Æther oublié, les traces de Yaveäth ont été retrouvées dans le Livre Sacré remis à l’Impératrice Blanche peu avant la fin de la Grande Guerre qui devait mener à l’Ère de la Conciliation. Prié en son temps par les Magiciens mais également les Anges, lorsque le Livre Sacré fut égaré durant les Ères lointaines, son culte s’essouffla progressivement jusqu’à ne devenir plus qu’un souvenir égaré. L’effet de cet oubli n’eut aucune conséquence sur les Ailes Blanches mais le Monde en pâtit car les Magiciens perdirent l’essence même de leur race, leur fonction première sur les Terres du Yin et du Yang. Ainsi, les Sorciers œuvrèrent à la Destruction et au Chaos, guidés par une Lune Noire toujours adulée. L’Ère du Fléau des Maudits et celle du Chaos du Cristal furent des illustrations de cette absence de résistance de la part du peuple de la Paix. Les Magiciens oublièrent qu’ils étaient des Créateurs, des Bâtisseurs et, surtout, bien que l’utilisant toujours, ils perdirent l’un des liens les plus fondamentaux avec la Magie Bleue : le Culte de la Lune Bleue. Aussi, après la victoire de Sympan, une cérémonie se tint sur l’ensemble des Terres Magiciennes afin de raviver la flamme de ce qui avait été éteint. Chaque Magicien se mit à chanter l’hymne de l’Æther en parallèle de son invocation par l’Ultimage. Nul ne sut les tenants et les aboutissants de l’action exacte de la Souveraine mais, alors que la nuit était noire, elle s’éclaira d’une lueur bleutée, une petite Lune bleu pâle s’élevant dans le ciel pour y demeurer. Ainsi, depuis « La Nuit de la Création », la Lune Bleue rejoignit la Lune Blanche et la Lune Noire au rang des astres nocturnes visibles depuis les Terres du Yin et du Yang.

Le culte de Yaveäth recommença donc à l’Ère de la Conciliation. Dieu Protecteur des Magiciens au même titre que Suris, il est d’abord l’Æther de la Lune Bleue, La Lune des Bâtisseurs, ceux qui construisent par l’intermédiaire de la Magie Bleue, qui modulent et façonnent, qui sauvegardent et réparent. Cet astre est considéré comme l’opposé de la Lune Noire, la présence des deux dans le ciel signifiant l’équilibre des forces. Aussi, selon le Livre Sacré, l’ascendance de l’une sur l’autre, quand bien même la Lune Bleue en serait la bénéficiaire, n’est guère un état viable sur le long terme. Des conséquences plus ou moins néfastes sont en effet à attendre de cette configuration car trop construire provoque une surabondance morbide alors que trop détruire provoque un épuisement funeste. S’il serait aisé de penser qu’il est dans l’intérêt de Yaveäth de s’imposer comme le Grand Bâtisseur et d’inciter ceux qui le prient à construire toujours plus à sa gloire, il n’en est rien car il est également le Dieu de la Paix. Æther définit comme bénéfique, il guide l’action des Mages Blancs au-delà de leur simple opposition avec les Sorciers. Ceux qui le prient souhaitent maintenir la paix, en commençant toujours par employer des méthodes pacifiques, telles la négociation ou les alliances. Pour autant, la paix doit parfois se gagner, en dernier recours, lorsque les paroles sont muettes et les oreilles sourdes, au prix du sang.

Yaveäth est le plus souvent représenté comme un beau jeune homme à la chevelure blanche ou bleue très claire, profitant de l’air du temps pour bâtir de véritables chefs-d’œuvre sous le regard attentif du Véritable Créateur, le Dieu-Roi, Sympan. Les traits de caractère prêtés à ce Dieu sont particulièrement détaillés car ils seraient « Celui qui bâtit avec une grâce enivrante et une innocente presque enfantine, aimant à contempler les œuvres des artistes et les corps bien faits. Amoureux de la Vie et de la Beauté, de la Justice et de l’Espoir, il chérit la répartie autant que la Magie Bleue et la Paix, amant de Suris et de son Élu. ». Illustré principalement en peinture, celles-ci garnissent les temples à son effigie dont le plus grand se trouve sur le territoire de Volatys. Son animal est le geai bleu.