Hello ^^

Voici un nouveau petit concours d'écriture  

Les règles
- Vous devez prendre l'univers de Pocahontas et écrire dessus en y incorporant les personnages que vous souhaitez du forum ^^ Il n'y a aucune obligation d'y voir Pocahontas ou John Smith, simplement, vous devez écrire sur cet univers là un petit quelque chose =)
- 720 mots minimum, 1800 mots maximum
- La fin du concours interviendra le 30 avril.

Les Gains
Oui je recommence à mettre les gains en avance o/
Le premier : Un point de spécialité et le pouvoir "Les Sauvages" : Permet de faire ressortir les bas instincts des individus.
Le deuxième : Un point de spécialité et le pouvoir "Grand Mère Feuillage" : Il s'agit d'un arbre que votre personnage plantera dans son jardin ou quelque part. Il parlera et lui donnera des conseils avisés.
Le troisième : Cinq points de rp et une tenue chamanique qui permet d'aller sur l'Île Maudite sans se faire tuer par les habitants de l'endroit.

Tous les participations obtiendront 2 points de rp =)

A vos plumes !  

"Papa, papa !" Des pas précipités accompagnaient les cris de l'enfant qui courrait vers la petite hutte qui abritait son père. "Qu'est-ce-qu'il se passe, Ragnar ?" Devaraj ne prit pas la peine de relever la tête. Occupé à peindre des symboles précis sur un bouclier de guerre, il ne pouvait se permettre de geste précipité d'une part et il était depuis longtemps habitué aux cris nerveux de ses enfants d'autre part. L'explication qui suivit ne l'étonna d'ailleurs guère peu. "Grand Mère Feuillage est en feu ! " Un sourire amusé déchira les lèvres du paternel, qui tendit une de ses mains pour ébouriffer la chevelure brune de son fils ainé. "Oh... C'est encore Zane qui s'amuse à provoquer Pocahontas, je suppose... Ne t'inquiètes pas, la mère Feuillage est plus coriace que sa voix ne le laisse entendre. Et si par un malheureux hasard, elle en meurt, cela veut simplement dire qu'elle était trop faible. Tu sais ce qui arrive aux faibles, Ragnar ?" Le garçon rigola, trépignant sur place face à l'interrogatoire surprise. Il ne fallait pas la louper, cette question, sinon il finirait comme Oswald, le nez et les côtes cassées pour avoir décrété que John Smith était courageux. Mais étonnamment, Ragnar semblait considérer la menace avec amusement. Et puis de toute façon, il avait toujours les bonnes réponses, car il était le meilleur de toute la famille.  "Ouiiii ! Ils doivent mourir ! Comme les Visages-Pâles !" Cette fois-ci, le peintre prit le temps de poser son regard sur Ragnar. "C'est bien, je suis fier de toi."

Zane Azmog était en effet le chef de tribu le plus virulent et opposé à Powhatan, suivi de près par Vanille dont le surnom de Princesse des Monstres laissait peu à désirer sur les valeurs de sa tribu. Quand le premier était occupé à reluquer la fille unique du grand chef, la seconde tentait d'empoisonner discrètement le vieillard distrait par les attentions lubriques dont Pocahontas était destinataire. Quand la seconde était occupée à saboter les bateaux des Visages-Pâles malgré la trêve signée, le premier détruisait avec joie tout ce à quoi tenait Pocahontas pour se venger d'avoir été éconduit. Bref, ces deux-là n'étaient que violence, tromperies et haine, et il fallait toujours beaucoup de cris et de coups de la part du grand sorcier Jun Taiji pour les faire taire pendant les réunions. Lorsque à bout, le chaman les menaçait de  les réduire en jonquilles puis de les écraser avec son pied, les têtes fortes se calmaient pour un temps.

Devaraj lui aussi avait soif de sang. Il visait la place de Powhatan de l'intérieur. Il jugeait le vieux chef mou et arriéré. Une trêve avec ces envahisseurs ? Plutôt crever. Maintenant que Kocoum était mort -comme un idiot, au passage-, la voie du guerrier modèle auquel on pouvait se confier était libre... Il allait s'immiscer dans le quotidien du grand chef, afin de pouvoir mieux le ridiculiser lui et sa donzelle le jour venu. Lorsque Powhatan aura été déchu dans la honte, Devaraj promût comme digne successeur, il se hâtera de brûler cette putain de Pocahontas -ou bien il la donnera en pâture à Zane, quelle différence ? Pour avoir couché avec l'ennemi, elle ne méritait pas de continuer à vivre sous son nez ! Ainsi débarrassé des microbes, ensemble avec Zane et Vanille, ils pourraient enfin prendre les mesures nécessaires pour déterrer la hache de guerre. Lui et Ragnar se mettront du sang sur le visage et prendront leurs armes pour aller venger la mort de leur tendre mère massacrée par un de ces salopards. Ces blancs à tête d'anges.
Anges.
An-

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Le chaman se réveilla en sursaut, dans un cri de rage. Il avait chaud, envoya bouler la fourrure qui recouvrait le lit avant d'avoir de nouveau froid. Personne d'autre ne se trouvait à ses côtés et cela l'agaça violemment. Il aurait voulu que Lilith soit là pour vérifier que cette idiote était bien vivante. Un frisson le parcourut et il chercha de quoi boire tout en essayant de démêler ses pensées. Des Anges, Lilith, Mort. Le reste était abominablement confus dans son esprit. Il analysa ce qui ne semblait pas être vide de sens et tira une conclusion qui penchait évidemment fortement vers sa propre opinion. Des Anges, qui allaient lui voler Sa Lilith s'il ne faisait rien pour les en empêcher. Un sourire morbide remplaça sa mine perdue. La journée promettait d'être orageuse, et une visite chez le Monarque Démoniaque s'imposait.

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Mots : 767

Bonjour c'est moi qui détruit le dessin animé préféré de ton enfance. Love.

« Qu’est-ce que la vie ? C’est l’éclat d’une luciole dans la nuit. C’est le souffle d’un bison en hiver. C’est la petite ombre qui court dans l’herbe et se perd au coucher du soleil. »
(Crowfoot, chef blackfeet, 1821-1890)

Finalement, le conflit avait éclaté. Le départ de Pocahontas pour l'Ancien Monde avait achevé de renverser l'équilibre précaire qui régissait les relations entre les peaux rouges et les visages pâles. Elle l'ignorait, mais la mission diplomatique qu'elle s'était donnée avait perdu tout sens. Peu importait ce qu'il adviendrait en Angleterre : les jeux étaient faits. Les bateaux des soi-disant civilisés, amarrés au Nouveau Continent, avaient vomi des hordes de hallebardes étincelantes dans un crépitement enflammé de projectiles meurtriers. L'acceptation de la visite de Pocahontas n'avait résulté que d'un stratagème pour piéger les Amérindiens. Les Européens s'étaient octroyés leur confiance et les trompaient désormais avec une perfidie qui les répugnait. Ils voulaient leur terre, et leur mort. Priam ne pouvait s'empêcher de songer cela. Leur mort. A l'arrivée des étrangers, il s'était presque aussitôt rangé du côté de la fille de Powhatan. Désormais, il regrettait amèrement ce choix. Il le regrettait, et pourtant, une part de lui persistait à croire que rien ne serait résolu par la violence et la guerre. La haine entraîne la haine, la violence engendre la violence, la guerre nourrit la guerre. Il acheva la dernière tresse et regarda son panier ainsi terminé. Un soupir las lui échappa. Il repensa au précédent massacre, durant lequel il avait perdu des amis proches. La mort de Kocoum n'avait fait qu'ouvrir une brèche, et la violence s'y était engouffrée avec une ardeur indomptable.

Lorsqu'il redressa la tête, il fut saisi par la quiétude du lieu. La rivière dansait sans sortir de son lit. Des poissons aux écailles d'argent frôlaient sa surface. Des oiseaux chantaient ; un rapace, perché dans un arbre, observait les créatures aquatiques d'un œil avide. Des craquements dans les sous-bois laissaient deviner le passage d'animaux, petits rongeurs comme grands cervidés. « Priam ? » Il manqua de sursauter. Laëth venait d'arriver dans son dos. Une expression fatiguée marbrait ses traits, soulignés par des peintures rouges. Pourtant, elle fit l'effort de lui adresser un sourire. Son carquois passé autour du buste, elle s'approcha. « Laëth ? Pourquoi tu portes ton carquois ? » - « Je pars à la chasse... » Un sourire mutin courba ses lèvres. « Chasse au visage pâle ; tu es partant ? » Son aîné fronça les sourcils : la lueur espiègle qui brillait dans ses yeux fondit instantanément. « Comment ? » Il se leva pour lui faire proprement face. « Tu y vas seule ? » - « Pas si tu... » - « Non, non, ce n'était même pas une question... une question valable ! Tu ne peux pas y aller. Tu ne dois pas. » La jeune femme fit un pas en arrière et releva le menton. « Je ne dois pas ? » gronda-t-elle. « Non. » Il la toisa. « C'est trop dangereux. » Elle souffla par le nez et un rictus ironique tordit sa bouche. « C'est vrai que rester ici à faire des paniers en osier en attendant qu'ils nous exterminent, c'est beaucoup moins dangereux. » - « Ils ne vont pas... nous allons... » - « Trouver une solution ? » Un ricanement bref lui échappa. « Pocahontas a déjà essayé. Voilà le résultat. » Son regard s'était assombri. Priam savait que Pocahontas lui manquait - à l'instar de Meeko et Flit. Elles étaient amies depuis l'enfance. Cependant, elle n'avait jamais pleinement partagé son rêve de paix. Laëth était trop méfiante. Elle avait toujours songé que les colons pourraient se retourner contre eux. Qu'ils étaient trop véhéments, trop avares, trop brutaux. Trop différents. Ces derniers jours, elle avait regardé l'utopie de son amie faner, dépérir, brûler. Une colère sourde, qu'elle peinait à contenir, rongeait désormais son cœur. « Et elle a finalement préféré l'un des leurs à son propre peuple... » L'amertume. La mort de Kocoum l'avait secouée, et la décision de Pocahontas, écœurée. D'autant plus à l'aune des récents événements. Il préféra ne pas relever. « Qu'ont dit les autres ? » - « Je n'ai rien dit à personne. Pour l'instant, en tout cas. » Priam inspira, et bien malgré lui, éleva la voix : « Qu'est-ce qui t'est passé par la tête ? Seule, tu mourras ! Même à plusieurs, vous mourrez ! » Laëth s'avança d'un pas. « Mourir ne me fait pas peur, si c'est pour chasser tous les visages pâles de notre terre ! » Le brun eut un geste emporté du bras et se détourna. « Ta vie est plus précieuse que ça ! » - « Que ça ? Nos vies n'auront plus aucune valeur lorsque nous serons tous morts ! » Elle soupira profondément et détourna le regard. Elle reprit, plus calme : « C'est le seul moyen, Priam. Nous devons nous battre. Si nous n'agissons pas, nous sommes condamnés. » - « Laëth, tu ne peux pas rivaliser face à leurs fusils... » Elle frissonna au son de ce mot nouveau, puis se redressa, fière, et le toisa. « Nous connaissons mieux qu'eux cette forêt. » Il secoua la tête, désemparé. « J'ai parlé à grand-mère feuillage, l'autre jour, elle a dit que... » - « Ce qu'elle a dit ne me fera pas changer d'avis, Priam. J'y vais. On ne peut pas discuter avec ces gens. J'ai essayé, je te l'assure, j'étais prête à suivre Pocahontas. Mais elle a échoué. Maintenant, il faut se battre. » Elle voyait en eux le mal incarné ; des sauvages, des êtres de cauchemar, venus pour torturer non seulement leurs nuits mais aussi leurs journées, des puissances démoniaques qui s'abreuvaient du sang de leurs frères. La jeune femme prit son aîné par les épaules, le serra contre elle, et avant qu'il eût pu dire un mot de plus, tourna les talons. Il l'appela, mais elle était déjà loin. Il baissa la tête.

Le soir, un seul des guerriers partis avec Laëth revint. « Je suis désolé, Priam. » Le regard compatissant lui meurtrit la poitrine. Il sentit les larmes lui monter aux yeux. Et il regretta amèrement son choix. Peut-être aurait-il pu changer quelque chose ? Faire pencher la balance ? Au moins, sauver sa sœur ? Peut-être aurait-il dû la sommer de rester, voire l'assommer pour l'empêcher d'y aller ? « J'aurais dû essayer d... » - « Rien. C'est moi qui aurais dû être là-bas, ou la forcer à rester ici. Mais elle n'écoute rien. » Il serra les dents. « Ils ne l'ont peut-être pas encore tuée... » Si seulement ! Si seulement il avait pu avoir tort lorsqu'il avait professé sa mort. Pour le moment, c'était le cas. Ils l'avaient faite captive. Mais combien de temps encore ? Combien de temps ? Lente agonie ou éclair dans la nuit ? Désormais, il était prêt pour la guerre. Trop tard ? L'espoir battait son cœur.

« Que les étoiles emportent ta tristesse. Que les fleurs remplissent ton cœur de beauté. Que l’espérance essuie tes larmes pour toujours et, par-dessus tout, que le silence te fortifie. »
(Prières des Indiens pueblos)

Mots : 1111 (citations non-comprises)