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 Le début de la fin ... [feat -Violette & Riyo]

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Dim 15 Oct 2017, 19:36


Le haut du corps immergé dans l’eau, Livaï tentait d’y noyer ses pensées. Il secouait la tête encore et encore, rêvant désespérément de s’imprégner d’une fraicheur oubliée. Sa peau brulée n’était plus qu’une plaie béante et suintante, à l’image de la cire d’une bougie sur le point de s’éteindre.
À bout de souffle, ne parvenant plus à épancher la soif de son corps meurtri par des jours de marche dans le désert, il ouvrit les yeux et sortit sa tête de l’eau dans une longue inspiration.
Quelques heures de plus, sous un soleil au zénith, auraient suffi à lui faire perdre l’esprit… À moins que ce ne soit déjà fait?
L’animal qui humait son haleine n’avait rien d’un être coutumier du désert tandis que les rires qui raisonnaient comme un bourdonnement à son oreille, lui paraissaient bien plus familiers.

« Regardez-le … Il s’est même trouvé une petite amie! Bêêêê» S’esclaffa un homme au-dessus de lui.
La surface crasseuse devant le nez de l’humain, reflétait l’image distordue de l’inconnu hilare. Il n’était pas seul; Son rire faisait écho à d’autres. Des hommes, vêtus de la même tenue traditionnelle d’une tribu nomade, ne laissaient que peu de doute sur leurs identités. Ils étaient les gardes de l’avant-poste de l’oasis la plus proche d’Utopia. L’endroit le plus convoité et le plus controversé depuis la chute de Drejtësi.
Livaï se laissa glisser le long de l’abreuvoir dans un sourire joueur, tandis que l’homme au-dessus de lui le poussait du pied dans la fange.

« Ça te fait sourire de patauger avec les animaux? »
À même le sol, Livaï s’étendit dans la boue. Après avoir affronté les morsures du soleil et la mort, ce confort rudimentaire apparaissait comme une alternative fort appréciable, plus qu’une insulte à sa personne.

«  Il n’y a pas de petits conforts. » Souffla l’humain en prenant une position plus confortable.
Tout en claquant la croupe d’une chèvre qui lui encombrait la vue, Livaï se mit à observer discrètement les alentours. À l’abri de tentures rudimentaires, des visages maladifs, brulés et anguleux lui renvoyaient l’idée qu’il n’était pas le seul à avoir affronté le désert. Depuis peu la famine et la vieillesse prématurée de certains poussaient les humains a fuirent.

«  Si l’eau était amenée à Utopia comme ta reine te l’a ordonné, tu t’en serais surement rendu compte… » Soupira Livaï en détournant ses yeux de ses semblables.
L’homme s’énerva brusquement, arrachant du sol l’humain boueux pour le forcer à lui faire face.

« Scylla n’a pas d’emprise ici… Ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne tombe, comme cette chère Utopia. »
D’autres gardes s’avancèrent autour d’eux, alors que l’homme hors de lui, poursuivait dans des spasmes colériques.

« Ici, c’est nous qui faisons la loi et qui décidons qui rentre sur le marché. Ici on paye en liquide, eau, sueur et sang! Si tu n’as rien à proposer, tu dégages. »
Livaï étira ses lèvres dans un large sourire qui finit par faire grimacer son interlocuteur.

« Qu’est-ce qui te fait rire? »
« En fait, tu me fais penser à quelqu’un… J’avais bien quelque chose à proposer. C’était l’idée en de base… Avant que cette personne n’attaque mon convoi… »
Les gardes pouffèrent de rires, tandis que l’homme devant Livaï clignait de l’oeil dans un tic nerveux.

« Un convoi? »
« Un convoi! Un homme petit, avec une dague courbée… Des yeux globuleux… Qui clignent tout le temps… » répéta Livaï dans un jeu de mimétisme qui commença à amuser les gardes.
« Ça peut être beaucoup de monde! » Ricana l’homme vers ses homologues pour s’assurer de garder une certaine contenance.

« Avec une petite barbe… Ce turban blanc ridicule… »
L’homme visait par ce portrait non moins réaliste, sourcilla en grommelant silencieusement. Une chose invisible semblait l’agité intérieurement, laissant les quelques gardes autour de lui quelque peu décontenancés par la direction de cette discussion.

« La dernière fois que je l’ai vu, il avait mon épée au travers de la gorge… » Avoua l’humain avec arrogance et défit.
À bout de patience, l’homme insulté resserra ses poings en soulevant plus haut Livaï qui s’étrangla momentanément dans ses paroles moqueuses.
« Je vais te couper la langue… »
« … Ab… Abdel… Fazir… C’était son nom.»
Les gardes blêmirent à la révélation du prétendu voleur, se focalisant sur la réaction de leur homologue. Celui-ci explosa brusquement et balança Livaï parmi les animaux qui se dispersèrent dans une panique telle qu’ils renversèrent tout un tas de bric à bras destinés à être vendu sur le sol.
Surement alerté par le désordre et une perte de profit imminent, le responsable des lieux s’avança vers l’attroupement, accompagné d’une escorte de marchands et de gardes.
Une chèvre tomba d’un arbre à quelques pas de lui, achevant de lui faire perdre patience.

« Qu’est-ce qu'il se passe ici? S’éleva sa voix grave.
« Mon seigneur, cet homme prétend avoir tué mon frère… »
Le régent, richement paré, sourcilla en croisant les bras. Il dévisagea les badauds et les gardes avant de baisser la tête dans un soupir las.
Il allongea ses pas vers l’humain et se pencha à peine vers lui en prenant soin de ne pas salir ses vêtements.

« Tu dis que tu as tué Fazir? » Demanda-t-il avec une moue de dégout.
« Je dis que je ne trouve pas ça très loyal d’attaquer les convois qui viennent marchander avec vous. »
Le régent soupira rageusement et fixa l’humain avec dédain un long moment avant de poursuivre dans une certaine amertume.

« Ce sont de graves accusations que tu portes… Sais-tu ce que nous faisons au menteur? »
Livaï se redressa en titubant, tenant ses côtes meurtris par la chute. De sa hauteur mise à mal par une traversée périlleuse des plaines ensablées qui l’avaient vu naitre, il se contenta de sourire.

« Je sais aussi ce qu’on fait au voleur! »
L’homme lui renvoya son sourire en le poussant du doigt.

« Regarde toi. Le soleil a rongé ton esprit… Tu ne tiens même pas debout… »
Livaï vacilla, tombant à genoux dans la boue sous les rires moqueurs de l’assemblée de nomades.

« Méfie-toi… Méfies-toi de ceux qui plieront l’échine devant la félonie... » Marmonna l’humain comme le serment apocalyptique d’un croyant fanatique.
«  Quoi?.. Que dis-tu? Cet homme est dément… Le soleil l’a rendu fou!» Souffla hilare le régent en se retournant vers l’assemblée de marchands.
Il laissa échapper un petit soupir de satisfaction avant de voir blêmir les visages face à lui.

L’humain qu’il croyait aux portes de la folie venait de lui subtiliser la dague richement ornée qu’il portait à la ceinture. La ruse dont il avait fait preuve, lui laissait un gout amer qu’il peinait à faire passer au contact de la lame sous sa gorge.

« At.. Attends… Que veux-tu? Tu sais que tu ne t’échapperas pas vivant de cet endroit… » Rectifia-t-il en sentant le sang couler le long de son cou.
« Il paraît que l’on paye dorénavant en liquide… Je vais donc user de ce moyen de paiement pour obtenir justice et reprendre ce qui m’appartient. » Chuchota Livaï à son oreille.
« Tu es fou… Tu n’obtiendras rien… »
L’humain poussa son otage devant lui se frayant un passage parmi les animaux et les gardes aux aguets.

« J’exige que me soit rendu ce que l’on m’a volé… Je ne laisserai pas la justice sombrer pour quelques gorgées d’eau… Nous sommes tous égaux et nous pouvons nous en sortir en collaborant! Ne laissons pas un dieu détruire tout ce que nous nous sommes efforcés de construire… Nous valons mieux… »
Les yeux de l’humain s’écarquillèrent avant qu’il ne puisse terminer sa phrase. Un poids invisible s’abattit son corps, l’obligeant à glisser le long du corps de son otage, assommée par une main invisible.

Le chef de camp toucha sa gorge entamée par la lame tout en scrutant des yeux l’ombre fébrile qui venait de le libérer de la menace d’une mort imminente. Il ne s’étonna pas davantage de l’intervention d’un étranger qui avait su voir une opportunité de s’enrichir.
La justice et la bienveillance d’Utopia n’était plus qu’un vestige dans le coeurs des hommes, un lointain écho du passé qui n’avait plus sa place dans ce monde en perdition.
Le régent se contenta de sourire, avant de s’acquitter de sa dette dans une offre plus que généreuse.

« Tu viens de gagner ton droit d’entrée sur notre marché. Donnez-lui trois jarres d’eau fraichement puisée…»
Il hocha la tête en guise de remerciement et poursuivit avec un ton beaucoup moins affable en direction de Livaï.
« Ramassez mois cette raclure et jeter le au cachot »
« Mon seigneur… Devrions-nous pas le livrer au désert? Il a tué… »
« J’ai pour lui une sentence bien pire que le soleil. » finit-il par s’esclaffer.
Il s’enroula dans le drapement de sa tenue blanche et emboita le pas vers les marchands qui l’attendaient.

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Mar 24 Oct 2017, 23:31


Après le troisième coup de masse porté contre un énorme piquet qu’il visait à enfouir profondément dans le sol, Riyo prit une pause. Cela faisait plusieurs jours qu’il se tuait à la tâche dans les travaux manuels. La manutention exigeait beaucoup de sueurs et d’énergie, ainsi les gros bras étaient régulièrement sollicités pour la consistance de leurs muscles. Quoi qu’il en soit, l’homme ne savait pas faire grand-chose d’autre, c’est pourquoi il se présentait aux postes les plus appropriés à sa condition. Saisissant le seau d’eau qui gisait à ses pieds, il le versa au-dessus de sa tête afin de le restaurer partiellement. Depuis la renaissance du Dieu-Roi et la défaite qu’ils avaient subie, la vie humaine n’était plus aussi complaisante qu’autrefois. Ils avaient misé sur le mauvais cheval en soutenant les AEtheri, et quand bien même il n’avait pas compris cette prise de position lors de cette guerre d’intérêt, Riyo avait préféré suivre son peuple plutôt que de lui tourner le dos. La politique gouvernementale d’Utopia comportait de véritables déficiences. Il n’était pas spécialisé dans cette science, mais cela ne l’empêchait pas de comprendre qu’une erreur avait été commise. Ils étaient à présent démunis et sans protection, forcés de survivre par leurs propres moyens. Cette nouvelle n’avait pas été facile à digérer pour tout le monde, démontrant que l’équation mise en place avant l'application du châtiment divin avait été relativement tournée dans la mauvaise direction. Ce fléau était finalement peut-être une aubaine.

À présent, ils devaient reconstruire et repenser les choses différemment pour ne plus vivre le même calvaire une seconde fois. Utopia était condamné à sombrer, il le savait. Ce n’était qu’une question de temps avant que les Anges ne se fassent pulvériser par les Démons. Si cette conjecture était juste, alors il est certain qu’ils seraient les prochains sur la liste. Dépendre autant d’une autre race n’avait jamais plu au jeune homme, même s’il était lui aussi contraint de suivre ce principe stabilisateur. Malgré tout, il ne souhaitait pas abandonner sa patrie, et c’est pourquoi il continuait à soutenir les siens dans ce chaos régnant. Du moins pour l’instant. La vérité étant qu’il comptait se retirer depuis maintenant un moment. Les idéaux qu’il défendait ne trouvaient plus sa place ici. Il devait se ressourcer aux côtés de son Ange. Ange qu’il devait à tout prix garder auprès de lui pour ne pas être consumé par une vieillesse prématurée. La malédiction porterait le coup de grâce en cas de séparation. Terminant ainsi d’achever ses travaux visant à consolider les barrières, Riyo changea de cap avec l’intention de ravitailler les réserves. S’armant de son arbalète, le chasseur impénitent s’enfonça dans les bois lointains pour localiser ses proies. Il avait beaucoup appris durant le départ de son garde du corps qui avait dû s’absenter lors de cette mauvaise passe. Modor reviendrait bien assez tôt comme il lui avait promis, seulement voilà, des obligations empêchaient ce dernier d’agir dans l’urgence. Au détour de son investigation, l’humain tomba sur un confrère éclopé à la jambe. Riyo se précipita vers lui pour lui venir en aide. Il le rassura et pansa sa plaie avec le peu de savoir thérapeutique qu'il maitrisait. Quand les attaques avaient eu lieu, il avait été incapable de sauver les personnes en danger. À l’époque, il avait été trop chétif, depuis lors il avait tout fait pour obstruer les trous que composaient ses techniques. Dès qu’il en avait l’occasion, il venait en aide aux plus démunis, pour autant il ne se laissait plus aveugler par les affabulations puériles en se mêlant de toutes les histoires. Il faisait à présent le tri et agissait en conséquence de son jugement.

À son retour dans le désert, Riyo chercha le camp le plus proche afin d’y dénicher le premier médecin venu. Utopia était bien trop espacé géographiquement, et même si l’homme n’avait rien de très sérieux, il était incapable de poser le pied à terre. Se mouvoir longuement sous cette chaleur avec un poids supplémentaire n’était une bonne idée pour ni pour lui ni pour la victime. S’il trouva rapidement l’un d’entre eux près d’une oasis, il ne s’attendait pas à ce qu’on lui réclame un droit d’entrée. Certes, bien des choses avaient été bouleversées depuis cette défaite, à commencer par la mentalité d’un grand nombre d’entre eux, toutefois il ne comprenait toujours pas cette dispersion qui tombait au plus mal. La division était une bonne stratégie à condition d’être pensé habilement « Je vous assurerais mes services en temps et en heure. Occupez-vous de lui avant. Nous marchanderons ensuite. » « Bien. Amenez-le dans la tente de Tiago, les gars. Et toi, je t’ai à l’œil, alors tiens-toi à carreau en attendant. » Autant ne pas faire de vagues et tant qu’à faire, il pouvait parfaitement avoir un retour sur investissement. Au moins, ils avaient accepté de le soigner. En revanche, il ne s’attendait pas à assister à une altercation dès le début. En tendant l’oreille et en s’approchant de la zone tumultueuse, un de ses confrères semblait rencontrer quelques difficultés avec le responsable du camp. Riyo le connaissait pour l’avoir aperçu à plusieurs reprises. Il aidait énormément en plus d’avoir une mentalité proche de la sienne. Il savait qu’il allait le regretter, mais c’était plus fort que lui, car avant même que son cerveau ne lui dicte quoi que ce soit, il se trouvait déjà aux côtés des gardes. Il empoigna solidement le poignet du premier et lui assena son poing en plein visage. « Je déteste ceux qui profitent de leurs droits impunément. Vous ne valez pas mieux que nos ennemis. » Cette action irréfléchie eut pour seule réaction de semer une zizanie monstre autour d’eux. S’en suivit une bagarre digne de celle que l’on déclenchait dans les bars. Les coups pleuvaient dans tous les sens à tel point qu’il ne comptait plus ceux qu’il donnait et ceux qu’il recevait. C’était parti si vite qu’il en resta le premier surpris. Mais soudain, une vive douleur le paralysa sur la partie inférieure. « Et m*rde… » Quand il passa sa main sur son abdomen, il ne réussit qu’à sentir le tranchant d’une lance. Quelqu’un l’avait transpercé dans le dos. Il lutta pour rester éveillé, mais sans succès. Il ploya les genoux en quelques secondes, et incapable de continuer, son corps s’enfonça dans le sable.


Casimir est mon ami:


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Lun 30 Oct 2017, 13:44

Le corps de Violette se mouvait au rythme de l’animal qu’elle montait. Le dromadaire commençait à fatiguer et il lui faudrait faire une pause d’ici peu. Cela tombait bien car elle touchait justement à son but. Le corps couvert de la tête aux pieds, seuls ses yeux étaient visibles, fixant le monde avec un sérieux qui ne la définissait que très rarement. Elle était simplement concentrée sur sa tâche. À vrai dire, la situation actuelle la préoccupait grandement mais elle en avait vu d’autres. Elle pourrait passer son temps à critiquer la politique de l’ancien Souverain, grogner sur la pluie et le mauvais temps ainsi que sur les Ætheri, cela ne changerait strictement rien. De ce fait, elle entreprenait de réaliser ce qu’elle avait toujours fait, c’est-à-dire agir à sa manière pour essayer d’arranger les choses. À son niveau, cela restait délicat. Elle n’était plus celle qu’elle avait été jadis et le reconnaissait assez facilement. Elle espérait néanmoins le redevenir pour pouvoir prendre soin de ceux qui croiseraient son chemin à l’avenir. Elle avait vu des gens qu’elle chérissait périr bien avant elle. La bénédiction de Drejtësi pouvait s’apparenter à une malédiction à bien des égards. Ne pas vieillir, voir la mort de ses proches, plongée dans l’oubli d’un peuple qu’elle avait, il y a certes des siècles et des siècles, gouverné, n’était ni agréable ni profitable. Couverte par l’anonymat, elle s’était dit néanmoins qu’elle pourrait s’intéresser de nouveau à la vie de ceux de qui elle s’était depuis trop longtemps éloignée. C’est ce qu’elle essayait de faire, encore une fois, à sa manière.

D’un geste un peu gauche à cause de la fatigue, elle descendit de son dromadaire, l’attachant à un piquet qui n’était pas là à son attention mais qu’elle décida de s’approprier. « Hé bien… On peut dire que vous savez vous occuper de l’accueil ici. » lança la jeune femme à un homme venant vers elle avec un air tout sauf agréable. Pour éviter tous les malentendus, elle détacha une bourse de sa monture qu’elle lui fit tomber dans la main. « J’espère que ça suffira à vous faire sourire. ». Elle lui fit un clin d’œil, n’attendant pas sa réponse avant d’embrayer sur ce qu’elle venait chercher ici. Son sabre attaché à la ceinture, elle posa sa main sur le manche mine de rien. Le message était pourtant clair : elle n’hésiterait pas à s’en servir si l’individu en question se montrait agressif. Le fait est qu’on n’est rarement agressif avec ceux qui possèdent de quoi faire vivre toute une colonie durant plusieurs lunes. « On m’a dit que les vôtres avaient tendance à faire quelques prisonniers qui, souvent, terminent plutôt mal. Or je suis de celles qui pensent qu’en l’état actuel des choses, tuer ses semblables est une aberration. Cela étant, je ne veux pas insulter vos coutumes et c’est pour ça que je paierai chaque tête que vous me fournirez… accrochée à un corps, cela va de soi. ». Des fois qu’il ne comprenne pas. « Oh et je ne suis pas seule. Je n’essaierai pas de me la faire à l’envers si j'étais vous. ». Elle parlait avec un ton assez malicieux, rieur presque, mais assuré. C’était la clef du succès de toute entreprise. Hésiter donnait l’ascendance à l’interlocuteur, quel qu’il soit.

C’est après une brève discussion que Violette se retrouva devant plusieurs individus, escortée par son hôte. « Hum… ». Il y avait de beaux spécimens. « Je prends tous les Humains, les autres vous en faites ce que vous voulez. Votre prix sera le mien. Par contre, je veux aussi que vous soignez les blessés. Le contrat est simple : je vais faire un camp à quelques dunes de là, pendant ce temps vous me les préparerez afin de me les livrer pour la nuit tombée. Je vous donnerai l’argent à ce moment-là. ». Elle sourit, envoyant une nouvelle bourse pleine d’or à l’individu. « Une avance. » fit-elle avant de se pencher vers deux Humains. « Toi et hum… toi. Vous dormirez dans ma tente ce soir. » murmura-t-elle en regardant Riyo et Livaï. Son ton était sérieux mais elle ne faisait que plaisanter. De quoi décontenancer en somme. « Et n’essayez pas de me la faire à l’envers » répéta-t-elle en direction de son hôte tout en tournant les talons.

Violette avait à peine fini de construire son campement qu’elle vit l’homme qui l’avait accueilli plus tôt arriver avec quelques prisonniers. La transaction se fit sans encombre. L’objectif de la jeune femme n’était pas d’asservir ses semblables mais de leur rendre leur liberté. Aussi, elle déclara à l’assemblée sans retirer les tissus qui gardaient son visage couvert. « Reposez-vous ici ce soir si vous le souhaitez, demain vous repartirez. ». Sans plus d’explications, elle s’avança vers le feu. Le Désert était glacial la nuit.

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Lun 13 Nov 2017, 21:35

Le visage dans le sable, Livaï peinait à soulever ses paupières. Si le décor n’apparaissait pas encore distinctement dans l’abondante clarté qui l’entourait, les sons quand eux, lui parvenaient sous la forme d’une cacophonie inaudible. C’était une bien étrange mélodie aux sonorités familières qui malgré la déformation des voix et des coups, n’était pas sans lui rappeler l’écho d’une bagarre.
L’humain avait du mal à organiser ses pensées, tant la douleur derrière son crâne ne cessait de lui rappeler sa présence. Il se hissa difficilement sur ses genoux et évita de peu un homme projetait à terre.
Face au visage tuméfié du garde, Livaï retrouva brusquement la mémoire.
Au-dessus de lui, une ombre colossale envoyait valser un à un les gardes chevronnés. C’était une force de la nature, un titan en comparaison à la silhouette agenouillée dans la pénombre. L’humain oscilla un bref instant, avant de s’écarter pour laisser choir au sol le corps du géant.
Les gardes se ruèrent sur lui, profitant de son immobilité pour le ligoter sous le regard perplexe de Livaï qui le rejoignit bien vite au sol.
Poussé vers l’avant, sa tête s’enfonça dans le sable dans une pluie de jurons.

« Qu’est-ce qu'il y a ma poule, t’en a pas eu assez? » Bredouilla l’humain en crachant du sable.
« Tu sais quoi? T’étais bien plus agréable inconscient. Fais-moi plaisir, continue d’ouvrir ta gueule et respire un bon coup.» Souffla le garde hilare en maintenant le visage de Livaï immergé dans le sable.
Tandis que le colosse était trainé vers une cellule, le garde en charge de Livaï relâcha enfin sa nuque, le libérant d’une asphyxie imminente.

« Sale fils… D'coureuse de remparts… » S’étouffa l’humain dans une toux sableuse.
Un coup de poing explosa sa mâchoire, le clouant au fond de la geôle, non loin du géant blessé.
« Va ch*er… » Rectifia une nouvelle fois Livaï en crachant un filet de sang.
« Je t’en prie, continu, je ne me lasse pas » soupira le garde. Il frappa le sol du pied, projetant une vague de sable au visage des humains.
« Soyez sages les filles ».
Livai lui retourna le geste, dans une douloureuse contorsion de l’épaule qui émit un craquement sinistre qui arracha des sourires aux gardes quittant la cellule.
Vautré contre le mur, une main pour soulager son corps meurtri, l’humain palpait ses membres dans une auto-évaluation de son état qui termina par le faire grimacer dans un long soupir.

« Je crois que j’ai des bouts du cerveau qui se balade au fond de ma gorge… »
L’humain se redressa, crachant au sol une purée infâme et sanguinolente.
Son sourire s’étira sur ses lèvres gercées, dévoilant ses dents ensanglantées.

« Toi t’es mon ami.» Ricana t-il bêtement.
Si l’humain pleinement conscient de l’image qu’il devait renvoyer, abusait de son côté clownesque pour dédramatiser la situation, il n’en était pas moins sérieux dans sa nouvelle approchée.
Il avança le haut de son corps au-dessus du sol, et examina la blessure du colosse.

« Oaouch… Ça ça doit piquer un peu non? » Sans même attendre de réponse de la part de son interlocuteur, il enfonça son doigt dans la plaie, avant de le retirer dans un sourire gêné. « Ouep, ça à l’air… Mais rassure-toi ça n’a pas touché un organe vital… » Rassuré par le fait que les jours de monsieur muscles n’étaient pas en danger, il se laissa retomber contre le mur tout en se tenant une côte.

«  Je te connais… On s’est déjà vu, non? » Demanda-t-il en observant le colosse enchainé au sol. « Je sais pas pourquoi t’es là, mais je suis bien content d’être avec toi dans cette m*rde.» Précisa-t-il en lançant son index en avant dans un petit bruit de bouche. « Et pour info, je suis Livaï. »

La porte s’ouvrit de nouveau sur des gardes qui obligèrent les prisonniers à se présenter devant un individu tout enrubanné.

« Vlà autre chose… Qu’est-ce que c’est que ça? » baragouina Livaï à l’oreille de son nouvel ami.
Alors que la voix de l’individu en question raisonnait dans d’étranges propos, Livaï en profita pour commenter à voix basse.
« « L’autre chose » est une femme… Intéressant ou flippant, j'avoue que j'hésite là... » souffla t-il dans un long frisson.
Sous la tente, dans l’obscurité de la nuit, Livaï scrutait des yeux la silhouette longiligne sagement enrubannée sous une multitude de plis de vêtements.
Les bras croisés sur son torse, assis en tailleur, il ne parvenait pas à comprendre les raisons de leur présence sous cette tente.
Il finit par se pencher vers Riyo en murmurant tout bas.

« T’en penses quoi?»

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Ven 24 Nov 2017, 23:54


La lucidité recouvrée, ses premiers regrets répondirent présent. Il n’aurait pas dû réagir avec si peu de discernement. Les conséquences étaient souvent lourdes quand l’impulsivité l’emportait sur le sang-froid. Toutefois, il ne servait à rien de ressasser ses écarts de conduite. L’humain qui partageait sa geôle avait eu l’amabilité d’extraire le morceau de métal qui logeait encore dans son abdomen. « Je te remercie mon frère, mais ça va aller. Ce n’est pas la première fois que j’encaisse une blessure qui aurait pu me coûter la vie. Et ça ne sera pas la dernière. » Mais alors qu’il regagnait seulement de ses forces, l’un des gardes fit soudainement irruption dans la cage pour les escorter jusqu’à une jeune femme. Une bonne partie de son visage était masqué et ne laissait donc que très peu d’expressions se profiler, mais elle semblait avoir un caractère assez incisif et autoritaire pour affecter les sentinelles. Une femme de pouvoir, indubitablement. Son ton glacial ne décantait aucune plaisanterie, et lorsqu’elle les désigna, Riyo n’émit pas le moindre commentaire. Même lorsque Livaï lui fit part de son opinion, il resta muet tout du long.

Tout du moins, jusqu’au moment où on leur sectionna les liens tandis qu’elle les convia tous les deux à partager sa tente. Le colosse massa doucement son poignet afin de détendre ses muscles engourdis, son regard se posant sur la flamme ondoyante qui réchauffait joyeusement son corps. « Vous avez toute notre gratitude. Je pensais que ce monde était pourri jusqu’à l’os. Je suis ravi de voir qu’il existe encore des hommes capables d’altruisme. Kratos. C’est mon nom. » Il avait laissé de côté son ancienne identité pour repartir de zéro. Ces deux-là étaient les premiers à le croiser après sa réincarnation. Il devait faire fi de ses tourments et prendre un nouveau départ. Peut-être que ces congénères étaient porteurs d’un meilleur espoir. C’est ce qu’il souhaitait croire de tout son cœur en tout cas. Le géant s’empara d’un morceau de bois qu’il faufila dans la fleur rouge, ses pupilles renvoyant cette lumière symbolique. « À défaut de voir la totalité de son visage, notre bienfaitrice a sans doute un nom. Sauf si vous êtes la princesse d’un royaume oubliée, dans ces conditions je préfère ne pas m’en mêler. » La réflexion était transmise avec une pointe d’ironie sans pour autant lui manquer de respect. Bien au contraire, les deux hommes lui devaient beaucoup, il ne l’oublierait pour rien au monde.

Après réflexion, il se redressa tout en plaçant sa main sur la blessure pour la compresser. Il ressentait encore une vive douleur lui parcourir l’échine, bien qu’alanguie comparé à la seconde où cette épée l’avait perforé. Il quitta ensuite son affectation pour s’approcher davantage de la jeune femme. Il resta un instant planté devant elle, figé, à l’observer sans rien quémander d’autre que le crépitement du feu pour seul accompagnement. Finalement, il tendit son bras, sa main béante dans l’attente de recevoir la sienne en guise de remerciement. Mais pas que. « Je rembourserais ma dette. Je ne sais pas encore quand ni comment, mais je le ferais. Pas par vertu, pas par principe ou par philosophie, mais parce que je ne vous ai rien demandé et que vous l'avez fait. » Il lui accorda un signe de la tête, le visage fermé et aussi détendu que possible pour lui faire part de cette résolution implacable. « Et puis… ça fera une occasion de nous revoir. » Le coin de ses lèvres s’étira en un gracieux sourire, celui-ci appuyé par un clin d’œil espiègle. La promesse confessée, le colosse se focalisa ensuite sur celui qui avait introduit cette rencontre aussi fortuite que désagréable — pour la première partie tout du moins. « Pardonnez mon manque de tact, je n’ai pas eu le temps de vous le demander plus tôt, j’étais quelque peu préoccupé, maiiiis... comment avez-vous fait pour plonger dans une telle galère ? Si je devais me fier à ma première impression, je jurerais que vous êtes un homme à problèmes. Le genre d’individus qu’on fuit comme la peste… »

Le silence se répandit alors que Kratos attrapa une pomme dans laquelle il planta ses belles dents pour reprendre des forces. « Je plaisante, bien sûr. Nous avons tous nos tares, à commencer par cette bande répugnante. » Une conviction qu’il préférait rapporter à l'échelle de blague. Ce genre d’énergumènes se repérait de loin. De très loin même. Toutefois, il n’était pas ici pour juger, d’autant que les véritables fautifs étaient plus libres que jamais. Tout à coup, quelque chose attira l’attention de l’homme qui se retourna et sortit précipitamment de la tente. En s’isolant davantage, il confirma ses suspicions en apercevant un roadrunner, un animal pour lequel il éprouvait une certaine tendresse. Ployant un genou dans le sable qui se creusa sous son poids, il déposa un morceau de son fruit dans sa paume en simulant son cri, ce qui après plusieurs tentatives avortées, porta justement ses fruits. Il flatta le sommet de son crâne afin de lui faire comprendre qu’il ne lui voulait aucun mal. « Ha ha. Ça fait si longtemps. » Et tandis que l’oiseau continuait de finir sa part, Kratos orienta son visage vers la lune. Elle était magnifique ce soir. « Attends-moi encore un peu, petite sœur. Je te sortirais de là. Fais-moi confiance. » La pomme, qui, resté dans sa main laissa échapper son suc à cause de la pression, finit par céder, offrant ainsi le festin à son nouvel ami.


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Le début de la fin ... [feat -Violette & Riyo]

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