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 [Quête] Rôde, petite ombre - Ft Dante/Elwin

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Ven 11 Nov 2016, 19:45

Éreinté, blessé et à présent en disgrâce. Je ne pouvais rêver de plus délectable péroraison relative au débâcle de Nementa Corum et de son labyrinthe mortifère. L'expédition s'était soldée par le retour penaud d'un tandem de rescapés auquel j'appartenais. Notre déboire nous avait valu expressément le mécontentement de la hiérarchie, animé à parts égales par une paire de motifs. Les pertes étaient aussi considérables que regrettables ; l'absence de gain magnifiait la vanité de l'entreprise. Afin de pallier un tel fiasco, j'avais été commis d'office à une nouvelle traque sans l'ombre d'un répit. Ironie du sort ou hasard fortuit, le lieu m'était familier, concordait avec des desseins passés. L'antre des damnés avait constitué un repaire pour Alexander, ma cible de longue date depuis la tragédie. D'autres parias s'y cachaient supposément ; profitaient de la couverture allouée par la brume sinistre et de l'infamie de la région pour s'y terrer en toute impunité. Ils souhaitaient se faire oublier, disait-on. Sans doute disposaient-ils de quelque attache avec le mécréant. Futile, cette hypothèse importait peu – ma mission consistait à éliminer la menace rampante avant qu'elle ne s'élevât. S'y dressait une tactique notoire de mes commanditaires : le règne par la peur dissuadait les belligérants potentiels. Les expéditions punitives demeuraient gravées dans les mémoires. Là résidait le raison d'être de cette assignation. Le reste n'était que superflu.

Lance et arc fixés à mon dos, chaîne cloutée dissimulée sous mon manteau, je m'étais aventuré dans les funestes plaines, non sans connaître son caractère périlleux. Encore accablée par la lourdeur de la déroute, mon échine frissonnait sporadiquement à mesure que je progressais dans le brouillard des landes pernicieuses. Le manque de visibilité m'imposait une vigilance accrue, déconcertée par les murmures et susurrements ambiants, tantôt glacés, tantôt gutturaux. Je parvenais cependant à dompter les frémissements avec une maîtrise relative. D'aucuns diraient que le climat létal de Nementa Corum forgeait la tolérance à la tension. Cette forge pouvait invariablement se substituer à l'achèvement, pour qui la folie avait entraîné une transe anxiogène incontrôlée. Réminiscences phobiques et caresses glaciales paralysaient alors l'accablé. Elles pénétraient, s'immisçaient dans le bouclier cutané fragilisé par l'épouvante pour l'assaillir sournoisement. Certains s'en trouvaient immunisés, d'autres vulnérabilisés. Ne fluctuait, dans l'équation, qu'un degré d'accoutumance du concerné au danger, à l'instar de l'ivresse. Il s'agissait d'un combat inégal, sensible à l'environnement et aux circonstances. Le cavalier solitaire n'était point assujetti aux craintes de ses comparses. Pour autant, il ne pouvait guère plus s'aligner sur un quelconque soutien étranger à ses propres capacités. Comme toute chose, la traque isolée présentait des avantages à double tranchant. Les prédateurs se positionnaient du bon côté de la hache pour la manier habilement. Les proies subissaient leur bon vouloir. Je m'efforçai, pour ma part, d'appartenir à la première catégorie en dispersant mon appréhension.

Je disposais de deux indications pour cette mission. En premier lieu, on m'avait exposé mentalement le faciès d'une partie des fugitifs tout en me mettant en garde qu'il pouvait s'agir d'un recensement incomplet, ne tenant nullement compte de potentiels alliés qu'ils avaient pu rassembler sur place. En second lieu, j'avais été informé de l'existence d'un soutien, que je devais supposément rencontrer sur place. Lorsque je m'étais renseigné sur ce prétendu acolyte, le patronyme énoncé ne me laissa guère sans surprise. « Dante ». Le même « Dante », adepte de la chasse, que j'avais eu l'occasion de rencontrer à mon arrivée dans le Fjörd. Il s'était, selon toute vraisemblance, aligné également sur les volontés des nouvelles instances. Aujourd'hui, je me retrouvais à coopérer avec le chasseur qui m'avait fait jadis forte impression au cours d'une traque à… l'homme. Le destin réservait de plaisantes surprises.

Un point de rendez-vous avait été convenu – un arbre mort, situé à deux lieues au sud de Sceptelinôst, bordé d'un massif rocheux. L'endroit était sans équivoque, pouvait être rejoint en longeant la formation, pourvu que je me dirigeasse dans la bonne direction. Ce n'était point une garantie : j'avais beau disposer d'un remarquable instinct de pistage, la brume jugulée à la tension me déroutaient. Difficile de maintenir une trajectoire fiable au cours d'une aussi longue marche sans disposer de repères fiables tout en baignant dans l'oppression macabre dictée par une procession de cadavres, çà et là. Je me sentais en outre constamment épié, me retournais fréquemment pour obtenir systématiquement une unique réponse : rien qui ne trahît une prise en filature. Lorsqu'enfin j'atteignis, non sans peine, l'arbre tant espéré, je dénotai une présence. Par réflexe, je dégainai ma lance, m'avançai prudemment. L'individu m'était inconnu. Ami ou ennemi ? Je me mis en garde, tendis ma lance, et l'apostrophai avec fermeté.

 « Décline ton identité. »

Une chose demeurait certaine : il ne s'agissait point de Dante, la personnalité escomptée.
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Sam 12 Nov 2016, 18:32


Elwin s’était intéressé assez tôt à la magie noire. Sa curiosité et sa noirceur d’âme, déjà humain, l’avaient poussé à s’intéresser à cette forme de magie. Son obscurité l’avait séduit. Grâce à de vieux grimoires, il avait déjà baigné dedans dès sa plus tendre enfance. Mais plus il prenait de l’âge, plus son envie de puissance, son désir d’un pouvoir morbide et malsain s’amplifiaient.

A présent qu’il était devenu vampire, il ne voulait pas être un simple vampire, traînant autour des autres. Non, il serait grand, un vampire terrifiant et respectable, craint. Mais cette ascension ne se ferait sans nul doute pas comme cela, il avait besoin d’aide, de modèle.  
Pour vaincre ses craintes, se dépasser et réussir à trouver de puissants êtres démoniaques pour le guider, le Brun aux yeux clairs avait eu vent d’un endroit parfait pour cela. Ce lieu se nommait l’Antre des Damnés. Quelle douce mélodie.
Un vieux voyageur lui avait conté que seuls les fous ou les suicidaires osaient se rendre en ces lieux, maudits et peuplés d’êtres cruels et sans pitié.
C’était parfait ! Elwin était sans doute à moitié fou et suicidaire certainement, ses noires pensées l’occupaient encore…

Le chemin qui le mènerait  à la réussite serait long, et surtout semé d’embûches.
Si le jeune Morthal trouvait ce qu’il était venu chercher là-bas, il savait qu’il devra prouver ses ambitions, la valeur et le bien fondé de ses propos. Et la Brun se montrerait reconnaissant envers son ‘maître’.
Mais les individus autour de lui étaient tous méprisables aux yeux d’Elwin. Ainsi, le Brun s’était infiniment refermé sur lui-même, il n’éprouvait que de l’indifférence ou du mépris envers les autres.
Oui, le vampire connaissait bien le mépris, pour le côtoyer chaque jour. Il ne passait rarement un moment sans éprouver une haine envers quelqu’un ou quelque chose, presque tout le dégoûtait. Même les plus belles choses aux yeux de tout le monde paraissaient ternes au regard du Brun au teint pâle... Il ne riait pas, il n’avait même jamais rit de joie. Des sourires, il en faisait parfois, même s’ils révélaient certainement plus une certaine malice malsaine qu’autre chose... Mais il s’identifiait à la haine, parvenait à s’en faire une alliée.
Certes, la haine restait un sentiment, donc une faiblesse, mais apprivoisée et maniée à sa guise, ce sentiment intense de rage et de cruauté pouvait devenir un réel atout contre les ennemis.
Beaucoup de personnes avaient peur d’affronter la haine, ils étaient terrorisés par leur propre peur. Mais la peur n’existait pas en tant que telle, c’était du vide. Pour contrer cette crainte puérile, il ne fallait pas avoir peur d’ouvrir des portes, quitte à se ramasser. Mais l’important était de se relever, de garder la tête haute.
Tout ce qui ne nous tuait pas était censé nous rendre plus fort, donc toujours garder une certaine fierté et avancer. La vie n’était qu’un enchaînement d’obstacles après tout, alors mieux vaut savoir les franchir, partir déjà gagnant pour braver plus facilement les difficultés.
Bien sûr, il fallait se battre, travailler dur, s’améliorer pour aller de l’avant. Il fallait toujours plus, se contenter de ses acquis ne servait à rien.

Arrivant presque à destination, Elwin trouvait les environs de plus en plus sombres…
Les lieux étaient glauques, sordides et sentaient la mort. Quoi de plus accueillant… Le Brun aux yeux clairs n’avait jamais été habitué au confort ni au luxe. Il préférait de loin les endroits confinés, noirs et inhospitaliers. Là, il était servi.
Des roches l’entouraient de toute part, les démons rôdaient certainement, on pouvait presque sentir leur odeur. Pour parfaire cette atmosphère inquiétante, une brume lugubre recouvrait le paysage.

Le vampire ne savait pas encore très bien ce qu’il était venu chercher ici. Peut-être la Mort elle-même ? Un défi à relever, des choses à se prouver ou reprendre sa revanche sur ce monde auquel où il ne se sentait guère accueilli.

Le jeune Morthal comprit assez rapidement qu’il n’était effectivement pas seul. Les ennuis n’avaient pas tardé à arriver, puisqu’une lance venait presque lui chatouiller la gorge…
L’individu, visiblement peu accueillant lui demandait de se présenter à lui. Pourquoi taire son nom, après tout, il était venu ici, au cœur de tous les dangers, il fallait à présent assumer.

- « Bel objet… »

Le vampire faisait bien entendu référence à l’arme tendue devant lui. Puis, il reprit :

- « Je me nomme Elwin Morthal. A qui ai-je l’honneur ? »

Le ton n’était pas aussi froid qu’à l’accoutumé. Après tout, il avait besoin d’aide, donc autant ne pas agresser le premier venu comme cela. Mais en y réfléchissant deux minutes, personne n’aurait jamais pensé venir chercher de l’aide en ces lieux terrifiants. Mais Elwin était quelqu’un de peu ordinaire, il lui fallait donc des lieux insolites, pour trouver à son tour des êtres maléfiques extraordinaires.


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Dim 13 Nov 2016, 03:42




« Tu as reçu tes ordres, Dante. » fit le vampire qui apporta son ordre.
« Tu n'es pas le seul exécutant envoyé sur place Reddas Von Wyvernzern sera également de la partie pour t'épauler dans ta mission. Si tu estimes la menace suffisante, n'hésites pas à l'éliminer quelle qu'elle soit. » termina-t-il d'expliquer.

Descendant enfin ses bottes de son propre bureau, l'ancien brujah examina un peu plus en détail cette missive qui était compilé avec l'ordre qu'on venait de lui transmettre. Il y avait un nombre inconnu de traîtres encore présents dans l'antre des damnés, s'y terrant. Il était également possible qu'en plus d'eux, d'autres créatures ou ennemis puissent s'y trouver. Si la mission principale était d'éliminer des vampires déloyaux à leur propre peuple, c'était une mission qui ne dérangerait pas Dante. Il ne pouvait pas faire de vagues et de toute façon, qui avait-il de mal à éliminer quelques traîtres ?

Se levant du siège où il se trouvait, il se rendit dans sa salle principale où il s'équipa, ajustant toutes ses armes sur lui et resserrant les lanières de cette fameuse armure de cuir semblable à un haut sans manches. Il glissa son manteau épais par-dessus, ce dernier, renforcé, permettait également d'éviter certaines blessures tout en restant léger. Il était fin prêt. Ajustant son cache-œil comme il préférait à son œil gauche désormais invalide, le vampire quitta enfin ses quartiers.

« Tu pars ? Tu m'emmènes ? » demanda Riwale, faisant déjà une mine boudeuse alors qu'elle n'avait pas été invitée à la fête.
« Ni toi ni Alexeï pouvez venir pour cette mission. Mais je reviendrai vite. » fit-il en tapotant la tête de la jeune tamashi.

Il n'attendit pas d'en savoir plus pour prendre la route et se diriger vers l'antre des damnés. Le périple allait se trouver être long mais sans encombres. Il ne se rappelait pas vraiment de la dernière fois qu'il y était venu et ce n'était pas réellement sa zone favorite, après tout, ce continent portait fièrement son nom pour une raison et l'ancien grangel qui résidait en lui, y préférait des horizons moins dévastés. Si d'aventure il avait toujours eut une préférence pour les endroits boisés voir même glacés ou neigeux, ce n'était absolument pas l'antre des damnés et ses roches qui allait lui paraître accueillantes. Qui était-il pour se plaindre après tout ? Il n'était qu'un homme parmi d'autres.

Il avançait avec détermination, pour joindre le point de chute ordonné par les pointures. Reddas devait ainsi l'y retrouver et ils aviseraient peut-être d'un plan là-bas, même si c'était peu probable en la présence des deux hommes. Tant qu'ils possédaient une certaine tenue et un respect des techniques de combats de chacun, il pensait pouvoir s'en sortir sans se disputer stratégie. Si ce n'était pas sa tasse de thé de chercher à effectuer des formations ridiculement inutiles, l'homme ne doutait pas cependant qu'il avait dû progresser, comme lui d'ailleurs. C'était peut-être la seule pointe d'excitation qui allait lui être permise pour la soirée d'ailleurs. Plus il devenait fort, plus cela l'intriguerait et plus les chances d'un jour se confronter à un individu redoutable approchait. Il voyait ainsi, tout les jeunes vampires avec du potentiel, comme de futures et intéressantes contributions à des combats qu'il aspirait participer.

Enfin sur les lieux, Dante y reconnut au loin la silhouette de deux hommes. Sans l'ombre d'un doute, il se téléporta pour les rejoindre plus vite, mais ne savait pas encore à quoi s'attendre en arrivant. Il arrêta, bloquant à mains nues la lance qui se dirigeait vers un jeune vampire, l'arme brandie par Reddas. Même s'il ne faisait que le menacer, cela n'était pas une bonne chose. De l'autre main, il empoignait déjà la gorge de celui qu'il avait eu la chance d'entendre les présentations. Ne serrant qu'un minimum, Dante se contenta d'une main éloigner sur le côté la lance.

« Yo. On m'avait pas dit que tu ramenais des enfants comme boucliers. » lança Dante, peu convaincu de la véracité en vérité, de tels propos.

Le loup borgne ne doutait pas un seul instant qu'en vérité, Elwin était venu de son propre chef. Comment il avait eu vent de la mission - s'il en avait eu vent - ou s'il était là par chance, était une aubaine. Cela l'importait peu. Retirant sa main de la lance, l'ancien brujah se tourna enfin vers le novice en le relâchant.

« Seul les forts survivent, les faibles meurent ici. Si tu ne peux pas faire attention à toi-même, n'attends pas à qu'on le fasse pour toi, gamin. » fit l'ancien vampire.

« Mon nom est Dante. Maintenant que t'es là, autant que tu sois au courant, nous allons éliminer d'autres vampires. Ce n'est pas mon activité favorite mais je l'ai déjà pratiquée. On va former un triangle pour une vue plus importante sur ce qui nous entoure. Je prendrai l'arrière gauche, cela me permettra de me déplacer plus aisément pour vous soutenir, Reddas, passe devant, tu auras plus de portée avec ton arme. Ne t'en fais pas pour moi. » fit-il avant de révéler ses armes.

L'homme aux neufs lames n'hésita pas à presque toutes les présenter. Ce qui était cependant faux était qu'en vérité, avec sa Nagamaki, il disposait d'une portée plus importante que celle de la lance de Reddas. Mais bien loin que d'un arc, bien entendu. Il était déterminé et prêt à entamer cette mission.





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Lun 14 Nov 2016, 01:28

Le patronyme, immédiatement divulgué par mon vis-à-vis, m'était inconnu. Un constat semblable s'appliqua pour son faciès. A sa chevelure de jais et son regard azuré, je n'associai aucun visage qui m'avait été présenté en amont de l'expédition. Toutefois, en dépit de ses traits prompts à la disculpation, l'inconnu ne se retrouva point exempt de soupçons. Je ne disposais, en effet, que d'informations partielles vis-à-vis de mes cibles et avais été averti de l'incomplétude de leur recensement. Je me méfiais, en outre et d'expérience, des adeptes du morphisme capables d'arborer identités et atours aussi trompeurs que factices. L'errance dans la pernicieuse antre des damnés suffisait à jeter le voile de la suspicion quant au motif régissant la présence de cet inconnu. Nul ne s'y aventurait sans raison valable ; les probabilités pour qu'elles s'accompagnassent de douteux desseins demeuraient conséquentes. Subséquemment, il m'apparaissait hors de propos que je révélasse mon identité avant que je n'établisse son motif. Sans tiquer, je surenchéris placidement.  « L'interrogatoire m'appartient. Si j'obtiens satisfaction, je t'offrirai des réponses. Quelle volonté accompagne ton errance en ces lieux ? »

Je ne visai guère la menace, mais n'affichai, pour autant, nulle complaisance à l'égard de cet homme. L'hypothèse du leurre n'était point à exclure. Conformément à cette prérogative, mes sens demeuraient alertes. L'instinct me mandait de ne point rabaisser ma garde et ma méfiance obtint justification, du moins partiellement. Un subreptice et inhabituel courant d'air alarma mes sens, sans qu'hélas mes gestes ne s'accordassent aux mouvances de la scène. Ma lance fut immédiatement immobilisée à son extrémité tandis que mon interlocuteur se retrouva écarté de sa portée. Ne nous séparait qu'un tiers, immiscé furtivement, endossant un commun rôle de barrage et « médiateur » de la discussion. Ce tiers, je le reconnus prestement. Il s'agissait de la personnalité que je recherchais – Dante. Le vampire m'apparut fidèle à lui-même, tout en arborant cependant de sensibles distinctions si j'en référais à mes souvenirs. Sa désinvolture, empreinte de son assurance, constituait un attribut irréductible du chasseur, comme en témoignait sa leste remarque. Son physique, cependant, dégageait une froideur inusitée. Sans doute découlait-elle de son œil gauche, ou plutôt, du bandeau le celant. S'agissait-il d'une stigmate d'un accident ? Ou bien celle d'un obscur secret ? Ces digressions n'avaient guère leur place. L'heure n'était point à la diversion. La discrétion de mon comparse primait sur son apparat et ses boutades. J'abaissai donc ma lance pour prendre parole.  « Fascinant. Je redoutais qu'il agisse de ligueur avec nos cibles. Sa présence ne découle point de mon fait. »

L'admonestation promulguée par le guerrier m'engagea à la reconsidération. Il n'apparaissait nullement perturbé, ni même contrit, par l'implication de l'inconnu au sein de notre entreprise. S'il ne s'aventura point dans une totale divulgation de nos desseins, il en révéla assez avec un aplomb suffisant pour discréditer la supposition que j'avançais. Je fronçai légèrement les sourcils à l'aveu prématuré de nos noms, mais n'en tins autrement rigueur. La faiblesse apparente d'Elwin le disculpait, et il ne représentait nul péril à la mission, supposément. Ma vigilance ne s'atténua guère pour autant : elle se transposa sur les plausibles sources de danger, notre environnement. Affairé à la surveillance de la brume, je contemplai Dante passivement s'accaparer des rennes de l'opération pour nous énoncer ses directives, au cours desquelles il m'assigna un rôle d'éclaireur. Ayant, par le passé, été témoin de son œuvre, je ne remis point en cause ses aptitudes martiales. J'étais par ailleurs confiant dans mes capacités de pistage. Avant de m'y exécuter, cependant, je cherchai à m'enquérir d'une ultime précision, entravant quelque peu la soif d'action du vampire. Je bandai mon arc, lui répondis laconiquement puis m'adressai au dénommé Elwin.  « Fort bien je préviendrai d'une quelconque manifestation de mouvements suspects. », au premier. « Sache que ma question prévaut toujours. Quelles motivations t'animent ? », au second. Une première flèche fut encochée à mon arme, achevant ma préparation.

L'échange superficiel mené à sa conclusion, je m'avançai une nouvelle fois pour prendre les devants. Ma vision de chasseur n'outrepassait certes point l'opacité nébuleuse de notre environnement, mais elle demeurait vive, prête à détecter un quelconque signe distinctif alarmant. Je les plissai, désireux de renforcer mon acuité. Une trouble sensation m'anima, presque aussi confuse que les formes patibulaires se dessinant dans le brouillard. Incapable d'établir la cause de ce singulier ressenti, j'armai mon arc. Ils arrivaient, quels qu'ils fussent. Je me tins prêt, prévins silencieusement mes compagnons comme il avait été convenu.  « Prudence. J'aperçois d'atypiques délinéaments. Ils approchent. » Je visai, attendis un signal. Sans conteste, Dante ne tarderait point à le fournir.

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Lun 14 Nov 2016, 20:13


Elwin avait entendu parler d’une potentielle réunion de vampires en ce lieu, mais il n’était pas du tout convaincu du bien-fondé de ces suppositions, il était venu par curiosité et pour rencontrer de nouveaux vampires, puissants et respectés, pour s’allier peut être à eux et continuer sa formation.
Le jeune Morthal n’écoutait pas habituellement les bruits de couloirs, à proprement parler, ni les qu'en-dira-t-on. Mais lorsque des opportunités apparaissaient devant lui, il se devait de les saisir. C’était l’occasion rêvée de faire ses preuves. Autant y aller. Dans tous les cas, il était décidé et convaincu d’être dans le vrai.

Son nouvel interlocuteur ne souhaita pas se présenter, ce n’était pas bien grave, Elwin se fichait éperdument des noms et de leur signification, il n’y avait que le talent qui comptait chez les individus. Il lui demanda aussi ce qu’il faisait dans les parages.
Elwin n’eut guère le temps de répliquer, car un troisième individu venait de faire également son apparition.

Il se téléporta et prit le jeune vampire par la gorge, sans que celui-ci puisse faire quoi que ce soit.
Il le relâcha assez vite, après s’être adressé au premier interlocuteur.
Elwin était plutôt impressionné, lui si novice et encore inculte quant aux forces surhumaines.
Il ne réagit pas vraiment aux sobriquets tels que ‘enfant’, ‘gamin’. Oui, il était très jeune, il l’assumait.
Il n’était pas là pour s’amuser, ni parce qu’il s’était perdu. Mais voulait progresser, il était déterminé. C’était pour cela, qu’il ne répondit pas agressivement, ni même en cherchant désespérément à se rebeller. Déjà d’une, cela ne servirait probablement à rien, de deux, ce n’était certainement pas comme cela qu’il s’en ferait des alliés…

Le deuxième interlocuteur, donc prénommé Dante, lui raconta un peu plus précisément ce qu’ils étaient venus faire en ces lieux. Tuer des vampires ? Elwin ne comprenait pas. Dans quel but, il voulait s’allier, rencontrer des vampires, pas les éliminer… Il ne voulut pas passer pour un boulet, plus qu’il ne l’était déjà, donc ne demanda rien sur la mission en tant que telle, pour le moment.
Dante révéla l’identité du premier interlocuteur, que ce dernier souhaitait taire. Elwin ne put pas s’empêcher d’esquisser un tout léger rictus en l’entendant. Et oui voilà, il le savait maintenant. Reddas surenchérit en lui demandant ses motivations.
Elwin prit enfin la parole :

- « Je ne vais pas vous le cacher, j’ai cru entendre qu’il y aurait une mission ici, je n’en connaissais pas particulièrement les clauses … Mais, j’ai voulu provoquer un peu le destin. Je n’ai rien à perdre. »

Elwin était brut dans ses propos, pas très réfléchi, à cause de sa jeunesse et de son inexpérience. Mais il savait qu’il pourrait se débrouiller. Il ne connaissait que très peu la peur et c’était vrai, il n’avait rien à perdre. Car jusqu’à maintenant, il ne tenait même pas à sa propre vie, il n’avait aucun ami, aucun allié, aucun parent proche à qui se raccrocher. Alors autant jouer du tout au tout et se montrer honnête. Il apprendrait les vices bien assez tôt.

- « Vous pouvez compter sur moi, je saurai me montrer bon élève. »

De toutes les manières, impossible de revenir en arrière, il n’avait guère d’autres choix que d’avancer. Mais aux vues des circonstances, il était sans doute convenable et préférable de leur faire part de sa détermination.
Suivant les conseils de Dante, le brun aux yeux clairs se plaça précipitamment à l’arrière droit du triangle, en observant de temps en temps Dante, à travers la brume environnante. Ce personnage l’intriguait, l’aura qu’il dégageait, son physique… Et aussi et surtout, sa panoplie d’armes tout aussi fascinantes les unes que les autres… Elwin ne s’y connaissait que très peu en arme. Lui-même ne possédait qu’une seule lame, mais elle était bien affûtée et pouvait transpercer aisément la chair… Le jeune vampire apprécierait dans un futur proche pouvoir être initié à ce genre d’armes.

Le jeune Morthal se concentra aussitôt. En même temps, Reddas déclara avoir aperçu des formes au loin. Elwin allait rentrer très bientôt dans le vif du sujet, il se tenait en haleine. L’adrénaline montait, il n’avait pas peur. Juste une certaine appréhension, mélangée à la hâte et surtout à l’excitation… Mais à cet instant, étaient-ils  traqueurs ou traqués ? Ce qui était certain, c’était que les trois vampires n’allaient pas tarder à le découvrir…


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Lun 14 Nov 2016, 23:21




L'ordinaire ne prenait jamais le pas sur l'originalité. Dante le savait. Lui, le vampire tantôt froid, distant mais aussi désinvolte et loyal que pouvait l'imaginer quiconque. Son impulsivité parfois palpable et son attitude naturelle, formait une sorte de joyau d'un être sauvage et sans véritables attaches. Mais si tout cela forgeait le personnage, rien ne semblait définitivement scellé, l'homme était bien lié à une famille qui n'était autre que son peuple. Il y vouait une intime et profonde fascination, faibles et forts avaient leurs mots en connaissance de cause en son cœur. S'il ne l'avouerait jamais, ce n'était pas en tort de penser qu'il pouvait estimer tout-un-chacun.

Dans la pénombre, chacun se posta à sa juste position. Elwin comme Reddas n'hésitèrent pas, bien que le plus jeune semblait un poil plus hésitant et moins expérimenté que le second. Mais cela ne dérangeait aucunement l'aîné du trio. Ce n'était pas sans compter la présence d'autres individus, qui allait se mêler à la fête, que les vampires allaient devoir coupler de nouvelles stratégies. Ce fut un appel sans équivoque.

« Red, à deux heures. » fit Dante, lui confirmant probablement une position qu'il avait dû déjà remarquer.

Mais s'il intima son avis à son camarade, il n'en oublia pas qu'une autre ombre apparut très soudainement de l'autre côté. Cette chose... elle attaquait directement Elwin. Cette chose devait avoir bien compris qu'Elwin était le plus fragile du groupe. Une sorte de main démoniaque gigantesque se dégagea des ombres en direction du cadet. Sans un instant d'hésitation, pour éviter toute situation regrettable, se fut de lui-même, que Dante brisa la formation. Elle n'eut alors plus d'importance, tant la vie de l'un des siens était intolérable à perdre.

Ayant à temps dégainé sa Makoto, Dante avait bloqué ce bras venu des enfers. L'homme, au torse dénudé, semblait démontrer un visage serein. Sans même une once de retenue, Dante poussa de sa main gauche Elwin vers l'autre côté. Il devait tenir la formation en situation inversée, pour assurer au moins l'observation. Ni Reddas ni Dante ne souhaitait être pris par le flanc. Reprenant de sa deuxième main également son sabre, il repoussa avec férocité son adversaire qui fit un pas en arrière, avant de ré-attaquer.

Ce fut d'ailleurs une futile tentative, car le borgne avait plus d'un tour dans son sac. Une sorte de rempart invisible l'empêcha d'avancer plus en avant, son bras menaçant étant totalement bloqué. L'agresseur commença alors à frapper de nombreuses fois sur la paroi qui l'interdisait de blesser quiconque. Il se rendit bien vite compte qu'en vérité, ce n'était pas un mur invisible, mais un bouclier maîtrisé par le vampire qui lui faisait face. Cet homme n'était pas une des cibles, mais probablement un démon. Donc, ces vampires traîtres avaient probablement fait alliance avec des démons renégats ? C'était une hypothèse tout à fait plausible. Balayant du pied devant lui, lâchant d'une main sa Makoto, il forma alors un signe d'une main avant de fermer cette main en poing et n'ouvrir seulement que son index et son majeur, dirigés vers ce prétendu démon.

« Vàhs. » incanta-t-il.

Un éclair se mit alors à jaillir avant de foncer vers sa cible et de le foudroyer sur place. Sans laisser plus d'avance à ce dernier, Dante profita pour se réintégrer à la formation triangulaire avec plus de précision, désormais, les angles étaient plus resserrés mais la formation n'était pas réduite à néant.

« Tss. Trois ? Une plaie. Vous allez mourir de toute façon. Tu les connais, Davùghr ? » demanda l'homme au bandeau.

Celui à qui il s'adressait n'était autre que celui qui tenait les ombres depuis tout à l'heure, se confrontant à Reddas. Une dague dans chaque main, il semblait également pouvoir osciller avec des armes de jets qui semblait tenir à sa ceinture. L'homme avait tout d'un assassin, nul doute qu'il possédait quelques poisons également.

« Hm. Dante Taiji Sparrow et Reddas Von Wyvernzern. Connait pas le bébé vampire. Tu peux le tuer. Les deux autres pourraient valoir quelque chose, essaye de pas trop les abîmer Mihawk. » répondit-il.

Cet homme était bien l'une des cibles. Une sur trois était donc devant eux. Mais le combat semblait difficile et pourtant... dans l'antre des damnés, ils ne pouvaient jamais que se soucier de leurs propres problèmes. Les trois hommes ne le savaient pas encore, mais ils allaient probablement le comprendre très rapidement.









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Mer 16 Nov 2016, 18:19

De hardiesse ou d'inconscience, la fougue de la jeunesse surplombait la menace et le péril. Régie par un élan de curiosité, la simplicité du motif contrastait avec le caractère pernicieux de l'antre, me soutirant un curieux mélange d'étonnement et d'amusement. Si Elwin aspirait à la vaillance, il avait déniché l'imprudence. Je concédai cependant que l'audace alimentait un trait digne de fructification, fût-elle compatible avec la survie. S'il triomphait de cette chasse à l'homme, sans doute me soutirerait-il un zeste d'intérêt.  « Le destin est vindicatif. Prie les Aetheri qu'il ne te rende point ta provocation au sextuple. » Ma pique fut volontaire, destinée à m'enquérir de ses convictions religieuses, quoiqu'elle se retrouvât probablement vouée à l'oubli. Le devoir primait.

La traque s'amorça ; notre formation progressa jusqu'à l'ouverture des hostilités. Les positions ennemies se précisèrent – Dante me somma de tirer. Je décochai immédiatement une flèche dans la direction annoncée, résultant dans un bond latéral de la part de la forme visée. L'absence de cri m'indiqua un échec. Mon allié, quant à lui, se précipita afin de parer une attaque destinée au troisième. Balayant la scène d'un regard acéré, ma vision atteignit le paroxysme de l'alerte. Je ne doutai point de la capacité du vampire à gérer l'assaillant disproportionné bien que je conservasse un œil avisé sur le déroulement de l'affrontement. Je scrutai, en parallèle, les déformations émanant de la brume, m'apprêtant à gérer de supposés renforts, lorsqu'il apparut dans un nuage de fumée. Équipé de dagues et de fioles, l'artificier se mouvait subrepticement, glissant sous les manteaux propices à la dissimulation, afin de scander l'ordonnance qu'il escomptait. Mort et capture, à l'instar de nos directives, incarnèrent les enjeux de la confrontation. J'outrepassai la politesse, n'attendis guère que le condamné condamnant ne conclût l'usurper de péroraison. Une nouvelle flèche illustra la sentence promulguée, suivie d'une consœur qui se logèrent dans sa jambe gauche. Je visai l'immobilisation, pour l'empêcher de valser sournoisement en harmonie avec ce terrain embrumé.

A chacun sa cible. L'insidieux m'appartenait ; Dante bénéficierait du combat rapproché. Si d'ordinaire, je pratiquais la chasse en solitaire, mes quelques expéditions m'avaient conformé à la coopération. Cette pratique nécessitait toutefois un prérequis, absent dans le cas d'Elwin. Ses atouts et capacités m'étaient inconnues ; j'occultais donc sa présence, préférant ne point m'attendre à y recourir. A lui de me surprendre. Mon attention était, dans tous les cas, rivée sur ma cible qui, en dépit de sa blessure, ne démordit point en agilité et finesse. Ses dagues tournoyèrent dans ses mains, cherchant à capter mon attention. Elles y parvinrent, sans pour autant m'arracher de mon mur de vigilance. Je surveillais également les yeux de Davùghr, fourbes et fielleux, tant ils présageaient de ses intentions. Les lames fusèrent, se succédèrent avec une rapidité déconcertante, que je peinais à esquiver. L'assassin se précipita dans ma direction, rompant une fiole au contenu verdâtre de son ceinturon pour la répandre sur un coutelas. Sans l'ombre d'un doute, il cherchait à me blesser mortellement par le biais d'un poison. Je dévoilai ma chaîne cloutée pour l'intercepter, immobilisant habilement son poignet avant qu'il ne versât le contenu. Un décisif tour de force dompta son poignet, résultant dans une neutralisation de l'empoisonnement.

Cette manœuvre ne l'empêcha point de répliquer avec véhémence. Son autre main laissée libre, il bondit, ignorant la plaie que je lui avais infligée, afin de me suriner l'estomac. Je me substituai à l'assaut in extremis en m'écartant sur le côté, résultant dans une poursuite de sa course dans le vide. Sa lame m'écorcha superficiellement la peau sans m'infliger de blessure majeure. Exposé à mi-chemin entre son dos et son flanc, j'aperçus un récipient similaire à celui qu'il venait d'user. Je laissai peu d'espace à la réflexion, saisissant cette offrande opportunément et dégageai ma chaîne de sa main. Subséquemment, je lui rendis la pareille, versant le liquide sur le métal pour l'agresser au visage. Je le fouettai avec une conviction telle que sa joue se mit à saigner, puis répétai le geste frénétiquement. Désarçonné, quasiment assommé, Davùghr se sentit défaillir. Il tomba à la renverse, en position adéquate pour que je l'achevasse, quoique le choc le réhabilita de conscience. Pour cause : il dégagea un nouvel artifice de sa manche – un nuage de fumée garant de son escapade. Pris de court, je toussai, cherchant le fugitif du regard. Irrités par le gaz, mes yeux rougis se retrouvèrent assujettis à la cécité – le comble d'un archer. Je distinguai confusément Elwin, et l'apostrophai, non sans une once d'irritation relative à la douleur.

 « Où est-il ?! »

Un courroux d'autant plus amplifié par un constat contrariant : j'étais temporairement vulnérable.


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[Quête] Rôde, petite ombre - Ft Dante/Elwin

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