celle-là, on devrait pouvoir les sentir à quelques kilomètres à la ronde rien qu’en suivant leurs mauvaises haleine et l’odeur du sang traînant sur leurs peaux. Il fallait croire que la tâche qu’il s’était auto-attribué lui faisait perdre le sens des priorités. Il n’était pas arrivé à leur portée lorsqu’il la vit se prendre de multiples coups de fouet dans le dos. Autant pour cette espérance de journée sans douleurs… Il s’avança lentement vers Mélodie pour voir comment elle se sentait. Vous connaissez l'adage "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" ? Eden en est un parfait exemple. En passant devant le Démon qui faisait demi-tour en riant aux éclats, il ne put s’empêcher de discrètement faire glisser son balai entre les jambes du tortionnaire. Ce dernier ne remarquant pas le geste ne s’en inquiéta pas. Il s’étala sur le sol se prenant les pieds contre le bout de bois. « Oups. Mes excuses, mon seigneur. » Il s’inclina faussement avant de se diriger vers l’ange blessée. « Comment vas-t..» Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, un coup de fouet frappa les doigts de sa main qu’il portait sur l’épaule de Mélodie. Il claqua si fort qu’Eden ne pût s’empêcher d’émettre un hurlement strident. « Espèce d’abruti, tu pensais pouvoir t’en tirer comme ça ? » Il redonna un coup, cette fois visant les jambes du gamin. « Petit insolent, toi et les tiens, vous n’apprendrez donc jamais ? Vous ne pouvez rien, vous n’êtes bon qu’à ramper devant nous. A ramper dans boue, la poussière et le sang. Voilà où se trouve votre place. » « Qu’est ce qui se passe ici ? » Un autre garde fit son apparition à l’entrée de l’arène. Le premier s’arrêta de fouetter avant de se retourner, surprit. « Je…Ce gamin m’a… » Il pointait Eden du doigt, sa colère était perceptible. « Je m’en fous, ramène un peu tes miches par ici, on a besoin de toi pour les préparatifs. » Voyant qu’il ne bougeait pas d’un pouce, il ricana d’un air mauvais. « A moins que tu préfères que je lui dise que tu t’es fait ridiculiser par un nabot d’une race inférieure ? » « Je ne me suis pas… » Il abandonna sa phrase en grognant et reparti en jetant un dernier regard mauvais vers les deux blessés. « Vous deux, c’est votre jour de chance, grouillez-vous de rentrer dans un cachot. Si vous n’y êtes pas dans les cinq minutes à venir, on se fera un malin plaisir de vous y mettre à grand coups de pied dans le derrière. »
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Dim 22 Avr 2018, 13:30

Mélodie était à terre, les bras tendus pour tenter de se relever. Le buste haut, elle avait assisté à ce qu'avait fait Eden et se douta bien qu'il ne s'agissait pas d'un accident. Elle n’avait pu s’empêcher d’esquisser un petit sourire en voyant le colosse se répandre sur le sol. Finalement, c’était Eden qui surplombait la scène. Cet enfant-adulte, était le seul à se trouver encore debout. Cette image était forte de sens aux yeux de l’Ange : un espoir de salut était incarné par la présence d’Eden. D’un air rassurant, il tendit la main vers elle et la posa sur son épaule pour voir comment elle allait. Le contact chaud de sa main était rassurante. Mélodie savait que le jeune Ange n’était pas si courageux qu’il voulait le laisser paraître. Son don d’empathie lui permettait de le savoir. Mais le jeune garçon se se maîtrisait. Il prenait le dessus sur sa peur et cela suffisait à Mélodie pour ne plus se sentir en danger. Après tout, s’il n’avait pas eu peur, elle l’aurait probablement pris pour un fou, d'autant plus après avoir joué un tour pareil au Démon. Surmonter sa peur, voilà quelle était la vraie preuve du courage, celle qu’avaient tous les héros. Car à partir de l’instant où il avait pris sa défense aux dépends de sa propre intégrité physique, elle considérait Eden comme un héros, tels ceux des romans d’aventure qu’elle lisait autrefois, dans le confort de sa prairie.
Elle fut vite rattachée à la réalité en voyant le Démon se relever. La colère le rendait encore plus imposant face aux petits corps des deux Anges. Ses narines frémissaient et ses prunelles étaient rouges comme le feu. Le monstre banda tous les muscles de ses bras. Mélodie aurait voulut prévenir Eden, mais elle eut à peine le temps d’ouvrir la bouche que le fouet claquait contre la peau de son compagnon. Elle serra les dents. Peu lui importait ce qu’on pouvait lui faire vivre. Elle s’en remettrait. Mais s’il y avait une chose qu’elle ne supportait pas, c’est que l’on puisse faire du mal à un enfant. D’autant moins en s’en prenant à lui aussi lâchement, par derrière. Mélodie n’avait pas vu beaucoup de démons, elle ne pouvait pas en faire une généralité, mais celui-ci devait être bien faible pour ne pas oser attaquer un enfant et une femme en face. Pour la première fois de sa vie, Mélodie ressentit de la haine. Puis elle culpabilisa de ressentir un sentiment si négatif, mais elle ne pouvait s’en empêcher.
Le démon quitta l’arène, la queue entre les jambes, après avoir reçu l’ordre de laisser les deux Ailes Blanches tranquilles. Les Anges avaient cinq minutes pour rejoindre leurs cellules. Peu importait. Mélodie se dirigea vers Eden, et pris sa main blessée dans la sienne. Elle sortit de sa poche un petit mouchoir blanc et l’apposa sur les doigts cisaillés par le fouet avec toute la douceur qu’elle enfermait dans son cœur.
-ça va aller ? demanda t-elle avec une réelle inquiétude dans la voix.
Si elle avait su maîtriser ses pouvoirs, elle aurait pu guérir ses blessures en un rien de temps, comme le faisait sa mère avec elle lorsqu’elle était petite, mais en l’état actuel des choses, elle aurait pu le blesser encore plus. Elle se contenta donc de tamponner doucement les doigts endoloris pour soulager la douleur de son nouvel ami.
- C’était vraiment très gentil de ta part de vouloir me protéger. Par contre je suis vraiment désolée que cette brute t’ait fait du mal…
En un sens, elle était responsable de la douleur du jeune garçon. Cette idée la désespérait car elle s’était immédiatement prise d’affection pour l’adolescent. A ce moment, elle voulut avoir un mot rassurant pour son compagnon et elle lui murmura à l'oreille :
-On sortira d’ici, ne t’en fais pas.
Elle était consciente que ses mots semblaient probablement dérisoires face à un garçon si réaliste et résigné. Pourtant, elle ne pouvait s’en empêcher. Tant lui que elle, ils avaient besoin d’y croire encore. Si on leur ôtait l’espoir, il ne leur restait qu’à attendre une mort plus ou moins douloureuse.
Elle serra doucement la main d'Eden dans la sienne. C'était sa façon d'exprimer, sans dire un mot, qu'il pourrait toujours compter sur elle. Elle lui faisait confiance. Elle lisait dans les yeux couleur de l'océan de son interlocuteur qu'il était sincère et que son cœur, bien qu'endurcit, était bon.
Une voix retentit "EH! vous deux! Il vous reste deux minute pour être dans votre cachot! Je m'obligez pas à vous botter le derrière! Ne me cherchez pas trop, ce n'est pas le jour!"
Mélodie sourit doucement à Eden, un sourire qui se voulait plein d'assurance et rassurant.
-On devrait peut-être y aller non? Je crois qu'on a eu suffisamment de coup de fouet pour aujourd'hui.
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Lun 23 Avr 2018, 20:23

Il est bien connu qu’il n’y a qu’un pas qui sépare le courage de la folie. Qu’un pas entre un geste héroïque et un geste suicidaire. Sans s’en rendre compte, Eden avait souvent joué sur cette limite tendancieuse entre les deux. Beaucoup aurait pu le considérer comme un héros au vu de sa façon d’intervenir, d’aider une nouvelle arrivée en la défendant de ses méchants agresseurs. Beaucoup d’autres l’auraient considéré comme fou, idiot de s’opposer ainsi à un être qui pouvait d’un claquement de doigt, réduire sa vie en miettes ou pourrir son existence jusqu’à la fin de ses jours. Mais Eden n’avait cure de la façon dont les gens le voyaient. Lui, il voulait juste qu’on lui foute la paix et qu’on le laisse vivre en paix. Il en avait marre que d’autres personnes, aussi fortes ou influentes soient-elles, puissent infliger de telles douleurs, de tels malheurs à autrui sans avoir à rendre de compte à qui que ce soit. Il savait quelles conséquences pouvaient avoir ses actes, mais de temps en temps, lorsqu’il voit une injustice de plus, il ne pouvait se contraindre à réfléchir et à débattre sur ce genre de fioritures. Malgré tout, lorsque ces conséquences prirent la forme de plaques rouges extrêmement douloureuses sur sa main et sa jambe, il commença à douter du bienfondé de son action. Il tenta de bouger lentement sa jambe gauche, celle touchée par le fouet, lorsque les deux Démons parlaient mais un simple mouvement le faisait terriblement souffrir. Il était venu pour aider Mélodie à se relever après s’être renseigné sur ses blessures, et c’est finalement le contraire qui se produisit lorsque cette dernière prit sa main dans la sienne. Quelle ironie !

Sa main était douce et lui rappela un peu celle de sa mère. Il faut dire que depuis quelques temps, les seuls contacts physiques qu’il avait étaient des coups qu’il recevait ou qu’il mettait pour se défendre dans l’arène. Les mots doux, rassurants et chaleureux qu’elle exprimait lui fournissaient un étonnant réconfort. Il était habitué à l’entraide, il fallait au moins cela pour survivre dans cet enfer, mais la dureté de la vie avait entamé la bonté, la gentillesse des esclaves d’ici. « Ca peut aller » lâcha-t-il dans un murmure. Bien sûr que ça n’allait pas, même si les coups de fouet n’avaient pas grand rapport avec ce constat. Il voulait juste partir, courir loin de cet endroit sans jamais se retourner. Il ne voulait plus jamais revoir les deux ordures qui étaient parti en leur beuglant d’autres ordres, à part si c’était pour les voir au bout d’une corde. Ça, il aurait accepté. Il remercia Mélodie de ses premiers secours d’un nouveau sourire avant de hausser les épaules tant bien que mal. « Ne t’en fais pas, rien que voir la tête de ce guignol en tombant, ça en valait la peine. » Il tenta de se gratter la tête en pouffant de rire avant d’être rappelé par sa douleur à la main. Il grimaça de plus belle en la remettant au sol. Il n’était pas très doué pour les magies curatives, même si, ici, il aurait eu tout le temps de s’exercer. Il regretta de n’avoir rien demandé aux anciens tant qu’ils étaient encore là, beaucoup auraient sans doute aimés lui apprendre. Lorsqu’elle serra sa main, il le lui rendit en la serrant aussi fort qu’il pouvait quitte à ce que sa plaie lui fasse souffrir à nouveau. Il savait qu’il pouvait lui faire confiance, après tout, elle était une Ange. Comment une Ange pourrait agir méchamment, comment pourrait-elle trahir sa confiance ? Pour lui, cela était impossible, il avait un raisonnement assez binaire consistant à dire que les Démons sont des méchants, les Anges des gentils. Aucunes notions de gris entre le blanc et le noir, aucuns problèmes à avoir. « Et lorsqu’on le fera, on le fera ensemble. Ça, c’est moi qui te le promets ! »

Il s’appuya sur la main de Mélodie pour se relever en tentant de mettre plus de poids du côté de sa jambe valide. En boitant, il parvint tant bien que mal à arriver aux cachots. Arrivé en face d’une cellule libre prévue pour deux, il fît un signe à Mélodie pour qu’elle rentre avec lui. Il s’assit sur le sol contre un mur perpendiculaire à la porte. Il y avait ni lit, ni mobilier. Rien que la poussière du sol et les murs en pierre. « Alors cette première journée, tu en as pensé quoi ? » Au moins, si elle avait des doutes quant au type d’endroit dans lequel elle venait de débarquer, ils avaient vite étés balayés. « Je me demandais, avant d’être ici, tu vivais où ? » Il aimait bien savoir des choses sur la vie extérieure. Cela lui permettait de s’imaginer ailleurs, de rêver et d’espérer à de meilleurs horizons. Et puis, cela permettait aussi de mieux connaître son interlocutrice.
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Sam 28 Avr 2018, 22:32

Le souvenir du bonheur que Mélodie avait passé avec sa famille lui serrait le cœur. Néanmoins, elle n’hésita pas à raconter tout ce qui lui passait par la tête concernant ce temps délicieux où elle ignorait encore tout du monde. Elle n’omit aucun détail. Elle lui parla de la prairie dans laquelle elle avait grandit coupé du monde, sa famille, comment elle avait adopté sa petite minette, comment elle avait découvert qu’elle avait été adoptée, les milliers de questions qui lui étaient passées par la tête et qui l’avait poussée à fuir ceux qu’elle aimait et qui l’avaient aimée dès sa naissance.
-Je ne renie pas mes parents adoptifs. Ils seront toujours mes parents. Je n’ai pas grandi dans le ventre de ma mère, mais dans le cœur de mes parents, mais j’ai besoin de savoir qui je suis et d’où je viens.
Elle essuya une petite larme qui commençait à se former au coin de son œil. Elle afficha un petit sourire forcé sur son visage et demanda elle aussi à connaître l’histoire d’Eden. Tous deux discutèrent jusque tard dans la nuit et finirent par s’endormir l’un contre l’autre pour se tenir chaud durant la nuit. Crème, s’était roulée en boule sur les genoux de sa maîtresse et ronronnait même de cet instant de répit.
Au petit matin, Mélodie aurait presque oublié l’endroit où elle se trouvait. Elle ne voulait pas ouvrir les yeux pour pouvoir se permettre de croire que tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Pourtant un coup de fouet claquant et des cris stridents l’empêchèrent de rêver encore un peu et la tirèrent vers l’affreuse réalité. Le seul réconfort que trouva Mélodie en ouvrant les yeux, ce fut de voir Eden, encore endormi sur le sol poussiéreux de la cellule. Mélodie fut surprise de remarquer combien l’Ange, qui lui semblait si déterminé et résigné la veille, lui semblait désormais si innocent, si vulnérable, une fois endormi. Mélodie avait résolument envie de lui offrir une vie un peu meilleure, où il pourrait retrouver l’insouciance que devraient avoir tous les enfants de son âge.
Ce jour là, deux Anges devaient se battre à nouveau dans l’arène. A voir la détermination des deux « propriétaires » des Ailes Blanches, le combat seraient bien plus houleux que celui de la veille. Parmi ces deux créatures si pures, l’une d’elle perdrait la vie, l’autre perdrait son âme. Le combat à venir ne laissait personne indifférent. Mélodie ressentait l’euphorie grandir chez les Démons qui préparaient les festivités. Les paris étaient ouverts et une joie sournoise naissait dans les cœurs et sur les visages. A l’inverse, une tension était palpable au fond des cachots. Les Anges attendaient et appréhendaient le moment un l’un de ces monstres (car pour Mélodie, nul autre mot ne convenait à ces créatures) viendrait annoncer qui seraient les deux pauvres bougres qui seraient contraints de se battre et de faire couler le sang. Au fond chacun priait pour ne pas se trouver dans l’arène. Les heures semblaient s’éterniser.
Enfin, le moment tant redouté arriva. Un démon entra dans les cachots. Il se promena dans le couloir central et observa les petits êtres qui étaient enfermés derrière des grilles. Il observait les Ailes Blanches comme il aurait regardé les différents morceaux de viande qui lui étaient proposés en entrant dans une boucherie. Au bout de seulement quelques cellules, il choisit un Ange arrivé il y avait quelques semaines à peine. L’Ange en question était un homme bien bâtit et en pleine force de l’âge, encore plein de vigueur. Peu d’Anges étaient de taille à l’affronter. Les petits corps se recroquevillèrent encore plus sur elles-même. Le démon passa devant la cellule de Mélodie et D’Eden. La jeune femme sentit son cœur bondir dans sa poitrine en reconnaissant le Démon que son compagnon avait volontairement fait tomber la veille. Malheureusement le démon les reconnut aussi. Un sourire mauvais se dessina sur son visage. Mélodie crut même voir des flammes scintiller dans ses yeux, mais peut-être n’était-ce qu’une illusion ? Le Démon leva lentement sa main et pointa son doigt vers Eden.
-Toi, dit-il calmement.
Mélodie, qui se tenait à la grille pour voir se qui se passait, réagit immédiatement.
-NON !
Le Démon fut quelque peu surprit de l’audace de la jeune fille. Après quelques instant, il décida d’en rire. Il attrapa le menton de Mélodie et pointa son doigt vers elle.
-Tu crois vraiment que tu as ton mot à dire joli minois ? Ici c’est moi qui fait la loi. Toi tu seras tout juste bonne à envelopper le cadavre de ton pote dans un draps miteux.
Mélodie n’appréciait guère que l’on s’en prenne à son compagnon. Elle n’avait pas réfléchit avant de s’emporter contre le Démon, elle ne réfléchit pas plus lorsqu’elle mordit le doigt qui la pointait. Elle serra la mâchoire de toute ses forces jusqu’à ce qu’elle sentit un goût de sang dans sa bouche. La brute hurla. Des chuchotements se firent entendre. Qui était donc cette petite inconsciente qui se permettait de s’en prendre à celui qui tenait sa vie entre ses mains ? Elle était donc complètement folle ?
Malgré les hurlements de son bourreau, Mélodie ne lâchait pas prise. Au contraire, plus elle entendait crier, plus elle avait envie de serrer. Enfin, ses dents commencèrent à lui faire mal et elle desserra l’étau du doigt de son ennemis. Celui-ci recula de plusieurs pas. Dans une colère noire, il rétorqua :
-Bien ! Tu l’auras voulu ! C’est toi qui iras dans l’arène ! Contente ? Ton compagnon restera envie quelques jours de plus, dommage tu ne seras plus là pour le voir. Le combat aura lieu dans trois heures. Profites-en bien !
Sur ces mots, le Démon fit demi-tour et sortit des cachots en serrant son doigt blessé pour empêcher le sang de couler. Enfin, le calme était revenu dans les cachots. Un calme funeste.

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Sam 05 Mai 2018, 22:42

S’il devait citer les choses qui lui avaient permis de survivre dans cet enfer, la première serait la solidarité qui régnait entre les esclaves de l’enclos. La seconde… La seconde était chère à son cœur. Il s’agit sans le moindre doute des souvenirs, plus ou moins clairs, qu’il avait de sa tendre enfance. Les Terres Blanches lui manquaient, mais leur simple souvenir lui suffisait pour ranimer l’espoir quand sa flamme faiblissait. Il était heureux d’entendre l’histoire de Mélodie, c’était l’un des rares moments d’évasion qu’ils pouvaient se permettre. Chacun avait son histoire, chacun avait son passé, tous étaient différent mais pourtant, ici, aujourd’hui, ils se battaient ou périssaient pour la même cause : la liberté. Et puis, on ne va pas se mentir, les vies passées étaient souvent plus agréables que leur vie présente et y repenser, ne serait-ce qu’un instant, en le partageant, était souvent revivifiant. « N’oublie pas tout cela, garde le profondément en toi. Ceux sont ces souvenirs qui te donneront la force de continuer lorsque tout espoir semblera perdu. » Et ses moments arrivent souvent plus vite que l’on ne le souhaite, il pouvait en témoigner. « Cet endroit et ses maîtres tâcheront de te faire oublier tout ce qui a de bon en toi. Tout ce qui t’es cher, ils le voudront, ils le prendront. » Il avait vu des Anges forcés d’abattre leurs amis à mains nus, des gamines amenées à balayer les restes de leurs animaux favoris et tant d’autres choses encore. « Tu dois les garder là, encrés en toi » Il plaça sa main sur son cœur, tapotant légèrement la peau de sa main gauche. « Ainsi, il ne pourra rien t’arriver. » Ces phrases ne venaient pas de lui, excepté la dernière qui gardait un peu de naïveté enfantine. Elles lui avaient été raconté dans les premiers jours de son arrivée, tout comme il le faisait aujourd’hui pour Mélodie. Quasiment mot pour mot. Ce n’était pas grand choses, justes quelques paroles qu’ils se transmettaient afin d’essayer de garder le moral, mais c’est ce qu’il trouvait de mieux pour éduquer cette nouvelle esclave. Peut-être avec plus d’expérience ou de maturité, il aurait pu être plus utile mais il faudra qu’elle se contente de ses encouragements pour le moment. Lorsqu’elle eut fini son histoire, il ne pût s’empêcher un regard interrogateur, curieux voire songeur. « Je me demande ce que c’est d’être adopté, d’avoir des parents n’étant pas nos parents. » A entendre l’aile blanche, cela ne devait pas changer grand-chose tant que ses parents l’aimaient, mais cela le tracassa quelques instants. Discuter avec elle avait le don de ranimer ses anciennes pulsions enfantines, celles qu’il avait avant son emprisonnement. Sans même s’en rendre compte, il avait souri plus de fois en l’espace d’une journée que lors des derniers mois. A son tour, il lui parla de son histoire. Il ne fût pas aussi exhaustif que Mélodie, parlant plus de souvenir bref qu’autres choses. Il lui parla de ses jeux avec ses amis, de la relation très complice avec son père, de ses balades près du fleuve, … Aucun souvenirs négatifs ne vint ternir le blanc tableau qu’il peignait et sur cette image de bonheur qu’il s’endormit tel l’enfant qu’il était.

Bang ! L’Ange ouvrit douloureusement un œil lorsque la porte des cachots claqua. D’ordinaire, il arrivait à se réveiller plus tôt, mais étonnant, cette fois, il était réticent à sortir du royaume des songes. Être fainéant, ici, n’est pas un gage de survie. Bien au contraire. Le Démon passa dans les rangs cherchant deux victimes pour un duel. La scène étant devenue d’un banal pour Eden, il se leva péniblement et s’adossa contre la grille opposée à la porte de la cage. D’ordinaire, il priait les AEtheris que le Démon ne le choisisse pas. Mais cette fois, il aurait presque préféré y aller si Mélodie pouvait rester sauve. Après tout, c’était à lui de la protéger, de lui apprendre à survivre ici, qu’importe leurs âges. Il reconnut le Démon qu’il avait humilié la veille et lorsque leurs regards se croisèrent, il n’en faisait aucuns doutes qu’il serait le prochain à rejoindre les sables poussiéreux de l’arène. Lorsqu’il le choisit pour le combattre, l’Ange ne put s’empêcher un rictus de fierté : il avait suffisamment ennuyé un garde pour qu’il ait à ce point envie de se venger. Une boule vint tout de même rapidement de se placer dans sa gorge : Comment allait-il s’en sortir maintenant ? La réponse ne tarda pas : Mélodie. Elle venait de se sacrifier pour lui. Il resta sans voix pendant un moment, même lorsque le Démon quitta la pièce. A vrai dire, il n’y avait plus un bruit. Personne ne parlait, ni même chuchotait. Les yeux étaient rivés vers eux ou vers le jeune homme aussi visé pour le duel. C’est Eden qui brisa le silence. « Tu n’aurais pas dû. » Il essayait d’avoir un ton agressif, mais n’y arrivait pas.  C’était lui qu’il lui avait montré la mauvaise voie en taclant le Démon la veille, c’était de sa faute et ce n’était pas elle d’en payer les conséquences. Ce n’était pas juste ! Il détourna le regard, regardant le sol. « Pourquoi t’as fait ça ? » Le savait-elle seulement ? Savait-elle ce qu’elle avait fait ? « Tu ne sais même pas te battre, tu l’as dit toi-même. » C’était à lui de la protéger, pas l’inverse. Il savait que si les rôles avaient été inversés, il aurait sans nul doute fais la même chose. Mais cela ne comptait pas. Une larme coula lentement, pour une fois depuis longtemps, il laissait ses émotions prendre le dessus. Et d’une certaine manière, cela faisait du bien. « Tu avais juste à te taire… » Il s’était approché des barreaux de la porte et ainsi de Mélodie. Soudain, les portes de la prison se rouvrirent et un colosse marcha dans l’allée ouvrant la porte du premier duelliste et de son compagnon de cellule ainsi que celle d’Eden et Mélodie. Il grogna en se curant une oreille. « Les Maîtres veulent que vous vous prépareriez, on ne veut pas un combat merdique comme la dernière fois. » Deux autres esclaves s’occupèrent de les sortir de la cellule tant dis que le colosse continuait à maugréer. « Vous connaissez les règles, armez-vous, échauffez-vous et préparez-vous à mourir. Et si vous essayez de fuir… » Il montra son immense marteau avant d’éclater de rire. Tout en marchant vers la sortie, Eden se tourna vers Mélodie. « Je vais t’apprendre à te battre. » Il était confiant. Au moins en apparence…
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Ven 18 Mai 2018, 20:47

Mélodie ne savait pas réellement pourquoi elle avait agit de la sorte. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'elle n'avait pas voulu que son ami soit jeté dans la fosse aux lions. Après tout, s'il avait le privilège de la connaissance, elle, elle avait le privilège de l'âge. C'était pour la défendre qu'Eden avait fait un croche-pieds à ce lourdaud, elle ne pouvait pas décemment le laisser se sacrifier ainsi pour elle, d'autant plus qu'ils ne se connaissaient à peine depuis vingt-quatre heures. Non, elle n'avait absolument aucun regret.
Eden, lui, semblait contrarié de ce choix. Les autres anges murmuraient. Tous semblaient la croire folle. Elle ne l'était pas. L'autre Ange qui avait été choisi pour le combat semblait fortement rassuré des choix du Démons, même s’il ne disait mot. Son front s’était décrispé et on pouvait lire dans son regard qu’il était serein. Bref, il y avait beaucoup d’agitation dans les cachots, sans doute même plus que dehors, où l’ardeur des cris avait été refrénée par le choix des participants. Il n’y avait de surprise pour personne, cette fille-là ne tiendrait pas plus de dix minutes face au colosse qui serait face à elle. L’atmosphère de fête était redescendue.
Eden ne voulait pas laisser sa nouvelle compagne de cellule se laisser tuer et avait proposé à Mélodie de l’entraîner pour qu’elle puisse se défendre. Cette tentative était belle de naïveté, Mélodie le savait, mais face au regard désespéré de l’enfant, elle n’avait pas eu le courage de refuser. Elle disposait de trois heures de sursis, elle voulait les passer avec son nouvel ami. Son seul ami à vrai dire.
Elle le suivit dans une grande salle munie de plusieurs mannequins qui avaient répandues la moitié de leurs organes de mousse et de sable sur le sol. Elle découvrit également avec stupeur la plus grande collection d’armes qu’elle n’ait jamais vu de toute sa vie. Il y avait donc réellement des gens qui collectionnaient ces choses et s’en servaient pour exercer le droit de vie ou de mort sur ses semblable ? Ou même sur d’autres êtres vivants ? Tout cela semblait tellement abstrait pour Mélodie. Elle ne comprenait pas pourquoi certains désiraient tant causer douleur et désespoir autour d’eux. Mais en vingt-quatre longues heures enfermée en ce lieu, elle n’était plus aussi sûre que les démons étaient une exception de cruauté dans ce monde. Peut-être était-ce elle qui n’était pas « normale », qui n’était pas préparée à survivre dans ce monde.
L’heure n’était pas à la méditation et à la recherche de réponses. Elle devait s’entraîner, ne serait-ce que pour faire plaisir à Eden, pour lui redonner un peu d’espoir. Mélodie devait commencer par choisir une arme. Mais parmi tout ce que l’on pouvait proposer, elle ne savait pas quoi prendre ? En réalité, elle n’avait jamais touché à une arme de sa vie, elle ne connaissait même pas le nom de la plupart des objets qui se trouvaient dans la pièce. Son œil fut d’abord attiré par une épée. Elle avait lu dans ses livres de contes de fée qu’il s’agissait d’une bonne arme contre les dragons, et un Ange, c’est moins impressionnant qu’un dragon pas vrai ? Elle se dirigea vers l’épée et tenta de la saisir d’une main. Mon Dieu, c’était bien plus lourd qu’elle ne l’avait imaginé ! Elle saisit l’épée à deux mains et la souleva de toute ses forces. L’arme se souleva, tournoya en l’air avant de rejoindre le sol, faisant tomber notre Aile-Blanche par la même occasion. Non décidément, elle ne pouvait pas utiliser une arme si lourde. Elle jeta un petit regard en coin à Eden, les fesses toujours sur le sol. Elle se sentait un peu gênée. Eden devait vraiment la prendre pour une empotée de première ! Elle se releva, les joues rosées par la honte. Elle se dirigea vers un tonneau dans lequel étaient rangées plusieurs armes. Rien ne l’attrayait. Tout était tâché de sang, les métaux ne devaient pas avoir été nettoyés depuis longtemps. En plongeant la main dans le tonneau , elle se piqua le doigt sur quelque chose. Elle murmura un petit « aïe » de douleur. Une petite perle rouge coulait de son doigt. Elle le porta à ses lèvres pour soulager la piqûre pendant que de l’autre main, elle cherchait ce qui l’avait blessée. Elle en sortit un carquois rempli de flèches. Les yeux de Mélodie se mirent à scintiller, comme si elle savait que c’était cet objet qui lui sauverait la mise. Elle saisit l’arc qui se trouvait à côté du carquois. Elle porta une flèche à l’encolure et banda son arc. Elle visa un mannequin qui se trouvait à quelques mètres d’elle lâcha la flèche…. et celle-ci s’écrasa aux pieds de l’Ange. Ça aussi s’était compliqué… Il ne restait déjà que deux heures et demies. Si peu de temps et tant de choses à apprendre.

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Mer 30 Mai 2018, 08:05

« N’essaie pas de t’enfuir, ça servirait à rien. » Ce furent les premiers mots qu’il glissa à l’oreille de la jeune femme tandis qu’il l’emmenait dans la salle d’entraînement. Simple précaution, la vue de tout cet équipement pouvait faire miroiter de nombreux rêves d’évasion et de révolte. Il n’en était rien. Oh, bien sûr, beaucoup avaient essayé, peu étaient encore présent aujourd’hui pour témoigner de cet échec. Non pas que les Démons tuaient chacun de ces rêveurs plein d’audace, bien au contraire, ils aimaient en garder un ou deux en vie. Torturés au-delà du possible, ces rescapés pouvaient témoigner auprès des autres. C’était une façon de maintenir la terreur au sein des esclaves. D’autres pensaient qu’ils aimaient ces révoltes sachant très bien que les chances de succès étaient quasiment nulles. Cela leurs donnaient une excuse supplémentaire pour taper sur des ailes blanches. Non pas qu’ils en aient besoin d’une par ailleurs… Mélodie ne semblait pas faire partie de ces gens-là, si Eden aimait parier, il aurait misé qu’elle n’ait jamais vu autant d’équipement militaire de sa vie. Non pas que ça soit une mauvaise chose, mais dans les circonstances actuelles, on ne peut pas dire que cela soit une aubaine. Les premières passes de la jeune femme avec l’épée longue confirmèrent les doutes du jeune garçon. Il passa du temps à corriger les poses de la jeune femme, à lui conseiller des armes plutôt que d’autres. Sans grand succès. Elle était aussi novice dans les combats qu’il ne l’était dans l’apprentissage. Il tentait de répéter maladroitement ce que ces ainés lui avaient enseignés plusieurs mois auparavant lorsqu’il combattait pour la première fois. Les postures, le choix des armes, quelques techniques. Mais il n’était pas aussi doué qu’eux, tout simplement. Il s’embrouillait dans ses explications, se précipitait dans ses mouvements, oubliait des étapes. Certaines choses lui paressaient si simple qu’il avait du mal à décrire comment il fallait s’y prendre tant cela était devenu automatique. Il tenta de lui faire changer d’armes à plusieurs reprises insistant notamment sur le bâton, arme qu’il utilisait le plus régulièrement. Après une longue séance, Eden commença à perdre espoir. Il se rendait compte qu’il n’était pas apte à lui enseigner cet art. A vrai dire, il n’était pas sûr d’être capable de lui enseigner grand-chose malgré sa bonne volonté. Ils manquaient de temps et la pression des minutes défilant commençait à se faire sentir.

Soudain, un bruit sourd se fit entendre dans le coin opposé de la salle et une silhouette féminine apparut. Un homme se tenant douloureusement le dos trainait et paniquait à ses pieds. « Je…Je vais me rattraper, je vous le promets. » Il tremblait tout en regardant la Démone s’approchant de lui. Il était terrifié, le ton de sa voix et ses gestes ne laissaient aucuns doutes à ce sujet. Elle. Elle s’amusait et d’une voix enjôleuse, elle le questionna. « Ahhh, très bien. Et comment comptes-tu t’y prendre mon petit ? Cette robe que tu as soigneusement salie et déchirée vaux bien plus que tout ce que tu pourrais me rapporter en te battant dans l’arène. » Il avait des difficultés à respirer et commençait à reculer à quatre pattes les yeux toujours fixés vers la femme. « Je vais trouver un moyen, je vous en prie… » Des larmes commençaient à couler des yeux de l’homme. Il savait qu’elle n’était pas du genre à pardonner. Quel genre de Démon l’était ? Elle prit une posture faussement pensive. « Hum… Je ne te crois pas. » Elle s’approcha de lui et lui trancha la gorge sans plus de manière. Le silence régna un instant dans la pièce, ceux qui ne suivaient pas la scène ne pouvaient désormais pas l’ignorer. Elle regarda un instant les deux groupes s’entraînant avant de susurrer froidement. « Vous n’avez pas mieux à faire ? » Puis elle vit Eden et Mélodie et son regard s’illumina, comme si l’idée la plus sadique qu’elle eut imaginé lui était venue en tête. Elle s’approcha des deux Anges. Eden était livide, autant par le nouveau meurtre commis sous ses yeux que par la venue de sa maîtresse. C’était Elle qui l’avait capturé et amené dans ce trou et c’était Elle qui le forçait à se battre dans l’arène. Ironiquement, c’était aussi elle qui s’arrangeait pour qu’il survive afin qu’elle empoche le pactole en pariant sur lui. Mais cela, bien sûr, il n’en savait rien. Il connaissait sa cruauté, son sadisme et il en avait peur. Comme tout le monde ici. Personne ne la contredisait, ne s’opposait à elle ou lui refusait quoi que ce soit. Et lorsqu’elle vient vers vous, ce n’est rarement une bonne nouvelle. « Voici donc la nouvelle. » murmura-t-elle en passant sa main dans les cheveux de Mélodie. « J’espère que vous vous êtes bien accommodée à votre nouvelle vie ma mignonne. » Son ton était faussement bienveillant et contrastait avec ce qu’elle avait été capable de faire quelques minutes auparavant. Elle se tourna vers Eden, amusée par le regard fuyant du gamin. « Tu lui as bien appris ce qu’elle avait à savoir sur sa nouvelle maison j’espère ? » Elle replongea son regard dans ceux de Mélodie. « Il serait regrettable qu’elle déroge aux règles essentielles de ce lieu, n’est-ce pas ? » Elle recula de quelques pas ne lui laissant pas le temps de répondre. « Peu importe, il y aura du temps pour cela plus tard. Vous avez un combat à mener il me semble » Elle jeta un coup d’œil en arrière vers l’autre concourant. « Vous n’avez pas la moindre chance. Vous n’êtes pas faîte pour tuer, vous n’avez pas ce qu’il faut pour cela. » Son ton était redevenu froid et cinglant. « Même ce gamin s’en ait rendu compte depuis bien longtemps, mais je suppose que c’était dans votre nature de vouloir garder de vains espoirs. Quelle stupidité… » Elle soupira. « Mais aujourd’hui, je me sens d’humeur joueuse. Alors je vais vous laisser une chance de prouver que j’ai tort. » Elle sortit une fiole de ses vêtements et la posa à côté de Mélodie avant de de partir en marchant. « Utilisez-cela, enfin, si vous en avez l’audace. » Elle éclata de rire en sortant. Elle se demandait si elle aurait le courage d’utiliser ce poison. « De toute les personnes que l’on peut rencontrer ici, c’est la pire. Tout ce qui sort de sa bouche est du poison. » Et de sa poche aussi visiblement. Eden regarda la fiole. Il aurait aimé dire à l’aile blanche de ne pas l’utiliser, de jeter cette petite bouteille en verre par terre et de ne plus en parler mais le faire équivaudrait à la condamner, il en était certain. Il connaissait aussi la Démone, et quoi que contienne cette fiole, ce n’était pas bénin, et l’utiliser condamnerai l’autre Ange. Il ouvrit la bouche pour la conseiller mais se ravisa. C’était à elle de faire ce choix, pas à lui.
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Sam 02 Juin 2018, 09:27

Mélodie contempla longuement la fiole que lui avait donné la Démone. Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle contenait. Elle avait dans la main un liquide violet qui ne lui inspirait aucune confiance. Elle était cependant partagée entre son désire de survie et sa profonde volonté de faire le bien. Elle savait qu’elle aurait du jeter la potion à terre et l’écraser de toutes ses forces. Elle ne savait même pas si le flacon lui était destinée à elle ou si elle devait l’utiliser contre son adversaire. Pourtant, elle ne le fit pas. Elle mis le petit flacon dans la poche  de son gilet et continua à s’entraîner. Dès l’instant où elle avait mis la fiole dans la  dans sa poche, elle se sentit mal dans sa peau, comme si son âme venait de se noircir. Elle décida qu’elle ne l’utiliserait sous aucun prétexte lors du combat. Elle ne voulait pas ressembler à une Démone, ce n’était pas dans sa nature.

Elle oublia la fiole et continua à s’entraîner dur. Elle arrivait enfin à bander correctement son arc. Elle ne pensait pas avoir une réelle chance de battre l’autre Ange, mais au moins, elle s’améliorait, c’était déjà une forme de victoire personnelle. Bien sûr, cela ne lui servirait pas, mais quand on est à l’aube de la mort, on se satisfait aisément des détails les plus insignifiants. Maintenant, elle devait encore apprendre à viser et à atteindre une cible. Elle fit quelques essais infructueux, ne touchant pas même une cible située à cinq mètres de distance. Elle devait exaspérer Eden et dans le fond, c’était ce qu’elle regrettait le plus. Elle commençait à lire une triste résignation dans son regard qui la désolait sincèrement. Elle avait envie d’abandonner et de s’offrir en offrande à l’Ange : elle gagnerait du temps et la mort serait peut-être moins douloureuse si on l’accueillait comme une vielle amie. Par égard pour celui qui s’inquiétait réellement pour elle et qui faisait de son mieux pour lui apprendre à se défendre elle n’en ferait rien. Elle saisit une nouvelle flèche dans son carquois, banda son arc, visa et lâcha la penne. La flèche s’envola dans un crissement d’air et rejoignit la cible visée. Ce n’était pas glorieux.  La flèche s’était plantée sur le bord de la cible et non en son centre comme l’aurait voulu Mélodie. Cependant, elle sauta de joie. Il y avait à peine trois heures, elle n’arrivait pas même à bander son arc et maintenant elle avait touché la cible. Trois heures… Le temps qui lui avait été donné pour se préparer était écoulé. Déjà ! Deux Démons virent chercher Mélodie, la prirent sous les aisselles sans ménagement et l’amenèrent à l’arène.

Mélodie n’avait jamais vu tant de monde. Des milliers d’yeux étaient fixés sur elle. Quand l’autre Ange entra dans l’arène avec la lourde épée que Mélodie avait essayé de soulever quelques temps plus tôt, des rires éclatèrent. Personne ne donnait ne serait-ce qu’une chance de survie à Mélodie. Une cloche sonna le début du combat. L’autre Aile Blanche fondit sur elle à une vitesse telle que Mélodie se retrouva bouche-bée face à son assaillant. Les Démons lui hurlaient de tirer. Un peu désemparée, notre Ange tenta de bander son arc comme le lui avait appris Eden. Dans la panique, elle ne visa pas et tira à des lieues de son adversaire. Ce dernier, brute qu’il était face au corps frêle de la jeune femme, bondit sur elle et la renversa. Accroupi au dessus d’elle, il lui murmura :

-Désolé mais je n’ai pas le choix, ce soir c’est toi ou moi.


Il souleva son épée, prêt à la planter dans la poitrine de Mélodie, mais un objet attira son attention. Une petite fiole violette avait roulé de la poche de la nouvelle arrivante et gisait désormais à quelques centimètres des deux Anges. En la voyant, celui qui avait le dessus se mit dans une colère noire. Il reconnaissait ces fioles. Certains Démons en donnaient à leur Ailes Blanches de façon à les rendre invincibles et empocher le plus gros pactole à la fin.

-Tu n’avais pas le droit ! Cria t-il à la jeune femme terrorisée. C’est de la triche ! Tu vas voir !

A ces mots, il saisit la fiole violette qu’il était persuadé d’avoir reconnu. Il la déboucha et bu l’intégralité du liquide démoniaque. Il ne fallut que quelques secondes pour voir les effets de la potion. L’Ange devint rouge. Il porta ses mains à l’encolure de son t-shirt, essayant de l’arracher. Son visage vira au violet, puis au bleu… En moins d’une minute, l’Ange était à terre, mort asphyxié. Personne ne s’y attendait, pas même elle, mais Mélodie avait gagné.

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[IX;X] La vie n'est pas un long fleuve tranquille

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