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 Les voies des dieux sont impénétrables... Vraiment ? (Test affranchissement - PV Wriir)

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Mar 27 Sep 2016, 21:55

- Les pulsions et penchants inavoués chez une Ombre sont rarement de cet ordre là, en tout cas à ma connaissance. Je dirai un héritage de mon ancienne condition, qui a trouvé le meilleur moment pour se réveiller. Sournoisement aidé par ta propension à te mettre dans des positions suggestives, et ne pas respecter les distances réglementaires entre gens bienséants !

Je rétorquais à son sourire de peste par celui de l'innocence incarnée, il tenait à ce qu'elle admette être la principale responsable de cette situation embarrassante. Ce qu'elle ne ferait bien évidemment jamais.

- Je me demande d'ailleurs si je ne vais pas te faire admettre toutes tes fourberies si tu veux que je t'accompagne jusqu'à une mort calme et isolée tiens, ce serait un juste retour des choses je trouve !! Tu ne pourras pas me refuser cela, comme tu connais la difficulté à se débarrasser de nous. Ce serait siiiiiiiiiiiiiiiiii dommage que je me trompe d'endroit et que tu te retrouves au milieu d'amis comme ceux qui viennent te rendre visite là maintenant !!

Moi aussi je savais faire preuve de malice et montrer les crocs gentiment quand il fallait faire valoir mes arguments. Sans me départir de mon sourire, celui-ci resta figé de surprise quand elle parla des plaisirs spéciaux propres à sa race. Je n'arrivais pas trop à m'imaginer comment une morsure pouvait procurer du plaisir. D'un autre côté, je ne pouvais guère me rabattre sur une autre forme de plaisir à titre de comparaison. Les plaisirs de la chair m'échappaient, même si je ne doutais pas de leur efficacité. Je ne comptais plus le nombre de fois où je voyais les effets ravageurs sur l'endurance de ceux ayant consommé l'acte charnel, le regard perdu et le corps transpirant, alors que j'insérais la vie dans le ventre de la demoiselle encore gémissante.

- J'avoue que je ne vois pas en quoi mordre quelqu'un peut procurer autant de plaisir, encore moins en étant mordu d'ailleurs. Ce doit être une bizarrerie de votre peuple je présume. Quant à savoir lequel des deux est le plus puissant, je vais encore moins me risquer sur ce sujet-là. Ce serait comme me demander de faire une théorie sur le bonheur ! Je vais éviter de paraître ridicule sur des sujets qui me dépassent complètement. Je t'ai déjà donné du grain à moudre pour des années.

Si mordre un vierge procurait autant de plaisir à un vampire, pourquoi celui qui m'avait retenu captif ne l'avait jamais fait ?... Vu l'âge où il m'avait capturé, et son pouvoir racial de détection de ma sexualité, il lui était aisé dans mon état de se délecter de mon sang pour que je lui serve de pompe à sang.

- Arrive-t-il qu'un vampire ait un vierge à disposition et ne s'en nourrisse pas ? Je veux dire, il ne faut pas y voir une quelconque compassion chez ce vampire pour justifier cette retenue. A moins que ... Vous pouvez faire oublier à une victime qu'il a été mordu ? repris-je. Le faire dans son sommeil pendant qu'il dort, ou quelque chose dans ce genre là ?... Si je pouvais en apprendre plus sur les us et coutumes de cette race, c'était bien auprès de Yulenka. Bien qu'elle reste une Vampiresse comme lui, je pouvais suffisamment lui faire confiance pour obtenir une réponse honnête de sa part. Quoi qu'il en soit, je voyais d'un tout autre angle leur façon de se nourrir. Il ne s'agissait pas seulement d'un simple besoin primaire, mais d'un désir sous-jacent, une pulsion à assouvir, à moins qu'il ne s'agisse d'une envie de se sentir vivant ?... Je n'allais pas vu les circonstances actuelles me risquer à lui poser maintenant cette question, même si celle-ci me taraudait. Non, j'allais faire taire ma curiosité et dévier vers le jeu de rôles improvisé qu'elle me proposait.

- Conseiller ET assassin, rien de moins ? Ne doutant pas de mes capacités à dispenser la mort, je trouvais Conseiller justement plus drôle, surtout si c'était pour te faire tourner en bourrique. Pourquoi devenir l'assassin particulier d'une personne quand je fais déjà ça à longueur de temps pour tout le monde en quelque sorte ? Rien de bien transcendant avoue le. Pour autant, vu la taille de ta forteresse et le nombre de gens à ton service, je pense que tu as déjà tout ce qu'il te faut pour pourvoir à tes besoins je me trompe ?...

Pour avoir vu la plupart des personnes à son service, il y avait un respect immense, presque un amour maternel qu'ils témoignaient à l'égard de Yulenka. Quand je l'avais ramenée de notre escapade chiffon de Sceptelinôst, leur inquiétude n'était pas feinte, pas plus que leur pugnacité à vouloir la soigner au plus vite et au mieux. Pourtant, il m'arrivait de lire dans son regard une solitude teintée de lassitude, que je ne connaissais trop bien pour la vivre moi-même. Pourtant, nous n'avions rien en commun dans ce domaine. Je n'avais nul ami, nul serviteur, ni demeure où la vie régnait, je n'avais personne ou presque. Pourquoi ressentait-elle ce que je ressentais moi ?..

- Ce qui nous lie n'est pas ce tu crois ma chère. J'allais lui donner le fond de ma pensée avant d'opter pour quelque chose de plus gai, de plus taquin. Toute Ombre que j'étais, je n'allais pas plomber un peu plus l'ambiance à l'aube d'une bataille sanglante. Je dirai plutôt que c'est notre fascination pour le masochisme, à soupirer face au poil à gratter mis dans notre dos pour finir par en redemander un peu plus la prochaine fois. Voilà, nous sommes le poil à gratter de l'autre, quelle magnifique comparaison n'est ce pas !

Restant dans la veine insouciante d'une conversation qui allait toucher à sa fin, ne pouvant que remarquer les traits tirés de mon interlocutrice, le défi-défilé fit son grand retour.

- Je suis bon joueur sur certaines choses, je saluerai plus l'effort que la manière dont tu y es parvenue. Rassure toi également, si tu as pu remarquer que je n'étais pas ce qu'on appelait un boute-en-train né, ni mort d'ailleurs, je suis encore moins moqueur de ceux qui essaient et qui échouent. Au moins ils ont essayé. Enfin première étape, survivre et faire le ménage devant le seuil de ta porte !



Le rictus vainqueur du Commandant s'était vite mué en incompréhension la plus totale. Tout s'était pourtant passé comme prévu ! La barrière d'ambre s'était vite propagée alors que la magie qui exsudait dans chaque pore de cette foutue forteresse la nourrissait, encore et encore. Le stratagème était parfait : retourner contre son ennemi ses principales forces. La magie de l'ancienne Souveraine était légendaire, aussi avait-il œuvré des mois durant pour créer ce sort. Pour le cibler sur une aussi grande surface, il avait fallu choisir des lanceurs de sorts compétents, dévoués, tenus au secret, prêts à tout pour qu'il soit auréolé de gloire. La magie de dissimulation durant l'incantation avait été parfaitement exécuté, tout comme le sort d'entrave. Même le sort n'avait pas échoué, il fallait avouer qu'il n'avait jamais été testé grandeur nature. La herse s'était effondrée, l'allée principale éventrée et les troupes ennemies en débâcle. Il avait vu ses troupes scander la victoire, sans pour autant cesser d'aller de l'avant. Il fallait voir dans ces cris une motivation supplémentaire pour mettre bas le plus vite et le plus brutalement possible.

Elle était à portée de main, si proche, cette victoire qui ferait de lui un héros, qui l'élèverait vers les hautes sphères du pouvoir. Qui sait, deviendrait-il peut-être Seigneur Vampirique. Assurément oui ...
Perdu dans ses pensées mégalomanes, ce fut le cri de son second emporté dans une tornade qui l'arracha brutalement tout espoir pour le faire revenir dans la dure réalité. Le vent se teintait de rouge, quand il ne s'agissait pas de l'acide de cette créature cauchemardesque qui éructait de la bile faisant fondre ses troupes dans des gargouillis abjectes.

Les cris de victoire se muèrent en terreur, le pillage attendu finit en déroute sanglante, le Commandant avait vite compris ce qui était en train de se passer : Il avait lamentablement perdu. Trois cents vampires, trois cents, balayés, exterminés, disparus de la surface. A cause d'elle, ce poison qui se permettait de mettre sa vie en danger sur le champ de bataille, comme si elle ne craignait rien ni personne. Il baissa les bras qui retombaient mollement sur ses flancs, l'un d'eux faisant tinter un bruit sourd de verre. Tournant la tête vers celle-ci, il remarqua la petite fiole accroché à un nœud de sa ceinture, et se souvint alors. Le maître arcaniste lui avait donné en dernier recours, celui où le retour n'était plus possible. Parfois, quand tout était perdu, il était préférable de se forger un nom dans la mort que la déchéance dans la vie. Il lui était insupportable de s'enfuir la queue entre les jambes et subir l'humiliation par ses pairs : Le bouffon orgueilleux qui pensais réussir là où les autres avaient échoué. Hors de question ....

Au point où il en était, il n'hésita qu'une seconde avant de déboucher le sceau de cire qui retenait le liquide contenu à l'intérieur, et le but d'un trait. Rien ne se passa dans un premier temps, mais quelques secondes suffirent pour sentir ses sens s'aiguiser, sa perception des choses croître tandis qu'un feu bouillonnait en lui, consumant sa force vitale tout en la décuplant en même temps. Il sortit la lame incurvée de son fourreau et fonça droit vers sa cible. S'il allait périr, il n'allait pas périr seul ....

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Mer 28 Sep 2016, 22:58

-Je ne t'ai pas vu ni fuir, ni détourner le regard, ô innocent usurpateur.....

Il fallait bien être Wriir pour trouver le moyen de se plaindre ou de jouer les victimes pour ce qu'il avait eu la chance de voir. Mais dans un sens, cela l'amusait beaucoup. A son honteuse tentative de chantage, la vampiresse ne se démonta pas, préférant plutôt faire un choix qui ne lui laisserait pas l'opportunité d'obtenir satisfaction.

-Je préfère encore rester à parcourir ses terres que d'inventer mille mensonges pour satisfaire ton égo. Dommage pour toi, tu ne pourras pas te satisfaire de prendre une vie vampirique supplémentaire, mais je ne peux décemment pas accepter d'aggraver ton cas pour ton bon plaisir. Tu me remercieras un jour.

C'était à se demander s'il n'y avait pas un concours de celui qui serait le plus culotté des deux.... Elle resta un instant songeuse à son étonnement sur la faculté de prendre plaisir à mordre et être mordu. C'était là une chose bien délicate pour elle. D'ordinaire elle prenait toujours un grand soin à lui expliquer les mœurs et mode de fonctionnement vampirique, mais là.... Elle avait bien du mal à parler de quelque chose qu'elle ne connaissait pas, et qu'elle n'avait jamais eu l'occasion de tester ! Dans ce genre de situation, une seule chose restait à faire, effectuer une belle pirouette !

-C'est là le genre de chose qui se vit, mais qui ne s'explique pas vraiment.... Bon courage pour t'enticher d'une vampiresse, et encore plus de la séduire pour qu'elle puisse te provoquer cette extase. Je ne vois que ça à faire si tu veux découvrir ce secret. Sauras-tu te sacrifier pour la science ?

Elle se mordit la lèvre inférieure pour ne pas rire en imaginant Wriir tenter de séduire une vampiresse. L'idée en elle-même était déjà tellement improbable qu'elle en frôlait l'absurde. Mais connaissant les vampiresses, le pauvre bougre aurait certainement toutes les peines du monde à parvenir à ses fins. Il fallait bien admettre que bon nombre d'entre elles étaient davantage attirées par le statut et divers intérêt que par la personnalité et la noblesse d'âme des gens. Il lui faudrait une chance de cocu pour parvenir à trouver une vampiresse qui soit capable de voir en lui l'individu riche de qualité et d'intérêt autre que pécuniaire ou matériel. Un miracle qu'elle ne verrait certainement jamais, sauf dans quelques songes incongrus peut-être. Car en réalité, elle savait bien que jamais l'ombre ne se lancerait dans pareille entreprise. L'éternelle demoiselle sortit de ses rêverie à la question de l'ombre, à laquelle elle réfléchit.

-Mmmh c'est possible que le vampire veuille conserver la personne vierge pour un événement spécial..... Mais comme tu dis, il peut aussi le mordre et ne le prélever que le strict nécessaire pour sa survie, et ensuite l'envoûter pour le faire oublier oui. Mais généralement, ce trait de caractère s'observe chez les vampires les plus bienveillants. Ceux qui ont décidé d'infiltrer une cité ou une ville pour y vivre, et qui ne souhaitent pas être remarqués. Ou encore ceux qui ont du mal avec l'idée de faire souffrir ou de tuer quelqu'un, et qui essaient au mieux de "préserver" les personnes qu'ils ponctionnent. Un vampire qui n'aurait pas de compassion pour la personne vierge qu'il ponctionne ne se donnerait pas cette peine. Si un vampire ménage sa "proie" ce n'est jamais sans raison. Peut-être qu'il a une affection qu'il n'assume pas envers elle. Peut-être qu'il veut en faire son infant plus tard. Ou alors il a, pour une raison ou pour une autre, le souci du regard que lui porte sa proie. Il ne veut pas que sa proie ait peur de lui, donc il lui fait oublier à chaque fois. Mais ça rejoint l'idée de le préserver. C'est assez délicat et spéciale comme situation. Mais n'importe qui se faisant mordre dans son sommeil se réveillerait en sursaut et en criant de douleur. Il faudrait droguer la personne ou l'assommer, voir la rendre plus ivre que de raison.....

Wriir répliqua sur sa proposition de faire de lui un conseiller et un assassin. Un sourire en coin elle répondit à ses observations.

-Évidemment dès qu'il s'agit de m'enquiquiner, là tu réponds présent et tu te portes même volontaire hein ?! Tu devrais avoir honte tiens, accabler une pauvre demoiselle sans défense, c'est un scandale ! Cela dit, dans l'absolue tu as comme souvent..... Comme TROP souvent d'ailleurs, raison. J'ai encore bon nombre de personnes fidèles prêtes à m'épauler dans toutes mes démarches, sans parler de mes employés dévoués corps et âmes. Alors que dans les faits, j'ai appris à me débrouiller toute seule, et je serais capable d'être parfaitement autonome. Mais curieusement, certaines personnes m'ont appris qu'à toujours tout faire seule, je pouvais blesser mon entourage, ne leur accordant pas la confiance ou l'estime suffisante pour leur déléguer des tâches. Certaines personnes aiment se sentir utiles et indispensables. Il n'y a qu'ainsi qu'elles peuvent concevoir l'idée qu'elles me sont précieuses. Alors que c'est complètement faux, car je n'ai pas besoin de cela pour qu'elles aient de la valeur à mes yeux. Mais je ne peux pas refaire la nature profonde des autres. Donc si c'est le seul moyen de leur prouver mon estime..... Bon je doute très fortement que tu sois dans cette catégorie, tu serais plutôt à te moquer éperdument de ce que je pense, donc pour toi c'est très différent. Je t'ai laissé choisir ce que tu aimerais être, et comme les deux propositions me plaisaient j'ai pris les deux. Je n'ai pas besoin de te proposer le poste d'enquiquineur premier choix, tu as déjà pris la fonction avant même que je ne penser à la créer !

Voilà qui était dit ! Wriir lâcha une phrase à consonance énigmatique, qui éveilla l'intérêt de la vampiresse qui attendait la suite.... Elle s'attendait à quelque chose de profond et de réfléchi, quelque chose d'intellectuel. Mais elle se retrouva à éclater de rire face à la bêtise sans nom de l'ombre, qui aurait eu le mérite de la détendre un peu.

-Le glamour et la poésie à l'état pur ! Ha ha ha ! En attendant, laisse-moi donc faire sinuer quelques plumes duveteuses sur ton dos déjà en alerte, ce sera tout aussi insoutenable mais ça lui changera du poil à gratter !


Mais Wriir avait raison. Avant de penser à s'amuser, encore fallait-il en finir avec le charivari qu'il y allait y avoir dehors. Et quel chantier..... Le tableau avait des scènes d'apocalypse. Du sang, des cadavres, des débris, des éléments déchainés.... Tout allait se terminer très vite. Mais il y avait une personne qui était furieuse. Une guerre..... Même une petite, mais un affrontement d'une telle envergure, sans qu'elle ait pu participer, sans qu'elle lui ait laissé l'opportunité de se faire juste un ennemi ?! Rubis était furieuse ! Elle allait pour piquer une crise, mais l'intervention d'un vampire fou furieux sortit du néant l'interrompit. Yulenka le para s'attendant à l'envoyer paître comme une vulgaire loque..... Mais non ! Pas du tout ! Il lui donnait au contraire toute les peines du monde à tenir sa position, et elle dut forcer sur sa poigne pour parvenir à le repousser. L'homme recula pour éviter sa contre attaque, qui ne vint pas. Rubis profita de l'occasion pour prendre le contrôle et expulser violemment Yuli. Voyant un moment de latence, le vampire ne perdit pas une seule seconde. Il la chargea pour l'embrocher, mais Rubis le para de nouveau, lui offrant son sourire de démente, et ses yeux écarlates aussi teintés de folie furieuse que le reste de son expression. L'existence de Rubis était une semi-légende au sein de son peuple. Beaucoup refusaient de croire que Yulenka, cette reine mère-poule laxiste, était capable de se transformer en un monstre sanguinaire capable de faire frémir un Brujah. Mais pour les rares témoins qui croisaient le regard de Rubis, le doute n'avait plus sa place.

Et à ce moment là, le vampire en eut lui aussi la certitude. Lui qui était animé par la force du désespoir, le voilà encore plus désespéré, et donc plus fort à présent. Elle riait.... de ce rire sadique qui annonçait déjà le plaisir qu'elle prenait à l'affronter. Dans son regard se lisait son envie de le dépecer, de le faire hurler de douleur, de lui arracher lentement mais surement son éternité, en se délectant de chacune de ses plaintes d'agonie. Rubis était excité comme une puce. Puissant, il semblait puissant, elle ne savait pas par quelle magie ou artifice cela était possible mais elle s'en moquait. Celui-là il était pour elle.... Des siècles et des siècles qu'elle n'avait pas eu droit au moindre adversaire valable, qu'elle les écrasait tous sans résistance. Cette fois, ça allait changer..... Et sans magie, un challenge supplémentaire. Empoignant son katana à deux mains, Rubis passait directement à l'offensive, faisant gémir les lames qui faisaient des étincelles. Le vent hurlait couvrant le bruit des lames. Les forces étaient égales, la dextérité également, et les techniques rivalisaient de prouesses. La détermination différait, mais été présente. Comment départager ce combat qui promettait de durer des heures ? Lui ne pouvait pas se le permettre, il n'avait pas tout ce temps à sa portée. Les minutes défilaient, et la victoire lui échappait chaque fois un peu plus.... Mais il avait un avantage qui commençait à peser à Rubis. Sa lame était plus courte que son Katana. Il avait l'avantage au corps à corps.....

Ce qui aboutit au fait qu'à chaque fois elle devait céder ses opportunités de le toucher pour pouvoir se protéger. C'était pénible, et frustrant.... Et finalement il eut une ouverture. Elle était trop belle pour qu'il puisse se permettre de la loupé, il devait s'empresser de la saisir s'il voulait avoir la moindre chance. Et finalement, sa lame vint perforer l'armure d'ébène de la vampiresse..... Et se loger profondément dans son bassin. Il n'y croyait pas. Il tremblait de fébrilité. Il avait réussi ! Il l'avait touché ! Il avait blessé l'ancienne reine dans sa forme la plus redoutable ! Il n'avait plus qu'à l'achever ! Mais alors qu'il allait pour retirer sa lame.... Il s'aperçut que cette ouverture était finalement TROP belle.... La main de la vampiresse était sur la garde de sa lame..... Qui était à présent prisonnière de ses entrailles. Et lui tout proche d'elle..... Si proche qu'il pu voir son regard d’aliénée briller d'une ardeur malsaine, son sourire jusqu'aux oreilles. Elle l'avait piégé.... Dans la pure tradition barbare de Rubis....


-Perdu.

Elle le décapita sans autre forme de procès, avant d'user de son katana pour se soutenir. Jamais elle n'accepterait de leur accorder le plaisir de lui faire mettre un genoux à terre ! La respiration profonde et pénible, Rubis savourait presque cette douleur, et surtout ce que ce sacrifice lui avait permis de faire. La lame du katana s'était figée dans le sol, la vampiresse reposant son poids sur sa garde. Elle observa le vent se dissoudre, et avec lui les restes de l'armée venue la défaire. Tout était fini..... La magie des vampires avaient cessé, le vent s'était apaisé, et déjà Iormungand ressortait des eaux, de même que Kaly, pour observer s'il y avait encore des ennemis survivants. Mais rien ne leur semblaient visible. Baal'Iag décida de continuer à surveiller la zone de manière aérienne, et il se mit à occire des vampires en périphérique de la bataille, qui essayaient de fuir. Rubis ricana.

-Un soupçon d'intensité.... Vaguement intéressant.

Elle ferma doucement les yeux, laissant Yulenka reprendre ses esprits, et la douleur qui allait avec. La vampiresse s'agrippa à la garde de son katana, se tordant de douleur face à cette lame qui l'empêchait de pouvoir marcher, plantée comme elle l'était. Le souffle court et furieuse elle s'emporta.

-Bordel Rubis ! T'es complètement cinglée !

~A l'image de la folie dont tu es capable....~

~Un coup de main magique pour m'évacuer vers des soins c'est possible, où je me vide de mon sang ici ?~

~Ça pourrait être intéressant de voir combien de temps il te faudrait pour que tu tombes !~


PAR TOUS LES DIEUX ! MAJESTEEEEE !

-M'appelle pas.... Majesté.....

Lyzzie horrifiée accourue vers Yulenka, observant cette lame monstrueuse qui la traversait de part en part.

-Il va falloir..... Que tu me soutiennes Lyzzie.... Pour ne pas que je tombe.

Je vais vous aider ! Gardez vos forces ! Ne bougez paaaAAAAAAAAAAS !!!!

A peine Lyzzie l'aidait-elle à la soutenir que, lâchant la garde de son katana, Yulenka s'empoigna de la garde de la lame qui l’embrochait, et tira dessus un coup sec pour la déloger, dans un bruit de chair, d'os et de sang qui manqua de faire tourner de l’œil la pauvre gouvernante. La vampiresse poussa un cri sourd de douleur, perlant sous l'effort et la souffrance que l'acte qui avait imposé. Haletante, et après avoir causé une frayeur supplémentaire à Lyzzie, elle lui dit le souffle encore plus court.

-C'est mieux....


Vous trouvez ?! Ne me faites plus jamais ça, et ne bougez plus !

Sans lui laisser le temps de faire un énième coup tordu, Lyzzie fit apparaître un portail donnant droit sur l'infirmerie. Dans sa tête, elle prévoyait déjà de faire venir des soigneurs, mais au préalable lui retirer toute cette armure, pour qu'ensuite elle soit soignée, en espérant que la lame ne soit pas empoisonnée cette fois. Cette guerre là était peut-être terminée, mais il fallait maintenant panser les plaies, sauver les survivants et réparer les dégâts. Retour à la case alitée qui fit pousser un long soupir à Yulenka. Tout ça parce que Rubis n'était pas foutue de combattre normalement.... Heureusement, ces dégâts physiques là étaient "simples" et net. Les soigneurs allaient devoir faire un travail d'orfèvres mais c'était dans leur compétence. Yulenka tourna la cordelette brune entre ses doigts pour changer de vêtements, se retrouvant dans une toge blanche plus pratique à manipuler qu'une armure de plaque. C'était fini..... Cette guerre là sonnait la fin du harcèlement à son encontre. Et le début vers une nouvelle existence plus libre. Mais qu'allait-elle faire à présent ? Commencer par survivre.... Soigner et consoler les siens..... Reconstruire sa demeure..... Et réfléchir au moyen d'accéder à la requête d'une certaine ombre, tout en lui jouant un tour. Elle se demanda où il était d'ailleurs. Elle espérait qu'il ne lui soit rien arrivé, quand bien même il ne pouvait mourir. Il allait avoir un boulot monstre avec toutes les morts qui avaient eu lieux..... Mais elle-même ne pouvait pas trop traîner à l'infirmerie. Elle devait se dépêcher d'être sur pied pour aller ressusciter un maximum des cadavres des siens pour limiter les pertes, avant que les ombres ne viennent les emporter au loin.
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Jeu 29 Sep 2016, 20:20

- Fuir, ou détourner le regard ?... La mignonne vampiresse qui me cloue sur place sans me permettre de bouger un orteil, avant de me coller son décolleté sous les yeux, qui me reproche de ne pas avoir fui sa forteresse magique dont je serai encore aujourd'hui en train de me perdre. Quand tu as enfin daigné me libérer de ta magie, le mal était déjà fait !! C'est touchant de mauvaise foi en tout cas Yulenka, vraiment.

Portant la main vers mon coeur, le visage ému, la voilà qui refusait mon offre raisonnable d'un soupçon de vérité en échange d'une mort douce et honorable. Soit je ne savais pas marchander, soit elle ne saisissait la chance infinie que je lui offrais !

-Tu m'as mal compris je crois, je te demande au contraire d'avouer certains de tes éhontés mensonges plutôt que d'en inventer, avec l'honneur suprême d'un endroit paisible accompagné par l'Ombre la plus intéressante de toute ma race. Après, libre à toi de te faire accompagner par un confrère fade que tu ne verras même pas d'ailleurs pour ton dernier voyage. J'haussais les épaules, témoignant qu'après tout, ce non-choix lui appartenait.

J'affichais une mine quelque peu déçue de ne pas en apprendre plus sur les sensations éprouvées par un Vampire lors d'une morsure, Yulenka éludant le sujet en me proposant d'aller en convaincre une pour en savoir davantage sur cette particularité raciale. J'haussais un sourcil, la déception se muant en surprise teintée de dégoût quant à la proposition qu'elle me faisait. Certes, je ne doutais pas un instant qu'elle me suggéra cela sur le même ton moqueur et mordant - le terme était approprié - dont elle était si friande, mais tout de même à ce point.

- Pour la science ou pour quoi que ce soit, indépendamment de mon incapacité à séduire qui que ce soit, une vampire serait bien la dernière race à laquelle je songerai même l'espace d'une seconde d'égarement à vouloir séduire. Tu es l'unique exception à la règle sur la haine viscérale que je porte à tes semblables, n'allons pas trop exagérer si je devais être amené à m'amouracher d'une suceuse de sang, même pour la science. Surtout que le sang d'Ombre doit être un concept pour le moins étrange je dirai. Ma curiosité a des limites quand même.

Je préférais plutôt comprendre pourquoi mon tortionnaire avait agi de la sorte avec moi pendant si longtemps. Au fur et à mesure qu'elle égrenait les hypothèses qui lui semblaient les plus probables, je secouais négativement la tête à chacune d'entre elles. J'ai été et suis resté totalement insignifiant entre le moment où il m'avait capturé jusqu'à mon suicide. Aucun événement spécial n'était survenu pendant plus de vingt années, aussi doutais-je fort qu'un vampire puisse autant anticiper dans le temps un événement où un enfant pouilleux aurait été le point d'orgue. Quant à la bienveillance présumée de mon ravisseur, il n'y en avait aucune. Les seuls instants où il daignait me parler d'une voix doucereuse, n'étaient que des prétextes pour mieux me montrer nos positions respectives : un insecte bon à écraser, et la botte hésitante de son propriétaire.

- Toutes tes hypothèses peuvent se tenir, mais aucun ne correspond à ma situation passée. Vu la manière dont j'étais traité, l'état de satiété dans lequel il me laissait chaque jour dans ma cellule crasseuse sans jamais me laisser sortir ou voir quiconque, impossible qu'il puisse vouloir faire de moi l'un des siens. Je n'ai pas souvenir avoir hurlé dans mon sommeil, pourtant, j'ai des pans entiers qui me manquent, des éléments aussi flous qu'une brume matinale. Bref, peu importe, je m'y attarderai un jour où j'aurai le temps et l'ennui pour m'y coller. Ressasser cela n'est pas bon pour un moral qui n'est déjà pas joyeux de base chez une Ombre.

Je secouais un peu mes doigts comme pour exorciser cette partie là de conversation, avant de parler d'un futur hypothétique entre la Vampiresse et moi. Je ne pus m'empêcher de sourire quand elle admit - et j'allais finir par y prendre goût en plus !! - que j'avais souvent raison quand j'évoquais qu'entourée d'autant de gens, elle avait tout à disposition, tout le temps, pour tout. Certes, vu ses capacités elle était capable de faire tout ce dont les autres faisaient moins bien et moins vite, mais elle n'avait pas tort quand à vouloir trop bien faire et tout seul, on risquait fort de blesser ceux qui s'étaient dévoués à vouloir aider de façon désintéressée. Par contre, quand elle évoqua le fait que je me moquerais de ce qu'elle pourrait penser, je croisais les bras collés au buste, attendant qu'elle termine son discours pour rétorquer.

- Tiens donc .... Plusieurs choses dans le désordre ma chère. Premièrement, pour un enquiquineur de première, je te rappelle une missive venant d'une chère Vampiresse que je ne citerai pas - lui faisant des gros yeux en pointant le menton dans sa direction - qui m'invitait à partager un moment robe et détente avec elle. Pas l'inverse, ce qui est étrange pour quelqu'un ayant brigué le poste du même nom tu ne trouves pas ? De plus, d'où t'est venue l'idée que je me fichais éperdument de ce que tu pouvais penser ?... Ah.... en prêchant le faux tu voulais savoir le vrai, je comprends mieux ! Alors je ne te ferai pas le plaisir de te contredire !... Je m'inclinais à la façon des nobles, l'un de mes bras barrant à présent mon ventre tandis que je me pliais en deux.

Enquiquineur de première, ce qu'il ne fallait pas entendre tiens ! Comme je venais de lui dire, nous étions le poil à gratter de l'autre, la petite manie pénible dont on ne pouvait pas se passer, tout en sachant pourtant ce qu'elle occasionnait. Même si sa comparaison était originale et peu flatteuse, évidemment que ça restait de la poésie.

- Merci de reconnaître mon talent en prose ! Quant à tes plumes, je n'ai pas pour projet de devenir un Ange ou un Déchu dans l'immédiat, mais si tu veux éventrer un oreiller ou ton hibou messager pour le plaisir, tu es après tout chez toi !


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

A voir la luminosité ambiante allonger les ombres du champ de bataille, plusieurs heures s'étaient passées depuis le début des hostilités. Un véritable champ de ruine, un déchaînement d'éléments en tout genre, une débauche de puissance, d'horreurs, de massacres et en bout de course, la victoire des défenseurs. Avec pareille souveraine des lieux, ce n'était guère étonnant, pourtant, à la voir retirer la lame qu'elle avait délibérément laissé l'empaler, elle avait eu fort à faire avec le chef ennemi. Je connaissais l'issue du combat, mais avait modifié légèrement le destin de ce Commandant. Si le combat s'était éternisé un peu plus encore, la potion aurait eu raison de lui et il aurait rejoint nos rangs. Pour un suicide par poison, celle-ci ne manquait pas de panache, malgré un vain résultat. Sauf que je ne voulais pas de lui dans nos rangs, ne pas lui donner le pouvoir pour nuire une fois qu'il ne pourrait plus être tué. Je n'avais pas la puissance, ni l'autorité pour en décider autrement, aussi fallait-il qu'il meure plus vite que la durée octroyée par son breuvage. Rubis s'en était magnifiquement chargée.

J'avais assisté à la scène, avant de devoir me remettre en route vers le Fleuve des Âmes. J'avais vu la transformation en celle dont je ne connaissais que le nom. Rubis, ainsi c'était la personnification de la folie, de la haine et de l'absence complète d'état d'âme de la Vampiresse. Effrayante vision, même pour l'Ombre que j'étais et qui ne craignais au demeurant pas grand chose.

Le combat avait été intense, quoi qu'en dise dans un murmure prétentieux ladite Rubis. Si le Commandant n'avait qu'une seule ouverture, fatale pour l'assaillant, j'étais persuadé qu'elle avait dû déployer la majeure partie de ses habiletés pour ne pas se faire dépasser par les attaques du Vampire.

Cette fière femme qui se dressait devant était imprévisible, multipliant les personnalités qui à tour de rôle pouvaient s'arroger le présent et en faire ce que bon leur semblait. La douceur enfantine, la violence aveugle, la capricieuse magie, quelle place restait-il pour le noyau commun entre ces trois facettes. Se rendait-elle compte de ce que cela pouvait engendrer sur elle mais aussi son entourage ?

J'hésitais à aller la voir, mais l'heure n'était ni à la discussion, pour elle comme pour moi. Son travail était achevé, le mien était loin d'être terminé. Elle n'était pas en état de toute façon pour palabrer tranquillement, sans compter la pléthore de serviteurs qui s'agglutinerait autour d'elle, enlevant la moindre once d'intimité. Il avait déjà vu Lyzzie à l'oeuvre, elle ne lui laisserait aucun répit tant que sa guérison ne serait pas complète.

Je m'avançais d'un pas lent vers le dernier tombé, celui qui avait vu ses rêves s'envoler aussi vite que les tornades qui s'abattirent sur lui et son armée. Je posais ma main non loin de son âme, l'extrayant de son cadavre décapité pour la loger en moi. Son Esprit regardait la scène, l'air éberlué, ailleurs, hurlant sans que personne ne l'entende, à part les Ombres qui n'en avaient cure. Nos regards se croisèrent, et il m'interrogea dans des questions bredouillantes et désordonnées. Comme si j'allais lui accorder ce plaisir.

Je disparus de sa vue, atterrissant non loin de cette rivière magique qui avait déjà vu tant d'âmes en son sein.

Après la moisson, la récolte.


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Ven 30 Sep 2016, 00:58

-Touchant de mauvaise foi, en effet mon cher ! Car même lorsque mes entraves de glace s'étaient rompues, tu n'as pas détourné le regard pour autant. Tu aurais très bien pu fuir ce spectacle en me tournant le dos, et ne viens pas prétexter que tu te méfiais d'un mauvais coup. Si j'avais voulu t'en faire un, je l'aurais fais lorsque tu étais à ma merci. Tout le long de notre conversation, tu n'as pas regardé autre chose que moi. Et même lorsque tu étais sous mon joug, personne ne t'a contraint à quitter mon regard des yeux pour aller voir ce qu'il se passait plus bas. Tu l'as très bien fait tout seul.... Sans aucune invitation.

Lorsqu'elle avait décrété qu'elle ne lâcherait rien, elle ne lâchait rien ! L'ombre lui aussi faisait une démonstration éloquente de sa capacité à être têtu au delà de toute raison. Mais Yulenka n'était pas prête à céder du terrain. Elle répondit par un petit sourire à ses propos.


-Nous n'avons visiblement pas la même notion de vérité mon cher, mais si mes dernières volontés sont soumises à marchandages, je préfère les abandonner. Ce ne seraient plus des volontés mais des dus, cela perdrait tout son attrait. Quant à ne pas voir un des tes compères qui serait fade, ma foi j'ai envie de dire que s'il est fade, autant que je n'encombre pas mes dernières visions de son image.

Dans un recoin de sa tête, elle vint se demandait quelle tête ferait l'ombre en question, lorsqu'il viendrait la chercher, et qu'elle lui dirait sans même le voir et sur un ton las "Hâte toi d'accomplir ta mission Ombre, qu'on en finisse". Ce n'était résolument pas le genre de discours que les ressortissants de ce peuple devaient entendre régulièrement. Elle laissa échapper un petit rire à la réaction de l'ombre, s'amusant de son refus et de son dégoût, avant de commenter.

-Bien des femmes ne s'intéressent qu'à des choses superficielles comme l'apparence ou la richesse des hommes. Mais si tu ne te trouves pas attirants pour femme, chose qui est discutable mais passons, dis-toi bien que ce que tu penses être un inconvénient est aussi un avantage. Celle qui commencera à s'intéresser à toi et à éprouver des sentiments pour toi, t'aimera certainement d'un amour sincère. Bien sûr, l'amour n'a jamais été une science exacte, et il peut très bien y avoir des exceptions à la règle. Mais je ne pense pas que tu n'aies aucune chance. Il suffit que tu oses la tenter. Pour ce qui est d'une vampiresse..... Je suis sûr que vous feriez un couple a-do-rable ! hi hi hi ! Tu as tord de te priver de cette expérience ! Et pour ce qui est de ton sang..... J'avoue n'avoir jamais goûté le sang d'ombre, donc je ne peux pas me prononcer. Est-ce que ce sang est "réel" ou est-ce qu'il n'est qu'une illusion.... La question demeure entière.

Elle l'écouta poser ses arguments, ne manquant pas de rire à sa dernière réplique, le voyant de nouveau jouer grossièrement le paranoïaque. Le laissant finir, elle lui répondit un sourire confiant aux lèvres.

-Mais voyons tu avais déjà pris de force cette fonction avant même que je ne t'envoie cette missive ! A me chercher encore et encore la petite bête alors que nous nous promenions dans les jardins. Non vraiment, tu as pris un très grand soin de te forger ta propre place, tout seul, comme un grand. Et nul besoin de me contre-dire, car ton simple étonnement à ma réaction suffit à me faire une idée. C'est.... étrange de savoir que tu portes de l'importance à ce que je peux penser. Mais c'est étrange dans le bon sens..... Hélas, je ne peux pas dire que ça me fait plaisir, cela te contrarierait.... Je suis donc obligée d'être navrée de cela.....

L'ombre s'enorgueillit de la remarque de la vampiresse quant à la qualité de ses proses, et ne manqua pas de rebondir dessus, incitant l'éternel demoiselle à lui renvoyer la balle.

-Le nouvel artiste de notre ère, attention.... Si je n'aurais pas de scrupule à sacrifier un oreiller pour le plaisir de t'accabler de frôlement de plume sur le dos, il m'est inconcevable d'occire un de mes grands ducs pour cela. Les pauvres bêtes, si loyales et appliquées à la tâche..... J'ai le souci de bien traiter les animaux que je côtoie. Cela m'est même naturel, contrairement à bien des bipèdes..... Mais passons, ce n'est pas là la question.


La question était tout autre maintenant. Combien de morts, combien de blessés ? Sa blessure n'était même pas soignée que Yulenka avait quitté le lit de l'infirmerie, faisant fit de toutes les protestations des soigneurs, et de Lyzzie qui lui courait après, pour se rendre sur la partie en ruine de sa demeure. Bon nombre de magiciens avaient péri sous l'attaque, et les camarades de Wriir n'étaient pas du genre à trainer. Elle devait faire vite ! Elle alla pour sauver le premier à sa portée, lorsqu'elle se souvint qu'elle ne pouvait plus agir d'elle-même. Devoir de nouveau traiter avec Chrysaline, alors que chaque seconde comptait, c'était une catastrophe..... Mais contre toute attente, madame la magie lui indiqua qu'elle acceptait de l'aider à sauver des vies, car selon elle, cela lui changeait des massacres habituels et nécessaires qu'elle devait faire. Trop heureuse de cette aubaine, la vampiresse se mit en œuvre rapidement. Elle parvint à sauver bon nombre des siens et également des magiciens, mais elle devait être honnête envers elle-même. Elle ne pouvait pas tous les sauver à elle seule, tout aussi pénible que cela pouvait être. Même si elle avait pu en épargner certains, les pertes étaient quand même là et assez salée. Tant de morts juste pour assoir la bêtise de certains vampires haut placés.... Quel gâchis...... Quelle folie parfaitement stupide. Mais les choses étaient ainsi, elle le savait. Elle tomba d'épuisement, ce genre de magie lui étant déjà gourmande en énergie, et étant en plus blessée, elle ne pouvait pas non plus faire de miracles.

Lyzzie la ramena à l'infirmerie, alors que la forteresse enterrait et pleurait ses morts, pansant ses plaies et soignant ses blessés. Le bilan aurait pu être bien pire, mais Yulenka n'était pas du genre à se satisfaire de cela. Elle devrait vivre avec..... Elle savait qu'elle avait l'éternité pour y parvenir. Deux jours avaient passé. L'ambiance à la forteresse était bizarre, partagée entre la joie d'avoir survécu à cette armée, d'être enfin débarrassé de la menace constante, et la tristesse des êtres chers perdus. Dehors les reconstructions avançaient doucement, chaque nouvelle pierre placée prenant doucement vie, l'enceinte se rétablissant lentement de sa plaie. Iormugand gardait les lieux silencieusement depuis les eaux. Incapable de rester en convalescence tranquillement, Yulenka avait envoyé une autre missive à Wriir, l'invitant cette fois à finir ce défilé, mais chez elle. Elle profitait que Lyzzie soit débordée pour s'esquiver à son repos forcé de base, et avancer en boitant jusqu'à un salon, où elle prit place dans un fauteuil en soupirant suite à l'effort. Elle avait passé deux jours à négocier avec Chrysaline pour pouvoir disposer un peu d'elle pour cette rencontre, sa magie en profitant pour se faire désirer, avant de finalement accepter. Les questions qu'elle se posait à présent était, est-ce que Chrysaline allait tenir parole, et est-ce que Kaly allait laisser Wriir s'approcher de la demeure sans se l'approprier au préalable pour jouer avec lui ? Car depuis la fin des affrontements, l'équidé aquatique était particulièrement ravi, se sentant peu concerné par la mort de créatures humanoïdes. Ayant revu Wriir peu avant la bataille, il espérait bien qu'il revienne, et ne cessait de faire des allers et retours dans ses eaux, comme un lion tournant en cage. Plus les jours passaient, et plus il s'impatientait.....

De son côté la vampiresse tentait de réfléchir. Maintenant qu'elle allait avoir la paix un bon moment, qu'allait-elle faire de sa non-vie ? Elle était libre comme l'air et avait tout le temps possible devant elle. Comment occuper cette éternité de liberté ? Déjà il lui fallait survivre à la guerre divine qui s'annonçait. Et ensuite ? Et ensuite.... Elle n'allait quand même pas harceler ce pauvre Wriir pour s'occuper ! Quoique, l'idée la fit sourire, trouvant cette opportunité assez drôle et intéressante. Elle secoua la tête face à sa propre bêtise. Pauvre ombre, si elle savait à quoi elle pensait à cet instant, il s'indignerait surement. Pour l'heure, elle comptait finir ce qu'ils avaient commencé. Elle verrait bien ensuite ce qu'elle aurait envie de faire.
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Mar 04 Oct 2016, 15:17

Voilà que plusieurs jours s'étaient écoulés depuis cette bataille, même si en comparant les pertes respectives dans chacun des camps, il s'agissait plus d'un massacre en bonne et due forme. J'étais retourné pour ma part accomplir ma mission première, laissant filer dans les flots magiques toutes ces âmes tombées au combat. Une nouvelle existence allait s'offrir à elles, et j'en serai le fil conducteur. A y réfléchir, il pourrait paraître curieux que je donnais la vie à des endroits différents, à de parfaits inconnus dont leur progéniture respective finirait par se rencontrer : peut-être deviendraient-ils amants, ou les pires ennemis que ce monde ait jamais connu ? Certes, il s'agissait là des Esprits plus que des âmes, mais ce cocon protecteur n'avait-il pas un rôle indirect à jouer ?

Je collectais les âmes purifiées, allant les semer aux quatre coins des différents continents. Il fallait bien rééquilibrer la balance et permettre à la vie de s'épanouir après la tuerie à laquelle j'avais assistée. De retour à Umbrae, j'avais décidé de reprendre mes recherches sur le moyen de pouvoir me transformer en Ondin. Même si depuis les épreuves sur l'île je n'avais pas revu Lhyaerae, je supposais qu'elle allait bien, et continuais mon bout de chemin dans cette quête folle.

Je fus stoppé cependant dans mes recherches par une missive de ma Vampiresse préférée. Certes, étant la seule de sa race que je pouvais tolérer sans avoir systématiquement des envies de meurtre, j'avais fini par apprécier sa compagnie, son savoir et son intelligence aiguisée. Je me garderai cependant bien de le lui avouer face à face. Toujours est-il qu'il n'en restait pas moins qu'elle avait osé, après tout ce qui s'était passé, me rappeler à ses bons souvenirs concernant le défilé qui était toujours resté en suspend. Je ne pus m'empêcher de sourire devant une missive aussi ubuesque. Elle venait de faire face à trois cents vampires dont le seul objectif était de la voir définitivement morte, qu'elle sut repousser - du moins exterminer - sans empêcher cependant de perdre la muraille qui faisait office d'entrée dans sa demeure, mais à peine deux jours écoulées elle se préoccupait déjà de respecter sa part du marché, si marché il y avait.

Je lisais encore et encore cette missive, me demandant s'il n'était pas raisonnable d'attendre encore un peu avant d'aller la revoir, sauf que je voyais déjà son regard suffisant et amusé si je n'avais pas saisi au bond son invitation. Ce genre de petite pique douceâtre s'étonnant sous un voile de reproche le temps qu'il m'avait fallu pour venir jusqu'à elle. En y réfléchissant un peu plus, j'avais besoin d'une petite pause, mes projets actuels n'allant de toute façon pas s'évanouir dans la Nature le temps d'une journée.

Comme j'allais cette fois être spectateur et non cobaye, je mis une tenue confortable et simple pour me téléporter non loin de la forteresse, la missive entre les mains. Déjà la reconstruction était le maître mot de l'endroit, ouvriers et magie s'affairant à remettre en état l'entrée pour que rien ne puisse présager du drame sanglant qui avait eu lieu. Tout autour cependant, il restait encore bon nombre de cadavres, et des vestiges carmins sur la végétation locale. Plusieurs averses auront tôt fait de nourrir la terre du sang des assaillants. L'endroit était encore farouchement protégé, un détachement de magiciens était même resté pour assurer la protection des travaux en cours. Même si je pus voir les lances et les poings se serrer alors qu'ils m'aperçurent au loin, ils ne durent pas me considérer comme une menace suffisante pour attaquer avant de discuter. A la bonne heure ! Arrivé à une dizaine de pas des ruines de "l'entrée", je m'annonçais comme ayant été demandé par la maîtresse des lieux, secouant un peu la missive que je tenais en main comme gage de ma bonne foi. Le garde de la dernière fois n'était plus à son poste, aussi me dis-je qu'il avait sûrement dû périr lors de cette attaque pour le moins audacieuse. Son remplaçant s'avança vers moi, me demandant de décliner mon identité, quand un boucan derrière les remparts à moitié détruits se fit entendre, s'approchant de notre position pour se préciser comme un galop endiablé. J'eus à peine le temps de lever la tête quand je vis une masse équestre aux formes floues sauter par dessus cette muraille de pierre, pour atterrir à moins de dix pas d'où j'étais, comblant cette distance en deux foulées pour me faire voler plusieurs mètres au loin d'un coup de museau.

Atterrissant sur mon fessier, Kaly ne semblait pas en avoir terminé avec moi, sa conception du jeu étant bien différente du commun des mortels ... des immortels aussi d'ailleurs. Mais je n'étais pas sans ressource pour autant, et je savais moi aussi me défendre sur son propre terrain de prédilection. Posant mes mains paumes contre le sol, je me concentrais pour rechercher une source, facile à trouver avec un lac non loin. Souriant d'un air de défi, j'attendis que Kaly sauta jusqu'au point de non retour pour qu'un rideau d'eau surgisse du sol, frappant de plein fouet l'équidé qui perdit l'équilibre et alla se vautrer juste à côté de moi. Le temps qu'il se remette sur ses quatre pattes, je me relevais, les bras sur les hanches, l'air victorieux.

- Moi aussi je suis content de te revoir Kaly. Je jetais un oeil à ma missive, détrempée et illisible, mais le garde qui avait assisté à la scène comprit vite que l'équidé ne m'avait pas considéré comme un ennemi à abattre, mais bel et bien une personne qu'il était heureux de revoir. Ce fut mon passe droit, arrivant jusqu'à la porte du jardin complètement trempé de ce jeu gamin improvisé par l'animal.

Pensant à Yulenka alors que j'ouvris la porte, j'atterris dans la pièce où elle se trouvait, l'air d'une loque humide.

- Il faudra revoir la sécurité ici. Non pas des lieux mais des invités ! Alors mademoiselle seule contre tous, comment vas-tu ?

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Mer 05 Oct 2016, 12:13

Alors qu'elle se posait le fauteuil de ce salon aménagé pour l'occasion de manière à pouvoir accueillir un défilé, sa tête se posa contre le dossier du fauteuil. Elle tourna son regard vers la fenêtre, à l'extérieur, où elle pouvait voir sa demeure panser ses plaies et se reconstruire. Et une fois encore, le temps sembla s'arrêter. Comme souvent lorsqu'il lui donnait l'impression de se figer, en réalité c'était son esprit qui allait trop vite pour le reste du monde. En l'espace de quelques secondes, tant de choses circulaient dans sa tête. Tout allait se terminer, tout allait se calmer à présent. Il avait fallu tant de morts et de temps pour aboutir à un résultat, pourtant si simpliste. Ce monde était fou.... Comme toujours à vrai dire. Parfois c'était un côté amusant, surprenant. Mais plus le temps passait, et plus cela lui semblait désespérant, navrant d'actes qui ont pour seuls logiques et intérêt la fierté, pour ne pas dire l'orgueil de certains. Des pertes de temps..... Une conception qui pourtant lui paraissait stupide pour elle qui était éternelle. Mais qu'importe la raison et la logique, le sentiment était là. Et elle était bien lasse.... Son regard se perdait dans le vide, autant qu'elle-même se perdait dans ses pensées. Est-ce que tout ceci était écrit ? Est-ce qu'une quelconque force supérieure avait prévu, orchestrée tout cela ? Est-ce qu'on avait prévu sa destitution, ses combats, ses victoires ? Est-ce qu'elle ne devait sa position actuelle qu'à la simple volonté divine ? Est-ce qu'elle n'était que cette vulgaire marionnette qui n'était là que pour servir les desseins des hautes instances ? Elle ne pouvait se résoudre à y croire.... Elle ne pouvait accepter une réalité si cruelle. Et d'ailleurs, à bien y réfléchir, cela n'avait pas grand sens.

Si tel était vraiment le cas, si tout était écrit et prévu à l'avance, pourquoi aurait-elle la faculté de se rendre compte de ce qui était une sorte de déterminisme absolu ? Pourquoi les tous puissants lui laisseraient-ils cette faculté ? N'était-ce pas là quelque chose de dangereux, si leurs jouets se rendaient compte de leur condition ? N'était-ce pas là la porte ouverte aux prémices d'une révolution pour une indépendance théologique ? Ou alors ce n'était là qu'une énième manœuvre pour leur laisser croire à l'illusion d'un libre arbitre. Car après tout, même s'ils prenaient conscience de leur état, de leur statut de jouet, que pouvaient-ils faire ? Se rebeller ? Contre des dieux ? Était-ce seulement possible.... Outre leurs pouvoirs, il faudrait en prime se farcir tous leurs croyants. Y avait-il seulement des mortels capables d'égaler leur puissance ? Si les dieux étaient réellement omniprésents et contrôlant le moindre aspect de leur vie, jamais ils n'auraient la folie de laisser la moindre chance à leurs jouets de pouvoir accumuler et obtenir suffisamment de puissance et de pouvoir pour pouvoir ne serait-ce que les égaler. Pourquoi prendraient-ils le risque de se faire déchoir ? Ça n'avait pas de sens.... Et quand bien même, qu'en serait-il de ceux qui ne pouvaient pas avoir la puissance pour ? Étaient-ils condamnés à n'être que du bétail manipulable à loisir et servant des causes qui les dépassaient ? Car après tout, ils n'avaient pas d'autres alternatives, même pas le droit pourtant légitime à ses yeux, de disposer de leur propre vie de manière réellement libre. Il suffisait de voir ce que Wriir était devenu pour se rendre compte de ce qu'il en coûtait d'essayer de se retirer de la partie.

Elle poussa un soupir en fronçant les sourcils, ne supportant pas cette impression d'être piégée comme un rat dans une machination qu'elle ne parvenait même pas à comprendre. Elle pouvait établir mille théories, milles possibilités sur la question. Jamais elle n'aurait réellement de réponse. Jamais plus que des suppositions, qui souvent se contre-disaient et s'annulaient, sans que jamais l'une ou l'autre ne puisse paraître plus valable à aucun moment. De manière général, deux axes ressortaient. Soit les créatures peuplant ce monde disposaient à un moment ou un autre un semblant de libre arbitre, relativement limité malgré tout. Soit ils n'en avaient absolument aucun, et dans ce cas les divinités se donnaient bien du mal pour des choses parfois complètement insignifiantes. Une énième question s'ajouta aux autres. Que faire en fonction de chacune des solutions ? Fallait-il à tout prix trouver le moyen de s'affranchir de toutes influences divines, si cela était possible ? Ou au moins à son maximum ? Ou se résigner à accepter ce qui pouvait aussi être une fatalité inéluctable ? Se livrer à ces dieux qui jusqu'ici ne l'avaient à la fois pas épargnés, et dans un même temps, avaient fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui. "Vivante", puissante, et capable de remettre en question la légitimité même de ceux qui l'auraient créée. Qu'il était compliqué de pouvoir s'y retrouver et de se positionner. L'aether du savoir était-il entrain de la pousser vers des pistes de découverte ou s'amusait-il juste à lui mettre le cerveau en vrac ? Et la déesse de l'indépendance ? Était-elle aussi à l’œuvre de sa volonté de se libérer de tout ? Ce qui serait paradoxale, car au final elle se libérerait même d'elle..... Déjà un mal de tête commençait à lui vriller les synapses, la forçant à se masser les tempes pour essayer d'atténuer un minimum la douleur. Il fallait que cela cesse.....

Et cela n'allait pas tarder. Car dehors, un équidé aquatique était fou de joie de retrouver son compagnon, et s'était empresser de traverser tout son territoire au triple galop pour aller l'accueillir. Dans un câlin un poil trop brutal, Kaly vint dire bonjour à Wriir, ne se souciant guère de l'impacte qu'il pouvait avoir sur lui avec sa force brute, et étant même bien décidé à lui donner quelques coups de tête très affectueux et joueurs supplémentaires. C'était sans compter sur la volonté de l'ombre à ne pas s'en laisser compter, et à surprendre le canasson aquatique en usant de son propre élément contre lui. Pour sûr, Kaly ne l'avait pas vu venir celle-là ! Se redressant rapidement sur ses quatre pattes, il ne fut pas mauvais joueur, au contraire ! Il était prêt à jouer encore plus avec Wriir, trop heureux d'avoir quelqu'un qui "parlait le même langage que lui". Il s'ébroua, trempant encore un peu plus la pauvre ombre, s'attendant à pouvoir jouer encore avec son compagnon manieur d'eau. Mais celui-ci avait d'autres projets.... Comme sortir de sa torpeur une certaine vampiresse aux traits tirés, qui se massait les tempes, figée dans son fauteuil. La voix de l'ombre l'ayant arrachée de son abysse, elle se leva, une main sur sa blessure, pour le saluer. Elle laissa échapper un petit rire en le voyant trempé comme une soupe.


-Mon pauvre ami, Kaly était visiblement ravi de te revoir, tu as dû beaucoup lui manquer. Tu veux des vêtements secs peut-être ? Pas trop fatigué par tout le travail que je t'ai imposé ces derniers temps ?

Attendant sa réponse elle l'invita cela dit à s'assoir au cas où il n'aurait pas envie. Dans le cas contraire, elle le laisserait ouvrir la première porte venue pour le faire accéder à une chambre avec de quoi se changer. Une fois l'ombre installée, elle le gratifia d'un sourire avant de dire.


-Tu m'avais demandé de défilé pour toi, réjouis-toi car j'ai cédé à tes caprices. N'y prends pas trop goût, ça ne sera pas une habitude....


~Tu es prête ?~

~Oui ! je sens que ça va être amusant ! Je vais être radieuse !~


~Je ne pensais pas que que tu y prendrais goût.....~

~Ça pose un problème ?~


~Non, non, au contraire !~

Elle n'avait pas envie que Chrysaline se vexe, surtout qu'elle lui semblait susceptible. Elle affichait donc un sourire, lorsqu'une première Yulenka arriva portant une première tenue devant eux..... Un véritable clone, en tout point identique. Et tandis qu'elle repartait vers des coulisses, elle croisa une autre Yulenka, dans une autre tenue, qui venait à son tour défiler devant eux..... Et ainsi de suite. Chrysaline se prenait pour une mannequin, et mettait beaucoup d'application dans sa prestation. Goguenarde, la véritable Yulenka commenta.


-Puisque tu m'avais permis de "tricher", j'ai trouvé le moyen de te satisfaire sans avoir à m'embêter à changer de tenue.


Fainéante de l'infini, mais pas seulement. S'amuser à s'habiller et à se déshabiller sans arrêt avec sa blessure encore fraîche aurait était du masochisme pur, surtout pour les tenues corsetées. Elle observait victorieuse le défilé d'illusions qui s'offraient à eux.... Son sourire s'estompant petit à petit alors que ces mêmes illusions semblaient lui rappeler celle que constituait peut-être sa propre existence. Elle se massa de nouveau les tempes sentant le mal de crâne revenir. Wriir finit par s'interroger sur son état, et lui demanda quoi. Son cœur n'était plus vraiment au défilé, heureusement que Chrysaline continuait à être à fond dedans elle. Elle poussa un léger soupire, décidant de se confier à l'ombre, comme souvent.

-Encore et toujours ces pensées et ces questions qui m'obsèdent. Les Aetheris.... Leurs pouvoirs..... Leur influence sur nos existences. Ce que nous pouvons faire face à eux. Est-ce qu'il y a seulement quelque chose à faire. Ces "pourquoi" insoutenables qui m'accablent depuis des lustres.....

Elle en vint à lui raconter toute la réflexion qu'elle avait eu avant qu'il ne vienne la rejoindre. Dans un sens, cela faisait du bien de parler de ça, de partager un peu de ce poids avec quelqu'un. Sa longue tirade terminée, elle poussa un autre soupire en fermant les yeux, son mal de tête la faisant souffrir. Elle les yeux, mais seulement mi-clos.

-Je ne sais plus vraiment quoi penser, et quoi faire.... Je ne peux pas rester indéfiniment sur ces questions qui me hantent jours et nuits. Mais que faire..... Que faire....

Elle attendait le point de vue de Wriir sur ces questions. Peut-être aurait-il la réflexion qui lui manquait, la piste qu'elle n'avait pas imaginée......
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Ven 07 Oct 2016, 00:03

Je fermais la porte derrière moi, lui permettant lors de la prochaine ouverture de mener où bon semblerait à sa maîtresse. Jardin ou salle de torture, salon ou salle de bains, après tout, Yulenka n'était pas en reste pour me faire bisquer si cela lui chantait. Par rapport à la dernière fois où j'étais venu ici, il y régnait toujours le même silence de bienvenue, un point d'orgue sans le moindre son avant que la discussion ne se décante. Pourtant l'ambiance était toute différente. Point d'armée hostile à l'horizon, le sang avait déjà gorgé les terres avoisinantes, provenant d'une race que j'exécrais. Dans les deux camps, on pleurait ou regrettait ceux qui étaient tombés vaillamment - ou pas -, pour ma part je n'éprouvais aucune empathie quel que soit le camp qui avait été défendu.

D'ailleurs, en méditant à plus court terme, ce qui me dérangeait le plus était l'état trempé dans lequel je me présentais à elle. Si je pouvais me féliciter de ne pas m'être habillé comme l'un de ces nobles en tenue de soirée, le tissu collant et générant ce bruit de succion désagréable à chacun de mes pas n'était pas pour me plaire. Je savais qu'une fois à l'intérieur de la forteresse, Kaly ne risquait pas de me refaire son petit coup d'accueil vigoureux et trempé dont il avait le secret. Quand je lui reprochais la façon dont était accueilli les invités, elle ne fit que me le confirmer mais dans des termes qui m'empêchait de lui en vouloir.

- Il a une façon bien particulière de témoigner sa joie. Je n'aurai pas été ... ce que je suis, c'était peut-être trempé d'eau mais de sang également que je t'aurai salué ! Regardant dans quel piteux état se trouvaient mes vêtements, je fis un signe négatif de la tête pour autant. Laisse, je vais assister au défilé nu. Je clignais des yeux, marquant un temps de silence, avant de sourire, sachant déjà que sa future remarque allait m'arriver en pleine figure. Ce n'était effectivement plus une perche mais un tronc que j'allais lui tendre en poursuivant dans cette veine là. Non, je ne vais pas te faire ce plaisir là tout compte fait. Serrant alors le poing, je fis expulser toute l'eau contenue dans ma tenue, créant une bulle de la taille de ma main que je fis voler lentement en direction de la Vampiresse. Si elle ne la stoppait pas d'une manière ou d'une autre, la théorie de la dynamique des fluides allait prendre tout son sens.

- En ce qui concerne le travail que tu m'as imposé, je serai probablement exténué si seulement je connaissais l'état que tu appelles fatigue. Puis je n'étais pas seul, sans compter que tu n'étais pas l'auteure de cette bataille insensée. Exceptionnellement donc, je ne t'en tiendrai pas rigueur, non non ne me remercie pas ! Je me raclais la gorge, prenant une posture altière avant de me diriger vers la chaise probablement prévue à mon égard. La Vampiresse évoqua le défilé en question, ne manquant pas de me rappeler qu'elle avait intercédé à ma demande. Je savais qu'elle allait forcément déployer un moyen pour ne pas avoir à défiler, aussi avais-je pensé au clonage pour qu'elle puisse assister tout en "participant". Je souris à l'immense honneur qu'elle pensait me faire.

- Sache que j'accorde une importance toute particulière à ce privilège que peu, si ce n'est personne même, ont eu droit ! En te voyant cependant assise à côté de moi, je reste persuadé que tu saurais défiler tout en te défilant d'une manière ou d'une autre je me trompe hmm ? Je commence à te connaître assez pour savoir que la spontanéité n'est pas ton fort, aussi que vas-tu trouver pour respecter les règles tout en les contournant ?

Croisant les bras, la suite ne se fit attendre, confirmant s'être allègrement servie dans la triche que je lui permettais d'user.

- Oh, comme c'est surprenant ! répondis-je d'un grand sourire barrant mon visage. Mais cela était autorisé dans le marché, je n'ai rien à dire à cela. Quand le clone arriva, je continuais de sourire aussi franchement, admettant que la ressemblance était parfaite en tout point. Visiblement, Yulenka pouvait en ce moment maîtrise sa capricieuse magie et en faisait un usage bien plus pacifique que les dernières fois où je l'avais vue à l'œuvre. Je murmurais à la vraie Vampiresse en me penchant sur mon siège dans sa direction.

- Quelle satisfaction de voir la multiplication de la pire peste que ces terres ont connue rien que pour moi ! Je reprenais ensuite ma position assise initiale, tâchant de faire honneur au clone qui semblait prendre un plaisir fou à changer à foison de tenues, alternant les robes dont Yulenka m'avait donné les noms spécifiques que j'avais déjà malheureusement oubliés pour la plupart. Je me souvenais de la robe Empire, pour les autres, le néant absolu. Y'en avait une en rapport avec les Ondines je crois bien, aussi allais-je me renseigner auprès de l'experte quand je la surpris en train de se masser les tempes, signe annonciateur d'une migraine qui allait s'installer à son aise.

- Ca va ?... Vu la précocité de ce rendez-vous après le coup de lame qui tu t'es prise dans le bide, ne te sur-ménage pas côté magie pour un simple défilé hein. Sinon je me verrai contraint d'appeler Lyzie pour te forcer à rester alitée une semaine supplémentaire.

Ce fut cependant une toute autre raison qui nourrissait le mal-être de mon interlocutrice. Tout en continuant de regarder d'un œil un peu plus distrait, je froncis les sourcils alors qu'elle se perdait dans les méandres de questions qui pouvaient accueillir toutes les réponses et aucune en même temps. Yulenka semblait littéralement obsédée par les Aetheri, ces divinités toutes puissantes qui pourtant semblaient laisser croire à une faiblesse que nous autres pauvres pions pourrions exploiter. Sur un ton un peu plus intimiste, je lui proposais quelque chose.

- Si comme je le pense c'est Chrysaline qui est à l'œuvre en ce moment-même, je conseillerai de regarder et apprécier les efforts qu'elle déploie plutôt que de subir son courroux glacial, pour ensuite discuter à tête plus reposée.

Espérant qu'elle acquiesce à ma suggestion, nous nous laissions un peu de temps pour, il fallait bien l'avouer, flatter l'incarnation magique de l'hôte des lieux. En étant honnête, la vigueur et l'enthousiasme qu'elle déployait était aussi surprenant que communicatif. Voir la facette positive de ce qui n'avait à mes yeux qu'un caprice ultra puissant jusqu'alors avait un côté déroutant. Pour la remercier de ce qu'elle proposait, j'applaudissais à plusieurs reprises, quand telle ou telle tenue méritait une attention plus particulière par sa sophistication, ou juste le charme qu'elle dégageait. J'étais sûr qu'elle appréciait intérieurement.

Le moment où la discussion redevint plus sérieuse arriva, et je fis pivoter le siège de façon à ne plus être côte à côte mais face à Yulenka.

- Ça ne me dérange pas de discuter une nouvelle fois de ces questions avec toi, qui sait, peut-être y trouverons une raison plus logique que le simple fait de nous torturer l'esprit. Mais pour guider le cheminement de notre pensée, je propose de le borner un peu. Se dire simplement : Que sommes-nous pour les Aetheri est si vaste et au delà de notre compréhension à l'heure actuelle. Aussi, pour commencer, je te propose la question suivante. Je marquais un temps d'arrêt, dans l'hypothèse où ma proposition ne lui plairait pas.

- Penses-tu trouver un sens à ta vie, un nouveau sens peut-être, si les mystères des Aetheri t'étaient dévoilées là maintenant ? Ce que je veux dire par là c'est qu'en admettant que tu découvres la vérité immuable, celle-ci te plairait-elle pour autant. En apprenant que tu n'es qu'un pantin dont le moindre geste, la moindre pensée était dictée par une entité supérieure qui s'occupe de ta pitoyable quand il en a fini avec une autre, te sentiras-tu mieux que lorsque l'ignorance obscurcissait ton chemin ?....

Toutes les vérités n'étaient pas bonnes à savoir, même si la curiosité nous poussait toujours à en savoir plus. Je craignais d'une certaine manière que ce qu'elle pourrait découvrir la mène plus vers le chemin des Ombres que celui de la Vie. Libre à elle de l'arpenter ou non.

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Ven 07 Oct 2016, 12:33

Yulenka ria doucement en secouant légèrement la tête, avant de lui rétorquer.

-Kaly est loin d'être bête, il sait définir les limites et les capacités des autres. Tu aurais été plus fragile, sois sûr qu'il y aurait été plus doucement. Mais là il sait qu'il peut y aller sans retenu, alors il n'hésite pas. Ça doit lui faire plaisir de pouvoir se laisser aller avec quelqu'un qu'il apprécie.

Elle lui avait proposé de se changer, mais il lui avait soumis une alternative que son esprit n'avait même pas envisagé, pas même dans ses délires les plus fous. Elle pouffa de rire, ne pouvant rien faire de plus en cet instant en secouant la tête avant de répliquer.


-Une ombre qui se met à nue, vais-je savoir quelques vérités cachées ? Ho je sais, c'est là ta manière de m'avouer ton inclination sans limite à mon égard ! Je l'ai su au moment où ton visage s'est troublé devant ma silhouette.

Elle n'allait pas bouder la véritable forêt tropicale qu'il lui tendait pour le battre. A ce stade là, il s'était même dévêtu et dessiné une cible sur lui ! Bien entendu il était évidement qu'il n'allait pas le faire, et il se ravisa de manière prévisible. Un large sourire sur les lèvres, l'éternelle demoiselle commenta.


-Tssss que des paroles en l'air, mais je te pardonne de te dégonfler ainsi, je mets ça sur le compte de ta timidité.

Autant enfoncer le clou tant qu'elle le pouvait. Et comme pour répondre à ses provocations, il envoya à son encontre l'eau qui l'avait trempé. Ne se sentant pas d'utiliser Chrysaline pour ça, elle se leva simplement de son fauteuil, qu'elle tira, pour laisser la boule d'eau aller s'écraser ailleurs, avant de se réinstaller. Il vint ensuite lui répondre sur le travail qu'il avait eu ces derniers jours, soulignant avec justesse qu'elle n'avait pas non plus commander cette boucherie sans nom. Il repartit alors en boutade, jouant les grands princes et amusant la vampiresse qui ne pouvait s'empêcher de rire à ses facéties, se contentant de lui répondre.

-Soit, soit, je ne te remercierai pas de ton inégalable mansuétude.

Il commençait déjà à discuter le défilé qui lui était promis, critiquant le fait qu'elle allait trouver un moyen de se défiler tout en défilant. Sourire en coin elle précisa.

-Tu me demandes d'être spontanée pour quelque chose que l'on avait orchestré ? Il y a un souci dans ton raisonnement je trouve. Par ailleurs, si aucune règle ne m'empêche de faire ce que je m'apprête à te montrer, c'est que j'ai le droit de le faire, donc je ne contourne rien.

Elle acquiesça consciencieusement aux propos suivant qui finissaient de lui donner raison, et derrière lesquels Wriir acceptait de ne rien trouver à redire. Le défilé commença et l'ombre ne put s'empêcher de lui adresser une énième petite pique, à laquelle elle se fit le devoir de lui répliquer du tac au tac.


-Qui se ressemble s'assemble cher alter-ego ombreuse et masculine. Mais tu as raison, savoure donc cet honneur et privilège qui t'es réservé.

Elle était très certainement une peste quand elle s'y mettait, mais elle ne doutait pas que c'était aussi pour cela que Wriir l'appréciait. Ou alors son degré de masochisme crevait tous les plafonds. Néanmoins, comme à chaque fois d'ailleurs, les moments agréables étaient perturbés. Wriir s'était interrogé, prêt à la forcer de nouveau au repos en invoquant Lyzzie, ce qui lui fit souffler entre ses dents.

-Tu prends un mauvais plis toi, je t'interdis d'user de mes employés contre moi !

Le fourbe, cela l'amusait de la faire aliter pendant des semaines juste pour la contrarier ! Mais elle ne compter pas s'en laisser compter ! D'ailleurs le problème était tout autre, et elle lui expliqua de quoi il en ressortait. Il préféra attendre le défiler et éviter de s'attirer les foudres divines de Chrysaline, chose à laquelle Yulenka acquiesça. Sa magie pouvait être extrêmement susceptible, et elle n'avait pas envie de devoir lutter contre elle en ce moment. C'était assez curieux pour elle de voir Wriir s'impliquer dans ce défilé..... Tout autant que cela l'était de voir Chrysaline s'adonner autant à son rôle de parade. Yulenka acquiesçait silencieusement en signe d'approbation sur la qualité de la prestation de sa magie. Cette dernière, entre l'approbation de sa créatrice, et les applaudissements de l'ombre, se sentait pousser des ailes, et irradiait de fierté et de plaisir. Et lorsque qu'elle termina sa dernière présentation, elle salua fièrement son public.

Merci à vous !

Yulenka était toujours un peu surprise lorsqu'elle entendait la voix de Chrisaline avec ses oreilles et non à travers sa tête. Mais elle savait qu'elle finirait par s'y faire. Chrysaline quitta la scène, en s'évanouissant progressivement, pareil à un rêve. Wriir décida de reprendre les discussions sérieuse et se tournant face à elle, il décida de recentrer le sujet. Le problème des questionnements de la vampiresse étaient qu'ils étaient vastes et avec une infinité de possibilité en guise de réponse. Il recentra donc le débat autour d'une seule question. Quelle place avait la vérité pour elle ? Était-elle prête à vivre avec une vérité décevante, un vérité qui la rangerait au rôle de pantin à Aetheri ? La vampiresse se perdit dans ses pensées, fronçant les sourcils dans sa réflexion. Puis, après un petit temps elle répondit.

-Si la vérité est que nous sommes bel et bien des jouets pour dieux, et que nous ne pouvons rien y faire..... Alors je vivrais avec ce poids, et j'attendrais de voir ce qu'ils ont prévus pour moi. Mais.... rester indéfiniment dans le doute..... Je n'en peux plus.... Je suis prête à me résignée s'il n'existe aucune autre solution. Je suis prête à me battre pour m'affranchir. Mais je suis lasse de me torturer avec des sempiternelles questionnements. Nous savons tous deux que je ne peux m'ôter la vie, que cela ne me permettra pas de pouvoir quitter la partie. Puisque, dans ce monde, nous sommes obligés de jouer, alors j'aimerais autant connaître les règles. Je vais devoir enquêter encore une fois.... Fouiller les tréfonds de ces terres, leur arracher leurs secrets. Car si je ne fais rien, c'est la folie qui me guette....

Résolue et déterminée, elle se leva doucement de son siège, sa main sur sa blessure, et ajouta.

-Je ne vais surement pas rester ici. Les réponses ne se trouvent pas chez moi. Je vais attendre le temps que ma demeure soit remise de ses peines, et de nouveau solidement gardée, puis je partirais en quête de vérité. Cela me laisse le temps d'organiser mon voyage.... Qui promet d'être intéressant.

Elle adressa un sourire à l'ombre, en ajoutant.

-Et surement risqué, je commence à connaître un peu les choses, et je me doute que c'est le genre de savoir qu'on ne laisse pas à la porté du premier venu. Peut-être que tu m'accompagneras dans cette quête initiatique mon cher.... Espérons simplement que ce soit pour partager mes découvertes et non mon trépas.

Elle aurait aimé partir sur le champ, mais son état le lui interdisait, et elle refusait également de quitter sa maison alors qu'elle était encore en reconstruction. La mère poule ne se voyait pas quitter le nid sans le laisser sous une excellente protection.... Elle attendrait. Elle se ferait une fois de plus violence avant de prendre la route vers l'inconnu.
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Sam 08 Oct 2016, 16:49

- J'ai beau être ce que je suis, je n'en reste pas moins un être fragile qui peut prendre peur en voyant une bête féroce et sanguinaire me charger avec de l'écume aux babines ! Je clignais quelques secondes des yeux, avant de reprendre une mine sérieuse. Non, ça ne me réussit pas trop les rôles de composition. Heureusement que j'ai pu un peu me défendre, je me demande quel stratagème fourbe digne de sa maîtresse il va trouver la prochaine fois qu'il me reverra tiens ...

Avançant de quelques pas dans la pièce, pour voir que je ne m'étais pas trompé d'endroit en voyant les meubles disposés de telle façon que le défilé serait fluide et organisé, avant de faire de nouveau une mine faussement choquée devant les hypothèses de la Vampiresse.

- Mon inclination sans limite à ton égard ? C'est surtout ta modestie qui m'a subjugué chez toi et je ne m'étais pas trompé sur ton compte !! Aussi garderai-je mes vérités et ma pudeur pour trouver un moyen tout aussi efficace pour reprendre une allure un minimum convenable. Quand je lui envoyais dans une lenteur presque hypnotique tout le surplus de l'eau que contenait mes vêtements, elle se contenta juste de déplacer sa chaise pour éviter la trajectoire.

- Estime toi heureuse que je ne l'ai pas déviée à la dernière minute. Vu la vitesse de croisière de ma boule d'eau, elle aurait eu encore une dizaine de possibilités pour ne pas se la prendre, si tant est qu'elle y accorderait un minimum d'attention.

Elle préféra au contraire partir sur le terrain de la sémantique, relevant les termes à première vue contradictoires à son sujet. Je fis un non de l'index avant d'expliquer ma pensée.

- Certes le défilé est une idée, un concept évoqué de longue date, en cela il n'y a rien de spontané. Ce que je voulais dire, c'est que tu vis ton existence de façon très ordonnée, calculée, tu ne t'autorises pas ce grain de folie que pourrait avoir ton autre toi magique par exemple. Tu es la Raison incarnée, même si elle n'a pas tout le temps raison justement, achevais-je dans un sourire en coin malicieux. Quant à ton soit disant adage adéquat, je te dirai plutôt que les opposés s'attirent : J'ai un caractère des plus agréables et conciliants sache le !!

Comment pouvait-elle comparer son caractère au mien non mais ! J'en étais même à son exact contraire d'ailleurs ! Pourtant, comment expliquer le fait qu'à chaque missive que je recevais d'elle, j'y allais sans guère me poser de questions ? Les braises de ma haine sur la race qu'elle représentait étaient éteintes, je la voyais plus comme une femme au mauvais endroit au mauvais moment, un peu comme moi. Elle n'avait jamais tenté de me voler mon sang, ce qui - et elle le savait très bien - signifierait la reprise éternelle des hostilités entre elle et moi. Nous nous étions comme ... apprivoisés l'un et l'autre, comme deux fauves en cage qui voulaient marquer leurs territoires mais forcés de cohabiter ensemble pour survivre et ne pas s'ennuyer non plus. Sans compter que je n'étais pas sans ressource face à elle, l'un de mes atouts étant ses employés avec sa gouvernante en tête de liste.

- Je fais appel à qui je veux, il me suffit d'invoquer "le bien-être de sa Majesté" pour avoir une armée plus puissante que celle que tu as décimée il y a deux jours. Hé oui, je peux retourner une partie de ta puissance contre toi ! Je bombais un peu le torse, simulant la fierté que je n'avais même pas, avant de me concentrer sur le spectacle délivré par Chrysaline, jetant cependant quelque fois des regards sur la maîtresse des lieux que j'avais connue en meilleure forme. L'enthousiasme déployée et la variété des vêtements proposés méritaient assurément des applaudissements qu'elle accueillit visiblement avec un plaisir non dissimulé. Si seulement elle pouvait être tout le temps ainsi, Yulenka aurait bien moins de problèmes à gérer au quotidien. Si mes souvenirs étaient bons, c'était la première fois que je l'entendais parler et qu'elle me soit audible. Je n'avais droit auparavant qu'au monologue de Yulenka, cette fois-ci les sons qui sortirent de sa bouche la rendaient plus vivante, réelle à mes yeux.

Pourtant, j'étais venu ici pour la vraie Vampiresse, et de chiffons le sujet tourna très vite, presque trop,  aux sempiternelles questions qu'elle se posait sur sa place dans ce monde. Après avoir recentré un minimum un si vaste débat, elle me répondit avec sincérité.

- Si je lis entre les lignes, ce n'est pas tant la Vérité nue que tu veux mais l'absence de doute qui te martèle le crâne depuis un certain temps. Je serai amené à te dire que tu as le choix. Tu peux t'ôter la vie, la seule différence avec les autres suicidés c'est que tu connais un peu plus du chemin qui t'attend ensuite. J'en suis l'exemple aujourd'hui. Si je n'étais pas une Ombre, nous ne nous serions jamais rencontrés. Si mon choix de sauter de cette tour était discutable, voire mauvais, les conséquences qui en ont découlé l'étaient-elles forcément ? Tu parles de règle, car tu as un esprit qui te pousse à te fixer automatiquement un cadre dans lequel évoluer. Mais si la seule règle qui existait était qu'il n'y avait que celles que nous nous imposons, qu'en ferais-tu ?...

Je réajustais mon assise sur ma chaise avant de reprendre.

- Je ne suis guère un expert dans les cultes, les divinités et de façon générale la théologie. Mais les Aetheri eux-mêmes ont des sphères d'influence différentes, opposées même. Si tout est écrit, si tout se sait dès le départ et que rien n'est le fruit du hasard, alors les Aetheri eux-mêmes ne peuvent l'influer. Avec le combat divin qui oppose le Dieu Unique aux Aetheri qui n'ont pas rejoint ses rangs, peut-on donc considérer que mêmes ces divinités ne savent pas qui va gagner ?... Reconnais qu'il faudrait être stupide de choisir un camp si on sait déjà pertinemment qu'il va être celui des perdants non ?

Je la vis se lever, faire un choix, ou plutôt un début de décision. Elle s'était convaincue que la recherche de la vérité était le nouveau but de sa vie, maintenant qu'elle n'avait plus une race entière à diriger. Elle m'invita même à participer à cette quête insensée, aussi lui répondis-je un sourire aux lèvres.

- Hmmm, j'ai moi aussi un but à accomplir, que je ne peux réaliser que seul. Je pense aussi que cet objectif que tu t'es mis en tête, tu te dois en partie du moins l'accomplir seule. Mais comme j'ai conscience que tu ne peux pas te passer de moi sans te mettre à dos tous ceux que tu croises, je t'aiderai dans ta croisade pour la Vérité. En attendant, la première étape est de te reposer, tu es d'une pâleur cadavérique. Je vais te laisser, sauf si tu tiens absolument à ce que je vienne te border. Me levant à mon tour, je la saluais d'un petit signe de tête. A bientôt dans ce cas Yulenka.
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Sam 08 Oct 2016, 19:02

Une fois n'était pas coutume, et la demoiselle se mit à rire aux propos de l'ombre. Elle secouait doucement la tête alors qu'il redevenait sérieux, du moins plus ou moins.... Elle leva les yeux aux ciel lorsqu'il lui imputa le fait d'être fourbe, et par ailleurs de contaminer ceux qui l'entouraient. Sourire goguenard aux lèvres, elle lui rétorqua.

-Je ne dois pas l'être assez puisque tu ne me fuis pas à toutes enjambées..... Peut-être devrais-je sévir ?

Elle ne manqua pas de sourire très fière de ses bêtises lorsqu'il vint rebondir dessus. Mais il lui fit aussi remarquer son manque cruel d'application à esquiver sa boule d'eau, ce à quoi elle répondit.


-En effet, j'aurais pu te la renvoyer, la geler, la dissoudre au contacte de mon feu sombre, ou encore me rendre intangible pour mieux l'ignorer.... Mais je ménage mes efforts en ce moment. Ou plutôt devrais-je dire, je minimise les appels à Chrysaline.

Surtout qu'en cette instant, elle avait clairement autre chose en tête. Elle afficha une mine surprise lorsqu'il affirma qu'elle était la Raison incarnée, non sans nuancer son propos, mais tout de même. Elle n'avait pas l'impression d'être aussi droite sans ses chausses que cela. Considérant la remarque, elle convint silencieusement que cela n'était pas impossible. Surement là les vestiges de ce que l'on pourrait appeler une déformation professionnelle. Elle ne s'en soucia pas plus longtemps cela dit. Elle se contenta de commenter distraitement.

-A moins que mes folies ne soient discrètes.....

Mais voilà qu'elle manqua de s'étouffer en l'entendant proférer des inepties plus grosses que sa forteresse elle-même. Se remettant du choque, elle ne put laisser passer un tel affront, et se fit le devoir de lui répondre.

-Aussi conciliant et agréable qu'une pierre tombale oui.... Plus sincèrement, même si je trouve ta compagnie agréable, ne va pas abuser de ma bonté. Tu as un fichu caractère, et crois-en une vampiresse qui s'est retrouvée qu'avec des personnes de cette trempe, tu en fais très clairement et inéluctablement partie.

Mais il avait vraisemblablement juré sa perte, ou au moins de la contrarier, car voilà qu'il la menaçait très clairement de retourner les siens contre elle en invoquant son bien. Une moue renfrognée sur le visage, elle répliqua sans attendre.


-Je ne suis plus reine et si tu oses faire le malin avec le caractère surprotecteur des miens, je te les mets sur le dos ! Je n'aurais aucun mal à les convaincre que tu es souffrant d'un quelconque mal, et tu verras ce que ça fait d'être prisonnier d'un lit pendant une semaine, non mais !

Bien sûr, elle était parfaitement au courant que c'était là un bien moindre mal, et qu'elle avait connu clairement pire comme situation. Mais dans la conversation présente, elle jouait sur cette alternative comme étant une condamnation horrible et insoutenable. Des fois que la conversation ait pu à un quelconque moment paraître sérieuse.... Mais les conversations sérieuses n'étaient jamais bien loin, et les voilà bien vite revenus sur des sujets plus graves. La vampiresse l'écouta attentivement, songeuse, avant de lui répondre.

-Certains doutes sont supportable ou plus facilement acceptables. Mais celui-là.... Il est trop lourd à supporter. Je ne peux pas me suicider, parce que je sais que cela ne me servirait à rien, sinon qu'à être encore plus captive des volontés divines. J'en ai les capacités, c'est certains. Mais ça serait aussi intelligent que de m'amputer des deux jambes. J'en conviens que ta transformation en ombre t'ait permis de pouvoir me rencontrer, et de mettre fin à un calvaire, même si c'était pour en rejoindre un autre. Mais au final, même astreint au rôle d'ombre, avec ses obligations et ses inconvénients, tu demeures plus libres que lorsque tu étais esclave. Tu y as gagné, un tout petit peu certes mais tout de même. Moi.... je n'aurais rien à y gagner et beaucoup à perdre. Cela ne me donnera aucune réponse, cela ne me guidera pas.


Il lui posa alors une question qui vint engouffrer son imagination dans une infinité vertigineuse de possibilités. Elle semblait déconnectée de la réalité, son esprit complètement enseveli sous des successions infernales et effrénées de scènes et de tableaux. Si elle avait la possibilité de n'avoir aucune limite.... Elle pourrait faire et être tout et n'importe quoi.... Alors qu'elle sombrait violemment dans les abysses de sa psyché, la voix de Wriir la ramena à la réalité. C'était comme si elle avait brusquement retrouvé la méthode pour respirer et vivre, et encore un peu ailleurs, elle observa un peu perdue l'ombre, essayant de déchiffrer ce qu'il disait. Doucement mais surement, elle rassemblait ses pensées pour essayer de les faire converger en un même lieu, et répondre de manière intelligible à Wriir.

-Je ne sais pas si les Aetheri sont soumis à leur propres règles. Je ne sais même pas s'ils sont soumis à des règles. Mais même si eux ne sont pas sous le joug du destin, rien ne les empêche de nous en imposer un. Peut-être que sans les dieux nous ne pouvons pas exister, et que leur volonté détermine complètement nos existences. Peut-être que la règle est qu'aucun être ne peut prédire son destin ou influer son destin. Mais cette règle n'empêche pas quelqu'un d'extérieur d'influer ou de régir le notre.... Si chacun voyait son destin dépendre de quelqu'un d'autre, j'avoue que je serais curieuse de savoir qui joue avec les dieux.... A moins que tout le monde soit libre de forger son existence..... Je ne sais pas, mais j'espère bien pouvoir le découvrir.


Elle esquissa un sourire léger à ses dernières remarques, acquiesçant cela dit lorsqu'il lui suggéra que certains aspects de sa quête serait certainement à aborder seule. Elle en convint, avant de rétorquer à quelques unes de ses phrases.

-Mais voyons, que ferais-je sans toi mon cher ? Merci de ton implication dans ma quête, j'espère que nous découvrirons des choses intéressantes. Par contre je ne crains pas pouvoir colorer davantage le cadavre que je suis, vraiment navrée de te décevoir sur ce point.

Ce n'était pas tout à fait exacte, car même pour une vampiresse, elle était pâle et avait une sale tête. Pour sûr du repos lui ferait le plus grand bien. Elle laissa échapper un petit rire à sa dernière réplique, renchérissant à ses bêtises.

-Ho oui, borde-moi et n'oublie pas de me lire une histoire pour m'endormir. Tu fais aussi le rôle de peluche ? Quoique, je ne préfère pas savoir hé hé....

Elle lui rendit son salut, s'apprêtant à rejoindre ses quartiers pour reposer sa tête qui la faisait souffrir.

-Prends soin de toi Wriir, et à la prochaine.
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Les voies des dieux sont impénétrables... Vraiment ? (Test affranchissement - PV Wriir)

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