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 Comme la rencontre avec son destin | Dahlia & Elijah

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Dim 27 Mai 2018, 17:18


La femme fouillait à travers les différentes étagères de la remise, attrapant les fioles contenant différentes herbes ou poudre. Elijah l’observait, adossé au mur. Il ne disait pas un mot, l’écoutant de se plaindre. Sa voix habituellement chaleureuse et douce, était cette fois teintée de colère et d’agacement. Sans doute un client mal éduqué avait-il réussi à la mettre de mauvaise humeur. Elle ne se calmerait sans doute pas avant d’avoir terminé sa journée de travail. « Et puis ces extrémistes-là ! Tu as entendu ce qu’ils font maintenant ? J’te jure, ils sont pas croyable ! » C’était souvent comme ça, avec Werdna. Lorsqu’elle était énervée, tout le monde en prenait pour son compte. Elle incendiait tous les pauvres qui lui passaient par l’esprit. Les anges extrémistes revenaient néanmoins assez fréquemment. Elle ne portait pas vraiment ces personnes dans son cœur, désapprouvant leurs méthodes. Elijah la trouvait lâche de s’en prendre à eux. Même s’il n’approuvait pas non plus leur façon de faire, il fallait reconnaitre qu’ils ne manquaient pas de courage. Il était simple de s’en prendre à eux, cachée dans son arrière-boutique, restant à l’abri sur des terres qui n’étaient même pas vraiment les leurs… Tout extrémistes soient-ils, c’étaient eux qui donnait à Elijah l’impression de plus s’impliquer pour changer les choses. Les autres se contentaient de leur situation actuelle. L’ange ne partagea pas ses pensées avec son amie. Il n’avait pas envie de rentrer dans un débat qu’il savait d’ores et déjà stérile. Aussi se contenta-il de laisser un bâillement bruyant écarter sa mâchoire. « Eh ! Tu m’le dis si j’t’ennuie. » Elijah haussa les épaules d’un air désinvolte, regardant son amie passer devant lui pour déposer les ingrédients dont elle avait besoin pour sa concoction sur l’établi déjà recouvert d’herbes séchées et autres plantes dangereuses si mal manipulé.

La Wun s’approcha du jeune homme. Son visage semblait soucieux. C’est avec une voix plus douce et maternelle qu’elle reprit : « Tu continues à faire ces cauchemars ? » Cette question là n’était que rhétorique. Elle connaissait déjà la réponse. Les cernes profonds qui soulignaient les yeux de son ami lui prouvait qu’elle avait raison. Soupirant, Elijah acquiesça. Ses nuits avaient toujours été agitées, remplies de cauchemars sur la guerre et ses horreurs, le réveillant en sursaut. Mais récemment, d’autres rêves s’étaient ajoutés aux précédents. Des rêves qui le réveillaient également, et dont il était persuadé de l’importance. Pourtant, dès qu’il rouvrait les yeux, ses souvenirs semblaient se troubler, se brouiller, et il finissait par oublier. Plus il essayait de se souvenir, plus cela lui échappait. Comme un brouillard épais qui couvrait sa mémoire. Avec tendresse, Werdna s’approcha du jeune homme et caressa sa joue du dos de la main, comme pour l’apaiser. « Bien. Ce traitement pour t’aider à dormir ne va pas se faire tout seul ! » Aussi vite qu’elle était venue à ses côtés, elle retourna vers sa table de travail, s’activant pour peser le contenu des jars, les réduire en poudre et autres étapes de fabrications. « Il me manque certains ingrédients. J’ai besoin de toi pour aller me les chercher. » La femme tendit un bout de parchemin dans la direction du garçon, sans même le regarder. Celui-ci s’en empara et laissa glisser ses yeux sur la liste d’ingrédients, sans comprendre le gribouillage qui y était inscrit. « Il faudra descendre sur les terres du Lac Bleu. Je n’ai pas encore trouvé d’herboriste ici qui soit capable de tout me fournir d’un coup. » Elijah fronça les sourcils. « Aussi loin ? » « Tu exagères, ce n’est qu’à quelques coup d’ailes, pour nous ! Allez Zouh ! Dépêche-toi. » Le coursier attrapa une besace et la bourse qui était posé à côté. Il sortit de la boutique et prit son envol.

Une vingtaine de minutes plus tard, l’Okan était arrivé à destination. Comme à chaque fois que sa camarade le forçait à faire ses courses à sa place, il allait devoir attendre une éternité, pour que l’herboriste réunisse toute la liste, qui était au moins aussi longue que son bras. La gérante l’obligea à sortir le temps qu’elle prépare la commande, lui reprochant d’effrayer les autres clients avec son regard menaçant, le mettant pour ainsi dire à la porte. Soupirant, Elijah regarda autour de lui. Il disposait d’une heure avant de pouvoir revenir. Il se laissa alors guider par le flot des passants, regardant à travers les vitrines les comptoirs des échoppes. Il s’arrêta devant le stand d’un bijoutier. Il avait remarqué un pendentif en forme de fleur, taillé dans de l’émeraude. Le bijou lui rappela les yeux de son épouse. Pensant qu’elle serait heureuse d’avoir une surprise de sa part, il l’acheta. Une fois fait, il se retourna pour continuer sa route. Dans sa manœuvre, il se heurta contre quelqu’un, faisant tomber au sol ce que la personne tenait. « Désolé, je ne vous avais pas vu. » Aussitôt, il se baissa pour aider l’inconnue à ramasser ce qu’il avait fait tomber.
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Dim 03 Juin 2018, 15:42


« T’en as mis du temps. » Je m’approchais de la caravane où étaient entreposées diverses marchandises d’une valeur plus que commune. Une femme d’une quarantaine d’années et aux muscles étonnement saillants y était dressée et distribuait à quelques membres du groupe des marchandises qui leur étaient hors d’atteinte. « T’étais perdue ? » Gentiment, je lui adressai un sourire alors que je me stoppais près de la caravane encore bien remplie. Le soleil doux des Terres du Lac Bleu m’aveuglait alors que je levais les yeux vers la femme. « Je peux t’aider ? » Levant ma main, je cachais le soleil pour l’observer. « Avec les intempéries que nous avons subi durant notre voyage, on a pris un sacré retard. » Elle soupirait. « On est débordé. Tu pourrais aller livrer ces fruits à ces boutiques, tavernes et auberges ? » « Bien sûr. » Je saisissais délicatement le petit bout de parchemin qu’elle me tendait. J’eus à peine le temps de lire les écritures minuscules et brouillonnes qui y étaient inscrites qu’elle me laissait presque tomber sur les bras une cagette pleine de fruits. Surprise par le poids, mon souffle se fit court. « Désolée pour le poids, aujourd’hui on charge pour rattraper le retard. » Sans ménagement, elle ôtait le turban qui trônait sur ma tête, me tirant quelques mèches au passage. Mes cheveux châtains, désormais libres, tombèrent comme une cascade jusqu’aux creux de mon dos. Je regardais la femme avec un air de biche apeurée tant je ne comprenais pas son geste qui m’avait surprise au plus haut point. « T’en fais pas ma puce. C’est pour ton bien. Le soleil, ici, est doux comme une caresse. Garder ton turban aurait fait bouillir ton crâne plus qu’autre chose. Il faut avoir l’esprit frais pour marchander, ma p’tite. » Malgré moi, je soupirais, même si j’étais soulagée d’avoir compris son geste. « Allez, maintenant va. Plus tu te dépêcheras, plus le poids s’amoindrira. » J’hochais la tête alors que je déposais la cagette au sol pour placer à son sommet, entre deux fruits, la liste des infrastructures à livrer. Ensuite, avec toute la force que je possédais, je ramassais la cagette et me mis en chemin. « Que Babelsba t’accompagne. » Je souris, fermai les yeux et, quand je les rouvris, j’étais déterminée à rapporter à mon groupe de belles pièces.

Le temps passa ensuite si rapidement que je ne le sentis même pas filer. Je déchiffrais, sur la liste, le nom des lieux où je devais me rendre et les rejoignais pour ensuite marchander avec les commerçants. Les négociations étaient plus ou moins faciles suivant les personnes qui me faisaient face. Certains payaient le prix demandé, d’autres estimaient qu’un léger rabais compenserait notre retard et, enfin, ils y avaient aussi ceux qui préféraient le troc. La plupart du temps, j’étais totalement dépassée par les évènements. Tous ce qui concernaient les négociations n’étaient pas de mon ressors. Jusqu’à présent, je m’étais toujours contentée de voyager, d’escorter, de transporter et d’apporter main forte lorsque le besoin se faisait sentir. Aussi, à l’heure actuelle, préférant ne pas faire de fautes, je demandais le prix que l’on s’était fixé ou je repartais avec les fruits.

Il va s’en dire qu’à mi-parcours de mon trajet, je possédais bien plus de fruits qu’escompté et que la cagette était encore bien lourde. Mon dos me faisait souffrir mais j’avais connu bien pire. Aussi, je ne me décourageais pas et regardais un nouveau nom sur la liste qui m’avait été donné. J’eus à peine relevé les yeux que je vis de bien trop près la silhouette d’une personne. J’entamais une manœuvre d’évitement avec toute l’agilité dont je disposais avant même de me demander si je faisais face à un homme ou une femme. Cependant, le bougre, fit un demi-tour sur lui-même et, étant trop petite ou lui bien trop grand, me percuta de plein fouet sans me voir. Je trébuchais en arrière mais eus la chance de ne pas voir mon fessier rejoindre le sol. Ma cagette pleine de fruits n’eut, elle, pas cette chance. Je me baissais en même temps que la personne qui s’excusait tout en faisant de même. Je levais discrètement les yeux vers la tête châtain qui s’activait à remettre tous les fruits dans la cagette. Il s’agissait d’un homme. Un frisson se mit à courir discrètement sur ma nuque. « Ne vous en faites pas. C’était à moi de faire attention. » Je plaçais une mèche qui m’obstruait légèrement la vue derrière l’oreille. Avec mon turban, je n’aurais pas eu ce genre de soucis. « Et puis, avec notre différence de taille, il est presque normal que vous ne m’ayez pas vu. » Je lui souris de toutes mes dents en essayant de mettre un terme au frisson qui m’enivrait. Même si les années avaient passé, je n’étais jamais très à l’aise envers des hommes inconnus.

Ma main frôlait celle de l’homme alors que je rangeais le dernier fruit dans la cagette. J’eus un soupir de soulagement. « Enfin ! C’était le dernier ! » Des deux mains, je pris la cagette puis me relevais en souriant à l’homme. « Eh bien, merc… » Le mot resta en suspens dans l’air alors que mon sourire se transformait peu à peu en une grimace risible. La cagette se faisait de moins en moins lourde. Ce qui était extrêmement étrange. Je baissais lentement les yeux vers elle pour découvrir qu’il y avait un énorme trou sur le fond et que tous les fruits tombaient une seconde fois. « Mais c’est pas vrai ! » Je plaçais ma main sous le trou pour éviter la rechute des derniers survivants et je mis une nouvelle fois genou à terre pour ramasser les fuyards.

Une fois tous ramassé, je regardais l’homme qui me tenait compagnie. « J’ai un peu honte de vous demander cela mais sauriez-vous où se trouve le… » J’hésitais un instant sur le nom de l’enseigne avant de me souvenir. « L’Exotique Bleu ? » Je soulevais une nouvelle fois la cagette tout en faisant attention à bien couvrir le trou avec ma main. Alors que je plongeais mes yeux verts dans les siens j’espérais sincèrement que, s’il savait où cette boutique se trouvait, il m’y accompagnerait car je n’étais pas certaines de pouvoir enregistrer toutes les indications et directions qu’il me renseignerait. Je baissais les yeux vers le pendentif qu’il tenait. Mon sourire était doux et bienveillant. « C’est très mignon. C’est pour offrir ? » Je me mordais la lèvre inférieure l’instant suivant. « Enfin, loin de moi l’idée d’être indiscrète. Si vous ne souhaitez pas répondre, c’est tout à fait dans votre droit. » Mes joues commencèrent à rosir. « Je vous prie de bien vouloir m’excuser. » Gênée, je regardais cet homme dont je ne connaissais même pas le nom.

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2016
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Dim 03 Juin 2018, 17:17


Les fruits s’étalaient partout autour d’eux, roulant sur les pavés de la ruelle. Elijah aurait préféré qu’elle transporte autre chose, quelque chose de moins fragile. La chute les avait sans doute abimés. Prit de remords et agacé par sa maladresse, l’ange se mordit la lèvre inférieure, se hâtant de ramasser les fuyards avant que des passants rêvassant ne les écrase davantage. Il ne releva la tête qu’en entendant la remarque sur sa taille. Il prit alors quelques secondes pour observer l’inconnue qui lui faisait face. Effectivement, elle semblait petite et frêle. Sa culpabilité n’en fut que décuplé. Il espérait ne pas lui avoir fait mal en lui rentrant dedans aussi brutalement. Néanmoins, il se contenta de grogner, comme pour acquiescer à la remarque de la demoiselle. Timidement, il essaya d’esquisser un sourire pour répondre au sien, par souci de politesse. Il n’était pas très doué pour cela, aussi baissa-t-il la tête en continuant sa chasse aux fruits. Une fois tout terminés, il se releva, et fut aussi surpris que leur propriétaire de les voir à nouveau tomber sur le sol, ne comprenant que trop tardivement ce qu’il se passait. Naturellement, Elijah se baissa à nouveau pour aider la jeune femme. « C’est ma faute, si votre cagette a un trou… Pardon. » Il avait dit cela sans la regarder, mais n’en éprouvait pas moins une vraie culpabilité.

Une fois la nourriture sécurisée, les deux passants se relevèrent. L’ange écouta la demande de l’inconnue et réfléchit un instant. Ce nom lui disait quelque chose. Comme s’il espérait trouver la réponse autour de lui, il regarda les alentours. Ça lui revint alors : il était passé devant en se rendant chez l’herboriste. « C’est par là-bas. A seulement quelques ruelles. » Il ne pouvait pas être plus précis. Lui-même n’était plus certain de l’emplacement. Néanmoins, il pensait être capable de reconnaitre les lieux s’il faisait marche arrière. Aussi n’hésita-t-il pas longtemps avant de proposer son aide : « Je peux vous y conduire si vous le désirez. Ce n’est pas loin et j’ai du temps devant moi. » Son visage se renfrogna en pensant à la gérante qui l’avait poussé dehors sans lui laisser le choix. Instinctivement, il porta sa main libre à sa tignasse châtaine, regardant encore dans la direction de l’échoppe, essayant de se remémorer le chemin.

Encore une fois ce fut la voix de l’inconnue qui reporta son attention sur elle. Baissant le visage pour l’écouter, son regard ambré croisa le sien, d’un vert étincelant. Elijah ne put se retenir de penser qu’ils ressemblaient à ceux de son épouse. Il la regarda s’embrouiller toute seule, sans comprendre l’origine de sa gène apparente. Regrettait-elle d’avoir été curieuse ? C’était un peu tard, maintenant qu’elle avait parlé. Il l’observa un instant, laissant un silence s’installer avant de lui répondre. « C’est un cadeau, en effet. » L’Okan rangea le pendentif dans la poche de son pantalon, et se tourna vers la jeune femme, qui semblait en difficulté avec sa cargaison. « Vous n’avez pas à vous excuser. » Son ton était indifférent, quoi que presque distant. Il n’était vraiment pas doué pour parler aux inconnus. « Laissez-moi vous aider avec ça. Ça ne doit pas être très pratique. » S’approchant d’elle, il ouvrit sa besace d’une main et la plaça sous l’ouverture, poussant gentiment la main qui essayait de les empêcher de tomber. Sa seconde main aida la femme à porter sa charge. Ce ne fut qu’une fois que l’opération fut commencée qu’il se rendit compte de la proximité qu’il avait installé, presque collé à elle. Cela ne le gênait pas, il se savait loin de toute pensée embarrassante, mais il ne savait comment se sentait la brune. Il prit alors soin de positionner ses mains de telle sorte qu’il ne la toucha plus, et se décala de quelques centimètres en arrière. L’ange finit par reboucher l’ouverture de l’une de ses mains. « Mon sac est plein. Je ne pourrais pas tout transporter mais, au moins, ça allégera votre charge. » Une fois certain que les fruits ne retomberaient pas à nouveau, il s’éloigna.

Sans rien ajouter de plus, l’Okan se mit en marche. Il était certain qu’elle le suivrait, après tout il transportait la moitié de ses fruits, aussi ne prit-il pas le temps de regarder derrière lui. Il fit marche arrière, reconnaissant les façades, essayant de retrouver l’endroit. Lorsqu’il se savait sur la bonne direction, il jetait des coups d’œil aux fruits de la dame. Une étonnante diversité composait sa marchandise. Elijah reconnaissait certaines variétés mais beaucoup lui étaient étrangères. Au vu de la quantité qu’elle transportait, il se doutait qu’elle ne les avait pas achetés. A moins qu’elle ne prévoie de faire une salade de fruit géante, pour un pique-nique familial ou une réception gourmande. Il en doutait néanmoins beaucoup. « Vous êtes marchande de fruits ? » L’homme tourna à droite après avoir marqué une légère hésitation au carrefour. « Vous devez venir de loin, pour ramener des noix de coco. »
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Sam 09 Juin 2018, 22:07



« Même si c’est très aimable à vous, arrêtez donc de vous excuser. Vous êtes déjà tout pardonné. Ce qui est fait est fait et nous sommes tous deux fautifs dans cette histoire. » Je continuais à sourire gentiment alors que je penchais légèrement ma tête sur le côté tout en haussant rapidement les épaules. Je regardais ensuite mes fruits. Ceux avec une coque ou une peau robuste étaient miraculeusement sauvés. Cependant, tous les autres paraissaient abimés. Je me mordais la lèvre inférieure tout en me demandant comment j’allais pouvoir expliquer cela aux clients. Je soupirais. La vérité suffira.

Je relevais les yeux vers l’homme qui m’annonçait savoir où se situait la boutique de mes désirs. Il avait l’air peu sûr de lui. Cependant, et, malgré la tension que la gent masculine éveillait en moi, cela agrandit mon sourire. Je le trouvais tout un coup étonnement innocent. « Eh bien, oui. Votre compagnie me sera très utile. Enfin, si vous avez bien du temps devant vous, comme vous le dites, et si je ne vous ennuie pas. » Le ton indifférent qu’il m’adressait me faisait quelque peu douter du dernier point. Aussi avais-je préféré le souligner.

Mon regard tombait de nouveau sur son pendentif en forme de fleur. « C’est un très beau présent. » Mon sourire se fit plus doux alors que je plongeais une nouvelle fois mes yeux verts dans l’ambre des siens. « Je ne doute pas que cela réchauffera le cœur de sa destinataire. » Le pendentif était très féminin d’où ma conclusion hâtive concernant le genre de la future porteuse du bijou.

Soudain, mettant fin à mes observations et compliments au sujet de son agréable présent, il s’approchait de moi pour me soulager quelque peu de mon fardeau. Comme un animal sauvage, la proximité de son corps me dérangeait et m’inquiétait. Je sentais tous les muscles de mon corps se tendre. Pourtant, ses gestes n’étaient effectués que pour m’aider. Je le savais intimement. Aussi, je le laissais mettre quelques fruits dans sa besace. J’avais à présent le devoir de le garder à l’œil… Même si j’avais la certitude profonde qu’il n’allait pas s’enfuir en courant. C’était l’un des points positifs de commercer sur les terres des bénéfiques : rare étaient les personnes mal attentionnées.

« Je… » Il s’éloigna tout en m’informant que sa besace avait atteint son plein. Je repris ma respiration tout en me rendant compte que je l’avais retenu tout le temps de notre proximité. « Je vous remercie. Mettons nous en route à présent, si vous le voulez bien. » Mais il n’attendit pas ma demande pour le faire. Malgré ma petite taille, je rattrapais l’avance qu’il avait pris sur moi en quelques enjambés. Je le suivais de très près tout en restant derrière lui. J’imitais chacun de ses mouvements comme un caneton suivant sa mère. Il était mon guide et avait en sa possession la moitié de mes marchandises. Où il ira, j’irais.

Sa question au sujet de ma profession fut à la limite de me faire sursauter tant le silence nous avait enveloppé durant notre marche. Je me plaçais à sa hauteur pour lui répondre. « Ce n’est pas entièrement faux. Mais ce n’est pas non plus entièrement vrai. Au jour d’aujourd’hui, je n’exerce aucune profession. Pourtant, je vais bien aller "vendre" ces fruits à un commerçant… » Alors que je levais les yeux pour le regarder hésiter à un carrefour, mon expression se fit taquine. « La situation est plutôt complexe en réalité. Voyez-moi plutôt comme… comme une voyageuse qui observe et qui apprend de véritables commerçants. Pour le moment, je ne fais qu’aider ces derniers. Voyez-vous, aujourd’hui ma tâche était de livrer ces marchandises à des personnes qui les ont déjà demandées et de récupérer la somme qui était fixée. Cependant, qui sait, demain peut-être que j’aurais la tâche de vérifier l’état de nos marchandises. » Je haussais les épaules. « Pardonnez-moi, quand je commence à parler, il est difficile de m’arrêter. » Je le quittais des yeux pour regarder l’horizon. « Oh ! » D’un mouvement rapide de la tête, qui aurait pu me valoir un affreux torticolis, je le regardais de nouveau. « Voyez ! Devant nous : L’Exotique Bleu ! » J’accélérais le pas vers la devanture de la petite boutique. Elle était entièrement peinte de bleu et donnait envie d’y pénétrer. Je n’hésitais pas et passa la porte tout en vérifiant que mon compagnon me suivait bien.

« Bonjour. » L’intérieur était très agréable et décoré avec originalité. J’observais, d’un œil loin d’être aguerri, que diverses pièces comme des tapisseries, statues ou meubles venaient sans doute d’un autre peuple que celui des magiciens. « Je viens pour vous livrer les fruits que vous avez demandés. » « Ah ! Ce n’est pas trop tôt. » Un vieux monsieur à l’air rabougri sortit de son arrière-boutique pour s’installer derrière son comptoir. Du signe de la main, il nous intima d’approcher. J’obéis tout en posant doucement la cagette sur son comptoir. « Monsieur, je souhaite vous informer de l’éta… » « Nom d’un moustique puant ! Voyez donc ça ! Mais qu’est ce qui est arrivé ?! » Il leva les yeux vers moi tout en me transperçant de son regard. « Je… » « Vos marchandises sont invendables. J’espère que vous avez une bonne explication mon enfant ! » Je reculais d’un pas tout en tremblant comme une feuille et en me recroquevillant sur moi-même. « Je… » Ma voix était aussi faible qu’un murmure. J’avais beau me dire que mon passé était loin derrière moi : on ne pouvait pas guérir aussi facilement d’une vie entière de persécution.  J’étais au bord des larmes. « Allons… Allons… Je me suis peut-être emporté trop vite. Les fruits à coque ont l’air de bien se porter. » Je relevais la tête pour découvrir que le vieillard me regardait avec un sourire compatissant. « Je vous les prendrais au prix convenu avec vos supérieurs. » Il regardait le reste de la cargaison. « Quant aux fruits abimés… Ça m’embête de vous le dire mais ils sont vraiment invendables ! Mais qu’importe ! Ma petite fille et ma femme en raffolent ! Je vous les prendrais cependant au quart de leur prix. » La gentillesse de ce commerçant de me redonna le sourire. « Entendu ! Merci énormément ! » « C’est ça ! Allez, filez-vous deux ! Et n'oubliez pas de manger : le soleil est à son zenith ! » Je hochais la tête et, après lui avoir donné son dû et récupérer l’argent, je sortais, accompagnée de mon comparasse.

Je me retournais vers lui. Ma cagette était presque vide. « Vous pouvez remettre le reste de vos fruits à leur place, à présent. » Je me mordais la lèvre inférieure tout en rougissant et souriant d’un air timide. Je détournais mes yeux des siens et regardais les passants. « Merci et… désolée de m’être montrer… aussi fragile à l’intérieur. Je… » Je le regardais de nouveau. « Je m’appelle Dahlia. Dahlia Ashem. Et vous ? » N’attendant pas sa réponse, je renchéris : « Et… Hum… S’il vous reste du temps et uniquement s’il vous en reste, est-ce que je pourrais vous offrir quelque chose à manger ? Pour vous remercier de votre aide. »
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Mar 12 Juin 2018, 12:00


Elijah écouta les explications de la marchande, qui n’en était en fait pas vraiment une. Curieux, il ne l’interrompit pas mais ses sourcils se froncèrent : elle semblait parler d’un grand groupe, or il s’étonnait de n’avoir vu qu’elle. A moins qu’il n’ait simplement pas remarqué ses acolytes… Alors qu’elle s’excusait d’avoir trop parlé, le sourire de l’ange s’étira légèrement. On prenait souvent son mutisme pour une marque d’agacement ou d’un manque d’intérêt, comme si on l’ennuyait. C’était pourtant tout le contraire : il n’était pas doué pour faire la conversation mais écouter les autres ne l’importunait pas le moins du monde. Il n’aurait jamais pu supporter Werdna autrement. Avant qu’il n’ait eut le temps de rassurer celle qu’il accompagnait, elle le surprit en accélérant le pas vers l’échoppe qu’elle devait rejoindre. Elle était petite, mais elle pouvait aller drôlement vite, lorsqu’elle le voulait. Il la suivit sans rien ajouter, entrant dans la boutique bleue.

L’accueil qu’ils reçurent n’était pas exactement celui auquel c’était attendu l’ange. Il c’était plutôt imaginé une discussion posée entre les deux marchands, quelques négociations par-ci par-là, puis quelques mots sur les affaires… Au lieu de cela, le vieux mage les accueilli avec une mauvaise humeur mal placée, s’en prenant injustement à la jeune femme. D’accord, les fruits étaient peut-être quelque peu abimés, mais cela ne valait pas l’emportement dont il fit preuve envers sa collaboratrice. La réaction de celle-ci n’était sans doute pas étrangère à la soudaine tension d’Elijah. Le garçon, sur la défensive, s’approcha d’elle, prêt à s’interposer si le ton continuait à monter. Sa mâchoire était serrée, ses poings crispés. La réaction apeurée de la jeune femme éveillait en lui un élan protecteur. Sans oublier qu’il était en partie responsable de la mauvaise mine des produits… Il devait prendre sa part de responsabilité s’il commençait à la blâmer de la sorte. Heureusement, le magicien s’adoucit à la vue de la femme. Prenant une voix moins énervée, il négocia une nouvelle offre. L’accord fût passé, les fruits échangés contre quelques pièces, puis les deux camarades se retirèrent.

Une fois à l’extérieur, Elijah rendit les fruits à leur propriétaire, l’écoutant encore une fois parler à toute vitesse. Dahlia… C’était un joli nom. Sa soudaine proposition lui arracha un sourire, qui s’effaça aussi rapidement qu’il était apparu. « Je n’ai pas été d’une grande aide. Je vous ai apporté plus de soucis qu’autre chose… » Même si ses fruits avaient été achetés, ils ne lui avaient pas rapporté ce qui était attendu. « Mais j’ai toujours du temps devant moi. » Après tout, sa proposition était toujours meilleure que de tourner en rond, seul, en attendant que le temps passe. Puisqu’elle n’avait pas su où se trouvait la boutique à laquelle elle devait livrer ses produits, Elijah supposa, peut être à tort, qu’elle ne connaissait pas la région. Même si elle l’invitait, elle ne savait probablement pas où aller. Il prit donc la peine de proposer un endroit qu’il avait repéré sur le chemin. « Il y avait un restaurant qui proposait des spécialités magiciennes… C’est une bonne occasion d’y goûter, non ? » Les jardins de Jhen n’étaient pas très loin d’ici, mais il n’avait jamais pris le temps d’apprécier la nourriture locale. Bien sûr, puisqu’ils vivaient sur des terres aussi rapprochées et qu’ils étaient dépendant des terres magiciennes, les deux cultures s’étaient quelque peu rapprochées. Sans doute ne serait-ce pas si différent de ce qu’il mangeait chez lui, mais peut-être serait-il surpris.

Encore une fois, Elijah commença à marcher, sans vraiment attendre la dénommée Dahlia. Il marcha néanmoins avec plus de lenteur, callant son allure sur celle de sa compagne, prenant son temps pour revenir sur ses pas. Il réfléchissait à leur précédente conversation, sur le non-métier de la demoiselle. Cela avait éveillé sa curiosité. Sans qu’il ne sache pourquoi, il avait envie d’en savoir davantage sur cette inconnue. Elle dégageait quelque chose de chaleureux, qui semblait le détendre. Sans doute était-ce les nombreux sourires qu'elle lui avait adressé, et qui lui semblaient sincères. Même s’il n’était pas doué pour cela, il essaya de relancer la conversation. « Alors… Vous êtes une voyageuse… » commença-t-il, reprenant les mots de la jeune femme. « Où est-ce que vous voyagez, exactement ? Et d’où venez-vous ? » Ils n’avaient pas eu à marcher longtemps, qu’Elijah remarqua l’enseigne du restaurant. « Ah, c’est ici. » Tout en écoutant la réponse de la demoiselle, il s’approcha de l’échoppe. Il ouvrit la porte et la tint pour laisser passer Dahlia, avant d’entrer à sa suite.

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Mer 11 Juil 2018, 10:05


« Oh… Vous savez… Je vais là où le vent me porte. » J’avançais à ses côtés. Certes, il ne m’avait guère attendu pour débuter sa marche. Cependant, sa vitesse était telle que je savais qu’il ne cherchait pas à me semer. Je l’avais rattrapé en quelques enjambés. « Et puis, je voyage si souvent que je n’ai pas vraiment d’origine. Je suis sans attache, vous voyez ? » Je n’étais pas réellement sincère dans mes propos. Je savais d’où je venais. Je savais où j’allais. Cependant, j’avais prêté serment. Jamais je ne divulguerais mon appartenance à la race humaine. Mon Ma’Ahid me permettait de passer inaperçue. Aussi, je serais évasive à chacune de ses questions concernant mes origines. J’ouvrais la bouche, prenant une grande inspiration, pour changer le sujet de notre conversation. Cependant, il s’exclama, me coupant dans mon élan, avant même qu’un son ne sorte de mes lèvres entrouvertes. Ces dernières se rejoignirent pendant que je continuais de le suivre, ma cagette dans les bras.

Je l’observais me précéder pour m’ouvrir la porte. Un peu surprise par son geste des plus banales, je restais pantoise quelques secondes. « Merci » lui offrais-je gentiment. Je n’avais nullement l’habitude de ce genre de gentillesse. Et ceux parce que, généralement, ces attentions venaient de moi. Aussi, j’avais toujours l’habitude de tenir la porte, par exemple, pour des inconnus et non l’inverse.

Le rouge aux joues, réaction à la gêne qui imprégnait mon corps, j'avançais dans la bâtisse tout en m’assurant que mon compagnon me suivait bien. Un jeune magicien, âgé d’une vingtaine d’année et au sourire accueillant, vient à notre rencontre. « Une table pour deux ? » Je jetais un coup d’œil au brun avant de reporter mon attention sur le serveur. J’adressais à ce dernier un vif hochement de tête. D’un signe de la main, il nous empressait de le suivre avant de nous installer à une table. Cette dernière était adjacente à l’une des nombreuses fenêtres du restaurant.

Après avoir vérifié que ma cagette posée à mes pieds ne gênait pas le passage, je zieutais la carte du restaurant. Les noms des plats ne me laissait rien supposé quant à leur contenu. Décontenancé, je quittais la carte des yeux pour balader ces derniers dans l’ensemble du restaurant. Tout était assez lumineux et le bois était très présent. Beaucoup d’autres clients nous entouraient et l’ambiance était festive. Tous parlaient du Lux In Caelum qui allait bientôt avoir lieu. Mon attention se porta ensuite sur le jeune homme qui me faisait face. Derrière la carte du restaurant, que je brandissais entre nous telle une barrière, j’essayais de me montrer discrète tout en l’observant. Je ne me sentais guère à l’aise en compagnie d’hommes, excepté ceux avec qui j’avais noué des liens au fil des années. Cependant, mon compagnon de quelques heures avait, par sa présence, quelque chose de rassurant. Mon instinct de protection semblait s’être endormi à son contact, comme s’il savait que cet homme ne me ferait pas de mal.

« Hum-Hum… » Je sursautais légèrement. Le serveur était à nos côtés, prêt à prendre commande. Je le regardais avec les yeux ronds comme ceux d’un lapin devant un loup. Perdue dans mes pensées, je ne l’avais pas entendu arriver. « Avez-vous fait votre choix ? » Devant son regard et sourire insistant, je ne me sentais pas le courage de lui répondre par la négative. « Euh… » Je jetais un rapide coup d’œil à la liste des plats servis ici. Mon regard s’arrêta sur un nom en particulier. « Le voile de la reine, s’il vous plaît. » Je n’avais aucune idée concernant l’aspect du plat que je venais de commander. « Et pour monsieur ? » L’attention se reportait sur mon compagnon.

Pendant qu’ils discutaient, je tournais mes yeux verts vers la fenêtre. Cette dernière donnait sur la rue. La vision de toutes ces personnes souriantes éleva faiblement les commissures de mes lèvres alors que je posais mon menton dans le creux de ma main, le coude reposant sur la table. Enfin, quand le serveur s’éloigna, je reportai mon attention sur le jeune homme tout en me redressant. « Puis-je vous faire une confidence ? » Je me mordais la lèvre inférieure alors que, de nouveau, un sourire s’incrustait sur mes lèvres. « Je ne sais vraiment pas ce que je viens de commander. » Je rigolais discrètement à ma propre bêtise. Soudain, une question me frappa. Je cessais de rire. Cependant, mon expression n’était pas des plus sérieuses. « Je… » J’hésitais pendant une fraction de seconde. « Je t’ai dit mon nom. Mais tu as oublié de me donner le tien. En même temps, il m’arrive de parler tellement vite ! » Je haussais les épaules tout en penchant la tête sur le côté, un sourire timide aux lèvres. « Du coup, comment t’appelles-tu ? » Ma question était un peu timide car j’avais décidé de le tutoyer. Peut-être allait-il mal le prendre. Peut-être était-ce encore trop tôt. Attendant sa réponse, je jouais avec une mèche de mes cheveux châtains qui m’était tombée sur les yeux, chose qui ne serait jamais arrivée avec mon turban sur la tête.

« Voilà pour vous. » Je sursautais de nouveau, cette fois moins légèrement que la première fois. Un sourire plus taquin aux lèvres, le serveur déposait gentiment les plats sur notre table. « Excusez-moi. » Je portais machinalement une main à mon cœur. « Ce n’est rien. Merci. » Il hochait la tête. « Je suis à votre disposition, si vous avez besoin de quoi que ce soit. » Ce fut à mon tour d’hocher la tête, ce qui le fit prendre congés. « Nom d’une divinité ! Ce serveur devait être un espion ou que sais-je dans une autre vie. » Je regardais mon compagnon avant de secouer la tête en riant faiblement. Ensuite, je me concentrais sur mon plat. Le voile de la reine n’était qu’une assiette de riz blanc agrémentés d’une sauce que je ne connaissais pas et accompagnés de délicats morceaux de viandes. Une longue épluchure de courgette, aussi fine que délicate, recouvrait et décorait le tout. Il s’agissait d’un plat plutôt sommaire mais son aspect avait cependant l’air succulent, tout comme son odeur. « Bon appétit » annonçais-je avant de saisir doucement ma fourchette et de prendre la première bouchée de mon plat.
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Sam 14 Juil 2018, 08:44


L'intérieur de la bâtisse était déjà bien remplie. Promenant son regard sur les alentours, il se rendit compte que la moitié des tables au moins étaient déjà occupées. D'autres étaient vides mais l'on avait posé sur les nappes blanches une petite pancarte avec le mot "Reservée" inscrit dessus. Werdna lui avait une fois expliqué que l'on pouvait se fier à la clientèle d'un restaurant pour savoir s'il était de bonne qualité. Si la salle était déserté à l'heure de pointe, mieux valait éviter de s'y aventurer au risque d'être déçu. Elijah se dit intérieurement que cet endroit devait avoir bonne réputation et qu'il devait être très bon car il était loin d'être vide, et il se remplirait encore. Il ne savait s'il s'en réjouissait ou si cette pensée le tendait : il était partagé entre le soulagement d'avoir conduit Dahlia dans un bon endroit, et le fait de se trouver dans un lieu bondé, où il serait incapable de se défendre. Il n'eut pas le temps de faire marche arrière : un serveur les accueillait et les redirigeait déjà vers une table disponible. Sans dire un mot, l'ange suivit le duo jusqu'à la fenêtre où ils mangeraient. Elijah, sans demander l'avis de sa camarade, prit soin de s'assoir à la place qui laissait vue sur la porte d'entrée. Ou plutôt, comme l'envisageait le jeune homme, la porte de sortie. Cela le rassurait de penser qu'il pouvait garder un oeil sur celle-ci, juste au cas où quelque chose se passerait. Le commerçant les laissa en tête à tête pour faire leur choix, mettant à leur disposition la carte du menu.

L'okan ouvrir le petit livret bleu nuit dans lequel était soigneusement gardé le parchemin sur lequel était inscrit dans une encre bleue ciel les plats qu'ils étaient à même de commander. Avec une certaine curiosité, l'ange lut les étranges noms qui n'évoquaient aucune image à sa mémoire. Des plats nommés "Grâce d'Yaveäth", "Délice du Lac" ou encore "Gourmandise de Suris" s'enchainaient les uns après les autres. En minuscule était aussi inscrit les composants des plats, les ingrédients, et le brun nota que la plupart étaient servis sans viande ni poissons. Il était vrai que les magiciens étaient, en grande partie, végétariens. Pour ce repas, il ferait l'effort -bien que ce n'en soit pas vraiment un, il ne mangeait lui même que peu de chaire animale- de se passer de cela, et se plongerait dans la culture de ces terres. Le serveur réapparut bientôt, faisant sursauter la jeune femme. Elijah sourit en la voyant réagir de la sorte sans que cela ne paraisse moqueur. Il était simplement amusé, comme l'était le travailleur. Dahlia commanda la première, avant que l'attention ne se repporte sur le brun.« Je vais prendre... » Ses yeux glissèrent une nouvelle fois sur la liste, pour retrouver le nom de son plat. « Le Régal bleu. » « Désirez-vous quelque chose à boire pour accompagner votre repas ? » Elijah survola la liste des vins. Le tout était bien trop cher pour ses moyens. Il ne pouvait se permettre de commander une boisson aussi chère. Les magiciens étaient des experts dans la production du vin et il ne serait sans doute pas déçu de sa commande, mais il ne pouvait simplement pas s'accorder une telle lubie. De toute manière, il n'y connaissait rien en la matière et ne saurait apprécier à sa juste valeur le breuvage. « De l'eau pour moi. » Sa camarade n'ajouta rien et l'homme se retira, laissant à nouveau le duo en tête à tête.

Cette fois par contre, l'ange n'avait pas de menu derrière lequel se cacher et dû porter son attention sur la personne qui l'accompagnait. Heureusement pour lui, la jeune femme était d'une companie très appréciable et, il devait bien l'avouer, était loin d'être désagréable pour son regard. Avec amusement, il écouta le secret que lui dévoila la brune. « Ce sera donc une surprise. » Lui ne s'était pas laissé l'excitation de l'inconnu. Il continua à l'écouter. « Oh » laissa-t-il échapper. Il était vrai qu'elle le lui avait demandé, mais ne lui ayant pas laissé le temps de répondre, Elijah n'avait pas prit la peine de décliner son identité. « Je m'appelle Elijah. » Un certain malaise envahit le jeune homme. Il y avait toujours une incertitude flottante autour de son identité, de son passé. Lorsqu'il s'était éveillé aux jardins de Jhen, plusieurs ères auparavant, il ne se souvenait que de ce nom : Elijah. Mais il ne pouvait être certain qu'il s'agissait du sien. Peut être était ce celui d'un proche, ou bien d'un passant qu'il aurait rencontré peu avant sa réincarnation. Le regard dans le vide, Elijah se racla la gorge, comme pour faire passer son mal-être.

Heureusement, le serveur revint avec leur repas à ce moment là, surprenant à nouveau la vendeuse-qui-n'en-était-pas-vraiment-une. Elijah regarda l'assiette déposée devant lui. Plusieurs petits ramequins étaient disposés devant lui. Dans l'un, une salade de lentille, dans une autre, de fines lamelles de courgettes couvertes d'une mixture verte qu'ils avaient appelé "pesto" et saupoudrées d'éclat de noix de cajou. Le troisième contenait une purée et le dernier avait une tomate farcie à la courgette et crème de cajou. Le tout était accompagné de fines tranches d'un pain blanc. Elijah salivait rien qu'à la vue de son repas. « Bon appétit » répondit-il en écho à Dahlia. Il prit une première bouchée de chaque avant de reporter son attention sur sa camarade. « Alors, êtes vous satisfaite par cette surprise ? » Le plat qu'on lui avait servit n'avait pas l'air mauvais non plus. « Mais faites attention de ne pas avaler de travers, sait-on jamais si l'espion revenait nous épier. » Le garçon sourit narquoisement. Ce n'était pas comme si leur conversation intéressait qui que ce soit mais il taquinait la demoiselle. Reprenant un air plus neutre, il continua : « Et... Venez vous souvent par ici ? » Elijah s'arrêta un instant de manger. « Si c'est le cas... Nous devrions nous revoir de temps à autre. » Sa requête était peut être étrange. Lui même, avec du recul, avait l'impression que sa proposition était incongrue. Après tout, peut être qu'elle appréciait pas sa compagnie, et puis ils ne se connaissaient que depuis quelques instants. Mais sur le moment, il s'était dit qu'il apprécierait de se retrouver en sa compagnie. D'en apprendre un peu plus sur elle. Werdna lui reprochait souvent de ne pas s'intéresser assez au reste du monde, et elle n'avait pas totalement tort. Les temps difficiles que les anges avaient traversé l'avaient forcé à se replier sur lui même et sur les siens. Il ne voyait plus personne d'autre, ne s'y intéressant pas. Peut être Dahlia lui permettrait-elle de changer cela...
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Dim 15 Juil 2018, 21:48


Je riais discrètement, par peur de déranger les autres clients, à la plaisanterie du jeune homme. « Ce n’est pas bien de se moquer, tu sais. Mais oui, j’y ferai très attention. Je ne voudrais pas mourir avant d’accomplir mes rêves. » Je le regardais, afin de voir si mon tutoiement le dérangeait avant de baisser les yeux vers mon plat, observant ce que j’avais entre les crocs de ma fourchette. « Eh bien… » Je prenais une bouchée. « Je ne saurais dire, Elijah. » Je souris en prononçant son nom. L’inconnu s’était réellement transformé en connaissance. « Cette surprise est très bonne mais… » Je levais mes yeux vers le plafond, cherchant mes mots. « Mais j’ai l’habitude de plats un peu plus épicés. Voir même résolument piquants. » Je continuais à manger mon plat pendant que je regardais l’ange. Il était vrai que, avec mon habitude des plats relevés, ce Voile de la Reine me semblait un peu fade. Cependant, je ne pouvais nier qu’il était tout de même préparé avec soin. Je jetais de nouveau un coup d’œil vers la rue. L’heure du déjeuner était déjà bien entamée. Aussi, les rues étaient moins bondées car pendant que certains continuaient à manger, d’autres digéraient tranquillement chez eux. « Chez eux… » Ce mot me faisait sourire tant il me faisait rêver. Où était mon chez moi ? Peut-être un jour le saurais-je enfin.

Lorsque que Elijah recommençait à parler, je lui accordais de nouveau mon attention, sortant de ma rêverie. Il voulait me revoir ? Sa demande me fit sourire chaudement alors que je me sentais rougir, heureuse de savoir ma compagnie appréciée par l’ange. J’approuvais sa requête de la tête. « J’adore ces terres. Alors, oui. Je devrais revenir par ici assez souvent. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour y parvenir tout du moins. » Je posais doucement les crocs de ma fourchette contre la porcelaine de mon assiette. La main droite libre, je plaçais amicalement cette dernière sur celle d’Elijah. Je le regardais droit dans les yeux, sans aucune arrière-pensée. « Et ça me ferait très plaisir de te revoir. » Je détournais le regard, tout en reprenant possession de ma fourchette. J’humectais mes lèvres mates avant de reprendre une bouchée. « Peut-être… » Je relevais les yeux vers lui. « Peut-être pourrions-nous rester en contact malgré mes absences plus ou moins longues de ces terres. Nous pourrions échanger par courrier si le cœur t’en dit. Je sais que je serais continuellement sur les routes mais… Un coursier devrait parvenir à me trouver. Enfin, j’espère. » Je souriais. « Ce serait dommage que ta lettre se perde en route ! » Je finissais mon repas en douceur. « Par contre, je te préviens tout de suite, j’ai une écriture absolument affreuse ! » Je riais, encore une fois très discrètement. « Que ce soit dans sa typographie ou dans son orthographe et grammaire. » Je plaçais ma main devant mes lèvres, pour calmer mon rire. « Cependant, j’aimerais beaucoup te raconter mes voyages, te décrire tous les paysages que je serais amenée à découvrir. Et j’aimerais qu’en retour tu me racontes ce qui se passe par ici, que tu me parles de toutes tes aventures ou mésaventure, que… que tu sois mon point fixe. » Je me mordais la lèvre inférieure, gênée. Mon expression se fit plus lointaine alors que je me perdais peu à peu dans mes pensées. « Je ne connais vraiment personne en dehors de mon groupe. Tout est toujours en perpétuel mouvement. Je suis toujours sur les routes et, parfois, j’aimerais pouvoir simplement me poser et découvrir lentement, sans précipitation, tels ou tels lieux, tels ou tels habitants. Mais… Pour le moment, ce n’est pas du tout envisageable alors j’aimerais que tu vives ceci à ma place, et que tu me le racontes. » J’étais rouge de honte. « Enfin… J’ai l’impression que ce que je te demande est très égoïste mais, je te promets que ce n’est pas du tout mon intention. » Je relevais les yeux vers lui alors que je me rendais compte que je les avais détournés. « J’adore voyager. C’est une délivrance de pouvoir découvrir autant, chaque jour. C’est une liberté. Mais parfois, j’aimerais avoir une attache. » Je jetais un œil dans le restaurant. La salle se vidait peu à peu. « Désolée, je parle beaucoup trop. Tout ça pour dire que j’aimerais bien que l’on entretienne une correspondance entre nos rencontres. Toujours si le cœur t’en dit. » Du coin de l’œil, je voyais le serveur s’approcher de nouveau de notre table. Aussi lorsqu’il interrompait notre discussion, je ne sursautais pas. « Avez-vous fini ? » Pour ce qui me concernait, je hochais de la tête. « Voulez-vous un dessert ? » Je regardais le jeune homme. « Non merci. Pour ma part, je n’ai plus faim. » Je ne voulais pas céder au dessert seulement par gourmandise. Et puis, je ne roulais pas sur l’or. « Et vous monsieur ? Désirez-vous quelque chose. » Le serveur tendait la carte des desserts à Elijah.

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Sam 21 Juil 2018, 20:56


Contre toute attente, sa proposition ne fut pas rejetée. Mieux encore, Dahlia semblait aussi enthousiaste à cette idée qu'il l'était lui-même. Le sourire chaleureux de la jeune femme rassura l'ange qui se détendit légèrement. La main qu'elle posa sur la sienne le surpris légèrement mais le regard direct qu'elle braqua sur lui indiquait clairement que ce geste ne signifiait rien qui aurait pu l'embarrasser. La proposition qui suivit alors étira les lèvres du jeune homme en un sourire gêné. Pour dire la vérité, il n'avait jamais entretenu de correspondance avec qui que ce soit. Tout du moins, pas qu'il s'en souvienne. Ce qui signifiait qu'il n’avait pas écrit de lettre depuis son réveil. Il avait souvent vu des camarades s'adonner à cette pratique, se posant à une table et écrivant pendant des heures, parfois passant même plusieurs jours avant de parvenir à rédiger la lettre parfaite. Lui-même se contentait de gribouiller quelques mots qu'il faisait transmettre à sa bienaimée, mais cela était bien loin de l'exercice que Dahlia lui proposait. Atheria rendait toujours les choses plus faciles. Lorsqu'il devait se mélanger à la foule, sa simple présence parvenait à le rassurer. Lorsqu'il était grognon, un seul sourire suffisait pour le rendre plus aimable. Lorsqu'il essayait de lui écrire pour donner de ses nouvelles, il n'avait pas besoin de réfléchir pendant des heures pour trouver ses mots... Cela dit, il ne sortait jamais des sentiers battus et écrivait simplement à quel point elle lui manquait, à quel point il souhaitait la revoir à ses côtés. Parfois, lorsqu'il se passait un événement notable, il le lui signalait en quelques mots. Jamais plus. La correspondance que Dahlia souhaitait semblait autrement plus complexe. Néanmoins il devait reconnaître que l'idée le charmait et aussi inquiétant que le défi paraisse, il ne pouvait pas baisser les bras avant d'avoir essayé. Et puis, il n'aurait su refuser cette simple demande aux yeux pétillants de la jeune femme. Son sourire prit un aspect plus taquin lorsqu'il enchaîna sur la remarque de la brune, concernant son écriture. « Ne vous faites pas de souci, je trouverais bien un décrypteur dans les parages si vos hiéroglyphes deviennent illisibles. » Il l'écouta ensuite parler de son désir de trouver une attache, une façon de découvrir un lieu en profondeur. Il se sentit flatté d'être le messager de cette requête. L'ange se pencha en avant, comme s'il s'apprêtait à dire une confidence que seule la demoiselle devait entendre. « Je serais ravi de pouvoir vous écrire. Je ne suis pas sûr d'être le meilleur correspondant mais... Je ferais de mon mieux. Moi-même je ne bougerai pas de sitôt alors je pourrai vous raconter ce qu'il se passe dans les parages. » Ce n'était pas tout à fait vrai : bientôt il serait missionné pour partir à la recherche des larmes d'anges, mais il ne ressentait pas le besoin d'épiloguer sur ce problème. Ce ne serait, de toute manière, que temporaire. Le serveur revint à eux pour récupérer leurs assiettes et leur proposer un dessert. Tout comme sa camarade, Elijah déclina l'offre. « J'ai déjà mangé plus que de raison. Je suis repu. » Comme pour illustrer ses paroles, il tapota son ventre qui avait effectivement gonflé, après avoir mangé avec autant d'appétit toutes les spécialités qu'on lui avait servies. L'homme se retira un instant. Reportant son attention sur sa future correspondante, le brun fonça les sourcils. « De toute manière, je pense qu'il va être temps que l'on se sépare. Ma commande doit être prête désormais, et si je tarde trop, j'en connais une qui va râler. » Repensant à l'humeur massacrante de Werdna et au sermon qu'elle lui passerait s'il traînait trop longtemps, il secoua la tête et soupira, exaspéré. « J'imagine que vous ne devez pas vous absenter trop longtemps non plus. Vos camarades s'inquièteront de ne pas vous voir revenir. » L'Okan recula sa chaise pour se mettre debout, puis se dirigea vers le comptoir où il posa une pièce pour payer son repas. Il se dirigea ensuite vers la sortie, qu'il tint ouverte à sa camarade. Le soleil chauffait l'extérieur et Elijah tira sur sa chemise pour faire passer de l'air. « Bien. Je vous raccompagne jusqu'à l'endroit où nous nous sommes... » il marqua une pause de quelques secondes, réfléchissant au mot le plus adapté. Il aurait utilisé le mot "bousculé" mais cela sonnait terriblement distant. « Rencontrés. » Choisit-il finalement de dire. Se faisant, il se remit à marcher, à une vitesse de promenade. Ils n'avaient plus de livraison, donc plus de raison de se dépêcher. Les mains désormais libres -ou presque- le chemin du retour fut pour le moins plus agréable. L'ange prit plus le temps d'observer les alentours. Finalement, ils arrivèrent devant l'échoppe où ils s’étaient rentrés dedans. Elijah se retourna pour faire face à la femme avec qui il avait passé la dernière heure. « Bon eh bien... Voilà. » Les mains dans les poches, il ne savait trop comment mettre un terme à cette entrevue. « Saurez-vous retrouver votre chemin d'ici ? » S'assurer de son bon retour auprès des siens lui semblait une bonne alternative. Aussi, après avoir obtenu la certitude qu'elle ne se perdrait pas dans les rues de la cité, Elijah prit congé et retourna à la boutique de l'herboriste.
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Mer 01 Aoû 2018, 22:18


Musique

Les joues rouges de bonheur, je le regardais dans les yeux. J’étais absolument ravie que ma demande épistolaire soit acceptée. Sa blague taquine sur les éventuels hiéroglyphes que je pouvais lui adresser me faisait encore rire. J’avais la sensation d’avoir une multitude de papillons qui frétillaient dans mon estomac désormais bien rempli. J’étais, sur le moment, absolument heureuse. Cependant, mon bonheur retomba bien vite lorsqu’il m’annonçait qu’il était temps de se quitter. Légèrement déçue, je hochais la tête. “Tu as raison. Je ne voudrais pas que tu te fasses taper sur les doigts ou que tu voies ta commande te passer sous le nez, à cause de moi. Et…” Je me forçais de garder mon sourire.  “Et je dois retrouver mon groupe. Comme tu l’as dit, je n’ai pas l’intention de les inquiéter plus que de raison.” Je l’imitais alors qu’il se levait de sa chaise. Je le suivis jusqu’au comptoir du restaurant. Arrivée à l’installation, je fouillais quelques secondes dans ma petite besace pour en retirer une petite pièce. Délicatement, je la fis glisser sur le bois pour qu’elle rejoigne celle de l’ange. Je passais ensuite la porte principale que ce dernier tenait ouverte pour moi. D’un hochement de tête, je le remerciais. La lumière du soleil inondait ma vue, m’obligeant à plisser les yeux le temps de faire barrage à sa lueur en collant ma main contre mon front. L’ange tirait sur sa chemise. Inconsciemment, mes yeux dérivent vers la peau blanche dévoilée. Je les détournais aussitôt, pudique. Sur ma peau se parsemaient des millions de frissons. Je perdais le sourire que j’avais alors lutté à conserver. Ma poigne sur la cagette que j’avais pris le temps de reprendre avant mon départ se resserra. Contrairement à lui, ou à la plupart des gens, ma peau n’était pas des plus lisse. Meurtrie, elle était le constant rappel de ma jeunesse volée. Je fermais un instant mes yeux pour chasser les souvenirs qui revenaient me hanter. Pendant ce temps, Elijah prenait une marche tranquille. L’esprit plus ou moins apaisé, je le suivis, marchant à ses côtés. Il faisait chaud. C’était indéniable. Cependant, pour rien au monde, je n’aurais découvert un centimètre de ma peau abîmée. Je n’avais pas envie qu’Elijah voit mon état. Je n’avais pas envie que quiconque voit mon état. Seul Samuel était au courant. Et encore, il n’avait jamais vu l'entièreté de mon corps. Je me mordais la lèvre inférieure brutalement, me forçant à ne penser qu’au présent. Je ne voulais pas que mon passé nuise à ces derniers instants en présence de mon nouveau ami.

Je levais la tête vers le ciel, tout en prenant une grande inspiration. Rien de tel qu’un bol d’air frais pour nous vider la tête, comme on disait. Je regardais l’ange et, peu à peu, mon habituel sourire me revenait. Même si je n’avais pas livré toute ma marchandise et que j’allais sûrement être sévèrement rappelée à l’ordre, j’avais apprécié la compagnie d’Elijah. Je n’aimais pas vraiment la compagnie masculine, car elle avait tendance à m’effrayer, cependant, je ne regrettais en rien ma bousculade avec l’ange. Je levais les yeux vers son visage qui était éclairé par les rayons solaires. Je gravais ces traits dans ma mémoire. Peut-être m’essayerais-je à la broderie de son faciès. Peut-être lui enverrais-je l’oeuvre une fois finie et si elle était réussie.

Le temps passa à une vitesse folle. Nous étions déjà arrivés sur le lieu de notre rencontre. L’ange avait l’air légèrement gêné. Je l’étais tout autant. Aussi je me contentais de hocher la tête pour répondre à sa question. Après quoi, je l’observais partir. Pendant de longues secondes, je me contentais de rester figée pour voir sa silhouette disparaître entre la populace. Enfin, après un dernier soupir, mêlée à un sourire béat, je m’autorisais à reprendre ma route. Je retrouvais mon chemin assez rapidement vers la caravane où était attroupé mon groupe. L’une des voyageuses s’approchait de moi. “Ah ! Enfin Dahlia ! On t’attendait pour manger tous ensemble mais finalement, comme tu ne revenais pas…” D’un geste de la main droite, je balayais l’air. “Ne t’inquiète pas, j’ai mangé de mon côté.” “Oh !” Alors qu’elle s’apprêtait à faire demi-tour, ses yeux se posèrent sur la cagette que je ne tenais que d’un bras. Ou plutôt, ses mires observatrices se posèrent sur son contenu. “Dahlia ! Ne me dis pas que tu n’as pas tout livré !” Je m’approchais de la caravane, n’écoutant qu’à moitié. Je l’entendais déjà murmurer quelques prières pour que Babelsba me pardonne. De mon côté, je n’espérais que de trouver du papier et de l’encre pour commencer à écrire à mon pied-à-terre.

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Comme la rencontre avec son destin | Dahlia & Elijah

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