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Meilleure coutume ?
Edwina
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Lilith S.T
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Toble
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Raeden
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Kaahl
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Mitsuko
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Mancinia
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Arwen
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Rose-Alyss
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AuteurMessage
Mitsu
♚ Fondatrice ♔

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◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Dim 14 Jan 2018, 11:38



Concours d'écriture


Bonjour à tous !

Dans ma lente agonie de travail acharné, mon cerveau a une propension assez effrayante à penser à autre chose x) Là est née l'idée de ce concours ! xD

L'objectif est double :

1) Inventer une coutume mettant en scène l'univers de la galette des rois (telle que nous la connaissons mais en modifiant, apportant des suppléments, en l'habillant d'autres légendes) afin de convenir à une race en particulier ; celle de votre choix. Cette partie là sera expliquée à la fin de votre message, en spoiler et de façon HRP.

2) Écrire une nouvelle de 720 mots minimum, mettant en scène votre personnage de préférence mais ce n'est pas obligatoire, qui illustre la coutume que vous avez inventé au préalable.

Autant dire que j'aime bien ce genre de petits concours ^^ Personnellement j'aime beaucoup inventer des coutumes, superstitions, croyances, pour les races que je gère (en particulier celles où je suis Souveraine xD) mais du coup j'aimerais bien voir ce que vous avez dans vos tiroirs ^^ Si jamais Vanille, un Roi PJ ou moi-même tombons amoureux de votre coutume, il se pourrait qu'on vienne vous voir afin de l'incorporer au sous-forum de la race ^^ [sans doute en la réécrivant avec nos mots mais l'idée viendrait de vous quoi ^^]. Aussi, j'invite fortement les rois PJ à participer à ce concours plus que les autres =)

Si le format vous plaît, il se pourrait que j'en refasse d'autres (pour la saint Valentin etc). Ce serait le moyen d'enrichir encore davantage les races et de vous permettre de jouer inrp des coutumes qui existent  | Concours d'écriture - La galette | 46

Vous avez jusqu'au 05 février  | Concours d'écriture - La galette | 46
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Dim 14 Jan 2018, 18:28




Proinde concepta rabie saeviore, quam desperatio incendebat et fames, amplificatis viribus ardore incohibili in excidium urbium matris Seleuciae efferebantur, quam comes tuebatur Castricius tresque legiones bellicis sudoribus induratae.

Dumque ibi diu moratur commeatus opperiens, quorum translationem ex Aquitania verni imbres solito crebriores prohibebant auctique torrentes, Herculanus advenit protector domesticus, Hermogenis ex magistro equitum filius, apud Constantinopolim, ut supra rettulimus, populari quondam turbela discerpti. quo verissime referente quae Gallus egerat, damnis super praeteritis maerens et futurorum timore suspensus angorem animi quam diu potuit emendabat.

Iam virtutem ex consuetudine vitae sermonisque nostri interpretemur nec eam, ut quidam docti, verborum magnificentia metiamur virosque bonos eos, qui habentur, numeremus, Paulos, Catones, Galos, Scipiones, Philos; his communis vita contenta est; eos autem omittamus, qui omnino nusquam reperiuntur.

Nihil morati post haec militares avidi saepe turbarum adorti sunt Montium primum, qui divertebat in proximo, levi corpore senem atque morbosum, et hirsutis resticulis cruribus eius innexis divaricaturn sine spiramento ullo ad usque praetorium traxere praefecti.

Et est admodum mirum videre plebem innumeram mentibus ardore quodam infuso cum dimicationum curulium eventu pendentem. haec similiaque memorabile nihil vel serium agi Romae permittunt. ergo redeundum ad textum.

Vbi curarum abiectis ponderibus aliis tamquam nodum et codicem difficillimum Caesarem convellere nisu valido cogitabat, eique deliberanti cum proximis clandestinis conloquiis et nocturnis qua vi, quibusve commentis id fieret, antequam effundendis rebus pertinacius incumberet confidentia, acciri mollioribus scriptis per simulationem tractatus publici nimis urgentis eundem placuerat Gallum, ut auxilio destitutus sine ullo interiret obstaculo.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Hacque adfabilitate confisus cum eadem postridie feceris, ut incognitus haerebis et repentinus, hortatore illo hesterno clientes numerando, qui sis vel unde venias diutius ambigente agnitus vero tandem et adscitus in amicitiam si te salutandi adsiduitati dederis triennio indiscretus et per tot dierum defueris tempus, reverteris ad paria perferenda, nec ubi esses interrogatus et quo tandem miser discesseris, aetatem omnem frustra in stipite conteres summittendo.

Procedente igitur mox tempore cum adventicium nihil inveniretur, relicta ora maritima in Lycaoniam adnexam Isauriae se contulerunt ibique densis intersaepientes itinera praetenturis provincialium et viatorum opibus pascebantur.

Ac ne quis a nobis hoc ita dici forte miretur, quod alia quaedam in hoc facultas sit ingeni, neque haec dicendi ratio aut disciplina, ne nos quidem huic uni studio penitus umquam dediti fuimus. Etenim omnes artes, quae ad humanitatem pertinent, habent quoddam commune vinculum, et quasi cognatione quadam inter se continentur.
1 086 mots.

À défaut de paragraphe HRP, disons que le RP a été écrit en Cinere o/.
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Lun 22 Jan 2018, 18:42

« Majesté. » fit l’Eliassen en inclinant la tête. Edwina le regarda depuis son voile avant de lui sourire. Il ne pouvait voir ce dernier mais elle savait qu’il se doutait qu'elle ne lui tirait pas la langue. Elle aurait pu, cela dit. Le ton de sa voix se fit enjoué. « Nous nous retrouvons de nouveau pour célébrer la création, mon cher ami. ». Elle aimait beaucoup cet homme bien qu’elle sache, tout comme le Nylmord, qu’il ne tarderait pas à périr. D’ici quelques lunes, elle devrait nommer de nouveaux Chanceliers, des hommes et des femmes qu’elle prendrait jeunes car beaucoup plus malléables. Elle portait une amitié sincère à tous les anciens qui avaient servi des siècles mais, malgré son âge bien avancé, ils avaient tendance à l’infantiliser. S’ils savaient… « Oui ma Reine. Je suis curieux de voir ce que vous façonnerez cette fois. La dernière, l’Ange a ravi nos invités. La bûche précédente en a surpris plus d’un par contre… ». Edwina rit. Là encore, il valait mieux qu’elle ne justifie jamais ses choix de fève. Au milieu de chaque saison des neiges elle devait en créer une et, à chaque fois, elle s’inspirait de ses pensées du moment. « Qui sait ? » s’amusa l’Ultimage.  « Le peuple a hâte au moins autant que moi. Nous allons vous laisser maintenant. Vous connaissez la procédure. ». « Oui merci. ». Des siècles qu’elle faisait la même chose, des siècles qu’il ne cessait de lui répéter la façon de s’y prendre. Aussi, la dernière fois, elle l’avait gentiment sermonné, lui signalant qu’il fallait être bien crétine pour ne point se souvenir d’un acte aussi simple : créer la fève et la dissimuler dans l’un des nombreux plats présents en l’enfonçant bien dans la pâte. Elle était heureuse de voir qu’il s’en souvenait encore.

Une fois seule, la Belle fit quelques pas dans la pièce. Bien entendu, il n’y avait pas toutes les galettes. D’autres seraient fabriquées plus tard et mélangées à celles-ci. Il y en avait néanmoins une bonne centaine. Une fois qu’elles seraient cuites, elles seraient partagées entre les différents territoires où elle avait autorité. Une part serait distribuée à tous ceux qui se présenteraient, moyennant finance. Le prix de la galette n’était pas fixé. Chacun donnait ce qu’il voulait, en sachant que l’argent récolté servait ensuite à différents projets humanitaires. Parmi les nobles, certains n’hésitaient pas à débourser des sommes folles, sans doute bien plus intéressés par le prestige qui retomberait sur leur famille que par l’acte charitable. Edwina sourit, elle était sans doute mauvaise langue de penser cela. La distribution commencerait le lendemain et elle était la première à manger de la galette. Après un court discours de la part de l’Eliassen, le peuple pouvait profiter pleinement de quelques jours où le plat était distribué absolument partout, à tous ceux qui se présentaient, Magiciens ou non. « Hum… ». L’Impératrice Blanche réfléchit quelques secondes à son œuvre. Plusieurs idées lui venaient à l’esprit mais toutes n’étaient pas convenables. Elle devait prendre en compte le fait qu’un enfant pourrait tomber dessus. Un petit sourire germa sur son visage. Puisqu’elle passait son temps en compagnie de cet objet si précieux à ses yeux, autant qu’il serve à lui inspirer autre chose que des insanités. L’Impératrice Blanche dessina un arc de cercle avec l’une de ses mains, l’or se créant dans une forme arrondie qui devint un ovale, tenu par un manche sculpté. Elle le connaissait par cœur à force de le tenir. Sa relation avec les Miroirs avait toujours été particulière, surtout ceux qui se trouvaient au sein du Château Syrkell. Sans parler de ce Génie qui avait exaucé ses vœux jadis, un illustre Génie à l’habitacle en forme de miroir à main. En y réfléchissant, il lui sembla qu’il ne pouvait y avoir ici de coïncidences. Elle chercherait. L’Eorane n’était qu’un reflet tronqué d’une personnalité déjà bien multiple et instable. Le Monde voyait toujours ce qu’il voulait bien voir en contemplant les êtres. Son peuple voyait en elle une Reine, une femme respectable. Sa mère voyait en elle sa digne héritière. Que voyait-elle, elle, en se contemplant dans la glace ? Sans doute était-ce plus prudent de ne pas l’ébruiter.

Une fois la fève terminée, l’objet rédui à quelques centimètres, elle créa la couronne en or qui serait offerte à celui qui trouverait l’objet. Celui-là aurait également la possibilité de visiter le palais et de se rendre à la fête de Lux in Caelum à ses côtés afin de partager un dîner en tête à tête et de lâcher le premier lampion avec elle. Elle espérait être en bonne compagnie cette fois. Lors du précédent événement, il s’agissait d’un Réprouvé particulièrement virulent qu’elle avait dû calmer d’une manière fort regrettable pour lui.

780 mots

La Galette des Neiges:
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Lun 22 Jan 2018, 20:20

« Tout le monde doit en manger ? » demanda Lilith. Comme elle n’avait pas encore de rôle réellement défini, l’Ange avait été placée près des femmes et des hommes qui s’occupaient de préparer des sortes de galettes à l’aspect douteux afin de les observer. La jeune femme n’avait jamais vu une cuisine si lente. Cela aurait dû prendre quelques minutes, une heure tout au plus, mais les préparatifs avaient commencé le matin et, depuis, de nombreuses prières avaient été faites, durant bien plus longtemps que la confection des plats eux-mêmes. « Oui. Toi aussi tu vas en manger. ». Quelque chose, à l’intérieur de l’Ange, s’éveilla. Certains auraient appelé cela la curiosité, d’autres l’instinct de survie. « Et en quoi cela consiste-t-il exactement ? ». La vieille femme à qui elle parlait eut un sourire qui ne rassura pas l’être immaculé. Elle l’avait vu plonger une sorte de doigt d’oiseau dans l’un des plats quelques minutes plus tôt après de multiples murmures. « Il s’agit d’un culte en l’honneur d’Ezechyel. Celui qui trouve l’Oka est sacrifié le lendemain après avoir passé la nuit avec le Suprême de l’Au-Delà à honorer Edel. ». Lilith resta un instant silencieuse. « Honorer Edel » était une phrase qu’elle entendait souvent et, depuis, elle avait parfaitement assimilé sa signification. Son époux avait une vie sexuelle épanouie, trop sans doute, si bien que l’Ange se demandait s’il existait un seul rituel parmi le peuple chamanique qui n’implique pas, à un moment donné, la copulation avec le Maître des Esprits. Quant au sacrifice… Qu’en penser au juste ? De prime abord, elle avait trouvé la pratique barbare mais qui était-elle pour juger des individus qui étaient consentants à un tel châtiment ? Le problème majeur c’est qu’elle ne l’était pas, elle, consentante. « Combien mangent de ce plat ? » demanda-t-elle comme pour se donner du courage. « Tous les Chamans présents sur l’île. ». L’information la rassura quelque peu. Il y avait très peu de chances pour qu’elle tombe sur ce doigt étrange. « C’est un honneur d’être choisi par les Ætheri. » fit la femme juste avant de tourner les talons pour s’occuper de continuer la cuisson des galettes. Il y avait de multiples feux allumés et la technique était plutôt originale. Les plats étaient enroulés dans de grandes feuilles ciselées entre elles et plongés dans de l’eau bouillante. Le liquide n’avait pas la place d’atteindre le gâteau mais le cuisait parfaitement.

Les volutes de fumée montaient jusqu’à atteindre le ciel étoilé qui n’était plus visible. Lilith essayait de suivre les incantations et les mouvements rythmés des danses en l’honneur des Ætheri. Elle avait réellement la volonté de s’intégrer mais elle devait reconnaître qu’elle semblait inculte. Elle se souvenait de cette fameuse phrase qu’elle avait soufflé à Devaraj un soir, alors qu’il lui massait le dos. C’était bien avant qu’elle ne le suive ici, bien avant qu’ils ne se marient et bien avant qu’elle soit pleinement consciente de sa folie. Elle lui avait murmuré : « Alors, si je comprends bien, vos us et coutumes consistent à se masser, à fumer, à boire et à vénérer les Dieux. ». Elle était loin de se douter, à l’époque, ô combien les choses étaient mille fois plus complexes que cela. La méconnaissance du Monde en ce qui concernait les Chamans était profonde. Aussi, quand vint le temps de manger, elle imita les autres, prenant la part qu’on lui tendait. Étrangement, la galette était bonne. Vu sa physionomie, elle ne s’en serait jamais doutée. Seulement, après quelques bouchées, elle le sentit, le doigt d’oiseau. L’Ange devint pâle, sa mâchoire marquant une très courte pause avant qu’elle ne se rappelle le sort réservé à celui qui trouvait le « présent » des Dieux. Elle ne voulait pas mourir. Elle prit une nouvelle bouchée, essayant de se comporter le plus naturellement possible afin que personne ne se doute de rien. À son oreille, elle entendit distinctement sa voix à lui. « Avale. » susurra-t-il avec délice. Personne à part elle ne l’avait entendu. Pourtant, malgré les doutes qui l’assaillaient quant à la pertinence du conseil, elle fut obligée de s’y résoudre. Cet homme hantait ses pensées comme ses rêves. Elle ne l’aimait pas, bien qu’il la fascine. Elle ne voulait pas avoir à lui faire confiance et pourtant… elle n’avait pas le choix actuellement. La griffe de l’oiseau passa difficilement dans sa trachée mais, heureusement, aucune toux ne vint éveiller le moindre soupçon. Cette nuit, personne n’irait honorer Edel avec le Suprême de l’Au Delà. Demain, les responsables seraient sacrifiés pour apaiser l’hypothétique colère d’Ezechyel.

764 mots

L'Oka:
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Mar 23 Jan 2018, 19:11

Les festivités vont bientôt pouvoir battre leur plein. J'espère que tout un chacun s'est bien paré de son plus beau masque et de ses plus belles couleurs. Les Aetheri en seront témoin. Les cuisiniers ont travaillé toute la nuit pour faire qu'il y ai assez de galette pour chacun d'entre nous. Une part et une seule pour chaque membre du peuple, de notre peuple. Petits et grands, jeunes et vieux, novices ou expérimentés. Tout le monde aura son morceau. Et chacun d'entre nous devra le manger sans tricher. Sinon, c'est un affront envers les Dieux et c'est bien pire que la mort qui nous attend. Mais tout ceci est synonyme de réjouissances. J'entends les tambours qui commencent à battre le rythme lent de la marche. Les porteurs de plat contenant ce dessert approchent certainement. Pas une miette ne doit tomber avant que l'Hoedingi n'est coupé la première part et que les chefs de tribu n'en fassent ensuite de même, à son exemple, en nombre parfait d'êtres que nous sommes sous son autorité. Je n'ose imaginer ce qui arriverait à celui qui trébucherait. Le chemin est semé d'embûches quotidiennes. Des petits cailloux, des pierres, des branches, des racines. Porter les plats est un honneur, car d'une certaine façon, c'est comme porter une part du message divin qui va nous être délivré. Mais cet honneur est accompagné de lourdes responsabilités qui ne pardonnent pas.

Lentement, d'une seule voix, d'un seul corps, nous commençons à spalmodier. A peine une litanie, à peine des mots et des phrases distinctes, il s'agit plus d'un son, d'un battement sourd qui prend naissance au cœur de nous même, dans notre essence, avant de nous envahir, de nous remplir comme un récipient pour finir par déborder et se répandre dans l'air, autour de nous et vers le ciel. Une note grave qui se module pour nous mettre tous à l'unisson. Un « ohm » au diapason. Mon cœur commence à se calmer sur ce rythme, comme si lui aussi participait à tout ceci. Je ne quitte pas mon corps, je ne deviens pas un esprit mais c'est presque la même sensation, comme si j'étais détaché de mon corps. La transe a débuté. Les regards sont braqués sur les plats qui continuent leur progression. Même les animaux de l'île se sont tus, comme s'ils comprenaient l'instant. Il n'y a plus d'autre son que celui de nos voix, du battement de nos cœurs et le son sourd des tambours. Cela dure tout le temps que les porteurs mettent à rejoindre le centre, l'autel où attend notre chef.

Un coup sec, percutant. C'est la fin de la transe, le chemin est terminé, la découpe va commencer. Le silence se fait total, faisant étrange après la résonance que notre corps vivait. Après une prière aux Aetheri pour guider sa main, Devaraj plante le couteau et fait la première part. J'entends les autres coupeurs qui s'affèrent, à présent que l'action a été lancée. Les morceaux sont distribués, aléatoirement pour nous, mais certainement guidé par la main des Dieux. Les discussions s'engagent. Après tout, même si c'est un rituel, c'est aussi un moment de partage et de convivialité. Puis un cri. Quelqu'un vient de trouver la fève, l'épine, symbole de la couronne. Il est amené au Roi. Avec lui, avec ses conseils et son accompagnement, maintenant, il sera le réceptacle des Rois d'Antan. De tous ses êtres qui ont un jour posé leurs fesses sur un trône. Ca fait un certain nombre de personnes ou plutôt d'esprit, il faut le reconnaître. Maintenant, pendant tout le reste de la journée, il va être en quelque sorte notre roi. J'espère que j'aurai le temps de l'approcher et de discuter avec lui, ou plutôt avec la sagesse que les Anciens lui transmettront. Car c'est quand même ça le but. Faire revivre au moins l'espace d'une journée, ces êtres pour qu'ils communient.

Et puis, je suis quand même curieux de savoir qui a été l'élu des Dieux cette année. A quelle tribu appartient-il ? Est-ce que je le connais ? Je ne crois pas que ça soit un Souw. Enfin, de toute façon, ça finira bien par se savoir et arriver jusqu'à moi. Et au pire, je demande aux Esprits. Eux sauront très certainement me répondre sur l'identité du Porteur de Roi. J'aimerai bien le savoir avant qu'il ne soit sacrifié ce soir, au cœur de la nuit. Quoiqu'il en soit, maintenant, je peux finir de manger ma part sans risquer de me planter une épine dans la gencive ou le palais. Je crois me rappeler qu'il y en a déjà un qui s'est étouffé avec une année … C'était le sacré chambard après ça.


837 mots

explications:
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Sam 27 Jan 2018, 11:43

La Galette


C'était il y a bien longtemps désormais mais cette coutume, il l'avait connue aussi. Elle avait le mérite de sauvegarder une lignée de bonne famille lorsqu'il y avait mésentente entre les fils de celle-ci.... Et au camp qu'il avait monté, il y avait trois frères, les fils d'un ami maintenant disparu mais qui lui avaient tous juré fidélité au point de tout quitter, laissant le soin à leur mère d'administrer leurs biens afin de partir à l'aventure aux côtés du grand Shax. Sauf que depuis leur arrivée, ils ne cessaient de se mesurer entre eux, au point de créer de sérieuses querelles qui nuisaient au bon fonctionnement de la troupe de mercenaires... Aussi, le démon qui en avait prit la tête profitait de la saison propice pour mettre en application cette ancienne tradition.

- " Ça suffit ! Quel est le motif de cette bagarre de chiens errants ? "

Le plus jeune se redressait une fois que ses frères l'avaient lâché suite à l'intervention tonitruante de Shax, le visage plus amoché que celui de ses aînés qui s'étaient visiblement ligués contre lui.

- " Ils revendiquent la main de ta fille... "

- " Comment ? De quel droit ? "


Les deux plus âgés lancèrent un regard noir à leur petit frère pour son audace et l'aîné s'avança pour s'expliquer.

- " Ta fille montre des signes d’intérêts envers nous... Et cela ferait un bon mariage, si tu y consents bien entendu. "

- " Et avec lequel d'entre vous devrait-elle se marier d'après vous ? "

Un long silence lui répondit plutôt que d'avoir à revenir à l'argumentation stérile qui avait mené à cette bataille fratricide. Derrière son père, Mirari riait intérieurement en les entendant, ce qu'ils prenaient pour des marques d'attention n'étaient en réalité qu'une prise de renseignements scrupuleusement méthodique... Bien sûr qu'elle usait de sa place de seule femme sur le camp, qui plus est de fille de Shax... Mais la situation était plus que cocasse et elle attendait de voir la réaction de son père.

- " Bien, puisque vous êtes incapables de vous décider et que je ne veux que vous vous estropiez pour rien, Mirari va préparer la galette... Vous connaissez le principe ? "

- " Celui qui aura la fève aura sa main ? "

- " Elle me le ferait payer pour le restant de mes jours... Celui qui aura la fève aura la possibilité de lui faire sa demande. Une fois fait, je ne veux plus JAMAIS vous voir vous taper dessus comme des chiffonniers ! "


Si les trois frères soupirèrent de concert, leur réaction amusait autant le père que la fille qui se mirent en devoir de faire une très alléchante galette, la fève ? Une des petites lames que Mirari affectionnait tant. Le moment était agréable, son père lui apprenant les gestes et à reconnaître lorsque la préparation était bonne, radotant un peu sur sa propre galette, lorsqu'il n'était qu'un tout jeune démon qui avait évité qu'il ne doive sérieusement affaiblir son frère, oui bien entendu que c'est lui qui aurait gagné, quelle question ! Toujours était-il qu'ils avaient tous deux rêvé d'aventures mais que leurs parents leur avait imposé que l'un d'eux soit instruits et reste à leurs côtés... Shax avait tiré la fève et son frère s'était soumit au hasard. Pour calmer les jeunes démons, impulsifs et agressifs qu'ils étaient, il n'y avait pas mieux.




Tout les membres du camp s'étaient réunis, goguenards, chacun y allant de son anecdote sur cette vieille coutume et il était de notoriété publique que Shax y était très attaché. Près du grand feu au centre de la petite place aménagée, une table avait été disposée, la galette y trônait, marquée de deux lignes courbes se croisant à leurs extrémités, hommage à l'Oeil qui rendait tout cela très sérieux... Dans un faux silence solennel, Shax découpait le met en parts égales qu'il revenait à l'aveugle de distribuer aux trois frères à la mine sérieuse.

- " Et ... "
Son geste se suspendait pour poser la question qui la tarraudait, laissant le plus jeune et sans doute le plus impatient, trépignant, hésitant à lui prendre la part des mains. " Si aucun d'eux n'a la fève ? "

- " Alors ils auront tous les trois perdus et devront s'entendre jusqu'à l'an prochain où nous réitèrerons si leur conflit n'a pas su se dissoudre de lui-même. "

Elle acquiesçait et délivrait enfin la troisième part de galette... Autant dire que lorsque la fève fut trouvée, on entendit l'aîné s'en plaindre. Il est vrai que croquer dans une lame à pleine dent n'avait que très rarement était agréable, et ce ne fut pas plus le cas aujourd'hui. Après moult insultes aussi colorées qu'originales, il était enfin à même de s'exprimer un tout petit plus sereinement.

- " Mais il faut être stupide pour.... "

La mine sérieuse de Mirari le renseignait immédiatement sur qui avait choisi cette "fève". Prenant sur lui, il se calmait et la lui rendait, la plaçant au centre de la paume de la jeune femme qui lui tendait la main.

- " Je suis désolé, tout cela me rend nerveux. "

- " ... " Aussi mutique que son père lorsqu'il était contrarié, elle attendait qu'il en vienne au fait.

- " Hum... Je... Notre famille serait honorée de s'anoblir en associant le nom de Shax au notre... Alors...  "


- " Veux-tu te presser un peu ?! " Faussement excédée, réellement amusée par celui qui pourtant était bravache en tant normal, l'aveugle lui mettait une pression supplémentaire volontairement devant toute l'assemblée.

- " Voudrais-tu devenir mon épouse ? "
Le visage du démon s'éclairait en voyant un sourire tout tendre apparaître sur les lèvres de la jeune femme... Mais le sadisme de la blanche masquait très vite cette marque de douceur sous un rictus moqueur.

- " Non. "
Sans un mot de plus, elle tournait les talons pour rentrer dans sa propre tente, avertie par son père de la suite des événements, il lui avait vivement conseillé de ne pas rester dans les parages. De grands rires explosaient à peine en avait-elle franchit le seuil, agrandissant son propre sourire. Dehors, les trois frères étaient félicités et moqués en bonne camaraderie... Et le vin fut amené. Il était coutume de noyer l'amertume de la défaite dans l'alcool jusqu'au point d'oublier ce qui avait pu provoquer la discorde... C'est ce qu'il se produisit cette nuit là.




A l'aube, les lueurs du jours avivaient les maux de têtes et levaient le voile de la réalité sur l'état lamentable de l'ensemble du camp...

- " Tu crois qu'ils devront recommencer ? "

- " J'en doute."
Shax fixait, amusé et paternaliste, les trois frères endormis côtes à côtes contre l'un des tonneaux qui les avaient abreuvé toute la nuit. Ils avaient retrouvé une proximité disparue depuis leur adolescence.
1145 mots

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Codage par Libella sur Graphiorum
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Dim 28 Jan 2018, 13:30

Aujourd'hui était un jour de fête. En famille, en petit comité ou entre voisin, chacun préparait une galette plus ou moins grande en fonction du nombre de personnnes qui étaient conviées à y manger. Cela avait aussi lieu chez les Liddell, au cœur de la Montagne de l'Edelweiss enneigée. La cuisine était en pleine effervescence, tout le monde souhaitant mettre la main à patte pour réaliser la pâte feuilletée, justement. Il fallait aussi s'occuper des amandes à réduire en poudre pour faire la crème. Les échanges allaient bon train, les éclats de rire sonnaient comme des notes de cristal dans l'air. Le stress et le tracas de la vie quotidienne, des responsabilités et des charges, tout cela s'envolait en cette journée. Oublier le temps d'une journée, se changer les esprits, se divertir, passer un bon moment. Il y avait de toute façon du travail pour tout le monde vu que ce n'était pas une mais plusieurs galettes qu'il fallait préparer. Une seule, celle qui contenait une fève à l'effigie de Mynxethi, une petite main tendue de quelques centimètres, qui pouvait aussi bien être en bois, en métal, en terre cuite ou en pierre. D'une certaine façon, l'enjeu, c'était de tomber dessus.

Les galettes furent mis à chauffer au feu de bois tandis que tout le monde s'attablait. Les parts furent couper au nombre de personnes présentes, plus une. Celle que l'on appelait « la part des Aetheri » ou encore, « la part du pauvre ». Celle qui était reservé au premier pauvre ou mendiant qui passerait dans le coin et demanderait l'hospitalité. Une prière à l'adresse des Dieux et des êtres qui étaient partis et ce fut le moment de distribuer. C'était l'aîné qui servait … Samaël s'y colla donc car il était de loin de plus vieux d'entre eux. Il grommela d'ailleurs que cela ne se faisait pas de lui rappeler ainsi son âge. Mais cela se voyait bien que derrière son air faussement ronchon, il y avait un sourire. Par esprit … revanchard, il désigna Raeden pour être celui qui irait sous la table dicter les parts. Cela fit bien rire tout le monde d'ailleurs. Mais au vu de la taille de l'Immaculé, celui-ci se contenta juste de tourner le dos à la table pour ne rien voir. Chacun reçut enfin sa part et tout le monde s'assit avant de commencer à manger.

Le silence s'installa quelque peu, ponctué seulement par le bruit de mastication et le craquement de la pâte sous les dents. De temps en temps, une blague fusait sur celui qui se mordrait la Main. Puis la fève fut finalement trouvée. Des tapes furent données dans le dos et on s'attaqua aux préparations. C'était Raeden qui était tombée dessus. Les galettes qui avaient été faites en plus furent emballées dans des chiffons puis tout le monde prit la route du village le plus proche. Aujourd'hui était le jour des Vertus. Et surtout, c'était le jour où les Dieux avaient élu Raeden pour se mettre au service des autres, des démunis, des malchanceux et des malheureux pour leur venir en aide. Ainsi, pendant que tout le village pouvait se régaler des mets qui leur avait été apporté, les villageois pouvaient venir demander de l'aide à l'Ange. Sauf si cela concernait une action malvaillante, coontre ses idéaux ou pouvant lui valoir la déchéance, il ne pouvait normalement refuser. Mais les gens étaient généralement raisonnables. En plus, ils le connaissaient.

Le Délaissé passa ainsi le reste de sa journée à réparer un toit, s'occuper de couper du bois, aider à rattraper un troupeau de rennes qui s'étaient échappé de leur enclos, tenter de ramener le calme entre deux voisins qui se disputaient un bout de chemin, conseiller une jeune fille amoureuse … Il était là pour eux … Mais tacitement, en contre partie, presque naturellement, ils s'occupaient de le nourrir et de l'abreuver pour le temps où il serait auprès d'eux. S'oublier, le temps de quelques heures, ne plus vivre que pour les autres, sans fioriture, simplement. Le respect d'autrui et de chaque vie, chaque avis. Mettre en avant les Vertus dans leurs plus simples démarches, naturellement. S'il ne pouvait accomplir une tâche seule, d'autres anges venaient prêter main forte. Il en était ainsi une fois de l'an, quasiment partout, là où les Immaculés connaissaient cette coutume et où ils pouvaient la mettre en avant. Car aujourd'hui était le jour de la Galette des Autres … Et que les Autres, c'était tout le monde.


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Kaahl Paiberym
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Kaahl Paiberym
Mar 30 Jan 2018, 12:48



La Galette




« Je l’ai vu et je te dis qu’elle était très ressemblante ! Sauf peut-être sur la partie... Vous voyez ? » Elle tendit son index vers son entre jambe. Je souris mais c’était simplement pour la forme car je commençais à être las de toutes ces rumeurs. L’homme me débectait par principe. Je ne le connaissais pas mais il me semblait instable, trop pour écarter mes incertitudes. Je n’aimais pas qu’un fou vienne ainsi pourrir mon jeu. « Kaahl, tu la coupes cette galette, oui ou non ? ». Les autres m’horripilaient mais j’avais bien été obligé de me constituer une communauté d’amis. Rester seul était toujours suspect. Je m’étais donc intégré, prenant soin de créer un groupe hétéroclite, composé de personnalités différentes, des femmes, des hommes, célibataires ou non. Ce dernier point était un problème de plus en plus pendant. J’étais officiellement célibataire et étais donc la cible de plusieurs convoitises. Si je voulais parfaire mon jeu, je devrais prendre épouse, une femme que je ferai semblant d’aimer et que je demanderai en mariage d’un air éperdument ridicule mais qui marcherait sans aucun doute. Je devais en toucher un mot à Viviane. « Oui mais je sais déjà à qui je donnerai la plus petite part » répondis-je à celui qui m’avait fait la remarque. L’amusement se lisait sur les traits des autres et un grand sourire éclaira mon visage pour répondre au regard faussement courroucé du jeune homme. Tout ceci n’était qu’une mise en scène mais, au fil des années, j’avais su tenir mon rôle de façon satisfaisante.

La femme qui avait détaillé la statue du Monarque Démoniaque se leva, hissant son verre avec elle pour trinquer. « Nous n’avons pas eu la fève de la reine mais l’un de nous aura la fève ce soir ! Mes amis, trinquons au futur roi et à la future reine de la soirée ! ». Elle marqua une pause, un instant qui me fit comprendre que la suite annoncerait une nouvelle qui devrait me plonger dans le bonheur le plus complet. Les félicitations allaient être de mise. « Trinquons aussi à mon cher et tendre, Edward, qui sera bientôt papa ! ». Et voilà. J’ouvris de grands yeux étonnés avant de rire en chœur avec les autres. Je devais ajouter un petit commentaire, pour montrer à quel point Edward et moi-même étions proches, une blague quelconque. Je levai donc également mon verre avant de déclarer : « À Edward, que je croyais impuissant jusqu’ici ! ». Je souris. « Et à sa charmante femme que j’aurai sans doute épousé s’il n’avait pas été plus rapide que moi ! ». Je bus, voyant le contentement de l’homme dans ses yeux. Il aimait que l’on complimente sa femme et je ne pouvais l’en blâmer. La mienne, de femme, était une charmante rose aux épines acérées, recouvertes d’un poison mortel.

Une fois que j’eus distribué la galette, les discussions reprirent de plus belle. Dans le lot, des dizaines de questions étaient destinées à la mère de l’enfant, bien entendu. Je me mis à regarder par la fenêtre d’un air songeur, ce qui eut pour effet de convaincre Edward à aborder la fameuse discussion avec moi, après un coup de coude discret. « Tu trouveras la perle rare aussi tu sais ! ». Ce que c’était énervant. « J’espère, sinon je finirai vieux garçon. » répondis-je en plaisantant toujours. « Et pourquoi pas Gillianne ? Elle n’arrête pas de te regarder depuis que vous avez fait Basphel ensemble. Quand t’es là, on dirait qu’elle se transforme en feu de cheminée tellement sa face devient rouge. ». Je ris, balayant l’idée d’un revers de la main. « Je préfère les femmes qui ont du caractère, tu sais bien. ». « Tu préfères l’inatteignable surtout. ». « C’est vrai. » « Et elle est déjà mariée. ». Je croquai dans ma part et avalai avant de répondre. « On ne sait jamais, des fois que son mari disparaisse mystérieusement. ». « Ha ha ! T'as raison, tu finiras vieux avec un chat pour seule compagnie. ». Les chats… une histoire d’amour à sens unique, de leur côté. Je détestais ces animaux, leur regard vicieux, leur discrétion, leur propension à venir se coller à moi sans que je n’aie rien demandé à personne. Ma phobie s’était un peu éteinte mais j’avais encore du travail à faire.

Une exclamation vint interrompre, à mon plus grand bonheur, cette conversation entre hommes. « J’ai la fève ! J’ai la fève ! ». Héline la tendait triomphalement. En cet instant précis, j’avais l’impression qu’elle avait cinq ans au lieu de trente. On aurait dit une enfant et j’étais certain que si elle n’était pas si attachée à sa réputation, elle aurait sauté partout. La coutume était simple : celui ou celle qui avait la fève devenait le roi ou la reine de la soirée. Il ou elle devait choisir son partenaire qui prendrait le même titre, selon son sexe. Un baiser était une obligation, sur la bouche. Quand elle posa ses yeux sur moi, un fin sourire en coin se dessina sur mes lèvres. C’était décidément la soirée où tous avaient décidé de me sortir de mon célibat. « Ce soir, je suis la reine, Kaahl ! Tu n’as pas le droit de me dire non ! Surtout que je sais que tu meurs d’envie de… ». « Oui oui ça va, tout le monde le sait à force ! » fis-je avec l’air d’un homme embarrassé que soit révélé au grand jour son grand amour de toujours. Ils trouvaient tous ça adorable que je sois amoureux de l’Ultimage. Ils savaient tous que j’avais participé à la compétition visant à obtenir sa main et que j’avais perdu. Ils ne comprenaient pas, heureusement, les vrais sentiments qui m’habitaient vis-à-vis d’elle mais je leur laissais croire à cet amour impossible qui brisait mon cœur et ma raison, et qui m’empêchait de me marier. « Oh allez Kaahl ! Ne sois pas bougon ! Tu as une reine à embrasser ! Promis, on ne le dira pas à Gillianne ! » railla Edward. « Bien sûr que si je lui dirai ! Elle sera verte ! » s’amusa Héline. Je ne le montrais pas mais j’avais hâte qu’ils repartent chez eux. Psychologiquement, les soirées entre « amis » étaient une réelle épreuve. J’avais envie de les tuer, de me servir du couteau qui se trouvait juste devant moi pour faire sortir leurs yeux de leur orbite. Le fait que je sois le roi n’arrangeait pas les choses. Héline et moi allions devoir partir, après avoir fait le tour du propriétaire main dans la main, à la recherche de branchages afin de nous confectionner mutuellement une couronne. Les autres voteraient pour la plus belle couronne et le gagnant aurait le droit de demander un service, souvent lubrique ou amusant, à l’autre. J’avais hâte…


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Mitsu
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Mitsu
Jeu 01 Fév 2018, 18:30

C’était il y a très longtemps.

Sans bruit, elle était entrée dans la chambre de l’Ygdraë. Elindil Fëanturi était l’Yggdrasil d'alors, un titre que le Roi des Elfes ne portait pas encore mais peu importe. Pour respecter la terminologie de l’époque, il aurait fallu l’appeler Elfe Éternel mais là n’est pas la question. Le Monde était à feu et à sang. Partout, des êtres assoiffés de chair et de sang marchaient en grognant. Elle se fichait d’eux, ils ne l’atteignaient pas. Pour autant, et même si elle n’était pas habilitée à intervenir en quoi que ce soit, les relations entre les peuples de ce Monde l’intéressaient. Elle regardait les êtres agir, comme de petits insectes grouillant. Elle l’avait été aussi, manipulant autrui dans l’Ombre. Sorcière, elle avait fini par tirer sa révérence pour embrasser un état qui n’avait fait que la conforter dans la frigidité. Seulement, pour faire de ce Monde un jeu d’échec, les plaisirs de la chair étaient inutiles. Seule la plus froide raison importait. Finalement, Mitsuko avait fini par découvrir les secrets du Cycle de la Vie et de la Mort et s’était dit qu’elle allait défier l’Élu d’Ezechyel. Il n’avait pas été bien difficile à annihiler ce soir-là. Pourquoi ? Elle l’apprendrait des siècles plus tard. Toujours est-il que de cette guerre gagnée haut la main, elle devint l’Esprit de la Mort, à présent privée de tout amusement, de toute manigance. La puissance qui coulait dans ses veines était incommensurable mais elle finit par comprendre que tout ceci était aussi destructeur qu’ennuyeux. Oui, elle avait le pouvoir de décider de la façon dont autrui mourrait, oui elle régnait sur leurs misérables vies aux côtés de deux Ætheri mais à quoi bon ? Alors, elle commença à s’inventer des rituels, elle commença à chercher les frontières de sa neutralité et à fouiller dans de sombres recoins qui pourraient lui apporter un semblant d’amusement. Il y en avait, des règles non encore établies par Ezechyel, des zones non couvertes par la domination d’Edel. Et puis, à l’époque, les Divinités n’étaient pas si puissantes. À l’époque, les Mortels ne les priaient pas tous les jours comme aujourd'hui, accroissant leurs pouvoirs encore et encore. Sans doute fut-ce la période où un grain de folie l’atteignit. Ainsi, elle se rendait sur les champs de bataille, imitant les guerriers, totalement invisible à leurs yeux. Elle « empruntait » la tâche de certaines Ombres pour que le temps lui paraisse moins long et finit par danser et chantonner au cœur du Royaume des Abîmes, tournoyant autour des Esprits nouvellement nés. Comme elle fut vite lasse de leur expliquer ce qu’ils étaient, elle finit par s’inventer de multiples identités de toutes pièces, discutant chiffon dans des soirées mondaines comme si de rien n’était, admirant avec délice le temps diminuer au-dessus de la tête de chaque invité. L’Illusion d’Edel lui prodiguait ce qu’elle désirait et quand bien même ses sentiments étaient créés de toute pièce, des siècles à étudier les êtres lui avaient appris que la vérité était toute relative. Sa neutralité n’avait pas besoin d’être ennuyante après tout.

Alors, elle avait fini par inventer une petite coutume, quelque chose de spécial. Puisque toutes les têtes couronnées finissaient par courber l’échine devant elle, une constatation qui lui plaisait d’ailleurs, autant faire preuve d’un semblant d’humanité et discuter un peu avec elles avant que sa silhouette ne fauche leur existence entière en quelques secondes.

Elle était donc assise à la table d’Elindil Fëanturi ce soir. Aussi, quand l’Elfe entra dans sa chambre, il fut étonné de voir une jeune femme aux cheveux aussi blonds que les blés le regarder. Il la trouva… élégante mais n’en resta pas moins silencieux, attendant probablement une explication. Elle lui sourit, se mordant la lèvre inférieure dans une expression amusée. « Je pense que vous devriez penser à renvoyer quelques-uns de vos gardes votre Majesté. ». Il était fatigué et cela se voyait. Les noirs desseins d’Orion étaient devenus des réalités et l’Empereur Noir en devenir traumatisait le Monde dans l’ombre. Elle le savait, aussi parce qu’elle était en partie la cause de sa folie. Dire qu’à l’origine, l’homme n’était qu’un couturier qui avait rougi lorsqu’elle s’était dénudée devant lui… La robe qu’il lui avait faite était d’ailleurs à couper le souffle. Les faits étaient anciens mais elle s’en souvenait parfaitement. Un Magicien et une Sorcière, dans un atelier de couture. La Sorcière sourit et le Magicien rougit. Puis la Sorcière devient Vampire et le Magicien devient fou. Avec un soupçon de nostalgie quant à sa capacité à changer les choses, elle précisa la raison de sa venue. « Demain sera un grand jour pour vous. Je sais que vous êtes fatigué. Aussi, ai-je jugé bon de vous apporter ce plat que j’ai réalisé moi-même. Il vous donnera des forces. ». Elindil sourit, ne démordant néanmoins pas de son idée de base. Que les autres Souverains étaient ennuyeux, bien trop attachés au pourquoi du comment. Qu’est ce que cela pouvait bien faire de savoir qui elle était ? Quant à savoir de quoi serait fait demain, il aurait les réponses bien assez tôt. « Qui êtes-vous ? » finit-il par questionner. Si elle avait régné sur les Vampires en prenant sa véritable identité, sans doute l’aurait-il reconnu. Ce n’était pas le cas. « Votre pire cauchemar je pense mais avec de jolies formes et un présent. ». Elle fit un geste de la main vers la galette. « Pourquoi devrais-je vous faire confiance ? ». « Vous voulez dire que j’aurai pu empoisonner ce plat ? C’est vrai, mais regardez… ». Elle se coupa une part et croqua dedans. Aucun goût, aucun besoin, mais qu’importe. Le goût avait toujours été un problème. Impératrice de la Nuit, elle avait réussi à remettre la main dessus mais, depuis, plus rien. C’était d’un agaçant assez affligeant. « Voyez ? ». Il se méfiait toujours et la chose était sans doute normale. Après tout, elle ne pouvait pas lui avouer qu’elle n’avait aucune raison de le tuer maintenant étant donné qu’elle le ferait demain. « Vous ne me faites pas encore confiance mais je vous assure que vous et moi allons passer une nuit mémorable à manger et boire comme s’il s’agissait du dernier jour de notre vie. Je souhaite que vous me parliez de vous, de votre existence. N’omettez aucun détail. ». Elle sourit, lui coupant une part. Il était Roi ce soir et demain il ne serait plus que poussière.
_


Le lendemain, ce fut les cris des Elfes qui réveillèrent le Roi. Mitsuko, elle, se tenait tranquillement sur le toit du palais, fixant les Sans-Âmes dévorer la population. Certains mouraient, fauchés par les Ombres qui jouaient la mélodie d’un drame. D’autres survivaient aux morsures mais leur Destin serait terrible. Elle attendait le bon moment, celui où elle entrerait en scène. Elle était le véritable bourreau aujourd’hui. Guider la main d’Orion lui rappellerait leur passé commun. L’avait-elle aimé ? Non, parce qu’elle n’aimait que le chaos et la destruction. Pourtant, elle mentirait si elle disait qu’elle n’avait rien éprouvé pour lui. Entre prédateurs, il existe toujours un lien. Aujourd’hui, ils ne feraient qu’un pour offrir à Elindil la mort qu’il méritait. Orion aussi mourrait. Son Clepsydra l’indiquait clairement. Seulement, ce ne serait pas elle qui s’en occuperait. Elle avait d’autres projets. Le temps qui lui restait permettrait néanmoins à l’homme de faire des ravages et de détruire bien des familles. Mitsuko vivait en lui, elle ressentait par son intermédiaire, aimait ce qu’il engendrait. Oh non, elle ne pouvait pas prendre partie mais sa neutralité de rang ne l’empêchait pas d’apprécier de façon malsaine que cet homme en soit arrivé là en partie à cause d’elle.

Elle vit sortir Elindil de son palais et inspira pour la forme. Elle n’avait pas besoin de respirer mais pourquoi enlever à cet instant tout son effet dramatique ? Elle se laissa tomber lentement du toit, invisible aux yeux des deux protagonistes qui allaient s’affronter. Elle se plaça derrière Orion, sentant son parfum, une flagrance qui inspirait la peur. Elle était la vraie monstruosité ici. Il lui suffisait de laisser venir la mort petit à petit. Tic tac, tic tac. Au moment où il ne resta que quelques secondes à l’Elfe, elle lui fit entrevoir son Monde, le Monde des Ombres et sa silhouette lui apparut clairement, juste devant Orion, cachant le sort qu’il s’apprêtait à jeter. Elle sourit au Roi. C’était la fin et il le comprit. Son Âme fut éjectée de son corps et il ne resta plus qu’un cadavre sans vie au sol. Les Elfes venaient de perdre la figure qui les guidait et Earudien ne tarderait pas à s’effondrer.

Tous s’agenouillent devant l’Esprit de la Mort ; Seul le Sin Luxinreïs reste debout, l’attendant en souriant patiemment.

La dernière galette:
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Mancinia Leenhardt
~ Humain ~ Niveau IV ~

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◈ Âme(s) Soeur(s) : Neah Katzuta | Ange | Compagnon
◈ Activité : Joaillière [Rang IV] | Médecin [Rang III] | Éleveuse de Vaches [Rang I] | Investisseur [Rang II]
Mancinia Leenhardt
Ven 02 Fév 2018, 17:27

Mancinia était d'une patience exemplaire. Tout dans sa vie passait par cet état : son métier, le début d'une guerre, la cuisine. Sans patience, on se retrouvait dos au mur et on cédait vite à un état d'agacement qui pouvait vous causer de vilains torts. En attendant que le temps adéquat se soit écoulé, elle ne demeurait pas sans rien faire. Attablée, entourée de nombreux documents qui marquaient sans doute un tournant. Étrangement, elle demeurait sereine à l'idée, sans doute car son esprit ne s'affolait pas encore de ses changements. Ils arrivaient si prestement. Que représentait une signature en bas d'un document commercial ? Loin de se douter de quoi que ce soit, sa mère sifflotait dans un coin de la masure en rangeant les linges, à son rythme. Elle s'était accommodée de sa cécité et elle ne se doutait pas que son enfant avait désormais la capacité de la guérir. Cependant, Mancinia voulait lui éviter de faux espoirs et demeurait muette sur la question. Sa priorité pour l'instant, c'était leur avenir. Jamais elle n'avait considérer sa mère comme un fardeau, cela aurait été ironique après avoir parcouru le monde durant tant d'années pour la retrouvée, mais décemment, elles ne pouvaient plus demeurer dans cette demeure délabrée. Ce n'était pas que l'Humaine en avait honte, mais la masure avait subi les affres du temps. Son seul intérêt désormais était l'adresse. Un lieu où son père pouvait revenir un jour, si toutefois, il était encore en vie. Les temps changeaient. Elle aussi avait changé.

L'odeur qui s'élevait dans la pièce était délicieuse, ouvrant sans doute son appétit. Cela promettait une belle réussite pour le Sarvamangala, une célébration annuelle qui permettait de partager son bonheur à tous et entre tous. Chez les Humains, il s'agissait d'un moyen d'éloigner le malheur pour une année, garantissant une certaine stabilité dans la vie quotidienne de chacun. Nombreuse étaient les nations à réaliser cette coutume, parfois sous un autre nom, dans un autre but, mais l'idée demeurait la même : celle de partager un morceau de galette qui dissimulerait un santon. Chez eux, ce dernier symbolisait la réussite dans tout ce qui serait entrepris l'année suivante. La personne qui l'obtenait était, disons, plus chanceuse que la moyenne. Cependant, cette coutume était réservée aux personnes aisées, le santon en porcelaine coûtant une véritable fortune, sans mentionner le fait que s'offrir des pâtisseries aussi luxueuses était au-dessus des moyens de la plupart des Humains. Ce n'était plus le cas en ce qui la concerne, la jeune femme ayant désormais de l'argent à n'en savoir que faire. N'était-il pas ridicule de ne point usé de ses titres et de ses richesses ? Elle ne s'accommodait pas encore à cette nouvelle existence, mais elle ne cracherait pas non plus dessus. Il y avait tant à faire, tant d'opportunités à saisir. Malgré cela, c'était bien elle qui était aux fourneaux. L'Humaine aimait faire la cuisine, elle avait travaillé plusieurs fois pour des Boulangers ou des Pâtissiers avant que Darren ne se décide à l'employer.

Mancinia savait y faire, mais n'avait pas hésité à s'entraîner plusieurs fois, se servant de sa mère ou d'un voisin pour savoir ce qu'il convenait d'améliorer. Cet après-midi, ce serait son test final. Se redressant pour s'assurer de la cuisson, la jeune femme comprit que c'était terminé. Il faut dire que ce n'était pas encore trop complexe à réaliser. La Galette est à base de pâte feuilletée, simplement dorée au four. L'Humaine aurait sans doute pu s'offrir les meilleures confitures pour l'accompagnement d'à-côté, vu qu'il était de coutume de choisir celui qui convenait le mieux à son palais lors de la dégustation, mais elle avait pris le risque de la fourrée avec une crème d'amendes. Le savoir est une vraie richesse. Elle pouvait se permettre d'aller en dehors des sentiers habituels, puisqu'elle se voyait mal offrir aux Vosgien l'équivalence de ce que les plus pauvres d'entre eux réalisaient. Il existait, en effet, de nombreuses variantes pour le bas peuple, par exemple, la personne désignée doit payer la tournée à sa table. Dès lors, certains avalent la fève pour échapper à cette dépense. Rapidement et, afin d'empêcher toute échappatoire, un os est glissé en guise de santon comme élément dissuasif. Certaines Familles cachent dans leur gâteau, voire dans leur pain sucré, non pas un santon, mais une pièce de monnaie, censée apporter la chance à celui qui l'obtient. Il devait la conserver une année durant avant de la dépensé.

Sa mère avait de nombreuse fois trichée pour qu'elle l'obtienne, mais cela ne lui avait jamais réellement profité et encore moins apporté. Tous ses mérites, elle le devait à son propre travail acharné. Mancinia emballait la première, mais la seconde fût déposée sur la table où elle laisserait le soin à sa mère de la diviser comme elle l'entendait. Kamiya demeurant à ses côtés pour la surveiller, car sa maîtresse avait à faire chez les Vosgien. Après avoir embrassé sa mère, elle prit la route en prenant soin de ne pas froissé sa robe. Ah, douce ironie pour quelqu'un qui se moquait de son apparence. Mancinia ne voyait que trop bien les changements. Elle vivait ce contraste. Dans une époque peu lointaine, elle ne s'habillait pas aussi richement. N'apportait pas de pâtisseries chez la Noblesse. N'envisageait pas de déménager. Et pourtant. Qui plus est, cela n'empêchait pas certains de l'envier. Pourquoi diable ne faisaient-ils pas pareils ? Si certains se complaisaient dans la pauvresse et leur médiocrité, ce n'était pas la faute des puissants. Ne lui avait-on pas offert sa chance ? Ceci dit, elle était aussi conscience que sa vie insouciante devait prendre fin. Des responsabilités impliquaient de l'investissement, du travail, de la réflexion. Peut-être que la difficulté changerait seulement de catégorie pour devenir plus terrible encore. Elle avait de plus en plus de responsabilités, elle se sentait surveillée. Souvent prise à revers dans une conversation, souvent méprisée. Elle venait du bas peuple, se faire accepter serait encore plus difficile...

Dans la demeure des Vosgien, tout respirait la célébration, la légèreté, sur un soupçon de senteur d'orangers. Parvaneh Vosgien était toujours aussi épatante malgré son âge. Sans doute que le mariage prochain de sa fille la soulageait. Un fait pour lequel Mancinia n'était pas réellement étrangère. Sous couvert de rapprochement, elle l'avait invitée, mais la demoiselle avait insisté pour apporter la pâtisserie. C'est elle qui eut l'honneur de la diviser en six grandes parts. Encore une fois, la coutume voulait que l'on divise la Galette en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière était destinée à la première personne qui entrerait dans la pièce, en l'occurrence, au serviteur qui vint servir le thé et qui s'assit à la même table que ses employeurs. Presque heureux d'être si bien considérer pour seulement quelques instants. L'Humaine se félicitait intérieurement de sa réussite, mais plus les Vosgien avançait dans leur dégustation, plus ils étaient troublés. Elle dissimulait son petit sourire victorieux quand Lady Parvaneh lui adressa la parole.

Je pense que vous avez été dupée, ma chère. Le Pâtissier vous ayant offert cette Galette a voulu vous jouer un vilain tour, à moins qu'une étourderie n'en soit la cause. On le lui pardonnera pour son goût particulier. Où l'avez-vous donc trouvé ?

Mancinia se retournait à moitié vers la femme, son visage abordant un léger sourire.

Elle est de mon fait.

Bahareh l'observait avec stupéfaction, avant de sourire et de repiqué sa fourchette dans son morceau, qui lui ravissait les papilles vu son expression. Son frère la dévisageait et si Mancinia n'avait ni été une invitée, ni une décorée, il aurait ri très fort, mais son éducation fit qu'il se retint. Cette situation était ridicule, non ? L'époux de Parvaneh, lui, eu un sourire poli. Le serviteur, lui, paru bien plus impressionné qu'autre chose. Qu'il était mignon.

Et vous avez omis le santon pour... ? l'interrogea-t-il.
Je pense que la chance n'a rien à voir avec la réussite. Un peu de volonté et des paris sur les possibilités sont plus intéressants. C'est le risque. Je choisi donc l'égalité. Une Galette dépourvue de santon permet de poursuivre la tradition, mais sans élire quelqu'un qui aurait plus de chance qu'un autre. La Galette de l'Égalité. Autour de cette table, nous sommes tous sur un même alignement.
J'aime quand vous me surprenez, Mancinia.

Les deux femmes échangèrent un sourire entendu.

1 390 mots

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Lun 05 Fév 2018, 21:24


Bercée par les courants d'eau chaudes, je me plaisais à anticiper le déroulement de ma journée. Le soleil se levait à peine, si bien qu'il n'était pas possible de porter son regard plus loin qu'une trentaine de mètres. Après avoir passé autant de temps à la surface, le retour aux sources était un plaisir sans égal. Je glissais avec souplesse dans les tréfonds, ma besace en bandoullière. J'arriverai dans dix minutes chez ma tante, dans la cité Engloutie. Je me hâtais, ne souhaitant pas risquer de m'attirer les foudres de la jeune femme. Alors que j'arrivais dans la cité, je repérais rapidement la chevelure caractéristique de Noam, mon cousin.

- Devine qui c'est ! articulais-je avec joie en apposant mes mains contre ses yeux.
- Tu vas continuer de me poser cette question systématiquement à chaque visite ? cria le jeune homme en m'attrapant les mains et en se retournant.

Un sourire angélique traversa son visage et il me pris chaleureusement dans ses bras.

- Tu m'as manqué, tu devrais venir plus souvent ! qu'il ronchonna.
- Si tu me voyais tous les jours, tu te lasserai, et je n'aurais plus le droit à un tel accueil, répliquais-je en le serrant à mon tour.

Il était vrai que j'avais pris la mauvaise habitude de visiter sa famille uniquement lors de galette des rois. C'était une vieille manie que j'avais gardée depuis ma petite enfance, lorsque mes parents étaient conviés chez eux. Je repoussais gentiment Noam, le détaillant du regard.

- Vas-tu cesser de grandir ? Regarde-moi, j'ai l'impression d'être atteinte de nanisme à côté de toi !

Alors que le jeune garçon riait, il me prit par le bras et se mit en route vers son domicile. Au pas de la porte, Gisèle et Daniel, ses parents, nous attendaient.

- Vous voilà enfin ! s'écria Gisèle en me plaquant contre elle. Je suis contente de voir que tu te porte bien, ma fille !
- Merci, ma tante. Je suis également ravie de passer ce moment avec vous. Je suis désolée d'arriver si tôt, mais je tenais à tout préparer avec vous.
- Mais nous t'aurions attendu, c'est très important pour nous de renforcer les liens qui nous unissent. Viens, entre, lave toi les mains, nous allons débuter.

J'entrais d'un pas pressé dans la demeure, toujours aussi chaleureusement décorée. Je souriais à la vue du feu de cheminée, me rappelant à quel point cela m'avait manqué. Je frottais énergiquement mes mains, insistant bien entre les jointures des doigts puis je me les séchais.

- Arwen, quand tu auras deux minutes, tu voudras contribuer ? Me demanda ma tante en poussant sa voix de façon à se faire entendre.
- J'arrive de suite, je récupère les poussières de maman !

Je courais dans le salon, fouillant dans ma besace et saisissant la petite boite que ma mère m'avait donné quelques jours plus tôt. De la taille d'une boite de médicament, fabriquée en porcelaine, cet objet avait une signification particulière pour ma mère. Je la déposais délicatement sur le plan de travail de la cuisine, à côté du petit bol déjà rempli.

- J'ai mis tout ce qui fallait à la confection de la fève, tu peux y ajouter vos poussières de Perle.

Je hochais du chef en ouvrant avec mille précaution la boite de ma mère et versait chaque particule de poussière dans le récipient. Ensuite, je saisi ma perle et, d'un geste lent et mesure, j'égratignais très légèrement la surface de celle-ci au dessus du réceptacle. Je mélangeais les fragments à l'argile et la glissait adroitement dans un petit moule en forme de perle. Je récitais silencieusement un désir, ainsi que les paroles que ma mère m'avaient confié, puis j'enfournais le moule dans le four.

- C'est fait, tata. Je passe à la galette, je te laisse surveiller la fève.
- Tu remercieras ta mère de ma part pour ce geste, cela compte vraiment pour nous, tu sais ? Merci à toi aussi ma chérie.

La jeune femme m'embrassa sur la joue et me poussa gentiment vers le fond de la cuisine, où se trouvait déjà Noam. Il me tendit la spatule en bois et fini de peser le beurre. Il nous fallut quinze minutes pour terminer la pâte, ce qui coïncidait parfaitement avec le temps de consolidation de la fève. Gisèle me la tendit après l'avoir passé sous l'eau froide. Je regardais Noam, lui demandant s'il souhaitait l'intégrer lui même à notre galette.

- Fais le, t'en meurs d'envie, gloussa t-il en me laissant accès à la galette.

Je sourais comme une enfant en étalant la pâte dans le plat et j'y glissais la petite perle. Après quelques minutes au four, je ne saurais dire combien puisque Gisèle s'en était chargé, je m'asseyais à table, impatiente de découvrir qui de nous quatre allait tomber sur cette précieuse perle. Ce fut Daniel qui découpa la galette et Noam qui distribua les portions à chaque personne autour de la table. Les yeux bandés, nous ne pouvions admirer l'aspect de nos parts. Seul Daniel avait eu le droit de yeuter sur les assiettes.

- Allez, régalez-vous et tâchez de ne pas avaler la fève !

Joyeusement, j'attrapais ma fourchette et piquais dans mon assiette. A chaque bouchée, je prenais le temps d'écraser le produit contre mon palais afin de ne pas casser la précieuse récompense. J'enchainais rapidement les coups de fourchette, pleine d'espoir. Mais lorsque j'écrasais la dernière bequée, je ne pu que me rendre à l'évidence : Je n'étais pas l'heureuse élue.

- Bon, et bien, ce n'est pas pour moi. J'ai terminé mon assiette.

J'ôtais mon bandeau et regardais successivement les autres assiettes. Noam fit de même, souriant en hochant négativement la tête. Mon oncle et ma tante étaient toujours dans la course.

- Elle est là ! Cria Gisèle en la retirant de sa bouche. C'est moi qui l'ai eue ! Cela faisait si longtemps ! Je suis bien contente !

Le couple ôta leur bandeau et se regardèrent joyeusement. Effectivement, pour une raison évidente, cela faisait depuis la naissance de son fils qu'elle ne l'avait obtenue.

- Qu'avais-tu fais, comme voeux ? S'interrogea Daniel d'un air mi-inquiet, mi-amusé.
- Un deuxième enfant !
- Ca alors, quelle surprise. Cette fois-ci, ce sera bien pour cette année !

Le couple s'enlaça sous nos yeux, heureux.

- Tu vas être grand frère, murmurais-je à Noam pour ne pas gâcher le moment d'intimité de ses parents.
- Le pouvoir de la fève est grand, je n'en doute pas. Peut être que cela nous fera une occasion supplémentaire de nous voir avant la prochaine galette !  

Je lui tapais sur l'épaule en souriant d'un air entendu.
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Lun 05 Fév 2018, 23:07


A l’aide d’un couteau, Märghe traça quelques lignes sur le haut de la pâte de fruits, qui cachait en son sein une mixture d’amandes et de fruits rouges, donnant un aspect globalement violet. Elle pouvait rajouter si elle le souhaitait une garniture à la galette, mais elle songea à sa mère et à ses goûts : non, elle se suffirait à l’essentiel. C’était ce que sa mère aimait tout simplement. L’orine le respectait, connaissant sa génitrice, elle y avait d’ailleurs mis tout son coeur et toute son énergie car aujourd’hui était un jour unique, la veille de son dix-septième anniversaire. Elle avait déjà eu l’occasion de participer à d’autres galettes de la Reine, pour des voisines ou des amies qui étaient parties depuis. Le tracé qu’elle dessinait depuis une dizaine de minutes étaient minutieux, l’artiste en devenir ne souhaitait louper aucun détail. C’était une sorte de rosace imparfaite. Quelques feuilles en biscuits furent rajoutées ici et là, pour épargner à la tarte d’être visuellement monotone. Quant à la part de la reine, déjà prédéfinie, elle devait être à l’image de celle qui l’avait mise au monde. Cette part du gâteau était spéciale car en son sein, Märghe avait caché un souvenir d’elle, quelque chose qu’elle avait fabriqué de ses propres mains. Elle avait déjà vu des orines y mettre des petites créations, que cela soit une toute petite sculpture en bois, des graines sur lesquelles on y percevait de petits dessins ou encore le gage d’avoir un chant en l’honneur de « la reine du jour ». Quant à Märghe, elle avait pris soin depuis plusieurs semaines de peindre à l’encre noire sur un tout petit bout de parchemin le portrait de sa mère et d’elle, qui aurait pu être la tête de n’importe quelle orine du coin tant les traits étaient banals. Elle enroula la toute petite œuvre dans une protection de la même taille en lin, afin d’éviter au jus de cerise d’impregner l’oeuvre. Heureusement, il suffisait de laisser reposer plusieurs heures pour que la pâte de fruit se solidifie. Aucune cuisson n’était demandée.

Quelques amies étaient réunies en cette fin d’après-midi. Märghe était l’unique orine à fêter la galette de la Reine aujourd’hui, ce pourquoi il y avait autant de monde. Chacune avait ramené quelque chose pour que chacun mange à sa faim. En soi, la galette de la Reine était si consistant malgré sa taille que chacune pouvait en avoir pour son estomac, cependant, la tarte n’était pas servie au début. Elle faisait plutôt office de fin de repas. Alors en attendant, les filles se mirent à chanter, d’autres à jouer. Tout le monde songeait au moment présent, personne ne se projetait. Les conversations tournaient autour de tout mais surtout de rien. Personne n’insistait sur le lendemain mystérieux. Surtout pas la mère, ni la fille. Un au revoir est toujours douloureux. Un moment d’ivresse et de joie tranquille qui se terminerait par l’encas fruité. Deux heures après, alors que le soleil était toujours bien haut dans le ciel, Märghe apporta à sa mère la tarte. Celle-ci ne l’avait pas encore vu, c’était une surprise auquelle tout le monde s’attendait patiemment. Des larmes montèrent aux yeux de sa mère qui trouva échos dans le regard de sa fille. Le dessin n’avait pas besoin d’être parfait et la tarte extraordinairement bonne pour en apprécier la signification et le geste. Llula, la mère de Märghe sourit et prit le couteau, celui ayant servi à dessiner la fleur. La part de la reine était moins pigmentée que le reste et beaucoup plus sophistiquée. La simple rosace était devenue sur ce quart une sorte de biscuit fin. La mère de l’orine coupa toutes les parts et ce fut à Märghe de servir tout le monde. Sa mère fut la dernière à recevoir une assiette mais toutes attendirent qu’elle la goûte et qu’elle découvre le présent caché pour déguster leur propre morceau. « Margot… C’est magnifique. » Les deux s’étreignirent longtemps et s’embrassèrent. Il avait fallu dix-sept années à Märghe pour comprendre et mettre le doigt sur ce que sa mère préférait et ce qu’elle n’aimait pas. Le spectacle ne coupa pas l’appétit des participantes, qui impatientes, s’imaginaient d’ores et déjà la tête de leur propre galette des Reines. Les mères étaient également présentes mais regardaient d’une façon différente le couple devant elles. Deux générations s’accompagnaient en ce jour. Des femmes mûres et leurs enfants, réunies pour célébrer la réussite de la  mère quant à l’éducation accomplie de sa fille.


Mots = 748


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Jeu 08 Fév 2018, 15:45


Le sondage est en place ! C’est l’heure de voter ^^ Merci à tous pour votre participation. Cela étant dit, certains remarqueront qu’ils ne sont pas inclus dans le vote. Il ne s’agit pas du tout d’une erreur : la prochaine fois, vous respecterez les règles. Je suis désolée mais ça sera comme ça partout maintenant. Ça l’était déjà avant, à vrai dire, mais on était bête : on vous prenait par la main pour vous montrer ce qu’il ne va pas, alors que vous auriez dû lire le sujet correctement. C’est fini. Ça ne marche pas, de notre côté. A chaque fois, on se retrouve dans la même situation, à devoir vous courir après. A vous de vous prendre en main. C’est le minimum à faire, de votre côté. Lire un sujet. Faire ce qui est écrit dedans. Si vous ne respectez pas la totalité des règles, il n’y a pas de raison que votre participation soit prise en compte. Ce n’est pas la peine d’éditer : c’est trop tard. Les règles ne sont pas là pour faire joli.
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Mitsu
♚ Fondatrice ♔

◈ Parchemins usagés : 36409
◈ YinYanisé(e) le : 07/07/2005
Mitsu
Sam 03 Mar 2018, 11:50


Hop o/
Il n'y a pas eu beaucoup de votes, c'est dommage  | Concours d'écriture - La galette | Hane64

1er : Rose-Alyyyysssee | Concours d'écriture - La galette | 46
Tu gagnes 1 point de spé + La galette de la soumission : Permet de créer une galette qui permet à Rose-Alysse d'exiger un service de la personne qui l'a mangée. [Autorisation des PJ, spé toussa toussa ^^]

2ème : Edwina et Mitsuko
Je gagne 1 point de spé + La galette de la paix : Permet de créer une galette qui fait disparaître les conflits jusqu'à ce que la galette soit mangée.

3ème : Toble et Raeden
Vous gagnez 5 points de rp + Apparition de galette : Permet de faire apparaître une galette avec une fève et deux couronnes en lierre.  

Tous les participants gagnent deux points de rp ^^
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Sam 03 Mar 2018, 12:02

Coucou et merci à tous, c'est trop cool <3 Félicitations à tutti !

La galette qui fait peur <3 XD ça me fait un peu penser à la vieille sorcière dans le Conte d'Hansel et Gretel "Viendez manger ma tarte les enfants, viendez promis j'vous mettrais pas au four *croise les doigts de pied* "Vous ferez la vaisselle !" <3"

Alors pour les votes je pense que ça peut s'expliquer : ça fait plus ou moins 1/2 semaine que les votes ont été bloqués, je n'ai pas pu voter ! - et je pensais que c'était normal - (et oui je ne me suis pas rajoutée de point bande de vilain je vous vois de loin ! /sbaff)

Etant en train de faire la fiche de Rose-Alysse, je vais rajouter ces gains, merci !  | Concours d'écriture - La galette | 47
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