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 Attraper l'invisible - ft. Oilossë

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Mer 07 Sep 2016, 19:42


« Notre séparation est aussi inéluctable que votre mort, maître. » J’avais ponctué ce dernier mot d’une pointe d’une ironie sous-jacente, que ce benêt ventripotent peinait à saisir. Son faciès flasque et tordu par la réflexion, il m’observait rigoureusement, contractant ses méninges dans la matrice décérébrée de son esprit. Aurait-il plus de jugeote pour son ultime demande, que lors de ses premiers désirs ? Le doute était permis. Cet illettré désabusé par la vie et ses aléas, exposé sans vergogne ses souhaits, qu’un être tel que moi ne pouvait qu’exaucer. Nulle richesse, ni femmes à ses pieds, seulement quelques tracas à balayer, mais au sortir de notre alliance, le vil gredin redoutait sa sentence. « J’aimerais connaître le bonheur, génie. » Doucement, je tapotais mes lèvres, scrutant avec ardeur une arabesque élégante et ciselée qui serpentait sur les murs de la cité. J’offrais un simulacre de sourire à mon divertissement éphémère, ne pouvant le gratifier d’une expression plus convaincante. « Soit, que ce dernier te soit offert à la seconde où tu auras rempli ton rôle auprès de moi. » J’installais un silence de circonstance, pesant mes stances pour ne pas le brusquer. « Dépose-moi là où l’art est loi, où les songes rejoignent la réalité, sur une place marchande ou près d’un mausolée. Telle est ma volonté. » Laissant là mon poète maudit, abandonné par l’amour et l’ataraxie, je retournais à mon habitacle, éreinté par tout ce temps passé loin de lui.

Mon Eden se dessina sous mes iris lassés, tandis que je m’installais auprès du point d’eau qui constituait mon seul refuge en cette immensité. Mes phalanges se déposèrent à la surface liquide, frôlant sa fraîcheur sans jamais s’en délecter. Les habitudes étaient tenaces et je peinais à m’extraire des carcans de mon existence révolue, ployant sous le poids de mes sensations qui se sont tues. Mon actuel despote ne ravivait aucun sentiment en moi, me laissant de marbre sous ses attentes, de glace face à ses convictions. Jamais pareil sot ne m’avait côtoyé, j’étais presque insulté d’offrir mes dons à pareilles fins. Une attraction familière me tira de ma rêverie passagère et je succombais à son appel, m’extirpant du spectre de mon introspection.

Les lieux grouillaient de monde, du jouvenceau candide au vieillard pestant contre le pouvoir étatique, de la muse posant à moitié nue pour un peintre méconnu, à la catin aux velléités bien assumées. Cette fresque fantasque et fantasmée, enivrait mes sens engourdis et alanguis par le poids de mon immatérialité. Je laissais voguer mes orbes azurées sur chaque passant, sur chaque création artistique et onirique que cette plèbe avait à m’offrir. Finalement, mon opulent compagnon se racla la gorge, m’ôtant à mon mutisme contemplatif, pour que je lui accorde l’attention qu’il réclamait. Découvrant ses dents entartrées et érodées par le temps et l’absence d’hygiène, mon maître passager se frotta les mains, comme tout bon gredin qui se respecte. « Je t’ai amené là où tu voulais, accorde moi mon souhait. » L’impatience des mortels était aussi impertinente, qu’agaçante. Le trompant, en déformant ses propos peu explicites et avisés, j’agitais deux doigts pour dévoiler devant son regard bovin, le nectar de son bonheur prochain. Une mince forme arrondie se dessina entre mon couple de phalanges, que je lui déposasse au creux de sa main. Hagard et enhardi par son vœu accompli, il goba mon présent sans faire de sentiment. « Ainsi, tous tes souhaits sont exaucés et tu t’ouvres à la sporadicité de la sérénité. Prend garde, le bonheur est un ami malhabile, qui aura tôt fait de te décevoir. N’oublie cependant jamais, le nom de ton libérateur, car tout ancien maître que tu es, tu as été dupé par les bras de Morphée. Adieu. » Mon discours ne pouvait l’atteindre, alors qu’il sombrait béat, dans la quiétude la plus douce et empoisonnante qui soit. Car si d’aventure, il avait requis le bonheur, il n’en avait indiqué ni la durée, ni la méthode et de mes propos fallacieux, je lui avais offert son opium. Cette denrée rare, coutumière d’un peuple chimérique, avait fait valser les élans bucoliques du plus sordide des conquérants.

Pris par la spirale de mes mensonges, j’en oubliais ma fatigue latente et l’appel indicible de mon habitacle, déposé devant les regards des passants et des manants. L’ouvrage carmin, qui constituait en un pendentif ouvragé, était la copie exacte de celui que je portais. Un clin d’œil affligeant, dont je n’avais su me séparer. Lançant un dernier coup d’œil à la place pleine d’affluence, je tirais finalement ma révérence.


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Jeu 08 Sep 2016, 00:11

Attraper l'invisible.


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Après avoir vendu ou échangé mes quelques ressources accumulées sur plusieurs semaines, mon voyage continua à Avalon, terre des déchus. La ville étant reconnue comme animée et plaisante, je pensais y trouver certains couturiers afin d'avoir d'autres vêtements à me mettre. La robe que je portais me plaisait beaucoup, mais elle commençait à devenir trop petite. Je ne pensais pas que ça arriverait un jour, mais je prenais en centimètres.
Maintenant que j'étais arrivée en ville, je devais me repairer dans son enceinte, ce qui n'était pas chose aisée. Heureusement que mon compagnon de toujours était avec moi.

Après plusieurs heures de recherche, on trouvait enfin une rue commerçante proposant des habits en tous genre. C'était la première fois que je devais en acheter. Si je pouvais me débrouiller pour la chasse, la cueillette, ce genre de chose, je découvrais que refaire sa garde-robe étant aveugle, c'était une aventure. Okami me décrivait les vêtements que j'examinais. Enfin... Les seuls commentaires que j'ai eus avaient tendance à me dénigrer plus qu'autre chose :

- Ça ne vous irait pas mon Enfant.
- Cet habit vous donnera de grosses fesses.
- Peu pratique pour la chasse.


Rien de bien concret, donc. Je continuais à chercher la perle rare lorsque le Loup se manifesta, en bien, cette fois.

-Il y a là une tenue complète, jeune Maitre. Elle devrait vous ravir, vous qui aimez le bleu. Le tissu semble léger mais assez épais pour vous couvrir correctement. Il n'y a point de manche, mais des gants armés de protèges-poignets. Les bottes semblent confortables. Aux vues de vos aventures récentes, cette tenue vous irait très bien !

Il avait probablement raison. La chasse fut toute sa vie, il doit s'y connaître en terme de tenue. Après avoir vérifié les formalités telles que la taille, je dépensais une belle somme d'argent dans une unique tenue. Mes achats fait, il me fallait maintenant trouver une auberge avant de continuer mon exploration de la cité d'Avalon.
Après une nouvelle heure passée, je trouvais une auberge sobre sans extravagance. Je rejoignais ensuite la chambre pour y déposer mes affaires. Une unique fenêtre devait éclairer la pièce, une seule source de chaleur réchauffait cette piètre chambre. Je me dévêtis afin de revêtir mon nouvel accoutrement. Loup avait raison ; l'habit était léger, je pouvais aisément bouger mes membres. Je me sentais moins libre que dans ma robe, mais bien plus confortable.

- Comment me trouves-tu cher Loup ?

- Ça ne vous rend pas plus noble, mais elle vous va à ravir. Vous faites moins... Inoffensive. Mais plus attirante d'une certaine manière.

- Et bien, tu m'envoies ravie. C'est un bon départ pour revenir à la civilisation.

- La forêt va tellement mieux avec votre teint.

Il était maintenant temps de se balader un peu dans Avalon. Autant faire un peu de tourisme avec de profiter de la chaleur d'une taverne ou d'un coin tranquille. Les habitants de cette ville pouvaient voler à leur guise. J'étais quelque peu jalouse. Mon totem me permet tout de même de me faufiler dans les coins perdus en toute discrétion, je supposais que c'était un avantage à ne pas négliger. Ma longue marche m'emmenais dans une sorte d'avenue ou divers artistes pratiquaient leur art, c'était assez agité. Certains passants me fonçaient dessus sans même prendre la peine de s'excuser. Au moins, ils ne s'intéressaient pas plus que ça à moi, je pouvais continuer mon chemin. Ce lieu était animé. Entre le brouhaha de la foule, on pouvait entendre le chant de la rivière qui passait non loin.

Après quelques minutes passées dans cet endroit, il me semblait convenable de prendre une pause en ce lieu afin de reposer mes jambes. En prenant place sur un banc au bord de l'eau, un objet vint me piquer les fesses.
Après analyse, il s'avère que le coupable était un pendentif dont je ne savais déterminer les matériaux. Quelqu'un avait dû l'égarer. Retrouvé, le propriétaire pourrait être une tâche relativement ardue pour une Bélua de mon gabarit.
Une voix surgit soudain, sortie de nul part, elle semblait entrer directement dans mes oreilles. Ce qui me troublait le plus, c'est que cette voix ne m'était pas inconnue. Mes poils se dressèrent lorsque je l'ai reconnu. Elle appartenait à Nyshka, mon mentor.

- Qui crois-tu tromper, esprit ? Tes farces ne sont point drôles...

Dans le fond... J’espérais que c'était elle.

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Ven 09 Sep 2016, 16:22


Les ondulations cycliques de l’eau m’avaient hypnotisé et le frisson du souvenir qui m’apparut, me tira brusquement de mes pérégrinations mentales. Le monde se para de nuances sombres, jusqu’à tomber dans le noir complet. Pareille réminiscence ne m’était jamais parvenue et seules des voix caressèrent mon tympan, sous ce manteau opaque et insondable. Un nouveau maître entrait dans la danse, mais je redoutais son apparition. Des doutes persistaient quant à ses aspirations et cette absence d’image perturbait mes habitudes. Se jouait-il de moi, devinant mon plaisir coupable à torturer mes despotes de quelques facéties visuelles ? Je retenais les octaves de ce fragment altéré de mémoire, modelant ma tessiture sous son joug, pour enfin quitter mon havre de paix.

Le soleil brillait haut, supposant que mon attente fut courte avant de changer de main. Je déposais mon regard sur l’objet de mon trouble, constatant la supercherie et mettant des mots sur mon questionnement. Nul visage ne m’accueillait, seulement le vide et le lisse ouvrage d’un masque inexpressif, dont les minces oreilles avaient la douce ironie de rappeler un loup. Qu’y-avait-il sous cette chose dépourvue d’orifices qui dissimulait, aux mires des curieux, les angles d’un faciès mystérieux ? Vaporeux, je m’immisçais à ses côtés, devinant vaguement sa cécité. Toute de cuir vêtue, ma maîtresse sans courbes voluptueuses se tenait sur le banc où jadis reposait mon habitacle. Il était temps de m’annoncer, temps d’entrer en scène. « Bonjour, petite créature. » Mon timbre mielleux et épris des accents de cette voix m’étant parvenue en songe, je susurrais à son oreille attentive, ponctuant chaque mot d’une lenteur inconsidérée. « Oh non, je ne suis pas un esprit, seulement un génie. Mes intonations te plaisent-elles ? C’est bien la première fois que je suis confronté à une petite amblyope. » L’observant longuement, je m’interrogeais sur la nature de ses appétences, sur les désirs profonds qui pouvaient l’animer. « Je suis à toi pour trois vœux. Trois souhaits de ta convenance, pourvu qu’ils soient dans mes compétences. » J’avais ce sentiment inextricable, cette question langoureuse qui me poussaient à redouter mon impuissance. Si elle venait à quérir un retour aux formes et aux couleurs, elle risquait quelques déconvenues. Ma jeunesse en tant que chimère, entachée mon amplitude à répondre aux attentes les plus vigoureuses. Aussi, il semblait de bon ton d’expier le mal, avant de le répandre séance tenante et de provoquer une amère déception. « Je puis deviner, par avance, une volonté de retrouver ou de gagner une vue trop longtemps égarée, mais ne te fourvoies pas, je ne suis pas en mesure de répondre positivement à pareille requête. » J’instaurais un mutisme passager, replaçant machinalement une mèche en pleine rébellion, d’un index diaphane. « Mais je fais peut être erreur, aussi vais-je attendre patiemment la formulation de vos plus inavouables envies. » Je m’éloignais de mon despote aveugle, accordant mon attention à la masse grouillante et affairée, songeant à l’immensité de savoir que ces artistes anonymes avaient pu accumuler.

Soudain, le trouble s’installa. Telle une chape de brume inattendue, la foule s’étiola, murmurant quelques paroles incongrues, que je n’aurais su distinguer. Les exposants rabattaient leurs échoppes, jetant des coups d’œil vindicatifs et accusateurs à leurs voisins, tandis que les modèles se rhabillaient à la hâte, scrutant dans leurs linges, une éventuelle disparation. « Ça ne peut être que lui ! Le rôdeur invisible ! Il a encore sévi ! » Ce cri alerte était beuglé par un être patibulaire, répandant comme des miasmes ses accusations ciblées. D’autres individus encouragèrent l’annonceur, levant poings et pinceaux en signe d’approbation. Je me tournais vers mon lien au travers de ce monde physique, sentant poindre une vague curiosité à l’encontre de l’aigrefin intangible. « Etes-vous femme à rechercher l’aventure ? Est-ce la le genre d’histoires qui vous plaisent, chère maîtresse ? Car si telle est le cas, je connais par avance, la contrepartie qui accompagnera votre premier souhait. » Alors que la plèbe s’agitait, je guettais la moindre oscillation de l’air, espérant vainement y découvrir la mystérieuse apparition et ses récents larcins. J’espérais que ce nouveau maître, bien que lesté du poids de sa cécité, éprouverait l’ardent désir de l’inconnu et le frisson de l’aventure. Moi, le vaporeux et l’intouchable, le tumultueux et l’insondable, j’arpentais le sentier de l’attente, quémandant mon salut que ce maître éphémère pouvait m’offrir. Une lueur dans mon quotidien, un éclat dans le sien.


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Ven 09 Sep 2016, 22:15

Attraper l'invisible.


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Les habitants, la foule, ils étaient tous d'accord pour pointer du doigt un même coupable. Un rôdeur invisible d'après leurs dires. Personne dans cette ville n'avait les capacités de voir l'invisible ? Étrange venant des déchus. Le Génie, lui, ne se posait pas de question. Il me demandait si j'avais soif d'aventure, mais de mon avis, c'est lui qui en avait envie. Et comme à mon habitude, lorsque je voyageais pour des broutilles mon aide était requise. J'étais une sorte de justicière sans nom. Ce n'était pas plus mal.
Mes pieds me faisaient encore souffrir, mais il fallait bien y aller. Je pris appui sur mes genoux afin de me redresser pour me diriger vers le lieu du larcin.

- Dis-moi, -Génie-. Si tu es incapable de me rendre la vue, qu'es-tu capable de faire ? Et surtout... Que faire de toi, si je n'ai point envie de vœux ? Resterais-tu avec moi le temps d'avoir un souhait en particulier ? Si c'est le cas, j'aimerais que tu te présentes à moi. Et surtout que tu prennes une autre voix, je n'aime guère que l'on fouille dans mes souvenirs.

Il me fallait être prudent avec ce génie. J'étais déjà de nature méfiante, je devais l'être encore plus avec un être qui peut donner tout ce que vous voulez... Ou presque. Arrivée sur le lieu du crime, je ne sentis rien. Aucune odeur particulière, aucune magie latente. L'homme était-il véritablement invisible ? Je sentais que cette enquête allait durer plus longtemps que prévu. Par-ci et là, de petits groupes se formaient pour essayer de retrouver celui qu'on nommait le rôdeur. Je continuais alors ma route vers le nord, là où se trouvent les bas quartiers de la ville. Si c'était un voleur expérimenté, il ne venait surement pas de la bourgeoisie.

- Si on veut trouver quelque chose, il nous faudra écouter, Génie.

Ainsi, une longue marche dans les coins sombres de la ville commençait. Les quartiers étaient bien plus vivants que ce que l'on pouvait penser. Les habitants parlaient entre eux, ils riaient. Les enfants, remplit d'innocence savouraient leur jeunesse. Quelques marchands, établit dans des baraques de fortunes, échangeaient et vendaient divers produits. D'innombrables odeurs venaient me chatouiller les narines. De la viande, des fruits, quelques parfums ou encore des potions. Bien qu'agréable à vivre pour les habitants, les étrangers comme moi ne semblaient pas avoir leur place. Je pouvais sentir le poids de certains regards sur moi. Les touristes habituels ne viennent pas ici. Qui aimerait avoir la pauvreté comme souvenir ?

Personne ne me fonçait dessus cette fois. J'avais l'impression qu'on m'évitait comme la peste. Le masque était-il en cause ou bien était-ce moi, tout simplement ? La réponse à ma question ne me fut jamais donnée. J'avais l'habitude de toute façon, ça ne me dérangeait pas plus que cela. Alors que nous nous trouvions dans une rue peu fréquentée, je sentis une présence. Ce genre de présence qui vous observe, vous laisse inconfortable.
Une odeur de mandarine arriva soudainement, elle était très proche. Dans mon dos, je pu sentir un mouvement dans mon chaperon, là où se trouve ma maigre bourse. Dans un mouvement bref, je me retournais pour attraper le coupable de là où venait l'odeur. Ma main droite agrippait un instant quelque chose avant de se libérer. L'odeur de mandarine s'évapora presque immédiatement.

- Les mouches viennent se jouer de vous, jeune Maitre ?

- Comment ça ? Tu n'as rien vu ?

- Rien du tout. Nous sommes presque seuls, ici. Je pense que votre esprit vous joue des tours.

- Quelqu'un était bien là. Et il sent la mandarine. Était-ce lui ? Ou elle...

Lui invisible et moi aveugle. Cette bataille allait se dérouler dans le noir. Je savais que cette personne allait retenter le coup.

- Il reviendra. Quelqu'un qui vole en plein jour, au milieu de la foule... Il voit ça comme un jeu, un défi. Nous sommes probablement sur son territoire. Ca va être amusant !

Je ricanais un instant. La chasse est mon domaine, c'était le moment de montrer mes capacités et traquer le légendaire rôdeur invisible, celui qui ne s'est jamais fait prendre !

- Si nous passons la nuit dans une auberge. Dois-je prendre une chambre pour toi, Génie... ?

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Dim 11 Sep 2016, 00:07


« Tu parles seule ? Me voilà donc à la solde d’une maîtresse aveugle conversant et allant même jusqu’à se répondre elle-même ? Quelle triste existence, que la mienne. » Nous avions vagabondé, à travers ruelles et quartiers, quêtant à la recherche de l’étranger qui d’une fragrance de mandarine exhalait. L’information pouvait être capitale, elle n’était pas à ma portée, moi à l’organe olfactif altéré, j’étais bien incapable d’aider. Aussi, avais-je pris le partie de suivre, muet, mon geôlier masqué, qui malgré son handicap, s’était fié à ses autres sens pour se diriger. Le bas peuple sévissait en cet Avalon démystifiée, voyant sa plèbe guindée se métamorphosait en un ramassis de lépreux lubriques et mendiants. Pour une fois, je me voyais ravi de ne pas humer leur pestilence, bien à l’abri dans mon hermétisme. « Peut être voyez-vous… Pardon, ressentez-vous quelques esprits hors de ma portée ? Ma curiosité est attisée. » J’esquissais un sourire authentique, non pour la forme, mais pour mon volontaire fourchement, qui me fut fort amusant. « Je crains, cependant, que ce que vous avez tenté d’attraper, ne se soit évaporé dans la nature. » Voir cet être dépourvu de la vue se débattre contre sa propre défection était un spectacle divinement délectable.

D’un claquement de langue, j’avançais jusqu’à mon despote, me plantant devant elle, la malice de mes futures exactions fichait sur mes lèvres. « J’ai cru entendre une requête, un souhait sous forme de désir, que je me vois contraint d’honorer. Ainsi dont, ma voix te déplaît et tu voudrais découvrir mon identité… Que ce vœu soit exaucé. » Garnement sans scrupule que j’étais. Mes mires s’illuminèrent dans un instant suspendu par le temps, se parant d’un mordoré délicat, avant de reprendre leur éclat. Lorsque ma voix résonna, sa tessiture avait repris ses couleurs d’antan, délaissant les accents du souvenir en fragment. « Je suis Morphée. Voici mon patronyme de génie, ni plus, ni moins. T’en dire plus serait futile et ne t’avancerais à rien. Me décrire serait vain, je n’ai rien de défini, je ne suis que vapeur et intangibilité. » Scrutant le loup sans expression, j’inspirais sans but, ni résultat, avant de tordre mon faciès d’une grimace fallacieuse. « Il vous reste deux vœux, maître. » Etais-je à damner pour avoir trompé et dupé celle qui m’avait invoqué ? Etait-ce honteux de détourner son phrasé pour en détacher un souhait frauduleux ? Mes sens exaltés, je chérissais ce moment volé, bien heureux de ce larcin divin. « Mais n’allez pas croire que ce précieux souhait est sans contrepartie, car tout a un prix, cher maître. Pour celui-ci, je vous demanderais de me conserver à vos côtés jusqu’à la résolution de cette affaire. Tel est mon dessein. » Je ne doutais pas de la réaction interloquée de celle à qui j’appartenais. Pour autant je me régalais de mes facéties, attendant la pénitence, qui jamais ne saurait m’atteindre. Car mon unique purgatoire existait bien et elle le tenait entre ses mains.

« Un lit ? Quelle bizarrerie. Qu’en ferais-je ? Une chambre ne m’est d’aucune utilité, ma seule demeure, vous la détenez. Je ne connais pas le repos, ni les désagréments de la faim ou les tracas des intempéries, maître. Pensez-vous qu’il soit nécessaire d’allouer une pièce à un simple collier ? » J’expirais quelques notes amusées, laissant transparaître ma propre raillerie. « Comptez-vous aussi me commander quelques filles de joie pour me réchauffer ? Devrais-je les transformer en brume pour les emprisonner à mes côtés ? Non, cher maître, ne demandez pas de chambre pour moi. Laissez-moi gésir sur une table ou sur votre couche, mais gardez vos pièces pour vous sustenter et vous délasser. » J’aurais pu pousser le vice et l’obliger à me servir comme un roi, mais le jeu paraissait sans saveur. Cette créature ne m’avait pas dénigré et je m’étais déjà servi d’elle, inutile de l’accabler de plus belle. Je sentais poindre cette fatigue illusoire qui me forçait à regagner ma captivité. L’heure était venue de me désagréger et de disparaître aux yeux de la réalité. « Gagnez l’auberge, si tel est votre désir, pour moi le temps est venu de partir. Prononcez mon nom pour que je revienne à vous, ou touchez ce pendentif en pensant à moi et, dés lors, j'apparaîtrais. » Dans un dernier sourire, je me laissais aspirer par l’objet, emportant l’image rémanente de la place désaffectée et le faciès masqué de ma maîtresse délaissée.


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Dim 11 Sep 2016, 03:00

Attraper l'invisible.


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Mon instinct avait raison en me disant de me méfier de cet être qui pouvait réaliser les souhaits. Non seulement, il m'avait volé un vœu, mais il demandait un tribu. Je me demandais un instant ce qui se passerait si je ne lui donnais pas satisfaction. Après une brève réflexion, je pensais que c'était une mauvaise idée. Je continuais donc ma route alors que le Génie était parti se réfugier dans son univers. Je demandais à Okami de me diriger du mieux qu'il pouvait afin de trouver en premier lieu une taverne. Il me fallu peu de temps avant de trouver le lieu recherché. À peine passé la porte, le tavernier m'aborda sur un ton qui me déplut.

- On n'est pas dans un cirque ici. On ne sert pas les bouffons. S't'es là pour amuser la gal'rie, tu es tombée sur la mauvaise pioche.

De ma main droite, j'enlevais mon masque avant de me diriger vers le comptoir. Je pris place sur un tabouret avant de commander de l'hydromel.

- T'pas un peu jeune pour ça ? T'veux pas un verre d'eau plutôt ?

- Mêle-toi de tes affaires et sers moi donc.

Il poussait une sorte de grognement avant de s'exécuter. Par le silence qui régnait dans la pièce, j'en déduis que la grande salle était vide de client. D'une certaine manière, ça m’arrangeait. Le tavernier ne tarda pas à me servir avant de retourner à ses occupations. La boisson était de mauvaise qualité, ce qui me décevait quelque peu.

- Dis-moi. Il n'y a pas quelqu'un qui vend de grosses quantités de mandarines dans le coin ? Ou qui en consomme beaucoup ?

- J'ai une tête à savoir c'que bouffent les gens ici ? Ceci-dit... J'connais ptet quelqu'un, ouais. Mais j'm'en souviens pas trop s'tu vois c'que j'veux dire.

Je soupirais un moment. Tout le monde avait décidé de me voler aujourd'hui. Je pris ma bourse afin d’accéder à la demande du tenancier de l'établissement. Après avoir jeté quelques pièce sur le comptoir, sa langue se délia miraculeusement.

- Y'a bien c'te femme qui traîne à quelques rues d'ici. On la surnomme Orange, j'te laisse deviner pourquoi. Et pis, qu'est-ce tu lui veux à Orange ? C'une brave gamine alors laisse la tranquille. S'non t'auras à faire avec pas mal de gens par ici.

- Ça me regarde... Dis-je en engloutissant le reste de ma boisson.

La journée fut longue, il était temps pour moi de trouver une auberge pour passer la nuit. Je me laissais encore une fois guider par Loup pour trouver ma destination. Je finis par atterrir dans un établissement des plus douteux. La personne qui tenait l'établissement était une vieille femme dont l'hygiène était douteuse. Je payais pour une chambre et ainsi avoir une couche pour la nuit. L'endroit était miteux. Le lit était que très peu confortable et la pièce sentait le renfermé. Allongée sur ce qui allait me permettre de passer la nuit dans un certain confort, j'étais en pleine réflexion. Mon intuition de départ était la bonne, notre voleur traînait bien dans les environs. Ce qui m'intriguait le plus était que cette femme était appréciée du coin. Ils devaient se comprendre entre voleurs. Le sommeil fini par me trouver pour finalement m'abandonner au petit matin. Je pris une lamelle de viande séchée qui restait dans mon sac en guise de petit-déjeuner. Je n'avais pas vraiment l'envie de manger quelque chose venant de cet endroit. Je pris la peine de solliciter Morphée pour m'être d'une certaine compagnie, mais aussi l'informé de mes découvertes.

- Bien le bonjour à toi. Premièrement, sache que j'ai découvert l'identité de notre voleur. C'est une femme surnommée Orange, traînant dans les parages. Nous allons partir à sa recherche. Pour information, j'ai un compagnon esprit qui me suit partout. Je ne suis donc pas folle. Par ailleurs, j'ai réfléchi à ton acte d'hier. Je n'ai rien contre toi, Génie, il faut probablement de quoi amuser un être éternel, mais... Joue-toi encore de moi comme tu l'as fait et je te jette au fond de l'océan.

Je ne savais pas si j'avais pris la bonne décision, mais au moins, les limites étaient placées. J'entamais par la suite les recherches pour retrouver notre voleur. Il ne me fallut que très peu de temps avant de repérer l'odeur d'Orange. Ma filature commençait là. Après plusieurs minutes, la femme pénétra dans un établissement de lequel je la suivit. L'endroit grouillait d'enfants. La femme mandarine m’accueillit en me souhaitant la bienvenue dans l'orphelinat.

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Dim 11 Sep 2016, 12:27

Je m’égarais dans les sentiers de mon immensité, plongé au fond de mon point d’eau, observant une faune en sous-marin qui forgeait autrefois mon quotidien. J’incarnais l’oxygène de ce monde aquatique, ses battements de cœur erratiques. Me posant en esthète de cet univers qui m’appartenait, en dieu de ces flots assermentés. M’érigeant en buée à la surface, je rejoignais l’asphalte pour mes égoïstes voluptés, glissant mes doigts sur les aspérités de cette roche dénaturée. En ces lieux, j’étais omnipotent et omniscient. Je goûtais au délice simple et subtil, de tout modeler à ma propre volonté. Tel un Aether créateur, mon imagination était ma seule barrière, l’unique rempart de mes frontières. Puis vint l’instant tragique, l’appel onirique. Ce moment inéluctable qui me rappelait ma condition et mes obligations. Reprenant corps, j’abandonnais mes efforts, quittant ma solitude éternelle, pour rejoindre celle des mortels.

J’apparaissais dans la pittoresque chambrée, qui tentait de dissimuler sa pauvreté de quelques drapés immaculés. Mon despote se dévoila sous mes yeux déconfis, ayant délaissé son masque pour dévoiler son visage bandé, elle semblait avoir récemment émergée. J’écoutais, attentif, les menaces voilées et ses recommandations avisées, serrant mes mâchoires devant le traquenard indicible, qui me prenait pour cible. Bien rares étaient les maîtres m’ayant énoncé mes quatre vérités, mais une intuition bien tangible m’interdisait de me dérober à cette dernière injonction, me faisant acquiescer mollement à ses péroraisons. « Vous ne m’y reprendrez plus, bien que telle soit ma nature, cher maître. On m’a fait ainsi, en ce bas monde. Ne vous en offusquez pas. Mon monde est un océan de solitude, que je me dois de parer de quelques onces de couleurs, afin de le rendre soutenable. » J’abandonnais là mon plaidoyer, laissant à la demoiselle le soin de se préparer. Je méditais sur ses premières paroles, qui accordaient du crédit à un esprit, qu’elle ne pouvait ni voir, ni appréhender, mais seulement croire et écouter. L’étrangeté de la situation ne me sauta pas aux yeux, aussi abandonnai-je là mes spéculations, prenant la suite de cette maîtresse nouvellement affirmée, qui d’un geste pouvait me délaisser.

« Exhaler la mandarine et se faire surnommer Orange, voilà bien une stupidité. S’encanailler de l’invisibilité pour embaumer les rues d’un pareil arôme, il semblerait que la dame manque cruellement de jugeote. » Je tapotais ma lèvre inférieure, avant d’humecter la supérieur. « Vous semblez avoir découvert une piste. Je me contenterais donc de vous suivre, mon nez ne risque pas d’avoir son utilité. » La scène était cocasse et l’évidence paraissait trop simple pour que nous parvenions si aisément à nos fins. Aussi, laissais-je mon limier, à la truffe développée, nous conduire jusqu’aux instances de notre dissimulée.

Un modeste bâtiment s’esquissait sous la coupe de la noble Avalon, parait de bois et de briques miteuses, mais distillant une atmosphère chaleureuse. Une femme gracile, mais aux apparats élimés, nous accueillit d’un sourire aimable, au sein de cette fourmilière grouillante d’enfants. « Soyez les bienvenus à l’Orphelinat d’Avalon. Que puis-je pour vous ? » Je lui rendais une pâle imitation d’affabilité, meut en un vague sourire, désignant mon aveugle compagne avant de m’exprimer. « Bonjour, chère hôtesse. Ce n’est guère à moi de prendre la parole, mais à la personne qui sied à mes côtés. Ici, je ne suis que spectateur du théâtre qui se joue. Laissez-moi prendre place, que je me délecte de vos tirades inopinées et de ce duo improvisé. » Laissant là les individus béats, je m’extirpais de l’attention qui m’était portée, pour prendre place sur un banc leurs faisant face. Incapable de sentir, ni de deviner une once de saveur, j’étais lésé du savoir que mon despote détenait, ignorant que notre voleur, devant moi se tenait. La demoiselle semblait troublée par nos paroles échangées, jetant sur moi un regard émeraude en espérant déceler quelques informations à sa portée. J’affichais, sans m’en départir, le sourire goguenard de mes fieffées exactions, attendant la confrontation entre mon maître et cette potentielle victime de son flair. Mais, ma nature me rattrapa bien vite, caressant mes désirs avides, berçant ma conscience cupide. « Vous aimez vous déplacer dans la cité ? Traverser les places et leurs biens exposés ? Etes-vous plutôt observatrice ou acheteuse compulsive ? Aimez-vous le frisson du danger, la menace voilée d’hommes à vos trousses, l’excitation d’une traque effrénée ? » Mon menton reposait au creux de ma main, instillant mes iris azurés au sein des siens. Je savourais sa surprise et les délices de mon éventuelle méprise. « Ou bien, n’êtes-vous qu’une banale tenancière, une vulgaire éleveuse de chérubins, condamnée à récurer toilettes et salles de bains ? Etes-vous le rocambolesque ou le grotesque ? » J’achevais là mon œuvre, laissant le soin à mon maître de poursuivre la sienne. Je suis cet esprit malsain, ce parvenu que l’on dépeint et qui d’un vœu vous fait sien. Tel est mon dessein.

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Dim 11 Sep 2016, 16:03

Attraper l'invisible.


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Décidément, ce démon ne servait à rien. En plus de me tromper, il parlait énormément, ce qui n'aidait en rien.

- Veuillez pardonner cet homme. Il y a-t-il un endroit où nous pouvons parler plus... Intimement ?

Elle acceptait, me dirigeant au fond de la grande salle pour finalement pénétrer dans un bureau de petite taille. Elle savait qui j'étais puisqu'elle avait tenté de me libérer de quelques pièces. Elle ne semblait point se méfier de moi. La confiance qu'elle devait avoir en elle était grande. Après tout, elle s'est jouée d'un bon nombre de citoyens au sein d'Avalon. Elle m'invitait à m’asseoir sur une chaise des plus rudimentaire et faite de bois. J'acceptais, essayant de rester la plus courtoise possible.

- Merci. C'est vous qui dirigez cet endroit ?

- Effectivement, je me présente, Annaelle Vazara. Je m'occupe des enfants ici. Beaucoup ont perdu leurs parents ou ont été abandonnés. Mais je suppose que vous savez en quoi consiste un orphelinat, je ne vous apprends rien. Donc ! En quoi puis-je vous être utile ?

Le pièce pestait l'agrume comme si les murs en étaient recouvert. Pour mon odorat délicat, l'odeur en devenait presque dérangeante. J'hésitais un moment sur comment aborder la chose sans la faire fuir ou pire encore, la faire passer à l'attaque.

- Je viens par simple curiosité. J'ai entendu parler d'une bonne samaritaine dans les environs. Je me demandais comment vous arrivez à nourrir toutes ses bouches, ça ne doit pas être évident.

Ma curiosité a dû la déstabiliser, car elle me répondait de façon incertaine. La confiance qu'elle avait montrée jusqu'à maintenant semblait quelque peu ébranlée.

- Je... Nous trouvons par-ci par-là. Quelques généreux donateurs nous donnent régulièrement des fonds afin que l'on puisse s'occuper de ces chérubins. Mais vous avez raison, ce n'est pas toujours évident.

Ces soi-disant donateurs devaient faire partie des victimes. Voler les riches pour donner aux pauvres. C'était au tour de ma morale de se retrouver secouée. Le vol peut être un crime grave, mais aussi dangereux. Un jour, elle tombera sur quelqu'un comme moi qui souhaite la traquer. Je ne donne pas chair de sa peau si elle venait à se faire prendre.

- Savez-vous qu'un grand nombre de vos... Donateurs souhaitent récupérer leurs biens. Des groupes se forment à l'extérieur pour cela.

Sa chaise raclait le sol alors qu'elle s'adressait à moi en haussant la voix.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez. Je souhaiterais que vous quittiez cet établissement. Vous et votre démon.

Je restais à ma place, gardant un certain calme. La diplomatie -devait- être de mise.

- Écoutez. C'était mon attention aussi. Enfin, à cause de cet homme ici présent. Vous faites ça pour les enfants, je peux le comprendre. C'est d'ailleurs votre odeur d'orange qui vous a trahi auprès de mon museau. Je ne souhaite pas vous dénoncer. Mais vous devez savoir que ce que vous faites est dangereux. Si j'ai pu vous retrouver, d'autres le feront. Que pensez-vous qui va se passer si ils vous attrapent ?

- Je... Je ne sais pas, je l'admets. Je souhaite simplement aider ces enfants qui ont tout perdu, comprenez moi !

- Je vous comprends. Quelqu'un s'est occupé de moi lorsque j'étais enfant, et je la remercie encore aujourd'hui. Mais c'est votre vie que vus mettez en jeu. Si l'on vient à découvrir le poteau rose, les enfants auront réellement tout perdu. Vous devriez trouver un autre sol...

Je m'interrompis. La solution était évidente et se jouait de moi depuis le début en dansant sous mon nez. Savait-il où tout ça allait me mener ? J'y étais maintenant, et je ne pouvais plus faire marche arrière.

- Hm... Mon compagnon ici présent peut exaucer un voeu pour moi. Dites-moi ce qu'il vous manque en particulier et vous l'aurez.

- De la nourriture, mais... Non, je ne veux pas accepter. Ce serait mal honnête de ma part de vous voler un voeu et...

- Hier soir, vous alliez voler ma bouse si je ne vous avais pas retenue. Il n'est plus temps de parler d'honnêteté. De plus, ne vous fourvoyez pas. Je ne fais pas ça pour vous, mais les enfants. Alors génie... Je souhaite que les enfants de cet orphelinat puissent avoir de quoi remplir chaque jour leur assiette, et ce, jusqu'à ce que l'établissement ferme ou soit détruit.

Je faisais probablement une grosse erreur, mais mon voeu était formulé.


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Dim 11 Sep 2016, 21:33


« Un souhait ? Est-ce bien là votre volonté, cher maître ? » J’avais suivi la paire de protagonistes, m’enfermant dans mon mutisme, jusqu’à l’expression d’un vœu, qui me rendait dés plus désireux. Mais, les élucubrations de la voleuse avaient affecté mon retrait. « En exorde, j’aimerais clarifier la situation qu’est la mienne, dame Vazara. Sachez que je ne suis pas un incube, bien que je les affectionne, mais un génie. Celui qui lit dans vos désirs et qui exauce vos soupirs. Tenez-vous le pour dit. » Si ces doux démons étaient bien semblables aux miens, seul leur pacte nous constituait synonyme, car pour le reste, nous n’étions qu’antonymes. Je laissais s’éprendre mes phalanges, d’une mèche de ma frange, pesant les dires de mes spectateurs, avant d’objecter à leurs ardeurs. « Ainsi dont, vous désirez sustenter à perpétuité ces bambins égarés ? Quel noble geste, cette folie vous incombe, cher maître. Pour tout ce boniment, je n’aurais pas de scrupules, à vous demander un prix à la hauteur de ce cumul. » Savourant le prestige d’être l’annonciateur de pareille nouvelle, je laissais s’éclairer mes prunelles.

Un bruit sourd retentit au sein de l’édifice, semblant provenir du grenier, dans lequel s’étaient égarées des dizaines de caisses bien chargées. Le fiel de mes actions n’était connu que de ma personne, laissant dans l’ignorance la demoiselle éconduite, que je punirais par la suite. Car ce désir m’avait fatigué et des paroles de mon maître, j’avais abusé. Gravant ses stances en lettres d’or, qui annonçaient alors, que ce souhait se tarirait lorsque l’Orphelinat s’effondrerait. De mes assertions fallacieuses, j’avais contourné la volonté première, écrasant le plafond de containers, qui d’ici quelques jours briseraient sans artifice, le précieux édifice. « Voici donc le résultat de vos attentes, des kilos de nourriture pour affronter la tourmente. Mais comme je vous l’ai indiqué, cher maître, rien n’est jamais offert. » Je désignais alors d’un index, la jeune aigrefin qui ne s’en sortirait pas si bien. « J’exige donc qu’elle soit interpellée et que les fers lui soient passés. Tel était notre accord premier, me laissant vous accompagner pour déjouer cette rôdeuse insaisissable. Voilà ma contrepartie. Tel est mon dessein. » Mon despote ne pouvait pas deviner mes mensonges éhontés. La demoiselle m’observa longuement, meut par la peur indicible d’être prise pour cible. Ses traits se déformèrent sous la stupeur, d’irrépressibles tremblements secouant sa chair burinée. « Je… Vous… Pourquoi ? Vous donnez pour reprendre ! Vous aviez promis… » Elle se tournait vers ma compagne masquée, qui ne pouvait percevoir son faciès défiguré. La crainte et l’appréhension s’étaient emparées de ses traits, tandis qu’il suppliait d’être épargnée. « Un lien sévit entre cette personne et moi, un lien indéfectible que vos paroles ne sauraient altérer. J’ai répondu à ses attentes et vos orphelins seront nourris, vous n’avez plus à voler, mais vous devez être punie. » Ses sourcils s’arquèrent, elle capitulait quand soudain, l’idée vint l’effleurer. D’un sourire qu’elle m’offrit élégamment, elle disparut dans le vent, sans faire de sentiment.

« Hm… J’espère que votre nez est toujours aussi affûté, il semblerait que nous en aillons de nouveau l’utilité. Ne m’en voulez pas de mes requêtes délicates… Disons, que j’apprécie la traque et que je ne désirais pas que nous nous interrompions en si bon chemin. Vous êtes faîte pour poursuivre pareil malandrin et que nous parvenions à nos fins. » Il semblait de circonstance de me dédouaner du forfait qui venait d’arriver. Elle ne serait pas bien difficile à retrouver, elle, exhalant d’un arôme fruité et son apparence ne pouvant être dissimulée. Nous avions l’avantage. Je tournais dans la pièce, tapotant sporadiquement mon menton, réfléchissant avec attention, à nos prochaines actions. « Il ne vous reste plus qu’un seul vœu, cher maître. Après quoi, nous nous quitterons, dés lors que vous aurez rempli votre part du marché. Chérissez cet ultime souhait et évitez de le gaspiller. » Ma contrepartie ? En mon fort intérieur, j’en connaissais par avance la teneur. Je ne doutais pas que cet éphémère maître exulterait à la seconde ou nous allions nous séparer. Mais l’heure n’était pas encore venue, nous avions encore le temps pour quelques déconvenues. « Souhaitez-vous utiliser ce dernier désir, pour retrouver notre voleuse ? Ou allez-vous me surprendre de quelques volontés nébuleuses ? » Allait-elle finalement me maudire ? Jeter mon habitacle à la mer, sans mot dire ? Je suis ce génie empli de perversité, qui vous fait sombrer dans vos excès. Murmurez mon nom, susurrez mon appellation. Soyez épris de ma volonté, car je suis Morphée. Je vous ferais mien. Tel est mon dessein.


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Lun 12 Sep 2016, 13:38

Attraper l'invisible.


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Ce génie de malheur s'était encore joué de moi, ce qui me faisait bouillir de l'intérieur. Me forcer à arrêter cette personne qui avait au final, que de bonne attention, me donnait la nausée. Mais les enfants étaient certains d'avoir des vivres. La jeune rôdeuse laissait derrière elle son odeur sucrée, il me serait facile de la retrouver, car cette fois, elle avait oublié de la camoufler avec elle. Je me levais pour me diriger vers cette voix qui me devenait de plus en plus insupportable. De mes deux mains, j'essayais de l'attraper, mais en vain, ce qui fit monter encore un peu plus ma colère.

- Une fois que ma dette, si je puis appeler ça comme ça, est acquittée, tu pourras toujours courir pour me dérober un vœu. Ma menace est toujours d'actualité. J'en fais la promesse que si tu as à redire, je trouverais le moyen de t’anéantir, démon.

La rage avait pris le dessus et je devais lutter pour ne pas me transformer en mon animal totem. D'un rapide geste, je plaçais la capuche de mon chaperon afin de me couvrir totalement. Cela fait, je passais les mêmes portes que la fugitive, me retrouvant ainsi à l’extérieur. Par chance, le vent n'avait point emporté l'odeur du fruit. Il m'était aisé de la pister dans le dédale des bas-fonds. Les rues grouillaient cependant de monde qui retardait ma traque. Mais la chasse est mon domaine, ma survie est basée sur don. La piste m'emmena plus profondément dans ce quartier pauvre. Les rues devenaient étroites, la populace se faisait rare. Au détour d'une rue, Okami m’interpellait.

- Arrêtez-vous. Trois hommes se trouvent en face de vous. Il semble vous en vouloir.

Il termina sa phrase par son ricanement habituel. Je m’arrêtais donc avant de m'armer de mes dagues, prête à en découdre.

- Ahah. Hey, petite. Tu ne penses pas que tu devrais laisser notre copine en paix ?

- Les lois doivent être respectées. De plus, je ne peux abandonner, raison personnelle.

- Qu'il en soit ainsi...

L'homme et ses acolytes me chargeaient. Je n'avais point entendu le bruit d'une arme qu'on dégaine. Étaient-ils à main nue ? Je devais en avoir le coeur net. Je pris fermement position sur mes jambes et d'un geste de la main, je fis apparaître une copie conforme de moi-même. Elle qui était désarmée pouvait me donner l'information que je désirais. Mon clone chargeait à son à son tour afin d’arrêter le premier venu à l'aide d'un coup-de-poing qui fit basculer l'homme en arrière. Il reprit rapidement ses esprits pour charger à nouveau. Cette fois, mon double le prit en pleine figure. Le son de son poing contre le masque fictif faisait écho dans la rue. Il était fort, mais lent.

Les deux autres hommes s’empressèrent d'immobiliser mon faux moi afin de le ruer de coups. Ils pouvaient être forts, ils n'étaient pas malins. - A moi de jouer, Loup... murmurais-je.

- Quatre mètres devant, soixante-dix degrés sur la gauche, à votre hauteur.

Je m'élançais sur le premier homme qui me tournait le dos. Légèrement recourbée en avant, je vins planter ma dague dans son flanc droit, en dessous de l'appendice. Blessure mortelle uniquement si elle n'est pas soignée. L'homme lâchait prise pour s’écrouler sur le sol.

- Pivotez à cent quatre-vingts degrés, même hauteur.

Suivant les indications de mon esprit, je fis demi-tour pour cette fois enfoncer ma lame dans le bas du dos, juste au-dessus du bassin. Cela a eu pour effet de l'immobiliser au sol. Celui-là avait peu de chance de mourir, mais il mettrait du temps à rétablir. Celui que je supposais être le chef avait maintenant lâché mon double qui disparut immédiatement. C'était entre lui et moi. Je n'ai cependant pas eu le temps d'entreprendre un quelconque mouvement qu'il m'attrapait par la capuche. Il vit voler son poing dans ma cage thoracique avec une violence que je n'avais jamais eu l'occasion de connaître. Un craquement me fit comprendre que quelque chose s'était brisé à l'intérieur. C'est avec le souffle coupé que ma force m'abandonnait. Je n'étais qu'une poupée de chiffon à la merci de cette brute.

Un souffle passa à côté de mon oreille droite, puis un autre, et encore un autre. L'homme qui m'emprisonnait, sous le poid des flêches, lâchait prise me laisser tomber lourdement sur le sol.

- Vous avez de la chance, Maitre. Voilà la garde avec un groupe d'aventuriers...

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Mer 14 Sep 2016, 00:27

J’observais ce maître, qui me mésestimait, se faire rudoyer par ce colosse qui en faisait son jouet. Loin de moi l’envie de me mêler à pareille débâcle de violence, je préférais demeurer à distance. Quand les traits de flèches se fichèrent dans la poitrine du patibulaire en guise de châtiment, j’exhalais un soupir de contentement. Malgré l’animosité de mon despote, j’étais bien loin d’en avoir fini avec elle et au bout de sa route l’attendaient quelques séquelles. Ce groupe éparse d’aventuriers aguerris, avança vers nous en scrutant la carcasse de mon maître meurtri. Je plissais les paupières devant leurs mines amères, rejoignant les lieux du délit, pour distiller quelques stances bien senties. « Votre aide fut précieuse chers camarades, cependant les rencontres les plus courtes sont les plus agréables, aussi je vous demanderais de passer votre chemin. Je vais m’occuper d’elle. » D’un index, je désignais la demoiselle esseulée, dont les os s’étaient brisés. Un grognement répondit à mon injonction et le moins affable des garçons sortit des rangs pour cracher ses assertions. « Tu vas t’occuper d’elle, alors que tu es resté tout ce temps en retrait, pendant qu’elle se faisait dérouiller ? On ne marche pas camarade. Vous foutez quoi sur cette partie d’Avalon, vous ne savez pas que les rues peuvent être dangereuses ? » Mes lèvres s’étirèrent, offrant une parodie de sourire des plus singulières. Cette chose, pourvue de muscles saillants, attisait en moi le désir de mille tourments. J’approchais lentement, prenant garde de rester à une distance mesurée de sa portée. « Mon cher, sachez que l’individu qui gît comme une malpropre sur le sol, est mon maître et qu’en conséquence, je ne peux vous laisser l’approcher. J’ignore tout de vos intentions et de vos convictions. C’est pourquoi je vous demande, avec toute la politesse qui vous incombe, de poursuivre votre route. » Etais-je suffisamment sot pour pousser plus encore ma défiance ? Non. Au vu de la mine renfrogné de l’intimé, je devais dorénavant faire acte de méfiance. Pas à après pas, il avait fini par me rejoindre et je sentis alors la crainte poindre. Bien sûr, j’étais immatériel et hors de son joug cruel, mais un doute en moi s’installait et j’étais sur le point de déchanter.

« T’es quoi ? Un vieil esprit incapable de toucher les autres ? Et tu viens nous menacer ? On n’est pas là pour vous causer des ennuis, je pense qu’on traque la même personne, alors sois gentil et laisse parler les grands. » Ployant sous le poids du charisme de cet homme empli d’altruisme, je me mordais convulsivement ma lèvre, refreinant mes appétences mièvres. Le mercenaire fut rejoint par son cortège, qui approcha de mon despote en plein malaise. « Vous aurez du mal à lui venir en aide, ses os sont brisés, mais peut être puis-je répondre et soulager ses maux. Si vous le permettez. » La cohorte s’observa longuement, avant d’acquiescer doucement. Je passais devant eux, rejoignant mon maître nauséeux. M’abaissant pour scruter son état, je remarquais sa respiration heurtée et ses côtés déchirés. « Si je peux vous offrir un conseil, cher maître, usez de votre dernier souhait pour que je guérisse vos blessures. Je suis incapable de le faire sans votre volonté, ne disposant pas d’un tel pouvoir à l’accoutumée. » Sur mes épaules, retombait alors le voile de la fatigue éreintante, celle de ma révocation latente. Le groupe derrière moi m’observait circonspect, s’interrogeant certainement sur mon aspect. Car d’éther j’avais l’apparence, tandis que je me devais de tirer ma révérence. Le collier que conservait mon geôlier, me rappelait à ses côtés et je ne pouvais y résister. J’entendais vaguement les paroles alertées de ces êtres étonnés, qui de loin me parvenaient. « Bordel ! Il se passe quoi là ? Oh ! » - « Les gars, je crois que c’est un génie. » - « Ça expliquerait pas mal de trucs. » - « Aidez-moi à relever la fille, qu’elle ne crève pas bêtement sur le sol à cause de la douleur. Et que quelqu’un fasse revenir ce foutu esprit ! Il… » La suite fut hors de ma portée. Je n’étais plus que fumée.

Je suis le vent. Calme et vivifiant. Je suis ce zéphyr délicat que caresse votre peau de soie. Avec moi vous courbez l’échine, avec moi rien ne vous rechigne. Je berce vos illusions, vos rêves et vos songes. Avec moi vous plongez dans la déraison, la verve et les mensonges. Je suis un génie. Je suis un esprit. Je suis votre dédain. Je suis votre avenir incertain. Avec moi vous êtes entre de bonnes mains. Car tel est mon dessein.


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Mer 14 Sep 2016, 12:07

Attraper l'invisible.


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Les personnes s'agitaient autour de moi, leurs paroles dansaient comme des grognements à mes oreilles. La douleur m'embrumait l'esprit, je n'arrivais plus à respirer. D'une tape, j'enlevais ce masque qui semblait me brûler tellement j’étouffais, mais rien n'y faisait, l'air ne s’engouffrait plus dans mes poumons. Un goût métallique et désagréable envahissait ma bouche. Je crachais autant de sang que je pouvais afin de libérer mes voies respiratoires. Les hommes se battaient avec le Génie alors que mes sens m’échappaient. -"ALLEZ-VOUS LA FERMER ?! Hurlais-je dans mon esprit.

Le démon s'approchait de moi pour me proposer d'utiliser mon ultime vœu. Était-ce cela qu'il attendait depuis le début ? A deux reprises, je l'ai menacé. Aurait-il pitié de moi pour enfin me laisser en paix ? J'en doutais fortement. Du chasseur, je passais à l'état de proie, j'étais alors soumise à cet être qui n'a fait qu'embrumer ma vie. Une chose était cependant certaine. Sans l'aide d'un utilisateur de la magie blanche, aucun soin ne me serait prodigué à temps pour me sauver. A écouter les personnes à mes côtés, ils n'avaient rien pour me sauver. J'ai fait une promesse, mon rêve devait se réaliser. Phobe ou un quelconque Dieu en avait-il décidé autrement ? Mes sens décroisaient tandis que les aventuriers me soulevaient, me secouant dans tous les sens.

A plusieurs reprises, je sentis ma conscience s'échapper de mon corps pour revenir la seconde d'après. Si je lâchais prise maintenant, s'en était fini. Un des individus plaça quelque chose dans ma bouche, ça ressemblait à du tissu. Probablement pour éponger ce sang. Cette même personne vint insuffler de l'air dans mes poumons en plaçant ses lèvres sur les miennes. Il répéta plusieurs fois l'opération. Mes idées devinrent plus claires, mais l'air n'entrait pas de lui-même. L'ironie jouait avec ma pauvre personne. J'ai presque été dévorée par un loup, j'ai survécu face à un succube et au poignard d'un chaman à la soif de vengeance et j'allais mourir ici, dans une ville de déchut, loin de ma forêt bien-aimée. Foret que je n'aurais peut-être dû jamais quitter. Au moins, j'étais en paix parmi les arbres et les animaux...

Je ne pouvais pas abandonner, pas maintenant ! Mon vrai voyage venait de commencer. Ce Génie pouvait aller se faire voir chez les Faes, mais je survivrai à sa dernière demande. Je savais qu'il n'attendait que ça, un faux pas de ma part. Un jour, peut-être, mon coeur sera brisé en mille morceaux lorsque les ombres viendront s'abattre sur moi pendant que je pleure toutes les larmes de mon corps. Un jour, peut-être, mon courage m'abandonnera pour laisser place aux doutes alors que tout le monde me tournera le dos. Mais je ne tomberai pas aujourd'hui et encore moins par ta main.

Je voulais prononcer mon dernier voeu, mais les paroles ne voulaient sortir de ma bouche, j'étais dans l'incapacité de prononcer un seul mot. Je pensais fortement: - "Soigne mes blessures, Génie, c'est mon dernier voeu, rend à mon corps sa force d'avant ce combat.". Je répétais cette prière, mais en vain, rien ne se passait. Une idée me traversa l'esprit, quelque chose que je n'avais jamais essayé avant. Je pensais fortement à Morphée avant d'utiliser le peu de force qu'il me restait pour faire apparaître un autre clone de moi-même. Dans un ultime espoir, je faisais parler la copie avant de m'évanouir.

- "Soigne mes blessures, Génie, c'est mon dernier voeu, rend à mon corps sa force d'avant ce combat..."

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Attraper l'invisible - ft. Oilossë

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