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 [XI ; XXII] - Des débuts difficiles [PV Lysange]

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Sam 27 Jan 2018 - 11:44

Catégorie de quête : XXII. Escorte
Partenaire : Lysange
Intrigue/Objectif :Sarah rencontre par hasard Lysange, qui doit effectuer une livraison pour son père au port de Sceptelinôst. Cette dernière n'ayant aucun sens de l'orientation, Sarah va la guider à travers la ville pour qu'elle puisse arriver au point de rendez-vous dans les temps.


La jeune femme tira un peu plus sur son capuchon afin de mieux dissimuler son visages dans l'ombre. Ses larges ailes de la couleur du sang s'étiraient largement dans son dos. Elle ne prenait pas la peine de les ramener vers elle. Seul aspect impressionnant de son physique, elle comptait bien l'exposer au maximum même si cela représentait une cible parfaite. De toute manière elle n'était plus à un combat près et il fallait qu'elle s'endurcisse. Ses yeux se posèrent sur le cadavre reposant dans la petite ruelle étroite et sombre. Elle le fixa un instant mais rien de vint, elle en avait vu tellement ces derniers jours qu'elle arrivait presque à ignorer ce petit pincement dans sa poitrine. Celui là, salement amoché, n'avait presque plus rien d'humanoïde et il lui manquait les deux mains. Encore un voleur qui n'avait pas su être suffisamment discret pour survivre. La demoiselle passa à côté et reporta son attention sur la rue dans laquelle elle se trouvait. Encore courbaturée du combat de la veille, elle peinait à avancer aussi vite qu'elle l'aurait souhaité et ses muscles la tiraillaient à chaque mouvement. La quasi totalité de son corps avait prit une teinte bleutée et le côté droit de son visage avait enflé durant la nuit. Dire qu'elle s'était faite massacrée aurait été l'euphémisme du jour. La Réprouvée s'était retrouvée au sol en quelques mouvements seulement et n'avait brillé en aucune mesure. On repasserait plus tard pour ses compétences au combat.
Sarah tourna rapidement dans une énième ruelle et tomba nez à nez avec une montagne de muscle aux ailes blanche et noire. A dire vrai, elle venait surtout de lui rentrer dedans de plein fouet et le bonhomme n'avait pas spécialement l'air heureux de cette rencontre imprévue et un tantinet trop violente. La demoiselle comprit au regard de son opposant qu'elle allait, encore une fois, passer un mauvais moment. L'homme ne prit même pas la peine de décrocher un seul mot et lui envoya directement son genou dans l'estomac avant d'attraper sa tête pour la coller à la sienne.
"Même pas fichue de regarder où ça marche et de se défendre correctement.... Tu parles d'une Réprouvée." Il soupira juste avant d'éviter avec une aisance déconcertante le poing de la jeune femme.
Il frappa la tête de cette dernière contre le mur avant de réajuster son haut et de s'en aller d'un pas tranquille comme si rien ne s'était passé. Une rage sans nom s'empara de la demoiselle alors qu'elle tentait de se relever. Elle y voyait flou et du sang coulait le long de son visage déjà tuméfié. A deux doigts de vomir à cause du tournis provoqué par sa tentative de redressement, la jeune femme se rallongea sur le sol et hurla sa rage au fin fond de cette ruelle infecte qu'elle haïssait déjà. Elle hurla encore et encore, ne reprenant son souffle que lorsqu'elle commençait à avoir mal à la poitrine à force de ne pas respirer. Elle hurla tant qu'elle put jusqu'à ce que sa gorge n'en puisse plus et que sa voix devienne rauque. Une fois ce moment atteint, sa rage se transforma en peine et de lourds sanglots vinrent secouer son corps maigrelet.
Elle se haïssait d'être aussi faible. Les autres Réprouvés, même les plus jeunes, étaient mieux bâtis qu'elle. Si seulement elle se souvenait d'où elle venait, peut-être aurait-elle pu comprendre. Mais non. Seul le néant habitait sa mémoire. La jeune femme essuya ses larmes d'une main tremblante avant de prendre appui sur le mur pour se relever. Un grognement de douleur lui échappa et elle le regretta amèrement. Sa gorge la faisait souffrir le martyr.
Quelle idiote. Incapable de gérer la moindre de ses émotions ! La colère revint hanter la demoiselle dès qu'elle fut debout. Sarah replaça son capuchon pour cacher son visage et sa honte avant de se remettre en marche. Elle n'avait plus qu'à retourner trouver un endroit où dormir et le temps de penser ses blessures avant de se remettre à l'entrainement. Encore fallait-il qu'elle trouve des personnes acceptant sa présence. Sa faiblesse était mal perçue et elle vivait de plus en plus mal sa solitude qui prenait néanmoins une place de plus en plus importante dans sa misérable petite vie de Réprouvée sans la moindre force.

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Sam 27 Jan 2018 - 18:19


Catégorie de quête : XI. Mission temporaire | Livraison
Partenaire : Aëla [Sarah]
Intrigue/Objectif : Larkhil refuse catégoriquement que sa fille l'aide à la forge. Cependant, pour l'occuper, il lui confie la tâche de livrer une arme à un client, qui ne peut venir la récupérer. Sa mission est simple, livrait le colis au client, qui l’attend au port de Sceptelinôst, en temps et en heure.


Bla, bla, bla. Lysange n’écoutait pour ainsi dire rien des recommandations de son paternel. Elle le regardait en faisant mine de s’intéresser, hochant parfois la tête pour accentuait ses dires, mais en réalité son esprit voguait à mille lieux de là. Depuis peu, le forgeron avait pris l’habitude d’envoyer son enfant à la cité, pour remettre ses créations au client destiné qui ne pouvait se déplacer jusqu’à Ooba. Cette idée de transporteur venait de l’esprit altéré de sa fille. Rien de bien insolite, puisque la fillette réclamait davantage de liberté et d’indépendance depuis bien des lunes, sans qu'aucun changement ne soit apporté à sa condition. Bien évidemment, le prétexte de cette demande n’avait rien à voir avec son indispensable besoin d'autonomie. Elle venait d’une soit disant envie charitable de vouloir faciliter la vie du géniteur, en se déplaçant elle-même, pour faire gagner du temps autant à lui, qu’à l’acheteur. Cette proposition pourtant ingénieuse fut longtemps rejetée. Le créateur d'arme, ayant bien trop peur de l'avènement d'un drame, ne pouvait imaginer que son unique héritière puisse se promener seule dans les rues douteuses et impitoyables de Sceptelinôst. Face à cette situation bloquait, tout aussi bien dans les deux camps, son entourage voulu lui faire prendre conscience, qu'hélas, il ne pourrait la protéger éternellement. Il était temps pour le jeune oisillon d’apprendre de ses erreurs et de faire ses propres expériences. Réalité difficile à avaler, sa progéniture grandissait et il en avait difficilement conscience. C'est donc pour cette raison, qu’il finit par céder à l’incessante requête de Lysange. Toutefois, à juste titre, sous certaines conditions. Dans un premier temps, il accepta que la concernée l’accompagne à la cité de la presqu’île. Il lui inculqua minutieusement chaque aspect de la ville et le comportement à adopter pour diverses situations dites « imprévues ». Le paternel était strict sur bien des points, notamment sur les interdictions de traverser certains quartiers et ruelles, connus comme étant plus malfamé encore ou inapproprié pour son âge. La gamine avait également trois règles à respecter : Défense d’engendrer des batailles. Interdiction de venir en aide aux étrangers. Être toujours accompagnée de Yol’Saavos. Puis, enfin, en dernier et ultime conseil, il lui conjura de toujours rester sur ses gardes et d’être perpétuellement prudente. Si en prime, elle pouvait ne pas traîner sur le chemin et rentrer le plus rapidement dans leur foyer, se serais la perfection. Mais sur ce dernier point, il ne se fait guère d’illusion. Les débuts de ce nouvel accord étaient plus que laborieux, pour au final devenir une activité régulière. Ce qui devenu également un soulagement mutuel. Cependant, il n’était pas insolite que le tutélaire la prenne en filature pour surveiller et avant tout veiller sur sa petite protégée. « Est-ce que j’ai été clair ? » – « Hum ? Heu… Oui, très clair. » Il n’était pas dupe, sa petite avait une fois de plus ignorée ses indications. D’un soupir de lassitude, il lui tendit l’objet qui était soigneusement emballé dans un morceau de tissu et enrouler de ficelle en laine. « Hache. Direction les quais. Destiné à Monsieur Ewaidael. » – « Oui, oui. J’avais compris, qu’est-ce que tu crois ? Arme. Au port. Pour Monsieur Éva… Ewidel, Hevédal, Ewa- Oh, Henselt ! Le type qui était passé l’autre jour, à qui il manque une main et qui empeste le poisson et la bière ! » Il haussa un sourcil « Tu as conscience que tu décris une bonne partie des habitants de Sceptelinôst ? » – « Oui. Non. Roooh c’est bon, puisque je te dis que j’me souviens de sa tête ! J’peux y aller maintenant ? » – « Tu te souviens au moins du montant qu'il doit te payer ? » Un long silence se glissa lourdement. « Hum. En Uriik'Dov ou avec une autre monnaie ? » Le forgeron prononça un râlement d’épuisement. Visiblement, aujourd’hui, la réprouvée n’était pas prête de partir de sitôt.

~ ◮▼◭ ~

Après ce qui lui avait semblé être une éternité, la Zaam était parvenu à se dépêtrer de son père. Son bonheur étant partagé par Yol’Saavos, qui ravit de cette promenade, semblait sautiller à chacun de ses pas. Il guidait la fillette à travers les ruelles étriquées et sales de la cité, tandis que cette dernière, sans crainte, murmurait l’Hymne du peuple, louange au souverain, Dovahkiin. Engageant une démarche déterminée, Lysange, pour une fois, était résolue à se diriger sagement vers le futur propriétaire de l’arme qu’elle tenait dans son dos, bien logé entre ses deux ailes rouges repliées. Ça bonne résolution ne dura cependant guère longtemps, puisqu’un cri déchirant les âmes retentit, au point que même le loup se stoppa dans sa lancé. L’oreille tendue, l’animal chercha la localisation de ses hurlements enfantins, qui paraissait à la fois si proches et éloignées. Si au début cette étude avait pour finalité de faire éviter à sa maîtresse cette zone, probablement dangereuse, un mot de sa part lui fit faire tout le contraire. Prudemment, mais nullement avec discrétion, les deux compères essayèrent de trouver la source de ses gémissements et au détour d’une ruelle, Lysange tomba nez à nez avec une autre personne, qu’elle manqua de peu de bousculer. C’était une jeune fille, probablement de son âge, certainement pas plus. Quelque peu déconcerté face à cette rencontre soudaine, la réprouvée ne sue comme réagir. « Tu as la face d'un sans-âme. » On ne pouvait le nier, le social n’était pas son domaine d'élévation. Par ailleurs, elle n’était même pas certaine de la qualité du visage de la demoiselle encapuchonnée, car justement, avec ce maudit capuchon, elle ne voyait pas grand-chose. Sans doute des zones enflées. Peut-être des bleus parsemaient par-ci par-là sur sa peau. « Hum. Logique que tu te planques sous ton capuchon. » Lysange se pencha légèrement en avant pour contempler plus longuement le visage de son interlocutrice. Elle avait les mêmes yeux qu’elle.  Des mirettes azurines, d’un bleu clair et incertains, rougies par des larmes qui venaient d’être séchées maladroitement. Si une sensation de tendresse l’envahie, qu'une folle envie de la prendre dans ses bras se fit ressentir, sa réaction fut tout autre. « Je te donne un soir pour finir en cadavre sur le pavé. » Elle la dévisagea de haut en bas. « Hmm. Mouais, non en fait, n’espère pas trop. Vue de ton état, tu n’iras pas bien loin. À la limite, tu iras jusqu’au bout de cette ruelle avant de t’effondrer comme une dépravée alcoolisée. » Non, décidément, elle n’était pas faite pour se sociabiliser.


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Sam 27 Jan 2018 - 23:49

Appuyée sur ce mur crasseux, la demoiselle observa la jeune femme en face d'elle. Une bien étrange jeune femme accompagnée d'un loup qui n'appréciait visiblement pas la blessée. Tant mieux. Elle le lui rendait bien. Un tel animal pouvait s'avérer dangereux et elle n'était clairement pas en état de se défendre. Ce que lui fit comprendre la nouvelle venue avec son commentaire plutôt insolite. Sarah aurait bien rit si son visage ne la faisait pas tant souffrir et qu'elle ne se trouvait pas dans une telle position de faiblesse. La comparer à un sans-âme. Beau compliment et belle entrée en matière. Mais la jeune femme ne s'arrêta pas là et continua son inspection malgré le capuchon rabattu sur la tête de la blessée. Sarah eu un mouvement de recul et se redressa de toute sa hauteur, seul avantage que son physique lui conférait. L'intruse lui semblait bien curieuse et n'était pas avare de constatations mordantes. Sarah ne put contenir un ricanement face au commentaire de son interlocutrice. "Je tiens ce rythme depuis deux semaines alors je pense que je pourrai survivre je te remercie." La demoiselle avait soufflé ces paroles sur un ton goguenard tout en se rapprochant du visage de la Zaam sans prendre en compte les grognements du loup à ses pieds. "La dépravée alcoolisée va te laisser retrouver ton chemin toute seule, elle a encore du chemin à faire." Sarah s'appuya à nouveau contre le mur tout en portant une main à son crâne qui la faisait souffrir sans interruption. Elle contourna son interlocutrice aux prunelles aussi pâles que les siennes avant de se remettre en route.
Même si elle refusait de l'admettre, la jeune femme au tatouage en forme d'engrenage n'avait pas tord. Sarah ne tiendrait pas bien longtemps. Elle avait enchaîné deux combats en un court laps de temps et n'était pas suffisamment forte pour encaisser autant de blessures à la fois. La jeune femme se stoppa au bout de la ruelle avant de se retourner vers son interlocutrice en un mouvement incroyablement douloureux. Elle se haïssait déjà pour ce qu'elle allait faire et ne pouvait s'empêcher de serrer les poings. Elle n'était qu'une faible imbécile incapable de se défendre seule ou de prendre soin d'elle. La Zaam ne savait même pas comment amener la chose. Avec seulement deux semaines passées en ce monde, elle n'avait clairement aucune compétence pour le social... Et ce n'étaient pas les pauvres souvenirs qu'elle s'était forgée durant ces deux semaines qui allaient changer la donne. Ils ne lui servaient absolument à rien si ce n'est à lui prouver son incommensurable faiblesse. "T'as l'air un minimum costaud pour une gamine dans ton genre et j'ai besoin d'aide pour marcher." Sarah n'était pas certaine que cela constituait une demande en bonne et due forme ou un temps soit peu aimable mais c'était ce qu'elle avait réussi à sortir de mieux sous la pression. Elle était tout bonnement ridicule. Elle se jetait dans la bataille sans faiblir tout en sachant pertinemment qu'elle partait à abattoir. Mais lorsqu'il fallait parler à l'un des siens il n'y avait plus rien. Plus personne. Un énorme néant dans sa tête qui l'empêchait de formuler une phrase aimable ou une demande avec le minimum requis de gentillesse. Oh et puis zut, qu'ils aillent tous se faire voir, elle ne se faisait jamais respecter alors à quoi bon respecter les autres si elle n'avait jamais rien en retour ?! Elle abaissa son capuchon sur ses épaules d'un geste brusque qui lui arracha une vilaine grimace de douleur avant de braquer son regard dur dans celui de sa jeune interlocutrice. "C'est quand tu veux. Comme tu peux le constater j'ai tout mon temps et je suis en pleine forme." Elle appuya ses dires d'un petit geste de la main désignant son corps meurtrit et son visage défiguré qui devait faire peine à voir. Levant les yeux au ciel pour motiver son interlocutrice elle relança cette dernière. "Je connais un endroit où bien manger pour pas grand chose. Je suis d'humeur magnanime on peut s'arranger." Il n'y avait pas qu'à espérer que son côté grosse brute sans la moindre amabilité ne lui ait pas porté préjudice et que la demoiselle au loup accepte le marché que Sarah venait de proposer.
Autant dire que le résultat n'était pas prévisible à l'avance. Tout portait à croire que la jeune femme partirait et la laisserait seule dans cette ruelle étroite et infecte. Qui ne l'aurait pas fait ? Sa faiblesse n'était pas engageante. Prisonnière de sa propre condition, Sarah céda une fois de plus à ses sautes d'humeur sans la moindre et logique et se laisse glisser le long du mur jusqu'à s'asseoir par terre. Des larmes de rage se mirent à couler le long de ses joues sans qu'elle n'en comprenne la raison. Elle se détestait à nouveau de se montrer si faible devant une parfaite inconnue et elle se détestait d'avantage de ne pas savoir gérer ses émotions comme les Réprouvés plus expérimentés savaient le faire. Elle n'était qu'une enfant perdue dans un corps d'adulte maigrelet et insignifiant. Sarah attendit que le flot de larmes se tarisse avant de relever la tête en direction de la demoiselle au loup, elle espérait malgré tout une réponse. Positive ou négative.

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Dim 28 Jan 2018 - 13:48


Sans répliquer à la remarque de la blessée, Lysange se montra étrangement passive. Se retenant de lui faire un croche-pied lorsqu’elle la contourna, puis ria furtivement en l’observant se diriger vers un semblant de lumière au loin. Passant ses mains derrière sa nuque, la réprouvée fixa avec intention chacun des mouvements vacillants de sa semblable. Comme si elle comptait chacun de ses pas. Comme si elle espérait la voir s’écrouler, avant d’arriver au bout de la ruelle, confirmant ainsi sa prédiction. Malheureusement, au milieu de l’allée, la femme à la chevelure de jais s’arrêta de sa propre initiative. Lysange la voyait souffrir, mais sa situation la laisser insensible. Pour ainsi dire, elle s’en moquait même dans son fond intérieur. Pourtant, malgré sa plus grande des indifférences face à la détresse de sa semblable, la gamine fut ahurie par les dire de cette dernière. Elle venait de lui faire un compliment ? Allez savoir. « J'te trouve bien optimiste. On n'doit pas voir la même chose en ce qui te concerne. » Effectivement, Lysange n’avait pas été complètement idiote et incivile dans son raisonnement. La Kiir'Sahqon n’allait pas survivre encore bien longtemps dans une telle situation et à vrai dire, elle s’étonnait même de la voir encore debout avec toutes ses séquelles. Mais rien à faire, aucune onde de bienveillance ne lui transperça le cœur. Son instinct était plus enclin à se moquer de sa misère. De plus, Yol'Saavos n'avait cessé de montrer des dents durant touts leurs échanges. Il s’était bien adouci lorsque l’accidentée avait commencé à s’éloigner, mais il avait aussitôt sorti les crocs quand elle se retourna à nouveau vers eux. Rien de personnel, bien évidemment, seulement le loup n’aimait personne, mise à part ses propriétaires. Et à vrai dire, la petite était comme lui. « Non, ce sera sans moi. » Sa voix était sèche et coupante « Inutile d'essayer d'm'acheter. A la limite, j'pourrais repasser demain pour venir déposer une fleur sur ton cadavre, mais n’attends rien de plus de ma part. » Puis, elle tenta maladroitement d’imiter la voix de son interlocutrice. « La gamine va te laisser retrouver ton chemin toute seule, elle a encore du chemin à faire. » Elle se mit à rire, avant de lui tourner le dos sans le moindre remords pour poursuivre, à son tour, son chemin. Ni les larmes de la réprouvée. Ni ses lamentations et supplications. Ni sa malchance et son désespoir ne pourraient faire revenir Lysange sur sa décision. Elle avait une mission à accomplir et des règles à suivre. Sa semblable allait probablement mourir et alors, qui s’en soucierait ? Personne. Cette idée fit légèrement ralentir l’élan de la gamine. Peut-être que Lysange serait la seule à s’inquiéter de son sort. Non, impossible, elle n’avait cessé de rire de son désarroi. Pourtant, elle ne pouvait chasser de son esprit le regard désespéré que lui avait lancé l’inconnue. Pouvait-elle réellement l'abandonner ? Sans l'ombre d'un doute. Que les Enfers la dévorent. Maudite bipolaire.

Alors qu’elle était sur le point de prendre un croisement qui allez définitivement la séparer de son interlocutrice, une vague de culpabilité l’envahie. Toute la joie et réjouissance qu’elle avait éprouvé face à son malheur c’était, en une fraction de seconde, métamorphoser en remords et en peine démesurés. Non, elle ne pouvait définitivement pas l’abandonner à son triste sort. C’était inconcevable. Inhumain. Immorale. Elle n'était pas comme ça. Lysange ne pouvait abandonner quelqu'un comme elle. Un être de son peuple. Qui plus est, une Kiir'Sahqon. Le loup la regarda, intrigué. Il semblait aussi perplexe qu’elle de l’interruption de leur course. Mais quand il la vit faire demi-tour, le carnivore poussa des petits chants pour tenter de lui faire reprendre raison. Hélas, c’était peine perdue. La réprouvée avait en quelques instants changés du tout au tout. D’une démarche assurée, elle se dirigea à nouveau vers l’inconnue à terre. « Tu peux te lever seule ? » Sa main était tendue, ou cas où sa réponse serait négative. « J’comprends pas comment tu as fait pour tenir jusqu’à là. Ça me dépasse... » Son timbre de voix avait troqué sa médisante et moquerie, pour une sonorité plus douce et compatissante. « J'veux bien t’aider à te rendre où tu veux, mais faudrait pas tarder. J’ai une tâche à accomplir avant la tomber de la nuit. » Une fois que sa semblable tenue enfin sur ses deux guibolles, elle passa l’un de ses bras autour de sa nuque, qu'elle maintenu avec sa main et déposa son autre membre autour de ses hanches, pour avoir la certitude de la maintenir et de l’empêcher de s’écrouler à tout instant. « Allez, faut pas traîner ici. » Lysange déploya l’une de ses ailes sanguinaire pour la recouvrir, comme pour former un bouclier autour du martyr. « Ne te repose pas complètement sur moi. Tu es bien plus lourde que tu en as l’air. Et j'te préviens, interdiction de passer par le quartier des catins. Tu te débrouilles pour que l’on esquive cette zone. Et si ton endroit magique se trouve là-bas, j'te vends au premier homme d’affaire que j'trouve ! Compris ? » La réprouvée antisociale était de retour. Énerver et agacer. Leurs premiers pas, hésitants et maladroits, étaient accompagnés des grognements incessants du loup, qui les suivaient de derrière, de très près. Clairement, cette situation ne lui plaisait guère et il semblait vouloir rappeler à l’étrangère qu’il était toujours là, prêt à lui sauter à la gorge au moindre écart de sa part.


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Dim 28 Jan 2018 - 22:47

 Optimiste ? Oui elle l'était très certainement un peu trop quand à son état actuel mais elle ne pouvait pas se permettre d'être pessimiste maintenant et de baisser les bras. Si elle agissait de la sorte elle finirait par mourir dans cette ruelle et elle n'en avait clairement pas l'intention ! Visiblement elle allait devoir se débrouiller toute seule. La demoiselle au tatouage ne désirait pas l'aider. Elle détourna le regard et posa sa tête contre le mur en lâchant un soupir las. Elle avait si mal partout et elle se haïssait tellement pour cette démarche stupide et inutile qu'elle venait de faire .... Encore une fois Sarah venait de se rendre compte qu'elle ne pouvait compter que sur elle-même et que les autres réprouvés ne l'aideraient pas. Elle était trop faible pour mériter un tel présent de la part de ses congénères plus âgés. La petite diatribe de son interlocutrice arracha tout de même un sourire à la blessée. Voilà que la demoiselle reprenait ses termes. Un joli petit mimétisme que Sarah releva. Mine de rien elle appréciait secrètement ce geste,
inconscient ou non, de la part de la jeune fille.
La demoiselle au loup s'éloigna avec ce dernier tandis que Sarah fermait les yeux, cherchant une alternative pour repartir et se sortir du pétrin dans lequel elle s'était si bien endiguée. Alors que les bruits de pas se faisaient de plus en plus ténus le silence s’abattit brusquement sur la ruelle et la blessée rouvrit les yeux. Un silence aussi assourdissant que celui-ci n'était jamais une bonne chose et elle l'avait appris à ses dépends. Relevant un peu trop brusquement la tête,
la demoiselle tenta de se redresser avant de s'apercevoir que son interlocutrice faisait demi-tour. Que se passait-il ?
Elle aussi rêvait de la passer à tabac pour pouvoir en tirer une quelconque parcelle de gloire ? Sarah fronça les sourcils, la demoiselle au loup avait été très claire, elle ne l'aiderait pas et se fichait bien de ce qui pouvait lui arriver,
elle lui espérait même une mort rapide. Alors que pouvait-elle bien vouloir d'autre en effectuant ce demi-tour dans sa direction ? Plus ils avançaient et plus le loup grondait. Pigé. Il ne l'appréciait pas le moins du monde et faisait tout pour le faire comprendre aux deux jeunes femmes. Lorsque la tatouée reprit la parole, Sarah ouvrit de grands yeux incrédules tout en fixant la main tendue devant elle. Était-ce une technique pour mieux la renvoyer au sol par la suite ? "Je... je crois oui." Elle avait chuchoté sa réponse, attendant presque anxieusement la suite des événements. Elle se redressa lentement et douloureusement tout en écoutant son interlocutrice au ton sensiblement différent. Elle avait l'air plus douce. Presque .... gentille ? Sarah compris qu'il était temps pour elle d'être aimable si elle ne voulait pas que l'inconnue change à nouveau d'avis mais à son détriment cette fois-ci.
"Merci. Je peux peut-être t'aider. Je connais bien les environs." Elle s'appuya sur la jeune femme en grimaçant et en serrant les dents tout en la remerciant silencieusement. Sa compagne avait d'ailleurs bien raison, mieux valait ne pas traîner dans le coin lorsque la nuit tomberait. Il s'agissait du parfait coupe-gorge et elle ne comptait pas du tout faire partie du lot de cadavres matinal...
Sarah ne put retenir un léger rire. "C'est la première fois qu'on me dit ça. D'habitude c'est plutôt maigrichonne qui ressort." Un autre rire la secoua avant qu'une quinte de toux ne la calme aussi sec.
Mieux valait ne pas trop rire pour le moment même si cette Réprouvée envoyait des répliques plutôt amusantes il fallait le reconnaître. La remarque sur le quartier emplis de bordels fur de trop pour Sarah et elle éclata de rire malgré son corps douloureux. Elle secoua doucement la tête avant de reprendre son souffle tout en tentant de ne pas trop s'appuyer sur sa congénère. Promis on ne passera pas par là-bas ne panique pas. Mais tu sais quand même que les bordels sont monnaie courante dans la cité ? J'aimerai éviter ce genre de carrière si tu le permet." Sarah ricana une dernière fois avant de reprendre son sérieux. Elle ramena ses larges ailes couleur sang le long de son corps pour libérer de l'espace et désigna du menton une minuscule ruelle sombre. "En passant par là on évite le quartiers des catins et on arrivera rapidement vers des commerces un tantinet moins choquants ne t'inquiète pas." Un léger sourire moqueur étira rapidement sa bouche mais elle le réprima bien vite. Il n'était pas temps d'énerver l'inconnue et de se retrouver à nouveau seule et dans le pétrin comme précédemment. Alors qu'elles avançaient péniblement, Sarah tenta de lancer une conversation lui paraissant la plus normale possible. "C'est quel genre de tâche que t'es censée accomplir avant la tombée de la nuit ?
Parce que je voudrais pas te faire paniquer mais la nuit ne va pas tarder.
" Elle leva les yeux vers le ciel avant de les reposer sur sa comparse. "Je connais plutôt bien le coin. Je pourrai t'aider...en remerciement.
" Elle espérait ne pas avoir été insultante ou quoi que ce soit d'autre. N'ayant pas eu énormément d'interactions sociales avec ses compatriotes en deux semaines elle tentait encore de comprendre ce qui pouvait être bien ou mal perçu. D'autant plus que sa sauveuse semblait aussi sujette qu'elle aux sautes d'humeurs si caractéristiques des Zaam.

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Lun 29 Jan 2018 - 15:03


Son rire avait quelque chose d’adorable qui agaçait Lysange. En réalité, la martyre avait un côté mignon qui ne lui plaisait pas. Impossible de désigner les coupables d’un tel charme. Sa chevelure de jais, qui même remontée ou délavée, lui octroyait naturellement une part de féminité. Son corps fin et élancer qui lui donnait une certaine délicatesse innée. Sa voix chaleureuse qui détenait une douceur que l’on ne pouvait nier... Non, rien à faire, elle ne la supportait pas. Sans doute n’est-ce que par jalousie, mais qu’importe. La voir défigurée lui apporté une certaine sérénité qui l’empêché de souhaiter une altération supplémentaire de son être. « Si tu continues à rire, il y a des chances que l’on aperçoit l’un de tes poumons sortir. » C’était sa façon la plus délicate de lui demander de se faire oublier, tout en camouflant son irritation en conseil amical. « Maigrichonne ? » La réprouvée ne pouvait s’empêcher de sourire, ce qui chassa son aigreur vaine. « Mouais pas faux. Mais ça me paraît mieux à te comparer au peuple des sans-âmes. » Cette idée était gravée dans l’esprit détraqué de la demoiselle. Qu’importe son prénom. Peu importe qu’elle se remette de ses blessures. Qu’elle devienne plus forte ou plus valeureuse. Pour elle, elle sera à jamais « la sans âmes ». Ni plus, ni moins. C'était sa marque d'affection. Quoi que. Les sentiments que Lysange éprouvée pour cette dernière était quelque peu flou et incertain. Tantôt, elle éprouvait une certaine affection et bienveillance à son égard. Parfois, elle souhaitait la rabaisse et la malmener jusqu'à outrance. En l'occurrence, actuellement, elle l’agaçait profondément. « Ne t’inquiète pas, j’ai tout de même de la matière grise dans ma caboche. » Le son de sa voix s’atténua pour ne devenir qu’un murmure « Même si c’est monnaie courante dans notre ville, il n’empêche que… » Elle ne termina pas ça phrase et la suite de ses pensées, elle n’en fit pas profiter sa congénère. Un silence se glissa entre les deux jeunes femmes, le temps nécessaire pour la plus jeune de regrouper ses idées. Secouant rapidement la tête, comme pour faire fuir ses idées de sa boîte crânienne, Lysange suivit le chemin indiqué par son fardeau. « J’espère pour toi que tu connais vraiment le chemin. » Pas un seul instant, elle ne se demanda si tous ceux-ci n’étaient pas un piège. Un guet-apens dans l'unique but de la dépouiller. Le classique : une femme vulnérable faisant l’appât, réclamant de l’aide auprès de bonne âme charitable, pour ensuite conduire le bon samaritain dans une attrape, pour qu'il puisse se faire gentiment dépouiller, puis tuer. Mais non, tous ceux-ci ne lui effleurèrent même pas l’esprit. Inconsciemment, la jeune réprouvée suivit l’indication de l’inconnue et se dirigea vers la ruelle sombre.

Lysange tira sur le bras qui longé sa nuque et fit un mouvement d’épaules pour redresser et repositionner la réprouvée qu’elle soutenait. La situation était quelque peu étrange pour elle. Elle n’avait pas réellement conscience de ce qu’elle faisait et ne savait plus sur quel pied danser avec l’autre demoiselle. Heureusement, cette dernière eut la bonne initiative de débuter une conversation lambda pour détendre la situation. Décidément, elle adorait cette fille. « Hum. J’dois me rendre au port pour une livraison. Une espèce de rat dégoût géant est sensé m’y attendre.   » Par réflexe, Lysange regarda par-dessus son épaule, s’assurant que sa hache était toujours belle et bien accrochée à son dos. Voyant toujours un obèse morceau de tissu s’agrippait entre ses ailes et Yol’Saavos qui guetter derrière, la gamine sentie une vague de sentiment d’apaisement l’envahir. Sur ce point, elle n’avait pas à s’inquiéter.  « J'ai pas de délai pour lui remettre... "la marchandise", mais le Borm m'interdit de rester dans la cité après le coucher du soleil. » Par conséquent, le temps jouait contre elle. Sa congénère n’avait pas essayé de la duper. Ce que la rebelle avait pris pour l’obscurité naturelle des ruelles poisseuses, était en réalité la marque que le soleil avait décidé de les lâcher. Jamais elle n’aurait le temps de tout accomplir dans un laps de temps aussi court. Pour ne rien arranger, leur cadence de déplacement était équivalant à celui d’une vieille dame unijambiste. La poisse. Son apaisement se fit rapidement déchiqueter par la colère. « Pss vu le temps que l’on met à se traîner, va falloir ce diriger d’abord vers le port. J’passe l’échange au gros et après, on ira se poser dans ton endroit. » Agacer, elle était bien plus que ça. Avec le chemin que la blesser lui avait indiqué, elle se retrouvait dans l’incapacité de se repérer. « Henselt ! C’est par où les quais ? » D’une rage inappropriée, elle se mit à grogner. « Tu veux m’aider, alors dépêche toi. » La demoiselle n’était plus d’humeur. À présent, elle voulait régler cette histoire au plus vite.


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Ven 2 Fév 2018 - 14:57

L'humour noir et cynique de la Zaam fit à nouveau rire la blessée qui finit par manquer de s'étouffer une nouvelle fois. Ce genre d'humour lui plaisait, au moins son interlocutrice n'y allait pas par quatre chemins et se montrait très directe quant à ses opinions. Comprenant néanmoins le sous-entendu, Sarah se calma et se fit plus silencieuse, il n'était pas non plus nécessaire d'indiquer leur position à tous les alentours. Très bien, elle resterait visiblement une sans-âme au yeux de son interlocutrice mais cela ne la dérangeait pas plus que cela. Elle préférait largement être comparée à une créature repoussante qu'à un être faiblard et maigrichon. Visiblement, la jeune Zaam était sujette à des sautes d'humeurs tout aussi violentes et imprévisibles que les siennes. Sarah comprit bien rapidement qu'il ne fallait vraiment pas passer par les quartiers regroupant les bordels de la ville. Elles ne passeraient donc pas par là. La jeune demoiselle connaissait suffisamment le coin pour éviter lesdits quartiers. Le chemin se faisait dans la douleur malgré l'aide apportée par la jeune femme au loup. Cette fois-ci Sarah avait clairement poussé trop loin et il s'en était fallu de peu qu'elle ne meurt dans cette ruelle crasseuse et face partie du lot quotidien de cadavres retrouvés tous les matins dans la ville. Alors comme ça elle devait se rendre au port ? Cela allait s'avérer compliqué à réaliser avant la nuit même en étant en bonne forme. Mieux valait avertir la demoiselle que son entreprise relevait du miracle.
"Je voudrais pas te démoraliser mais ça risque d'être compliqué. Même en m'abandonnant ici tu n'aurais que de très minces chances." Sarah grimaça, tant à cause de la douleur que de sa révélation.
Étrangement, cela l'embêtait pour la Réprouvée. La demoiselle blessée ne savait pas pourquoi elle ressentait tout cela mais elle se promis d'y repenser plus tard. Elle n'avait clairement pas le temps pour le moment. L'énervement de sa comparse la tira d'ailleurs bien vite de ses pensées. Ok. Elle allait devoir se montrer efficace. Sarah profita d'un arrêt momentané pour tourner la tête dans tous les sens. Il fallait être rapide et efficaces. "On prend à gauche. C'est pas le meilleur coin de la ville mais on arrivera beaucoup plus vite et en passant par là t'as une petite chance de rentrer dans les temps." Sarah jeta un petit coup d'oeil au loup qui les suivait. Avec lui elles avaient plus de chances de franchir le bloc de ruelles en sécurité. Une sécurité toute relative étant donné que ces ruelles étaient connues pour être de parfaits coupes-gorges. Mais normalement, à cette heure les deux demoiselles risquaient moins gros, il ne faisait pas encore sombre. Se remettant correctement en place pour ne pas trop écraser sa congénère, Sarah observa les lieux. Ô grand jamais elle ne viendrait chercher des noises dans le coin. Ou tout du moins pas avec son physique actuel. C'était bien trop risqué et il fallait être complètement fou pour s'y aventurer de nuit. Les jeunes femmes traversèrent la première ruelle sans la moindre anicroche avant de s'engager dans un virage vers la droite. Pour l'instant tout était désert au plus grand plaisir de la Réprouvée blessée. Elle n'était clairement pas en état de se défendre et elle doutait que sa comparse risque sa vie pour la défendre. Ce qui était en soi tout à fait normal. Toutefois, cette idée la mis en rogne et la rage caractéristique des Zaam s'empara à nouveau de son âme.
Il fallait qu'elle trouve une solution de recours. Quelle idiote ! Il n'y avait vraiment qu'elle pour être aussi stupide.
La colère laisse presque instantanément place à la lassitude. Elle s'épuisait elle-même. "Si jamais on croise des gens qui s'intéressent un peu trop à nous on s'envole et on s'enfuit par les airs vite fait bien fait. J'ai pas très envie de finir en charpie."
Cette conclusion un tantinet pessimiste acheva de lui plomber le moral. Histoire de se changer les idées,
Sarah reposa ses yeux sur la ruelle toujours aussi déserte et silencieuse. Tournant la tête, son regard se posa sur le tatouage de sa sauveuse. Un bien étrange et joli tatouage. "Je l'aime bien, il est joli." Elle avait indiqué le fameux tatouage du menton tout en lâchant son compliment. Depuis quand se mettait-elle à faire des compliments ?! Elle allait tourner folle avant la fin de la soirée. Déjà qu'elle n'était pas certaine d'être très seine d'esprit... Des bruits de pas stoppèrent instantanément la demoiselle dans ses pensées plutôt étranges. Sarah releva brusquement la tête et fixa la silhouette qui arrivait rapidement en face d'elles. Sa respiration se bloqua jusqu'à ce que l'individu les dépasse silencieusement et sans un regard. Sarah observa sa compagne en silence. Elles avaient tout intérêt à aller vite.

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Mar 20 Fév 2018 - 16:25


L’étrangler. C’était actuellement le besoin que ressentait les mains de Lysange. À quoi bon pensait-elle en lui confirmant que sa quête était peine perdue ? Serrant des dents pour ne pas lui cracher au visage, son esprit bouillonnait d’idées malsaines à son égard. Cependant, bien vite, un jet glacial apaisa ses ardeurs cognitives, lorsque sa future martyre lui indiqua le chemin à suivre. Inutile de perdre du temps en chamaillerie, elle avait une mission à accomplir. Sans dire un mot et en négligeant le bon soin de la blessée, elle tira cette dernière vers les lieux indiqués. Loin d'être d'une stabilité émotive, Lysange espérait que sa consœur aller avoir l’amabilité de se taire cette fois-ci. La « sans âme »  était la carte, elle, elle était son soutien. Les rôles étaient parfaitement octroyés, il était superflu d’y incruster des rires ou des blablas creux pour essayer de faire « amie-amie ». Il fallait impérativement se hâter et ne pas diverger sur d’autres activités. Veine illusion que ce fut, puisque sa mappemonde s’exprima à nouveau pour proposer une solution de secoure. « Hum. Pourtant, tu es tout près de l’état de charpie. » Elle leva les yeux vers ciel puis sur son interlocutrice qu’elle commençait à soutenir avec gêne. « Tu penses vraiment être capable de battre des ailes ? Tu n'arrives déjà pas à marcher toute seule sans te laisser crever sur moi. Alors parvenir à décoller du sol sans que l’un de tes membres décide de te faire faux bond, ça relève plus du miracle. » Elle soupira. « Continue plutôt de grimacer de douleur au lieu d’imaginer l’improbable. » Mais sa remarque n’était pas complètement dénuée de sens. Si elles attiraient trop l’intention, elles se retrouveraient dans une bien fâcheuse situation. À la limite, la plus jeune pourrait toujours abandonner la blesser pour faire diversion et s’enfuir par les cieux sans hésitation. Cette idée, certes lâche et immorale, la charmait de plus en plus, surtout quand son interlocutrice continua de prendre la parole. « Mon tatouage ? » Décidément, la jeune femme à la sombre chevelure n’appréciée guère le silence. Elle était prête à aborder tous les sujets inimaginables pour combler les moments de répit auditif. « Hum. Merci. J’aime bien fabriquer des mécanismes. » Bien qu’elle n’appréciât pas l’idée de se sociabiliser, Lysange était assez impulsif et sotte pour répondre à ses interrogations en lui fournissant matière à dialoguer. L’envie de se frapper le front se fit ressentir lorsqu’elle comprit sa bêtise, cependant, la vision d’un étranger se dirigeant tout droit vers elle, fît rapidement changer la cible de son désir de violence. Elles s’étaient naturellement stoppées, fixant avec intensité l’étranger s’approchait. Lysange n’avait de cesse de le foudroyer du regard en lui montrant ses canines – tout comme le faisait Yol’Saavos –. Peine perdue, puisque l’homme n’avait même pas dédaigné de leur accorder un regard et les avait dépassés sans même prononcer un mot. Vexée de cette ignorance, la réprouvée tatouée se retourna vivement dans l'intention d'insulter le passant, mais la vision de son loup la dévisageant lui fit prendre conscience que ce n’était probablement pas la bonne attitude à suivre. Ses pulsions suicidaires devaient être mises au placard pour l'instant. Son juron se métamorphose donc en fort soupire, s’apparentant plus à un grognement. « Dépêchons-nous. On discutera plus tard. » Sa voix n’avait été nullement agressive ou autoritaire. Elle était seulement lasse et la situation ne l’amusait plus. De plus, elle commençait à avoir mal aux épaules et aux bras avec se poids bavard qui se laissée mourir sur elle.

La suite de leurs chemins se passa sans le moindre accroc. Elles croisèrent certes du monde, toutefois personnes ne faisaient réellement intention à elles. Parfois, on les regardait ou se moqués, cependant rien de bien périlleux. Elles semblaient être trop nécessiteuses pour que l’on songe à les dépouillées et étaient loin d’être désirables pour être confondus avec les catins. En somme, en présence des quelques rayons de soleil encore présent, les demoiselles en détresses avait des chances d'éviter de se faire violemment importunées. Bien que se sera une tout autre histoire, une fois que l’obscurité de la nuit aura recouvert les ruelles de Sceptelinôst. Le retour du port risquerait, lui, d’être périlleux. Il faudra probablement rester discrètes et silencieuses. Un projet qu'elle songea fortement, mais qui ne lui plaisait guère. Bien qu’actuellement, le silence fût de mise dans leur petit groupe, cela ne convenait plus à la cadette. Finalement, elle regrettait le rire insupportable et les bavardages inutiles de sa consœur. Peut-être aurait-elle fait partager ses regrets et remords face à son silence, mais la vision du port fit bien vite oublier à Lysange sa courte idée de bienveillance. Avec une douceur déconcertante, elle déposa la réprouvée sur une caisse en bois, soulageant afin le poids de ses épaules – qui devenaient douloureux –. Le loup semblait également satisfait de délaisser l’inconnu sur le port, puisque sa queue se remit à frétiller énergiquement. Mais son allégresse fut de courte durée, quand il reçut l’ordre de rester coucher près de cette même emplacement. « Reste là, je n’en ai pas pour longtemps. Si tu viens, tu risque de lui faire peur. » La jeunette s’étira en poussant un couinement, avant de s’adresser à nouveau à sa partenaire. « Pour une fois évitent les problèmes. » Elle lui fit un clin d’œil avant de s’enfuir vers l’extrémité d’un quai en riant. La nuit était sur le point de tomber, son accord risquait d’être rompu. Malgré cela, sa bonne humeur ne s'en retrouva pas entaché.

Courant à toute allure – battant même des ailes – la livreuse fit volte-face devant un groupe d’hommes qui n’avaient rien de sophistiquer et d'altruiste. Ses souvenirs étaient exacts, son client était bien un homme de petite corpulence, grassouillet et puant, à qui il manquait une main. Un rat boiteux en somme. À bout de souffle par sa petite course, la mie-ange mie-démone ne pus prononcer une phrase de salutation. « Le soleil s'est couché. » – « Tant pis pour lui, moi je suis en pleine forme. » Articula-t-elle difficilement, le souffle court. Son interlocuteur s’en moqua et attendu quelques instants que la genette reprenne une respiration placide. « J'aurais dû être livré il y a des heures. Ce n'est pas un bon travail ça ma petite. » Par réflexe, elle recula d’un pas, se méfiant de la suite de leur conversation. « Mais j'suis un homme bon. » Le petite dut se mordre la lèvre pour ne pas ironiser. « Tu as fait tout ce chemin pour venir me rapporter ma commande, il serait bien grossier de ma part de ne pas t'payer. » - « Maa huzrah » Elle dissocia la hache de son dos pour la tendre au rat puant, ce qui fit rire ce dernier une fois qu'il saisi le bien. « Que tu es sotte. Ton père ne t'as jamais appris à ne pas faire confiance aux inconnus ? » L’intelligence quitta la réprouvée qui comprit étrangement le sous-entendu. « Gowno ! » Pesta-t-elle avant de se jeter sur l’arnaqueur, qui fut plus que surpris par sa réaction. Par son manque de jugement, au lieu de négocier un payement, un combat fut amorcé. Rien d’épique, bien évidemment. Ce duel avait plus l’allure d’une querelle entre deux bambins qui se chamaillaient pour un jouet. Lysange était fine et élancée, lui, était gras et petit. Tous deux étaient dépourvus de force. Aucun n’était apte à se battre vaillamment, ce qui fut la source d’un éclat de rire général. Les hommes autour pouffaient et acclamaient, semblablement à la prestation d’un spectacle burlesque. Certains parièrent, pendant que d'autres se soûlèrent gaîment. Étonnamment personne ne semblé prendre parti pour le voleur. Personne ne songea même à intervenir dans ce petit duel. Le combat de la réprouvée était divertissant pour eux, telle une animation de foire, tel un combat entre des bêtes. Lysange grognait. Mordait. Insultait. Elle était d’une inconscience déconcertante, mais jamais elle ne lâcherait le manche de l’arme gratuitement.


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Mer 14 Mar 2018 - 16:17

Sarah leva les yeux au ciel avec désespoir, elle essayait simplement de trouver des solutions mais visiblement l'autre têtue ne voulait rien savoir du tout. Elles allaient rester coincées là un sacré bout de temps si toutes ses suggestions partaient en fumée aussi rapidement que la dernière qu'elle venait d’émettre. La demoiselle à la chevelure ébène avait beau tenter de faire la conversation, sa jeune interlocutrice était des plus mutiques. Ne répondant que par monosyllabes la jeune femme semblait avoir envie de la jeter par terre et de s'enfuir à toute allure. Pigé... Ne plus parler semblait être une très bonne option dans l'état actuel des choses. Elle ne rebondirait pas sur les dernières phrases. Le trajet s'annonçait sacrément long !
Le passage de l'inconnu à leur côté instaura une sorte d'ambiance inquiétante que les deux jeunes Réprouvés ne pouvaient nullement ignorer. Mettant toute sa rancœur de côté, Sarah se hâta de suivre sa compagne sans dire un mot ni faire un commentaire. Le moment était très mal choisit pour commencer à faire n'importe quoi. Ce court moment sans décrocher le moindre mot permit aux demoiselles de se rendre compte de leur pitoyable état. Autant dire que ce dernier était bien loin d'être glorieux ou avenant. Après de très longues minutes de silence les jeunes femmes purent apercevoir le port. Un sourire vint étirer les lèvres de Sarah. Cela lui fit oublier sa mauvaise humeur passagère due aux silences et à la douleur toujours présente dans son corps. Enfin ! Et la demoiselle tatouée ne pourrait pas dire qu'elle ne l'avait pas aidée pour retrouver son chemin de manière efficace ! Pas peu fière de ce petit exploit, Sarah arborait un grand sourire satisfait alors que sa compagne semblait aisément se diriger pour aller vers le lieu où elle avait rendez-vous.
Sarah si vit déposée sur une caisse en bois dans la plus grande des délicatesse. Cela provoqua un grand étonnement de la part de la blessée qui ne s'y attendait pas le moins du monde. Les yeux de la demoiselle se posèrent sur le loup de sa compagne. Ce dernier sembla retrouver une bonne humeur dès que sa maîtresse fit mine de l'abandonner à son sort. "Caches ta joie louveteau." Un ricanement lui échappa suivit d'un grand éclat de rire lorsque la joie du loup redescendit aussi sec. "Moi aussi je suis ravie de rester avec toi." Son sourire se transforma en grimace quand elle reçut également un ordre la concernant. Elle haussa les épaules en faisant la moue. Je vais faire de mon mieux en t'attendant.
La jeune tatouée semblait bien joyeuse lorsqu'elle partit loin d'eux. A croire qu'à proximité de Sarah tout le monde perdait le sourire. Cette pensée fit ricaner la demoiselle. Rien de bien glorieux encore une fois.  La demoiselle à la chevelure ébène s'adossa au mur et leva les yeux vers le ciel. Ce dernier s'assombrissait progressivement. Le retour allait s'annoncer plus complexe que l'aller. La demoiselle était perdue dans ses pensées lorsque le loup s'agita à ses côtés. Grondant et grognant énormément le loup se releva rapidement tout en observant la direction qu'avait prise sa maîtresse. Sarah se redresse aussitôt. Quelque chose n'allait pas avec la livraison et le loup l'avait sentit. Je te suis. Le loup détala dès que la voix de la jeune femme se fut éteinte. La demoiselle se mit à courir aux côtés de l'animal tout en essayant d'ignorer ses muscles qui l'élançaient plus que jamais. Ils arrivèrent très rapidement à destination et tombèrent sur un spectacle plus que singulier. Sarah eut un moment d'arrêt et elle aurait probablement éclaté de rire si l'une des vedettes du spectacle n'était pas sa sauveuse. Ce combat était ridicule et digne de ceux auxquels elle avait l'habitude de participer. La seule différence résidait dans le fait que les deux adversaires possédaient la même force. Ne cherchant pas à comprendre le pourquoi du comment et qui avait commencé la dispute, Sarah se jeta dans la mêlée à la suite du loup. Le combat devint rapidement inégal et en défaveur de l'inconnu. Le loup y étant pour beaucoup. Sarah frappait de son mieux malgré la douleur et la fatigue. Ses bras étaient incroyablement lourds et elle n'était même pas sûre que ses coups soient douloureux ou aient un effet quelconque. Devant un combat si ridicule les voyeurs commencèrent doucement à se disperser sous les grondements du loups qui tentait d'éloigner les quelques personnes semblant vouloir prendre part au combat. Sarah ne savait pas si sa compagne était blessée ou non, elle se contentait de frapper sans relâche.
La scène prit fin lorsque le loup parvint à immobiliser l'inconnu en faisant mine de refermer ses crocs autour de sa gorge. Sarah en profita pour se laisser tomber au sol et pour reprendre sa respiration tout en jetant un coup d’œil à sa compagne. "Qu'est-ce qui s'est passé ?
Peu lui importait qui avait tord, elle prendrait la défense de la demoiselle qui était venue à son secours malgré tout. La concernée avait d'ailleurs toujours en main ce qu'elle était censée livrer un peu plus tôt. La livraison n'avait vraisemblablement pas été effectuée ...
Tournant la tête vers l'extérieur, la demoiselle put constater qu'entre temps la nuit était tombée. Elle se tourna à nouveau vers sa compagne et attendit que cette dernière reprenne ses esprits pour savoir ce qu'elles allaient faire. Il était désormais hors de question qu'elles se séparent. Même si son état n'était pas fantastique, Sarah pouvait encore donner quelques coups et elle n'hésiterait pas. Elle se sentait redevable envers sa compagne.

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Jeu 29 Mar 2018 - 16:38


Si les gestes de la Réprouvée n’étaient qu’anarchie, ses pensées l’étaient tout autant. Avant même que son esprit ne perçoit le contrecoup de la situation, son adversaire était d'ores et déjà à ses pieds, détenant la gueule de Yol’Saavos comme collier de défaite. La foudroyante intervention de l’adrénaline avait quelque peu altérée ses idées et lors de sa dissipation, cette sensation d’invincibilité se métamorphosa irrévocablement en fardeau sur son cerveau. Dans un vent de panique désorienté, Lysange chercha désespérément à reprendre son souffle et à canaliser sa rancœur dévorante. Dérivant entre les limbes insipides de la réalité et des mirages, l’adolescente regarda autour d’elle, désorientée, pour chercher une vague explication à ce qui venait de se produire. La foule s’était dissipée, ne laissant sur le quai que les deux demoiselles en présence d’un gros lard en phase de soumission devant un loup. À première vue, sa congénère était venue à son secours, la soutenant dans ce pathétique spectacle que fut son combat. Cette notion froissa l’orgueil de la plus jeune qui se mit à grogner, les dents serrées. « Qu’est-ce qu’il t’a pris d’intervenir ?! Je n’avais pas besoin de toi ! Je me débrouillais très bien toute seule ! » Aboya-t-elle en se tenant la tête. C’est alors qu’elle comprit que l’adrénaline était hors de cause pour la naissance soudaine de sa migraine, un mauvais coup résonnait encore dans sa boîte crânienne. L’adolescente s'était pris un choc à l’arcade. De cette histoire, elle aurait un sacré cocard, c’était certain. Enfin, si ce n’était que ça. Le résultat aurait pu être bien plus désastreux... Pars ailleurs, elle fut quelque peu déconcertée que dans ce carnage psychologique, l’Eskel Wah Kein Farore ne se fit pas remarquer en elle. Bien heureusement, dans un sens. Dans cette transe, elle aurait probablement blessé accidentellement son binôme. Ce qui en vue de son état, aurait été fort regrettable. Il aurait été bien plus compliqué de la soutenir et de se déplacer à ses côtés si la blesser agonisé davantage. Chose peu souhaitable, aussi bien pour la concerner, que pour Lysange, qui a la simple idée de lui faire du mal, ressentie son estomac se retournait.

Maintenant que la présence de la femme aux cheveux d’ébène fut remarquée et prise en compte dans la situation, des tas de questions traversèrent l’esprit de la détraquée. Pourquoi était-elle là ? À quel moment l’avait-elle rejoint ? Pour quelle raison avait-elle pris sa défense ? Bien trop d’interrogations dans un si petit lapse de temps –ce qui n’arrangea en rien la douleur intense qui affectait le côté droit de sa figure–. Après tout, quelle importance, à l'heure actuelle les réponses à ses demandes lui importait peu. La simple présence de sa congénère était parvenue à la rassurée et le timbre de sa voix avait subitement le don de l’apaiser. Elle regretta même de l’avoir précédemment agressé. « Cette enfoirée a refusé de payer ! » Faits peu exacts, puisqu’elle s’était jetée sur ce dernier sans même aborder la moindre phase de négociation. Cependant, c’était du pareil au même. Au premier abord, il n’était pas mentionné par l’acheteur d'offrir une quelconque récompense pour les efforts effectués par Lysange, ni même pour ceux de son père. Avant de poursuivre ses explications, la réprouvée s’essuya la lèvre inférieure du révère de la main, asséchant ainsi un mélange de sang et de salive. « Il voulait avoir la hache gratuitement ce gowno. » Le timbre de sa voix avait pris une tonalité plus adoucie, qui trépassas bien vite dans un bref ricanement. « Pour la peine, il mériterait que je lui coupe sa deuxième main. » Cette phrase fut comme un électrochoc pour le destinataire de ces quelques mots. Lui, qui s’était recroquevillé sur lui-même, cherchant à se faire oublier des deux demoiselles, mais qui espéré corrompre le loup avec de sottes paroles. Lui, qui n’osait bouger de peur que les dents du loup ne l’achèvent. Sur cette menace, il ne put s’empêcher de plaider sa cause. « J’allais te payer. C’était une blague ! » Il essaya de rire, mais la sensation des canines sur sa nuque, accompagner du grognement du loup, lui fit couper tout envie de plaisanter. « Hum. Mouais. » – « Non. Vraiment ! J’ai l’argent avec moi. » Levant les yeux au ciel, elle finit tout de même par s’agenouiller à ses côtés et débuta une fouille pressée. Évidement, il n’y avait rien. Rien. Absolument rien de palpable ne se fit ressentir dans l’accoutrement du nouveau martyr. Un soupire résonna, avant qu’un regard accusateur ne se pose sur le visage inquiet de l’arnaqueur. Il n'était pas idiot au point de ne pas comprendre que la gamine n'avait rien trouvé sur lui. Chose que lui, ne pouvait concevoir. Il bégaya, cherchant ses mots, mais l'enfant ne voulait rien savoir. « C’est la fin. » Elle ponctua la fin de sa phrase d’un grand claquement de dents sec. Avant même que l’homme ne saisit ses mots, la mâchoire du loup se referma brusquement. Un claquement. Un craquement. C’était la fin.

La réprouvée se redressa en tournant le dos à la carcasse qui venait de rendre son dernier souffle de vie. Elle s’étira, satisfaite de la terminaison de cette chronique. L’arme était toujours en sa possession, durant tout ce remue-ménage, jamais elle n’avait desserré le poing qui maintenait le manche. Pour elle, c’était une fierté et pour cause, la tatouée n’avait pas entièrement échoué dans sa mission. Satisfaite de son œuvre, elle adressa un large sourire à sa partenaire. « Et si on allait à ton fameux endroit maintenant ? Je "meurs" de faim ! » Son rire aurait sans doute été puissant et éclatant, si ce dernier ne s’était pas coincé au creux de sa gorge. Elle manqua de s’étouffer, lorsque ses mirettes se posèrent sur une bourse, traînant un peu plus loin sur le ponton, dont quelques pièces d'or traînaient sur le sol. Sa mâchoire inférieure se décolla légèrement, tandis que ses yeux s’écarquillaient. Serait-ce par hasard l’argent dont parler le corps sans vie, dont elle réclamer cette fin ? C’était peu probable. À moins que cette dernière ne soit tombée lors de l’affrontement ? Que l’homme disait vrai et qu’elle l’avait injustement condamnée à mort? C’était fort probable. Lysange tourna lentement la tête vers son loup qui s’était positionné à ses côtés. Battant gaiement de la queue, sortant la langue à chaque soupir. Pas le moindre du monde, il ne semblait être dérangé par le sang qui couvrait sa gueule.



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Dim 22 Avr 2018 - 22:48

Le visage de Sarah se décomposa en un instant. L'attitude de sa compagne la déstabilisait au possible. Un énorme vide se forma dans sa tête avant qu'une tempête d'émotions n'y prenne place. Une colère sourde commença à l'envahir. Non pour qui se prenait-elle ?! Sarah avait fait cela en un juste retour des choses ! Elle souhaitait simplement aider celle qui lui était venue en aide et qui avait alors besoin d'aide. La colère fut balayée par une énorme vague de tristesse. La demoiselle serra les poings à s'en faire saigner les paumes de mains mais aucun son ne sortit de sa bouche. Des larmes voulurent dévaler ses joues mais elles les retint autant que possible et braqua son regard dur sur la demoiselle au loup. Encore une fois on la délaissait et la mettait de côté alors qu'elle souhaitait bien faire. "[color:2043=088A85]Très bien. La prochaine fois la maigrichonne faiblarde ne fera rien et se contentera de regarder comme les autres soûlards." Lâcha-t-elle les lèvres serrées.
Sarah haussa les épaules, peu lui importait ce que le client de sa compagne avait pu vouloir faire. La jeune femme se serait tout de même jetée dans la bataille. Toutefois... Sarah n'était pas certaine de vouloir défendre à nouveau sa camarade si elle n'en retirai que de la haine. Le ton quelque peu adoucit de la demoiselle au loup calma quelque peu la tempête ayant lieu sous son crâne. Cela empêcha les larmes de couler et la jeune Réprouvée put déplier légèrement ses mains. La tristesse s'en alla lentement pour laisser place à un grand sentiment de vide et de solitude.
La mort brutale de l'inconnu ne lui arracha qu'un battement de paupières. Pauvre homme. Elle ne savait pas si elle le plaignait vraiment ou si en un sens il avait mérité son sort. Elle se savait trop fragile pour une Réprouvée alors peut-être était-ce mérité. Sarah devait s'endurcir et pas seulement physiquement. Peut-être était-il temps d'essayer de changer pour de vrai ? Elle eut à peine le temps de le penser avant que le ridicule de la situation ne lui saute aux yeux. Elle n'allait pas devenir forte en voyant un homme se faire tuer. Surtout pas dans cette ville. Elle s'était déjà un peu mieux à la mort.
Le sourire de sa compagne la sortit de ses pensées. Mmmh pourquoi pas ? Sarah sentait vaguement son estomac douloureux mais elle ne savait pas si c'était à cause de ses blessures ou de la faim. Autant tenter l'option de la faim. La jeune femme secoua légèrement la tête pour se ressaisir malgré ce sentiment de solitude qui l'habitait de plus en plus. Elle tourna les talons et entama son chemin d'une démarche d'enfant. Tremblotante et saccadée à cause de son corps meurtrit. N'entendant rien derrière elle, la jeune femme se retourna lentement. "C'est quand tu veux, on a que la journée." Soupira-t-elle avec lassitude tout en observant le ciel déjà sombre. "Je tiens pas spécialement à rester dehors de nuit. Je suis pas encore suicidaire." Ajouta la jeune femme en guise d'argument en voyant sa compagne rester immobile. Un léger agacement la saisit soudainement. Ça n'était clairement pas le moment de se laisser aller à quelques rêveries. Revenant aux côtés de sa compagne d'une démarche boiteuse, Sarah attrapa le bras de sa congénère et la tira vers elle avant de s'arrêter. "Oh merde..." Fut la seule chose qui lui vint à l'esprit. Elles s'étaient mises dans un sacré pétrin. Ses grandes prunelles de glace ne pouvaient pas quitter les pièces d'or étalées près de la bourse au sol. L'argent de l'inconnu. Il n'avait pas mentit.
Sarah tira plus fort sur le bras de la demoiselle qui ne réagissait pas à ses côtés. "On y va vraiment ! Je plaisante pas, tu viens avec moi et on se barre d'ici en vitesse !" La jeune femme retrouva un semblant d'énergie pour embarquer sa compagne avec elle le long du port tout en faisant signe au loup de les suivre en vitesse. "Oh et puis nettoie un peu ta gueule toi !" Lança-t-elle légèrement hystérique. Il allait falloir commencer par se calmer si elle voulait pouvoir trouver un endroit en sécurité pour elles deux. Sarah souffla un grand coup et attendit quelques secondes. Aucun effet. Fantastique. La rage s'empara d'elle et la Réprouvée repartit de plus belle. Elle poussa ses bien piètres limites au bout et poussa finalement la porte d'un bar. Elle se jeta sur un banc et installa sa compagne à ses côtés. Un repas paraissait plutôt approprié oui. Encore fallait-il avoir un semblant d'appétit avec toute cette histoire...
Sarah leva la main tout hélant le tenancier avant de s'interrompre et de laisser tomber son crâne lourd et douloureux sur la table.  "J'ai pas d'argent...." La jeune femme sentit à nouveau les larmes monter et elle n'eut même pas le cœur de se maudire pour sa propre faiblesse.

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Mer 30 Mai 2018 - 11:24


Son esprit détraqué par la barbarie et la folie n’était plus qu’un vaste pillage de solitude et d’amertume. Bien des émotions, étranger à sa conception, lui murmurèrent de sordides pensées : elle avait envie de pleurnicher, de hurler sa faute, de supplier qu’on lui pardonne, allant même jusqu’à désirer que l’on expiait ses péchés. La petite éprouvée le besoin vital de réparer son crime par un châtiment imposé, voire accepté. Dans un premier temps, elle songea à kidnapper l’un des tonneaux qui parsemaient le port, pour ensuite se jeter dans l’océan et attendre bien sagement que le poids du baril la condamne vers le fond marin. Un suicide abyssal, si on peut dire. Actuellement, c’était ce qu'il lui semblait être la plus « saine » des solutions. Cependant, comme à sa grande habitude – où tout du moins, lorsqu’elle parvient par miracle à réfléchir – son temps consacré à la réflexion finit fatalement par dépasser le temps imparti. Avant même qu’elle n’accepta l’idée de mettre à exécution l’un de ses autodestructeurs concepts, sa semblable intervenue et la traîna de force hors de tout danger. Sans fulminer ou protester, Lysange se laissa une nouvelle fois guider entre les ruelles sombres, vers la destination qu’elle lui avait précédemment réclamé. On ne pouvait le nier, sa partenaire, bien qu’en piteuse état, était une escorte de premier choix. Pour preuve, avant même que la tatouer ne reprenne pleinement ses esprits – chassant au passage ces idées attristées de bipolaires – elle était assise dans un endroit chaut, animée et éclairé. Stupéfaite par l’exploit qu’était parvenu à réaliser sa partenaire blessée, Lysange lui fit parvenir son respect par un sifflement enjôleur. Elle déposa ensuite la hache sur la table – qui n’était plus si bien emballer que ça dans son morceau de jute – puis constata avec désarroi que ses doigts restaient crisper, à moitié refermés sur eux-mêmes. La petite avait serré si fort le manche de l’arme, que ses phalanges s’étaient engourdies dans cette position durant tout ce temps. « Aïe » se contenta-t-elle de dire, tout en massant ces crocher de chaire.

Après avoir vainement tenté de dégourdir ses membres endormis, la fillette aux cheveux roses finit par remarquer son loup qui désirer attirer son attention. La patte posée sur sa cuisse, il lui tendit quelque chose qu’il tenait dans sa gueule depuis bien trop longtemps à son goût. Il fallut plusieurs et long battements de cils, avant que Lysange ne saisisse avec précaution la bourse qu’il tenait entre ses crocs. Ce brave canidé avait récupéré le bien juste avant de s’enfuir avec les deux demoiselles. Qu'es ce qu'elle pouvait l'aimer. La vision des pièces d’or et d’argent, se mêlant les unes aux autres dans ce morceau de tissu, la réjouit au plus haut point. Elle poussa un petit couinement de satisfaction, avant de féliciter son compagnon à quatre pattes. Du moins, c’est ce qu’elle désirait faire, jusqu’à un détail l’interpella. « Non de Key’Jus ! » Pesta-t-elle à voix basse. « Tu n’écoutes rien toi ! Yol’Saavos, lèche toi les babines, tu vas nous faire repérer ! » Guère satisfait que sa maîtresse donne raison à l’inconnu – qu'il avait juste qu'à présent copieusement ignoré – le loup se coucha sous la table, à ses pieds, et donna des coups de langue nonchalants sur ses babines ensanglanter, tout en poussant des grognements de mécontentement. Lysange leva les yeux au ciel et soupira face à son manque d’enthousiasme. « C’est bon…Silus Io. J’suis juste stressée... » Pour preuve, elle se dandina sur le banc, passant l’une de ses jambes sous son autre cuisse, avant de porter son intention sur son héroïne du jour.

Au premier abord, son attitude la laissa perplexe. Pourquoi donc se mettait-elle dans un état pareil ? Serait à cause du fait qu’elles étaient peut-être traquées par les potes du mec, qu’elles avaient laissé pour mort au port ? Qu’au court de cette journée, le résultat était toujours le même, que rien n'avait évoluer ? Peut-être es-ce dû à ses blessures, qui lui faisaient vivre un véritable martyre ? … Les questions continuaient de défiler dans la partie de sa boîte crânienne qui fonctionné encore, jusqu’à qu’un élément flasha dans son esprit. Quelques instants plus tôt, elle avait mentionné son manque d’argent. Lysange fronça leur sourcille suite à se souvenir. « Qu’es-ce que tu racontes ? Bien sûr que si. » Elle agita fièrement sous son nez la fameuse bourse. « Je t’invite, prends ce qui te fait plaisir. Après tout, j'te dois bien ça... » Sans quitter du regard la jeune femme, la gamine posa son coude sur la table, puis sa tête dans le creux de sa main encore valide. Elle la contempla quelques instants avant de reprendre la parole d'un air songeur. « Moi qui pensais que tu allais crever avant le coucher de soleil... En plus, on a survécu à un combat de rue et en prime, on s'est fait de l'argent gratuitement ! Que demander de plus ? Il faut fêter ça ma vieille !  » N’attendant nullement la réponse de son interlocutrice, elle se mit à battre énergiquement les bras dans les airs pour faire signe au tenancier de s’approcher. Voyant que ce dernier répondit à son appel, la Réprouvée se pencha vivement vers sa congénère, dénotant sa bonne humeur soudaine. « Tu penses qu’ils ont un ragoût de Bicorne ? » Elle lui offrit l’un de ses plus beaux sourires, comme si elles avaient toujours été « les meilleures amies du monde ». Comme si autour d’elles, le monde n’existait pas, qu’il n’y avait aucune brutalité ou criminalité. Comme si elles étaient en sécurité ici et que dehors, personne ne chercher à les voir trépasser. Il n'y avait qu'elles, leurs futurs festins et leurs potentielles bières.


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Dim 8 Juil 2018 - 10:42

Sarah avait baissé les yeux pour observer très consciencieusement ses genoux. Ne pas pleurer. Ne surtout pas pleurer. Elle en avait plus qu’assez de ses interminables crises de larmes et s’efforcer de rester forte. Au tout du moins essayer de faire semblant d’être forte. La voix de sa compagne lui fit relever la tête. Oh ... Cette bourse changeait complètement la donne. Est-ce que cela faisait-il d’elles des voleuses ? Sarah ne pouvait se prononcer sur le sujet et en réalité elle se moquait pas mal de la réponse actuellement. L’estomac de la demoiselle la tiraillait si fort qu’elle se fichait éperdument de ce qu’il leur adviendrait par la suite et elle n’avait pas non plus le courage d’imaginer les pires scénarios.
Sa compagne appela énergiquement le tenancier du bar tout en souriant à tout va. La grande brune ricana face au résumé risible de la demoiselle au loup. En effet elle n’avait pas imaginé passer la soirée ainsi. Mais cela lui avait plu. Elle s’était sentie utile pour une fois. Un sourire franc apparut sur ses lèvres alors qu’elle fixait son interlocutrice avec une joie à peine dissimulée. « Peut-être qu’ils en ont, demande le lui. » Ajouta-t-elle avec un clin d’œil. La bonne humeur revenait conquérir son corps et son esprit maintenant que le danger semblait éloigné et qu’elles paraissaient être en sécurité. L’homme prit rapidement leurs commandes avant de disparaître en cuisine pour y donner quelques ordres. Sarah se cala plus confortablement sur sa chaise et soupira d’aise. La douleur lui paraissait presque superflue, elle ne savait pas si c’était dû à la chaleur et aux bonnes odeurs de cette auberge mais elle se sentait presque mieux. La jeune Réprouvée ignora royalement le loup qui la surveillait d’un air méfiant et se concentra sur sa congénère. La Zaam prit une petite inspiration et un air sérieux avant de poser son importante question. « On ne s’est toujours pas présentées, je m’appelle Sarah. » Confia-t-elle dans un sourire. « Et toi ? »

Leurs plats arrivèrent rapidement et Sarah se jeta sur la soupe brûlante. Elle ne fit pas attention à la chaleur du plat et mangea aussi vite qu’elle le pouvait. Par tous les Aethers comme cela pouvait faire du bien ...
Sarah remercia silencieusement Edel pour cette vie donnée et non reprise par l’amour de cette Aether. La Réprouvée était convaincue que c’était grâce à Edel que la demoiselle au loup et elle même étaient toujours en vie. Sortant de ses pensées et de ses remerciements silencieux, elle sentit son estomac se remplir avec la plus grande des satisfactions. Une bonne nuit de sommeil et elle serait comme neuve. Ou presque... Tout dépendait du temps qu’elle mettrait à se rétablir de ses nombreuses blessures. Elle verrait cela en temps voulu. « Est-ce que tu veux que je te raccompagne jusque chez toi ? Comme ça nous serions sûres que tu ne te perdras pas et il fait nuit. » Elle frissonna en annonçant ce fait. Sarah n’avait aucunement envie de se balader seule de nuits dans la ville. Elle ne souhait pas le moins du monde se retrouver parmi les cadavres fraîchement découverts à l’aube. Rester dans ce bar n’était peut être pas une mauvaise idée après tout ... Tout dépendait de ce sa compagne souhaitait faire. Elle ne la laisserait pas rentrer seule. Avec un bon repas dans l’estomac, le loup à leurs cotés et en courant elles avaient peut être leur chance.
Enfin ... encore fallait-il que le gérant du bar accepte de les laisser passer la nuit ici et rien n’était moins sûr. Il ne s’agissait absolument pas d’une auberge et à part les quelques tables éparpillées ça et là il n’y avait pas grand chose pour dormir. « Je ne suis pas sûre qu’on puisse passer la nuit ici. Il est encore tôt, on peut arriver jusque chez toi sans encombre si on part maintenant et qu’on court sans s’arrêter. Qu’est-ce que t’en dis ? »
Cela lui paraissait être la meilleure solution mais peut être que sa compagne avait une meilleure idée. Et puis ... Sarah aimait bien passer du temps en sa compagnie finalement. Elle n’était pas si méchante que ça et sa présence lui apportait le peu de chaleur dont elle manquait cruellement depuis son réveil. La grande brune était en train de se construire de beaux souvenirs, les plus beaux depuis ces courtes deux semaines. Elle se jura de faire en sorte que sa congénère rentre saine et sauve pour retrouver son père.



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Mer 8 Aoû 2018 - 13:00


Sa déception était grande. Au menu, il n’y avait pas de ragoût de bicorne. Ce qui irrita quelque peu la bonne humeur de Lysange. Cependant, l’homme lui proposa quelque chose de soi-disant "bien meilleur", pour compenser à ce manque. Ce dont elle douta fortement. Elle n’avait pas envie d’autre chose, son caprice était irrévocable. Toutefois, peut-être est-ce mieux ainsi. Aucun ragoût ne pouvait rivaliser avec celui que lui préparer sa tante. Par ailleurs, personne ne lui arrivait à la cheville lorsqu’il s’agissait de cuisine. Alors même si c’était à contre cœur, la petite ce rabattu sur le choix de l’aubergiste. Elle espérait simplement pour lui qu’il était certains de son choix. Elle n’était pas foncièrement d’humeur à gâcher des piécettes dans une nourriture infecte et en cette soirée, elle n’était plus à un meurtre près. « J’espère qu’ça va pas être long. J’en ai ma claque d’attendre tout le temps. » Agacée par cette contrariété, la petite se mit à grogner et a pesté à voix basse, dans sa langue natale, pour être certaine de ne pas être entendu. Elle aurait pu continuer à bouder toute la soirée, si sa partenaire ne lui avait pas adressé la parole. « Sarah ? » Répéta-t-elle, légèrement surprise. C’était plutôt mignon, tout comme elle. Ce qui l’énerva davantage. « Hum. J’préfère le surnom que j't’ai trouvé. Bien plus adorable, j’trouve. » Tout était une question de point de vue. Bien qu’il serait difficile de trouver quelqu’un discernait un charme aux Sans-Âmes. « Moi, c’est Lysange et lui, dit-elle en désignant du menton le canidae, c’est Yol’Saavos. » À l’entente de son nom, le loup cessa ses grognements. Il contempla sa maîtresse, dans l’attente d’un ordre ou d’une parole. Mais n’entendant rien de tel, il reporta son intention sur la demoiselle à la chevelure de jais pour lui offrir un sourire carnassier. « T’inquiète, il n’est pas méchant. Il juste comme moi : il n’aime personne. » Elle caressa énergiquement le dos blanc de son compagnon pour l’aider à se détendre. Ce qui se solda par un échec. La taverne était animée en cette nuit étoilée, bien du monde s'était concentré dans cet endroit. Le loup était sur le qui-vive. Prêt à mordre la moindre main tendue vers lui. De nombreux d’inconnu c’était positionnés dans son champ de vision, bien trop de menace et de proie potentielles s'offraient à lui. Il les fixait tous, chacun leur tour, en sortant les crocs, prêt à les chasser. Au final, la nouvelle dans le groupe n’était plus sa prioritée.

À l’arrivée de leur commande, Lysange fut ravis de constater que son assiette grouillait de viande. Finalement, elle n’aurait pas à ajouter le propriétaire des lieux sur sa toute nouvelle liste d’homicide. Sans plus de cérémonie, elle attrapa les morceaux de chair pourvue encore de leur os et les déposa à même le sol. Yol’Savoos ne se fit pas prier, même si ça ne valait nullement une proie qu’il aurait traqué lui même. Mais au moins, ça avait le mérite de faire taire ses protestations incessants. Le reste de leur repas se passa sans le moindre accroc et les deux demoiselles profitèrent de leur récompense à sa juste valeur. Plus son assiette et sa pinte diminuées, plus le côté angélique de Lysange reprenait le dessus. Il ne lui fallait pas grand-chose, pour la comblait. Tout comme un rien pouvait la contrarier et faire revenir au galop sa partie démoniaque. Et prendre conscience que la nuit était tombé depuis un bon moment déjà en faisait partie. Son père allait la massacrer sans aucun procès, c'était certain. Un vent de panique la saisie, mais les craintes de sa partenaire lui fit vaguement oublier ses propres peurs. « Pourquoi tu voudrais dormir ici ?» Elle ne comprenait pas son raisonnement. Peut-être est-ce dû à l'alcool consommé, mais pour elle, toutes ses hypothèses étaient du charabia. Son regard se porta sur le tavernier, qu'elle fixa avec insistance. « Tu t’es fracassé le crâne durant notre fuite ou quoi ?! T’as vu sa tronche ? J’ai pas confiance. J’suis sur q’c’est un tarer qui tue ses clients dans la nuit pour les servir au "plat du jour". » Elle attrapa par terre un reste d’os que le loup avait cessé de rogner, puis le pointa vers Sarah. « Si ça se trouve, on a mangé Jean-Michel Crapaud, le travestie du port ! » À l'aide des autres vestiges dépourvus de chairs, elle forma une figure en demi-cercle sur la table. « Regarde ! Il nous sourit. » Sa propre blague la fit rire, mais lorsque ses mirettes contemplèrent le voile noir qui s’était déposé à l’extérieur, la dure réalité lui revenu en pleine face. Elle ne pouvait plus se payer le luxe de plaisanter, il fallait impérativement se tirer d’ici. « Si tu ne sais pas où passer la nuit, viens dormir chez moi. J’pense pas que ça dérangerait mon père. » Au contraire, elle songea même au fait que son paternel adopte Sarah pour pallier au fait qu’il allait s’en doute l’assassiner pour ses fautes. « Et avant que tu t’fasses des nœuds au cerveau pour prendre ta décision, t’as oublié la tronche qu’ta ? La rue, c’est clairement pas fait pour toi. Tu vas crever en un rien de temps, si ce n’est pas ce soir. » Elle la contempla quelques instants, avant de tendre sa main vers elle pour pousser l’une de ses mèches sur le côté de son visage. « Ta bonne étoile a sans doute déjà grillé toutes tes chances de survie. Inutile d’aller titiller Boholt’Kein pour savoir quel sort il t’réserve. Viens te réfugier chez moi, du moins, le temps que tu puisses à nouveau te débrouiller seule. » Son regard était plongé dans le sien. Pour une fois, elle était des plus sérieuse. « J’t'avais dit que je viendrais déposer une fleur sur ton cadavre. Mais en réalité, j’en aurais aucune envie... » C’était sa manière à elle, de dire qu’elle l’apprécie. Mais Lysange ne faisait pas dans les sentiments. Comme souvent, elle n’attendit pas la réponse de son interlocutrice, allant même jusqu’à l’ignorer. « Bon, ne traînons pas. T’as raison, si on s'dépêche, on peut sans doute fuir les ennuies avant qu’ils nous retrouvent. » Elle se leva avant de saisir l’arme qui était à ses côtés. Cette foutue hache qui était le signe de son incompétence. Son compagnon en fit de même et sortit de sous la table pour se remettre en route, visiblement ravie de pouvoir enfin partir de ce clapier. « Passe devant "la guide", ta mission n'est pas encore finis. Ramène moi chez moi. » Un soupire s'échappa d'entre ses lèvres, loin d'être enthousiaste d'arriver à destination. « Ah... Et j’habite à Ooba, au cas où tu n’le serais pas, c’est un petit village planquer dans les collines, à l’extérieur d'la Cité. Fait nous sortir de cette maudite ville et j’me chargerais du reste. »



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Mer 8 Aoû 2018 - 15:30

Un petit sourire moqueur fleurit sur les lèvres de la réprouvée lorsque sa comparse lui avoua que « Sans-Âme » lui allait franchement mieux que Sarah. Au vu de son état actuel et de la tête qu’elle devait avoir aucun doute que ce surnom devait lui aller comme un gant. Elle redoutait d’ailleurs l’instant pendant lequel elle devrait se regarder dans une glace pour réparer les dégâts. Était-t-il possible de s’effrayer soi-même au point d’en faire des cauchemars ? Haussant les épaules, la grande brune en déduisit qu’elle découvrirait cela dans peu de temps de toute manière. Autant ne pas s’appesantir trop longtemps sur la question et revenir à la conversation en cours. Lysange hein ? Un prénom qu’elle n’avait jamais entendu auparavant. Exotique. Tout comme la personne qui le portait. Ce prénom lui allait fichtrement bien pensa Sarah avec un léger sourire. Concernant le loup, il aurait pu porter le plus doux des prénoms qu’il lui aurait tout de même flanqué la frousse avec ses regards mauvais. La réprouvée tenta de lui adresser son plus beau regard noir mais elle doutait fortement que celui ci soit convaincant. Tiens donc ? Toutes ces mauvaises attentions ne lui étaient pas uniquement dédiées ? Ô joie. Le louveteau n’aimait personne hein ? Fronçant le nez Sarah se dit qu’elle le lui rendait bien mais se contenta reporter son attention sur la salle de plus en plus peuplée à mesure que la nuit avançait. Cette constatation fit aussitôt redescendre ses envies puériles de regards noirs envers le loup.
Face à la réaction de Lysange, Sarah leva les yeux au ciel avec un sourire contrit.« Je me suis fracassé le crâne un nombre incalculable de fois depuis hier soir. Va savoir si j’ai pas perdu mon instinct de survie dans l’histoire. » Finit-elle par grommeler. Parce que oui, le tenancier avait une sale tête. Une tête qui faisait un peu peur à vrai dire. S’était-elle réellement fait mal au crâne à ce point ?! Elle ne donnait pas cher de sa peau si elle se mettait à faire confiance au premier venu qui lui servait à manger. Le menton posé dans sa main et les yeux dans le vague, Sarah éclata brusquement de rire. Le bonhomme dans l’assiette leur souriait de tout ses os et Sarah aurait bien gardé son petit air joyeux si celui de Lysange n’avait pas disparut si brusquement.
La proposition lui fit incroyablement chaud au cœur mais la suite lui fit l’effet d’une douche froide. Un point pour sa comparse. Merci de lui rappeler qu’elle avait une tête à effrayer tout les enfants d’un village. Cela faisait toujours plaisir à savoir. Néanmoins la proposition était extrêmement tentante et elle songeait sérieusement à l’accepter. C’était d’une générosité impressionnante. Mais elle devait retourner quelque chose en échange à Lysange et son père. Elle ne pouvait pas arriver comme une fleur en prenant un lit, un couvert et en posant ses fesses sur une chaise et ses pieds sous la table. Sarah n’eut même pas le temps de répondre que sa compagne décida pour elles qu’il était grand temps de partir. La jeune femme se leva et cacha son grand sourire ravi sous sa main.
« Merci. T’es pas si désagréable que ça en fin de compte. Considère que la dépravée alcoolisée t’en doit une gamine. » Se ravisant au dernier moment, Sarah lui servit un air sévère.« Je te vois venir d’ici, t’as pas intérêt à me demander des trucs glauques ou louches sinon je te jure que c’est sur ton cadavre qu’on va déposer une fleur. » Conclut-elle dans un sourire amusé. Elle l’aimait bien cette petite. Mais mieux valait éviter qu’elle ne lui demande des choses étranges ou trop fantasques.
« Avec plaisir. Dis au louveteau de rester dernière nous histoire d’assurer nos arrières et t’inquiètes pas je connais. »
Ah ça pour connaître, elle connaissait. Elle avait eu l’occasion d’y aller une fois et elle se souvenait d’une chose. C’était bien trop loin de là où elles se trouvaient en cet instant... Cette nuit s’annonçait comme une véritable partie de plaisir. En espérant ne croiser personne, Sarah s’engagea dans la rue. De toute façon elle n’avait plus un centimètre de peau disponible pour un potentiel prochain bleu.
Un petit souffle anxieux lui échappa tandis qu’elle s’engouffrait dans la première rue. Son cœur battait si fort dans sa poitrine qu’il l’assourdissait. Sarah n’entendait plus que ce boum boum bourdonnant dans ses tympans. Elle allait devoir se calmer fissa si elle ne voulait pas passer à côté d’un bruit suspect pouvant leur coûter la vie. Heureusement que le louveteau était là tiens d’ailleurs. Elle ne l’admettrait jamais à voix haute bien entendu mais elle n’en pensait pas moins.
Le début du trajet se fit sans encombre mais le silence et la noirceur de la nuit devenaient de plus en plus pesants à mesure que la petite troupe avançait. Aëla regarda par dessus son épaule pour vérifier que tout le monde allait bien. Ce fut sa première erreur. Sa seconde erreur fut de tourner à droite sans vérifier au préalable, trop occupée à regarder en arrière. Le choc la surprit presque autant que l’inconnu. Les deux jeunes gens tombèrent pêle-mêle par terre dans des jurons plus colorés les uns que les autres. Sarah paniqua en voyant la lame dans la main de l’inconnu au-dessus d’elle et son seul réflexe fut de remonter son genoux. Un cri de douleur transperça la nuit dans la seconde qui suivit le fameux réflexe. Jackpot. Pour une fois qu’elle visait correctement. La lame vola un peu plus loin sur l’homme. Ce dernier s’écrasa sur la jeune femme tout en l’insultant et en cherchant à la mordre pour se venger. Dans un couinement tout sauf courageux, Sarah repoussa son assaillant de son mieux alors que tout ses muscles hurlaient de douleur, bien trop sollicités depuis le début de cette journée. Lysange dut aider car le poids au-dessus d’elle se volatilisa en vitesse. « Je suis pas très cannibalisme, on se barre ! » Saisissant la main de sa congénère, la réprouvée se releva en vitesse et fonça tout droit sans se retourner. Elle n’avait qu’une crainte : que l’inconnu ne soit pas seul. Sa crainte s’avéra infondée puisque le charmant bonhomme était finalement seul. Deux rues plus loin, à bout de souffle, elles ralentirent la cadence et l’inconnu se matérialisa devant elles. Son visage déformé par la haine faisait bien trop peur à Sarah.
Tant pis. Elle avait peur oui. Mais elle s’était promis que Lysange rentrerait chez elle. Il était hors de question que cela n’arrive pas. Prenant son courage à deux mains, la demoiselle se planta en face de l’homme qui s’apprêtait à leur lancer quelque chose sur le coin de la figure, les mains tendues devant lui. Sarah souffla, fit le vide dans sa tête et rouvrit les yeux déterminée. Elle tendit une main devant elle alors que celles de l’inconnu commençait à scintiller. En quelques secondes un semblant de bonhomme de neige apparut entre eux prenant tout le monde au dépourvu. La concentration de l’inconnu en pâtit. Il fallait bien avouer que le bonhomme de neige en question était plutôt bancal et qu’il manquait clairement de la neige à certains endroits. Le louveteau, Lysange et elle s’empressèrent alors de se jeter sur lui. À trois contre un il n’avait aucune chance. Sarah l’espérait.
Une quinzaine de minutes plus tard, la petite troupe avait repris son chemin en laissant un cadavre ensanglanté dans son sillage. « On s’en sort pas si mal que ça finalement. » N’osant pas regarder sa comparse, Sarah plongea ses mains dans ses poches tout en grommelant. « Ouais je sais c’est ridicule de faire apparaître des bonhommes de neige. Je te préviens tu te fous de ma tronche et je t’en envoie un en pleine face gamine. »
Le reste du trajet se fit sans grande difficulté même si des cris glaçants retentirent plusieurs fois à divers endroits. Elles avaient eu une chance inouïe. Ce soir elles n’avaient pas été les proies. Par une chance insolente sans aucun doute. Sarah remercia tout les Aetheris qu’elle connaissait.
Elle finit par lever les yeux, plus fatiguée et courbatue que jamais. La jeune se figea et se retourna vers Lysange avec son plus beau sourire. « On est arrivées. On l’a fait ! On l’a fait ! » Répéta-t-elle en riant. Ses prunelles de glace observaient la colline et le village au loin avec une joie non dissimulée.


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[XI ; XXII] - Des débuts difficiles [PV Lysange]

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