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 Les faux-semblants cachent les vérités refoulées [Pv Zane]

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Jeu 18 Jan 2018, 22:55


La voir délibérément interpréter les règles à sa manière pour détourner leur véritable sens consistait en un choix stratégique on ne peut plus prévisible. Le Démon n’était pas né de la dernière pluie, et plus encore il s’attendait à ne rien pouvoir contempler de ce qu'il raffolait tant. Cette attitude prude et détachée était en étroite contradiction avec ses perpétuelles incitations. Elle cherchait probablement à assigner une démarcation à sa maîtrise pour mieux retirer la clenche, chose qu’elle pourrait amèrement regretter s’il décidait soudainement de laisser l’obsécration de côté. Manipulant son crayon entre ses phalanges, il fit apparaitre un rouleau qu'il déplia devant lui. « Aucun problème. C’est effectivement dans les termes du contrat. L’imaginaire permet de combler ce que l’œil ne peut voir. L’Œil que je vénère plus que tout au passage. Ce dessin fera office de prière envers mon Dieu sacré. » Le Monarque ferma d’ailleurs les siens afin de visualiser mentalement comment il allait engager son art. Il réservait toujours une touche d’originalité à ses reproductions, sans quoi ils paraissaient fades et sans aucune pertinence. Balayant son bras vers la droite tel le poète qui posait son premier vers, la pointe caressa le support avant d’engager une danse céleste qui semblait se diriger d’elle-même. Comme si cet infime objet avait pris possession de la bête, utilisant le poignet qu’elle avait à sa guise pour créer l'évènement. Dessiner était l’une des rares activités qui lui accordaient le droit de penser à autre chose, avec la cuisine. Pourtant, l’un comme l’autre ne faisait pas partie de ses professions. Il pratiquait uniquement par passion, ce qui lui permettait d’user de ses talents à sa guise, sans contraintes, en suivant ses seules propensions.

En fait, ce genre de choses était comparable aux guerres qu’il menait chaque jour. La lame qu’il aiguisait tous les matins servait à mieux organiser ses batailles. Tout le sang qu’il versait était ainsi similaire aux aliments qu’il découpait ou aux traits qui s’inscrivaient sur une page blanche. Peu importe l'aspect qu’elles prenaient, dans tous les cas l’extase se produisait au moment de la création. Quant à la satisfaction de la sublimation, elle venait lors de leur conclusion. La vue n’était pas la plus enchanteresse qu’il pouvait obtenir, en revanche le symbolisme qui pouvait être retranscrit disposait d’un fort potentiel. Il avait déjà le titre en tête. Et puis, cette pause lui permettrait d’aborder un sujet qu’il voulait mettre sur la table depuis quelque temps maintenant. Leurs positions respectives étaient on ne peut plus propices pour converser sereinement. Toutefois, il devait aussi répondre de ses provocations avec quelque chose de semblable, susceptible de la faire réfléchir à deux fois. Sans passer outre l’exécution de sa représentation artistique, une silhouette se dissocia de celle du Monarque. Telle une ombre libérée de son emprise, elle se forma pour prendre la même apparence que son détenteur. Zane venait effectivement de concevoir un clone pour ainsi respecter sa promesse de rester centré sur ce qu’il réalisait. Pour autant, son double était par définition une autre entité qui partageait simplement son âme. La créature nouvellement née approcha donc à pas pesants dans la direction de la Reine. Ses pieds glissaient sur le sol avec un appoint qu’il était difficile d’ignorer.

Arrivé au pied du lit, ce dernier s'inclina pour regarder par-dessus son épaule. « Éterniser l’instant magique de cette autre création peut aussi s’avérer plaisant. Je dirais même qu’elle figurerait parmi mes meilleurs toiles. » La copie fit ensuite le tour pour s’installer confortablement auprès d’elle, collant volontairement son flanc au sien pour éprouver une connexion plus stable. Il glissa délicatement son bras sur le bas de son dos, caressant ses courbes avec une étrange douceur. « Continuez sur cette lancée, et je ne répondrais plus de rien. » Il descendit sa main d’un cran pour rejoindre sa croupe. De là, il poursuivit sur ses hanches pour atteindre sa cuisse. « Rappelez-vous que je suis un démon aux besoins primitifs. Un animal qui ne mérite que le dédain pour son envie incessante de vouloir toutes les sauter. » Une vérité qu’elle n’aurait plus aucun mal à entendre de sa bouche d’après lui. Il n’avait plus pour impératif de farder sa nature et de se comporter en parfait gentleman verbalement parlant. Ses doigts remontèrent vers le creux de ses seins sans pour autant la priver de sa serviette. « Bien sûr que je meurs d’envie de les prendre à pleine main. De les dévorer. De lécher chaque parcelle de cette poitrine, sans retenue. » Il changea de cap pour se rendre à l’opposé de ce sublime logement. Sa paume flirta avec son bassin tandis que la langue du démon osa se plaquer contre la joue de la Magicienne en la lapant avec appétence. Ses lèvres se blottirent contre son oreille, profitant de cette proximité pour lui susurrer quelques insanités. « Provoquez-moi une dernière fois et ma main se fera un plaisir de fouiller en profondeur ce qui se trouve en dessous. J’en serais le premier ravi, soyez-en certaine. » À quoi bon se priver à présent qu’elle avait allumé la mèche ? L’éteindre était trop tard. Il ne restait plus qu’à prier pour que la bombe ne fasse pas trop de dégâts.

Et alors que le clone demeura sagement à sa place en observant malicieusement le corps de la belle, l’original reprit la parole. « Ceci m’amène à vous parler de ce qui me tracasse. » Il marqua une coupure en tournant le parchemin dans l’autre sens. « Vous n’êtes pas sans savoir que plus que quiconque, les vices sont gravés en moi comme les coups de reins le sont pour les putes d’Avalon. » Superbe analogie dont il semblait fier. « Il est clair que j’ai toujours souhaité vous avoir. Peu importe si c’est mon arrogance ou mon avidité qui le dicte, le fait est que ce désir n’est pas factice. » Il leva la mine en l’air, le portrait sévère. « Pas totalement du moins. Je ne saurais dire pourquoi, mais depuis ce jour où je vous ai embrassés, il m’est presque impossible de songer à autre chose. Si vous étiez au courant de ce que je faisais en votre absence, il est probable que vous seriez moins confiante pour l'avenir. Toutefois, le fait qu'il devienne de plus en plus ravageur n’est pas naturel. J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je peine à croire que mon comportement est dans la droite lignée de ce que je suis. Avez-vous une idée ? Une hypothèse peut-être ? » Il reprit de plus belle en s’attaquant à la finalisation de l'effigie, laissant quelques instants à sa Dame pour méditer sur la question. « Cela dit, peut-être que tout ceci n’est que le produit de mon imagination. Conclusion aussi éligible que probante. » Bien qu’au fond de lui il savait pertinemment que quelque chose clochait, il souhaitait néanmoins connaitre son opinion et voir si oui ou non elle allait éluder cette interpellation. Quoi qu’elle fasse, il prendrait son avis en considération.
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Sam 20 Jan 2018, 01:14

Un frisson parcourut le dos de l’Impératrice Blanche. Personne n’avait jamais caressé sa peau nue de la sorte, pas aussi doucement, pas avec autant de délicatesse. Si cette créature n’était qu’une création magique, elle répondait sans aucun doute possible aux volontés du Monarque, des volontés étranges. En réalité, elle lui aurait bien signalé que s’il l’avait touchée de la sorte plus tôt, l’héritier serait sans doute déjà né mais elle avait rapidement compris que l’artiste n’avait pas créé cet autre lui pour rien. Il voulait la punir d’avoir trop parlé, de l’avoir trop provoqué. Si elle continuait sur sa lancée, elle risquait de mettre en route un engrenage qui ne s’arrêterait plus ; en admettant qu’il ne soit pas déjà lancé. Aussi, elle se contenta de l’écouter sans le regarder, observant l’original travailler. Au-delà du désir sexuel que ce pantin éveillait chez elle, elle devait bien avouer avoir envie de le faire disparaître au profit du véritable. Il ne lui suffirait de rien pour l’annihiler, d’une simple volonté de mettre à mal toute la magie environnante. Elle en était capable mais les conséquences seraient désastreuses. Non seulement le Diable la verrait, elle, comme elle était sous sa forme originelle, mais en plus il prendrait un avantage considérable. Si Edwina s’avouait volontiers qu’elle serait curieuse d’essayer, pour tester ses véritables intentions, elle n’était pas folle au point de succomber à une envie aussi suicidaire. De plus, si elle avait pris le parti de rester de marbre, immobile et presque insolente dans son silence, cette volonté de neutralité vola peu à peu en éclat et elle finit par rougir, se rendant compte à quel point la situation était indécente. La Bête regardait sa créature la toucher pendant qu’il dessinait. Elle se demandait ce qu’il se tramait dans son esprit, ce que ce spectacle évoquait chez lui, pire, ce qu’il provoquait. Aimait-il la voir aux prises avec un autre, ce même autre qui était son portrait craché, une part magique de lui, sans pour autant être lui complètement ? Et si elle embrassait cette chose ? Serait-il toujours aussi heureux de la torturer ainsi ? Elle se demanda également s’il pouvait ou non ressentir ce que ce clone éprouvait ? Si elle lui plantait sa dague dans le ventre, Zane en serait-il affecté ? L’idée germa doucement, de plus en plus présente à partir du moment où sa langue rencontra sa joue, jusqu’à ce qu’elle réussisse à la réfréner. Il jouait avec ses nerfs, avec ses envies et ses pulsions, avec ses désirs paradoxaux. Le tout était trop instable pour qu’elle puisse répondre quoi que ce soit. Elle ne pouvait ni s’excuser ni continuer sur la lancée qu’elle avait prise, quand bien même il lui semblait en avoir besoin pour rétablir l’équilibre des forces. Non. Elle devait être prudente, sinon il irait trop loin ; elle aussi.

Le discours qu’il lui tint par la suite eut pour effet de calmer ses ardeurs assassines et luxurieuses. « Je vous avais dit de ne pas m’embrasser. » souffla-t-elle pour toute réponse. Pourtant, elle avait beau réfléchir, elle ne comprenait pas son état. Elle se devait néanmoins d’être claire sur cette histoire de baiser. « Écoutez, je ne prétends pas avoir la réponse à vos interrogations. Mes baisers sont par principe néfastes à ceux qui volent mes lèvres sans éprouver pour moi l’amour qu’un tel acte exige en temps normal. ». Elle jeta un coup d’œil à la créature comme pour s’assurer que celle-ci restait toujours impassible. « Jadis, j’étais lasse des assauts répétés des hommes à mon égard et j’ai souhaité que nul ne puisse m’approcher en n’ayant pour moi que des pensées empruntes uniquement d’un désir charnel. Le Génie affubla mes lèvres de cette malédiction, qui veut que quiconque m’embrasse et insiste pendant un temps certain, finisse calciné sans réelle sommation. ». Elle pinça ses lèvres. « Seulement, si le maléfice marcha au début, je me suis vite aperçue que l’effet avait cessé. Lorsque Sir Raeden Liddell posa sa bouche sur la mienne, il ne ressentit nulle brûlure, pas plus que vous ; ni à l’époque, ni aujourd’hui. Pourtant… vous me dîtes que votre désir ne fait qu’augmenter… ». Elle réfléchissait mais rien ne paraissait logique. « Si cela était dû à mes lèvres, vous ne devriez pas être le seul à en éprouver les effets. Raeden également. Pourtant, jamais il ne se permettrait ce que vous faites à chaque fois que nous nous voyons. ». Cependant, elle n’avait rien en sa possession qui puisse lui permettre de tirer des conclusions viables. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas revu l’Ange. « Je pense le rencontrer prochainement. Les baisers ont eu lieu à la même époque alors si votre mal vient de mes lèvres, il devrait en subir les conséquences, lui aussi. Je lui demanderai. ». Elle n'en dit rien mais les révélations du Démons n'étaient pas pour lui plaire. Elle aurait sans doute préféré que son comportement soit naturel. Quelque part, elle aimait ça, un plaisir si malsain qu'il lui était difficilement supportable de se l'avouer à elle-même. Pourtant, s'il subissait bel et bien les affres d'une malédiction et qu'elle l'aidait à s'en débarrasser, elle se demandait ce qu'il se passerait ensuite. L'orgueil était un péché aussi ravageur que l'était l'avarice. Devait-elle chercher une cause à son mal ou faire semblant de s'y intéresser ? Peut-être que la vision du Diable soumis à ses volontés était trop plaisante pour qu'elle ne veuille la faire cesser. Peut-être qu'après tout, elle avait bien l'intention de le rendre aussi fou qu'elle le pourrait. Ce ne serait pas bien. Ce serait même mesquin. Mais qui la blâmerait pour ça ? Et si ce désir dont il parlait pouvait lui faire obtenir le Fleuve et plus encore, la paix ? Serait-elle toujours dans son tort ? Serait-elle toujours touchée par les vices ?

Edwina finit par se relever, abandonnant la créature pour marcher lentement en direction de Zane jusqu’à l’atteindre. Elle espérait qu’il ait fini. Sinon, il devrait faire avec les bribes de souvenirs contenues en son esprit. Une main maintenant le drap, l’autre longeant sa cuisse tout en tenant la dague, elle le regarda et s’arrêta à quelques centimètres de sa chaise. Lui assit, elle debout, la perspective était différente de celle à laquelle elle était habituée. Finalement, il n’était pas à genoux mais cela revenait au même. La Belle resta un instant sans bouger avant de se pencher légèrement pour lui susurrer quelques mots. « Ou alors, je suis une vilaine Sorcière à la tête du peuple des Magiciens qui excelle dans l’art de la manipulation et j’ai réussi à créer chez vous une dépendance certaine de laquelle je compte me servir à de noirs desseins. ». Elle resta sérieuse plusieurs secondes avant qu’un sourire n’apparaisse sur son visage. Elle se mordit la lèvre pour éteindre la progression de ce dernier puis se redressa. Elle ne fit aucun commentaire sur ses dires et passa à la suite comme si de rien n’était. En réalité, peut-être que nourrir l'ambiguïté lui plaisait. Il finirait peut-être par la croire et se méfierait davantage. « Si je dois parler à Raeden, je dois avant tout avoir connaissance de vos symptômes et des folies que votre… désir vous pousse à entreprendre. Dîtes-moi ce que vous faites en mon absence, Zane. ». Elle ne l'avait pas fait exprès mais son ton avait été légèrement sensuel, si bien que n'importe quel individu ne parlant pas le langage commun aurait pu croire à des propositions beaucoup moins sages qu'une simple demande d'explications. Le fait est qu'elle avait eu l’occasion d’observer certaines dérives par le biais du miroir et la perspective de l'entendre les avouer, de l'entendre les lui dire, avait quelque chose de plaisant.  

Aussi, après sa demande quelque peu étrange, elle créa un parchemin indiquant les compensations qu’elle exigeait pour réparer les crimes qu’il avait commis. Rien de ce qui était écrit ne figurait parmi des éléments qu’il n’aurait pas été en mesure d’offrir aux familles des défunts ; surtout de l’or et quelques denrées démoniaques. En bas, une ligne précisait « Et un travail d’intérêt général qui vous sera donné par la Reine quand elle le jugera bon. ». Aussi, la Souveraine ne fit aucun commentaire dessus. Les exigences étaient claires et plutôt justes. S’il ne les exécutait pas, il retournerait en prison, de gré ou de force. « Puis-je me rhabiller maintenant ? » demanda-t-elle finalement avec un soupçon d'amusement dans la voix.
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Sam 27 Jan 2018, 13:52

Les lippes contaminées de la Belle auraient pu engendrer une fable pour les enfants. Morale de l’histoire : n’essayez pas d’embrasser une dame sans consentement, où vous brulerez sur place. C’était une prévention fort louable pour laquelle elle avait sacrifié un de ses arguments féminins les plus dévastateurs ; ses lèvres. Mais peut-être s’agissait-il d’une arme qu’elle avait volontairement forgée pour mettre les pires crapules dans le sillon de ses convoitises. Sous ses airs de pimbêches à l’innocence toute fraiche, elle n’avait pas toute sa tête. Plus que quiconque, il se méfiait d’Edwina autant qu’il la désirait, et ceci augmentait proportionnellement à ses délectables provocations. Seulement, quand elle évoqua cet énergumène, Zane ne put réprimer un grincement de stupeur volontairement accentué d’un « Oh ! » formulé avec son sarcasme usuel afin de souligner avec sidération la pertinence de ces dernières données. Il se cogna le front, atterré par sa version. « Je refuse de croire que vous êtes aussi naïve. Même mon fils serait capable de différencier l’amour de ce qui ne l’est pas. Celui que l’on nomme la cruche sauvage, ce type-là. Radeau Little, il ne fait aucun doute que ses sentiments sont sincères et réels. Ne le comparez pas à moi s’il vous plait. Je me sens offensé. Farouchement rabaissé même. » Le ton condescendant qu’il utilisait pour épandre cette vérité prouvait sa bonne foi actuelle. Les Anges le débectaient. Ils avaient été faibles et décevants, et même lorsqu’ils auraient dû lever le poing en l’air et prendre les problèmes à bras le corps, ils avaient agi en couards. Celui-là particulièrement était parmi les pires de son espèce. Essentiellement à cause cet amour tronqué d’ailleurs. Pour autant, il peinait à croire qu’elle n’avait pas tiré des conclusions par elle-même en comparant les deux hommes.

« Je présume que personne d’autre ne vous a sucé la pomme. Pas même votre mari ? À moins qu’il soit immunisé par sa condition de Génie. Je pourrais vous proposer de faire le test sur Lucius, mais si c’est bien une malédiction comme je le pressens, je préfère m’abstenir. Toutefois si vous embrassez quelqu’un dont vous êtes certaine qu’il n’éprouve aucun sentiment, vous aurez la réponse. » Afin d’écarter le plus de pistes, ils devraient envisager toutes les options possibles en réalisant des expériences en pléthore. Ce n’est qu’en empruntant le chemin de la science qu’ils pourraient éventuellement trouver un remède, mais pour ça, elle devait l’aider. Il le regrettait, mais elle était sa seule chance. Quand elle se leva, Zane avait déjà terminé son œuvre. En vérité, il suffisait d’une seconde à sa mémoire pour qu’elle imprègne une image. Ainsi, il n’avait jamais eu réellement besoin de toute cette mise en scène pour l’exécuter correctement. Poser cette ambiance avait toutefois été prolifique. Le clone ne la quittant pas des yeux l’imita en la filant tout en prenant soin de ramasser l’un des sous-vêtements qui trainaient pour le loger dans sa poche. Il marcha ensuite calmement derrière elle en observant le caractère de sa démarche ainsi que tout le reste. L’original avait compris le message qu’elle voulait lui transmettre. Elle jouait divinement bien. Chaque action réalisée, chaque mot employé… tout était plus calculé qu’elle le laissait croire. « J’aimerais accorder du crédit en vos facultés de Sorcières. Nous aurions au moins un but commun et nul doute que des compromis pourraient être négociés plus âprement. Néanmoins si je ne doute pas de votre expérience sociale avec les hommes et les bêtes, vous manquez encore de notions sur les monstres. »

Il aimait à se qualifier de la sorte pour tous les actes ignobles auxquels il participait ainsi qu’à son indocilité. Aucun livre ne listait l’attitude à employer. Rien que pour ça, il était hors de portée d’une érudite. Tandis qu’elle ne le remarquait pas, son clone s’approchait suffisamment pour la percuter par l'arrière. Zane se leva à son tour et fit face à la reine. Elle voulait être au fait de ses lubies récentes ? Qu’à cela ne tienne. « Par où commencer ? Voyez-vous, depuis peu je ravis beaucoup de femmes qui vous ressemblent en essayant de les éduquer pour qu’elles se conduisent comme vous. Dernièrement, j’ai fait cette trouvaille. Elle était quasiment un sosie et se comportait assez bien. Mais elle baisait affreusement mal et j’ai dû m’en séparer d’une manière qui hanterait probablement vos cauchemars des lunes durant si je le décrivais. Même en l’empalant de toutes mes forces, je n’ai pas réussi à ressentir ce plaisir similaire rien qu’en vous contemplant. » Il attrapa soudainement son avant-bras, la forçant à lâcher sa dague. Simple hasard ? En tout cas, il ne prit pas la peine de l’évoquer et continua. « En dehors de ça, je collectionne des objets vous appartenant, je tue en votre nom, je fais de nombreuses recherches à votre sujet, je torture des Auryanites. Je vous en passe et des meilleurs. Chaque coup de reins que je donne est une prière qui vous est destinée. Finalement, vous êtes semblable à une déité pour moi. C’est assez inquiétant, vous ne trouvez pas ? » Il se mit brusquement à rire alors qu’il toucha son clone pour s'unifier à lui et recouvrer l’intégralité de ses aptitudes. « Croyez-vous vraiment que ce bambin avec trois poils au menton est capable de telles atrocités ? Ne lui posez même pas la question, c’est inutile. » Quand bien même il serait maudit, il n’aurait aucune chance de passer le cap.

Lorsqu’elle créa le parchemin pour établir la compensation de ses crimes, il se mit à sourire. « C’est tout de même à cause de vous que j’en suis là. J’espère que ces intérêts généraux solliciteront ma… bestialité. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas vraiment le choix. » Tout à coup, le Monarque écarquilla les yeux en lâchant un hoquet de surprise. Pour faire suite à cette réaction impromptue, il baissa les pupilles en frottant sa mâchoire. Il remua vaseusement la tête à sa dernière question pour lui donner son aval. Et après quelques secondes de réflexion à entortiller ses mèches dans tous les sens, il reprit. « Malheureusement, le devoir m’appelle. Problèmes familiaux, vous comprenez. Si vous n’avez pas d’objections, je vais être contraint de vous quitter. Voyez ces retrouvailles comme un avant-goût de ce qui nous attendra la prochaine fois. Un cadeau peut-être ? Ou un compliment à mon égard ? Qu’importe. Il me faudra bien de quoi remédier à ce manque à venir. Autre que ceci, bien sûr. » Il exposa enfin l’achèvement de son épure. Que ce soit la position dans laquelle elle avait juché ou les vêtements qu’elle portait, rien de tout cela n’avait été respecté. Elle figurait entièrement nue, les jambes écartées et le visage voluptueux. De plus, elle revêtait un ensemble qui ressemblait davantage à des accessoires de tortures qu’à l’évocation fondamentale qu’on se faisait du plaisir. En effet, il avait osé. Comment allait-elle réagir ? Et surtout, une question plus existentielle trottait encore dans sa tête ? Comment allait-il orchestrer sa sortie ?
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Sam 27 Jan 2018, 21:01

Quelque chose dans les mots du Monarque l’avait fait rougir alors qu’elle était encore sur le lit, une évocation. Elle espérait qu’il ne l’avait pas remarqué, trop occupé à chercher les causes de son mal. Heureusement, les pensées soudaines qui s’étaient imposées à elle furent rapidement balayées par la perspective d’embrasser un homme inconnu afin de vérifier ses théories. À présent qu’elle était à ses côtés, qu’elle avait réfléchi à la question, le faire ne lui paraissait pas si déplacé. Seulement, elle n’était pas certaine de souhaiter poser ses lèvres sur celles d’un autre en sa présence. La pensée la ravit un temps, sans doute parce qu’elle espérait voir naître chez lui une forme de jalousie. Cependant, les dégâts qu’un tel état provoqueraient étaient incertains et pouvaient s’avérer dévastateurs. Aussi, s’il s’en fichait, ce serait sans doute son ego qu’il blesserait. Elle l’aimait bien ainsi, conquérant et avide, vorace… La Reine avait du mal à l’admettre mais cet intérêt qu’il lui portait, un intérêt qui outrepassait les convenances, qui outrepassait leurs devoirs respectifs, ce manque de respect, presque, pour le Monde entier, la rendait fébrile. Elle aimait être courtisée et la chose était nouvelle, instable, incertaine. Elle n’avait jamais ressenti pareille excitation précédemment, cette sensation d’être lâchée au dessus d’un vide abyssal… Alors si le comportement du Diable n’était dû qu’à une stupide et humiliante malédiction, ce caractère insatiable chez lui disparaîtrait pour ne laisser place qu’à un néant dont elle aurait beaucoup de mal à se remettre. Elle avait envie qu’il la dévore… ou, du moins, qu’il continue d’essayer.

« J’apprends vite. » lui murmura-t-elle. L’Impératrice Blanche avait su terrasser ou dompter bien des monstres. Il suffisait souvent simplement de savoir viser. Surprise, elle inspira sèchement quand elle sentit le clone du Monarque derrière elle. Coincée entre les deux, elle s’estima à la fois maudite et bénie, une étrange sensation s’emparant de son bas ventre, une sensation qui ne cessa de s’accentuer au fur et à mesure des mots qu’il prononçait. Ses yeux se posèrent un instant sur la dague au sol. Elle n’en avait pas besoin pour l’éconduire mais elle portait un certain attachement à l’objet. Elle avait envie de poser la pointe sur sa peau et de la faire glisser lentement pour le punir de la tourmenter. Inquiétant ? Elle se demandait ce qui l’était le plus : le comportement cruel et débridé d’un homme connu pour ses vices ou ses propres pensées totalement folles et dérangeantes ? Elle se mordit la lèvre un court instant avant qu’il ne reparle de Raeden. Comme si elle avait été piquée par le sarcasme, elle commença une phrase qu’elle ne termina pas. « Vous n’avez qu’à le tuer s’il provoque chez vous tant de… ». De quoi au juste ? À vrai dire, elle trouvait ses commentaires sur l’Ange à la fois mesquins et mensongers. Le fait qu’elle appréciait l’homme n’entrait pas en compte. Il était respectable et avait fait beaucoup tout au long de sa vie, assez pour que personne n’ose réellement le considérer comme un « bambin ». Elle resta un instant silencieuse puis finit par émettre un « Oh. », comme si elle venait de comprendre un élément fondamental. Elle sourit avant de préciser : « J’espère réellement que vous êtes maudit parce que si je ne vous connaissais pas assez, je dirais que vous êtes jaloux. ». Elle le taquinait, en quelque sorte. Seulement, elle se posait réellement des questions. Était-il ainsi vis-à-vis de tous les hommes ? Elle ne l’avait jamais vu en compagnie de quiconque qui puisse être son égal. Elle ne l’avait même jamais réellement aperçu en public depuis qu’il était Roi. En Enfer, ils lui étaient tous soumis, tous à l’exception d’un homme peut-être… Elle avait déjà eu l’occasion d’assister à quelques-unes de leurs conversations par le biais du miroir et se souvenait de son prénom car il l’avait en commun avec le précédent Suprême de l’Au Delà. Seth. « Hum. ». Quoi qu’il en soit, elle n’essaierait pas de vérifier l’étendue de son hypothétique jalousie. Si elle lui avait volé la mort de l’Ange, rien ne garantissait qu’il n’essaierait pas de la faire sienne à nouveau.

Quand il annonça son départ, elle fut à la fois déçue et soulagée. Se tenir aux côtés de cet homme était aussi épuisant qu’excitant. Elle avait beaucoup de mal à l’imaginer simplement converser sur le canapé, bercé par le crépitement d’un feu apaisant. Elle se trompait peut-être… Sans doute y avait-il des instants où il cessait de se laisser guider par des pulsions toutes plus folles les unes que les autres mais elle n’en avait jamais été témoin. En cela, ils étaient cruellement différents. Elle passait des heures inerte parfois, sans ouvrir la bouche une seule fois. Quand ses yeux se posèrent sur le dessin, les traits de son visage se décomposèrent sous la gêne qui envahit son être. Elle ne s’y était pas préparée et se retrouvait prise au dépourvu. Elle déglutit, cherchant un moyen de s’en sortir tout en tentant de se cacher derrière ses cheveux. « C’est très… ». Edwina ne termina pas sa phrase. Elle allait devoir se venger. Elle ne pouvait pas le laisser se jouer d’elle ainsi. Après quelques secondes à réfléchir, elle finit par sourire. « Vous devez réellement partir ? C'est dommage. ». Elle se recula lentement, ne le quittant pas des yeux, jusqu’à se rasseoir sur le lit. Doucement, elle se mit à écarter les jambes en soulevant le drap d’un même rythme, plongée dans une audace qui se mit à vaciller au fur et à mesure que les millimètres séparaient ses cuisses. Elle ne pouvait pas faire ça. Elle l’aurait voulu, simplement pour lui rendre la monnaie de sa pièce, pour voir sa réaction peut-être même, mais c’était au-delà de ses facultés. Ses joues tâchées d’une hardiesse imprudente, elle stoppa son mouvement avant d’en dévoiler trop et se laissa tomber sur le matelas, refermant ainsi toute opportunité pour lui d’en voir plus. Après un instant de silence pendant lequel elle avait placé son avant-bras sur ses yeux, elle finit par lui murmurer : « Je vous ai déjà offert ma main, c’est un cadeau que j’estime amplement suffisant pour aujourd’hui. Partez maintenant, avant que je ne change d’avis et décide de désirer l’Ange plus que vous. ».
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Jeu 08 Fév 2018, 00:11


Qu’elle puisse lui prêter un soupçon de jalousie, pourquoi pas. Chacun ses divagations, après tout. En revanche, qu'elle veuille la conjuguer à ce puceau où l’opposition restait le centre de leur relation était une véritable injure. Elle touchait à son orgueil d’une manière qu’il ne pouvait pas tolérer. L’homme avala une partie d’un mur avec son poing lancé sans ménagement, un grognement guttural émanant d'entre ses lèvres. « Si je suis accompagné de très peu de mâles, ce n’est pas un hasard. Je ne les évite pas. Eux en revanche, ont tout intérêt à s'écraser devant moi. Avoir un rival me serait très profitable en toute sincérité. Hélas, je ne trouve personne à ma mesure. Il y a bien un homme que je considère comme mon égal, mais la relation que nous entretenons n’a rien de conflictuel. Pour le reste, ils sont tous insignifiants. » C’était la stricte vérité. Zane avait acquis une puissance telle que les opposants ne daignaient plus tenir le rythme face à lui. Mais au-delà de ça, que ce soit en termes d’idéologie ou de mentalités, aucun ne parvenait à susciter cette curiosité qui ne demandait qu’à être animée.

Les femmes avaient davantage de complaisance à le déconcerter. Même en étant misérables, elles arrivaient à tirer leurs épingles du jeu grâce à leurs beautés. De manière générale, elles s’adaptaient bien mieux qu’eux aux circonstances. C’est pourquoi Zane aimait particulièrement les dominer en s'élevant au-dessus d’elles et en les abandonnant lorsqu’elles ne lui étaient plus d’aucune utilité. En quelque sorte, il leur ressemblait, usant de sa magnificence à l’excès pour les conduire à leur perte. Son corps d’origine était ainsi édifié pour plaire au plus grand nombre. « Je vais vous faire une confidence. Lucius me rappelle le jeune homme que j’étais à la même époque. Je sens quelque chose en lui capable de me transcender. Et vous voulez que je vous dise ? Je trouve cette perspective terriblement exaltante. » Il était sincère. L’intensité dans le son de sa voix. La façon qu’il avait de contempler ses mains avec cette lueur vorace dans les yeux, ou encore la sudation qui se dégageaient de se ses pores. Tout était sujet à interpréter cette aspiration de voir émerger un adversaire du même niveau. Valser avec la mort et le risque constant était un mode de vie qui le rendait toute chose, si bien qu’il en oubliait même Edwina l’espace d’un instant.

Lorsqu’il retrouva ses esprits suite à la folie envisagée de la reine, il recadra ses pensées pour l'étudier avec attention. Elle avait du cran… ou pas finalement. Le Monarque éprouva une profonde frustration, mais plus encore, c’est la déception qui prenait le dessus. Zane agrippa un pan de sa chemise et l’arracha sans pitié. Il réitéra la même animalité avec tout ce qu’il portait sur lui. En quelques secondes seulement, il fut complètement nu, le sexe en érection et à l’air, ses bras tendus sur le côté comme s’il n’était rien de moins qu’un présent tendu par les Dieux. Son tatouage de serpent se déplaça avec une frétillante célérité sur son corps entier avant de se figer définitivement, sa gueule grande ouverte près de son organe reproducteur. Sa peau luisante reflétait presque le visage de la reine. Il ferma les paupières, secouant la tête d’un air contrarié. « C’est bien ce que je pensais. Vous avez encore beaucoup de travail à faire pour vous mesurer à moi. Essayez de vous faire mordre par un vampire la prochaine fois. Ou laissez-vous porter par la magie noire. Peut-être qu’ainsi le jeu en vaudra vraiment la chandelle. Observez combien je suis éminent dans ce monde. Si vous êtes friande des jouvenceaux, foncez ma reine. Mais quand vous réaliserez combien je lui suis supérieur, vous ne penserez plus à lui. » Il était temps de mettre un terme à cet entretien. Il avait été réjouissant sur de nombreux aspects, sauf au niveau de son dénouement. Or à ses yeux, il était aussi décisif que le reste, si ce n’est davantage. Un portail se manifesta derrière lui. Toutefois, il ne plongea pas à l’intérieur, mais attendit stationnaire au même endroit, à la fixer elle. Le temps semblait d’ailleurs se consumer au ralenti.

Il fit un pas en avant, mais un tentacule enraya soudainement sa progression en enserrant sa cheville. « Hum. » Il tenta une nouvelle fois d’avancer, mais un autre appendice vint le ceindre à la seconde jambe. L’homme était littéralement possédé par le désir ardent de chevaucher la belle. Il perdait assurément le contrôle qu’il avait réussi à conserver jusque-là. Ses poignets, son cou, ses bras, son torse. Rien n’échappait aux multiples membres gélatineux qui enveloppaient le Diable de toutes leurs forces pour l’empêcher d'aller de l'avant. Pourtant, sa détermination était si démesurée qu’il parvenait à se défaire de quelques-uns d’entre eux en les entrainant dans son tourbillon démentiel. Il était à deux doigts de pouvoir poser ses griffes sur Edwina, son index effleurant la couverture. « Je finirais par vous pénétrer tel le monstre que je suis. À ce moment-là, vous saurez pourquoi on m’appelle la bête. Les Azmog n'échouent jamais, soyez en certaine. » puis il se fit brutalement happer par les tentacules qui l'aspirèrent dans le portail. Ce dernier se referma sur lui tandis qu’il jeta un ultime coup d’œil à la Reine, le mépris en signe d'au revoir.

Toutefois, au lieu de rentrer directement en Enfer, il réapparut en plein milieu de la cour de Cael. Il connaissait vaguement l'agencement des lieux, mais celui-ci en particulier était profondément gravé dans sa mémoire. Roger, le poulpe et compagnon de Seth surgit sur son épaule. Zane lui flatta le crâne. « Toujours aussi pragmatique. Quelle créature exceptionnelle. » Il avança calmement vers la sortie. Puis lorsqu’il croisa un groupe de magiciens, il les percuta intentionnellement en faisant malencontreusement tomber la culotte qu’il avait recueillie précédemment. « Oups ! » Fit-il d’un ton facétieux avant de la récupérer au sol. « Vous garderez bien ce petit secret n’est-ce pas ? » Zane n’avait pas fait les choses à moitié puisqu’il avait délibérément changé la perception de son sexe afin qu’il donne l’impression d’être au meilleur de sa forme. « Hu Hu. » Enfin, il se laissa tomber en arrière, sombrant ainsi dans un nouveau portail pour finalement fouler ses terres natales. Le plan pour relancer les rumeurs était à présent en marche. Le temps ferait désormais son œuvre.
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Dim 04 Mar 2018, 21:45

Edwina resta un long moment sur le lit, sa poitrine se soulevant dans un rythme profond qu’elle essayait de calmer. Le drap comme seule protection, elle avait bien cru un moment qu’il réussirait à parvenir à ses fins. La scène resterait tout de même gravée dans sa mémoire. Les spectacles que donnait le Diable étaient à la fois réjouissants et inquiétants, si bien qu’elle ne savait plus réellement ce qu’elle ressentait à son égard. Il y avait trop de sentiments contraires pour qu’elle puisse y croire. S’il finissait bâillonné devant elle alors il ne faisait aucun doute qu’elle lui planterait une dague dans le cœur. S’il finissait bâillonnée nu devant elle, la finalité ne serait sans doute pas la même. Elle avait envie de lui empoigner les cheveux et de s’asseoir sur ses genoux. Cette pensée, des plus honnêtes, la plongea dans des réflexions bien plus profondes et libérées. Il se croyait maudit, peut-être, mais il n’était pas le seul à se questionner sur son état. La Reine manqua de se laisser tomber de nouveau en arrière, désireuse de continuer le scénario qui se jouait dans son esprit. Pourtant, elle ne devait pas céder à ses propres désirs. Et puis, il l’avait aisément compris : elle n’était pas de taille à se mesurer à lui en ce domaine. Cependant, il ne devait pas pour autant la sous-estimer.

Son regard se porta vers le mur sur lequel il avait étanché sa colère. Il se reconstitua tranquillement et finit par reprendre sa forme originelle comme si jamais la Bête n’avait eu une quelconque emprise sur lui. Edwina se leva, laissant choir le drap sur le sol. Elle inspira et se dirigea vers le miroir d’un pas lent. Une fois qu’elle fut face à son reflet, elle lut quelque chose d’équivoque dans ses yeux. Cet homme la changeait. Petit à petit, il s’immisçait en elle comme un virus qu’elle devrait tôt ou tard annihiler. Elle savait que ces retrouvailles sonnaient le glas de sa tranquillité. Demain, l’Esprit de la Mort devrait venir chercher une Âme. Bien sûr, elle ferait en sorte que ce ne soit pas la sienne. Le Monarque Démoniaque avait raison lorsqu’il avançait que Lucius pourrait un jour le transcender. Il le dépasserait, dans tous les domaines, que cela concerne les Démons ou ses faveurs. Il était temps pour elle de revoir le fils du Défiant et d’accepter sa requête. Puisque Zane voulait un rival alors elle ferait en sorte qu’il soit contenté. Ce chemin sinueux dans lequel elle s’engageait ne signifiait en rien qu’elle souhaitait sa perte et elle était certaine qu’une partie de son Destin devait se faire à ses côtés. Pour combien de temps ? Elle l’ignorait. Le futur s’ouvrait à elle de façon incomplète et les bribes qu’elle voyait lui semblaient surtout obscures. Démêler le faux du vrai était un art qui, malheureusement, lui échappait. Elle était certaine que de nombreuses métaphores trouvaient place dans ses visions et ses rêves. Les dragons se mêlaient aux tentacules d’octopodes géants. La bête de l’Enfer grognait d’un chant macabre. Mais peu importe les scènes qui se confiaient à elle, ce qu’elle voyait comme bouquet final ne changeait jamais. Celui qu’elle devait suivre restait toujours le même. Celui à qui elle devait s’attacher ne possédait qu’un seul visage. Peu importe les chemins qu’elle se voyait emprunter, elle finissait toujours à ses côtés.

« Tu l’as entendu, n’est-ce pas ? ». La forme qui était apparue derrière elle prit la voix de Zane d’un air viril, jeu d’acteur qui ne collait absolument pas à son physique puisqu’il était semblable à celui de la Reine en tout point. « Laissez-vous porter par la magie noire. Peut-être qu’ainsi le jeu en vaudra vraiment la chandelle. ». Elle sourit d’un air mesquin puis un air aussi désolé que faux s’immisça lentement sur son visage. « Le pauvre, s’il savait. ». Edwina fixa son reflet dans la glace, sans bouger. L’autre fronça les sourcils. « Tu ne pourras pas m’ignorer ainsi longtemps et tu le sais très bien. Nous pouvons jouer, Cassandre, mais tu l’as vu toi-même. Le jour où tu te tiendras à ses côtés, ton masque tombera pour de bon. Enferme-moi tant que tu veux mais je finirai par sortir. ». Son reflet avait chanté la dernière phrase d’une voix à la fois doucereuse et menaçante. Comme l’Impératrice Blanche ne réagissait toujours pas, elle se mit à soupirer. « Bien, parlons plutôt de la verge du Monarque Démoniaque, en espérant que le sujet t’inspirera davantage. Appétissante n’est-ce pas ? ». Edwina ferma les yeux, essayant de canaliser sa magie pour ne plus l’entendre. Ce n’était qu’une question de concentration, en principe. Après quelques secondes, la voix s’estompa et, lorsqu’elle se fit face de nouveau, elle était seule. Pourtant, elle savait qu’elle reviendrait, comme elle le faisait toujours. Le Diable avait éveillé cette chose en elle et c’était pour cette raison, en partie, qu’elle devrait l’éliminer, tôt ou tard. Elle le mettrait à genoux et détruirait sa couronne.

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